1.
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Mythe :
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Le paludisme n'est pas une infection grave chez les gens en
santé.
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Réalité :
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Le paludisme est une importante cause de décès partout au monde
et la principale maladie infectieuse potentiellement fatale à laquelle
les voyageurs canadiens sont exposés lorsqu'ils voyagent dans certaines
régions du monde. Au cours des dernières années, on a observé chez
les voyageurs canadiens une augmentation spectaculaire des cas de
paludisme, qui se sont soldés par plusieurs décès.
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2.
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Mythe :
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Tous les gens qui se rendent dans des pays en développement
doivent suivre une prophylaxie antipaludéenne.
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Réalité :
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Pour un grand nombre de destinations dans le tiers monde, le risque
de paludisme est soit inexistant ou tellement faible qu'une prophylaxie
n'est pas nécessaire. En outre, même s'ils se rendent dans des pays
où il existe un risque connu de paludisme, certains voyageurs n'auront
pas besoin de prophylaxie antipaludéenne parce que la maladie ne
se transmet que dans certaines régions du pays (habituellement des
régions rurales) et, dans certains cas, n'est que saisonnière. Par
exemple, la plupart des gens qui ne voyagent que dans des centres
urbains ou qui resteront dans des endroits de villégiature en Amérique
centrale et en Amérique du Sud ou en Asie du Sud-Est n'ont pas besoin
de suivre une prophylaxie antipaludéenne. Toutefois, TOUS les voyageurs
(adultes et enfants) qui se rendent dans des régions où il existe
un risque, même faible, de paludisme doivent recourir à des mesures
de protection individuelle, comme l'utilisation d'insectifuges et
de moustiquaires de lits imprégnées d'insecticide, pour éviter les
piqûres de moustiques.
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3.
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Mythe :
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On ne doit pas administrer de prophylaxie antipaludéenne aux
femmes enceintes, aux bébés et aux enfants.
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Réalité :
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Au contraire, les femmes enceintes, les bébés et les jeunes enfants
sont particulièrement à risque de paludisme grave; s'ils doivent
se rendre dans des régions à risque élevé, ils doivent suivre une
prophylaxie antipaludéenne. Plusieurs schémas prophylactiques efficaces
sont reconnus comme étant sans danger pour ces groupes.
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4.
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Mythe :
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La plupart des gens qui prennent de la méfloquine éprouvent
de graves effets secondaires.
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Réalité :
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Pour les voyageurs qui se rendent dans des régions à haut risque,
le risque de contracter le paludisme et de mourir est beaucoup plus
élevé que le risque d'éprouver des effets secondaires sévères dus
à la méfloquine. Plus de 11 millions de voyageurs ont utilisé de
la méfloquine, et les réactions sévères (convulsions, psychose)
à ce médicament sont rares (les taux signalés vont de 1 sur 10 000
à 1 sur 13 000). La grande majorité des utilisateurs de méfloquine
(95 % à 99 %) ont soit aucun effet secondaire ou seulement des effets
béninset temporaires. Il peut arriver qu'un voyageur ait une réaction
neurospsychologique bénigne mais pénible (p. ex., anxiété, sautes
d'humeur) à la méfloquine (1 sur 250 à 500 utilisateurs) et qu'ils
doivent changer de médicament. Ces réactions sont presque toujours
réversibles. Le décès par paludisme ne l'est pas.
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5.
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Mythe :
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On peut se procurer au Canada ou à l'étranger des médicaments
plus sûrs que la méfloquine.
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Réalité :
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Pour les régions à haut risque, la méfloquine est l'agent prophylactique
le plus efficace. Les autres médicaments souvent offerts aux voyageurs
qui vont en Afrique sont beaucoup moins efficaces (p. ex., la chloroquine,
le proguanil [Paludrine®], l'amodiaquine, la pyriméthamine
[Daraprim®], la pyriméthamine plus sulfadiazine [Fansidar®],
la pyriméthamine plus dapsone [Maloprim®]) et ils sont
souvent plus toxiques que la méfloquine. La doxycycline est un médicament
de remplacement efficace mais elle peut avoir des effets secondaires
gênants et elle doit être prise absolument tous les jours pour prévenir
le paludisme.
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6.
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Mythe :
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Si je suis une prophylaxie et que je contracte néanmoins le
paludisme, il sera plus résistant au traitement.
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Réalité :
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La prise d'antipaludéens à titre prophylactique (y compris la méfloquine)
ne favorise pas le développement de parasites pharmacorésistants.
En fait, une bonne prophylaxie réduit plutôt la résistance en atténuant
la charge de la maladie.
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7.
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Mythe :
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Le traitement prophylactique ne peut être pris sans danger que
pendant une période restreinte.
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Réalité :
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Il n'y a aucune restriction absolue sur la durée du traitement
prophylactique antipaludéen, quel qu'il soit. Les effets secondaires
marqués que peuvent causer les antipaludéens chez certaines personnes
ne durent habituellement que quelques semaines. Bon nombre d'effets
secondaires bénins s'atténueront avec le temps.
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8.
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Mythe :
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Certains cas de paludisme ne peuvent être traités.
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Réalité :
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Presque tous les cas de paludisme peuvent être complètement guéris
si la maladie est diagnostiquée rapidement et bien traitée. Toutefois,
un retard, même léger, dans le diagnostic peut rendre le traitement
plus difficile et compromettre ses chances de succès.
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9.
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Mythe :
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Une fois que vous avez contracté le paludisme, vous êtes infecté
pour la vie.
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Réalité :
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Un traitement et un suivi appropriés peuvent assurer une guérison
complète du paludisme.
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10.
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Mythe :
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Les personnes nées et élevées dans un pays impaludé sont immunes
pour la vie.
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Réalité :
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Au fil du temps, les personnes élevées dans des pays où le paludisme
est endémique finissent par mourir de cette maladie ou deviennent
partiellement immunes à l'égard de ses manifestations les plus graves.
Toutefois, cette immunité est de courte durée une fois que le sujet
a quitté la région impaludée.
Bien qu'il soit important de se protéger contre les piqûres de
moustiques (par des vêtements appropriés, des moustiquaires de fenêtres
et de lits, des insectifuges), il est essentiel de prendre des antipaludéens
à des fins prophylactiques pour s'assurer d'une protection optimale
dans la plupart des endroits. Toute personne qui a voyagé dans une
région impaludée et chez qui une fièvre apparaît par la suite doit
de toute urgence consulter un médecin (même si la fièvre n'apparaît
que bien des mois après le retour au Canada).
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