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Commentaire N° 13

Terrorisme et règle de droit: un dangereux compromis en Colombie

M. G. (Tim) Smith

Octobre 1991
Non classifié

Précis : En se rendant aux autorités colombiennes, le narcotrafiquant le plus recherché du pays, Pablo Emilio Escobar Gaviria, a-t-il donné la victoire au gouvernement ou simplement prouvé que le terrorisme paie? Octobre 1991. Auteur : M. G. (Tim) Smith.

Note du rédacteur : Bien qu'il ne soit à première vue pas facile de définir le terrorisme, il est généralement décrit comme étant le recours délibéré et systématique à la violence pour atteindre un objectif, ou la menace d'y recourir. De nos jours, le terme est habituellement associé à la coercition politique. C'est l'ex-président du Pérou, Belaunde Terry, qui a inventé en 1983 l'expression «narcoterrorisme» pour décrire les attentats dont la brigade des stupéfiants de son pays était la cible. Sa définition ne fait toutefois plus l'unanimité aujourd'hui. Le narcoterrorisme semble plutôt associé aux efforts que déploient les narcotrafiquants pour influer les politiques d'un gouvernement en recourant systématiquement à la violence ou en menaçant de le faire.

Ce numéro de Commentaire a été rédigé par le Dr. G. Davidson (Tim) Smith, analyste stratégique de la direction de l'analyse et de la production (EAP) du SCRS.

Avertissement : Le fait qu'un article soit publié dans Commentaire ne signifie pas que le SCRS a confirmé l'authenticité des informations qui y sont contenues ni qu'il appuie les opinions de l'auteur.


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Introduction

Celui que l'on décrivait tantôt comme le «Robin des Bois de Medellin», tantôt comme le «Roi de la coke» ou tantôt encore comme «l'homme le plus recherché au monde», Pablo Emilio Escobar Gaviria, s'est rendu aux autorités colombiennes au milieu du mois de juin 1991. Accusé de diriger un réseau de trafic de drogue connu sous le nom de cartel de Medellin et soupçonné d'avoir orchestré la campagne d'attentats terroristes qui a fait des centaines de morts et de blessés parmi la population colombienne, Escobar a réussi à échapper à une vaste chasse à l'homme qui a duré deux ans. Il s'est rendu de son plein gré parce que, dit-on, le gouvernement a révisé sa politique sur la lutte contre le terrorisme — il a entre autres éliminé le principe de l'extradition —, et en raison des conditions d'incarcération particulières qu'il a obtenues : emplacement et détails de la construction de sa prison, et choix du personnel qui assurera sa protection.

Les Colombiens ont en général bien accueilli la nouvelle et, comme l'ont démontré les sondages, ils ont aussi approuvé l'entente exceptionnelle conclue avec Escobar, entrevoyant la perspective de voir enfin se terminer dix ans de violence associée au trafic de la drogue qui, au cours des 24 mois précédents, avait fait des milliers de victimes et coûté des millions de dollars. Les médias et la plupart des politiciens colombiens n'ont pas hésité à parler de victoire, et le gouvernement n'a pas été long à tirer partie du sentiment général en faisant publier sur toute une page dans le New York Times un texte fort louangeur à son endroit.

L'un des journaux colombiens les plus influents, El Espectador, a toutefois fait entendre une note discordante dans ce concert de louanges et critiqué la nouvelle politique gouvernementale de lutte contre le trafic de la drogue, de même que les ententes conclues avec le cartel, affirmant que c'était la terreur qui avait vraiment gagné.

De même, l'ambassadeur de la Colombie en Suisse, Enrique Parejo Gonzales, un ancien ministre de la Justice, a à deux reprises dénoncé l'attitude du gouvernement et offert sa démission.

Ailleurs dans le monde, les observateurs se sont dits alarmés par les actions du gouvernement colombien. À leur avis, l'entente conclue avec Escobar pourrait fort bien contribuer à tourner tout le processus d'application de la loi en dérision. D'autres craignent que l'entente se révèle être à long terme une victoire pour Escobar, et non pas pour le gouvernement, et que l'on en déduise que le terrorisme paie.

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Contexte

Cela fait plus de vingt ans que le monde se trouve aux prises avec le phénomène moderne de la violence à caractère politique, ou terrorisme. Jugé particulièrement inquiétant lorsqu'il s'agit de la stabilité des pays les moins avancés, il fait toujours planer une menace sur les États démocratiques et libéraux. L'expérience acquise au cours des 20 dernières années a permis de définir un certain nombre de principes fondamentaux qui, de l'avis général, constituent le fondement logique de toute politique de lutte contre le terrorisme. Les voici :

  1. volonté ferme et inébranlable de lutter contre les terroristes;
  1. maintien de la règle de droit;
  1. refus de céder aux exigences des terroristes;
  1. volonté de ne conclure aucune entente et de ne faire aucune concession;
  1. volonté de traduire les terroristes devant les tribunaux;
  1. volonté de ne jamais permettre aux terroristes de dicter sa ligne de conduite au gouvernement ou de décider de ce qui est bien ou de ce qui est mal.

Même si, officiellement, le gouvernement colombien crie victoire et réitère sa volonté de lutter contre le trafic de la drogue, on ne peut fermer les yeux sur la réalité colombienne. La série de décisions de principe que le gouvernement du président Cesar Gaviria Trujillo a prises et les ententes administratives qu'il a conclues en septembre 1990 donnent l'impression qu'il a violé tous les principes fondamentaux de la lutte contre le terrorisme, sauf un. Nombre d'observateurs en ont conclu que le gouvernement colombien a cédé à la menace et à la violence à caractère politique, c'est-à-dire au narcoterrorisme, de Pablo Escobar et du cartel de Medellin.

Le conflit qui oppose les autorités colombiennes aux trafiquants de drogue date des années 70. Au cours de la décennie qui a suivi, trois gouvernements se sont relayés dans la lutte contre les narcotrafiquants. De leur côté, ces derniers ont graduellement radicalisé leur action à la suite de deux événements particulièrement importants, à savoir la signature, en 1979, d'un traité d'extradition entre la Colombie et les États-Unis* et le regroupement, vers 1981, des narcotrafiquants en un réseau dirigé par la famille Ochoa, Carlos Lehder, Gonzalo Rodriguez Gacha et Pablo Escobar et communément connu sous le nom de cartel de Medellin.

(*Le traité permettait d'extrader aux États-Unis des Colombiens contre lesquels pesaient des accusations criminelles. Les trafiquants craignaient cette mesure, car ils leur auraient été impossible d'exercer des pressions sur les membres de l'appareil judiciaire américain ou de les corrompre, comme cela se fait en Colombie.)

En 1984, exaspéré par la répression gouvernementale, le cartel s'est lancé dans un terrorisme brutal. L'assassinat du ministre de la Justice, Rodrigo Lara Bonilla, a donné le coup d'envoi d'une campagne d'intimidation des milieux politiques et judiciaires colombiens. Près de trois ans plus tard, le cartel a internationalisé le narcoterrorisme en tentant d'assassiner, à Budapest, l'ambassadeur de la Colombie en Hongrie, Enrique Parejo Gonzales. Ce dernier, qui avait succédé à Lara, mort assassiné, s'était attiré les foudres du cartel en appliquant la politique d'extradition qu'avait renouvelée le président Betancur. Un an plus tard, un autre partisan de l'extradition, le procureur général Carlos Hoyos Jiminez, et trois de ses quatre gardes du corps étaient assassinés lors d'une tentative d'enlèvement ratée.

Malgré l'extrême brutalité du cartel, les présidents Julio Turbay Ayala (1978-1982), Belisario Betancur (1982-1986) et Virgilio Barco (1986-1990) ont toujours fermement rejeté les exigences des trafiquants et, surtout, refusé de dénoncer le traité d'extradition. En août 1989, au cours de ce qui devait se révéler être une grave erreur, le cartel a assassiné le sénateur Luis Carlos Galan, un candidat aux élections présidentielles qui jouissait d'un très grand appui populaire. Cet assassinat, qui devait servir d'avertissement — personne, pas même les plus haut placés et les plus influents, ne serait épargné —, a fortement secoué l'opinion publique colombienne, déjà lasse de la violence, et contribué à renforcer la détermination du gouvernement dans sa lutte à finir avec les trafiquants.

Après avoir déclaré que le narcoterrorisme faisait planer une grave menace sur la sécurité nationale, le président Barco a proclamé l'état de siège et adopté des mesures d'exception. Le cartel a répondu par une «déclaration de guerre». Au cours des dix derniers mois du mandat de Barco, ce fut l'horreur. Les assassinats, les enlèvements et les attentats à la voiture piégée, sans compter l'écrasement d'un appareil d'AVIANCA au cours duquel 111 personnes ont trouvé la mort, ont fait des milliers de victimes. Le gouvernement a tenté d'arrêter le chef du cartel (on s'entendait pour dire que c'était Pablo Escobar), mais en vain. La Sûreté nationale a néanmoins remporté un certain nombre de victoires : elle a désorganisé les opérations et l'infrastructure des trafiquants, contraint les chefs du cartel à la fuite et, de temps à autre, éliminé un individu clé (p. ex. Rodriguez Gacha au cours d'un raid).

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Examen

Gaviria est officiellement devenu président de la Colombie le 7 août 1990. Il a affirmé dans le discours qu'il a prononcé à cette occasion que le trafic de la drogue constituait la principale menace contre la démocratie colombienne et que son gouvernement le combattrait sans faire de concessions. Il a également promis l'élection rapide d'une assemblée nationale spéciale qui serait chargée de modifier la constitution. Il faut reconnaître, en toute honnêteté, qu'il a scrupuleusement rempli cette dernière promesse. Au chapitre de la lutte contre les trafiquants toutefois, les résultats n'ont pas été aussi édifiants.

Moins d'un mois après son arrivée au pouvoir le gouvernement Gaviria faisait clairement comprendre au cartel qu'il était disposé à négocier. Il a adopté le décret no 2047, donnant ainsi aux trafiquants la possibilité de se rendre et de confesser leurs crimes, et leur garantissant qu'ils bénéficieraient d'un adoucissement de peine et ne seraient pas extradés. Entre novembre 1990 et janvier 1991, à la suite de négociations secrètes, le gouvernement a fait d'autres concessions, atténuant les contraintes imposées dans le décret n· 2047. De fil en aiguille, il a réussi à rendre ses offres suffisamment intéressantes aux yeux de la famille Ochoa pour la convaincre de se livrer aux autorités. De son côté, Pablo Escobar, échappant toujours à ses poursuivants et faisant son jeu des circonstances, ne s'est rendu qu'après avoir obtenu des conditions favorables.

Il a exigé qu'une prison spéciale soit construite à proximité de sa ville natale, Envigado, et que sa sécurité soit assurée par l'armée. (Les assassinats et les attentats à la bombe commis par le cartel ont provoqué la mort d'un si grand nombre d'agents de la paix que les trafiquants craignent que la police ne se venge une fois qu'elle les aura à sa merci.) Parce qu'il voulait obtenir la garantie qu'il ne serait pas extradé aux États-Unis où il aurait été poursuivi pour trafic de drogue, Escobar a contraint le gouvernement à modifier la constitution et à en éliminer la clause d'extradition, et il a convaincu l'opinion publique d'appuyer un tel changement.

Les négociations avec Escobar ont été confiées à un prêtre de 82 ans bien connu et très populaire, le père Rafael Garcia. Après plusieurs rencontres avec le trafiquant, Garcia a déclaré qu'Escobar était «un homme bon» et qu'il se rendrait bientôt à l'«Université de la paix», c'est-à-dire à la prison où il devait être incarcéré. Escobar s'est attiré la sympathie et l'appui de la population en relâchant fort opportunément deux journalistes colombiens en vue que le cartel gardait en otage depuis huit mois.

Ce n'est pas uniquement par humanisme qu'il a libéré les journalistes. Il voulait avant tout transmettre un message clair à l'assemblée constituante, qui était sur le point de mettre fin à ses débats : éliminez la clause d'extradition. À la mi-juin 1991, elle votait contre l'extradition. Escobar s'est rendu quelques heures après l'annonce de la nouvelle et a été escorté à sa prison «cinq étoiles» d'Envigado, qui surplombe la vallée de Medellin. Le 3 juillet suivant, l'assemblée constituante adoptait officiellement la nouvelle constitution, confirmant ainsi — un article l'interdit expressément — qu'aucun citoyen colombien ne pouvait être extradé.

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Commentaire

Au cours des années 80, les gouvernements qui se sont succédés à la tête de la Colombie ont lutté contre le trafic de la drogue. Deux d'entre eux ont subi la violence sauvage de la campagne terroriste du cartel de Medellin. Malgré le nombre élevé de victimes parmi les civils et au sein des forces de l'ordre, et en dépit du prix élevé qu'elles ont dû payer tant sur le plan matériel que psychologique, les autorités ont fermement refusé de céder à la principale exigence des trafiquants, à savoir l'abandon de l'arme qu'ils craignaient le plus : l'extradition.

Le président Gaviria et son gouvernement n'ont pas été longs à renverser la situation et à adopter une attitude plus souple. Une analyse rapide des actions de ce gouvernement révèle en outre qu'il a violé les principes de la lutte contre le terrorisme.

L'adoption même du décret no 2047 a constitué un revirement important par rapport à la volonté de résistance des gouvernements précédents. Avec cette offre officielle, le gouvernement Gaviria faisait une concession de taille aux trafiquants. En leur promettant en outre qu'ils ne seraient pas extradés, il a donné l'impression de céder à l'une de leurs principales exigences. Enfin, il apparaît difficile de nier qu'Escobar et le cartel de Medellin ont eu recours à la coercition en ce qui concerne la décision rendue par l'assemblée constituante.

Dans son libellé original, le décret no 2047 accordait des concessions importantes aux trafiquants et constituait un acte de capitulation devant leurs exigences. Le gouvernement est allé encore plus loin en modifiant son offre initiale. Enfin, la construction de la prison d'Envigado a été le résultat d'une entente entre Escobar et le gouvernement. Qu'elles soient prises individuellement ou collectivement, les actions du gouvernement — qu'il s'agisse des lois qu'il a arbitrairement modifiées ou de la politique de détermination de la peine qu'il a révisée pour satisfaire les exigences des trafiquants —, ont marginalisé la règle de droit en Colombie.

De septembre 1990, c'est-à-dire à partir du moment où le décret no 2047 a été adopté, jusqu'à ce qu'il se rende, soit en juin 1991, Escobar a habilement dicté sa ligne de conduite au gouvernement et décidé de ce qui était bien et de ce qui était mal. Il lui a suffi, pour ce faire, de recourir à ses manoeuvres habituelles, l'intimidation et la corruption, et de convaincre les Colombiens, grâce à une campagne soigneusement orchestrée, qu'il était «un parrain affectueux, soucieux d'apporter la paix à son peuple». Ses négociations avec le père Garcia et la libération, fort à-propos, de deux journalistes connus qui étaient retenus captifs depuis plus de 200 jours lui ont assuré l'appui de la population. Et comme il a réussi pendant tout ce temps à échapper aux forces de l'ordre, il a pu poursuivre ses activités — intimidation, corruption, relations publiques —, et dicter sa ligne de conduite au gouvernement, de manière que la paix ne puisse être assurée que si ses exigences étaient satisfaites.

Le président Gaviria et son gouvernement se sont défendus d'avoir eu d'autre but que de ramener la paix en Colombie en négociant et en concluant des ententes avec les trafiquants. En se montrant indulgents envers les chefs du cartel, ils ne cherchaient qu'à les convaincre de se rendre pour pouvoir les traduire devant les tribunaux. S'ils y parviennent, mais rien n'est moins sûr, ce sera le seul des six principes fondamentaux de la lutte contre le terrorisme qu'ils auront respectés. Escobar et ses complices ne seront vraisemblablement condamnés qu'à des peines légères.

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Conclusion

Il faut reconnaître, en toute justice, que la Colombie traversait une période difficile lorsque le président Gaviria et son gouvernement sont arrivés au pouvoir. Les dix années précédentes avaient été marquées par la violence associée au trafic de la drogue et par la campagne de terreur du cartel de Medellin. L'économie du pays était dans un état lamentable, en partie parce que la violence avait fait un tort considérable à l'industrie touristique, et en partie parce qu'elle faisait fuir les investisseurs étrangers. Le narcoterrorisme et la guérilla endémique qui sévissaient depuis plus de dix ans avaient sérieusement terni la réputation de la Colombie à l'étranger. Les Colombiens eux-mêmes en avaient assez des assassinats, des attentats à la bombe et des enlèvements. Ils n'aspiraient qu'à un règlement pacifique des conflits.

Le gouvernement a réussi à faire avancer la cause de la paix en Colombie. Un certain nombre de puissants trafiquants et leurs complices sont derrière les barreaux en attendant, veut-on croire, d'être jugés. Les sondages auprès de la population indiquent qu'une forte majorité de Colombiens approuvent l'attitude du gouvernement à l'endroit des trafiquants et la nouvelle constitution. Le gouvernement déclare qu'il a remporté une grande victoire sur les narcotrafiquants et que les changements qui ont été apportés à la constitution marquent un grand pas vers une société véritablement démocratique où les élections et la règle de droit signifieront vraiment quelque chose.

Nombreux sont toutefois les observateurs qui ne partagent pas ce point de vue et qui ont ouvertement exprimé la crainte que le gouvernement ait trop cédé aux trafiquants dans sa volonté de ramener la paix en Colombie. Et de fait, dans tous les cas sauf un, le gouvernement semble de par ses actions contrevenir aux principes fondamentaux de la lutte contre le terrorisme. Il a une fois de plus récemment donné l'impression de céder à une nouvelle exigence de Pablo Escobar en limogeant le général Miguel Maza Marquez, qui dirigeait depuis plusieurs années leDepartamento Administrativo de Seguridad (DAS), la Sûreté colombienne, le service qui s'est révélé le plus efficace dans la lutte contre les trafiquants.

Il semble que malgré leurs promesses, la famille Ochoa et Escobar n'aient pas mis fin à leurs activités illégales et continuent de diriger leurs opérations de leur prison. Selon les rumeurs, les chefs du cartel gèrent les activités de leur empire de leur prison d'Envigado. Il ne reste qu'à espérer que le gouvernement ne se soit pas trompé en choisissant de ne pas exiger davantage des trafiquants qui ont accepté de se rendre.

Le gouvernement Gaviria a fait le pari qu'il pouvait mettre fin à la violence à caractère politique, c'est-à-dire au narcoterrorisme, du cartel de Medellin en transigeant sur les principes établis de la lutte contre le terrorisme. Il a misé sur la négociation avec les trafiquants, la promesse de peines légères et la garantie qu'ils seraient jugés en Colombie. Dans le même ordre d'idées, il estime que la nouvelle constitution lui donne les moyens de renforcer le système judiciaire colombien, qui en bien besoin.

L'échec du programme gouvernemental pourrait mettre la démocratie colombienne en péril et provoquer une lutte pour le pouvoir des plus meurtrières. Tout dépendra de l'issue du procès de Pablo Escobar et du succès que le gouvernement remportera dans sa lutte contre l'influence des trafiquants. Il est prouvé que la collaboration internationale constitue un élément clé de la lutte contre le terrorisme. Il semble donc qu'il soit de l'intérêt des États démocratiques du monde entier d'assurer un appui moral, financier et matériel au gouvernement Gaviria dans la lutte qu'il mène pour vaincre la menace que fait peser le trafic de la drogue sur la sécurité de son pays.

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Commentaire est publié régulièrement par la Direction de l'analyse et de la production du SCRS. Si vous avez des questions sur la teneur du document, veuillez vous adresser au Comité de rédaction à l'adresse suivante:

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Date de modification : 2005-11-14

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