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La tuberculose est une maladie infectieuse provoquée
par un groupe de bactéries, laquelle inclut Mycobacterium
tuberculosis, M. bovis et M. africanum. Dans la plupart
des cas, l'infection initiale des poumons n'est pas détectée
et la lésion se cicatrise, ce qui ne laisse que peu ou pas de dommages.
Environ 90 à 95 % des personnes infectées entrent dans une
phase de latence pendant laquelle il y a un risque à long terme (tout
au cours de l'existence) de réactivation de la maladie. La forme
la plus insigne de la maladie est la tuberculose pulmonaire, où la
bactérie peut se transmettre d'une personne à l'autre par
l'air. La tuberculose continue de constituer, partout dans le monde, une
importante cause d'incapacité et de décès. |
TUBERCULOSE
AGENT DE LA MALADIE
La tuberculose est provoquée par un groupe de bactéries, Mycobacterium
tuberculosis (MTB) complexe, lequel comprend M. tuberculosis,
M. bovis, M. africanum et M. microti. Les trois
premières bactéries sont les plus importantes en ce qui concerne
l'infection des sujets humains.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DANS LE MONDE
À l'échelle mondiale, l'incidence de la décroissance
de la tuberculose a entrepris une tendance contraire dans la dernière
décennie. Le taux d'incidence dans les pays en développement
est demeuré élevé ou a atteint une situation épidémique;
celui qui caractérise plusieurs pays développés a marqué
une tendance contraire ou s'est stabilisé. Ainsi, l'Organisation mondiale
de la santé (OMS) a déclaré, en 1993, la tuberculose
comme étant du domaine de «l'urgence mondiale», la première
déclaration du genre de son histoire. Selon les estimations, un tiers
de la population mondiale est infectée au bacille de la tuberculose,
tandis que de 8 à 10 millions de nouveaux cas actifs se déclarent
chaque année. Il en résulte le décès de 3 millions
de personnes à la suite de la maladie.
Dans les pays en développement, des programmes inadéquats
de santé publique et de contrôle de la tuberculose - notamment,
l'absence de capacités de diagnostique en laboratoire, l'approvisionnement
sûr de médicaments, ainsi que le traitement et le suivi appropriés
des cas diagnostiqués - contribuent aux situations épidémiques.
En outre, la situation se complique de facteurs comme la pauvreté répandue
parmi les populations désavantagées et la propagation d'épidémies
de VIH. Dans les pays développés, la recrudescence de la tuberculose
est attribuée à plusieurs facteurs, dont la diminution du financement
des programmes de santé publique et des programmes de contrôle
de la maladie, l'immigration en provenance de parties du monde aux prises
avec un fort taux de prévalence de la maladie, l'épidémie
de VIH et l'augmentation des populations désavantagées, comme
les itinérants des centre-villes. Un autre problème à
l'échelle mondiale touche l'apparition de souches résistantes
aux médicaments, ce qui, malheureusement, n'est que le résultat
premier de régiments de traitement mal administrés ou inadéquats.
AU CANADA
En dépit des épidémies qui frappent partout dans le
monde, le Canada continue à présenter un des plus bas taux d'incidence
de la tuberculose à l'échelle internationale. Toutefois, il
y a lieu de se faire du souci puisque plusieurs des facteurs qui ont contribué
à changer le portrait de la tuberculose dans les autres pays développés
sont également présents ici. Quoique la tuberculose soit relativement
rare parmi la population en général, elle demeure une importante
maladie chez certains groupes à risques comme les Autochtones, les
résidents provenant d'autres pays aux prises avec une forte prévalence
de la maladie, les populations des centre-villes désavantagées
et les personnes infectées au VIH.
Après des décennies de déclin des taux d'incidence,
lequel découle de facteurs comme l'amélioration de la santé
publique et des conditions de vie, ainsi que l'introduction d'antibiotiques
pour lutter contre la tuberculose, le taux canadien de la maladie s'est stabilisé
en 1987. En 1995, ce taux atteignait 6,5 par 100 000 personnes. Il est actuellement
d'environ 2 000 cas actifs de tuberculose signalés chaque année.
Au cours des dernières années, une tendance intéressante
s'est manifestée dans le tableau des cas de tuberculose signalés
au Canada par rapport à ce qu'il était à l'origine. En
1980, les cas de tuberculose parmi les non-Autochtones canadiens représentaient
49 % de l'ensemble des cas signalés; en 1995, cette proportion avait
diminué à 22 %. Compte tenu de la situation mondiale, il n'est
pas surprenant que la proportion de cas de tuberculose signalés parmi
les personnes nées à l'extérieur du pays ait augmenté
pour la même période, passant de 35 % du total à 58 %.
Dans le cas des Autochtones canadiens, le nombre de cas signalés a
diminué légèrement de 1980 (390) à 1995 (343),
bien que la proportion totale ait augmenté quelque peu, passant de
14 à 18 %.
L'étroite surveillance des épidémies tuberculose-VIH
et tuberculose résistante aux médicaments comptent parmi les
priorités actuelles au Canada. En se fondant sur les indices limités
dont nous disposons actuellement, on estime qu'environ 5 % des cas de SIDA
présentent un diagnostic de tuberculose. Une récente étude
nationale a démontré que la prévalence de la résistance
aux médicaments habituellement utilisés pour combattre la maladie
dans les cas de tuberculose diagnostiqués atteignait un taux de 8,7
%.
SYMPTÔMES
La tuberculose peut affecter un organe ou un tissu; toutefois, dans la majorité
des cas (75 %), elle présente des difficultés respiratoires,
dont 80 % sont d'origine pulmonaire. Les symptômes habituels de la tuberculose
pulmonaire sont une toux persistante accompagnée d'expectorations,
de fièvre, de perte d'appétit, de perte de poids et de transpiration
nocturne.
PÉRIODE DE CONTAGION
Les patients souffrant de tuberculose active pulmonaire ou laryngienne peuvent
transmettre la bactérie aux autres au moyen de l'écoulement
du bacille tuberculeux dans leurs expectorations. Habituellement, lorsque
les patients souffrant de tuberculose entament un traitement adéquat,
leurs expectorations se libèrent du bacille en quelques semaines.
TRANSMISSION
La tuberculose se transmet généralement par inhalation du
bacille tuberculeux (le MTB complexe) dans l'air, mais rarement par ingestion
(de lait infecté) ou implantation cutanée. Les patients souffrant
de tuberculose pulmonaire ou de tuberculose laryngienne relâchent le
bacille dans l'air lorsqu'ils toussent, éternuent, parlent et soupirent.
PRÉVENTION ET CONTRÔLE
Les trois priorités des programmes de contrôle et de prévention
de la tuberculose sont les suivantes :
- Retracer et traiter les personnes qui souffrent de tuberculose active.
- Retrouver et sélectionner les personnes qui ont eu des contacts
avec des patients souffrant de tuberculose afin de déterminer si elles
sont infectées par M. tuberculosis ou ont la tuberculose
active, et leur prodiguer le traitement approprié.
- Déterminer les populations à risque élevé
d'infection à la tuberculose et au développement de la maladie
afin de dépister les personnes infectées et de fournir la thérapie
nécessaire pour enrayer la progression de la tuberculose active.
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