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Commentaire N° 73

L'agitation islamique dans la région autonome Chinoise du Xinjiant-Ouïgour

Paul George

Printemps 1998
Non classifié

Précis : Les séparatistes musulmans de la région autonome du Xinjiang-Ouïgour, dans l'ouest de la Chine, ont de plus en plus contesté l'autorité centrale de Beijing ces dernières années. Le conflit discret qui couve dans le Xinjiang depuis la fin des années 1980 est moins bien connu que la lutte menée au Tibet contre la Chine, mais il a occasionné des pertes de vie importantes et des violations des droits de la personne corroborées par des sources fiables. En avril 1990, par exemple, les forces du gouvernement chinois auraient tué quelque 50 protestataires au cours d'une opération de répression d'un soulèvement d'extrémistes religieux qui durait depuis cinq jours dans le district de Baren, au sud de Kashgar.- Printemps 1998.  Auteur : Paul George.

Note du rédacteur : L'auteur, M. Paul George, est un analyste autonome de la région d'Ottawa. Spécialiste de la sécurité internationale et du développement, il a une vaste expérience de la recherche sur l'évolution des dépenses des forces armées à travers le monde, par l'analyse économique, politique et stratégique des pays et des régions.

Avertissement : Le fait qu'un article soit publié dans Commentaire ne signifie pas que le SCRS a confirmé l'authenticité des informations qui y sont contenues ni qu'il appuie les opinions de l'auteur.


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Introduction

Les séparatistes musulmans de la région autonome du Xinjiang-Ouïgour, dans l'ouest de la Chine, ont de plus en plus contesté l'autorité centrale de Beijing ces dernières années. Le conflit discret qui couve dans le Xinjiang depuis la fin des années 1980 est moins bien connu que la lutte menée au Tibet contre la Chine, mais il a occasionné des pertes de vie importantes et des violations des droits de la personne corroborées par des sources fiables. En avril 1990, par exemple, les forces du gouvernement chinois auraient tué quelque 50 protestataires au cours d'une opération de répression d'un soulèvement d'extrémistes religieux qui durait depuis cinq jours dans le district de Baren, au sud de Kashgar. Plusieurs épisodes d'agitation survenus par la suite partout dans le Xinjiang ont forcé les autorités à admettre pour la première fois que les indépendantistes en étaient responsables. Depuis lors, les rapports d'attentats à la bombe et d'assassinats commis dans des centres urbains du Xinjiang se sont succédé. En outre, trois attentats à la bombe distincts perpétrés à Beijing au printemps de 1997 ont été attribués aux séparatistes musulmans. Ces derniers attentats ont marqué l'extension au coeur du territoire Han de la campagne de violence du Xinjiang pour l'indépendance. Les attentats dirigés contre des soldats et des fonctionnaires chinois ainsi que contre des sympathisants musulmans considérés comme des partisans de Beijing se sont poursuivis dans le Xinjiang pendant toute l'année 1997, tandis que l'on rapportait des combats de rue généralisés et l'arrestation massive de présumés séparatistes.

Jusqu'ici, le mouvement pour l'indépendance du Xinjiang n'a pas suscité un appui très répandu et reste trop fractionné pour présenter une menace sérieuse pour l'autorité de Beijing. Certains indices révèlent toutefois que les divers groupes séparatistes du Xinjiang sont en train d'accroître rapidement leur coordination grâce à l'unité sans précédent suscitée par la répression de plus en plus brutale des protestations des musulmans par Beijing. Les enjeux sont élevés, et Beijing s'inquiète sans aucun doute de ce que le séparatisme devienne une menace importante pour la stabilité politique à long terme de la Chine, étant donné, en particulier, les problèmes ethniques généralisés, graves et croissants qui règnent dans les régions périphériques du pays. Le séparatisme du Xinjiang appuie le mouvement d'indépendance actif du Tibet et influence l'agitation ethnique qui débute plus près de Beijing, en Mongolie-Intérieure. Il y a en plus des préoccupations économiques tout aussi importantes. En effet, les importantes réserves de pétrole du Xinjiang seraient extrêmement profitables au développement économique de la Chine, si elles sont confirmées. On estime que celle-ci devra importer 21 millions de tonnes de pétrole d'ici à 2010 si elle veut maintenir son rythme de croissance actuel, et la sécurité de son approvisionnement en énergie constitue un facteur majeur de la politique de Beijing à l'endroit de la région.

La réaction de plus en plus dure des dirigeants chinois au moindre signe d'agitation manifeste l'importance qu'ils attachent aux événements qui surviennent dans le Xinjiang. On ne dispose pas de chiffres exacts, mais Amnistie Internationale signale une proportion exceptionnellement élevée d'exécutions dans le Xinjiang en réponse aux activités séparatistes. Ces exécutions auraient, dit-on, déclenché d'autres actes de violence contre le régime, ce qui accroît la possibilité d'intensification de la crise du Xinjiang dans un cercle vicieux de répression et de résistance violente.

Si les incidences intérieures de la crise du Xinjiang sont manifestement sérieuses pour la Chine, la façon dont Beijing gérera la situation pourrait avoir des répercussions plus profondes sur la sécurité internationale future dans la région et au-delà de celle-ci. Le Xinjiang relie la Chine, le Moyen-Orient et la Russie; il se trouve en outre au carrefour culturel entre le monde islamique et le coeur de la Chine des Han. Par-dessus tout, depuis l'effondrement de l'Union soviétique, les vastes approvisionnements d'énergie des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale sont devenus un centre d'intérêt géopolitique, car des États de la région et de l'extérieur cherchent à se ménager un accès à de nouvelles sources de pétrole. En raison de ces facteurs, l'issue de la lutte séparatiste du Xinjiang prend une importance stratégique internationale croissante et influencera l'évolution des événements dans la région. On examine dans le présent exposé les origines et l'étendue du mouvement séparatiste musulman dans le Xinjiang et on évalue son incidence possible du point de vue des intérêts économiques et de sécurité du Canada dans la région.

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Contexte

Le Xinjiang est une vaste région en grande partie désertique qui recèle du pétrole, du plomb, du zinc, de l'or et nombre d'autres ressources précieuses. On croit que le bassin central du Tarim renferme d'énormes gisements de pétrole, mais des travaux de prospection intensifs n'ont jusqu'ici pas permis d'actualiser ce potentiel. Toutefois, même si les travaux de prospection actuels n'aboutissent pas à la découverte de ce pétrole, le Xinjiang continuera d'avoir une importance capitale pour les besoins énergétiques à long terme de la Chine parce qu'il confine aux républiques d'Asie centrale qui possèdent des réserves de pétrole confirmées. L'exploitation, par le Kazakhstan, de ses ressources énergétiques comprendrait logiquement la construction d'un pipeline pour acheminer du pétrole vers les grands marchés industriels de Chine et du Japon, ce qui nécessiterait la stabilité et la coopération du Xinjiang.

Même si elle est éloignée de Beijing, la région du Xinjiang occupe une position centrale du point de vue des intérêts traditionnels de la Chine en matière de sécurité. Les steppes de sa province la plus occidentale ont été le rempart de la Chine contre la menace militaire soviétique qu'elle a perçue pendant les 30 dernières années d'existence de l'URSS. À l'ère post-soviétique, le Xinjiang reste un avant-poste stratégique indispensable pour permettre à Beijing de surveiller le développement économique et politique éventuellement turbulent des républiques d'Asie centrale qui le flanquent à l'ouest. Malgré la faible possibilité de conflit avec la Russie, l'Armée populaire de libération (APL) garde encore d'importantes forces terrestres et aériennes et la plupart de ses engins balistiques nucléaires dans le Xinjiang. Les ravages environnementaux, la pollution atmosphérique et la contamination de la nappe phréatique causés par les quelque 45 essais d'armes nucléaires effectués par la Chine à Lob Nor, dans le désert Taklamakan du Xinjiang, entre 1964 et 1996 sont l'un des principaux facteurs qui contribuent à l'hostilité locale à la présence chinoise.

L'extrémisme musulman actuel dans le Xinjiang a été inspiré par les énormes changements qui ont transformé l'Asie centrale au cours de la dernière décennie. L'indépendance à laquelle ont accédé les républiques musulmanes voisines depuis l'effondrement de l'Union soviétique a sans aucun doute accru les espoirs des séparatistes du Xinjiang de parvenir à l'autonomie eux aussi. En même temps, le retrait ignominieux des forces d'occupation soviétiques de l'Afghanistan a prouvé la viabilité de la lutte armée même contre l'adversaire le plus fort et le plus impitoyable. Ces facteurs, tout en ayant un rapport manifeste avec la situation actuelle dans le Xinjiang, ne constituent qu'un élément de la conjonction plus complexe de faits économiques, géopolitiques et stratégiques qui a donné l'impulsion au mouvement séparatiste. Toutefois, les caractéristiques culturelles, ethniques et religieuses du Xinjiang et sa place historique dans l'ensemble de la grande « nation » chinoise sous-tendent toutes ces questions.

Le Xinjiang est situé dans le nord-ouest de la Chine, à quelque 4 000 kilomètres de Beijing; on l'appelle localement Turkestan de l'Est, marquant par là sa différence historique et culturelle par rapport à la Chine. Il constitue en fait l'extrémité orientale de la grande communauté culturelle Türk, qui embrasse, d'ouest en est, la Turquie, l'Asie centrale et l'Afghanistan. La population indigène du Xinjiang est principalement d'origine Türk ou indo-européenne, et ses langues principales ont des racines Türk ou mongoles. Les groupes Türk les plus importants sont les Ouïgours, les Kazakhs, les Kirghiz et les Ouzbeks. Les Tadjiks, qui constituent l'autre minorité musulmane importante, sont liés à l'Iran moderne par leur langue indo-persane. Tous ces groupes ethniques ont beaucoup en commun avec leurs frères des républiques d'Asie centrale du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan, qui ont récemment obtenu leur indépendance. La branche sunnite de l'islam est la force culturelle et religieuse dominante dans le Xinjiang depuis le Xe siècle.

L'histoire relate nombre de tentatives infructueuses faites par la Chine pour conquérir le Turkestan de l'Est depuis au moins le deuxième siècle avant Jésus-Christ. Ce fut seulement lorsque la dynastie mandchoue envahit le territoire, en 1759, que les Chinois s'en rendirent finalement maîtres. Ils le gouvernèrent jusqu'en 1862, malgré plus de 40 révoltes majeures. Ils furent alors repoussés par une importante insurrection Türk, et la région connut brièvement l'indépendance. Cette période était toutefois celle où l'expansion de la Russie tsariste en Asie centrale était considérée comme menaçante pour les intérêts coloniaux de la Grande-Bretagne en Inde et où les Britanniques cherchaient à contrer les ambitions de la Russie au moyen d'alliances et en offrant une aide militaire à des puissances amies. S'inquiétant de voir la Russie envahir le Turkestan de l'Est, les Britanniques financèrent donc la reconquête de ce territoire par la dynastie mandchoue, en 1876. Il fut rebaptisé Xinjiang et annexé officiellement à l'empire mandchou en 1884. Ses relations avec Beijing sont tendues depuis lors. La raison en est simple : la population autochtone du Xinjiang n'a aucun lien culturel, ethnique, linguistique ni religieux avec la Chine qui, essentiellement, est une puissance d'occupation « étrangère ». Le nom même de « Xinjiang », qui signifie « nouvelle frontière » en mandarin, souligne la situation de la région à la périphérie de l'empire chinois Han.

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L'islam en Chine

Selon les données du recensement de 1990, il y aurait plus de 17 millions de musulmans en Chine; mais on croit que ce chiffre est de jusqu'à 50 p. 100 inférieur à la réalité. Même si les données démographiques sont incertaines, il ne fait aucun doute que la Chine est un important État islamique. Les 8,6 millions de Hui, ou individus d'ethnie et de langue chinoises, constituent le plus important groupe musulman officiellement reconnu. Les minorités Hui, qui n'ont pas de territoire propre traditionnel, se retrouvent partout en Chine. On trouve cependant de fortes concentrations de Hui dans leur propre région autonome, le Ningxia, ainsi que dans les provinces de Gansu et de Qinghai, situées dans le centre de la Chine, à l'est du Xinjiang. Inversement, l'islam Türk en Chine est nettement associé au territoire du Xinjiang.

Les Ouïgours sont la collectivité musulmane d'origine Türk la plus importante et le groupe ethnique dominant du Xinjiang; on en compte 7,2 millions sur une population de quelque 15 millions d'habitants. Les musulmans Hui et Türk ont des rapports différents avec les Chinois du peuple Han, et les deux groupes ne sont pas des alliés naturels. Les premiers, qu'on appelle souvent « musulmans chinois », sont culturellement plus proches de la communauté chinoise dominante. Les Hui n'ont aucun lien inhérent avec les groupes islamiques d'origine Türk, mais ils leur ont souvent servi d'intermédiaires dans leurs rapports avec Beijing. Cependant, les Hui ont également été l'objet de discrimination de la part des Chinois, et ils ont manifesté à maintes reprises leur désir de disposer d'une plus grande liberté culturelle et religieuse. Ils ne possèdent cependant pas le sentiment d'identité de groupe qui soutient le mouvement séparatiste ouïgour. Ils n'ont pas pris part aux actes de violence dirigés contre les Chinois dans le Xinjiang.

Beijing a cherché systématiquement à gérer et à contrôler les activités religieuses partout en Chine, soi-disant pour protéger l'unité et la stabilité nationales. Dans le Xinjiang, où l'islam est essentiellement indifférenciable de l'identité culturelle et nationale locale, Beijing perçoit une menace à son autorité. En conséquence, les mosquées et les écoles religieuses du Xinjiang, qui sont considérées comme des foyers de sentiment hostile au régime, ont périodiquement été fermées, et les militants religieux ont été arrêtés et harcelés.

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L'héritage colonial du Xinjiang

Les mesures prises par Beijing pour réprimer l'agitation musulmane dans le Xinjiang constituent officiellement une réaction à ce qu'il perçoit comme une menace pour la stabilité d'une région jugée d'importance stratégique fondamentale. Le Xinjiang est effectivement une importante région stratégique en raison à la fois de sa situation et des ressources qu'il recèle; c'est aussi une région où le désir d'autonomie culturelle, linguistique et religieuse de la population autochtone est contrecarré par une tradition coloniale rigide.

Une petite partie du Xinjiang du Nord a connu une brève période d'indépendance en 1944, lorsqu'une république musulmane du Turkestan de l'Est a été proclamée au milieu du chaos né de la guerre de la Chine contre le Japon. À la suite de sa victoire sur les forces nationalistes, en 1949, Mao Tsé-toung ramena le Xinjiang au bercail chinois par une combinaison de duplicité politique et de force militaire. En dépit de la position adoptée par le Parti communiste chinois pendant la guerre civile, selon laquelle les groupes ethniques des régions comme la Mongolie, le Tibet et le Xinjiang seraient libres de déterminer leur propre avenir, Mao répudia l'autodétermination en tant qu'option lorsqu'il prit le pouvoir et rejeta toute possibilité de diviser la Chine en républiques fédérées. Il créa en remplacement le concept des « régions, provinces et districts autonomes » au sein desquels les divers groupes ethniques se virent promettre l'« égalité » avec la majorité chinoise. La plupart des habitants du Xinjiang furent ainsi persuadés de se joindre de nouveau à la Chine métropolitaine, et l'Armée populaire de libération réprima rapidement toute opposition. La région autonome ouïgoure fut proclamée en 1955. En fait, à titre d'avant-poste le plus occidental de l'empire chinois, le Xinjiang continua d'être traité comme une colonie, comme il l'a toujours été par tous les régimes qui ont occupé le pouvoir à Beijing — féodalistes, nationalistes ou communistes — depuis la dynastie mandchoue.

La plupart des administrateurs supérieurs et tous les commandants militaires du Xinjiang sont des Han nommés par Beijing. Fait caractéristique, les Han contrôlent les principales industries du Xinjiang, et sa production économique est expressément axée sur les besoins du centre. Les musulmans sont dans une large mesure confinés aux emplois traditionnels dans le domaine agricole et l'élevage et ont peu d'occasions d'avancement dans les autres secteurs. La plupart des ressources de la région sont exportées sous forme de matières premières en Chine proprement dite et réimportées en tant que produits manufacturés à des prix élevés. De plus, le Xinjiang est devenu un dépotoir où Beijing relègue les personnes qui posent des problèmes sociaux et de sécurité interne; les milliers de camps de prisonniers criminels et politiques établis dans la région justifient sa réputation de « Sibérie de la Chine ».

Les musulmans Türk représentent manifestement seulement une fraction des plus de un milliard d'habitants qui composent la population globale de la Chine, mais leur concentration dans une région limitrophe d'importance stratégique fondamentale leur confère un pouvoir de menacer les intérêts économiques et stratégiques de Beijing qui est disproportionné à leur nombre. Cela peut expliquer la rigueur de la réaction du gouvernement central à toute agitation dans le Xinjiang. Toutefois, les rapports fréquents d'exécution de nationalistes religieux par les autorités du Xinjiang donnent à penser que l'on s'inquiète davantage des effets que la renaissance de l'islam pourrait avoir sur la stabilité à long terme de la Chine. Pour contrer cette menace, Beijing a appliqué une stratégie délibérée afin de modifier la composition démographique du Xinjiang et de réduire la population musulmane à l'état de minorité.

Lorsque Mao Tsé-toung s'est emparé du pouvoir en Chine, les Ouïgours constituaient quelque 80 p. 100 de la population du Xinjiang. Au cours des 50 années écoulées depuis lors, la population Han de la province est passée de quelque 10 p. 100 à peut-être 50 p. 100 par suite de l'afflux dans la région de grands nombres d'immigrants chinois. Les Han sont fortement concentrés dans la région septentrionale du Xinjiang, dans la capitale, Urumqi, et les alentours. La région méridionale moins habitable du Xinjiang est principalement peuplée par des groupes autochtones, dont les Ouïgours sont le plus important. À l'origine, à partir des années 1950, on encourageait officiellement la migration de Han vers le Xinjiang pour y appuyer le développement agricole et pour promouvoir la sécurité face à la menace que les Soviétiques pouvaient faire planer sur le territoire peu peuplé. Depuis les années 1980, l'appui officiel pour la migration a été mis en sourdine, peut-être en raison des tensions croissantes entre les immigrants et la population locale. L'immigration dans le Xinjiang s'est néanmoins poursuivie rapidement, en partie en raison des mêmes pressions qui incitent des millions d'habitants des régions rurales de la Chine à rechercher du travail dans le secteur manufacturier en expansion. Dans le Xinjiang, cette tendance est renforcée par la demande de travailleurs chinois qualifiés pour remplir des postes dans les industries d'extraction des ressources afin de fournir les matières premières nécessitées par la forte expansion économique de la Chine.

La colonisation du Xinjiang par des Han a été dirigée avec vigueur par l'organisation pseudomilitaire Bin Tuan, connue officiellement sous le nom de Corps de production et de construction du Xinjiang (CPCX). La Bin Tuan a été formée dans les années 1950, lorsqu'une partie des troupes dont on s'était servi pour réprimer la résistance musulmane à l'autorité de la Chine ont été libérées du service commandé et affectées à des projets de développement agricole. Dissoute en 1975, elle a été rétablie en 1981 et conserve la fausse appellation militaire de Xe Division agricole. Le CPCX compte environ 2,28 millions de membres, dont quelque un million de travailleurs. Malgré son prétendu statut de non-combattant, il a appuyé efficacement l'APL lorsqu'il s'est agi de réprimer l'agitation musulmane dans le Xinjiang au cours des années et de mettre fin au soulèvement de 1990 dans le Baren. L'une de ses principales fonctions consiste à gérer le « goulag chinois » : il a la responsabilité d'ensemble de centaines de milliers de prisonniers criminels et politiques déportés dans le Xinjiang. Nombre de ces exilés deviennent par la suite des résidents permanents et travaillent sur des terres contrôlées par le CPCX d'où les Ouïgours et d'autres groupes autochtones ont été délogés.

La Banque mondiale s'est trouvée mêlée à une controverse majeure touchant le CPCX en 1996, lorsque l'important dissident chinois Harry Wu a déclaré sous serment devant le comité des relations étrangères du Sénat américain que l'organisation dirigeait 14 camps de travaux forcés, ou Laogai, dans le Xinjiang dans le cadre de projets de développement soutenus par des prêts de la Banque. Ces prêts visaient à aider les Ouïgours, mais, selon des témoignages de deux anciens représentants ouïgours du CPCX, ils avaient en fait permis de consolider le contrôle du gouvernement sur la région et facilité la répression des dissidents anti-Chinois. Par suite de ces révélations, le Trésor américain a retiré son appui aux projets financés par la Banque mondiale auxquels participait le CPCX jusqu'à ce qu'une ligne de démarcation plus claire puisse être établie entre les fonctions militaires et civiles de ce dernier.

Les politiques discriminatoires donnant la préférence aux Han plutôt qu'aux résidents locaux en matière d'accès aux emplois, à l'éducation, aux soins de santé et aux autres services, alliées à l'insensibilité de Beijing aux moeurs culturelles et religieuses traditionnelles du Xinjiang, ont accru le ressentiment qu'inspire aux musulmans le fait d'être traités comme des citoyens de seconde classe sur leur propre territoire. Par exemple, les communistes ont interdit l'écriture arabe traditionnelle utilisée dans la région depuis plus de mille ans et détruit des milliers d'ouvrages historiques. Les autochtones du Xinjiang sont forcés d'apprendre le chinois s'ils veulent profiter de quelque possibilité économique que ce soit. De leur côté, très peu de Chinois prennent la peine d'apprendre les langues locales. Le fossé culturel, linguistique et religieux entre les deux peuples ne se rétrécit pas, et leur interaction sociale reste négligeable.

Les politiques d'assimilation de la Chine attaquent particulièrement les valeurs traditionnelles. On donne des récompenses financières aux Han qui épousent des membres de la communauté musulmane, et leurs enfants éventuels sont inscrits seulement comme Chinois. L'abandon de la politique stricte de limitation de la progéniture à un enfant dans le cas des Han disposés à aller s'établir dans le Xinjiang représente la tentative suprême de la Chine pour diluer l'ethnie musulmane; les deux enfants qu'ils sont autorisés à avoir sont un avantage qui encourage d'autant leur migration. Cette politique systématique tendant à réduire le patrimoine musulman du Xinjiang.

L'agitation anti-chinoise dans le Xinjiang découle donc à la fois de la répression culturelle et religieuse et de la manipulation démographique. Les tentatives rigoureuses de Beijing pour assimiler les Ouïgours par la répression de leur religion, de leur rassemblement et de leur langue ainsi que par l'introduction systématique d'immigrants Han dans la région y ont suscité un profond ressentiment contre le régime. Il n'est guère étonnant que des soulèvements périodiques contre la domination chinoise y aient eu lieu.

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La question du fondamentalisme

Les musulmans du Xinjiang ont davantage pris conscience de leurs racines ethnoreligieuses ces dernières années. Il est toutefois difficile de considérer ce fait comme le début d'un mouvement islamique fondamentaliste. À quelques exceptions près, les Ouïgours ne sont généralement pas considérés comme fondamentalistes, et le mélange létal organisé de religion et de violence qui existe dans le monde islamique, de l'Algérie à l'Afghanistan, ne se trouve pas jusqu'ici dans le Xinjiang. La possibilité que la prise de conscience accrue de l'islam dans la région aboutisse au genre d'extrémisme terroriste semblable, par exemple, aux activités menées par le Hezbollah contre Israël est ce qui préoccupe le plus les autorités chinoises. Un lien présumé entre des anciens combattants de la guerre d'Afghanistan et des séparatistes du Xinjiang a notamment fait craindre que le mouvement indépendantiste ne soit pourvu en armes et influencé par des puissances de l'extérieur.

Il ne faudrait pas sous-estimer l'impact idéologique de la guerre d'Afghanistan sur la jeunesse islamique mécontente de l'Algérie au Cachemire : cette guerre a eu un effet puissant sur ceux qui cherchent maintenant à créer un État islamique dans le Turkestan de l'Est. Un certain nombre de musulmans du Xinjiang ont combattu en Afghanistan aux côtés des moudjahidines et de révolutionnaires engagés d'autres États islamiques. Il est plausible que certains d'entre eux soient revenus pour prendre les armes contre les Chinois. Les contacts internationaux entre radicaux islamiques ont certainement été consolidés en Afghanistan, et la fin de ce conflit signifie qu'il existe maintenant une réserve de combattants bien entraînés et animés par des motifs religieux ainsi que de vastes quantités d'armes excédentaires. Un commerce illégal d'armes pratiquement incontrôlable se déroule de l'Afghanistan jusqu'aux zones frontalières du Pakistan, du Cachemire, du Tadjikistan et ailleurs dans la région. La contrebande de toutes sortes de marchandises est endémique partout dans la région.

Beijing a été particulièrement désireux de nouer des rapports avec les gouvernements de pays voisins, afin de limiter les activités des groupes séparatistes islamiques du Xinjiang qui y font campagne pour l'indépendance à l'abri de l'intervention chinoise. En avril 1996, le président chinois, Jiang Zemin, a signé avec ses homologues du Kazakhstan, du Kirghizistan et du Tadjikistan des ententes qui comportaient des déclarations d'opposition au fondamentalisme islamique. Les républiques d'Asie centrale devront faire des acrobaties si elles veulent satisfaire Beijing sans se mettre à dos les éléments radicaux de leurs propres populations. On s'attend toutefois à ce qu'elles coopèrent, du moins à court terme, car elles ont besoin de l'appui de la Chine pour neutraliser l'opposition persistante de la Russie à leur indépendance. Même si l'on croit que Beijing a exercé des pressions sur le Pakistan pour qu'il réprime les groupes musulmans soupçonnés de fournir des armes aux fondamentalistes du Xinjiang, il n'existe aucune preuve indiquant que le mouvement séparatiste y serait géré ou dirigé par des étrangers. Néanmoins, les hauts fonctionnaires chinois imputent souvent leurs difficultés dans le Xinjiang à des forces extérieures, et ils ont mis les États-Unis en garde contre toute intervention de la CIA. En fait, étant donné les liens séculaires entre tribus, il n'est pas raisonnable d'écarter l'influence d'« étrangers » dans le conflit du Xinjiang.

Néanmoins, le traitement de plus en plus dur réservé par la Chine aux groupes séparatistes dans le Xinjiang pourrait avoir pour effet d'accroître le niveau et la nature de l'appui externe, en particulier de la part d'États du Moyen-Orient comme l'Arabie Saoudite et l'Iran. Les Saoudiens et les Iraniens possèdent les ressources financières et l'engagement idéologique voulus pour apporter un appui sérieux à la cause islamique, quoique la division entre les chiites et les sunnites limitera le rôle de l'Iran. La plus grande menace possible pour les intérêts d'ensemble de la Chine vient de l'Arabie Saoudite, car la Chine doit entretenir de bonnes relations avec les États arabes du Moyen-Orient afin d'obtenir les approvisionnements de pétrole nécessaires à son expansion économique. Pour l'instant, l'appui externe apporté aux groupes musulmans préconisant l'indépendance du Xinjiang semble constituer un aspect marginal de la menace planant sur l'autorité de la Chine. Le nationalisme islamique est plutôt réapparu dans le Xinjiang depuis que la mort de Mao Tsé-toung a ouvert la Chine aux influences économiques et politiques de l'extérieur.

La révolution culturelle a été particulièrement dure pour tous les groupes religieux en Chine, surtout les bouddhistes tibétains et les musulmans. Dans le Xinjiang et partout en Chine, les mosquées ont été détruites ou fermées et les sites religieux antiques profanés. Après que Deng Xiaoping eut pris le pouvoir, la situation s'est améliorée rapidement pour les musulmans, et il y a eu un certain retour à la tolérance religieuse. Les mosquées ont été reconstruites ou rouvertes, et une plus grande interaction entre les musulmans de Chine et l'ensemble de la communauté islamique a été permise. La participation des musulmans chinois au pèlerinage annuel à La Mecque (hadj) a augmenté régulièrement à partir du milieu des années 1980, de sorte que nombre de gens ordinaires sont venus en contact avec la pensée islamique et les événements politiques internationaux. De même, les musulmans étrangers ont été autorisés à visiter les sites islamiques en Chine, ce qui a conscientisé davantage les musulmans chinois à l'ensemble de la communauté islamique.

Ces ouvertures ont très rapidement suscité une affinité renouvelée avec l'islam dans le Xinjiang et créé un climat intellectuel propice aux idées de séparatisme et d'autonomie. Pressentant une menace pour son pouvoir, le gouvernement chinois a réagi en limitant les contacts entre ses musulmans Türk et les visiteurs en provenance du Moyen-Orient. Au début des années 1990, la construction et la rénovation de mosquées ont été considérablement réduites; la diffusion publique des sermons à l'extérieur des mosquées a été interdite; l'instruction religieuse a été proscrite; seuls les documents religieux publiés par le Bureau des affaires religieuses de l'État ont été admis; les militants religieux ont été exclus des postes de fonctionnaires, et les pèlerinages à La Mecque ont été étroitement surveillés et limités aux participants âgés de plus de 50 ans. Les premières éruptions de violence sérieuses dirigées contre les autorités chinoises ont eu lieu en réponse à l'imposition de ces mesures restrictives et ont traduit la colère et la frustration inspirées aux communautés locales par la volte-face de Beijing touchant l'élargissement de la liberté de religion.

L'augmentation de l'agitation musulmane dans le Xinjiang reflète le ressentiment qui s'est accru depuis que Beijing a commencé à restreindre les aspirations de la communauté à une plus grande autonomie fondée sur la conjugaison de l'identité nationale et du revivalisme religieux. La renaissance islamique n'est pas principalement un réveil idéologique, mais le blocage de l'interaction avec le patrimoine culturel du monde islamique a fait de l'élément religieux un nouveau foyer important de sentiment anti-chinois.

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L'érosion de l'autorité centrale en Chine

La mobilité de la main-d'oeuvre chinoise et les attentes de meilleures possibilités financières suscitées par la croissance économique rapide de la Chine ont érodé, ces dernières années, le contrôle traditionnel exercé par Beijing sur la vie de la population du pays. En même temps, la mort de Deng Xiaoping a marqué la fin d'une ère de leadership fermement enraciné dans la révolution chinoise et fait place à la possibilité d'une période d'instabilité politique et de durabilité incertaine du régime. Vus dans ce contexte, les soulèvements survenus dans le Xinjiang, comme la résistance persistante du Tibet et de la Mongolie-Intérieure à l'autorité chinoise, ne sont pas atypiques des hauts et des bas traditionnels des relations de pouvoir entre le centre et la périphérie en Chine. Les luttes cycliques caractérisées par la poursuite de l'indépendance dans les régions périphériques lorsqu'on sent faiblir le pouvoir central sont un thème constant de l'histoire de la Chine.

Le réveil de l'identité islamique partout en Asie centrale a certainement contribué à la croissance de l'hostilité contre le régime dans le Xinjiang. Il a également fait craindre à Beijing que le nationalisme religieux ne présente la plus grande menace pour la stabilité de la Chine. Les allusions répétées au danger de « scission » entre groupes religieux, faites dans des déclarations officielles, révèlent clairement que le gouvernement n'est pas disposé à favoriser une plus grande autonomie ethnoreligieuse au risque de compromettre le contrôle du Parti communiste. Les efforts déployés par Beijing pour éliminer la « scission » dans le Xinjiang se sont insérés dans le cadre de la campagne de « ferme répression » du crime et de la corruption entreprise dans tout le pays en avril 1996. Dans le Xinjiang et au Tibet, toutefois, la « ferme répression » a toujours été dirigée contre les séparatistes, et des milliers de personnes ont été détenues ou emprisonnées à ce titre, au mépris de l'application régulière de la loi.

Le dilemme de Beijing consiste à savoir comment maintenir son autorité dans le Xinjiang sans exacerber la crise séparatiste par des mesures qui doivent inévitablement satisfaire les demandes fondamentales d'autonomie accrue des extrémistes. Beijing semble se trouver là dans une situation sans issue classique, situation que, dans un autre contexte et à un moment différent, un Honecker ou un Jaruzelski comprendraient certainement. En cherchant à rendre les relations entre Chinois et Ouïgours plus harmonieuses grâce à une plus grande tolérance de la liberté de culture et de religion dans le Xinjiang, on risque d'accroître l'exposition des séparatistes aux genres de sentiments religieux-nationalistes plus fervents qui balaient l'Afghnistan et certaines régions de l'Asie centrale. Toutefois, en entretenant ou en intensifiant ses politiques répressives contre les séparatistes, Beijing alimenterait les flammes de l'agitation et se mettrait peut-être à dos les États islamiques de la région avec lesquels il doit coopérer dans la poursuite d'objectifs économiques, politiques et de sécurité plus larges.

En même temps, les séparatistes musulmans envisagent des perspectives incertaines dans la poursuite de leurs efforts pour obtenir leur indépendance de la Chine. La violente campagne pour l'autodétermination s'est jusqu'ici limitée à des attaques sporadiques contre des cibles d'occasion. La coordination entre les opposants à l'autorité chinoise semble toutefois augmenter; la réaction dure et intransigeante de Beijing fait le jeu des extrémistes. L'expérience d'autres insurrections dans le monde donne à penser que les politiques de Beijing finiront par mécontenter la proportion plus importante des Ouïgours qui ne sont pas actuellement voués à la cause de l'indépendance.

Mais il manque encore au mouvement séparatiste l'appui international nécessaire pour passer des attentats isolés contre les fonctionnaires chinois à une campagne structurée pour l'indépendance éventuelle. De plus, contrairement au cas du Tibet, il n'existe dans l'Ouest aucun groupe qui appuie la liberté du Xinjiang ou qui soit sympathique aux arguments d'une figure de proue de réputation internationale comme le dalaï-lama. Par-dessus tout peut-être, l'appréhension générale de l'Amérique du Nord et de l'Europe à l'égard du « fondamentalisme islamique » fait qu'un obscur mouvement indépendantiste musulman dans un pays important comme la Chine est peu susceptible de gagner l'appui de l'Ouest. Même dans son propre milieu, ce mouvement est désorganisé et inefficace. Bien que des groupes nationalistes ouïgours pan-Türk opèrent à partir de la Turquie depuis les années 1950, le mouvement ne possède toujours pas de gouvernement en exil rudimentaire pour concentrer ses efforts.

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Conclusion

L'opposition à l'autorité chinoise a toujours existé dans le Xinjiang, mais la transition politique postérieure au décès de Deng Xiaoping, à laquelle se sont ajoutées les modifications profondes de la dynamique géopolitique régionale, a déterminé les caractéristiques de l'agitation actuelle. L'évolution du contexte économique, politique et stratégique du Xinjiang présente un défi de politique sérieux à Beijing tandis qu'il cherche à faire face à la crise actuelle. La façon dont il réagira à l'agitation croissante contre son autorité dans le Xinjiang déterminera tout probablement l'avenir des relations entre le centre et la périphérie en Chine et, par voie de conséquence, la viabilité de l'État chinois actuel. Le président Jiang Zemin s'efforcera de maintenir la politique de longue date de la Chine et de garder les régions frontalières éloignées sous la coupe ferme de Beijing. Toutefois, l'agitation dans le Xinjiang ­ de même qu'au Tibet et en Mongolie-Intérieure ­ s'intensifiera probablement, du moins à court terme. Pour l'instant, Beijing semble avoir le dessus, mais seulement parce qu'il n'a pas hésité à recourir à des mesures brutales pour détruire toute opposition.

L'issue finale de la lutte dans le Xinjiang est loin d'être certaine. La réapparition de l'identité islamique partout en Asie centrale a ajouté une dimension nouvelle au conflit, et la répression ne peut que nourrir les séparatistes à la longue. Les mouvements panrégionaux de réaffirmation des liens culturels, religieux et commerciaux traditionnels accroissent la difficulté qu'éprouve Beijing à maîtriser la situation. De plus, l'appui matériel et moral qu'apporte déjà l'ensemble de la communauté islamique aux séparatistes du Xinjiang augmentera inévitablement à l'avenir. Dans ces conditions mouvantes, le défi pour Beijing consiste non pas à écraser le mouvement indépendantiste, mais à trouver un moyen de contrer son influence à l'aide de mesures soigneusement structurées en vue d'assurer aux musulmans du Xinjiang une autonomie qui aura un sens dans le cadre d'une administration chinoise plus souple.

Il semble peu probable que le Canada soit directement touché par la lutte séparatiste du Xinjiang. Toutefois, toute augmentation de l'instabilité en Chine aura une influence importante sur le commerce et les investissements croissants du Canada dans ce pays. Par ailleurs, la persistance de l'agitation dans le Xinjiang pourrait finalement susciter un afflux de demandeurs du statut de réfugié au Canada. Chose plus importante, à mesure que les liens politiques et religieux entre le Xinjiang, le Moyen-Orient et les nouvelles républiques musulmanes productrices de pétrole de l'Asie centrale se développeront, l'évolution de la situation prendra une importance internationale croissante du point de vue de la sécurité énergétique future de l'Ouest.

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Date de modification : 2005-11-14

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