Bulletin canadien des effets indésirables
Volume 9 · numéro 3 · juillet 1999
Dans ce numéro
Alteplase (Activase rt-PA) pour l'accident ischémique cérébral aigu
Abciximab (ReoPro) : risque de thrombocytopénie aiguë
Néfazodone (Serzone) et hépatotoxicité
Communiqué
L'alteplase (Activase rt-PA) pour l'accident
ischémique cérébral aigu: précautions spéciales
à prendre pour une nouvelle indication
L'alteplase est une sérine-protéase qui se lie
à la fibrine d'un thrombus ou d'un caillot sanguin et provoque la conversion
du plasminogène en plasmine déclenchant ainsi une fibrinolyse
locale. L'alteplase est approuvée au Canada depuis 1987 pour le traitement
de l'infarctus aigu du myocarde.
Le 16 février 1999, le Programme des produits
thérapeutiques (PPT) a approuvé l'Activase rt-PA (alteplase) conformément
à la Politique sur les avis de conformité conditionnels, qui a
été publiée le 28 mai 1998, pour le traitement
de l'accident ischémique cérébral aigu chez les adultes
afin d'améliorer le rétablissement neurologique et de réduire
l'incidence des incapacités. La Politique sur les avis de conformité
conditionnels vise à donner accès plus tôt à de nouveaux
médicaments prometteurs à des patients atteints de maladies ou
de troubles sérieux, qui menacent leur vie ou qui sont gravement débilitants,
ainsi qu'à assurer que le fabricant effectue des études de confirmation
afin d'établir le lien entre l'avantage prévu et l'avantage réel.
En vertu des conditions associées spécifiquement
à l'approbation de l'Activase rt-PA, le promoteur canadien, soit Hoffmann-La Roche
Limitée, s'est engagé à :
· Élaborer et mettre en ouvre un plan d'éducation des médecins
sur l'usage approprié du médicament pour traiter l'accident
vasculaire cérébral.
· Effectuer un envoi général à tous les neurologues
qui ont un certificat du Conseil canadien et à tous les chefs des services
de médecine d'urgence pour souligner les principales conditions dans
lesquelles on administre le médicament pour traiter un accident vasculaire
cérébral.
· Signaler au PPT, à intervalles prescrits, les résultats d'études
de surveillance de l'innocuité et de pharmacovigilance.
· Appuyer une étude visant à identifier des patients victimes
d'un accident vasculaire cérébral qui bénéficieraient
le plus d'un traitement à l'alteplase.
L'utilisation de l'alteplase dans les cas d'accident ischémique
cérébral aigu accroît le risque d'hémorragie intracrânienne1.
Des données provenant de l'étude clinique la plus favorable ont
montré que l'incidence des hémorragies intracrâniennes chez
les patients victimes d'un accident ischémique cérébral
aigu était plus élevée chez ceux qui avaient pris de l'alteplase
que chez ceux qui avaient pris le placebo (6,4 % c. 0,6 % dans les
36 heures suivant l'administration) 1,2.
Il n'y avait toutefois aucune différence entre les deux groupes quant
au taux global de décès à 90 jours, même si
le taux de mortalité avait tendance à être plus élevé
chez les patients victimes d'un accident vasculaire cérébral grave
du groupe de ceux qui ont pris de l'alteplase que chez ceux du groupe qui ont
pris le placebo1. Des doses de plus de 0,9 mg/kg
peuvent être associées à un risque accru d'hémorragie
intracrânienne. C'est pourquoi il ne faudrait pas dépasser une
dose de 0,9 mg/kg (maximum de 90 mg) lorsqu'on utilise le médicament
pour traiter un accident vasculaire cérébral1.
L'utilisation de l'alteplase dans le traitement d'un accident
vasculaire cérébral est limitée aux situations suivantes :
· Les médecins doivent avoir l'expérience du traitement de
l'accident vasculaire cérébral et traiter des patients dans
un hôpital doté d'un laboratoire possédant les installations
voulues pour suivre l'évolution neurologique et hématologique
du patient1.
· Il faut entreprendre le traitement seulement au cours des trois premières
heures qui suivent l'apparition des symptômes de l'accident vasculaire
cérébral et seulement après avoir exclu la possibilité
d'hémorragie intracrânienne au moyen d'une tomographie crânienne
ou d'une autre méthode d'imagerie diagnostique sensible à la
présence d'une hémorragie1. On
ne recommande pas d'entreprendre un traitement plus de trois heures après
l'apparition des symptômes. Peu de patients (< 10 %)
se présentent à l'urgence d'un hôpital moins de trois
heures après l'apparition des symptômes d'accident vasculaire
cérébral3.
· Le traitement est contre-indiqué dans des situations où le
risque de saignement est plus élevé, comme les suivantes :
une intervention chirurgicale récente, un traumatisme crânien
ou un accident vasculaire cérébral antérieur, un saignement
interne actif, l'utilisation d'anticoagulants, une numération plaquettaire
basse (moins de 100 × 109/L) ou une hypertension non contrôlée
(p. ex., tension systolique de plus de 185 mm Hg ou tension
diastolique de plus de 110 mm Hg)1,
2.
On a rédigé sur le produit une monographie distincte
détaillée qui ne porte que sur l'utilisation de l'alteplase dans
le traitement de l'accident vasculaire cérébral1.
Cet avis de conformité conditionnel peut être
annulé si les conditions susmentionnées n'ont pas été
respectées ou si des données indiquent que les risques du traitement
l'emportent sur les avantages chez les victimes d'un accident vasculaire cérébral.
Rédigé par : Catherine Parker, BSc,
et Harold Rode, PhD, Bureau des produits biologiques et radiopharmaceutiques.
Références
1.Activase rt-PA®, alteplase: lyophilized
powder for injection [monographie du produit lorsqu'il est indiqué
pour un accident ischémique cérébral aigu]. Mississauga
(ON) : Hoffmann-La Roche Limitée; février 1999.
2. National Institute of Neurological Disorders and Stroke
rt-PA Stroke Study Group. Tissue plasminogen activator for acute ischemic
stroke. N Engl J Med 1995;333:1581-7.
3. Grotta J. T-PA -- the best current option for most
patients. N Engl J Med 1997;337:1310-2.
Thrombocytopénie aiguë après un
traitement à l'abciximab (ReoPro)
Les thromboses provoquées par les plaquettes et la
thrombine contribuent au blocage soudain d'une artère et aux complications
ischémiques aiguës qui peuvent suivre une intervention coronarienne
percutanée. L'abciximab (ReoPro), approuvé au Canada depuis 1996,
est un agent antiplaquettaire puissant qu'on utilise de plus en plus pour prévenir
les complications ischémiques causées par une revascularisation
coronarienne percutanée. L'abciximab se fixe au récepteur IIb/IIIa
de la glycoprotéine plaquettaire et inhibe l'agglutination des plaquettes.
On a signalé que cet agent avait provoqué des
cas de thrombocytopénie (numération plaquettaire de moins de 100 ×
109/L), y compris de thrombocytopénie profonde aiguë
(numération plaquettaire définie de diverses façons comme
étant inférieure à 20-40 × 109/L)1-4.
On ne comprend pas clairement le mécanisme de la thrombocytopénie
profonde qui suit un traitement à l'abciximab2,4.
Le risque de thrombocytopénie profonde aiguë est estimé à
environ 0,5 % (intervalle de confiance à 95 %, de 0,01 %
à 1,1 %)2.
Une recension des écrits qui décrivent la thrombocytopénie
aiguë provoquée par l'abciximab fournit peu de renseignements au
sujet de la période pendant laquelle cette réaction indésirable
peut se produire et indique qu'elle se produit en général dans
les 24 heures suivant la perfusion1-3. Berkowitz et ses collaborateurs4
ont signalé plus récemment deux cas de sujets chez lesquels les
numérations plaquettaires de base étaient normales et une thrombocytopénie
profonde aiguë a fait son apparition dans les deux heures suivant la perfusion
d'abciximab.
Entre le 29 juillet 1997 et le 18 mars 1999, le Programme
canadien de surveillance des effets indésirables des médicaments
(PCSEIM) a reçu 21 rapports de cas portant sur des sujets victimes d'effets
indésirables associés à l'utilisation de l'abciximab. Dans
15 cas, une thrombocytopénie a constitué l'effet indésirable.
Un des 15 patients est mort et le décès a été attribué
à un saignement intracrânien. Le rapport a indiqué que la
numération plaquettaire de base était normale quatre jours avant
le début du traitement à l'abciximab et que dans les trois heures
suivant le début de la perfusion, les numérations plaquettaires
n'étaient pas décelables.
On a étudié les 14 autres cas pour évaluer
la rapidité d'apparition de la thrombocytopénie et sa gravité.
Dans trois cas, on a documenté une thrombocytopénie profonde aiguë
(numération plaquettaire de 6-40 × 109/L) qui a fait son apparition
entre deux et quatre heures suivant le début du traitement à l'abciximab.
Dans neuf cas, on a documenté une thrombocytopénie (numération
plaquettaire de 5-65 × 109/L), qui a toutefois fait son apparition
moins rapidement (11 heures à 5 jours) après le début du
traitement à l'abciximab. Les numérations plaquettaires de base,
établies en général dans les 72 heures précédant
la perfusion de l'abciximab, se trouvaient dans l'intervalle normal dans les
12 cas. Deux rapports ne contenaient pas suffisamment de détails au sujet
de la surveillance des plaquettes pour permettre une évaluation.
Les doses utilisées dans la majorité des 15
cas semblent en général conformes à celles que l'on recommande
dans la monographie du produit5.
En terminant, les écrits démontrent qu'il y
a un lien entre la thérapie à l'abciximab et l'apparition d'une
thrombocytopénie aiguë et, à l'occasion, profonde dans les
24 heures suivant le début du traitement. La monographie du produit indique
actuellement que la thrombocytopénie constitue un risque du traitement
et recommande de contrôler la numération plaquettaire de deux à
quatre heures après l'administration d'un bolus d'abciximab5.
Ce rapport vise à sensibiliser davantage les médecins au risque
de thrombocytopénie profonde aiguë qui pourrait survenir très
rapidement après le début du traitement à l'abciximab et
à confirmer qu'il importe d'effectuer une numération plaquettaire
tôt au début du traitement. Un contrôle plaquettaire entrepris
aussitôt que deux heures après l'administration du bolus peut être
le meilleur moyen de diagnostiquer les épisodes de thrombocytopénie
à évolution rapide, de la surveiller et, au besoin, d'entreprendre
un traitement pour la contrer.
Rédigé par : Mary Jean Beddall, MD, Bureau de
la surveillance des médicaments.
Références
1. Berkowitz SD, Harrington RA, Rund MM, Tcheng JE. Acute
profound thrombocytopenia after c7E3Fab (abciximab) therapy. Circulation
1997;95(4):809-13.
2. Ferrari E, Thiry M, Touati C, Gibelin P, Baudouy M. Acute
profound thrombocytopenia after c7E3 Fab therapy. Circulation 1997;96(10):3809-10.
3. Kereiakes DJ, Essell JH, Abbottsmith CW, Boderick TM,
Runyon JP. Abciximab-associated profound thrombocytopenia: therapy with immunoglobulin
and platelet transfusion. Am J Cardiol 1996;78(10):1161-3.
4. Berkowitz SD, Sane DC, Sigmon KN, Shavender J, Harrington
RA, Tcheng JE, et al. Occurrence and clinical significance of thrombocytopenia
in a population undergoing high-risk percutaneous coronary revascularization.
J Am Coll Cardiol 1998;32(2):311-9.
5. ReoPro (abciximab); solution for intravenous
injection; chimeric monoclonal antiplatelet antibody [monographie du produit].
Leiden [Pays-Bas] : Centocor; 1998. [Distribué au Canada par Eli Lilly
Canada Inc.]
Hépatotoxicité associée à
la néfazodone (Serzone)
Le chlorhydrate de néfazodone (Serzone) est un antidépresseur
dont l'utilisation est approuvée au Canada depuis le 27 avril 1994. Dans
le cadre d'activités de pharmacovigilance, on a signalé des réactions
hépatiques indésirables comme l'ictère, l'hépatite,
la nécrose hépatique et l'insuffisance hépatique chez des
patients qui recevaient des doses thérapeutiques de néfazodone1,2.
Il est arrivé que ces événements entraînent une transplantation
de foie et/ou un décès.
Les manifestations cliniques de traumatisme hépatique
chez les patients prenant de la néfazodone comprenaient les suivantes:
anorexie, fatigue, asthénie, douleur abdominale, nausées, vomissements,
selles décolorées, urine foncée, coagulopathie, perte de
poids, myalgie, éruption, prurit, ictère, ascite, confusion, astérixis,
encéphalopathie et coma hépatique1,2.
Les preuves d'hépatotoxicité obtenues en laboratoire ont inclus
des taux élevés d'alanine aminotransférase, d'aspartate
aminotransférase, de phosphatase alcaline, de gamma-glutamyl-transférase
et de bilirubine, ainsi qu'une augmentation du temps de prothrombine1,2.
La plupart de ces événements sont survenus dans les neuf mois
suivant le début du traitement.
Le 18 mars 1999, le PCSEIM avait reçu neuf rapports
de dysfonction hépatique symptomatique associée à l'utilisation
de la néfazodone (Tableau 1).
Outre ces neuf cas, on a signalé quatre événements
d'élévation asymptomatique des enzymes hépatiques liée
chronologiquement à l'utilisation de la néfazodone.
Santé Canada poursuit son analyse de ces effets indésirables
et demande aux professionnels de la santé de continuer à signaler
tout effet indésirable soupçonné d'être associé
à la néfazodone.
Références
1. Aranda-Michel J, Koehler A, Bejarano PA, Poulos JE, Luxon
BA, Khan CM, et al. Nefazodone-induced liver failure: report of three cases.
Ann Intern Med 1999;130:285-8.
2. Nefazodone - looks like an SSRI, but . hepatic dysfunction
. visual disorders. Aust Adverse Drug React Bull 1998;14(4):14.
Tableau 1 : Détails de neuf
cas de dysfonction hépatique symptomatique associée à
la néfazodone
COMMUNIQUÉ
Cette chronique vise à sensibiliser davantage le lecteur
à des EIM signalés récemment au PCSEIM. Les cas suivants
ont été choisis à cause de leur gravité ou du fait
que les réactions ne sont pas mentionnées dans la monographie
du produit. Nous espérons qu'ils pourront favoriser la notification d'autres
cas d'EIM rapidement. (La terminologie utilisée pour décrire les
réactions est fondée sur le dictionnaire des EIM de l'Organisation
mondiale de la santé et l'utilisation du «terme préconisé».)
Amlodipine (Norvasc) : perte de l'ouïe
On a signalé une perte subite de l'ouïe qui a eu
des effets résiduels au cours d'un traitement à l'amlodipine.
Si vous observez des cas comparables ou tout autre événement
grave, nous vous serions gré de les signaler à l'Unité
de la notification des effets indésirables des médicaments, Division
de l'évaluation continue, Bureau de la surveillance des médicaments,
Indice de l'adresse 0201C2, Ottawa (Ontario) K1A 1B9; télécopieur
: 613 957-0335; ou à un centre régional EIM participant. Le formulaire
de notification des EIM est disponible sur le site Web.
Colombie-Britannique
Centre régional EIM de la Colombie-Britannique
Att: Centre d'information sur les médicaments et les poisons de la
Colombie-Britannique
1081, rue Burrard
Vancouver BC V6Z 1Y6
tél. 604 806-8625
téléc. 604 806-8262
adr@dpic.bc.ca
Ontario
Centre régional EIM de l'Ontario
Centre d'information pharmaceutique LonDIS
London Health Sciences Centre
339, rue Windermere
London ON N6A 5A5
tél. 519 663-8801
téléc. 519 663-2968
adr@lhsc.on.ca
Nouveau-Brunswick,
Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard
et Terre-Neuve
Centre régional EIM de l'Atlantique
Centre d'information sur les médicaments
Queen Elizabeth II Health Sciences Centre
Ste. 2421, 1796, rue Summer
Halifax NS B3H 3A7
tél. 902 473-7171, téléc. 902 473-8612
rxkls1@qe2-hsc.ns.ca
Saskatchewan
Centre régional Sask EIM
Service téléphonique d'information sur les médicaments
Collège de pharmacie et nutrition
Université de Saskatchewan
110 Science Place
Saskatoon SK S7N 5C9
tél. 306 966-6340 ou 800-667-3425
téléc. 306 966-6377
vogt@duke.usask.ca
Québec
Centre régional EIM du Québec
Centre d'information pharmaceutique
Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal
5400, boul. Gouin ouest
Montréal QC H4J 1C5
tél. 514 338-2961, poste 2961
ou 888 265-7692
téléc. 514 338-3670
cip.hscm@sympatico.ca
Autres provinces
et territoires
Unité nationale des EIM
Unité d'examen des effets indésirables et d'information
Bureau d'évaluation des produits homologués
Édifice finance, Pré Tunney
Indice de l'adresse 0201C2
Ottawa ON K1A 1B9
tél. 613 957-0337
téléc. 613 957-0335
cadrmp@hc-sc.gc.ca
Ce bulletin sur les effets indésirables des médicaments
est produit et financé par le Programme des produits thérapeutiques,
Santé Canada, et publié régulièrement dans le JAMC.
La version électronique peut-être consultée à la
rubrique Publications, à l'adresse http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/medeff/bulletin/ar-ei_index_f.html
Veuillez noter : Un système de notification volontaire
repose sur l'intuition, la réflexion latérale et l'ouverture d'esprit.
C'est pourquoi on ne peut que soupçonner la plupart des effets indésirables
des médicaments (EIM) à l'égard desquels on n'a pas établi
de lien de cause à effet prouvé. Comme les EIM sont loin d'être
suffisamment signalés et comme on ne peut établir de lien de cause
à effet précis, ces renseignements ne devraient pas être
utilisés pour évaluer l'incidence des effets indésirables.
Les EIM sont néanmoins une source précieuse de signaux nouveaux
et non documentés possibles. C'est pourquoi, Santé Canada n'assume
aucune responsabilité en ce qui a trait à l'exactitude ou à
la fiabilité de l'information sur les EIM contenus dans les articles
du Bulletin.
Rédactrices du Bulletin : Ann Sztuke-Fournier,
BPharm, et Marielle McMorran, BSc(Pharm), Bureau de la surveillance des médicaments.
Nous remercions de leurs observations précieuses le
Comité consultatif d'experts sur la pharmacovigilance ainsi que le personnel
des centres régionaux de notification des effets indésirables
des médicaments et du Programme des produits thérapeutiques.
© Sa majesté la Reine du Chef du Canada, 1999.
Cette publication peut être reproduite sans autorisation à condition
d'indiquer la source en entier.
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