Présentation André Courtemanche :
16 septembre 2006
Je vous entretiendrai sur :
- Ce qui a changé au cours au cours des années
- Les défis actuels auxquels nous sommes confrontés
- L'implication des Comités de citoyens pour contribuer à notre effort
CE QUI A CHANGÉ
Les changements au niveau de la gestion :
- Primauté du droit / Lois, Règlements, Politiques
- Reconnaissance de droits aux détenus, détenus mieux informés
- Transparence, imputabilité
- Professionnalisation des tâches
- Développement de programmes, efforts de réinsertion sociale
Les changements au niveau des détenus
- Vieillissement de la population
- Accroissement des maladies infectieuses, soins de longue durée $$$
- Santé mentale
- Population autochtone
- Présence accrue et ressentie des bandes criminelles
C'est d'ailleurs sur ce dernier aspect que je vais axer l'essentiel de ma présentation tout en insistant sur les difficultés nouvelles liées à la gestion de ces bandes criminelles.
Les membres des gangs auparavant
- Caïds de prison
- Bandes de motard locales
- Individus reliés à la mafia italienne ou la pègre locale
La gestion de ces gangs, sans être facile, pouvait se réaliser dans un contexte où nous connaissions la hiérarchie qui prévalait parmi ces criminels et en fonction d'un code d'honneur respecté pas ces criminels et avec lequel nous savions comment composer.
Certaines de nos méthodes pouvaient être plus expéditives qu'aujourd'hui et les détenus étaient moins tentés de prendre des recours légaux.
Les membres des gangs aujourd'hui
On retrouve toujours la mafia et les motards mais ces organisations ont maintenant des ramifications internationales structurées et leur criminalité est d'envergure mondiale.
Ces organisations, étant plus puissantes, disposent de moyens financiers et de ressources extérieures considérables pour parvenir à leurs fins. Leur but peut être de s'attaquer à différents intervenants du système de justice pénale, ou même de tenter de déstabiliser l'appareil de justice.
Leurs moyens pour faciliter une évasion (hélicoptère, lors d'escorte extérieure) sont biens réels, ce qui nous oblige parfois à prendre des mesures de prévention extraordinaires et aussi très coûteuses.
Nous pouvons anticiper la présence grandissante de terroristes.
En plus de ces groupes criminalisés plus traditionnels s'ajoute la nouvelle réalité des gangs de rue dont la plupart sont composés d'individus d'origine ethnique ou culturelle très variées.
- Nos programmes et interventions sont plus ou moins adaptés à tous ces groupes.
- Parmi ces groupes d'individus qui proviennent d'Amérique centrale, des Caraïbes, d'Asie ou d'Europe de l'Est, on remarque des conflits de toutes sortes.
- On remarque que les gangs de rue peuvent s'associer et rompre leurs relations avec le crime organisé traditionnel.
- Ces groupes présentent pour nous des difficultés de gestion des populations.
- Ces membres de gangs ne demandent pas toujours la protection en cas de conflit et préfèrent affronter leurs adversaires.
- Certains groupes ethniques font peu confiance aux agents de la paix.
- Règlements de compte violents. Violence gratuite.
- Difficile de connaître qui sont les véritables leaders. Pas d'interlocuteurs crédibles ou représentatifs.
- Hiérarchie mouvante et instable.
- Leur code d'honneur est plus imprécis.
- Envers le personnel; menaces, intimidation, tentative de discréditer ou de corrompre.
- Le personnel est plus craintif de circuler parmi les détenus.
- Augmentation du nombre d'incidents qui entraîne des modifications dans nos pratiques.
- Plus grande difficulté d'obtenir des informations.
- Donc beaucoup de changements rapides que le personnel a de la difficulté à suivre car les repaires ne sont plus les mêmes.
- Ces détenus exploitent de plus en plus leurs droits (griefs, avocats, recours à la force..)
J'ai l'impression de brosser un tableau qui peut paraître sombre et qui laisse songeur sur la capacité du Service correctionnel du Canada de gérer ces cas problèmes mais en fait, il faut être juste et mentionner qu'en dépit de ces problèmes, nous parvenons tout de même à d'excellentes réalisations à plusieurs égards.
La théorie des 20/80 s'applique bien ici car il n'y a pas plus de 20 % de notre population qui occasionne plus de 80 % de nos incidents ou problèmes. Donc 80 % de notre population carcérale ne présente pas de difficulté d'encadrement et compose bien avec nos efforts de réinsertion sociale.
NOS DÉFIS ACTUELS
Prévenir les incidents de violence
- Encadrement des détenus / faire bonne lecture de l'environnement
- Surveillance de proximité dans les pavillons/activités (caméras)
- Décisions stratégiques sur la gestion des populations
- Décisions stratégiques sur les effets autorisés
Lutte à la drogue
- Sensibilisation/prévention
- Détection
- Répression
- Traitement
Les conséquences si nous n'agissons pas efficacement
- pression sur les familles pour payer ou introduire
- pression sur les détenus pour entrer, cacher, vendre, collecter
- règlements de comptes
- économie souterraine
Activités de renseignement
- Participation de tous
- Analyse
- Fouilles
Défis pour le personnel
- Former (gangs, ethnies, Loi, techniques d'intervention, négociation…) $$$
- Rassurer : Lutte à l'intimidation
Faire comprendre le rôle de chacun et partager la vision (3 pôles : opérationnel, administratif, politique)
Faire comprendre tous les intérêts en jeu (détenus, syndicats, administrations, avocats, policiers, ressources extérieures)
- Équiper pour augmenter l'efficacité et confiance (moyens de protection, d'intervention)
Partenariats
- Police
- CNLC
- Groupes ethniques
- Ainés
- Systèmes correctionnels provinciaux
- Ressources communautaires
- Comités consultatifs de citoyens
Plan de communication pour le public
- Opinion publique vs Mission du Service correctionnel du Canada
- Différent de l'approche américaine (vengeance, punition VS protection du public, réinsertion sociale)
- Faire connaître nos résultats, objectifs
- Éviter d'être sur la défensive, en réaction
QUESTIONS ET OBJECTIFS POUR LES COMITÉS CONSULTATIFS DE CITOYENS
Comment peut-on mieux véhiculer et faire comprendre nos messages, faire connaître nos résultats, notre Mission? (Nul n'est prophète en son pays)
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