Relier le Guide alimentaire canadien pour manger sainement aux aliments du
Fichier canadien sur les éléments nutritifs
Raison d'être
Membres de l'équipe de la Division de la recherche sur la nutrition
Josie Deeks - Agente de projet
Danielle Brulé - Chef de section
Maya Villeneuve - Chef de section par interim
Marie France Verreault - Chargée de recherche sur la nutrition
Isabelle Rondeau - Chargée de recherche sur la nutrition
Collaborateurs : Lydia Dumais (Division de l'évaluation
de la nutrition), Renée Crompton (ancienne Unité des programmes de nutrition,
Direction générale de la promotion et des programmes de la santé),
Beth Junkins (Division des statistiques biologiques et des applications informatiques)
Documentation : Service de recherche en agriculture (ARS)- Département de
l'agriculture des États-Unis (USDA)
Une bonne partie du travail de la phase I a été confié à
contrat à Carolina Amendola.
Raison d'être de ce projet
Ce nouveau domaine d'étude vise à définir des tailles de portions
qui relieraient les principes des groupes d'aliments du Guide alimentaire canadien pour
manger sainement à chacun des aliments du Fichier canadien sur les éléments
nutritifs. Ce nouveau domaine d'étude réclamé par de nombreux clients
poursuit quatre objectifs :
- Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement est au nombre des outils
fournis par Santé Canada pour orienter la population en matière d'alimentation.
Il est bien compris et accepté du grand public, et en particulier des personnes qui
ont de la difficulté à saisir les tableaux et les chiffres, des personnes qui
ne savent pas lire, des enfants et d'autres Canadiens vulnérables. Ce projet aidera
les professionnels de la santé à appliquer les principes du guide de
façon standardisée et permettra davantage de recueillir des données
de base sur l'apport en éléments nutritifs en reliant les sous groupes à
la base de données sur les éléments nutritifs.
- Fournir de l'information sur la taille des portions et les groupes alimentaires d'une plus
vaste gamme d'aliments qu'auparavant. Certains utilisateurs ont de la difficulté à
appliquer le Guide alimentaire canadien sans cette information.
- Standardiser la communication des données à l'intérieur des groupes
alimentaires, notamment en vue de l'évaluation et de la surveillance de la nutrition,
dans l'ensemble du pays.
- Informatiser la répartition des régimes alimentaires en portions du Guide
alimentaire canadien.
NOTA :
Ces affectations à divers groupes alimentaires ne doivent pas servir à la
formulation d'allégations liées à l'étiquetage. Elles visent à
faire des estimations de la population et non à s'appliquer à l'emballage individuel.
C'est là une des raisons pour lesquelles nous pouvons et devons accepter une certaine
marge d'incertitude dans les résultats au nom du bon sens. L'agence canadienne d'inspection
des aliments ne considèrera pas l'attribution des aliments du Fichier canadien sur
les éléments nutritifs aux différents groupes comme étant acceptable
pour l'étiquetage d'aliments spécifiques. Cependant, plusieurs seuils ou
décisions décrits dans la documentation pourraient être utilisés
par les industries pour aider à déterminer l'attribution aux groupes pour leurs produits.
Une approche solide de la détermination des groupes alimentaires et de la taille des
portions devrait présenter les caractéristiques suivantes :
- Cohérence
à l'intérieur des aliments connexes (fromage cottage)
à l'intérieur des groupes
entre les groupes
et avec le Guide alimentaire canadien.
- Clarté dans l'affectation de la taille des portions
- Standardisation
- Absence de biais
- Documentation claire (raisons d'être, objectifs et décisions)
Sous-groupes
L'une des premières questions que nous avons dû aborder avait trait à la
dichotomie entre, d'une part, l'affectation d'une seule mesure concrète selon une justification
claire et objective et, d'autre part, la philosophie du Guide alimentaire canadien, qui
ne se voulait pas normative. Les quantités énumérées sont conçues
comme des gammes suggérées de tailles de portions, qui varient selon les personnes.
Nous avons examiné le travail fait par le personnel de l'USDA et l'avons jugé à
tout le moins fort impressionnant. Nous voulions emprunter cette voie, mais des collaborateurs nous
ont rapidement rappelé que la pyramide américaine est très différente
du Guide alimentaire canadien à bien des égards : les groupes alimentaires
sont légèrement différents (les fruits et les légumes sont séparés
dans la pyramide américaine, les matières grasses et les sucres y sont au sommet
de la pyramide alors qu'ils font partie des autres aliments dans le Guide alimentaire
canadien) et les énoncés d'orientation ne sont pas les mêmes.
Le personnel de l'USDA a également adopté une stratégie différente
pour ce qui est de l'affectation des portions de matières grasses, de sucres et d'huiles
ajoutées aux aliments. Il a affecté la plus infime portion d'aliments intégrée
à une recette à une fraction d'une portion. Comme il n'était pas conforme à
l'intention et à la philosophie du Guide alimentaire canadien d'affecter des tailles
de portion au groupe des autres aliments, nous ne pouvions pas quantifier les matières grasses
et les sucres présents dans les aliments qui en contenaient beaucoup. Nous devions tenir compte
des énoncés d'orientation comme " Choisissez de préférence des
aliments moins gras " dans notre classification des regroupements alimentaires. La solution
à ce problème consistait à subdiviser tous les groupes du Guide alimentaire
canadien en catégories à teneur élevée et à faible teneur
en matières grasses. Nous avons examiné de nombreux protocoles d'affectation des
aliments à l'une ou l'autre de ces catégories, mais celui qui remportait le
succès le plus constant avait trait à l'utilisation du pourcentage de kcal provenant
des matières grasses. Les seuils varient selon les divers groupes alimentaires, mais nous
tentons de les harmoniser et de fournir une justification à cet égard. De plus,
certains aliments ayant une teneur élevée en matières grasses (≥ 90 %
de kcal provenant des matières grasses) sont passés au groupe des autres aliments
à teneur élevée en matières grasses. Un certain nombre de catégories
du groupe des " autres aliments " englobent des aliments qui fournissent
des concentrations beaucoup trop élevées d'éléments
indésirables et/ou trop peu d'éléments nutritifs.
Il y a également un énoncé d'orientation qui fait la recommandation suivante
aux Canadiens : " Choisissez plus souvent des légumes vert foncé ou orange
et des fruits orange ". Nous avons conçu des sous groupes distincts pour ces
catégories de légumes vert foncé et de fruits orange et nous avons affecté
des aliments à ces catégories en nous fondant sur des seuils de UI de vitamine A.
Les pommes de terre ont été considérées comme des légumes
très différents en raison de leur teneur en amidon et en éléments
nutritifs, et elles forment donc leur propre sous groupe.
Les produits laitiers, qui sont enrichis, sont d'importantes sources de vitamines A et D, et ils
sont donc classés dans des catégories distinctes.
De même, les produits céréaliers faits de grains entiers et enrichis ont un profil
nutritif différent des autres, comme en témoigne l'énoncé d'orientation
" Choisissez de préférence des produits à grains entiers ou enrichis ".
Des sous groupes pertinents ont donc été formés pour les distinguer.
La viande et les substituts ont été répartis selon l'espèce, la partie,
les éléments nutritifs et les éléments indésirables. Le bœuf,
le gibier et les abats ont donc été classés en tête de liste à
cause de leur apport en protéines et en fer, suivis d'autres espèces de viandes rouges,
de volaille, de poisson, de légumineuses, de noix et de graines et, enfin, de viandes
transformées. Les noix et les graines se classent plus bas à cause de leur teneur
élevée en matières grasses et de leur faible teneur en fer, et les viandes
transformées se classent en dernier à cause de leur teneur élevée en
sel et en cholestérol. Tous ces sous groupes figurent dans les fichiers sous_groupes.rtf
et sous_groupes.xls.
Taille des portions
L'affectation de la taille des portions nous a causé des problèmes plus grands encore.
Là encore, les habitudes alimentaires courantes ne respectent pas des mesures objectives
cohérentes dans bien des cas. Le groupe des produits laitiers est le seul où nous avons
pu utiliser un seuil précis pour calculer la taille des portions. Dans ce cas, le seuil mis au
point par le comité technique du Guide alimentaire canadien a été arrondi
à 300mg de calcium par portion; qui correspond à la quantité de calcium retrouvée
dans 250mL de lait. Seuls les produits laitiers (p. ex. le fromage cottage) qui n'ont pas une
teneur élevée en calcium ne cadrent pas avec cette approche. Nous les avons alors
acceptés dans les sous groupes de produits laitiers pour autant qu'une portion normale
corresponde au minimum à un quart de la portion déterminée. Il est évident
que cette approche crée des fractions de portions inférieures et supérieures à
ce que le bon sens considère comme une portion normale.
Les fruits et légumes ne pouvaient pas être affectés en se fondant sur un
élément nutritif ou une combinaison d'éléments nutritifs. Par exemple,
si nous tentions d'utiliser une quantité de 60 mg de vitamine C à titre de
seuil pour une portion de fruit, une seule orange fournirait 5 portions de fruit. Nous avons
décidé de nous servir plutôt du bon sens : si le fruit était habituellement
consommé entier, la taille d'une portion correspondrait à un fruit moyen et s'il était
généralement consommé en morceaux (fruits très gros et très petits),
une portion devrait équivaloir à 125 mL. Une seule taille de portion sera
décrite pour chaque fruit et chaque légume selon la forme dans laquelle il est
consommé le plus souvent.
Le groupe des céréales a présenté tout autant de difficulté, car
l'unique seuil objectif acceptable équivaut à assurer > 20 g de céréales
par portion. Ce seuil diffère de celui de l'ARS (16 g), car nous avons estimé qu'une
quantité de 20 g correspondait davantage à la quantité que l'on retrouve dans
des portions de taille raisonnable (p. ex. ½ bagel). La plupart de nos données
sur les glucides ne nous permettent cependant pas de distinguer les proportions de grains céréaliers,
de sucre et de fibres. Nous avons décidé d'utiliser des lignes directrices dans le cas
des produits de boulangerie. Nous nous servons donc du bon sens pour affecter une crêpe, une
gaufre ou un muffin moyen à une catégorie d'aliments.
Le Guide alimentaire canadien indique qu'une portion de viande et substituts se situe entre
50 et 100 g et qu'il est bon de consommer au total 2 à 3 portions par jour. La pyramide du
guide alimentaire américain donne un conseil semblable, c'est à dire 2 à 3 portions
par jour, et elle précise que la quantité totale de ces portions doit équivaloir à
5 à 7 onces de viande maigre cuite, de volaille ou de poisson par jour. Dans leur rapport,
les autorités américaines ont cessé de parler de portions dans le cas du groupe des
viandes et substituts pour se concentrer uniquement sur la quantité totale de 5 à
7 onces de viande maigre cuite, de volaille ou de poisson par jour. Après bien des
discussions, notre comité a décidé de mettre au point un système de
" fenêtre coulissante " en vue d'affecter la taille des portions selon
une échelle de grammes d'aliments du groupe des viandes et substituts consommés en une
journée. L'échelle suivante a été conçue à partir de la cible
actuelle du Guide alimentaire canadien, c'est à dire entre 100 et 300 g de viandes
et substituts par jour. Nous l'avons modifiée légèrement, et nous avons établi
que la cible se situait entre 100 et 300 g d'équivalents de viande par jour. Les équivalents
de viande en grammes correspondent à la quantité d'une autre source de protéines
qui équivaut à 50 g de viande.
Autre source |
Taille des portions pour 50 g d'équivalent de viande |
Oeuf |
1gros oeuf |
La plupart des légumineuses |
125 mL |
Beurre d'arachide |
30 mL |
Noix et graines |
60 mL |
Structure de la base de données
Nous avons décidé qu'aucun aliment ne pourrait appartenir à plus d'un
sous-groupe à la fois pour faciliter les affectations informatisées et pour
éviter la confusion chez divers utilisateurs potentiels. En conséquence, même
si les légumineuses sont de bonnes sources de protéines et de glucides complexes,
elles seront classées seulement dans un sous-groupe de viandes et substituts. Très
peu d'aliments font exception à cette règle. Ce sont des aliments qui sont, en fait,
des recettes et qui contribuent grandement à deux sous-groupes distincts. La tarte aux
bleuets en est un exemple, car elle contient de la pâte à tarte et un fruit, qui
doivent être classés dans des sous-groupes différents. Ces aliments recettes
sont désignés comme tels par le code de sous-groupe 99.
Au moment du lancement de ce projet, nous avons songé à intégrer l'affectation
dans un module distinct de l'application existante du FCÉN. Le module n'est cependant pas
encore construit à cause des restrictions financières qui ont frappé la
Division de l'informatique des aliments. Nous avons choisi plutôt d'entrer les affectations
et de faire les calculs à l'aide de Microsoft Excel. Ces affectations sont intégrées
en un seul grand fichier rassemblant l'ensemble des aliments, classés selon le nom de
l'aliment en anglais (Allfoods.xls). Les affectations sont également intégrées
dans un fichier Excel par groupe alimentaire du FCÉN. Il y a 23 fichiers, identifiés
selon le groupe alimentaire qui y figure (p. ex. produits laitiers, légumineuses) et les
aliments y sont classés selon le nom en anglais. Les aliments qui constituent des exceptions
et qui doivent être classés dans deux sous-groupes distincts ou plus, sont
intégrés à un fichier Excel distinct (Exceptions.xls). Ce fichier d'exceptions
n'inclus pas l'affectation aux sous-groupes du groupe 22 (Mets composés) car les proportions
des ingrédients de ces aliments sont méconnus. De plus, dans ces fichiers, vous
trouverez une colonne intitulée Quantités de référence. Elles correspondent
aux quantités de référence établies pour l'étiquetage des aliments
décrites dans la Gazette du Canada partie II (Vol. 137, n o 1). Les quantités de
référence sont incluses dans ces tableaux car la taille des portions du Guide
alimentaire leur est étroitement liée. La philosophie du Guide alimentaire
canadien décourage l'attribution de tailles de portions aux aliments du groupe autre.
Ce faisant, les quantités de référence peuvent être utilisés comme
une référence pour ces aliments.
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