Introduction
Les premières observations de livrées en Amérique du Nord remontent à 1646. Les
infestations ont lieu à tous les dix ans environ et peuvent parfois durer jusqu’à deux ans. Les chenilles détruisent rarement l’arbre infesté, mais elles commettent des dégâts graves, et, dans certains cas, peuvent défeuiller l’arbre presque entièrement.
Si les dégâts sont mineurs, l’arbre peut former de nouveaux bourgeons au cours de l’été,
mais, s’ils sont assez importants, il peut mettre jusqu’à deux ans à se rétablir.
Les trois espèces les plus communes au Canada sont la livrée d’Amérique, la livrée de l’Ouest et la livrée des forêts.
Description
La livrée des forêts s’attaque aux arbres feuillus dans
de nombreuses régions du Canada. Les infestations durent deux ans ou plus, et se produisent à intervalles variant de six à seize ans. Les moeurs de cette espèce ressemblent à celles de la livrée d’Amérique, à ceci près que les chenilles, au lieu de tisser des toiles en
forme de bourse, construisent un tapis soyeux sur les branches; elles s’y rassemblent en groupe et ne le quittent que pour aller se nourrir. Ces chenilles sont bleu pâle et noir et portent une série de taches blanches sur le dos. Le papillon est de couleur brun jaune.
La chenille de la livrée d’Amérique est poilue et de
couleur brun noir avec une raie dorsale claire. Les côtés
du corps sont tachetés de bleu et rayés de jaune brun.
Le papillon est de couleur brun rougeâtre, ou parfois
brun jaune.
Quant à la chenille de la livrée de l’Ouest, elle est
généralement de couleur brune tirant sur le fauve sur la
face dorsale, et de couleur claire sur la face ventrale.
Dorsalement, le corps est tacheté d’une série de points
blancs parmi lesquels s’entremêlent des points orange.
Le papillon est brun orangé, et ses ailes sont striées de
lignes jaunes.
Biologie et cycle évolutif
La femelle de la livrée pond ses oeufs au milieu de l’été et tôt à l’automne. La ponte, constituée de 150 à 350 oeufs, est en forme de bague de couleur brun foncé, de 2 cm de longueur, entourant partiellement ou complètement les rameaux des arbres attaqués.
Au printemps, les chenilles éclosent et, dès leur sortie, vivent en colonies dans des bourses, genre de nids soyeux qu’elles tissent à la fourche des arbres ou des branches. Elles atteignent leur complet développement dans l’espace de quatre à six semaines; elles mesurent
alors quelque 2 à 3 cm.
C’est entre le mois de juin et la mi-juillet que se produit la nymphose, stade où la chenille s’enferme dans un cocon. Les cocons se rencontrent sur les troncs des arbres, les clôtures, et les tas de débris, ainsi que sous des endroits abrités (ex. : les jardinières soulevées de
terre). Les papillons sortent près environ dix jours et s’accouplent dans les vingt-quatre heures qui suivent. La femelle se met immédiatement à pondre des oeufs qui n’écloront qu’au printemps suivant. Cette espèce ne produit donc qu’une génération de chenilles par année.
Habitat
Les chenilles s’attaquent aux arbres feuillus dans la plupart des régions du sud du pays. La livrée d’Amérique se rencontre sur les cerisiers, les pommiers et les pommetiers; la livrée de l’Ouest, sur les saules, les peupliers, les pommiers, les pruniers, les cerisiers et les chênes; et la livrée des forêts affectionne les frênes, les bouleaux, les érables, les chênes et les peupliers.
Puisque les livrées font partie de l’entomofaune indigène d’Amérique du Nord, des parasites et des prédateurs naturels détruisent un certain pourcentage de leurs populations. Toutefois, il peut être nécessaire de recourir à des moyens de lutte en cas d’invasions importantes.
Lutte physique
En été, rechercher, sur les troncs des arbres, sur les clôtures et sur les tas de débris, ainsi que dans des endroits abrités, des cocons durs de couleur variant du blanc au jaune. À l’automne, chercher des bagues luisantes d’un brun foncé entourant partiellement ou complètement les rameaux des arbres qui sont réputés être attaqués par les livrées. Détruire les pontes en bague et les cocons en les grattant à l’aide d’un canif ou en les brûlant.
Au printemps, s’il y a des bourses dans les arbres, frotter les branches infestées à l’aide d’un linge imbibé de kérosène. Lorsque les bourses sont d’assez grande taille, couper les branches attaquées et brûler ou écraser les toiles individuelles.
Une bande de jute enroulée autour du tronc de l’arbre infesté peut servir à piéger les chenilles à maturité, alors qu’elles se dirigent vers le bas de l’arbre à la recherche d’un endroit pour se chrysalider. La bande de jute doit être placée à la hauteur de la poitrine, nouée au centre, puis pliée en deux de sorte que les larves recherchant de l’ombre à la venue du jour s’y réfugieront. Vider les pièges de jute à tous les jours.
Lutte biologique
La bactérie Bacillus thuringiensis (B.t.) est employée comme insecticide biologique sélectif. Après ingestion de la végétation traitée au B.t., les chenilles cessent de s’alimenter et meurent au bout de cinq jours. Ce produit toutefois est inactif sur les insectes qui ne passent pas par un stade larvaire au cours de leur développement. En outre, les spécialités renfermant cette bactérie ne sont pas toxiques pour les mammifères, les oiseaux et les poissons.
Lutte chimique
Si l’on prévoit une invasion de chenilles, il est bon de pulvériser de l’huile de dormance à la fin de l’hiver, sur les espèces d’arbres menacées, afin de détruire les oeufs avant qu’ils n’éclosent au début du printemps.
Les produits renfermant du methoxychlore, du carbaryl, de la perméthrine et de la resméthrine sont homologués pour la lutte contre les livrées. Si la bourse est accessible, l’ouvrir avec un bâton et pulvériser un insecticide à l’intérieur. Les pulvérisations sont plus efficaces en soirée, car les chenilles regagnent alors leur nid.
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