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Analyse des différences de genre et des différences de sexe dans les recherches en santé - Guide pour les comités d'examen par les pairs des IRSC

Table des matières

  1. Pourquoi un Guide sur l'analyse des différences de genre et des différences de sexe?
  2. Définitions relatives à l'analyse des différences de genre et des différences de sexe
  3. Analyse des différences de genre et des différences de sexe
  4. Exemples
  5. Questions repères
  6. Travail en cours
  7. Notes en bas de page
  8. Références
  9. Lectures complémentaires

Pourquoi un Guide sur l'analyse des différences de genre et des différences de sexe?

Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) s'engagent à faire avancer la recherche en santé dans tous ses aspects afin de recueillir des données montrant qu'elle améliorera la santé des Canadiens et l'efficacité des services de santé tout en renforçant le système de soins de santé.

Les IRSC sont une figure de proue du mouvement national et international visant à intégrer l'analyse des différences de genre et des différences de sexe (AGS) dans la recherche1, 2. Le présent guide de ressources, conçu pour aider les pairs examinateurs et les candidats à déterminer quand et comment le sexe biologique et le genre doivent être pris en considération dans les projets de recherche proposés, fait partie d'une plus grande initiative visant à mettre de l'avant l'AGS dans tous les IRSC et, par conséquent, l'intégrer à la culture de recherche en santé du Canada. À l'automne 2005, la directrice scientifique de l'Institut de la santé des femmes et des hommes, la Dre Miriam Stewart, et le vice-président de la Recherche des IRSC, le DMark Bisby, ont présenté une série de recommandations au Comité permanent de surveillance des concours de subventions et bourses et dans le cadre des réunions annuelles des présidents et des agents scientifiques des comités d'examen par les pairs des IRSC. Ces comités ont approuvé la mise en oeuvre d'une série de politiques et de pratiques relatives à l'analyse des différences de genre et des différences de sexe au sein des IRSC, comme en témoignent les recommandations suivantes :

  1. ajouter une référence à l'AGS dans le document intitulé Le processus d'examen par les pairs des IRSC : Politique et responsabilités des membres des comités, à la Section 6.2, Facteurs afférents à l'évaluation, en ajoutant un point dans le paragraphe intitulé Recherche proposée;
  2. ajouter une politique sur l'AGS dans l'introduction du Guide des subventions et bourses des IRSC;
  3. ajouter des critères relatifs à l'AGS dans la description de programme de l'examen par les pairs des essais cliniques;
  4. encourager les candidats à intégrer l'AGS dans leurs recherches soumises en réponse aux appels de demandes pour toutes les initiatives stratégiques lancées par les IRSC;
  5. élaborer à l'intention des comités d'examen par les pairs un guide de ressources sur les critères d'évaluation de l'AGS pour l'ensemble des recherches (c.-à-d. les piliers des IRSC).

La production du présent guide de ressources à l'intention des membres des comités d'examen par les pairs des IRSC et des chercheurs répond à cette dernière recommandation.

De plus, ces efforts montrent que les IRSC respectent le plan fédéral pour l'égalité entre les sexes, qui exige que tous les ministères intègrent l'analyse axée sur le genre à l'élaboration de leurs politiques et de leurs programmes3.

La mise en oeuvre d'une analyse qui tient compte des différences de genre et des différences de sexe (AGS) dans la recherche en santé est essentielle pour assurer l'excellence de la recherche. En encourageant l'utilisation de ce cadre analytique, les IRSC peuvent contribuer à la connaissance sur les façons dont le sexe biologique et le genre - et les interactions entre eux - influent sur la santé des hommes et des femmes. L'analyse des différences de genre et des différences de sexe reflète la diversité génétique, physiologique, sociale et culturelle dans la création de nouvelles connaissances touchant tous les piliers de la recherche en santé, de sorte que l'élaboration de pratiques, de programmes, de politiques et de nouveaux projets de recherche repose sur des résultats exacts et pertinents. Cette nouvelle connaissance soulève de nouvelles questions de recherche qui contribueront à la production d'informations tenant davantage compte du genre, ce qui pourrait améliorer la santé de tous.

En dernier lieu, l'objectif du présent guide de ressources est de servir de point de départ aux discussions entre les IRSC, les pairs examinateurs et les chercheurs en santé à propos de l'élaboration de lignes directrices sur l'intégration de l'analyse des différences de genre et des différences de sexe dans la recherche en santé. Vos commentaires sont appréciés et nécessaires, car ils permettront de modifier le présent guide de ressources de façon qu'il réponde aux besoins du plus grand nombre de personnes possible. Pour obtenir de l'information sur les façons de faire part de vos commentaires, veuillez consulter la section « Travail en cours ».

Le présent guide a été rédigé et produit par
Denise L. Spitzer, Ph.D.
avec l'appui du
Comité consultatif sur l'analyse des différences de genre et des différences de sexe
Miriam J. Stewart, Ph.D.
directrice scientifique
Institut de la santé des femmes et des hommes
*************
Jean Gray, M.D.
(président)
*************
Stephanie Austin, Ph.D.
Sandra Bentley, T.S.A.
Madeline Boscoe, I.A.
Geneviève Dubois-Flynn, Ph.D.
Patricia Erickson, Ph.D.
Jamie Flamenbaum, Ph.D.
Lorraine Greaves, Ph.D.
David Hart, Ph.D.
Danielle Julien, Ph.D.
Yvonne Lefebvre, Ph.D.
Louise Robert, Ph.D.
Donna E. Stewart, M.D.
Deanna St. Prix-Alexander, M.P.A.

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Définitions relatives à l'analyse des différences de genre et des différences de sexe

Puisque les définitions peuvent varier d'une discipline à une autre, commençons par un aperçu des termes et des concepts les plus utilisés dans le contexte de l'AGS. Par exemple, le terme « genre » (ou genre) est utilisé dans les sciences sociales depuis des dizaines d'années; toutefois, son introduction dans le vocabulaire médical est plus récente. Par conséquent, le terme « genre » est parfois employé à tort, comme s'il s'agissait d'une version à jour du terme « sexe » 4. Dans le présent document, nous nous inspirons des définitions de Santé Canada, que retiennent aussi des organismes internationaux comme l'Organisation mondiale de la Santé et l'Union européenne; ce langage est partagé par tous les piliers de la recherche en santé2, 5, 6, 7. Il est important de noter que nous prenons aussi acte de l'intéressant débat concernant la stabilité et la validité de l'opposition nature-culture qui sous-entend les concepts de sexe biologique et de genre8,9 et des difficultés qui se présentent lorsque nous tentons de séparer les influences du sexe et du genre sur la santé, compte tenu des interactions entre les aspects génétiques et l'environnement10.

'Sexe biologique ou sexe' renvoie aux caractéristiques biologiques comme l'anatomie (p. ex. la taille et la conformation corporelle) et la physiologie (p. ex. l'activité hormonale et le fonctionnement des organes) qui distinguent les femmes des hommes » (p. 8)6. Les différences sexuelles se manifestent au niveau génétique et moléculaire, cellulaire, des organes ou de l'organisme et résultent d'interactions complexes entre des facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux qui se produisent initialement dans l'environnement génétique et intra-utérin et se poursuivent tout au long de la vie d'une personne11, 12. On se rend compte des premières différences sexuelles en constatant que chaque cellule animale est sexuée13. Dans le contexte de variations continues, les mâles et les femelles présentent des profils génétiques très différents les uns des autres, au-delà des profils responsables du développement sexuel. On a constaté que, puisque la plupart des femelles phénotypiques possèdent deux chromosomes X, ceux-ci pourraient exprimer deux fois plus de produits géniques que chez les mâles, mais un des deux chromosomes est généralement inactivé par l'entremise du processus d'inactivation du chromosome X, aussi appelé l'hypothèse de Lyon. Il est important de mentionner que ces produits géniques peuvent être responsables des fonctions cellulaires, du métabolisme et de la croissance. Les gènes des chromosomes X et Y peuvent coder pour des variantes légèrement différentes - celles-ci peuvent aussi à leur tour entraîner des effets biochimiques différents pouvant contribuer aux différences sexuelles liées aux réactions et aux fonctions physiologiques13. Ces variantes placent tous les humains et les animaux dans un continuum et peuvent également expliquer pourquoi les mâles et les femelles réagissent différemment à certains produits pharmaceutiques, leurs différentes réactions aux maladies auto-immunes et leurs profils de symptômes dissemblables dans le cas d'une maladie cardiaque6, 14, 15. Pour comprendre les fondements biogénétiques de la santé, il est essentiel de porter attention au sexe biologique et à toutes ses variantes.

'Sexe social ou genre' renvoie à la gamme des rôles et rapports déterminés par la société, aux traits de personnalité, aux attitudes, aux comportements, aux valeurs, à l'influence et au pouvoir relatif que la société attribue aux deux sexes en fonction de leurs différences. Le genre est d'ordre relationnel; son rôle et ses caractéristiques n'existent pas par eux-mêmes. (p. 14)5. Toutes les sociétés se divisent en au moins deux catégories de sexe biologique et social, auxquelles un statut inégal est souvent accordé. Les rôles, les identités et les concepts liés au genre ne sont pas des entités stables, mais des expressions faisant partie d'un continuum. L'origine ethnique, la situation socioéconomique, l'orientation sexuelle, la géographie et d'autres facteurs sociaux donnent aux femmes et aux hommes un statut différent dans la société; il est donc difficile d'analyser les relations entre les disparités liées au genre, au sexe et à la santé définies par un accès inégal aux déterminants de la santé16. Mentionnons que ces intersections dynamiques ne produisent pas de résultats uniformes, mais que, tout au long du cycle de vie, elles sont construites, réalisées et repoussées de différentes façons par les personnes et les groupes. De plus, les paires dichotomiques homme/femme, masculin/féminin et hétérosexuel/homosexuel ne reflètent pas les variations sexuelles (c.-à-d. intersexualité), le genre et la sexualité, qui représentent les expériences vécues8, 9; celles-ci sont occasionnellement utilisées dans le cadre des recherches en santé, particulièrement si on tient compte d'autres déterminants comme l'origine ethnique et la situation socioéconomique17.

Les rôles et les concepts liés au genre peuvent avoir un impact direct sur la santé. Par exemple, la prestation de soins, travail auquel sont attribués des problèmes de santé potentiels considérables18, 19, est généralement associée à un rôle féminin. De plus, dans certaines sociétés, dont le Canada, on encourage les hommes à prendre des risques et à éviter de chercher de l'aide et du soutien, au détriment de leur santé, bien qu'il faille mentionner que ce ne sont pas tous les hommes qui agissent ainsi tout au long de leur vie20, 21. Le fait de tenir compte du genre et de toutes ses variantes est essentiel si l'on veut générer des connaissances cohérentes en santé pouvant améliorer la santé de tous.

Recherche tenant compte du genre

« Une véritable recherche tenant compte du genre consiste à vérifier systématiquement si l'on a porté attention aux éléments liés au genre ou s'il existe un déséquilibre caché dans l'attention portée aux aspects concernant les hommes et les femmes [.] De plus, au lieu de considérer le sexe biologique comme une variable confusionnelle, il faut mener l'analyse de façon à révéler l'interdépendance complexe des facteurs biologiques, physiologiques, sociaux et culturels [Traduction] 22 » (p. 49 en anglais).

« La recherche axée sur les différences de sexe et les différences de genre consiste à analyser comment le sexe biologique interagit avec le genre pour créer des conditions de santé, des conditions de vie et des problèmes uniques, plus répandus, plus graves ou pour lesquels il existe des interventions et des facteurs de risques distincts pour les femmes et pour les hommes » (p. 9)6. Puisque les groupes de femmes et d'hommes ont tendance à mener des vies différentes, donc à évoluer dans des environnements différents et à faire face à différentes pressions sociales, leurs réactions à ces facteurs résultent d'une interaction entre des réactions génétiques, physiologiques, culturelles, sociales et individuelles; en d'autres termes, il s'agit de l'interaction entre le sexe biologique et le genre. Par conséquent, la recherche tenant compte des différences de sexe et de genre en matière de santé génère des connaissances qui reflètent la complexité et la diversité de la santé humaine.

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Analyse des différences de genre et des différences de sexe

« Les sociétés sont organisées conformément à ce que Hanna Papanek (1984) appelle les « lignes de faille » du sexe biologique et du genre. Ainsi les femmes et les hommes sont perçus et traités différemment et ils mènent leur vie comme des êtres distincts ayant des corps différents et dont les rôles, les responsabilités et les perspectives sont différents. En conséquence, les femmes et les hommes peuvent faire face à des occasions et à des choix de vie différents sur le plan des activités économiques, de la scolarisation, de la santé et des soins. La santé des femmes et des hommes et les soins dont ils ont besoin ne sont pas équivalents; c'est que leur corps est différent, mais aussi que leur façon de vivre, de travailler et de jouer est différente [Traduction] 23. » (p. 2 en anglais)

« L'AGS F1 est une approche de la recherche et de l'évaluation qui vise systématiquement les différences biologiques (relatives au sexe biologique) et socioculturelles (relatives au genre) entre les femmes et les hommes, les garçons et les filles, sans présumer de l'existence de ces différences. Le but des analyses AGS consiste à promouvoir la recherche rigoureuse en santé tenant compte du facteur sexe/genre pour ainsi approfondir la compréhension des déterminants de la santé chez les deux sexes et générer des connaissances pouvant améliorer la santé et les soins de santé.24 » La science qui ne tient pas compte du genre ne peut rendre compte des trajectoires de vie différentes qui subissent l'influence des interactions entre le bagage génétique, les expositions à l'environnement et les environnements social et politique.

L'AGS doit être appliquée dans le contexte d'un cadre de diversité6, qui tient compte des façons dont les déterminants comme l'origine ethnique, la situation socioéconomique, les handicaps, l'orientation sexuelle, le statut migratoire, l'âge et la région géographique interagissent avec le sexe biologique et le genre, entraînant ainsi une exposition à des facteurs de risque, des maladies et des résultats différents. Ces facteurs qui s'entrecroisent influent considérablement sur la santé et le bien-être16, 25. Si ces considérations ne sont pas prises en compte, il est possible de ne pas voir ou de mal interpréter les expériences d'une portion importante de la population. Le fait de recourir à l'AGS permet de mettre ces considérations en relief et d'élaborer des recherches, des politiques et des programmes à l'image de la diversité de la population canadienne.

Mise en oeuvre de l'AGS

Selon Santé Canada, « l'utilisation intégrée de l'AGD dans l'ensemble des processus d'élaboration de la recherche, des politiques et des programmes peut améliorer notre compréhension du sexe biologique et du genre en tant que déterminants de la santé, de leur interaction avec les autres déterminants de la santé et de l'efficacité de la façon dont nous concevons et mettons en oeuvre des politiques et des programmes tenant compte des différences de genre et des différences de sexe. » (p. 1)6

L'AGS est une bonne pratique scientifique

L'AGS est utilisée en partie en réaction aux recherches qui ne tiennent pas compte des différences de sexe et des différences de genre ou qui présument leur existence sans réunir de preuves. Les généralisations portant sur un sexe biologique ou social sont extrêmement problématiques. Aux États-Unis, de 1977 à 1993, les femmes en âge de procréer n'avaient pas le droit de participer à des essais cliniques avant qu'on ait établi l'efficacité et la sécurité des médicaments.26, 27 Pour justifier cette pratique restrictive, on a fait état des craintes relatives aux effets tératogènes potentiels et de l'incidence des fluctuations hormonales associées au cycle menstruel.26, 27 Les scientifiques et les consommateurs du domaine de la santé, défenseurs de l'AGS, ont réussi à faire lever cette restriction en soutenant qu'il fallait tester les nouveaux médicaments sur un échantillon plus diversifié et en soulignant que les principaux consommateurs des produits pharmaceutiques sont des femmes28. L'intégration des femmes aux essais cliniques a permis de contrôler les effets indésirables et de donner une plus grande importance au dosage pour tenir compte des différences entre les sexes liées à la masse corporelle, à la clairance hépatique et au métabolisme des médicaments29. Même si les femmes ne sont pas encore représentées de façon équitable dans les essais cliniques, on constate qu'un nombre croissant de médicaments sont retirés en raison de taux élevés d'effets indésirables chez les femmes14, 30, 31.

Si l'on ne tient pas compte de la complexité et de la diversité de la santé humaine, on peut faire des omissions graves ou des erreurs de compréhension et, en conséquence, réunir des preuves insuffisantes et obtenir des résultats inappropriés et potentiellement préjudiciables32, 33.

L'AGS exige que l'on porte davantage attention à la conception des mesures et des variables utilisées en recherche. « On risque d'accorder une trop grande importance à la différence de sexe par rapport aux autres aspects anatomiques et physiologiques qui déterminent les variations au sein des populations [...] La source de variation pertinente est peut-être la masse plutôt que la différence de sexe et ne s'applique peut-être pas aux petits hommes et aux grandes femmes. Évidemment, il est plus facile d'indiquer le sexe plutôt que de prendre les mesures anthropométriques pertinentes, mais ces dernières offrent peut-être une meilleure variable prédictive [Traduction] 10. » (p.159 en anglais). (Bylund et Burstom, 2003)

L'AGS permet une recherche éthique

L'accent que l'AGS met sur le sexe biologique et le genre est essentiel à l'éthique de la recherche. Il est clairement indiqué, dans l'Énoncé de politique des trois Comités : Éthique de la recherche avec des êtres humains, que les femmes ne seront pas exclues des projets de recherche uniquement pour des raisons liées à leur sexe biologique ou à leur capacité de reproduction34. Le document souligne le point suivant : « Il est essentiel d'intégrer les femmes à la recherche si l'on veut que les hommes et les femmes en bénéficient également. Cette intégration traduit un engagement auprès de la justice et favorise la production d'analyses scientifiques ou savantes rigoureuses34 » (p. 56). De plus, les chercheurs ne doivent pas exclure des participants pour des motifs liés au sexe, à la culture, à la religion, au handicap, à l'orientation sexuelle ou à l'âge, à moins qu'il existe une raison précise et valide de le faire. Au bout du compte, des projets de recherche intégrés fournissent des résultats plus significatifs et précis tout en favorisant la santé de la population.

L'AGS est essentielle à l'équité

Le Plan fédéral pour l'égalité entre les sexes (1995) reconnaît le besoin de tenir compte des différences de sexe et des différences de genre en matière de santé qui découlent des différentes et multiples réalités auxquelles font face les hommes, les femmes, les filles et les garçons3. On y demandait l'exécution de plus de recherches sur les différences de sexe liées aux maladies et la détermination des besoins en matière de santé des femmes marginalisées. Dans le Plan, on s'engage à élaborer et à mettre en oeuvre l'analyse des différences de genre au sein de tous les ministères. Par conséquent, l'exécution de l'AGS au sein des IRSC est en harmonie avec l'engagement du gouvernement envers des recherches éthiques et rigoureusement scientifiques.

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Exemples

Les exemples suivants soulignent l'importance de tenir compte du genre et du sexe biologique ainsi que de leur interaction dans la recherche en santé. Ni les présents exemples, ni les questions qui les accompagnent ne sont exhaustifs; toutefois, ils devraient susciter une réflexion sur la visibilité des différences de genre et de sexe au sein des quatre piliers de la recherche en santé.

Le sexe, les gènes et le cancer du poumon chez la femme

Pourquoi les femmes sont-elles de deux à trois fois plus susceptibles d'être touchées pas le cancer du poumon que les hommes? Pourquoi, chez les non-fumeurs, les femmes sont-elles trois fois plus à risque d'en être atteintes que les hommes35? Un indice important de ces constatations pourrait se trouver dans les différences de sexe liées à l'expression génétique. Les cellules somatiques des femmes possèdent un chromosome aléatoirement inactivé; toutefois, entre 10 % et 15 % des gènes de ce chromosome peuvent s'exprimer36. Le gène GRPR, un récepteur des peptides libérant la gastrine, semble être lié au cancer du poumon. Le GRPR est activé lors du développement du foetus, mais est désactivé une fois que les organes sont complètement développés35. Dans une étude récente, on a observé que le gène se manifestait chez 55 % des femmes non fumeuses, tandis qu'il ne se manifestait pas chez les hommes; parmi les personnes fumant à l'occasion, on a constaté cette expression génétique chez 75 % des femmes et 20 % des hommes. Puisque ce gène risque de se manifester davantage chez les femmes, parce qu'elles en possèdent deux copies, dont une du chromosome inactif, les femmes sont plus susceptibles de développer un cancer du poumon35.

Le sexe, les hormones et le vieillissement des hommes

L'espérance de vie des hommes est généralement plus courte que celle des femmes; cela est largement dû au fait que les hommes adoptent des comportements négatifs en matière de santé, qu'ils participent moins aux activités de prévention et que les jeunes hommes sont davantage portés à prendre des risques20. Les hommes qui adoptent le comportement masculin valorisé dans notre société sont plus vulnérables aux risques liés à la santé; toutefois, ce point de vue n'est ni universel ni uniforme, au cours du cycle de vie, et il est influencé, entre autres, par l'origine ethnique, l'orientation sexuelle, la situation socioéconomique, la région géographique et l'âge20. En vieillissant, plus de 80 % des hommes dans la soixantaine souffriront d'au moins une des maladies suivantes : affections cardiovasculaires, cancers, broncho-pneumopathie chronique obstructive, maladies dégénératives et métaboliques, perte de la vue et de l'ouïe, problèmes de santé mentale, dysfonction sexuelle, démence ou problèmes endocriniens37. De plus, en ce qui concerne les fractures ostéoporotiques - généralement associées à une faible densité minérale osseuse (DMO) - le taux de mortalité est plus élevé chez les hommes38. L'exercice, la masse corporelle et la consommation d'alcool ainsi que la modification du profil hormonal qui accompagne le vieillissement ont un impact sur la DMO38, 39. L'oestradiol est essentiel à la formation osseuse40, et la testostérone influe sur la DMO, comme sur la fonction hépatique, la masse musculaire, la fonction immunitaire, l'érythropoïèse et la libido39. Par contre, la globuline spécifique augmente avec l'âge, réduisant ainsi le niveau de biodisponibilité de la testostérone et de l'oestradiol39. Même si le taux de diminution de la testostérone est semblable chez les hommes en santé et chez ceux souffrant d'une maladie chronique, les hommes en santé présentent des niveaux d'androgène de 10 % à 15 % plus élevés que les autres39.

Sexe biologique et sclérose en plaques : Les oestrogènes atténuent les symptômes chez les modèles animaux tant femelles que mâlesF2

Les femmes sont de deux à trois fois plus susceptibles d'être touchées par la sclérose en plaques (SP) que les hommes. De plus, elles en sont atteintes à un plus jeune âge - généralement dans sa forme récurrente-rémittente - tandis que les hommes sont atteints de la forme progressive et incessante de la maladie. Bien qu'on ne sache pas vraiment pourquoi l'incidence de la SP est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, la maladie est souvent en rémission au cours de la grossesse41, 42, 43. On attribue aux oestrogènes la capacité d'atténuer la gravité des affections auto-immunes médiées par les lymphocytes T au cours de la grossesse. En effet, un essai clinique de la phase I dans le cadre duquel on administrait de l'oestradiol par voie orale aux femmes souffrant de SP a permis d'observer une diminution considérable des lésions chez les patientes atteintes de la forme récurrente-rémittente, par rapport aux données de base. Le traitement aux oestrogènes pourrait-il atténuer la gravité de la maladie chez les hommes? Palaszynski et coll.45 se sont servis du modèle utilisant des souris chez qui on a induit une encéphalomyélite allergique expérimentale (EAE) pour comparer la réaction des rongeurs femelles et mâles au traitement à l'oestriol. Ils ont découvert que cette hormone diminue la cotation moyenne des maladies cliniques chez les femelles et les mâles, ainsi que la quantité de cytokines pro-inflammatoires45. On a observé une seule différence liée au sexe biologique : chez les mâles, l'une des cytokines, soit l'IL-5, avait augmenté. Les auteurs soulignent que l'acétate de Glatiramer, un traitement approuvé pour la SP, augmente également les niveaux de l'IL-5. En plus d'avoir un effet positif autant chez les mâles que chez les femelles, l'oestriol, grâce à l'induction d'un supplément d'IL-5, pourrait protéger davantage les mâles contre la SP.

L'aspirine et la prévention primaire : Apprendre des données désagrégées selon le sexe

L'aspirine réduit le risque d'accidents cardiovasculaires autant chez les hommes que chez les femmes; toutefois, l'analyse axée sur le sexe biologique montre que les hommes et les femmes n'en tirent pas les mêmes avantages. Les hommes verront leurs risques d'infarctus du myocarde diminuer, mais seront plus susceptibles de succomber à une attaque d'apoplexie hémorragique. Les femmes qui prennent de l'aspirine à titre préventif seront moins susceptibles de subir un accident ischémique cérébral; par contre, ce traitement semble n'avoir aucune incidence sur leur taux d'infarctus du myocarde ou d'attaques d'apoplexie hémorragique. L'analyse de ces données par rapport au sexe biologique pourrait avoir des répercussions sur les pratiques cliniques46.

Sexe, genre et milieu de travail

Quel est le rôle du sexe biologique et du genre dans la santé en milieu de travail? On a observé des associations inverses entre le statut et la santé dans la hiérarchie professionnelle47. Les emplois exigeants, dans lesquels le travailleur n'a que peu de marge de manoeuvre, accompagnés d'ambitions contrariées et de l'érosion de la confiance en soi, peuvent entraîner des réactions de stress ayant une incidence sur les systèmes autonome et neuroendocrinien48. Au Canada, les femmes - particulièrement celles provenant de minorités ethniques - sont beaucoup plus susceptibles que les hommes d'occuper des emplois peu rémunérés, exigeants et à faible contrôle. Par conséquent, elles sont plus vulnérables à ces effets49, 50. Les hommes provenant de minorités ethniques sont également surreprésentés à ce chapitre; de plus, ils ont moins tendance à demander et à recevoir du soutien, même si ce soutien peut atténuer les effets de ces facteurs de stress51, 52. La recherche sur les configurations du lieu de travail et les expositions professionnelles vise généralement les expériences des hommes et est fondée sur la taille moyenne et les besoins ergonomiques de ces derniers. Messing53 a montré que le rythme de travail des hommes et des femmes et les exigences qu'on leur impose peuvent être différents, et que les types de blessures qui en découlent, quoi que différentes, sont tout aussi graves. L'origine ethnique et la situation socioéconomique ont également des répercussions à ce chapitre. McDuffie54 a attiré l'attention sur l'exposition aux pesticides chez les agricultrices; on estimait jusque-là que ce danger concernait principalement les hommes. De plus, puisque, chez les femmes, l'adiposité est souvent plus importante et que les hydrocarbures chlorés sont liposolubles, la concentration totale de pesticides dans l'organisme peut être plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Il faut toutefois être prudent quant à l'utilisation de cette information : il ne faut pas utiliser le sexe biologique comme indicateur pour estimer le poids, la taille et l'adiposité10.

La maison, un havre de paix : Perspective axée sur le sexe et le genre

Traditionnellement, une personne qui tombe malade est en mesure de délaisser ses responsabilités et de se reposer à la maison. Nous percevons souvent la maison comme un lieu où nous sommes à l'abri des pressions du travail et du monde extérieur, mais ce lieu est-il un havre de paix pour tout le monde56? Pour bien trop de femmes au Canada et partout dans le monde, la maison est synonyme de violence familiale57, 58. De plus, puisque les femmes sont toujours les principales responsables des travaux ménagers et du soin des enfants, se trouver à la maison signifie souvent répondre aux demandes incessantes des enfants et des autres membres de la famille et assumer l'augmentation du fardeau des tâches ménagères18, 59. Les points d'intersection entre le travail rémunéré et le travail non rémunéré ont des conséquences sur la santé. Des études montrent que, alors que la pression artérielle des hommes diminue au retour à la maison, celle des femmes augmente souvent60. Au Canada, les hommes mariés vivent huit ans de plus que les hommes célibataires, tandis que les femmes mariées vivent environ trois ans de plus que les femmes célibataires61. Selon la Framingham Heart Study, les femmes ayant trois enfants ou plus sont deux fois plus susceptibles de développer une maladie cardiaque que celles qui en ont moins ou qui n'en ont pas du tout. De plus, le fait d'avoir une famille plus nombreuse62 a un effet négatif sur la santé mentale des travailleuses manuelles63.

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Questions repères

Les questions suivantes serviront de liste de vérification générale pour les candidats et les examinateurs. En raison de la portée et de l'ampleur de la recherche financée par les IRSC - biomédicale, clinique, sur les services de santé et sur la santé de la population - les questions sont générales et peuvent ne pas être pertinentes pour toutes les disciplines et toutes les méthodes. Les candidats devraient porter attention à la mesure dans laquelle leur recherche répond à ces questions et, le cas échéant, fournir dans leur proposition une réponse détaillée à ces questions. Pour des renseignements supplémentaires, veuillez consulter la section « Lectures complémentaires ».

Application de l'analyse des différences de genre et des différences de sexe

Question de recherche Collecte de données Analyse et interprétation des données

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Travail en cours

La présente ébauche du guide sera enrichie et améliorée grâce à vos commentaires. Nous vous prions de bien vouloir réfléchir aux questions suivantes :

Nous comptons sur votre participation pour garantir la pertinence du présent guide de ressources pour les chercheurs et les pairs examinateurs et veiller à ce qu'il reflète l'engagement des IRSC envers l'intégration de l'analyse des différences de genre et des différences de sexe dans la recherche en santé.

Veuillez faire parvenir vos commentaires à :

Dre Louise Robert
Directrice adjointe
Institut de la santé des femmes et des hommes
160, rue Elgin, 9e étage
Indice de l'adresse : 4809A
Ottawa (Ontario) K1A 0W9
Canada

Courriel : lrobert@irsc-cihr.gc.ca
Téléphone : (613) 954-0616
Télécopieur : (613) 954-1800

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Notes en bas de page

F1 Le cadre conceptuel de l'analyse des différences de genre (ADG), terme le plus utilisé dans la documentation, tient compte du sexe biologique. Les IRSC emploient le terme « analyse des différences de genre et des différences de sexe » (AGS) pour mettre l'accent sur les aspects biologiques et sociaux. Dans le présent guide, l'expression « ADG » est utilisée lorsqu'il s'agit d'une citation, conformément aux politiques écrites établies.
F2 Gillian Einstein, Université de Toronto.
F3 Adaptation de Krieger, N. (2003)55.
F4 Centre d'excellence de l'Atlantique pour la santé des femmes, L'Analyse comparative entre les sexes et le VIH/sida.

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Références

1. Caron, J. (2003). Rapport sur les politiques gouvernementales en matière de recherche en santé favorisant la prise en compte des différences selon le sexe et le genre. Ottawa: IRSC Institut de la santé des femmes et des hommes.

2. European Women's Health Network. (2001). Gender-Based Analysis in Public Health Research, Policy and Practice: Documentation of the International Workshop in Berlin. Berlin: Berlin Centre for Public Health, European Women's Health Network, and German Society for Social Medicine.

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Création : 2006-08-18
Mise à jour : 2006-08-18
Révision : 2006-08-18
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