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Conseil consultatif national sur le troisième âge, 1980-2005

Expression

Médecines douces et aîné-e-s: accent sur la collaboration


TABLE DES MATIÈRES

 Éditorial des membres  Acupuncture et médecine chinoise
 Les médecines du corps et de l'âme  Médecine autochtone
 Toute une panoplie  Médecines ésothériques
 Pourquoi cet engouement?  L'espoir d'une médecine harmonisée
 Oui, mais...  NOTES
 Thérapeutiques en bref  CONSEILS PRATIQUES
 Massage et toucher thérapeutique  DES FAITS ET DES CHIFFRES
 Chiropratique  POUR EN CONNAÎTRE PLUS LONG...
 Homéopathie  IN MEMORIAM


Éditorial des membres

Pas une semaine ne se passe sans qu'on entende parler de médecines alternatives.  Cet engouement de la population touche aussi les aîné-e-s.  Pour bien des gens, les médecines alternatives ne sont d'ailleurs pas si 'alternatives' que cela.  Qu'on pense, entre autres, à plusieurs Autochtones et aux aîné-e-s d'origine asiatique ou du Moyen-Orient pour qui la médecine traditionnelle n'est pas la médecine occidentale.photo

La majorité des médecines qu'on appelle aujourd'hui alternatives, douces ou parallèles remontent à la nuit des temps.  Hérodieus, l'un des maîtres d'Hippocrate, avait recours au massage au Ve siècle avant Jésus-Christ pour prolonger la vie de ses patients âgés.  {Il eut tellement de succès que Platon lui reprocha de prolonger indûment l'existence de ces vieillards.  En dépit de ces reproches, il se fit lui-même masser régulièrement jusqu'à sa mort, à l'âge de cent quatre ans.}1

Depuis deux siècles, la médecine scientifique a éclipsé du monde occidental la connaissance ancestrale de la guérison par le toucher, les plantes et autres moyens.  Le succès de grandes découvertes comme l'innoculation, la pasteurisation, les antibiotiques et la production par synthèse chimique de remèdes puissants, ainsi que l'influence croissante des médecins expliquent cet état des choses.  Somme toute, deux types de médecine se côtoient et s'entrechoquent, pour le plus grand bien ou le plus grand tort des malades.

La médecine scientifique est d'usage courant.  Qu'en est-il des médecines dites alternatives?  Quelles en sont les techniques?  Peuvent-elles servir les aîné-e-s?  Il semble pour le moment que peu d'aîné-e-s y aient recours, mais les aîné-e-s de demain - les gens de 50 à 64 ans - s'en servent déjà en grand nombre. Depuis sa création, le Conseil consultatif national sur le troisième (CCNTA) invite les aîné-e-s à bien s'informer sur les soins et traitements de santé afin de prendre des décisions éclairées. Cette invitation demeure, qu'il s'agisse de soins traditionnels ou alternatifs.

Dans la même optique, le CCNTA a toujours encouragé les professionnels de la santé à être sensibles aux besoins particuliers des aîné-e-s, car les stéréotypes agistes peuvent les amener à fausser leurs jugements cliniques.  La portée de cet effort de sensibilisation vise aussi les thérapeutes des médecines douces.

photo de Peter Fraser

Peter Fraser,
Membre du CCNTA,
Territoires du Nord-Ouest

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LES MÉDECINES DU CORPS ET DE L'ÂME

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Toute une panoplie

Vous avez peut-être recours à la chiropratique, à l'homéopathie, à l'acupuncture et au massage.  D'autres pratiques comme la médecine ayurvédique, le shamanisme, le toucher thérapeutique et le Reiki vous semblent peut-être plus exotiques.  Vous ignorez peut-être le nom des individus qui ont développé une méthode ou une école d'apprentissage au mieux-être comme la Méthode Feldenkreis, le Trager et la Barbara Brennan Healing Science.  Ce n'est pas surprenant:  un glossaire consulté sur Internet a répertorié 128 pratiques 'alternatives'.

Parmi ces pratiques, les unes traitent surtout le corps comme le massage et la chiropratique.  D'autres ont une approche plus globale.  Elles partent du principe que les problèmes physiques découlent souvent de modes de vie, de comportements et de systèmes de valeurs mal appropriés à l'individu.  Selon Marie-Isabelle Dumazeaud, docteure en médecine et acupunctrice, le rôle du soignant devrait être d'aider le soigné, tâche difficile, à comprendre le sens de la maladie, à comprendre que si elle s'est déclarée, ce n'est pas par 'hasard'. {Elle résulte d'une mésentente entre les différents niveaux de l'être.  Pour se guérir, il faut savoir ce qui est bon pour soi.}2

La zone d'intérêt des différentes pratiques varie également beaucoup. Certaines thérapeutiques sont plus répandues chez des ethnies données comme le shamanisme chez les Autochtones d'Amérique, l'acupuncture et le Qi-Jong chez les Chinois et la médecine ayurvédique chez les Indiens et les Pakistanais.  Toutefois, la popularité des diverses techniques dépasse de plus en plus les limites de ces communautés.

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Pourquoi cet engouement?

L'engouement pour les médecines douces s'explique de plusieurs façons. Selon le Rapport du Groupe de travail sur les médecines dites douces, publié par la Corporation professionnelle des médecins du Québec en 1989, {L'interventionnisme de la médecine scientifique moderne et le grand usage qu'on fait de la technologie et de la pharmacothérapie, s'ils ont des résultats spectaculaires, provoquent parfois des effets indésirables.  À ceci s'ajoutent des changements dans la relation qui s'établit entre le patient et son médecin, notamment l'absence trop fréquente de dialogue, d'écoute et d'empathie, laissant ainsi beaucoup d'attentes insatisfaites.}

On reproche en effet souvent au secteur médical et hospitalier le côté déshumanisant de son unique préoccupation pour le physiologique et le biologique.  On soigne un coeur, un estomac, une jambe et non la personne dans son ensemble.  Idéologiquement, l'approche  holistique des médecines alternatives veut justement tenir compte des valeurs, des attitudes, des comportements, des émotions, voire la vie spirituelle des gens, et s'en servir comme leviers favorisant la guérison.

Pour une catégorie de gens, le recours aux médecines douces relève d'un choix en matière de santé.  Ils ont adopté un mode de vie près de la nature et, politiquement, choisissent de faire le moins possible appel au système de santé formel.

Pour d'autres encore, c'est une question de ne pas avoir d'autre choix. Atteint d'un cancer du poumon et du cerveau, Franklin Dantremont avait épuisé les ressources de la médecine scientifique.  Il a raconté l'expérience qu'il a vécue dans une clinique à Chester, Nouvelle-Écosse, le Medical Wellness Centre.  La première chose que le thérapeute m'a dite, raconte-t-il, c'est qu'il ne pouvait guérir mon cancer, mais qu'il m'aiderait à renforcer mon système immunitaire.  En premier, il a appuyé mes convictions spirituelles.  Sans cela, je n'aurais pas pu appaiser et calmer mon corps, condition préalable pour pouvoir faire le reste (amélioration physique).3

L'immigration fait aussi croître l'intérêt pour les pratiques venues d'ailleurs.  Les immigrants apportent avec eux leurs valeurs, leurs façons de percevoir la santé et la maladie, des connaissances nouvelles et des besoins. Exprimés ou non, ces besoins influencent éventuellement la façon dont les services de santé officiels y répondent.  Ce frottement des ethnies ouvre de nouveaux horizons aux professionnels de la santé qui consentent parfois à s'informer davantage sur ces pratiques.  Parmi eux, quelques-uns ont appris à les maîtriser et les ont intégrées à leur façon de faire.

Enfin, le facteur coût est parfois significatif.  À Cuba, par exemple, Fidel Castro a ordonné aux ministères de la santé publique et de l'agriculture d'implanter la pratique des médecines alternatives et la culture des plantes médicinales.  Ne pouvant plus importer de médicaments à cause de la chute de l'économie du pays, les médecins, dentistes et vétérinaires doivent maintenant apprendre à traiter avec les plantes.  Le gouvernement a même établi un programme dont le but est de collectionner les remèdes qu'utilisent les aîné-e-s en milieu rural.4  Bien sûr, le Canada n'en est pas là.  Mais au niveau individuel, il peut s'avérer moins cher d'utiliser certaines plantes qu'un médicament.

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Oui, mais...

Pour une grande partie de la population et du milieu médical, il est toutefois difficile de faire confiance à ce qui n'est pas prouvé scientifiquement ou à des praticiens dont la formation n'est pas reconnue officiellement.  Par ailleurs, les pratiques alternatives sont rarement réglementées et aucun corps gouvernemental ou professionnel n'est responsable d'assurer la qualité de ces soins.  De plus, les charlatans et les incompétents existent là comme ailleurs, profitant des gens au moment où ils sont le plus vulnérables.

Signe des temps, les efforts pour évaluer les médecines douces par rapport à la manière scientifique occidentale se multiplient.  Le 21 octobre 1996, un hôpital de Vancouver, en Colombie-Britannique, inaugurait l'Institut Tzu Chi, projet d'intégration de la médecine occidentale aux thérapies traditionnelles asiatiques.  Selon Murray Martin, président de l'hôpital, le projet innove de deux façons:  il offre de l'espace aux praticiens traditionnels au sein d'un important hôpital occidental; et, par le biais d'une recherche scientifique rigoureuse, il permettra de vérifier ou réfuter la valeur de ces pratiques.5  Les membres du personnel ont d'ailleurs convenu que l'objectif ultime de l'Institut serait d'établir des normes pour les thérapies alternatives.

De son côté, Santé Canada a subventionné deux projets d'intérêt dans le cadre du Programme de recherche sur l'autonomie des aîné-e-s.  Le premier, mis sur pied par Muriel Montbriand, à Saskatoon, porte sur La perception des aînés et des professionnels face à la communication sur les médicaments: médicaments d'ordonnance et les thérapies alternatives.  Le deuxième projet, dirigé par Erin Tjam, consiste en une enquête sur la distribution de médicaments chinois par des détaillants canadiens.  Madame Tjam étudie l'usage des médicaments chinois et occidentaux chez les Canadiens âgés d'origine chinoise dans la région de Waterloo, en Ontario.  Grâce aux renseignements acquis, les deux chercheuses comptent élaborer des programmes éducatifs sur le sujet.  Les résultats des études devraient être connus en 1998-1999.

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Thérapeutiques en bref

L'élément commun pour l'ensemble des médecines douces, c'est que l'équilibre parfait pour le corps, l'état de moindre effort, c'est la santé.  Selon le Dr Andrew Weil, auteur de Spontaneous Healing, quand le corps n'est plus en équilibre, il veut le retrouver.6  Voici en bref quelques approches susceptibles de contribuer au maintien ou au retour de l'équilibre.

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Massage et toucher thérapeutique

Le massage n'offre pas de traitement pour des maladies spécifiques. Cependant, les {massages servent à détendre l'esprit et le corps et à effacer les préoccupations et les tensions musculaires de la vie quotidienne.  Sur le plan physique, cette thérapeutique vise à améliorer la circulation, le tonus musculaire et le système nerveux, et aussi, à aider l'organisme à éliminer les déchets.}7  Il existe plusieurs techniques de massage:  suédois, shiatsu, californien et elles sont adaptées à l'âge des clients et à leur condition physique.  Les massages sont cependant déconseillés chez les personnes qui ont de la fièvre ou des varices ou sont atteintes de phlébites.

Le toucher thérapeutique, popularisé par Dolores Krieger, professeure en nursing, est plutôt un massage du champ énergétique humain, appelé 'aura'. Cette pratique veut qu'il existe une énergie universelle qui soutient toute vie. Quand on est en santé, le flux d'énergie est doux et équilibré.  Si on est malade, blessé physiquement ou émotivement, le flux est bloqué.  En bougeant les mains dans le champ énergétique du patient, le thérapeute peut ressentir le blocage (...) et restaurer la vitalité là où elle est réduite.8  Cette technique sert entre autres à réduire l'enflure de foulures, à calmer une victime d'accident automobile et à appaiser le stress, qu'il s'agisse d'un nouveau-né ou d'un mourant.  Aux États-Unis, plus de 200 hôpitaux ont des infirmières formées à cette pratique et le Canada emboîte le pas, principalement en Nouvelle-Écosse.

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Chiropratique

La chiropratique est un traitement de la douleur par des manipulations des articulations, pour améliorer la circulation et corriger les défauts mécaniques de la colonne vertébrale.  {Le déplacement de toute partie du squelette est susceptible de provoquer une pression sur des nerfs et d'augmenter, ou d'amoindrir, leurs capacités de transmission, créant un dysfonctionnement pouvant donner lieu à la maladie.}9  C'est à partir de ce constat et, dit-on, après avoir redonné l'ouïe à son concierge sourd depuis 17 années, que Daniel D. Palmer créait la première école de chiropratique en Nouvelle-Angleterre.  Cette technique pratiquée avec les mains n'a recours ni aux médicaments, ni à la chirurgie.

{Plus de 90 % des patients d'un chiropraticien souffrent de troubles musculo-squelettiques tels que les douleurs dorsales, les douleurs cervicales.}10  Selon l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1994, les soins chiropratiques sont les soins de santé non traditionnels les plus courants.   En effet, 15 % des répondants ont déclaré avoir eu recours à l'une ou l'autre forme de médecine douce l'année précédente.  Parmi eux, 11 % ont fait appel à la chiropratique.11

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Homéopathie

En 1810, le médecin allemand Samuel Hahnemann proposait une méthode mettant {l'accent sur le caractère unique de chaque individu et soutient que sa constitution détermine les maladies auxquelles il est davantage exposé et les symptômes susceptibles de se manifester.}12  Il avait redécouvert un principe énoncé par Hippocrate au Ve siècle selon lequel 'le même guérit le même'.  Il en a conclu que les symptômes sont le moyen de défense de l'organisme et que des substances capables de reproduire les symptômes d'une maladie donnée pourraient être utilisées pour provoquer sa guérison.

L'homéopathie est utilisée pour traiter entre autres les allergies, la fièvre des foins, les infections respiratoires, certaines formes de rhumatisme et de maladies du système digestif et les migraines.  Les médicaments homéopathiques sont constitués de fortes dilutions de substances toxiques naturelles qu'on trouve dans les plantes, les animaux et les minéraux.  On dit que plus la substance est diluée, plus elle est efficace.  Selon Rhonda Beauregard, homéopathe montréalaise, il est important de demander à l'aîné qui vient en consultation s'il prend des médicaments.  On évite ainsi de prescrire des produits homéopathiques susceptibles de provoquer des interactions négatives.  La question est également utile pour déterminer le niveau de dilution du produit si un remède s'avère nécessaire.

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Acupuncture et médecine chinoise

Selon la médecine chinoise, l'interaction de six facteurs externes (le vent, le froid, la chaleur, l'humidité, la sécheresse et le feu interne) avec les sept émotions (joie, colère, anxiété, réflexion, chagrin, peur et surprise) est susceptible de causer la maladie.  Cette théorie, couplée à la théorie des 'phénomènes latents' comme la prédominence du yin ou du yang, sont utilisés pour analyser la constitution du patient et sa maladie, et pour établir un diagnostic sur la nature exacte de sa perte d'équilibre au niveau physique et psychologique.13

La plus connue des médecines chinoises, l'acupuncture, date de 5 000 ans.  Selon la qualité des pouls (il y en a trois), l'acupuncteur détermine si le Yin (énergie féminine) ou le Yang (énergie masculine) est déplacée.  Si les pouls sont trop puissants, forts ou pleins, il y a trop de Chi, flux d'énergie vitale, dans un organe ou un autre.  Le thérapeute utilisera alors des aiguilles pour diriger le Chi là où il doit être.  Le Chi voyage le long de 12 méridiens reliés aux poumons, au coeur, au colon, au foie, à la rate et à d'autres organes.  Quand les aiguilles sont plantées dans les méridiens, elles contribuent à ré-équilibrer l'énergie dans le corps et les méridiens.14  Cette technique sert entre autres à combattre l'arthrite, les infections, les allergies, l'insomnie, la tension physique et mentale et la dépendance aux drogues.

Il existe d'autres médecines chinoises.  Le Qi-Jong, par exemple, est un système d'exercices conçus pour stimuler et équilibrer le Chi le long des méridiens d'acupression.  On l'utilise pour réduire le stress, améliorer la circulation sanguine et les fonctions immunitaires.  Le tai-chi et l'aikido, arts martiaux bien connus, sont utilisés pour favoriser la bonne forme physique et la relaxation, ainsi que promouvoir le développement spirituel et mental.

Les Chinois comptent aussi sur une pharmacologie très vaste à base de plantes, d'animaux et de minéraux prescrits sous forme de tisanes.  Les médicaments sont prescrits sous forme de cataplasmes, de poudre, d'huiles et d'alcools.

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Médecine autochtone

La médecine autochtone traditionnelle opère aussi de façon holistique. Aujourd'hui, plusieurs Autochtones constatent que leur vision de la santé rejoint celle de l'Organisation mondiale de la Santé, soit que la santé individuelle dépend non seulement des ressources de la personne, mais aussi de son interaction au sein des systèmes sociaux, économiques et culturels.

Deux niveaux d'intervention semblent nécessaires en cas de maladie: l'intervention individuelle et l'intervention auprès de son entourage.  Selon Bertha Blondin, guérisseuse de la Nation Dene, l'individu doit assumer sa part de responsabilité pour guérir.  On s'en remet trop aux autres, dit-elle - et de façon déconnectée - pour prendre soin de nos états d'esprit, de nos émotions, de notre spiritualité et de notre condition physique.  D'après elle, il faut plutôt unir ces quatre aspects.15  Par ailleurs, Sylvie Basile et le chef Jean-Charles Piétacho, de la Collectivité de Première nation de Mingan, mettent en lumière l'importance de phénomènes qui dépassent le champ d'action de l'individu: {Notre processus de guérison est basé sur nos valeurs traditionnelles et spirituelles de respect, de fierté, de dignité, de partage, d'hospitalité et d'entraide.}16  Peter Fraser, membre du CCNTA, ajoute qu'une personne qui n'a jamais été malade ne sera jamais choisie pour devenir guérisseuse.

Comme les Anciens (on les appelle aussi Vieux, Sages, Grand-mères et Grands-pères) incarnent les traditions et les cultures autochtones, ils ont un rôle social important et très visible en matière de guérison.  {Grâce aux dons du Créateur et aux années qu'ils ont passé sur cette terre, ils ont acquis les connaissances et l'expérience nécessaires pour vivre et prospérer dans le monde physique.}17  Ils sont aussi les dépositaires du savoir spirituel.  Ils connaissent les pouvoirs bénéfiques du toucher, des plantes (p. ex., le foin d'odeur), des animaux (p. ex., le castor), des minéraux (p. ex., la stéatite), des symboles propres à leur culture (p. ex., la roue-médecine), des Cercles de guérison, de la loge à sudation, des Esprits et de l'interprétation des rêves. L'un des moyens de partager leur savoir est le Kumik, lieu de rencontre des aîné-e-s, dont le fonctionnement est semblable aux groupes d'entraide.18

La Commission royale sur les peuples autochtones reconnaît l'importance du rôle de la médecine traditionnelle autochtone au sein des populations autochtones.  Dans son rapport final rendu public en novembre 1996, la Commission recommande que {les gouvernements Canadiens, les responsables de la santé et les guérisseurs traditionnels collaborent pour protéger et élargir les pratiques traditionnelles de guérison et envisager leur application aux problèmes contemporains des Autochtones et les domaines de la santé et de la guérison.}19

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Médecines ésothériques
Certaines méthodes millénaires ont été adaptées à l'occidentale, qu'on pense à celles utilisées par le Reiki, par le Pathwork et par la Barbara Brennan School of Healing.  Ces trois méthodes utilisent la capacité innée qu'ont les mains de guérir.

Pour Barbara Brennan, physicienne, guérisseuse et professeure, {la maladie résulte d'un déséquilibre.  Et ce déséquilibre provient du fait que vous avez oublié qui vous êtes.  Cet oubli a entraîné des pensées, des actes, conduisant à un mode de vie malsain, et éventuellement à la maladie}20  Elle croit aussi que pour arriver à la connaissance de soi, il faut aller voir à l'intérieur des couches de l'aura.

C'est dans ces couches (qui sont plus grandes que le corps, mais en font partie) que sont logées les émotions réprimées et les attitudes négatives qui sont responsables des blocages d'énergie.  Puisque l'énergie ne circule plus de façon équilibrée jusqu'au corps physique, aux organes et aux autres structures comme le système sanguin, ceux-ci s'en trouvent affectés.

Pour 'réparer' l'aura, on fera une 'chélation', technique où l'énergie des mains du guérisseur interagit avec celle du client et permet de libérer les blocages pour ré-équilibrer le métabolisme de l'individu.  (Il ne faut pas confondre la chélation avec une autre technique du même nom qui consiste à donner une série d'injections intraveineuses d'EDTA, acide aminé destiné à désintoxiquer un patient souffrant d'artéro-sclérose.)  Le rôle des thérapeutes est d'identifier les blocages d'énergie et d'aider leurs clients à reconnaître leurs systèmes de valeurs nuisibles, à en prendre conscience et à ressentir les émotions qui avaient été réprimées et même oubliées.  Madame Brennan croit qu'une fois libérées, ces émotions font place à l'énergie de guérison qu'apportent l'amour de soi, l'amour des autres et l'amour spirituel.  Selon elle, cette interaction est également bénéfique à la personne qui donne la chélation.

Bien que cette approche ne vise pas spécifiquement à guérir la maladie physique, il arrive souvent - un peu comme un bénéfice marginal - que la maladie s'estompe ou disparaisse.  Des clients de tous les âges, atteints de problèmes divers - cancer, kyste ovarien, scoliose, infections, diabète et alcoolisme - se sont dits transformés.

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L'espoir d'une médecine harmonisée

Les exemples de collaborations efficaces entre la médecine orthodoxe et alternatives existent.  C'est le cas de Margaret Nazer, du Boston Veterans Administration Hospital, qui traite les personnes victimes d'accidents cérébro-vasculaires et de traumatismes crâniens.  Elle combine ses connaissances médicales occidentales et sa formation d'acupunctrice, et elle est en mesure d'identifier à la lecture de tomographies (CTscans), les patients qui répondront bien à l'acupuncture, c'est-à-dire ceux qui verront une réduction de leurs symptomes.21

Des intervenants de tous les milieux rêvent du jour où les médecines seront regroupées en une seule.  Cette médecine unifiée offrirait aux gens les connaissances nécessaires pour conserver leur santé, se remettre sur pieds lorsqu'ils sont malades ou améliorer la qualité de leur vie durant la période de leur cheminement vers la mort.

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Conseils pratiques

  • Renseignez-vous auprès de vos amis, de votre famille.  Il existe quantité de publications sur le sujet des médecines douces, votre bibliothèque municipale en a probablement plusieurs.  Les magasins d'aliments naturels connaissent aussi souvent les ressources de votre localité.
  • Posez des questions.  Si votre praticien en médecines douces vous recommande une procédure non usuelle, soupesez cette recommandation.  Pourquoi est-ce recommandé?  Y a-t-il des contre-indications, des effets secondaires?  Quels résultats pouvez-vous espérer?
  • Demandez-vous si vous faites confiance au praticien ou à la praticienne. La confiance est importante.  Sentez-vous que cette personne est à l'écoute de vos besoins?  Comprend-elle vos priorités?  Est-elle en mesure d'atténuer vos inquiétudes?
  • La démarche alternative exige souvent une grande participation de la part du patient.  Demandez-vous si vous êtes prêt à vous engager dans ce genre de démarche qui peut exiger des changements de mode de vie significatifs.
    Méfiez-vous de ceux et celles qui vous promettent la panacée universelle. Il y a des modes là comme ailleurs.  Informez-vous du type de formation et de l'expérience de votre praticien ou praticienne.
  • Comme pour tout autre service, ré-évaluez votre engagement envers  la thérapie choisie si vous n'en tirez pas de bénéfices.

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Des faits et des chiffres

En 1994, environ 12 % des Canadiens et Canadiennes ont consulté à la fois un médecin et un praticien de la médecine douce.  Seulement 2 % des adultes ont recouru exclusivement à la médecine douce, les femmes l'utilisant davantage (16 %) que les hommes (13 %).

Millar, W. et M.P. Beaudet.  Données sur la santé tirées de l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1994.  Tendances sociales canadiennes, Printemps 1996, p. 30.

Plusieurs études ont montré que ce sont les gens les plus instruits et ayant des revenus plus élevés qui utilisent davantage les médecines douces. Kelner, M., B. Wellman et B. Wigdor.  The Use of Medical and Alternative Care by Older Adults. Recherche menée à l'Institute for Human Development, Life Course and Aging, Université de Toronto.

Une étude réalisée sur l'usage de la médecine, formelle et alternative, que font certains Torontois et Torontoises âgées de 55+ ans indique que seulement 42 des 240 répondants ont consulté des praticiens des médecines alternatives. L'auteure a constaté que les patients utilisant cette approche sont plus susceptibles de prendre une part active à leur soins de santé. Kelner, M., op. cit.

Une équipe de recherche en gérontologie à Vancouver s'est intéressée aux techniques d'auto-santé chez 904 adultes de 50+ ans.  Les techniques les plus pratiquées sont l'exercice (70 %), les changements alimentaires (50 %), la réduction du stress (50 %), le contrôle du poids (50 %), la méditation et la prière (45 %) et l'arrêt de fumer (25 %).  Le recours aux groupes d'entraide (10 %) et aux médecines alternatives, incluant les remèdes à base de plantes, l'acupuncture et le massage (15 %) sont les moins utilisées. Mitchell, B.  Preliminary Results from the First Wave.  North Shore Self Care Study Newsletter, août 1996, p. 3, publié par le Gerontology Research Centre de l'Université Simon Fraser, Colombie-Britannique.

Les Américains dépensent $13,7 milliards chaque année en thérapies de toutes sortes.
Langone, J.  The Frontiers of Medicine.  TIME, Special Issue, Octobre 1996.

Selon une enquête américaine, 91.5 % des gens ont dit que leurs symptômes avaient disparu ou diminué après un traitement d'acupuncture; 84 % ont dit qu'ils consultaient moins leur médecin; 79 % ont dit qu'ils utilisaient moins de médicaments sur ordonnance et 70 % ont dit qu'ils ont pû éviter une chirurgie qui leur avait été recommandée.
Cassidy, M.C.  Patients' Own Words.  Enquête effectuée par la Traditional Acupuncture Institute auprès de 575 personnes, 1991.  Article paru sur l'Internet.

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POUR EN CONNAÎTRE PLUS LONG...

Siegel, B.  L'amour, la médecine et les miracles.  Paris:  J'ai lu, Collection New Age (2908), 1989.
Boisvert, M.  La santé, c'est votre affaire - Le guide de l'homéopathie. Montréal:  Édimag Inc., 1995.
La Maison Poundmaker - La Voie de la guérison.  Directrice:  Obomsawin, A.   Vidéo produit par l'Office national du film (29 minutes), 1987.
Healing Spirit.  A journey within, to a place where spirit and matter touch. Directeur:  Schuurman, H.  Vidéo produit par l'Office national du film (57 minutes), 1993.
The Spririt Within.  Directeurs: Campbell, W et G. Cardinal.  Vidéo produit par l'Office national du film (51 minutes), 1990.
Janiger, O. et P. Goldberg.  A Different Kind of Healing.  New York:  A Jeremy P. Tarcher/Putnam Book, 1993.
Therapeutic Touch:  A Video Home Study Course for Family Caregivers.  Vidéo de Janet Quinn,  disponible au coût de 29.95 $ US, auprès de la National League for Nursing, 350 Hudson St., New York, NY 10014.  On peut le commander en composant le 1-800-669-9656, poste 138.

Notes

1,2 Dumazeaud, M.-I. et al.  Pour soigner autrement.  L'infirmière et les médecines différentes. Paris:  Éditions Lamarre, 1990, p. 104, 259.
3 The Nature of Things-Teaching new doctors new tricks, émission animée par David Suzuki, diffusée à la CBC le 7 novembre 1996.
4 Walker, G.  Saved By Disaster, Cuba Goes Holistic.  Natural Health, juillet-août 1996, p. 90.
5 Crary, D.  Venture into ancient healing gives some doctors a headache.  The Ottawa Citizen, lundi, le 21 octobre 1996, p. A4.
6 Lemley, B.  My Dinner with Andy.  New Age Journal, novembre-décembre 1995, p. 64.
7 Guide familial des médecines alternatives.  Sélection du Reader's Digest  (Canada) Limitée (éd). 1ère édition canadienne, 1993, p. 224.
8 Arnold, J.  The Healing Power of Touch.  New Woman, juillet 1996, p. 82.
9,10 Guide familial des médecines alternatives, op. cit., p. 90.
11 Millar, W. et M.P. Beaudet.  Données sur la santé tirées de l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1994.  Tendances sociales canadiennes, printemps 1996, p. 30.
12 Guide familial des médecines alternatives, op. cit., p. 186.
13 Chinese Medicine.  Article sur l'Internet.
14 Braun, P.  Acupuncture.  Article paru dans la Dr. Bower's Complementary Medicine Home Page, sur l'Internet.
15 Cronin-Schafflit, V.  Interview with Bertha Blondin May 1, 1995.  Thèse de maîtrise non publiée.
16,17 Commission royale sur les peuples autochtones.  À l'aubre d'un rapprochement.   Ottawa: Approvisionnemnents et Services Canada, 1996, p. 103, 60.
18 Pour en savoir plus sur le Kumik, communiquez avec Louise McGregor au ministère des Affaires indiennes et du Nord, 10, rue Wellington, Pièce 102, Hull, QC K1A 0H4,  tél.: (819) 953-2913; téléc.:  (819) 994-7171.
19 Canada.  Principales constatations et recommandations du rapport final de la Commission royale sur les peuples autochtones.  Document contenu dans la pochette de presse distribuée lors de la diffusion du Rapport final.  Recommandation 3.3.21, p. 64.
20 Brennan, B.A.  Le pouvoir bénéfique des mains.  Paris:  Tchou, 1993, p. 217.
21 The Nature of Things, op. cit.


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    IN MEMORIAM    

Le Conseil consultatif national sur le troisième âge a le regret de vous faire part du décès de Mary Davis, membre fondatrice du Conseil, à Edmonton, le 30 décembre 1996.  On se souviendra d'elle pour son grand engagement envers la gérontologie et l'amélioration de la condition des aîné-e-s.




Expression sur les pensions en livre parlant Cassette

Le CCNTA a le plaisir d'informer ses lecteurs et lectrices que le Volume 10, no 3 d'Expression intitulé Le système de revenu de retraite du Canada: mythes et réalités est maintenant disponible sur audio-cassette.  On peut emprunter ces cassettes (enregistrées par l'Institut national canadien pour les aveugles) auprès du Conseil par téléphone au (613) 952-7605 ou par télécopieur au (613) 957-7627.

Expression est publié quatre fois l'an par le Conseil consultatif national sur le troisième âge,
Ottawa (Ontario) K1A 1B4, tél.:  (613) 957-1968,
téléc.:  (613) 957-9938.

Le bulletin est également disponible sur Internet:
E-mail:  info@naca-ccnta.ca

Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du CCNTA.
ISSN:  0822-8213.
VOLUME 11
NUMÉRO 2
HIVER 1996-1997
PHOTO:  Canapress Photo Services

   
   
Mise à jour : 2005-02-14 10:52
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