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VIH / sida
Janvier 2001
Ce qu'il faut savoir avant de partir!
Des maladies infectieuses peu courantes au Canada sont parfois présentes
dans d'autres pays, voire même à des niveaux épidémiques.
Les normes sanitaires et la qualité des soins médicaux
dans ces pays ne sont parfois pas les mêmes qu'au Canada. Avant
de partir en voyage, vous devriez vous informer des conditions sanitaires
qui prévalent dans les pays que vous comptez visiter, sur vos
risques de contracter une maladie et sur le choix des mesures de prévention à prendre.
Pesez vos risques
Vos risques de contracter une maladie dépendent de plusieurs
facteurs, notamment de votre âge et de votre sexe, de votre état
vaccinal et de santé actuel, de votre itinéraire, de la
durée et du genre de voyage (p. ex., première classe, tourisme
d'aventure), des activités prévues (p. ex., les contacts
avec les animaux, la proximité de l'eau douce, les contacts sexuels)
et de la situation sanitaire à l'échelle locale.
Consultation d'évaluation des risques
L'Agence de santé publique du Canada
vous recommande fortement de consulter une clinique santé-voyage
ou votre médecin dans les six à huit semaines précédant
votre départ en voyage. Selon son évaluation des risques
auxquels vous vous exposerez, le professionnel de la santé pourra
déterminer vos besoins d'immunisation ou de médicaments
préventifs (prophylaxie) et les moyens de vous prémunir
contre les maladies. Nous pouvons vous aider à trouver la clinique
santé-voyage la plus près de chez vous.
Les experts vous conseillent
Le Comité consultatif
de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) de
l'Agence de santé publique du Canada contribué à la préparation et à la
mise à jour des renseignements qui suivent, sous forme de conseils
généraux sur la prévention du VIH/sida, à l'intention
des Canadiens en partance pour l'étranger.
Profil de la maladie
Le virus d'immunodéficience humaine (VIH) s'attaque au système
immunitaire de l'organisme et l'affaiblit. Les conséquences se
manifestent sous la forme de maladies chroniques et progressives. L'état
avancé de la maladie se nomme syndrome d'immunodéficience
acquise, ou sida. Le VIH rend les personnes infectées vulnérables à d'autres
infections et à des cancers qui ne constitueraient normalement
pas une menace. Ce sont ces « maladies opportunistes » qui
deviennent fatales.
Transmission
Le VIH se transmet par les liquides organiques infectés,
notamment le sang, le sperme, les sécrétions vaginales
et le lait maternel. Il existe un risque de transmission par la salive
si celle-ci contient du sang infecté de VIH. La transmission peut
aussi se faire par l'entremise de sang ou de produits sanguins contaminés,
comme cela peut se produire lors d'une transfusion sanguine ou de la
greffe d'un organe.
Le VIH ne se transmet pas lors des contacts sociaux
quotidiens, l'air, les aliments ou l'eau. Par exemple, il est sécuritaire
de se donner la main, se toucher et nager. En outre, il n'y a pas de
risque à partager les moyens de transport avec des personnes infectées
par le VIH/sida (en avion, paquebot, autobus, train, etc.)
Répartition géographique
et perspectives de fréquence
Le VIH/sida est présent partout au monde. Le
Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) estime qu'à la
fin de 1999, 34,3 millions de personnes, adultes et enfants, vivaient
avec le VIH/sida dans le monde.
La maladie fait sentir sa présence sur tous les
continents habités. Certains renseignements objectifs d'ONUSIDA
indiquent en partie la propagation mondiale de cette maladie. Dès
la fin de 1999,
- quelque 900 000 personnes, adultes et enfants confondus,
vivaient avec le VIH/sida en Amérique du Nord;
- elles étaient quelque 1,3 million en Amérique
latine;
- en Asie du sud et du sud-est, on en comptait 5,6 millions.
La région sub-saharienne, en Afrique, connaît
les épidémies les plus virulentes, où 24,5 millions
de personnes vivent avec le VIH/sida; dans 16 pays, chez les 15 à 49 ans,
le taux des personnes infectées atteint ou dépasse les
10 %.
Au Canada, on estime à près de 20 000 le
nombre de cas qui se sont produits entre le premier rapport d'incidence
du sida en 1982 et la fin de 1999. On estime également qu'à la
fin de 1999, le nombre de Canadiens vivant avec le VIH s'élevait
entre 45 000 et 53 000.
Pour obtenir les taux d'ONUSIDA sur l'infection des
adultes par le VIH (cohorte des 15 à 49 ans) par pays, veuillez cliquer
ici pour vous brancher sur le Tableau 1 : Taux
d'infection mondial.
Symptômes
Les premiers signes d'une infection au VIH ressemblent
souvent à ceux d'une grippe passagère. Même si la
maladie progresse inexorablement, la personne infectée peut passer
une dizaine d'années, parfois plus, avant de ressentir d'autres
symptômes. Cependant, tout au long de cette période asymptomatique,
une personne infectée peut transmettre le virus à ses partenaires
sexuels ou à des personnes avec qui elle partage l'usage des mêmes
seringues.
À la suite de la première période
pseudo-grippale, de nombreuses personnes vivant avec le VIH pourront
ressentir divers symptômes : fièvres périodiques,
perte de poids, perte d'appétit, grande fatigue. L'arrivée
des infections et cancers opportunistes marque l'évolution de
la maladie au stade du sida, le dernier stade de l'infection par le VIH.
Au cours de cette période, de nombreuses personnes contractent
des genres inhabituels de pneumonie comme la pneumocystose pulmonaire,
des cancers de la peau comme la maladie de Kaposi ou d'autres cancers,
lesquels sont mortels.
Examens |
|
Un examen sanguin des antigènes du VIH vous révélera
si l'infection vous touche ou non. Cependant, le fait de recevoir un résultat
négatif veut seulement dire qu'aucun anticorps anti-VIH ne se trouvait
dans votre sang au moment de l'examen. La plupart des résultats
révéleront la séropositivité au VIH dans un
délai de trois mois après l'infection, mais cela peut prendre
jusqu'à six mois avant l'apparition des anti-VIH. Par conséquent,
un deuxième examen pourrait s'avérer nécessaire pour
confirmer un résultat négatif.
Traitement
Bien que l'on ait élaboré plusieurs médicaments
pouvant ralentir l'évolution du VIH, il n'existe pour l'instant
aucun remède pour le VHI/sida. Ces médicaments ont de nombreux
effets secondaires, sont difficiles à prendre et coûtent
cher.
Prévention
et précautions personnelles
Il n'existe aucun vaccin contre le VIH, mais vous pouvez diminuer le
risque d'infection en adoptant des mesures de protection personnelle.
L'Agence de santé publique du Canada
recommande de prendre les précautions suivantes, dans le but de prévenir une infection
au VIH en cours de voyage :
- N'ayez pas de relation sexuelle (vaginale, orale ou anale) avec des
travailleurs ou travailleuses du sexe ou avec des étrangers. Évitez
les relations sexuelles occasionnelles.
- Si vous vous engagez dans une activité sexuelle avec un nouveau
partenaire, utilisez des condoms de latex (en cas d'allergie utilisez
des condoms de polyuréthane) de façon adéquate,
et ce à chaque relation. Avant votre départ, munissez-vous
de vos propres réserves de condoms de qualité en latex.
- Ne faites pas usage d'aiguilles ou de seringues en commun avec qui
que ce soit.
- N'utilisez pas en commun des rasoirs, des brosses à dents
ou des rasoirs électriques.
- Ne recevez pas d'acupuncture et ne vous faites pas tatouer, percer
la peau ou d'autres types de traitement cosmétique avec des
aiguilles.
- N'acceptez pas d'injection ou de transfusion à moins d'un
cas d'urgence. S'il vous faut recevoir une transfusion en cours de
voyage, cherchez à savoir si le sang du donneur a été examiné en
fonction du VIH. Dans l'impossibilité d'obtenir cette information,
si vous n'avez pas besoin de soins d'urgence, revenez au Canada pour
y être traité.
- Emportez avec vous un approvisionnement de seringues, d'aiguilles
et de produits sanguins suffisant pour la durée de vos déplacements,
si vous faites usage régulier de ces produits. En outre, conservez
sur vous un certificat médical expliquant pourquoi vous conservez
cet approvisionnement.
- Songez à emporter une trousse de suture (avec des aiguilles,
seringues et matériel de suture stérilisés).
Violence sexuelle en cours de voyage
La violence sexuelle n'est pas partout la même dans le
monde. L'agression sexuelle et le viol peuvent être des expériences
traumatisantes et déroutantes pour la victime, tout particulièrement
en cours de voyage à l'étranger. Si vous êtes victime
de viol ou d'agression, recherchez une aide médicale immédiate
afin d'obtenir des conseils sur les MTS et le VIH. Les voyageurs doivent
savoir que certains services médicaux, à l'étranger,
ne correspondent pas toujours aux normes canadiennes en cette matière.
Les services consulaires les plus rapprochés Mission
consulaire ou diplomatique canadienne peuvent vous aider à obtenir
des services d'urgence et des soins médicaux.
Précautions à prendre
pour les personnes vivant avec le VIH ou le sida
Pour les personnes vivant avec le VIH ou le sida, les voyages peuvent
accroître le degré et la gamme des risques de maladie. Les
maladies opportunistes et celles transmissibles par les aliments ou l'eau,
loin du domicile, représentent des dangers plus grands pour une
personne dont le système immunitaire est immunodéprimé.
Dans certaines parties du monde, l'accès à des soins médicaux
ou des médicaments peut s'avérer impossible.
La gravité de l'immunocarence est l'un des facteurs qui permet
de déterminer à quels traitements antérieurs et
préventifs recourir avant le départ. L'utilisation de vaccins
vivants, méthode commune de prévention de certaines maladies,
n'est pas souhaitée dans le cas d'une personne au système
immunitaire considérablement déprimé. Les vaccins
de substances mortes, qui vous seraient davantage sécuritaires,
peuvent ne pas fonctionner aussi bien que si votre système immunitaire était
intact. Vos vaccins vous protégeraient ainsi moins bien.
Certains pays procèdent au tri des voyageurs arrivant à leur
frontière, en exigeant d'eux un examen sanguin. Cela s'adresse
le plus souvent aux voyageurs demeurant pour une période prolongée
dans le pays en question, pour y étudier ou y travailler. Ces
pays refuseront l'entrée aux personnes chez qui l'on constate
qu'ils vivent avec le VIH, par suite de l'examen sanguin.
Si vous vivez avec le VIH ou le sida, L'Agence de santé publique
du Canada vous
recommande fortement de consulter un professionnel de la médecine
des voyages et votre médecin de famille et ce, longuement avant
votre départ.
Taux d'infection mondial |
|
Estimé du taux de prévalence du VIH/sida chez les adultes âgés
entre 15 et 49 ans à la fin de 1999, par pays et région.
Source : ONUSIDA, juin 2000.
Région/Pays |
Adultes
infectés (%) |
|
AFRIQUE SUBSAHARIENNE |
8,57 |
Botswana |
35,80 |
Swaziland |
25,25 |
Zimbabwe |
25,06 |
Lesotho |
23,57 |
Zambie |
19,95 |
Afrique du Sud |
19,94 |
Namibie |
19,54 |
Malawi |
15,96 |
Kenya |
13,95 |
République centrafricaine |
13,84 |
Mozambique |
13,22 |
Djibouti |
11,75 |
Burundi |
11,32 |
Rwanda |
11,21 |
Côte d'Ivoire |
10,76 |
Éthiopie |
10,63 |
Ouganda |
8,30 |
République-Unie de Tanzanie |
8,09 |
Cameroun |
7,73 |
Burkina Faso |
6,44 |
Congo |
6,43 |
Togo |
5,98 |
Zaïre |
5,07 |
Nigeria |
5,06 |
Gabon |
4,16 |
Ghana |
3,60 |
Sierra Leone |
2,99 |
Erithrée |
2,87* |
Libéria |
2,80 |
Angola |
2,78 |
Tchad |
2,69 |
Guinée-Bissau |
2,50 |
Bénin |
2,45 |
Mali |
2,03 |
Gambie |
1,95 |
Sénégal |
1,77 |
Guinée |
1,54 |
Niger |
1,35 |
Mauritanie |
0,52 |
Guinée équatoriale |
0,51 |
Madagascar |
0,15 |
Comores |
0,12* |
Maurice |
0,08* |
Réunion |
.. |
Somalie |
.. |
|
ASIE DE L'EST ET DU PACIFIQUE |
0,06 |
Papouasie-Nouvelle-Guinée |
0,22 |
Chine |
0,07 |
Fidji |
0,07 |
Hong Kong |
0,06 |
Japon |
0,02 |
République de Corée |
0,01 |
Rép. populaire dém. de Corée |
<0,01* |
Mongolie |
0.00 |
|
AUSTRALIE ET NOUVELLE-ZÉLANDE |
0,13 |
Australie |
0,15 |
Nouvelle-Zélande |
0,06 |
|
ASIE DU SUD ET DU SUD-EST |
0,54 |
Cambodge |
4,04 |
Thaïlande |
2,15 |
Myanmar |
1,99 |
Inde |
0,70 |
Malaysie |
0,42 |
Népal |
0,29 |
Vietnam |
0,24 |
Brunei Darussalam |
0,2* |
Singapour |
0,19 |
Pakistan |
0,10 |
Sri Lanka |
0,07 |
Philippines |
0,07 |
Rép. démocratique populaire lao |
0,05 |
Indonésie |
0,05 |
Maldives |
0,05* |
Bangladesh |
0,02 |
Afghanistan |
<0,01* |
Iran |
<0,01* |
Bhoutan |
<0,01 |
|
EUROPE CENTRALE ET ASIE CENTRALE |
0,21 |
Ukraine |
0,96 |
République du Bélarus |
0,28 |
République de Moldova |
0,20 |
Fédération de Russie |
0,18 |
République de Lettonie |
0,11 |
Pologne |
0,07 |
Hongrie |
0,05 |
République tchèque |
0,04 |
Kazakhstan |
0,04 |
Estonie |
0,04 |
Bosnie-Herzégovine |
0,04* |
Roumanie |
0,02 |
Lithuanie |
0,02 |
Croatie |
0,02* |
Arménie |
0,01 |
Bulgarie |
0,01* |
Turkménistan |
0,01 |
Azerbaïdjan |
<0,01 |
Géorgie |
<0,01 |
Kirghizistan |
<0,01 |
République slovaque |
<0,01 |
Tadjikistan |
<0,01 |
Ouzbékistan |
<0,01 |
|
Région/Pays |
Adultes
infectés (%) |
|
EUROPE DE L'OUEST |
0,23 |
Portugal |
0,74 |
Espagne |
0,58 |
Suisse |
0,46 |
France |
0,44 |
Italie |
0,35 |
Autriche |
0,23 |
Pays-Bas |
0,19 |
Danemark |
0,17 |
Luxembourg |
0,16 |
Grèce |
0,16 |
Belgique |
0,15 |
Islande |
0,14 |
Malte |
0,12 |
Royaume-Uni |
0,11 |
Irlande |
0,10 |
Allemagne |
0,10 |
Yougoslavie |
0,10* |
Suède |
0,08 |
Norvège |
0,07 |
Finlande |
0,05 |
Slovénie |
0,02 |
Albanie |
<0,01 |
Macédoine |
0,00 |
|
AFRIQUE DU NORD ET MOYEN ORIENT |
0,12 |
Soudan |
0,99* |
Émirats arabes unis |
0,18* |
Bahreïn |
0,15* |
Koweït |
0,12* |
Oman |
0,11* |
Chypre |
0,10 |
Qatar |
0,09* |
Liban |
0,09* |
Israël |
0,08 |
Algérie |
0,07* |
Jamahiriya arabe lybienne |
0,05* |
Tunisie |
0,04* |
Maroc |
0,03* |
Égypte |
0,02* |
Jordanie |
0,02* |
République du Yémen |
0,01* |
Arabie saoudite |
0,01* |
République arabe syrienne |
0,01* |
Turquie |
0,01 |
Iraq |
<0,01* |
|
AMÉRIQUE DU NORD |
0,58 |
États-Unis d'Amérique |
0,61 |
Canada |
0,30 |
|
ANTILLES |
2,11 |
Haiti |
5,17 |
Bahamas |
4,13 |
République Dominicaine |
2,80 |
Barbade |
1,17 |
Trinité-et-Tobago |
1,05 |
Jamaïque |
0,71 |
Cuba |
0,03 |
|
AMÉRIQUE LATINE |
0,49 |
Guyana |
3,01 |
Belize |
2,01 |
Honduras |
1,92 |
Panama |
1,54 |
Guatemala |
1,38 |
Suriname |
1,26 |
Argentine |
0,69 |
El Salvador |
0,60 |
Brésil |
0,57 |
Costa Rica |
0,54 |
Venezuela |
0,49 |
Pérou |
0,35 |
Uruguay |
0,33 |
Colombie |
0,31 |
Mexique |
0,29 |
Équateur |
0,29 |
Nicaragua |
0,20 |
Chili |
0,19 |
Paraguay |
0,11 |
Bolivie |
0,10 |
|
TOTAL GÉNÉRAL |
1,07 |
* Les astérisques indiquent les pays
n'ayant pas de données suffisantes pour fournir un estimé du
taux de prévalence du VIH à la fin de 1999. Pour
chacun de ces pays, on a calculé les estimés en
utilisant le taux de prévalence de 1994 publié par
le Programme mondial de lutte contre le sida de l'OMS, pour la
population adulte de 1999. |
Éléments à prendre en compte...
- Les gens ont tendance à laisser tomber leurs inhibitions sociales
et sexuelles normales quand ils sont en voyage.
- Ils se sentent souvent anonymes, isolés et découvrent
le sens de l'aventure.
- Le VIH/sida se transmet par voie sexuelle; il est répandu
dans toute la planète.
Discutez avec un médecin de médecine des voyages de votre
itinéraire et de vos activités prévues, ainsi que
des risques de contracter le VIH/sida (ou d'autres maladies transmises
sexuellement) avant votre départ.
Pour obtenir de plus amples renseignements :
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