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Concurrence et subventions sur les marchés mondiaux

Le gouvernement du Canada ainsi que les gouvernements provinciaux et territoriaux, en collaboration avec le secteur agricole et les Canadiens et les Canadiennes intéressés, travaillent à l'élaboration d'un cadre pour la stratégique agricole au XXIe siècle. L'objectif visé est de faire du Canada le chef de file mondial en matière de salubrité des aliments, d'innovation et de production respectueuse de l'environnement. Dans l'orientation stratégique ainsi proposée, on reconnaît les défis sans cesse croissants auxquels les producteurs canadiens doivent faire face pour s'adapter aux progrès rapides en matière de technologie et pour concurrencer les autres pays sur le marché mondial de l'alimentation qui est de plus en plus complexe.

Le présent document fait partie d'une série de trois exposés documentaires sur les principaux défis que l'on devra relever pour créer un secteur agricole et agroalimentaire encore plus fort au Canada.

  • Incidence de la concurrence et des subventions sur les marchés mondiaux.
  • Exigences croissantes des consommateurs en ce qui a trait à la salubrité des aliments, à une meilleure gérance de l'environnement et à d'autres caractéristiques de qualité.
  • Importance des compétences et des connaissances dans une ère de progrès scientifiques et technologiques.

Les possibilités de croissance sur les marchés mondiaux | Les défis de l'intensification de la concurrence sur les marchés mondiaux | Les programmes de soutien - désavantages | Résumé

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Les possibilités de croissance sur les marchés mondiaux

Le commerce est une activité déterminante pour le secteur agroalimentaire du Canada

Le Canada est un grand producteur agricole malgré sa population relativement restreinte. Par conséquent, il exporte près de la moitié de sa production agricole, soit directement sous forme de produits primaires, soit indirectement sous forme de produits transformés à valeur ajoutée. En raison de ce volume d'exportations, le succès du secteur agroalimentaire dépend, en grande partie, des marchés internationaux. Cependant, la concurrence sur ces marchés s'accroît et a des répercussions tant sur le secteur que sur la politique agricole canadienne.

Ces dernières années, les exportations agroalimentaires du Canada ont progressé rapidement. Entre 1990 et 2000, elles ont plus que doublé pour se chiffrer à 23,4 milliards de dollars par année. La majeure partie de cette progression a été enregistrée dans le domaine des produits à valeur ajoutée; ces produits représentent maintenant la majorité des exportations agroalimentaires.

À l'avenir, les marchés internationaux demeureront une source de croissance du commerce, tnat des produits de grand valeur que les produits en vrac.

Vu l'importance des marchés internationaux pour la croissance future du secteur, le Canada cherche activement à mettre en place une politique commerciale à volets multiples afin d'élargir l'accès aux marchés et de rendre les règles du jeu équitables à l'échelle internationale. Le Canada poursuit ces objectifs dans le cadre de l'actuel cycle de négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et par la conclusion d'accords régionaux comme l'accord créant la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). À l'OMC, le Canada préconise des améliorations réelles et substantielles de l'accès aux marchés, l'élimination des subventions à l'exportation et la réduction maximale possible du soutien interne qui fausse les échanges.

Total des exportations agroalimentaires canadiennes

Total des exportations agroalimentaires canadiennes

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Les défis de l'intensification de la concurrence sur les marchés mondiaux

L'intensification de la concurrence internationale entraîne les prix à la baisse

Les progrès technologiques, allant de l'accroissement de la mécanisation en agriculture aux percées de la biotechnologie, touchent l'agriculture depuis des décennies. Ces progès ont accru l'efficacité de la production agricole mondiale et a permis, d'une part, aux exploitations agricoles existantes d'améliorer leur rendement et, d'autre part, aux nouvelles exploitations de se lancer dans la production dans des domaines jugés auparavant non adaptés à l'agriculture. Par conséquent, les progrès technologiques ont mené à une augmentation de la productivité, à une baisse des coûts de production et à un accroissement de la production totale.

L'un des effets les plus appréciables des changements technologiques et de l'intensification de la concurrence tient dans le recul à long terme des prix de la plupart des denrées. Par exemple, dans le secteur des céréales et des oléagineux, le prix du blé (prix du RPOC nº 1, après correction pour l'inflation) a reculé à un rythme appréciable au cours de plusieurs décennies, comme le montre le graphique suivant.

Prix du blé corrigé en fonction de l'inflation

Prix du blé corrigé en fonction de l'inflation

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Ces dernières années, les forces du marché ont entraîné les prix à la baisse

Plus récemment, la baisse des prix du blé a également été provoquée par certains facteurs à court terme dont l'effondrement économique de l'Asie du Sud-Est et des anciennes républiques soviétiques, qui a réduit la demande mondiale au cours de la période de 1995 à 2000.

De plus, grâce à la réforme de sa politique, la Chine satisfait largement ses besoins en céréales par sa propre production, se défaisant ainsi de son rôle de grand importateur de céréales.

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Concurrence accrue des pays où les coûts ainsi que le soutien gouvernemental sont faibles

L'augmentation de l'offre mondiale a aggravé les contraintes sur les prix. Les producteurs dont les prix de revient sont faibles, comme ceux du Brésil et de l'Argentine, ont augmenté sensiblement leur production ces dix dernières années. Ces pays ont pu mettre à profit leurs faibles coûts pour accroître leur part du marché mondial avec relativement peu de soutien gouvernemental. En fait, les récentes données sur la production montrent que le Brésil et l'Argentine produisent aujourd'hui presque autant de soya que les États-Unis.

Comparaison des coûts de production des oléagineux entre pays, 1999

Comparaison des coûts de production des oléagineaux entre pays, 1999

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Les subventions aussi jouent un rôle dans le fléchissement des prix des céréales

De nombreux observateurs considèrent le niveau élevé des subventions aux États-Unis et dans l'Union européenne comme la principale cause du fléchissement des prix des céréales au Canada. Cependant, une analyse a révélé que l'effet de ces subventions sur les prix des grains est beaucoup plus faible que nombre de personnes ne le laissent croire. En fait, le retrait intégral de toutes les subventions américaines et européennes n'aurait réduit la baisse des prix des céréales que d'environ le quart depuis le milieu des années 1990. La majeure part de la diminution des prix des céréales est plutôt attribuable à la dynamique des marchés mondiaux, indépendamment de l'effet des subventions gouvernementales.

Face au recul des prix, les producteurs canadiens se voient obligés d'adopter de nouvelles technologies, d'innover et de trouver des produits à valeur ajoutée pour conserver leur avance sur leurs concurrents internationaux.

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Les programmes de soutien - désavantages

Les paiements au titre des programmes ont des répercussions imprévues

De nombreux pays ont tenté de protéger leur secteur agricole des contraintes d'une concurrence internationale grandissante et du fléchissement des prix mondiaux en mettant en place des programmes de soutien agricole. Cependant, il devient de plus en plus manifeste dans de nombreux pays que les programmes traditionnels de soutien agricole peuvent avoir de sérieux effets imprévus qui nuisent à leur efficacité quant au renforcement du secteur agricole. Dans certains cas, ces programmes peuvent en fait accroître la dépendance des producteurs à l'égard du soutien de l'État et nuire à leur viabilité commerciale.

La gravité des conséquences imprévues dépend de la structure particulière du soutien du revenu agricole. De récentes études conduites par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d'autres révèlent que les programmes traditionnels comme les subventions pour facteurs de production, le soutien des prix et les obstacles tarifaires ont de graves conséquences imprévues, car ils faussent les décisions en matière de production et de commerce et provoquent souvent une hausse des coûts. Par conséquent, une forte proportion des avantages peuvent revenir à des non-agriculteurs. De plus, ces programmes peuvent s'accompagner de coûts imprévus dans d'autres domaines d'importance, notamment l'environnement, en créant un incitatif néfaste à l'utilisation de pratiques de production intensives ou au développement de la production sur des terres marginales.

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Les paiements au titre des programmes ont évolué au cours des dernières années…

Les pays industrialisés ont modifié leurs politiques agricoles au cours des dernières années, en partie pour tenter de réduire l'effet de ces conséquences imprévues. Le Canada est passé d'une forme de soutien visant certaines denrées à une approche visant l'ensemble de la ferme. Les États-Unis ont dissocié leur aide des décisions courantes de production lors des réformes agricoles entreprises au milieu des années 90. L'Union européenne a aussi abandonné le soutien des prix du marché et diminué ses subventions aux exportations, qui faussaient énormément les échanges.

Ces changements ont permis un certain progrès, quoique limité, vers la réduction des politiques de soutien qui faussent la production et les échanges. Les États-Unis ont relevé les niveaux de soutien ces dernières années et recouru davantage aux programmes traditionnels qui provoquent une partie des plus fortes distorsions sur les marchés. Dans l'Union européenne, les niveaux de soutien demeurent encore élevés.

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… mais ils peuvent encore entraver la diversification et mener à un accroissement des coûts

Malgré les récentes améliorations, les programmes de soutien agricole des principaux pays industrialisés ont encore des effets négatifs qui nuisent à leur capacité de renforcer le secteur agricole.

Les conditions rattachées aux programmes d'aide agricole, comme le soutien des prix, vont à l'encontre des incitatifs visant à encourager les producteurs à produire en fonction du marché, et elles nuisent donc à la diversification.

Les programmes de soutien agricole peuvent également entraîner une augmentation des coûts, surtout si l'aide est capitalisée en valeur foncière. Par exemple, une étude récente du département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) a montré que les paiements de soutien des États-Unis ont fait augmenter la valeur des terres de 270 milliards de dollars. Au Canada, 40 p. 100 des producteurs louent leurs terres; dans leur cas, l'accroissement des paiements de soutien entraînerait vite une augmentation des coûts de location, et le programme de soutien ne présenterait plus aucun avantage. De plus, sous l'effet de l'accroissement de la valeur des terres, de nombreux producteurs, notamment les nouveaux, doivent s'endetter davantage pour entreprendre leurs activités.

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Ils déplacent les revenus marchands

Sous l'effet combiné de la réduction de la diversification et de l'accroissement des coûts, les programmes de soutien réduisent les profits des exploitations agricoles et ont pour effet de déplacer les revenus marchands des producteurs. Une étude récente de l'OCDE montre qu'il peut en coûter jusqu'à quatre dollars de paiements de soutien du revenu, financés par les contribuables, pour accroître d'un dollar le revenu net gagné par le producteur, un bien piètre rendement des transferts publics au secteur. Par conséquent, les avantages des paiements de soutien peuvent être dilués, la viabilité commerciale des producteurs peut être réduite et ceux-ci peuvent devenir de plus en plus dépendants à l'égard de l'aide de l'État.

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Résumé

  • Les marchés mondiaux sont un facteur déterminant de la croissance et de la prospérité futures du secteur agricole du Canada.
  • L'évolution rapide de la technologie et l'intensification de la concurrence internationale entraînent les prix des denrées à la baisse.
  • Les producteurs dont les prix de revient sont faibles s'approprient une part grandissante du marché malgré un faible soutien de l'État.
  • Alors que les subventions étrangères ont une certaine influence sur les prix des céréales et des oléagineux au Canada, les progrès technologiques et l'intensification de la concurrence mondiale continueront d'exercer une pression à la baisse sur les prix mondiaux des denrées, quel que soit le niveau des subventions gouvernementales.
  • Les programmes de soutien agricole ne peuvent protéger les producteurs contre les contraintes des marchés mondiaux. Ils ont de sérieux effets imprévus qui réduisent la viabilité commerciale de bon nombre de producteurs et qui accroissent leur dépendance à l'égard des programmes d'aide de l'État.
  • Les difficultés liées aux subventions permettent de croire qu'il faudra accorder plus d'importance au succès commercial sur le marché pour créer un secteur agricole fort et durable.

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Bibliographie


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Mise jour: 2005-04-20   Avis importants