Vue d'ensemble du secteur agricole et agroalimentaire canadien

Le gouvernement du Canada et les gouvernement provinciaux et territoriaux sont en voie de définir une nouvelle orientation pour la politique agricole canadienne. L'objectif visé est de renforcer le secteur et de rehausser ses possibilités de réussite commerciale en en faisant le chef de file mondial en matière de salubrité des aliments, d'innovation et de production respectueuse de l'environnement.

Les quelques diagrammes et graphiques qui suivent contiennent de l'information générale sur le système agricole et agroalimentaire canadien et sur ses principales composantes.

Le secteur agroalimentaire joue un rôle prépondérant dans l'économie canadienne

Le système agroalimentaire est un circuit de production complexe et intégré qui va de l'agriculture primaire à la restauration (aliments et boissons).

Il s'agit de l'un des principaux moteurs de l'économie canadienne; il fournit un emploi sur sept au Canada.

En 2000, le système agroalimentaire a rapporté 8,3 p. 100 du PIB (produit intérieur brut) total au Canada.

La production à valeur ajoutée constitue le moteur de croissance du système agroalimentaire

La croissance du secteur agroalimentaire dans les années 90 tient essentiellement au développement de la production à valeur ajoutée.

Les industries du détail, de la vente en gros et des services d'alimentation constituent la partie du système qui croît le plus rapidement.

Le système dans son ensemble prend de l'ampleur à un rythme légèrement inférieur à celui de l'économie, mais sa part du PIB demeure relativement stable.

L'importance du secteur agroalimentaire varie d'une région à l'autre du pays

L'importance du secteur agroalimentaire (production primaire et transformation) varie d'une région à l'autre du pays; l'importance relative du secteur à l'Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan est plus du double de la moyenne nationale.

L'importance relative de la production primaire et de la transformation est également variable. À l'est du Manitoba, c'est le secteur de la transformation qui contribue le plus au PIB provincial. Par contre, dans les Prairies, la production primaire occupe une place plus importante.

La transformation des aliments est la première industrie manufacturière dans sept provinces (elle vient au deuxième rang en Ontario et se classe troisième en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick). Elle représente 10 p. 100 des expéditions manufacturières totales du Canada.

Les produits de consommation constituent le moteur de la croissance des exportations

Le secteur agricole et agroalimentaire a une vocation exportatrice : en effet, une proportion de 47 p. 100 de la production primaire totale est exportée directement ou indirectement sous forme de produits transformés. Le secteur apporte de 5 à 7 milliards de dollars par année à la balance commerciale du Canada, soit 10 p. 100 de l'excédent commercial du pays en 2000.

Les exportations agroalimentaires ont doublé au cours de la dernière décennie et les produits à valeur ajoutée représentent les deux tiers de cette hausse. Aujourd'hui, la moitié de l'ensemble des exportations est constituée de produits de consommation.

En 1999, le Canada venait au troisième rang des pays exportateurs de produits agroalimentaires dans le monde, après les États-Unis et l'Union européenne, sa part du marché mondial s'établissant à 3,5 p. 100.

Une grande partie des exportations sont destinées aux États-Unis

Les exportations canadiennes à destination des États-Unis ont affiché une augmentation spectaculaire ces dernières années et représentaient en l'an 2000 plus de 60 p. 100 des ventes globales à l'étranger de produits agroalimentaires canadiens. Les États-Unis sont un client particulièrement important pour les produits intermédiaires et de consommation, une proportion de 76 p. 100 de ces exportations étant destinée au marché américain.

Néanmoins, le secteur agroalimentaire est moins tributaire du marché américain que l'économie dans son ensemble (87 p. 100 de l'ensemble des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis).

Il y a des regroupements dans l'ensemble du système agroalimentaire canadien

Dans l'ensemble du système agroalimentaire, on observe une tendance générale à l'élargissement de l'échelle d'exploitation. Les magasins d'alimentation au Canada se regroupent et les ventes moyennes par magasin augmentent progressivement.

Bien que la taille des établissements grossisse en moyenne, le nombre de petites entreprises spécialisées qui desservent des créneaux particuliers s'accroît également.

Dans le secteur de la transformation des aliments et des boissons, la tendance au regroupement a ralenti ces dernières années, le nombre d'établissements s'étant accru.

Au cours de la décennie 1990, le taux de rendement moyen des investissements à long terme dans le secteur a été de 11,5 p. 100. Cette proportion est plus élevée que les 7,3 p. 100 enregistrés dans le reste de l'économie.

La tendance au regroupement touche aussi le secteur primaire

Les progrès de la technologie et des pratiques agricoles ont favorisé le regroupement des exploitations agricoles. Au fil des ans, on a observé une tendance de grossissement marqué des exploitations. Pourtant, 98 p. 100 de l'ensemble des fermes restent des exploitations familiales.

Au Canada, on exploite 168 millions d'acres de terres agricoles, dont 61 p. 100 sont cultivées, 29 p. 100 sont pâturées et 10 p. 100 servent à d'autres fins. Dans le cas des terres cultivées, la productivité varie d'une région à l'autre du pays selon les sols et les conditions climatiques.

La Saskatchewan a le pourcentage le plus élevé de terres cultivées et la Colombie-Britannique, la proportion la plus importante de pâturages.

Au Canada, le secteur agricole primaire est diversifié

Les viandes rouges, les céréales et oléagineux, les produits laitiers et les fruits et légumes génèrent les plus importantes recettes agricoles tirées du marché : 23,0 milliards de dollars (78,4 p. 100).

La production varie selon les régions

L'importance relative des secteurs de production varie d'une région à l'autre au Canada. En Colombie-Britannique, les recettes monétaires agricoles proviennent d'un certain nombre de secteurs, mais les fruits et légumes ainsi que les produits floraux et de pépinière représentent les plus importants.

Dans les Prairies, les viandes rouges et les céréales et oléagineux représentent 82 p. 100 des recettes monétaires agricoles.

En Ontario, la production est diversifiée, mais ce sont les viandes rouges qui viennent au premier rang des secteurs au titre des recettes du marché.

Au Québec, les viandes rouges et la production laitière dominent à ce chapitre.

Dans les provinces de l'Atlantique, tous les principaux secteurs de production, à l'exception de celui des céréales et oléagineux, jouent un rôle important dans les recettes monétaires agricoles.

Les agriculteurs diversifient leurs activités, surtout dans les Prairies

Les agriculteurs sont continuellement appelés à s'adapter à l'évolution du contexte des affaires. Cette tendance est nettement ressortie dans les Prairies, où l'on a constaté une importante diversification de la production dans la foulée du fléchissement continu des prix céréaliers ainsi que des réformes de la politique intérieure, notamment celles associées à la Loi sur le transport du grain de l'Ouest.

Par conséquent, la part des grains dans les recettes tirées du marché a régressé considérablement, passant de 42,6 p. 100 en 1986 à 25,6 p. 100 en l'an 2000. Pendant la même période, la part occupée par les viandes rouges et les cultures spéciales dans le revenu global s'est accrue de façon appréciable.

Dans l'ensemble, la situation financière des exploitations agricoles est stable

Le revenu net réalisé de l'exploitation agricole moyenne a fluctué pendant les années 90, même si les indemnités de programmes ont contribué à minimiser ces variations. Au cours de la même période, la valeur nette moyenne des exploitations agricoles est demeurée relativement stable.

L'échelle d'exploitation des fermes varie

Il existe un grand nombre de facteurs qui entraînent des variations entre les exploitations agricoles, l'un d'entre eux étant l'échelle d'exploitation.

La catégorie des grosses exploitations (chiffre d'affaires de plus de 100 000 $) ne regroupe que le tiers des fermes, mais elle représente 87 p. 100 de la production agricole et touche 75 p. 100 des indemnités des programmes agricoles.

Pour leur part, les petites et moyennes exploitations comptent elles aussi pour environ le tiers des fermes canadiennes, mais elles ne rapportent qu'environ 12 p. 100 de la production et touchent 25 p. 100 des indemnités de programmes.

Enfin, les fermes d'agrément composent le dernier tiers des exploitations canadiennes. Elles témoignent d'un mode de vie particulier et ne jouent pas un rôle important dans le revenu familial.

Le revenu gagné en dehors de la ferme est important dans la plupart des familles agricoles

Dans la plupart des familles agricoles, une partie importante du revenu familial est d'origine non agricole.

Même dans les exploitations oò le chiffre d'affaires est de 100 000 $ et plus, environ la moitié du revenu familial est gagné à l'extérieur de l'exploitation agricole (c.-à-d. d'un emploi extra-agricole).

Les petites et moyennes fermes n'ont pas une échelle d'exploitation suffisamment grande pour que le revenu agricole occupe une place importante dans le revenu familial total. Pour ces agriculteurs, le revenu gagné en dehors de la ferme est encore plus déterminant pour le niveau de vie, car il représente près de la totalité du revenu familial.

Si l'on tient compte de toutes les sources de revenu, on constate que les familles possédant de petites et moyennes exploitations ont des revenus légèrement inférieurs à la moyenne des familles non agricoles. Dans le cas des familles propriétaires de grosses exploitations, les revenus sont toutefois supérieurs à la moyenne.

Bibliographie

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