The Canadian Journal of Human Sexuality
Volume 6 - Number 2 1997
Special Issue: STDs and Sexual/Reproductive Health
Published by SIECCAN
The Sex Information & Education Council of Canada
L'hépatite B considérée
comme une MTS*
[English] Martin L. Tepper et Paul R. Gully
Division des pathogènes à diffusion hématogène
Bureau des maladies infectieuses
Laboratoire de lutte contre la maladie
Direction générale de la protection de la santé
Santé Canada
Immeuble LLCM, 0603E1
Ottawa (Ontario)
Résumé :
L'infection due au virus de l'hépatite B (VHB) est une
maladie transmise sexuellement qui peut avoir de graves séquelles
pour la santé. Le présent document fournit de l'information
de base sur l'infection à VHB, passe en revue les connaissances
actuelles en épidémiologie du VHB au Canada, examine
le rôle de la transmission sexuelle dans la propagation du VHB,
cerne les facteurs de risque pour la transmission par voie sexuelle
et décrit différentes mesures permettant de prévenir
l'infection à VHB. En ce qui concerne la transmission sexuelle
de l'infection à VHB, les facteurs de risque comprennent les
suivants : être la partenaire sexuelle d'un homme infecté; être
un homme qui a des relations sexuelles avec d'autres hommes; le nombre
d'années d'activité sexuelle; le nombre de partenaires
sexuels; les relations anales; et être atteint d'autres maladies
transmises sexuellement. Les stratégies recommandées
pour prévenir l'infection à VHB sont l'immunisation,
la recherche des contacts et les programmes éducatifs visant
expressément les comportements à risque et le port systématique
du condom.
Mots-clés :
-
virus de l'hépatite B, maladie transmise
sexuellement, facteurs de risque, prévention, Canada
Remerciements :
* NDLR : Il s'est avéré préférable de ne pas traduire en français
l'expression « Lovers and Livers » apparaissant dans le titre original
en anglais. Dans la version anglaise, les auteurs ont tenu à remercier
A.S. Meltzer de leur avoir accordé la permission de s'inspirer de l'expression « Lovers
and Livers » tirée de son ouvrage intitulé « The ABCs of STD: A guide
to sexually transmitted diseases », publié en 1983 chez Eden Press
de Montréal.
Toute correspondance concernant le présent article
doit être adressée au Dr Martin L.
Tepper, Division des pathogènes à diffusion hématogène,
Bureau des maladies infectieuses, Laboratoire de lutte contre la
maladie, Direction générale de la protection de la
santé, Santé Canada, Immeuble LLCM, 0603E1, Ottawa
(Ontario) K1A 0L2. Tél. : 613-941-6087; fax :
613-998-6413; courrier électronique : martin_tepper@hc-sc.gc.ca.
Information de base
Parmi les différents agents de l'hépatite virale, le virus
de l'hépatite B (VHB) est le plus répandu, et il est
une cause importante de morbidité et de mortalité partout
dans le monde. L'infection à VHB peut évoluer et prendre
la forme notamment d'une cirrhose ou d'un carcinome hépatocellulaire.
L'Organisation mondiale de la santé estime qu'il y a actuellement
dans le monde plus de 2 milliards de personnes qui ont été infectées
par le VHB, y compris 350 millions qui sont des porteurs chroniques.
Chaque année, environ un million de personnes meurent des suites
d'une infection à VHB, et l'on enregistre plus de 4 millions
de nouveaux cas cliniques d'hépatite aiguë (Organisation
mondiale de la santé, 1996).
La première épidémie reconnue d'infection à VHB
remonte à 1883 à Bremen, en Allemagne, et elle était
liée à des vaccins antivarioliques contaminés par
le VHB (Zuckerman, 1983). Par la suite, d'autres épidémies,
souvent associées à des injections contaminées,
ont été signalées de façon sporadique. L'épidémie
la plus grave de ce type est survenue en 1942; elle a frappé environ
330 000 soldats américains à qui l'on avait administré un
vaccin contre la fièvre jaune qui était contaminé (Seeff
et coll., 1987). Deux faits importants se sont produits par la suite;
la découverte, survenue par hasard, mais d'une très grande
utilité, de l'« antigène Australie » (antigène
de surface du VHB), faite par Blumberg, Alter et Visnich (1965) et le
fait que l'on soit parvenu à distinguer la maladie causée
par le virus de l'hépatite A de celle causée par le
VHB (Krugman, Giles et Hammond, 1967). Les percées subséquentes
dans les domaines de la virologie et de la sérologie ont permis
une compréhension de plus en plus approfondie du VHB, de l'infection à VHB
et de ses manifestations cliniques (Sherlock, 1984) (le lecteur trouvera
au tableau 1 un résumé des
caractéristiques médicales et épidémiologiques
de l'infection à VHB).
Figure 1
Taux bruts annuels d'hépatite B au Canada, selon le RNMDO*,
1980-1995, et d'« hépatite B aiguë »**, 1992-1995
* RNMDO - Registre national des maladies à déclaration
obligatoire
** tiré de Tepper, 1997
Épidémiologie
de l'infection à VHB
Au Canada, les cas d'infection à VHB sont déclarés à l'échelle
nationale depuis 1969. Ces données révèlent une
tendance séculaire à la hausse dans le nombre de cas d'infection à VHB
déclarés, vers la fin des années 1980, suivie d'une
légère baisse puis d'une stabilisation dans les années
1990 (Santé Canada, 1996) (figure 1). Cependant, si la prudence
est de mise dans l'interprétation des données, une analyse
récente, pour laquelle les données se limitaient aux « cas
aigus », indique une baisse considérable du nombre de ces
cas dans les années 1990, dans toutes les provinces et les territoires,
pour les deux sexes, et pour le groupe d'âge de 15 à 59 ans
(Tepper, 1997). Les taux d'infection aiguë déclarée
sont deux fois plus élevés chez les hommes que chez les
femmes, et ils culminent dans le groupe d'âge de 20 à 39 ans
(Tepper, 1997). Les déclarations faites à l'échelle
nationale ne fournissent pas de données sur les facteurs de risque
associés à la transmission.
Transmission
du VHB par voie sexuelle
C'est dans le sang que l'on trouve les titres les plus élevés
de VHB. Cependant, ce virus se trouve également dans le sperme
et dans la salive (Heathcote, Cameron et Dane, 1974) et dans les sécrétions
vaginales (Darani et Gerber, 1974). En outre, la salive (par injection
et non application orale) et le sperme (par application intravaginale)
ont transmis l'infection à VHB à des primates non humains
(Scott, Snitbhan, Bancroft, Alter et Tingpalapong, 1980).
Hersh, Melnick, Goyal et Hollinger (1971) ont été les
premiers à fournir la preuve de la transmissibilité du
VHB par voie sexuelle, par l'étude de huit cas de contamination
par le VHB chez des femmes, qui étaient associées à un
contact sexuel avec six hommes infectés. Dans une série
plus récente d'études, Alter et coll. (1986; 1989) ont
fourni des données épidémiologiques solides prouvant
la transmission hétérosexuelle. Au cours des années
1970, il est apparu clairement que les hommes homosexuels étaient
fortement exposés à l'infection à VHB, l'une des
raisons pour lesquelles les homosexuels ont été les sujets
privilégiés des premiers essais du vaccin anti-hépatite B
(Szmuness et coll., 1980). Plus récemment, Kingsley et coll. (1990)
ont montré que, chez les hommes homosexuels, le VHB se transmet
plus facilement que le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
On estime que le risque de transmission du VHB par suite d'un contact
sexuel unique non protégé avec une personne infectée
est de 1 à 3 % (Hadler et Margolis, 1993). On reconnaît
maintenant que, dans le monde industrialisé, le principal mode
de transmission est la voie sexuelle; dans les pays en développement,
la transmission par voie sexuelle est importante, mais la transmission
périnatale et la transmission horizontale au cours de la petite
enfance l'emportent sur la précédente (Hadler et Margolis,
1993).
Les études épidémiologiques qui portent sur la
transmission du VHB par voie sexuelle se sont surtout penchées
sur les hommes homosexuels ou bisexuels, les femmes qui travaillent dans
l'industrie du sexe, les clients des cliniques de MTS et les partenaires
sexuels des personnes infectées par le VHB. Tous ces groupes présentaient
un taux élevé d'infection à VHB, passée ou
actuelle. Les données de l'Ontario révèlent que,
parmi l'ensemble des cas d'infection aiguë à VHB pour lesquels
les facteurs de risque étaient connus, environ un tiers étaient
attribuables à la transmission sexuelle (ministère de la
Santé de l'Ontario, 1995). Les données épidémiologiques
sur les cas d'infection aiguë à VHB dans la région
de Montréal indiquent que 55 % de ces cas sont liés à une
transmission sexuelle (Dion, 1994). Selon des données provenant
d'une étude de surveillance active de l'hépatite virale
dans plusieurs villes des États-Unis, entre 1982 et 1991, la distribution
des facteurs de risque pour l'infection à VHB s'est modifiée;
en effet, les cas associés à une transmission homosexuelle
entre hommes et à l'utilisation de drogues injectables ont diminué,
tandis que les cas liés à une transmission hétérosexuelle
ont augmenté, devenant la catégorie de risque indiquée
le plus fréquemment (Alter et Mast, 1994). Il est intéressant
de noter que la diminution du taux de transmission chez les homosexuels
peut être due à l'adoption de pratiques sexuelles à risque
réduit de la part des hommes gais, en réaction à l'épidémie
du syndrome d'immunodéficience acquise (sida). Les facteurs de
risque associés à la transmission par voie sexuelle du
VHB sont résumés au tableau 2.
Prévention
de la transmission du VHB par voie sexuelle
Immunisation
L'infection à VHB est la seule MTS pour laquelle il existe un
vaccin efficace et sûr. Le vaccin contre l'hépatite B
est offert au Canada depuis 1982. La Colombie-Britannique a été la
première province à se doter d'un programme de vaccination,
en 1992; toutes les provinces, à l'exception du Manitoba, ont
emboîté le pas et ont maintenant un programme universel
de vaccination contre l'hépatite B pour les préadolescents.
Le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et les Territoires
du Nord-Ouest ont également un programme universel de vaccination
des nourrissons (Tepper et Gully, 1997). L'idée de cibler les
préadolescents dans le cadre d'un programme universel de vaccination
se fondait, dans une large mesure, sur le fait bien établi que
l'activité sexuelle joue un grand rôle dans la transmission
du VHB au Canada (Santé Canada, 1994). Ces programmes universels
d'immunisation devraient avoir des répercussions importantes sur
l'incidence de l'infection à VHB au cours de la prochaine décennie, étant
donné que les jeunes gens qui sont maintenant immunisés
seront protégés contre l'infection à VHB durant
toute leur adolescence et leur jeune âge adulte, c'est-à-dire
une période où il est probable qu'ils seront actifs sexuellement.
Malgré l'existence de programmes universels d'immunisation qui
visent actuellement les jeunes gens, il demeure important de viser, pour
les programmes d'immunisation, les groupes à risque élevé (Santé Canada,
1993). Ces groupes sont notamment les suivants : les hommes homosexuels
ou bisexuels sexuellement actifs, les hommes et les femmes ayant des
partenaires sexuels multiples, les personnes ayant des antécédents
récents de MTS, les contacts sexuels des porteurs du VHB et les
personnes qui voyagent dans différents pays et qui sont susceptibles
d'avoir des contacts sexuels avec des personnes vivant dans des régions
fortement endémiques. La plupart des provinces canadiennes fournissent
sans frais des vaccins pour certains de ces groupes à risque,
mais non pour tous. Des rapports sur les programmes visant à immuniser
les patients de cliniques de MTS à risque pour l'infection à VHB
font état de taux de vaccination complète de 24 %
(trois doses) (Bhatti et coll., 1991) et de 21 % (deux doses) (Weinstock
et coll., 1995). Une étude canadienne du même type (Yuan
et Robinson, 1994) a révélé des taux de vaccination
complète (trois doses) de 47 % chez les hommes homosexuels
ou bisexuels et de 25 % chez les hommes hétérosexuels.
Selon un essai randomisé mené au Canada, on peut augmenter
le nombre de patients de cliniques de MTS qui se feront vacciner en ayant
recours à un suivi plus « agressif » (téléphone
et poste par opposition à poste seulement) (Sellors et coll.,
1994). Une étude menée dans une clinique de MTS en 1990,
aux États-Unis, a permis de constater que, si le vaccin était
offert à tous les nouveaux patients atteints de MTS qui se rendaient à la
clinique par année (nombre estimé à 18 000),
on pourrait prévenir chaque année 636 cas d'infection, à un
coût de 875 $US par infection prévenue (Weinstock et
coll., 1995).
Pratiques sexuelles à risque réduit
Les recommandations concernant les pratiques sexuelles à risque
réduit qui ont été formulées en réaction à l'épidémie
d'infection à VIH s'appliquent également à la transmission
du VHB par voie sexuelle (Santé Canada, 1995). Les tests de laboratoire
indiquent que les condoms de latex fournissent une barrière efficace
contre le VHB (Minuk et coll., 1987). Dans une étude menée
par Rosenblum et coll. (1992) qui portait sur des femmes prostituées,
on a découvert une association entre l'utilisation de spermicide
et (ou) d'un diaphragme et une réduction du risque d'infection à VHB.
Cependant, l'efficacité du spermicide nonoxynol-9, y compris lorsqu'il
est appliqué sur certains condoms, n'est pas démontrée
pour ce qui est d'inactiver le VHB.
Les relations anales non protégées semblent être
un comportement à risque particulièrement élevé pour
l'infection à VHB, et les relations vaginales non protégées
comportent également un risque établi. Par conséquent,
les programmes d'éducation à la prévention des MTS
qui insistent sur la réduction des comportements à risque élevé et
qui font la promotion du port systématique du condom, et en particulier
les programmes visant des groupes précis à risque pour
les MTS, pourraient avoir des effets bénéfiques dans la
prévention de la propagation du VHB dans la population canadienne.
Recherche des contacts
On n'a pas encore établi si la recherche des contacts est une
méthode rentable pour la prévention de l'infection à VHB,
ni quelle méthode de recherche serait la plus efficace (Munday,
McDonald, Murray-Sykes et Harris, 1983; Oxman et coll., 1994). Quoiqu'il
en soit, la recherche des contacts des sujets infectés par le
VHB offre un certain nombre d'avantages et constitue une pratique recommandée
au Canada (Millson et coll., 1994; Santé Canada, 1995). À l'heure
actuelle, la recherche des contacts des sujets infectés se fait
couramment par les services de santé publique au Canada (Rasooly,
Millson, Frank, Naus et Coates, 1994). Cette démarche permet de
repérer une source possible pour le cas index et de briser la « chaîne
de transmission ». Elle constitue également une occasion
de fournir des conseils aux contacts réceptifs sur la réduction
des risques, et de leur recommander l'immunisation par l'immunoglobuline
anti-hépatite B (HBIG) et (ou) la vaccination, de façon à diminuer
la propagation du virus parmi les contacts (Santé Canada, 1993).
Conclusion
Nous avons acquis des connaissances considérables sur la virologie,
l'épidémiologie, la sérologie et l'évolution
clinique de l'infection à VHB. Le personnel soignant doit considérer
l'infection à VHB comme une MTS pouvant avoir de graves séquelles
pour la santé. La prévention de l'infection à VHB
nécessite l'intervention aussi bien du secteur de la santé publique
que du secteur des soins cliniques. Les programmes d'immunisation et
de recherche des contacts, ainsi que les programmes d'éducation
visant à réduire les comportements à risque élevé et à promouvoir
le port du condom, constituent un fondement valable pour une stratégie
efficace de lutte contre la propagation du VHB au Canada.
Tableau 1 : Caractéristiques
de base de l'infection due au virus de l'hépatite B
Agent : |
- virus de l'hépatite B (virus ADN de l'hépatite B)
|
Réservoir :: |
- humains (les primates sont également réceptifs)
|
Prévalence :: |
- partout dans le monde, avec endémicité particulièrement élevée
en Afrique et en Extrême-Orient
|
Transmission : |
- verticale (en particulier dans les régions fortement
endémiques)
- percutanée (p. ex. utilisation de drogues injectables,
piqûre d'aiguille)
- sexuelle (hétérosexuelle ou homosexuelle)
|
Période d'incubation : |
- habituellement 45 à 180 jours (en moyenne 60 à 90 jours)
|
Période de transmissibilité : |
- toutes les personnes séropositives pour l'Ag HBs
(celles chez qui on décèle la présence
de l'Ag HBe sont les plus infectieuses)
|
Tableau clinique : |
Infection aiguë : |
- souvent asymptomatique (90 % des enfants infectés;
50 à 70 % des adultes infectés); symptômes :
anorexie, nausées, ictère; taux de létalité :
moins de 1 %
|
Infection chronique (portage) : |
- dépend de l'âge lors de la primo-infection
(90 % des sujets qui ont été infectés
au cours de la première année de vie deviennent
porteurs; 20 à 50 %, chez les enfants de 1 à 5 ans;
1 à 10 %, chez les enfants plus âgés
et les adultes); peut être associée à une
insuffisance hépatique chronique et à un carcinome
hépatocellulaire
|
Marqueurs sérologiques : |
Ag HBs (antigène de surface) : |
- détectable avant l'apparition des signes cliniques
et pendant une durée variable par la suite (semaines
ou mois; années dans le cas des porteurs); indique
une réplication virale active (c.-à-d. infectivité)
|
Anti-HBs (anticorps dirigé contre
l'Ag HBs) : |
- apparaît au moment où l'Ag HBs disparaît,
ou est le seul marqueur après l'immunisation
|
Anti-HBc (anticorps dirigé contre
l'antigène de la nucléocapside) : |
- apparaît en même temps que les signes de la
maladie et ne disparaît pas
|
Anti-HBc de type IgM (anticorps
de l'antigène de la nucléocapside de type IgM) : |
- prédomine pendant l'infection aiguë et disparaît
habituellement à l'intérieur de 6 mois;
indique habituellement une infection récente
|
Ag HBe (antigène e) : |
- indique un grand pouvoir infectieux particulier
|
Prévention spécifique : |
- immunoglobuline contre l'hépatite B (immunisation
passive)
|
|
- vaccin contre l'hépatite B (immunisation active)
|
Traitement spécifique : |
- interféron alpha (dans certains cas d'hépatite B
chronique)
|
Source : Benenson, A. (Éd.) (1995).
Control of Communicable Disease Manual, (16e éd.).
Washington, DC : American Public Health Association.
|
Tableau 2. Facteurs
de risque pour la transmission du VHB par voie sexuelle
Femmes hétérosexuelles
La transmissibilité du virus d'un homme infecté à une
femme est environ trois fois plus grande que dans le sens
inverse, c'est-à-dire d'une femme infectée à un
homme (Roumeliotou-Karayannis, Papaevangelou, Tassopoulos,
Richards, et Krugman, 1985).
|
Relations anales, relations oro-anales
Les études portant sur les hommes homosexuels révèlent
que les relations anales, aussi bien pour le partenaire actif
(Schreeder et coll., 1982; Kingsley et coll., 1990) que pour
le partenaire passif (Schreeder et coll., 1982; Osmond et coll.,
1993) sont associées à un risque accru d'infection à VHB.
Dans une étude portant sur des femmes prostituées,
Rosenblum et coll. (1992) ont observé que les femmes
qui ont des relations anales sont plus exposées à l'infection à VHB.
Les contacts oro-anaux sont également liés à la
transmission du VHB (Schreeder et coll., 1982) La muqueuse
rectale est particulièrement sujette à lésions
entraînant des saignements, ce qui accroît le risque
pour le partenaire passif ou le partenaire actif, selon celui
des deux qui est infecté par le VHB. Chez les hommes
homosexuels atteints d'une infection à VHB persistante,
des hémorragies rectales asymptomatiques sont fréquentes,
et l'on peut repérer la présence du VHB dans
des prélèvements rectaux chez bon nombre de cas
(Reiner et coll., 1984).
|
Infections passées ou actuelles
par d'autres MTS
On a constaté que des antécédents d'infection
par d'autres agents de MTS ou une fréquence accrue
de telles infections est un facteur de risque d'infection à VHB
(Frosner, Buchholz et Gerth, 1975; Mele et coll., 1988; Peterson,
Clemens, Bock, Friese et Hess, 1992; Osmond et coll., 1993;
Hart, 1993; Hart et coll., 1993). Par exemple, les personnes
atteintes de syphilis (Rosemblum, Hadler, Castro, Lieb et
Jaffe, 1990; Rosemblum et coll., 1992; Osmond et coll., 1993;
Heng et coll., 1995) ou infectées par le VIH (Kingsley
et coll., 1990; Rosemblum et coll., 1992) présentent
un risque plus élevé d'infection à VHB.
Inversement, des tests sérologiques témoignant
d'une infection à VHB passée ou actuelle peuvent être
une indication d'autres MTS, en particulier l'infection à VIH
(Hart, 1993; Ter Meulen et coll., 1989).
|
Nombre d'années d'activité sexuelle
Le nombre d'années d'activité sexuelle a été associé à un
accroissement du risque d'infection à VHB aussi bien
chez les hétérosexuels (Baddour, Bucak, Somes
et Hudson, 1988), y compris chez les femmes prostituées
(Frosner et coll., 1975), que chez les hommes homosexuels (Szmuness
et coll., 1975; Schreeder et coll., 1982). Au Canada, Romanowski
et Campbell (1994) ont constaté que l'on pouvait déceler
des marqueurs d'infection à VHB deux à trois
fois plus souvent chez les hommes et chez les femmes hétérosexuels
actifs sexuellement depuis plus de 7 ans, que chez les
sujets actifs sexuellement depuis moins de 8 ans (la différence
n'était toutefois pas significative sur le plan statistique).
|
Nombre de partenaires sexuels
Aussi bien chez les hétérosexuels que chez
les homosexuels, les taux d'infection à VHB augmentent
parallèlement au nombre de partenaires sexuels récents
et au cours de la vie (Schreeder et coll., 1982; Alter et
coll., 1986; 1989; Rosenblum et coll., 1990; Osmond et coll.,
1993; Romanowski et Campbell, 1994; Heng et coll., 1995;
Siegel, Alter et Morse, 1995). Une étude canadienne
(Romanowski et Campbell, 1994) a révélé que,
chez les femmes, celles qui ont eu plus de 10 partenaires
au cours de leur vie étaient 1,9 fois plus exposées à l'infection à VHB
que les femmes ayant eu moins de 11 partenaires (la
différence n'était toutefois pas significative
sur le plan statistique).
|
Hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres
hommes
Les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres
hommes sont plus exposés à l'infection à VHB
(Lim et coll., 1977; Dietzman, Harnisch, Ray, Alexander et
Holmes, 1977; Tedder et coll., 1980; Mels et coll., 1988;
Hart, 1993). Selon deux études canadiennes portant
notamment sur des hommes homosexuels et bisexuels fréquentant
des cliniques de MTS, les taux de prévalence d'infection à VHB
passée ou actuelle étaient de 18 et 39 %
respectivement, ce qui représente un taux 3,6 et 4,2
fois supérieur à celui de la prévalence
de cette infection chez les hommes hétérosexuels
fréquentant les cliniques (Romanowski et Larke, 1983;
Yuan et Robinson, 1994).
|
Sérologie positive pour l'Ag HBe du cas
source
Perrillo et coll. (1979) ont constaté que le taux d'infection
chez les conjoint(e)s et les partenaires sexuel(le)s des porteurs
positifs pour l'Ag HBe était trois fois plus élevé que
chez les contacts équivalents de porteurs négatifs
pour l'AG HBe.
|
Références
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mise à jour : le 26 novembre 1997 |