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Synapse Zone jeunesse

Notes d'allocution
du Dr Michael Kramer, Directeur scientifique,
Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents des IRSC
à la réunion du Science and Technology Awareness Network (STAN)

Le 9 novembre 2006
Ottawa (Ontario)


Bon après-midi à tous

Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole à la conférence annuelle du STAN. Vous avez eu droit à des exposés d'orateurs très intéressants jusqu'ici, et le reste du programme semble tout aussi captivant.

Au cours des prochains instants, j'aimerais vous présenter l'organisation que je représente, c'est-à-dire les Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC si vous préférez. J'aimerais aussi aborder le thème de la culture scientifique et technologique et fournir des détails sur un nouveau programme de promotion de la culture scientifique lancé par les IRSC appelé Synapse : Connexion jeunesse IRSC.

Je résumerai brièvement en disant que les IRSC tirent leurs origines du Conseil de recherches médicales ou CRM, l'un des trois conseils de financement établis par le gouvernement du Canada pour appuyer la recherche postsecondaire. Il y a six ans, une nouvelle loi et une nouvelle vision ont permis aux IRSC de naître de l'ancien CRM. Les IRSC disposent d'un budget annuel d'environ trois quarts de milliard de dollars, qui sert au soutien de la recherche dans le domaine de la santé au Canada.

À l'heure actuelle, les IRSC appuient plus de 10 000 chercheurs travaillant dans 250 établissements. Cela est possible grâce aux nombreux partenariats conclus avec des organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé, notamment la Fondation des maladies du coeur, ainsi que des partenaires internationaux et des partenaires de l'industrie, comme RX&D, le groupe qui représente les fabricants de médicaments génériques du Canada.

Nous pouvons investir ainsi en recherche grâce au soutien généreux de milliers de chercheurs canadiens et étrangers qui contribuent bénévolement à l'examen des demandes de subventions reçues par les IRSC, à titre de pairs examinateurs.

Alors, quel genre de recherche appuyons-nous? Le mandat des IRSC, contrairement à celui de son prédécesseur, le CRM, couvre un vaste éventail de secteurs de recherche.

Il s'agit d'un changement volontaire qui reflète notre nouvelle vision selon laquelle, il existe de nombreux déterminants de la santé en plus des facteurs purement biomédicaux. La nouvelle structure des IRSC nous a permis de corriger des déséquilibres dans le financement de la recherche dans le domaine de la santé et, ainsi, de procéder au renforcement des capacités dans des secteurs de recherche importants qui étaient auparavant négligés.

La recherche appuyée par les IRSC se répartit en quatre grands domaines :

L'aide est offerte sous forme de subventions de recherche entreprise par des chercheurs, de bourses salariales, de bourses de formation, d'aide à la commercialisation et de subventions pour la recherche d'importance stratégique.

La recherche stratégique inclut par exemple notre programme spécial sur la santé mentale en milieu de travail, ou celui sur la santé mondiale.

La majeure partie de cette recherche stratégique est orientée et financée par l'intermédiaire des 13 instituts de recherche des IRSC.

Aux IRSC, nous croyons fermement que la mobilisation de plusieurs disciplines autour d'un même problème peut produire des solutions créatives et innovatrices - nous n'avons qu'à penser à la nanomédecine ou à la bioinformatique. Cette approche peut également s'appliquer aux efforts de sensibilisation auprès des jeunes, mais j'aborderai ce point un peu plus tard.

Nous appuyons actuellement plus de 2 000 chercheurs en formation dans près de 90 programmes interdisciplinaires offerts dans des centres de recherche de tout le pays. Cette aide est offerte dans le cadre d'un programme au nom compliqué : ISFRS, soit l'Initiative stratégique pour la formation en recherche dans le domaine de la santé. Je reviendrai sur le programme de l'ISFRS dans quelques minutes, et je veux donc que vous ayez le sigle en mémoire lorsque j'en reparlerai.

Les IRSC ont également à coeur d'appliquer les résultats de la recherche pour apporter des changements aux pratiques, aux politiques et aux comportements. Il sera donc nécessaire de trouver des moyens de faciliter l'utilisation des résultats de la recherche par toute personne désirant prendre des décisions éclairées. Si les résultats de la recherche que nous finançons ne peuvent s'appliquer au monde réel, personne ne pourra profiter de toutes les percées et découvertes scientifiques que nous réalisons. Toute idée prend beaucoup plus de valeur lorsqu'elle est partagée, développée et raffinée par de nombreuses personnes aux talents différents, que lorsqu'elle reste confinée à un petit cercle d'experts.

Bien entendu, il peut être difficile de communiquer et d'appliquer efficacement les résultats de chaque projet de recherche financé par les IRSC. Cela dit, il existe des secteurs où une véritable concertation est possible entre les chercheurs et les utilisateurs potentiels de la recherche, y compris le grand public, les responsables des politiques, les praticiens et les partenaires du secteur privé.

Il existe aussi un lien étroit entre le mandat des IRSC en matière d'application des connaissances et leurs efforts de sensibilisation auprès des jeunes. Je dirais d'ailleurs que ce travail de sensibilisation constitue une forme d'application des connaissances.

Toute l'information que je viens de vous donner vise à vous faire connaître les IRSC et à mettre en contexte le reste de mon propos, qui porte sur la culture scientifique et du rôle joué par les IRSC dans sa promotion. Naturellement, les IRSC ont aussi intérêt à attirer les jeunes vers une carrière de chercheur en santé.

En tant que chercheur, j'ai moi-même un intérêt particulier dans la promotion de la culture scientifique et technologique. Je crois que la « tournure d'esprit » liée à la pratique scientifique permet d'enrichir notre vision du monde et favorise l'ouverture à de nombreuses possibilités et idées pouvant mener à des changements positifs et concrets.

Dans cette perspective, il est nécessaire de rehausser le niveau de culture scientifique et technologique au Canada pour que les citoyens puissent être informés et en mesure d'avoir un esprit critique, ce qui permettra au pays de s'illustrer de façon plus marquée sur la scène mondiale par sa compétitivité, sa capacité d'innovation et sa productivité.

Le secteur de la sensibilisation aux sciences a fait un travail formidable dans l'étude des déterminants de la culture scientifique et des attitudes des gens par rapport aux sciences. J'ai suivi avec intérêt des projets comme ceux qui ont été lancés par la American Society for the Advancement of Science, y compris le Projet 2061 et la publication de Benchmarks for Science Literacy.

Je me suis aussi intéressé à la croissance de ce mouvement au Canada, croissance qui a permis à des organisations comme le STAN de s'implanter.

Grâce au travail ardu accompli par les groupes s'intéressant à la sensibilisation aux sciences et à la culture scientifique, nous commençons à comprendre comment devrait se développer la culture scientifique, de la maternelle à la fin du secondaire. Nous avons une meilleure idée de ce que les enfants devraient savoir, du moment où ils devraient le savoir et, généralement parlant, du genre d'outils qui peuvent les aider à franchir les étapes de l'acquisition des connaissances.

Cependant, les groupes s'intéressant à la sensibilisation aux sciences doivent relever des défis identiques à ceux du milieu scientifique - soit celui d'appliquer son savoir sous forme de pratiques particulières qui aideront les jeunes à mieux comprendre et à expérimenter les sciences.

Nous devons permettre aux jeunes non seulement de se mettre dans la peau d'un scientifique, mais aussi, à un niveau plus fondamental, d'apprendre à conjuguer la connaissance des principes scientifiques avec la pensée critique et la résolution de problèmes.

C'est pourquoi le milieu scientifique s'engage de plus en plus dans les efforts d'éducation des jeunes. Cet engagement devrait aider ces derniers à apprendre par l'expérience et par l'exemple, ou simplement par la stimulation de leur créativité, plutôt qu'à apprendre machinalement sans chercher à comprendre.

Selon nous, c'est ici que les IRSC peuvent jouer un rôle par l'entremise de leur programme Synapse.

Synapse sert de lieu d'échange, de pont entre les jeunes et les scientifiques. Puisque les IRSC sont un organisme de financement ayant des liens très solides avec le milieu de la recherche et de nombreux autres partenaires, les IRSC ont un rôle naturel à jouer dans la création de nouveaux partenariats.

Le programme comporte deux volets clés. Le premier consiste à prendre contact avec les chercheurs pour les aider à s'engager davantage dans l'éducation des jeunes et à stimuler leur enthousiasme pour les encourager à devenir mentor. Le deuxième volet est consacré à la création de partenariats, lesquels sous-tendent tout le fonctionnement des IRSC.

Nous sommes conscients qu'il existe déjà de très nombreux participants engagés dans la promotion de la culture scientifique et technologique. Notre but n'est pas d'alourdir l'infrastructure. Nous croyons par contre que ces organismes voudront s'associer aux IRSC dans leurs efforts d'éducation.

C'est pourquoi notre stratégie consiste à soutenir les activités de différents organismes de promotion de la culture scientifique partout au pays, des organismes comme le STAN. C'est ce qui explique la présence de notre logo sur la documentation de la conférence. Le STAN a également contribué à promouvoir une importante activité éducative des IRSC s'adressant aux jeunes; j'y reviendrai dans une minute.

Regardons en détail chaque secteur.

En ce qui a trait au recrutement de mentors, nous avons conçu des outils pour trouver des chercheurs désirant devenir mentor et pour leur permettre de tirer le maximum de leur expérience.

Le CV commun est un outil utilisé par tous les organismes subventionnaires et par quelques organismes de bienfaisance qui oeuvrent dans le secteur de la santé. Cet outil permet aux chercheurs d'accéder à un site Web sécurisé où ils peuvent entrer de l'information relativement à leurs compétences, leurs récompenses, etc. Cette information est communiquée à tous les partenaires financiers participants, ce qui permet aux chercheurs de soumettre facilement et rapidement leur candidature à plus d'un appel de demandes. Le CV commun a été enrichi d'une nouvelle section où les chercheurs peuvent indiquer leur intérêt à devenir mentor, leur domaine d'expertise, leur groupe d'âge préféré ainsi que le genre d'activités qui leur plairait, par exemple siéger comme juge dans un concours scientifique.

Même si cette nouveauté existe depuis seulement un mois, plus de 600 chercheurs ont déjà manifesté leur intérêt à devenir mentor. Six cents autres disent vouloir en connaître davantage sur l'initiative. Mon message aux membres du STAN est simple : si vous cherchez des scientifiques pour vos activités de mentorat et d'autres efforts d'éducation, les IRSC pourraient vous être utiles.

En tant qu'organisme de financement, les IRSC ont aussi recours à leur système de financement et d'examen par les pairs pour promouvoir le mentorat. Il y a quelques mois, nous avons offert une possibilité de financement d'environ 500 000 $. Nous avions ciblé les chercheurs qui participent à l'ISFRS, il s'agit des programmes de formation interdisciplinaire établis partout au pays dont je vous ai parlé il y a quelques instants.

Environ 2 000 personnes sont actuellement en formation dans le cadre de ces programmes. Nous espérons que certaines d'entre elles se serviront des nouveaux fonds pour appliquer leur formation scientifique de pointe à des activités liées au mentorat.

Nous leur avons suggéré plusieurs activités possibles en leur soulignant nos attentes de partenariat avec des organismes de promotion de la culture scientifique et technologique. Nous avons accepté les demandes jusqu'au 16 octobre, et nous procéderons bientôt à leur examen.

L'ISFRS convient particulièrement bien au mentorat car elle expose les jeunes à des secteurs scientifiques nouveaux et en développement, tout en contribuant à livrer le message selon lequel l'excellence scientifique est plus souvent le fruit de la collaboration en recherche pouvant toucher plusieurs disciplines, que d'un travail isolé.

Nous mettons actuellement la dernière main à une campagne de promotion pour attirer des mentors. Nous avons rencontré des gens formidables qui désirent parler de leurs expériences fascinantes et qui, sans exception, ont hâte de savoir comment offrir leurs services à titre de mentor.

Une de ces personnes est la Dre Caroline Tait, chercheuse à l'Université de la Saskatchewan. Caroline est d'origine métis et s'emploie à trouver des moyens de prévenir la naissance d'enfants victimes du syndrome d'alcoolisation foetale chez les femmes autochtones.

Caroline a une histoire très particulière car elle était loin de se douter qu'un jour elle mènerait une carrière en recherche. Sa vie a été selon elle, surtout consacrée à s'en sortir tant bien que mal.

Elle a grandi dans une maison où il n'y avait ni électricité ni eau courante. L'ironie du sort a voulu qu'elle trouve son premier emploi à SaskPower, où son travail consistait à prévenir les gens qu'on leur coupait le courant. Ce n'est que plus tard, après avoir voyagé et vécu des expériences, qu'elle a décidé d'entreprendre des études universitaires. Elle a d'ailleurs décrit son cheminement ainsi : « c'est comme si ma vie se déroulait dans mon dos.je me suis retournée et je l'ai regardée en face ».

Dans le cadre de notre projet, nous avons communiqué avec six chercheurs de différentes régions du pays, y compris avec Caroline, des chercheurs travaillant dans les différents domaines de recherche auxquels j'ai fait référence un peu plus tôt, à savoir la recherche sur la santé des populations, domaine de Caroline, sur les systèmes de santé, ainsi que la recherche clinique et biomédicale.

Le Dr Frédéric Charron de Montréal se penche sur un sujet d'étude que les jeunes auraient davantage tendance à associer à un jeu vidéo, c'est-à-dire le Sonic Hedgehog. Il s'agit en fait d'un groupe de gènes appartenant à la famille Hedgehog et dont le rôle a dernièrement été découvert dans la régulation de la croissance de la moelle épinière. Frédéric étudie ce gène dans l'espoir de trouver un moyen de réparer les lésions de la moelle épinière.

Le Dr Charron a été initié à la science par son parrain. Ensemble, ils ont démonté la chaîne stéréo familiale afin que le jeune Frédéric puisse mieux voir les circuits à l'intérieur et constater que les problèmes de câblage peuvent se régler par la logique. Peu de temps après, il a reçu en cadeau un abonnement à un magazine scientifique pour les jeunes, qu'il a conservé pendant 10 ans.

Nous avons aussi fait des entrevues avec autant de jeunes étudiants qui semblent avoir un avenir prometteur en tant que futurs chercheurs. Ces jeunes âgés de 13 à 19 ans ont été recrutés dans tous les coins du pays. Ils ont des histoires incroyables à raconter.

Nous essayons de tirer profit de l'expérience de ces éventuels mentors et stagiaires, en mettant à jour leur côté humain, mais aussi en tentant de trouver ce qui a déclenché le développement et l'usage de la pensée critique. Nous croyons que le caractère inspirant de ces expériences devrait amener des jeunes à envisager une carrière de chercheur dans le domaine de la santé, et encourager des chercheurs à se porter volontaires comme mentors.

Enfin, une autre de nos initiatives est la bourse de mentorat Synapse des IRSC, qui sera remise à un chercheur ou à un groupe de chercheurs en reconnaissance d'un travail de mentorat exceptionnel. J'invite tous les membres du STAN à prendre connaissance de cette bourse et à réfléchir sérieusement à des candidatures possibles.

Pour de nombreux chercheurs, trouver du financement à long terme pour leurs travaux constitue un défi constant. Le travail de mentor ne comporte aucun incitatif, si ce n'est que le sentiment de faire une bonne action et d'assumer une responsabilité. Il s'agit là d'un important défi que nous devons relever. Nous espérons que grâce aux programmes de reconnaissance officielle comme la bourse de mentorat Synapse, et aux activités dont je vous ai fait part aujourd'hui, nous commencerons à changer les perceptions et contribuerons à accroître la popularité du mentorat.

Le deuxième volet de la stratégie, celui consacré aux partenariats, est essentiel au succès de nos efforts pour attirer ces mentors. D'une certaine manière, nous voulons nous assurer que les jeunes et les chercheurs tirent chacun profit de l'expérience.

Un des groupes avec lesquels nous travaillons s'appelle Parlons Sciences. Ce groupe a dû innover pour concevoir des outils de mentorat à l'usage des scientifiques et des ingénieurs désireux de travailler auprès des jeunes. Avec l'aide des IRSC, Parlons Sciences a pu terminer la production d'un guide de formation détaillé. Pour les IRSC, le programme offre d'excellentes occasions de guider les mentors potentiels et, cet automne, nous avons déjà commencé à offrir des séances de formation à l'aide de ce matériel dans plusieurs universités canadiennes.

J'aimerais aussi vous parler d'Actua, un autre de nos partenaires qui accomplit un excellent travail avec ses camps scientifiques pour les jeunes. Les IRSC étudient des modes de collaboration possibles avec ce genre d'organisme afin d'aider les groupes défavorisés, comme les jeunes Autochtones, à développer leur culture scientifique et leur intérêt pour les sciences et les technologies.

Nous espérons qu'un de ces jeunes suivra un jour le même parcours que Caroline Tait, en poursuivant une carrière de chercheur et, peut-être, comme Caroline, deviendra lui-même mentor pour la nouvelle génération de chercheurs.

Aux IRSC, nous sommes très emballés par Synapse et par la possibilité de jouer un rôle dans la promotion de la culture scientifique. En tant que scientifique et représentant des IRSC, je me réjouis de voir dans cette salle autant de partenaires formidables avec qui les IRSC peuvent travailler. En joignant nos forces, nous pouvons créer un impact majeur.

Merci.


Création : 2006-12-07
Mise à jour : 2006-12-07
Révision : 2006-12-07
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