Gouvernement du CanadaSanté Canada/Health Canada
   
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m  
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada
   
    Agence de santé publique du Canada
Relevé des maladies transmissibles au Canada

[Table des matières]

 

Volume : 26S2 - mars 2000

2000 Recommandations canadiennes pour la prévention et le traitement du paludisme (malaria) chez les voyageurs internationaux
préparé par le
COMITÉ CONSULTATIF DE LA MÉDECINE TROPICALE ET DE LA MÉDECINE DES VOYAGES (CCMTMV)


ANNEXE IV Idées fausses à propos du paludisme et de la méfloquine

1.

Mythe :

Le paludisme n'est pas une infection grave chez les gens en santé.

 

Réalité :

Le paludisme est une importante cause de décès partout au monde et la principale maladie infectieuse potentiellement fatale à laquelle les voyageurs canadiens sont exposés lorsqu'ils voyagent dans certaines régions du monde. Au cours des dernières années, on a observé chez les voyageurs canadiens une augmentation spectaculaire des cas de paludisme, qui se sont soldés par plusieurs décès.

2.

Mythe :

Tous les gens qui se rendent dans des pays en développement doivent suivre une prophylaxie antipaludéenne.

 

Réalité :

Pour un grand nombre de destinations dans le tiers monde, le risque de paludisme est soit inexistant ou tellement faible qu'une prophylaxie n'est pas nécessaire. En outre, même s'ils se rendent dans des pays où il existe un risque connu de paludisme, certains voyageurs n'auront pas besoin de prophylaxie antipaludéenne parce que la maladie ne se transmet que dans certaines régions du pays (habituellement des régions rurales) et, dans certains cas, n'est que saisonnière. Par exemple, la plupart des gens qui ne voyagent que dans des centres urbains ou qui resteront dans des endroits de villégiature en Amérique centrale et en Amérique du Sud ou en Asie du Sud-Est n'ont pas besoin de suivre une prophylaxie antipaludéenne. Toutefois, TOUS les voyageurs (adultes et enfants) qui se rendent dans des régions où il existe un risque, même faible, de paludisme doivent recourir à des mesures de protection individuelle, comme l'utilisation d'insectifuges et de moustiquaires de lits imprégnées d'insecticide, pour éviter les piqûres de moustiques.

3.

Mythe :

On ne doit pas administrer de prophylaxie antipaludéenne aux femmes enceintes, aux bébés et aux enfants.

 

Réalité :

Au contraire, les femmes enceintes, les bébés et les jeunes enfants sont particulièrement à risque de paludisme grave; s'ils doivent se rendre dans des régions à risque élevé, ils doivent suivre une prophylaxie antipaludéenne. Plusieurs schémas prophylactiques efficaces sont reconnus comme étant sans danger pour ces groupes.

4.

Mythe :

La plupart des gens qui prennent de la méfloquine éprouvent de graves effets secondaires.

 

Réalité :

Pour les voyageurs qui se rendent dans des régions à haut risque, le risque de contracter le paludisme et de mourir est beaucoup plus élevé que le risque d'éprouver des effets secondaires sévères dus à la méfloquine. Plus de 11 millions de voyageurs ont utilisé de la méfloquine, et les réactions sévères (convulsions, psychose) à ce médicament sont rares (les taux signalés vont de 1 sur 10 000 à 1 sur 13 000). La grande majorité des utilisateurs de méfloquine (95 % à 99 %) ont soit aucun effet secondaire ou seulement des effets béninset temporaires. Il peut arriver qu'un voyageur ait une réaction neurospsychologique bénigne mais pénible (p. ex., anxiété, sautes d'humeur) à la méfloquine (1 sur 250 à 500 utilisateurs) et qu'ils doivent changer de médicament. Ces réactions sont presque toujours réversibles. Le décès par paludisme ne l'est pas.

5.

Mythe :

On peut se procurer au Canada ou à l'étranger des médicaments plus sûrs que la méfloquine.

 

Réalité :

Pour les régions à haut risque, la méfloquine est l'agent prophylactique le plus efficace. Les autres médicaments souvent offerts aux voyageurs qui vont en Afrique sont beaucoup moins efficaces (p. ex., la chloroquine, le proguanil [Paludrine®], l'amodiaquine, la pyriméthamine [Daraprim®], la pyriméthamine plus sulfadiazine [Fansidar®], la pyriméthamine plus dapsone [Maloprim®]) et ils sont souvent plus toxiques que la méfloquine. La doxycycline est un médicament de remplacement efficace mais elle peut avoir des effets secondaires gênants et elle doit être prise absolument tous les jours pour prévenir le paludisme.

6.

Mythe :

Si je suis une prophylaxie et que je contracte néanmoins le paludisme, il sera plus résistant au traitement.

 

Réalité :

La prise d'antipaludéens à titre prophylactique (y compris la méfloquine) ne favorise pas le développement de parasites pharmacorésistants. En fait, une bonne prophylaxie réduit plutôt la résistance en atténuant la charge de la maladie.

7.

Mythe :

Le traitement prophylactique ne peut être pris sans danger que pendant une période restreinte.

 

Réalité :

Il n'y a aucune restriction absolue sur la durée du traitement prophylactique antipaludéen, quel qu'il soit. Les effets secondaires marqués que peuvent causer les antipaludéens chez certaines personnes ne durent habituellement que quelques semaines. Bon nombre d'effets secondaires bénins s'atténueront avec le temps.

8.

Mythe :

Certains cas de paludisme ne peuvent être traités.

 

Réalité :

Presque tous les cas de paludisme peuvent être complètement guéris si la maladie est diagnostiquée rapidement et bien traitée. Toutefois, un retard, même léger, dans le diagnostic peut rendre le traitement plus difficile et compromettre ses chances de succès.

9.

Mythe :

Une fois que vous avez contracté le paludisme, vous êtes infecté pour la vie.

 

Réalité :

Un traitement et un suivi appropriés peuvent assurer une guérison complète du paludisme.

10.

Mythe :

Les personnes nées et élevées dans un pays impaludé sont immunes pour la vie.

 

Réalité :

Au fil du temps, les personnes élevées dans des pays où le paludisme est endémique finissent par mourir de cette maladie ou deviennent partiellement immunes à l'égard de ses manifestations les plus graves. Toutefois, cette immunité est de courte durée une fois que le sujet a quitté la région impaludée.

Bien qu'il soit important de se protéger contre les piqûres de moustiques (par des vêtements appropriés, des moustiquaires de fenêtres et de lits, des insectifuges), il est essentiel de prendre des antipaludéens à des fins prophylactiques pour s'assurer d'une protection optimale dans la plupart des endroits. Toute personne qui a voyagé dans une région impaludée et chez qui une fièvre apparaît par la suite doit de toute urgence consulter un médecin (même si la fièvre n'apparaît que bien des mois après le retour au Canada).

 

[Précédente] [Table des matières] [Prochaine]

Dernière mise à jour : 2002-11-08 début