Le hantavirus est un virus présent dans l'urine, la salive ou les excréments de la souris sylvestre et de certains autres rongeurs sauvages infectés. Il entraîne une maladie pulmonaire rare mais grave, appelée syndrome pulmonaire dû au hantavirus (SPH).

Les humains peuvent contracter une infection à hantavirus en inhalant des gouttelettes de salive ou d'urine en aérosols ou des excréments réduits en poussière provenant de rongeurs sauvages infectés, en particulier la souris sylvestre. La transmission peut également survenir lors d'un contact direct entre une matière contaminée et la peau non intacte (éraflée), ou encore par ingestion d'aliments ou d'eau contaminés. Aucun cas de transmission de personne à personne n'a été signalé en Amérique du Nord. Une récente éclosion de 18 cas de syndrome pulmonaire dû au hantavirus en Amérique du Sud évoque fortement une transmission de personne à personne. Toutefois, les virus isolés en Amérique du Sud sont génétiquement différents de ceux qu'on trouve en Amérique du Nord.

On appelle syndrome pulmonaire dû au hantavirus la maladie provoquée par ce virus. Cette maladie est extrêmement grave, car entre 50 % et 60 % des personnes atteintes en meurent. Elle débute par des symptômes ressemblant à la grippe. Au stade initial, le travailleur peut présenter de la fièvre, des frissons, des myalgies (douleurs musculaires), des céphalées (maux de tête), des nausées, des vomissements et un essoufflement. La maladie évolue toutefois rapidement, et les personnes infectées voient leur pression artérielle chuter de façon anormale tandis que leurs poumons se remplissent de liquide. Une grave défaillance respiratoire, entraînant la mort, peut survenir quelques jours après l'apparition des premiers symptômes.

Au Canada et aux États-Unis, les cas d'infection à hantavirus ont été associés aux activités suivantes :

• le balayage d'une grange et d'autres dépendances
• le piégeage et l'étude des souris
• l'utilisation d'air comprimé et le balayage à sec pour éliminer les déchets de bois dans une scierie
• la manipulation de grains contaminés par des excréments et de l'urine de souris
• le fait de pénétrer dans une grange infestée par des souris
• la plantation ou la récolte de grandes cultures
• un séjour dans une habitation auparavant inoccupée
• le passage dans une zone infestée par des rongeurs au cours d'une randonnée pédestre ou d'une excursion de camping
• le fait d'habiter un logement envahi par une population de rongeurs

Étant donné que l'infection chez l'humain est due à l'inhalation de matières contaminées, il importe de limiter la quantité de poussière en suspension dans l'air au moment des activités de nettoyage. Les personnes chargées du nettoyage doivent porter des gants de caoutchouc, des bottes de caoutchouc et un respirateur doté d'un filtre à particules à haute efficacité (filtre HEPA). Les travailleurs qui participent à des activités de nettoyage général dans des lieux où il n'y a pas d'accumulations importantes d'excréments devraient porter une masque jetable muni d'un filtre HEPA. Pour nettoyer des zones contaminées par des quantités importantes d'excréments de rongeurs, il faut porter un respirateur à ventilation assistée ou un simple respirateur à adduction d'air.

Il faut bien imbiber les souris mortes, les nids et les excréments des rongeurs avec une solution d'hypochlorite de sodium à 1:10 (eau de Javel domestique). Les matières contaminées doivent être déposées dans un sac de plastique et éliminées (les brûler ou les enterrer). Les gants et tout équipement ayant servi au nettoyage doivent être éliminés de la même manière que les autres matières contaminées. Veuillez consulter les responsables locaux de l'environnement afin de connaître les méthodes d'élimination approuvées.

Il faut se laver soigneusement les mains à l'eau et au savon après avoir retiré les gants.

Les Centers for Disease Control des États-Unis et le Worker's Compensation Board de la Colombie-Britannique ont rédigé des lignes directrices provisoires portant sur une gamme de situations professionnelles. Pour obtenir de plus amples renseignements concernant l'évaluation des risques et les précautions applicables à certaines situations qui ne sont pas clairement abordées dans les lignes directrices actuelles, il serait peut-être bon de communiquer avec les organismes expressément chargés de fournir ces précisions, par exemple, le bureau local de la santé publique.