FICHE D’INFORMATION

Ref: 830-859/006

ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES

On appelle espèces exotiques celles qui, accidentellement ou délibérément, ont été introduites ailleurs que dans leur aire de répartition naturelle. Il peut s’agir de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de végétaux, d’insectes, de bactéries ou d’autres organismes.

Les espèces exotiques envahissantes sont celles dont l’introduction ou la propagation menace l’environnement, l’économie ou la société. On peut en donner plusieurs exemples : la salicaire commune, qui étouffe les milieux humides du Canada ; la moule zébrée, qui a éliminé des espèces indigènes des Grands Lacs, engorge les canalisations d’eau et encrasse les moteurs, les bateaux et les quais en Ontario ; la maladie MSX de l’huître, qui menace l’industrie de l’élevage des mollusques dans les Maritimes ; et enfin, le longicorne asiatique, qui a entraîné la destruction d’un grand nombre d’arbres à Toronto et à Vaughn, en Ontario.

La Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes a été approuvée en septembre 2004 dans le cadre de la réunion conjointe des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de la faune, des forêts, des pêches, de l’aquaculture et des espèces en péril. La Stratégie a pour but d’établir un cadre stratégique national de gestion visant à réduire au minimum les risques que présentent les espèces exotiques envahissantes pour l’environnement, l’économie et la société. De plus, elle vise à établir un système exhaustif destiné à protéger les écosystèmes aquatiques et terrestres, les animaux domestiques, les plantes cultivées et la biodiversité indigène du Canada.

La Stratégie présente une façon d’intervenir contre les espèces exotiques envahissantes au moyen d’une approche hiérarchique axée sur les priorités suivantes :

• la prévention des nouvelles invasions ;
• la détection précoce des nouveaux envahisseurs ;
• l’intervention rapide en présence de nouveaux envahisseurs ;
• la gestion des espèces exotiques qui sont établies ou qui se répandent (éradication, confinement et contrôle).

La Stratégie met l’accent sur l’amélioration du leadership et de la coordination à l’échelle nationale. Elle propose aussi qu’on procède à sa mise en oeuvre grâce à divers outils : analyse des risques, sciences et technologie, lois et règlements, éducation et sensibilisation, et coopération internationale.

À l’occasion de leur réunion conjointe d’octobre 2005, les ministres ont approuvé les plans de mise en œuvre du Plan d’action canadien de lutte contre les espèces aquatiques envahissantes (Stratégie de mise en œuvre 2005-2007) et du Plan d’action pour les plantes terrestres et les phytoravageurs exotiques envahissants.

Lors de cette réunion, les ministres ont également approuvé une stratégie de communications à l’égard de la Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes. Le plan de communications doit sensibiliser la population du pays à divers aspects du problème des espèces exotiques envahissantes, notamment les voies d’entrée potentielles et les mesures que la population peut prendre pour aider à éviter la propagation des espèces exotiques envahissantes et leur introduction future dans les habitats canadiens.

Les ministres ont également annoncé la mise sur pied du Programme de partenariat sur les espèces exotiques envahissantes; une initiative parrainée par le gouvernement du Canada. Dès la fin de 2005, ce programme quinquennal injectera 1 M$ par an afin d’aider les Canadiens à s’engager activement dans des projets visant à limiter, détecter et gérer les espèces exotiques envahissantes et leurs voies d’invasion. Les groupes intéressés, dont les organisations non gouvernementales, les organismes autochtones, les établissements d’enseignement, les groupes communautaires, les propriétaires fonciers, le secteur privé (l’industrie) et les administrations provinciales, territoriales et municipales pourront demander jusqu’à 50 000 $ en soutien financier.

Le Programme de partenariat sur les espèces exotiques envahissantes a été mis sur pied dans le cadre du Budget 2005 par un investissement de 85 M$ sur cinq ans destiné à des activités de lutte contre les espèces aquatiques envahissantes et les plantes terrestres et phytoravageurs exotiques envahissants. Cet investissement comprend également des ressources financières destinées à entreprendre la mise en œuvre de la Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes. Ceci se fera notamment par des investissements stratégiques visant à mettre en valeur certaines activités scientifiques dont l’évaluation des risques et le contrôle des importations, à renforcer les efforts nationaux de surveillance en vue d’une détection précoce et à sensibiliser et éduquer le public aux pratiques nuisibles qui favorisent l’introduction d’espèces exotiques envahissantes au Canada. Le financement de la Stratégie comprend un montant additionnel de 2 M$ par an sur les cinq prochaines années pour le Programme de lutte contre la lamproie marine, administré conjointement par le Canada et les États-Unis. Il vise à lutter contre la lamproie marine dans les Grands Lacs. Ce soutien financier permettra au Canada d’accroître sa contribution annuelle au programme de manière à en améliorer la prestation et, partant, à assurer une protection accrue de nos Grands Lacs.

Secrétariat des conférences intergouvernementales canadiennes (SCIC)

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