Santé Canada - Gouvernement du Canada
Sautez à la barre de navigation de gaucheSautez des barres de navigation au contenu
Santé Canada

Conférence sur la diminution des délais d'attente pour obtenir des soins de santé de l'Institut canadien

Allocution de l'honorable Tony Clement, ministre de la Santé et ministre de l'Initiative fédérale de développement économique dans le Nord de l'Ontario

à l'occasion de

la Conférence sur la diminution des délais d'attente pour obtenir des soins de santé de l'Institut canadien

Toronto, Ontario
Le 20 novembre 2006

Seul le texte prononcé fait foi

Introduction

Je vous remercie tous de cet accueil chaleureux.

Distingués invités, mesdames et messieurs, bonjour.

Je tiens tout d'abord à féliciter l'Institut canadien qui a organisé cette conférence remarquable.

Voilà qui confirme encore une fois le merveilleux travail que vous accomplissez dans tellement de domaines.

En orientant la réflexion du public. En réalisant des recherches solides. En jetant les bases d'un discours public éclairé.

Et cette 3e conférence annuelle sur la réduction des délais d'attente s'inscrit tout à fait dans cette tradition.

Le programme est exhaustif, les participants sont chevronnés et les enjeux sont d'actualité. Alors, merci à tous les organisateurs!

Je suis particulièrement heureux de partager la vedette avec des personnes aussi distinguées que le ministre Couillard, le Dr Hudson et, bien entendu, notre illustre président, le Dr McMurtry.

Je vous suis vraiment reconnaissant de m'avoir invité et je me réjouis de cette occasion de me joindre à vous.

Nous nous réunissons, bien évidemment, en cette journée importante - la Journée mondiale de l'enfance - une occasion de nous rappeler les engagements que nous avons pris envers tous les enfants du pays et de la planète.

Il s'agit également d'une occasion de nous rappeler que, comme l'a déclaré un comité d'experts pour la promotion de la santé des enfants créé en 1981 : « Les enfants constituent le tiers de notre population... et le tout de notre avenir ».

Voilà une des raisons pour lesquelles, au cours des dix derniers mois, le nouveau gouvernement du Canada a travaillé d'arrache-pied dans l'intérêt des enfants canadiens et de leur famille.

Nous avons permis aux Canadiens d'économiser plus en réduisant les impôts, et nous avons aidé les parents à faire un choix en matière de service de garde en leur versant 100 $ par mois pour chaque enfant de moins de six ans.

Nous avons de plus proposé un Plan d'équité fiscale qui prévoit une augmentation du montant du crédit en raison de l'âge et permettrait le partage du revenu des retraités, ce qui se traduirait par de nouveaux allégements d'impôt de plus de un milliard de dollars annuellement pour les aînés et les retraités canadiens.

Nous avons également apporté de nouveaux changements d'importance au congé de soignant, mis en place des incitatifs pour aider les jeunes à apprendre un métier grâce à une bourse d'apprentissage, affecté un milliard de dollars à l'enseignement postsecondaire et, dans notre dernier budget, investi 1,4 milliard de dollars supplémentaire dans le logement abordable.

Le mois dernier, j'ai eu l'honneur de présenter, en compagnie de la ministre de l'Environnement, la Loi canadienne sur la qualité de l'air qui donne lieu à une approche intégrée et responsable de lutte contre les changements climatiques et la pollution de l'air.

Avec ce plan, nous avons opté pour des progrès réels plutôt que pour un échéancier et pour la transparence plutôt que pour la rhétorique. Nous avons pris nos responsabilités et adopté des solutions pragmatiques parce que nous privilégions l'amélioration de la santé des Canadiens et l'environnement.

Notre plan est le tout le premier à passer de mesures volontaires à des réductions obligatoires pour l'industrie, et à faire en sorte que nous agissions dès maintenant pour permettre à l'industrie canadienne d'atteindre des objectifs de réduction des émissions à court, moyen et long terme.

Bien sûr, nous travaillons à l'amélioration de la santé de tous les Canadiens et du système de santé dont ils dépendent.

Des arguments en faveur des garanties sur les délais d'attente

Permettez-moi maintenant d'aborder le thème de cette conférence, soit le partage des pratiques exemplaires en matière de gestion des temps d'attente et la mise en oeuvre des points de repère.

Voilà une occasion rêvée d'apprendre et de mieux se préparer.

De faire des échanges de points de vue et d'expériences.

De faire progresser un dossier d'importance pour nous tous : en tant que praticiens de la santé, décideurs, administrateurs d'hôpitaux et citoyens.

Les sondages récents confirment abondamment la crainte des Canadiens à l'effet que notre système de santé ne soit pas en mesure de répondre à leurs besoins évolutifs et croissants.

Les Canadiens ont besoin de savoir qu'ils peuvent compter sur le système de santé lorsqu'ils ont besoin de soins.

Ils ont besoin de savoir combien de temps ils devront attendre et que ces prévisions sont fondées sur des données cliniques. Voilà qui réduirait sans doute l'anxiété et le fardeau liés au fait de ne pas savoir combien de temps ils devront attendre un traitement, des analyses, une chirurgie et des résultats.

C'est l'avis des Canadiens, dont 84 % sont en faveur de garanties sur les délais d'attente. C'est aussi l'avis des médecins et des professionnels de la santé, qui consacrent leur vie au bien-être et à la santé de la population canadienne.

Je tiens à assurer les Canadiennes et les Canadiens de ma ferme intention de livrer la marchandise en ce qui concerne les délais d'attente, et de veiller à ce qu'ils reçoivent les soins qu'ils méritent, lorsqu'ils en ont besoin, peu importe leur capacité de payer. C'est là un des fondements du système canadien de santé.

En quoi consistent les garanties sur les délais d'attente ?

Qu'entendons-nous par garanties sur les délais d'attente ? Il y a, à mes yeux, deux éléments.

D'abord, le patient a besoin de savoir quand il peut s'attendre à recevoir les soins requis. Puis, il doit disposer d'options advenant que l'attente excéderait le délai prévu.

Les deux éléments sont importants.

Le délai définit l'engagement. Le recours définit le remède, le cas échéant.

Parce qu'un engagement, sans option de recours s'il n'est pas respecté, n'est rien d'autre qu'une promesse en l'air.

Cela peut paraître litigieux, mais gardons à l'esprit que les garanties sur les délais d'attente ne sont pas censées être de nature litigieuse.

En effet, l'un des principaux objectifs des garanties est que le patient n'aura pas à se tourner vers les tribunaux pour combler ses besoins.

Cette conférence porte sur la mise en oeuvre de balises et sur la gestion des temps d'attente.

Je sais que le plus gros du travail se fait, non pas à Ottawa, mais sur le terrain, dans les hôpitaux, dans les cliniques et dans les cabinets médicaux d'un bout à l'autre du pays.

Je sais que les provinces et les territoires continuent, de leur côté, de faire des progrès importants pour ce qui est de la réduction et de la gestion des délais d'attente.

Mais vous avez également le droit de vous attendre à ce qu'Ottawa fasse sa part. Et nous la faisons.

En commençant par reconnaître que la capitale nationale ne détient pas toute la sagesse du monde.

Que les solutions universelles ne règlent pas tout.

Que des provinces différentes peuvent avoir des approches différentes - et c'est bien ainsi.

Le Québec, par exemple, a proposé sa propre garantie assortie de mécanismes de recours pour certains services : elle est la première province à le faire.

Et toutes les provinces sont libres de choisir leur propre façon de procéder en vue d'atteindre nos objectifs communs.

C'est là la beauté et l'avantage du fédéralisme : il laisse le champ libre sur la façon d'atteindre d'un objectif commun.

Notre gouvernement invite les démarches novatrices et souples à l'égard des garanties, car ce qui compte, c'est le patient.

Et ce qui compte pour le patient, ce n'est pas la méthode, mais bien le résultat.

On veut des résultats, pas des théories. Des provinces différentes prendront des moyens différents pour obtenir des résultats.

Il est important d'appuyer et d'encourager l'innovation, mais ce n'est pas suffisant.

Le gouvernement fédéral doit aussi assurer un financement qui permet aux provinces et aux territoires de respecter les garanties sur les délais d'attente.

Dans notre premier budget, nous avons confirmé des transferts de fonds de l'ordre de 1,1 milliard de dollars en 2006-2007 et de 1,2 milliard de dollars en 2007-2008.

Et ces transferts augmenteront de 6 % jusqu'en 2014, ce qui signifie que les provinces et les territoires obtiendront ce dont ils nous ont dit avoir besoin, c'est-à-dire un financement stable et croissant.

Nous savons en outre que la recherche joue un rôle crucial dans la réduction des temps d'attente, dans la prévention de la maladie et dans l'amélioration des soins.

Voilà pourquoi nous travaillons, de concert avec les Instituts de recherche en santé du Canada, les provinces et les territoires, à employer les fonds de recherche du gouvernement fédéral de manière à accélérer la collecte de données et à établir un plus grand nombre de balises pour les délais d'attente.

La technologie est tellement porteuse de solutions efficaces dans la gestion des ressources et la réduction des délais d'attente ! Voilà pourquoi nous collaborons avec les provinces et les territoires afin de miser sur les sommes investies dans Inforoute Santé du Canada pour mettre en place le télédossier de santé et assurer la centralisation des bases de données et des services de télémédecine.

Bien sûr, la technologie ne pourra jamais remplacer les médecins, ni le personnel infirmier ni les techniciens - le caractère humain des soins de santé constitue la plus grande ressource de notre système.

Notre gouvernement est résolu à collaborer avec les provinces et les territoires pour que les professionnels de la santé diplômés à l'étranger soient en mesure de travailler ici au Canada et de contribuer à atténuer les pénuries dans nos collectivités rurales et urbaines.

Un système axé sur le patient

Avec tous ces efforts visant à encourager l'innovation, à assurer le financement, à appuyer la recherche, à favoriser le recours à la technologie et à investir dans l'accroissement du nombre de médecins et d'infirmières et infirmiers, notre objectif est de faire en sorte que le système ait des comptes à rendre aux patients.

Pas aux processus. Pas aux fournisseurs. Mais aux patients.

Les soins de santé « axés sur le patient » doivent être plus qu'une simple expression. Ils doivent devenir réalité.

C'est essentiellement ce à quoi se résument les garanties sur les délais d'attente : faire en sorte que les soins prodigués aux patients deviennent notre plus grande priorité et notre objectif central.

Les soins de santé pour les Premières nations et les Inuits

Tous les patients. Pas seulement ceux des grandes villes ou des grands centres. Mais aussi, les patients les plus vulnérables - comme les membres des Premières nations et les Inuits.

Comme vous n'êtes pas sans le savoir, la prestation des soins de santé relève du gouvernement provincial - à quelques exceptions près - notamment en ce qui concerne les peuples des Premières nations et les Inuits.

C'est une responsabilité que nous partageons avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, une responsabilité que je prends très au sérieux en ma qualité de ministre de la Santé.

N'oublions pas, les problèmes que posent la distance, la géographie et les conditions météorologiques compliquent la prestation de soins en temps opportun dans les régions éloignées.

Notre gouvernement s'efforce d'améliorer la prestation de services de santé aux Premières nations et aux Inuits, en commençant par la coordination des services et des programmes offerts par les différents systèmes de santé dans le cadre de programmes comme l'Initiative d'intégration de la santé.

En voici deux exemples.

L'Initiative d'intégration des services de santé de la région de Weeneebayko (Wee-nee-bay-ko), dans le nord-est de l'Ontario, parachève la fusion de deux hôpitaux, l'un fédéral et l'autre provincial, en vue de créer une autorité sanitaire des Premières nations chargée de la prestation des services de santé.

Et nous avons révisé, au Nunavut, avec la collaboration des Inuits et du gouvernement territorial, les programmes de promotion de la santé qui sont en place afin d'harmoniser les soins de santé fédéraux et territoriaux dans les secteurs de la santé maternelle, de la santé infantile, et de la santé dentaire.

Comme plusieurs d'entre vous n'êtes pas sans le savoir, j'ai annoncé dernièrement un investissement de 8,1 millions de dollars pour la conception d'un Portail national des soins infirmiers.

Il s'agit d'une ressource qui permet aux infirmières et aux infirmiers - qui sont souvent les seuls professionnels de la santé en régions éloignées - d'obtenir une information fiable sur tous les aspects des soins de santé.

C'est une étape importante vers le recours aux technologies de l'information dans le but d'aborder les besoins des collectivités des Premières nations et des Inuits. Je crois que ce portail fera une énorme différence.

Annonce - soins prénataux Autochtones

Les soins prénataux constituent l'un des dossiers les plus urgents en ce qui a trait à la santé des Premières nations.

Nous savons tous que les soins prénataux prodigués en début de grossesse contribuent à garder la mère et le bébé en santé.

Trop d'enfants naissent handicapés en raison d'affections évitables... ce qui joue en leur défaveur avant même qu'ils soient nés.

Notre gouvernement ne croit pas que les membres les plus jeunes et les plus vulnérables de notre société doivent subir un tel sort ou être exposés à de pareils risques.

Il me fait donc plaisir d'annoncer aujourd'hui que je travaille, de concert avec les Premières nations, à l'élaboration de garanties sur les délais d'attente pour les soins prénataux dans les réserves.

Nous allons commencer par collaborer avec des collectivités des Premières nations afin de mettre à l'essai un ensemble de garanties qui feront en sorte que les femmes vivant dans les réserves aient accès à des soins prénataux pendant le premier trimestre et tout au long de leur grossesse.

Les projets visent à offrir les garanties sur les délais d'attente pour les patients suivantes :

  • Une patiente pourra obtenir un premier rendez-vous prénatal dans les deux semaines suivant un test de grossesse positif.
  • Une patiente pourra par la suite obtenir des rendez vous avec un fournisseur de soins de santé à toutes les quatre semaines.
  • Une patiente chez qui on a déterminé que la grossesse est à risque pourra rencontrer un spécialiste et recevoir des services de diagnostic dans les deux semaines suivant ce diagnostic.

Ces projets pilotes reposent sur le fait que si les femmes dans les réserves ne reçoivent pas les soins prénataux dans les délais prescrits, elles auront des options de rechange, soit en faisant venir du personnel dans leur collectivité ou en leur offrant une consultation avec un praticien d'ailleurs.

Nous collaborerons avec les dix collectivités des Premières nations concernées pour veiller à ce que ce projet soit mis en oeuvre de façon à ce qu'il fonctionne.

Nous sommes prêts à le faire dans le cadre des services fournis dans les réserves par le gouvernement du Canada.

Je suis certain que cette initiative améliorera la santé et le bien-être des nouveau-nés des Premières nations, de leur mère et de leur famille.

Une fois que ces garanties auront été mises à l'essai, nous évaluerons la possibilité de les mettre en oeuvre dans d'autres réserves partout au pays.

Mesdames et messieurs, le nouveau gouvernement du Canada est le premier dans l'histoire du pays à présenter un projet pilote sur les garanties qui vise à ce que les patients reçoivent les soins dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin.

J'ai annoncé aujourd'hui que nous passons à la prochaine étape en vue d'aider une population importante, soit les mères et les enfants des Premières nations.

Conclusion

En conclusion, permettez-moi de dire que je suis conscient que la mise en oeuvre de garanties sur les délais d'attente pour les patients est un processus, non pas un événement.

Mais l'important, c'est que nous entamons le processus.

L'important, c'est que nous pavons la voie à des soins de santé plus réactifs et plus responsables.

Il importe de s'encourager mutuellement et de mettre en commun les pratiques exemplaires.

J'estime que nous sommes dans une bonne position.

Comme je l'ai déjà dit, nous nous attendons à ce que davantage de provinces présentent bientôt leurs propres garanties.

C'est pourquoi les conférences comme celles-là sont si importantes.

Pour favoriser notre compréhension. Clarifier nos attentes et nos responsabilités. Et pour proposer des stratégies concrètes qui nous permettent d'avancer.

Les garanties sur les délais d'attente pour les patients sont l'aboutissement naturel d'un système de santé axé sur le patient et l'évolution normale de l'engagement que nous avons pris les uns envers les autres.

Je vous remercie tous pour le rôle que vous tenez afin de concrétiser cet objectif.

Mise à jour : 2006-11-22 Haut de la page