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FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ
- MATIÈRES INFECTIEUSES SECTION 1 - AGENT INFECTIEUX NOM : virus Ebola SYNONYME OU RENVOI : fièvre hémorragique africaine, fièvre hémorragique à Ebola, maladie à virus Ebola, EBO, EBOV CARACTÉRISTIQUES : filovirus pléomorphe de 80 nm de diamètre et de 970 nm de long (mais peut atteindre 14 000), nucléocapside hélicoïdale, ARNmc non segmenté à polarité négative, enveloppé SECTION II - DANGER POUR LA SANTÉ PATHOGÉNICITÉ : début soudain accompagné de fièvre élevée, d'une sensation de malaise, de douleurs abdominales, de myalgies, de vomissements et de diarrhée; éruption masculopapuleuse, atteinte rénale et hépatique et diathèse hémorragique; atteinte du foie, du pancréas, des reins et, à un degré beaucoup moindre, du SNC et du coeur; leucopénie, thrombocytopénie et élévation des transaminases; taux de létalité de 50 à 90 %; le sous-type EBOV-Reston cause des hémorragies fatales chez des primates non humains ÉPIDÉMIOLOGIE : identifié pour la première fois au Soudan et République Démocratique du Congo (autrefois Zaïre) en 1976 (l'épidémie a provoqué plus de 500 cas de la maladie dont au moins 350 décès); deuxième épidémie survenue au Soudan en 1979; des anticorps sont présents chez 7 % des personnes asymptomatiques dans la zone d'épidémie; troisième épidémie à Kikwit, République Démocratique du Congo, en 1995; quatrième épidémie en Uganda en 2000; dernière épidémie au Gabon/République du Congo en 2001-2002; quatre sous-types génétiquement distincts : EBOV-Zaïre, EBOV-Soudan, EBOV-Côte d'Ivoire et EBOV-Reston (ce dernier sous-type cause des maladies chez des primates non humains; la maladie est cependant asymptomatique chez l'humain); deux poussées épidémiques d'EBOV-Reston aux États-Unis en 1989 et en 1996 GAMME D'HÔTES : l'humain, singes, chimpanzés, cobayes domestiques DOSE INFECTIEUSE : inconnue. Moins de 10 unités d'aérosols infectieux chez les primates non humains MODE DE TRANSMISSION : la transmission interhumaine par contact intime est le principal mode d'infection (contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou le sperme infectés); lors d'épidémies, les seringues et les aiguilles contaminées ont facilité la transmission nosocomiale du virus; des cas de transmission par gouttelettes et par de petites particules aérosol ont été observés lors d'épidémies chez des singes infectés à des fins expérimentales; tous les sous-types d'EBOV ont la capacité de se propager par particules en suspension dans l'air (aérosols) dans des conditions expérimentales; cependant, rien n'indique que la transmission d'EBOV soit un mode de transmission important lors des épidémies humaines PÉRIODE D'INCUBATION : 2-21 jours (5-12 jours dans la plupart des cas) TRANSMISSIBILITÉ : transmissible aussi longtemps que le sang et les sécrétions contiennent le virus (a déjà été isolé 61 jours après le début de la maladie); des infections secondaires se sont produites chez 5 % des personnes entrées en contact avec les malades au Zaïre et chez 10-15 % de ces personnes au Soudan; des cas de transmission par le sperme sont survenus 7 semaines après la guérison clinique SECTION III - DISSÉMINATION RÉSERVOIR : le réservoir naturel est inconnu (des anticorps ont été mis en évidence chez des cobayes domestiques, mais il n'existe pas de preuves de transmission à l'humain) ZOONOSE : probablement transmis par les animaux. Cause la maladie chez les primates non humains. VECTEURS : inconnu SECTION IV - VIABILITÉ SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : sans objet SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : sensible à l'hypochlorite de sodium à 2 %, au glutaraldéhyde à 2 %, à l'acide peracétique à 5 % et au formol à 1 % INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : sensible aux rayons UV et à la chaleur; le Triton X-100 réduit grandement le pouvoir infectieux; le chauffage à 60 0C pendant 1 heure élimine le pouvoir infectieux de certains échantillons; le virus est inactivé par l'exposition à la bêta propiolactone pendant 30 minutes à 37 0C; les échantillons de sérum peuvent être inactivés par 2 mégarad de rayons gamma SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : survit pendant plusieurs semaines dans les échantillons de sang à la température ambiante; ne survit pas pendant une longue période après le dessèchement; plusieurs semaines dans l'organisme SECTION V - ASPECTS MÉDICAUX SURVEILLANCE : surveiller l'évolution clinique et les signes épidémiologiques caractéristiques; confirmation par isolement du virus ou par tests sérologiques (dans une installation de niveau 4 ou, si le virus a été préalablement désactivé, dans une installation de niveau 2). Les résultats de l'immunofluorescence indirecte doivent être confirmés par le Western blot; épreuves immunohistochimiques PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : le traitement a pour but de maintenir la fonction rénale et l'équilibre électrolytique et de combattre l'hémorragie et l'état de choc; la transfusion de sérum provenant de convalescents peut être bénéfique. La ribavirine ne s'est pas montrée efficace in vitro contre le virus Ebola; on peut cependant en envisager l'emploi à titre curatif ou prophylactique IMMUNISATION : aucune PROPHYLAXIE : voir la section Premiers soins et traitement SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : on a signalé un cas presque fatal de maladie à virus Ebola acquise au laboratoire par suite de la piqûre d'un doigt; un zoologiste suisse a contracté le virus Ebola lors d'une autopsie sur un chimpanzé SOURCES ET ÉCHANTILLONS : sang, urine, sécrétions des voies respiratoires et de la gorge, sperme et tissus provenant d'hôtes humains ou animaux; arthropodes, rongeurs et primates non humains représentent une source potentielle d'infection DANGERS PRIMAIRES : exposition aux gouttelettes et aérosols infectieux, contact direct avec la peau ou les muqueuses lésées, inoculation parentérale accidentelle DANGERS PARTICULIERS : les travaux portant sur les rongeurs ou les primates non humains ou l'exposition à ces organismes constituent une source potentielle d'infection pour l'humain SECTION VII - PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES EXIGENCES DE CONFINEMENT : les méthodes, le matériel et les installations de confinement du niveau de biosécurité 4 sont recommandés pour tous les travaux portant sur du matériel infectieux ou susceptible d'être infectieux d'origine humaine ou animale VÊTEMENTS PROTECTEURS : retirer les vêtements de rue et endosser un ensemble complet de vêtements de laboratoire; la nature des vêtements protecteurs varie selon le type des installations du niveau 4 (combinaison ou enceinte de sécurité) AUTRES PRÉCAUTIONS : les échantillons cliniques provenant de personnes soupçonnées d'une infection par ce virus doivent être traités dans une installation de confinement de niveau 4; sur le terrain, prendre les précautions universelles relatives au sang et aux liquides corporels et utiliser des techniques de protection (écran facial, lunettes, masque, gants de caoutchouc, etc.) SECTION VIII - RENSEIGNEMENTS RELATIFS À LA MANIPULATION DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, de préférence un appareil respiratoire couvrant le visage en entier et muni d'un filtre HEPA, couvrir soigneusement la substance déversée avec des serviettes de papier et appliquer de l'hypochlorite de sodium à 2 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 minutes) avant de procéder au nettoyage; répéter l'opération une fois ÉLIMINATION : décontaminer tout le matériel à éliminer du laboratoire de confinement par stérilisation par la vapeur, par désinfection chimique, par incinération ou par l'emploi de gaz; la décontamination s'applique aux déchets liquides et aux déchets solides ENTREPOSAGE : en contenants scellés étiquetés de manière appropriée (confinés dans une installation de niveau de biosécurité 4) SECTION IX - RENSEIGNEMENTS DIVERS Date : novembre 2002 Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC Bien que les renseignements, opinions et recommandations contenus dans la présente Fiche technique santé-sécurité proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures encourues par suite de l'utilisation des renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas à jour. Copyright © [Fiches techniques santé/sécurité - agents infectieux - Index]
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Dernière mise à jour : 2002-11-06 | ![]() |