Perspectives d'appui aux adolescents : La contribution du secteur de
la santé
Comité consultatif fédéral-provincial-territorial
sur la santé de la population
Octobre 2000
Énoncé de l'artiste
«Lorsqu'un enfant devient un adolescent puis un adulte,
il est confronté à un nombre croissant de défis.
L'ajout de détails à chaque métamorphose reflète
cette réalité. Les motifs variés des ailes et les
carreaux de couleur différente montrent que la transition à
l'âge adulte ne se vit pas de la même façon pour tous,
tandis que la forme de la courtepointe exprime l'expérience commune
des adolescents.»
Meaghan Haughian, jeune artiste qui a illustré la couverture
Il est interdit de modifier ce document de quelque façon
que ce soit. Seule la reproduction à des fins non commerciales
est autorisée. Prière de citer la source du document.
On peut obtenir, sur demande, la présente publication sur
disquette, en gros caractères, sur bande sonore, en braille.
Also available in English under the title:
The Opportunity of Adolescence: The Health Sector Contribution
© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, représentée
par le ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada,
2000 No. Cat: H39-548/2000E
ISBN: 0-662-29242-1
Remerciements
Le Comité consultatif fédéral-provincial-territorial
sur la santé de la population (CCSP) aimerait remercier Réseau
Ado/Youth Net pour la conception de la couverture du présent rapport.
Réseau Ado/Youth Net est un programme régional bilingue
de promotion de la santé mentale et d'intervention précoce
qui est géré par et pour les jeunes à partir de l'Hôpital
pour enfants de l'est de l'Ontario. L'organisme anime des discussions
de groupe et organise des groupes de soutien dans la collectivité
depuis l'été 1994. Sa philosophie consiste à écouter
les jeunes et à créer des liens entre eux, tout en leur
fournissant l'écoute de professionnels sympathiques qui leur serviront
de filet de sécurité au besoin. Nous voulons remercier particulièrement
Sarah Brandon, qui a coordonné la conception de la page couverture,
et Meaghan Haughian, l'artiste qui a illustré la page couverture.
En octobre 1999, les personnes suivantes ont participé à
une séance d'un jour pour présenter au CCSP une variété
de perspectives sur les expériences et les questions liées
aux jeunes Canadiens et Canadiennes d'aujourd'hui :
D(re)Miriam Kaufman |
Hospital for Sick Children, Toronto |
D(r)Simon Davidson |
Hôpital pour enfants de l'est de l'Ontario, Ottawa |
D(r)Roger Tonkin |
McCreary Centre Society, Burnaby |
D(r)Tullio Caputo |
Carleton University, Ottawa |
M(me)Elizabeth O'Neill |
Big Brothers/Big Sisters, Edmonton |
M. Harvey McCue |
Conseiller, Ottawa |
D(re)Sylvie Jutras |
Université du Québec à Montréal,
Montréal |
Cette journée a contribué à l'élaboration
du cadre du document. Le CCSP souhaite exprimer sa profonde reconnaissance
à ces personnes pour leur appui à un stade critique de la
conception de la structure et du contenu du document.
Table des matières
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1.0 |
Sommaire. |
|
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|
2.0 |
Documentation relative au présent rapport |
|
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|
3.0 |
Contexte du présent rapport.. |
|
3.1 |
L'approche axée sur la santé de la population |
|
3.2 |
La collaboration intersectorielle |
|
3.3 |
La participation des jeunes |
|
|
|
4.0 |
Qui sont-ils? |
|
4.1 |
La population |
|
4.2 |
La structure familiale |
|
4.3 |
L'endroit où ils vivent |
|
4.4 |
La langue |
|
4.5 |
Les jeunes ayant une déficience |
|
|
|
5.0 |
Comment se portent-ils? |
|
5.1 |
Le développement sain des enfants |
|
5.2 |
Les services de santé |
|
5.3 |
Les habitudes personnelles de santé et les habiletés
d'adaptation |
|
5.4 |
L'environnement social |
|
5.5 |
L'éducation |
|
5.6 |
Le revenu |
|
5.7 |
L'environnement physique |
|
5.8 |
Les capacités biologiques et la génétiques |
|
|
|
6.0 |
Comment connaître leur état? |
|
6.1 |
Gérer leur santé et leur mieux-être
personnels |
|
6.2 |
Développer des relations intimes et la vie familiale |
|
6.3 |
Participer à la vie active |
|
6.4 |
Participer à la vie communautaire |
|
|
|
7.0 |
Les facteurs qui influent sur le développement
des adolescents et sur les enfants |
|
|
|
7.1 |
Le développement sain des enfants |
|
7.1.1 |
Le développement des jeunes enfants |
7.2 |
Les services de santé |
|
7.2.1 |
L'accessibilité et la disponibilité des
services |
|
7.2.2 |
La confidentialité |
|
7.2.3 |
Des services conviviaux axés sur les jeunes |
7.3 |
Les habitudes personnelles de santé et les habiletés
d'adaptation |
|
7.3.1 |
La consommation d'alcool, de tabac et de drogues |
|
7.3.2 |
L'alimentation |
|
7.3.3 |
La santé mentale et les habiletés d'adaptation |
|
7.3.4 |
L'appui des pratiques sexuelles saines et sans risque |
|
7.3.5 |
Les blessures accidentelles |
7.4 |
L'environnement social |
|
7.4.1 |
Les familles |
|
7.4.2 |
La violence familiale |
|
7.4.3 |
Les pairs |
|
7.4.4 |
Les jeunes sans-abri |
|
7.4.5 |
Les communautés |
|
7.4.6 |
Les médias et les communications |
7.5 |
L'éducation |
|
7.5.1 |
Le milieu scolaire |
|
7.5.2 |
Le programme d'enseignement relatif à la santé |
|
7.5.3 |
Les professionnels de la santé au sein du système
d'éducation |
7.6 |
Le revenu |
|
7.6.1 |
L'accès à un revenu acceptable et l'inégalité |
7.7 |
L'environnement physique |
|
7.7.1 |
Les logements |
|
7.7.2 |
L'exposition au soleil |
|
7.7.3 |
La qualité de l'air et de l'eau |
7.8 |
Les capacités biologiques et génétiques |
|
7.8.1 |
Les défis de croissance, de comportement et les
défis physiques que |
|
|
doivent relever les jeunes qui souffrent d'affections
chroniques |
7.9 |
Au-delà des déterminants de la santé |
|
7.9.1 |
La recherche, l'évaluation et la surveillance |
|
|
|
|
Occasions d'action |
|
Membres du Comité consultatif fédéral-provincial-territorial
sur la |
|
santé de la population (Avril 2000) |
|
Membres du Groupe de travail sur le développement
sain des enfants |
|
|
|
|
1.0 Sommaire
L'adolescence se définit comme une période de grande croissance
et de développement. À cette étape importante de
leur vie, les adolescents développent des habiletés qui
durent toute leur vie et qui leur permettent de prendre de bonnes décisions
par rapport au mode de vie, à l'apprentissage, aux relations et
à l'autonomie. Les déterminants de la santé tel que
l'accès aux services de santé, les habitudes de santé
et les habiletés d'adaptation, les soutiens sociaux, le revenu,
l'environnement physique ainsi que la capacité biologique et génétique
influent de façon marquée sur la santé et le bien-être
des adolescents. Avec le concours des jeunes et d'autres secteurs, le
système de santé a l'occasion de veiller à ce que
les adolescents et leurs familles aient accès aux renseignements,
aux ressources et aux services nécessaires à promouvoir
sainement leur développement physique, intellectuel, émotif
et social.
Au moment de l'adolescence, les jeunes doivent affronter deux transitions
importantes. À l'aube de l'adolescence, les soins et le soutien
que fournissent la famille et l'école se transforment pour répondre
aux nouvelles attentes visant à accroître la responsabilité
et l'autonomie. Les adolescents disposent de seulement quelques années
précédant l'âge adulte pour accomplir tout le travail
visant à la gestion de leur propre santé et bien-être,
à l'établissement des relations intimes ainsi qu'à
leur participation à la population active et à l'activité
sociale.
Les adolescents ont besoin de milieux encourageants. Les familles, les
amis, les écoles, les voisinages, les réseaux de prestation
de service, les médias, le réseau Internet ainsi que leur
état socioéconomique influent sur l'état de santé
des adolescents, sur leurs comportements liés à la santé
et sur leur façon d'utiliser les services de santé. Les
jeunes, à l'adolescence, acceptent davantage de responsabilités
et deviennent plus indépendants par rapport aux prises de décisions.
L'étude de nouveaux comportements visant à comprendre les
choix offerts et à s'identifier par rapport à la famille,
aux pairs, à la communauté et aux activités futures
constitue une des tâches importantes de l'adolescence. En établissant
des relations stables avec les parents et les amis, les adolescents pourront
mieux évaluer et préciser les mécanismes sociaux
tels que la capacité de définir des objectifs et des attentes,
faire des choix éclairés, développer une compétence
sociale, résoudre des problèmes, régler des conflits
et contribuer à l'activité sociale.
Les adolescents sont un élément important de notre société.
Ils ont un surplus d'énergie positive, d'esprit et d'idées
nouvelles qui mettent parfois au défi les normes traditionnelles
de la société. Il est essentiel de reconnaître et
de nourrir leurs forces, leur créativité, leurs intérêts,
leurs capacités et leurs habiletés. Les adolescents recherchent
et saisissent les occasions de contribuer à la qualité de
vie dans leurs écoles, dans leurs voisinages et dans la société.
La vision unique et la culture des jeunes ont été et seront
toujours une source majeure d'évolution sociale positive.
Quoique la plupart des adolescents au Canada réussissent bien,
certains adolescents risquent d'aboutir à des résultats
moins qu'optimaux. Afin de leur permettre de «gagner contre toutes
attentes», des interventions efficaces sont nécessaires auprès
des jeunes qui grandissent dans des conditions défavorables telles
que la pauvreté, l'appui parental insuffisant, et dans un environnement
social qui favorise l'usage de l'alcool et des drogues, les relations
sexuelles non protégées et la violence. Alors que les facteurs
qui mettent les adolescents à risque augmentent, ils ont un effet
multiplicateur négatif sur la santé et sur les résultats
sociaux des jeunes, ce qui exige des stratégies d'ensemble afin
de favoriser la résilience. Les jeunes qui sont vulnérables
et à qui l'on fournit un environnement favorable et flexible peuvent
mieux accéder aux ressources nécessaires au développement
de leurs capacités et ainsi relever avec succès les défis
que leur présente la vie.
Intention
Le présent document offre des renseignements approfondis sur
des questions de santé précises à l'intention des
adolescents. À l'aide d'un cadre de travail portant sur les facteurs
déterminants de la santé, le présent document décrit
l'état de santé actuel des adolescents et identifie les
domaines pour lesquels certains adolescents ont un plus grand besoin de
renseignements et de soutien. Le document tient compte de l'importance
de la différence entre les sexes ainsi que des différences
ethniques et culturelles par rapport au développement et aux comportements
des adolescents. Il identifie les occasions selon lesquelles les secteurs
de la santé peuvent agir en vue de promouvoir le développement
sain des adolescents, en prenant appui sur les investissements antérieurs
du secteur de la santé dans le développement des jeunes
enfants.
L'apport du secteur de la santé
Le secteur de la santé doit veiller à ce que les adolescents
d'aujourd'hui grandissent dans un environnement favorisant un développement
physique, intellectuel, émotif, social et spirituel sains, ce qui
leur permettra de devenir les parents, les fournisseurs de soins, les
travailleurs et les citoyens compétents de demain. Le secteur de
la santé a réussi à placer le développement
des jeunes enfants sur la scène politique et sociale. Le secteur
de la santé doit maintenant protéger et améliorer
cet investissement initial en investissant aussi dans la période
de l'adolescence.
Cinq orientations stratégiques ont été identifiées
afin d'aider le secteur de la santé à mieux satisfaire aux
besoins des adolescents et de leurs familles. En se concentrant sur ces
cinq orientations, les gouvernements pourront prendre appui sur leurs
investissements antérieurs dans le développement des enfants
dès leur jeune âge et contribuer ainsi à une durée
de vie qui évolue sainement.
1. Améliorer la disponibilité
et l'accessibilité des services de santé dans des domaines
clés
Afin de franchir les étapes importantes de leur développement,
tous les jeunes doivent avoir accès à un éventail
de services de santé confidentiels et adaptés à eux.
Ces services doivent être accessibles tant dans les milieux urbains
que dans les milieux ruraux. Le présent document comporte quelques
suggestions concrètes qui amélioreraient grandement la disponibilité
et l'accessibilité des services offerts aux jeunes. Des programmes
et des services précis peuvent être créés (par
exemple, des programmes d'action directe à l'intention des adolescents
vulnérables, des programmes de mentorat des pairs, des groupes
de soutien à l'intention des parents), des programmes et des services
élargis (par exemple, fournir des bénéfices précis
qui ne sont pas assurés présentement dans notre système
de santé) ou des programmes et des services révisés
(par exemple, retirer les obstacles législatifs qui entravent l'accès
aux services). Les services peuvent être offerts dans des endroits
qui sont plus accessibles aux jeunes (par exemple, au moyen de programmes
d'action directe, dans les écoles, dans les mails et par l'entremise
du réseau Internet). En dernier lieu, l'amélioration des
domaines clés de la santé identifiés dans le présent
document (par exemple, la santé mentale, la promotion de la santé,
le tabagisme et la consommation de drogues, la violence familiale, la
santé en matière de sexualité, les blessures) peut
aussi contribuer à la santé et au bien-être des adolescents.
Le défi stratégique : Améliorer
la disponibilité et l'accessibilité des services de santé
offerts aux jeunes dans des domaines clés. Offrir ces services
dans des endroits adaptés aux jeunes et favorisant la confidentialité.
Établir, élargir et/ou réviser des programmes et
des services précis.
2. Offrir des milieux favorables aux jeunes
L'environnement social et physique, ainsi que le système d'éducation,
sont des déterminants importants de la santé des adolescents.
Les familles, les pairs, les écoles, les collectivités,
les médias et les communications ainsi que les milieux naturels
et artificiels influent sensiblement sur la santé des adolescents
et sur leurs habitudes personnelles de santé. Ces milieux touchent
des secteurs variés tels que l'éducation, les services sociaux,
le logement et l'environnement. Afin de mieux soutenir les familles et
les jeunes, le secteur de la santé peut mettre en oeuvre certaines
stratégies particulières qui sont identifiées dans
le présent document.
Le défi stratégique : Le secteur de la
santé doit améliorer les services et les soutiens offerts
aux adolescents et aux familles afin de favoriser le développement
sain à même la famille. De plus, il doit travailler de plus
près avec les autres secteurs afin d'élaborer des stratégies
réciproques qui favorisent les environnements sains à l'intention
des jeunes à domicile, à l'école et dans la collectivité.
3. Inciter les jeunes à participer
Le rapport sur les soins complets intitulé Pour un avenir
en santé : Deuxième rapport sur la santé des Canadiens
et des Canadiennes, identifie clairement l'importance de travailler
directement auprès des adolescents afin d'améliorer leur
santé. Les jeunes ont nettement exprimé leur désir
d'influer sur les politiques et les services qui ont été
élaborés en vue de soutenir la transition sécuritaire
et réussie de la petite enfance à l'âge adulte. Les
experts sur le développement des adolescents favorisent aussi la
participation des jeunes et ont indiqué les bienfaits tant pour
les jeunes que pour la société lorsque les jeunes saisissent
des occasions de contribuer à l'élaboration de politiques
et de programmes ainsi qu'à la prestation de services. Les décideurs
et les experts doivent consulter les jeunes afin de connaître leur
réaction par rapport aux orientations indiquées dans le
présent document.
Le défi stratégique : Le secteur de la
santé doit établir des mécanismes selon lesquels
les jeunes pourront activement participer à l'identification des
questions de santé qui sont importantes pour eux. Ainsi, il doit
établir des priorités et élaborer des stratégies
qui sauront efficacement satisfaire aux besoins de santé des adolescents.
4. La collaboration intersectorielle
Plusieurs déterminants de la santé ne relèvent
pas directement du mandat du système de santé. En outre,
il importe que le secteur de la santé initie des discussions avec
d'autres secteurs tels que l'éducation, les services sociaux, les
secteurs économique, récréatif et juridique ainsi
que le secteur du logement. Afin de mieux comprendre comment les politiques
et les programmes de secteurs précis affectent les adolescents
et afin d'aider les jeunes en s'assurant que les choix sains sont les
plus faciles à faire, il est nécessaire de clarifier le
rôle de la santé dans ces domaines et d'élaborer des
stratégies complètes qui favorisent le développement
sain des adolescents.
Le défi stratégique : Le secteur de la
santé doit identifier des possibilités de travailler de
plus près avec les autres secteurs et plus particulièrement
les secteurs de l'éducation et des services sociaux. Il doit collaborer
à élaborer des stratégies réciproques qui
soutiennent le développement sain des adolescents.
5. Augmenter la base de connaissances sur la santé
et le bien-être des adolescents
Afin de soutenir le développement sain des adolescents, il est
essentiel d'obtenir des données d'actualité exactes sur
tous les déterminants de la santé des adolescents. Les données
existantes doivent être comparables, liées au niveau régional
et disponibles au niveau national. La recherche, l'évaluation des
programmes et la surveillance sont nécessaires pour accroître
notre compréhension des conditions qui aident les jeunes à
choisir des comportements sains plutôt que des comportements qui
ont tendance à entraîner à long terme des conséquences
négatives sur la santé. Il importe de connaître quels
modèles sont les plus efficaces et quelles approches, dans des
situations précises, entraînent les meilleurs résultats.
Le défi stratégique : Le secteur de la
santé, avec le concours d'autres secteurs, doit entreprendre une
recherche sur la santé des adolescents pour la collecte des données
de tous les déterminants. Cette collecte améliorera les
connaissances relatives aux interventions qui favorisent le développement
sain des adolescents et fournira des renseignements pratiques aux décideurs,
aux praticiens et aux particuliers.
2.0 Documentation relative au présent rapport
De nombreuses discussions ont lieu au Canada et partout au monde sur
la façon de soutenir les adolescents afin qu'ils puissent effectuer
la transition de la petite enfance à l'adolescence jusqu'à
l'âge adulte en effectuant des choix sains sur tous les aspects
de leur vie.
Le présent document identifie des possibilités d'action
en réponse à la demande exprimée par les ministres
fédéral, provinciaux et territoriaux (F-P-T) et les sous-ministres
de la santé. En effet, ces derniers demandaient que leur secteur
contribue à la collaboration intersectorielle en ce qui a trait
au développement des adolescents et que des recommandations soient
formulées sur la façon dont le secteur de la santé
peut soutenir et contribuer au développement sain des adolescents
ainsi qu'au Programme d'action national pour les enfants. (Le Programme
d'action nationale pour les enfants a été élaboré
par le Conseil des ministres F-P-T sur la refonte des politiques sociales
et les Organismes autochtones nationaux. Le Québec est d'accord
avec les objectifs du Programme d'action national pour les enfants. Cependant,
le gouvernement du Québec a décidé de ne pas participer
à son élaboration puisqu'il désire contrôler
de façon absolue les programmes visant les familles et les enfants
à l'intérieur de son territoire. De plus, le Québec
n'a pas signé l'Entente-cadre sur l'union sociale. En conséquence,
toute référence aux positions communes F-P-T dans le présent
document n'inclut pas le Québec.)
Le présent document prend appui et soutient certains aspects
des deux rapports du Comité consultatif F-P-T sur la santé
de la population, Création d'une stratégie nationale
pour le développement sain des enfants (mars 1998)(1) et Investir
dans le développement durant la petite enfance : la contribution
du secteur de la santé (septembre 1999)(2). Il souligne l'importance
critique d'une approche sur la santé de la population qui met l'accent
sur les déterminants clés du développement sain des
adolescents. Le travail s'appuie sur les données présentées
dans le rapport Pour un avenir en santé : Deuxième rapport
sur la santé des Canadiens et des Canadiennes(3). Sauf indication
contraire, les données présentées dans le présent
document proviennent de ce rapport.
Les secteurs de l'éducation, de la santé et des services
sociaux représentent les principaux points d'accès pour
les adolescents et leurs familles. Bon nombre d'occasions précieuses
s'offrent au secteur de la santé pour prendre action à travers
les disciplines de la santé et de concert avec d'autres secteurs
et d'autres ressorts afin d'améliorer la santé et le bien-être
des adolescents pour mieux satisfaire à leurs besoins et à
ceux de leurs familles.
3.0 Contexte du présent rapport
L'investissement dans le développement des adolescents permet
aux gouvernements de protéger leurs investissements antérieurs
et de prendre appui sur eux dans le développement des jeunes enfants
et aussi de contribuer à une stratégie globale qui soutient
le développement sain tout au long de la vie. Bien que la santé
des adolescents est un élément clé du tissu social
et économique de la société, les besoins de développement
des adolescents sont souvent absents des politiques publiques et se manifestent
le plus souvent lorsque les adolescents adoptent des comportements inquiétants.
Des coûts importants sont imputés aux particuliers, aux familles,
aux collectivités et aux gouvernements lorsque les adolescents
ne réussissent pas à franchir sainement les étapes
de la jeune enfance à l'âge adulte.
Lors des différentes étapes du développement, de
nouvelles possibilités peuvent influer sur le développement
futur et aider à surmonter les désavantages antérieurs.
L'adolescence représente une de ces possibilités et ne devrait
être ni perdue ni laissée au hasard.
3.1 L'approche axée sur la santé de la population
Une approche axée sur la santé de la population est essentielle
pour aborder les déterminants clés du développement
sain des enfants et des adolescents. La santé de la
population reconnaît que plusieurs facteurs, en plus
du système de santé lui-même, influent sur la santé
de façon marquée. Ces facteurs, connus comme étant
les déterminants de la santé,
comprennent : le revenu et l'état social, les réseaux de
soutien social, l'éducation, les conditions de vie et de travail,
les milieux physiques, les capacités biologiques et génétiques,
les habitudes personnelles de santé et les habiletés d'adaptation,
le développement sain des enfants, les services de santé,
la différence entre les sexes et la culture. Un cadre de travail
fondé sur les déterminants de la santé examine l'interaction
de tous ces facteurs visant à influer sur la santé des particuliers,
des familles, des collectivités et de la société.
Un lien manifeste existe entre le niveau de revenu, l'éducation
et l'état de santé. Les riches sont en
meilleure santé que la classe moyenne qui, en retour,
est en meilleure santé que les pauvres. En tant qu'adultes, les
personnes plus instruites sont en meilleure santé que les personnes
moins instruites, et les personnes qui ont un emploi sont en meilleure
santé que les personnes en chômage. La différence
entre les sexes influe fondamentalement sur la santé et interagit
avec les autres déterminants. Les adolescentes sont susceptibles
de commencer à fumer plus tôt que les adolescents(4). Les
adolescents sont plus prédisposés aux accidents(5) et aux
problèmes de comportement(6) que les adolescentes. Une approche
axée sur la santé de la population permet d'améliorer
l'interaction de ces déterminants, entraînant ainsi des résultats
sains pour les particuliers, les familles, les communautés et la
société.
«[Puisque] d'importantes inégalités dans
le domaine de la santé... sont associées
aux facteurs sociaux, économiques et culturels, un
cadre de travail fondé sur les déterminants de la santé
contribue à la réciprocité dynamique de plusieurs
autres facteurs dont le simple bon sens nous en indique l'importance» - Fraser Mustard, Les déterminants de la santé,
Institut canadien des recherches avancées, 1991
3.2 La collaboration intersectorielle
Il y a eu un regain de l'importance des recherches axées sur
les façons de lier les différents secteurs qui influent
sur le développement des adolescents. «L'action intersectorielle
permet d'unir les forces, les connaissances et les moyens nécessaires
pour comprendre et solutionner des questions complexes pour lesquelles
les solutions sont au-delà des capacités et de la responsabilité
d'un seul secteur(7)». Les secteurs de la santé, de l'éducation,
des services sociaux, les secteurs récréatifs, culturels,
juridiques et les secteurs du logement ont plusieurs occasions de mettre
en oeuvre des stratégies réciproques afin de réaliser
des objectifs communs. Parmi les avantages éventuels importants
découlant de la collaboration, l'on reconnaît la «capacité
améliorée d'attaquer et de régler des problèmes
sociaux et des problèmes de santé complexes qui ont échappé
aux secteurs individuels pendant des décennies; la mise en commun
des ressources, des connaissances et de l'expertise permettant aux partenaires
de traiter les problèmes de façon plus efficace; la réduction
du dédoublement des efforts ainsi que des façons nouvelles
de travailler en commun permettant aux partenaires de contribuer aux améliorations
liées à la cohésion sociale, à l'accroissement
des possibilités visant un développement humain durable
et une société plus dynamique et vivante»(7).
Les secteurs de l'éducation, des services sociaux et d'autres
secteurs doivent participer aux initiatives visant à promouvoir
la santé et le bien-être des adolescents. Puisque la plupart
des jeunes consacrent une grande partie de leur temps dans le milieu scolaire,
le secteur de l'éducation joue un rôle important dans le
développement sain des adolescents et est un partenaire clé
dans l'élaboration des stratégies à l'intention des
jeunes et de leurs familles. Le secteur des services sociaux est un autre
important partenaire, plus particulièrement dans son rôle
de soutien aux adolescents qui vivent des difficultés familiales.
Chaque secteur est responsable d'initier des discussions et de faire
preuve de leadership afin d'engager les autres secteurs dans un effort
collectif visant à mieux satisfaire aux besoins des adolescents.
Partout au pays, et dans chacun des secteurs, des activités ont
été mises sur pied afin de restructurer les ministères
du gouvernement, de modifier leur façon de travailler ensemble
et/ou de réorienter les programmes et les services subventionnés
par l'État. Le réaménagement des gouvernements crée
de nouvelles occasions pour les secteurs de travailler en commun. Le secteur
de la santé étant axé sur les déterminants
de la santé, il est bien positionné pour agir comme catalyseur
en vue de l'identification des politiques, de la planification, de la
prestation des services et de la recherche liés aux besoins de
santé et de développement des adolescents.
3.3 La participation des jeunes
Plusieurs consultations auprès des jeunes ont confirmé
leur désir d'influer sur les décisions qui sont prises pour
eux et qui les concernent. Toutefois, il existe souvent des écarts
importants entre ce que les particuliers, les familles, les communautés
et les gouvernements identifient comme questions clés à
l'intention des jeunes, et ce que les jeunes perçoivent comme étant
important. Les gouvernements et les responsables de l'élaboration
des politiques sont d'accord que, pour combler cet écart, les jeunes
doivent participer à l'identification des problèmes et des
solutions, et ils doivent aussi participer à l'élaboration
des politiques et des programmes liés à leur santé
et à leur bien-être.
Le point de vue des adolescents est important et ne doit pas être
négligé.Trois éléments clés contribuent
à développer la capacité des jeunes et à les
aider à devenir des adultes en santé : apprécier
et respecter les jeunes; soutenir les jeunes dans le perfectionnement
de leurs connaissances et de leurs habiletés à prendre des
décisions, et créer des avenirs positifs pour les jeunes(8).
Les décideurs et les fournisseurs de services doivent essentiellement
créer des occasions permettant aux jeunes de participer activement
à l'élaboration des décisions et des politiques qui
les touchent.
«Les jeunes méritent d'être
aimés et respectés pour qui ils
sont. En tant que pays humanitaire et productif,
le Canada a investi dans son avenir, et les jeunes sont au centre de cet
investissement.»
- Comité consultatif F-P-T sur la santé de la population, Pour un avenir en santé : Deuxième rapport sur la santé des Canadiens et des Canadiennes, 1999
4.0 Qui sont-ils?
Quoique la période de l'adolescence touche généralement
les jeunes de 13 à 18 ans, l'âge chronologique de plusieurs
«adolescents» les situe à l'extérieur de ces
plages d'âge traditionnelles. Bien que ces jeunes soient âgés
de seulement 10 ans ou de plus de 18 ans, ils se présentent et
se comportent comme des adolescents.
L'adolescence est une étape de la vie caractérisée
par de fortes poussées de croissance et de développement.
L'aspect physique des adolescents change rapidement avec des augmentations
de taille pouvant atteindre 25 p.100 et des augmentations de poids pouvant
atteindre 100 p.100. En plus de leur développement physique et
sexuel, les adolescents acceptent plus de responsabilités relatives
aux prises de décisions et deviennent plus indépendants.
Les relations avec leurs parents et leurs amis prennent de nouvelles dimensions.
L'adolescence est une étape importante pour le développement
de l'estime de soi. Les adolescents commencent à se définir
par rapport à leur communauté, à leur culture et
à leur capacité d'influer sur leur avenir. Ils développent
des aptitudes sociales et civiques. Ils apprennent à communiquer
leurs idées et à exprimer leurs sentiments de façon
efficace. Ils perfectionnent leur capacité de régler des
conflits. Ils tentent de faire des contributions significatives et de
déterminer le fonctionnement de leur communauté et de leur
école en mettant l'accent sur les questions sociales locales ou
sur les plus grandes questions se rapportant aux aspects de la vie sociale
qui auront un effet sur leur avenir. Ils ont une passion et une nouvelle
sensation de pouvoir personnel qui doivent être exprimées.
Alors qu'ils s'adonnent aux études, qu'ils développent
des habiletés académiques et des habitudes personnelles
importantes dans le cadre de l'éducation continue et de la participation
à la population active, les adolescents consacrent une grande partie
de leur temps à l'école. Les adolescents tentent de trouver
leur propre identité et analysent certaines questions telles que
«Qui suis-je?», «Comment puis-je changer les choses
avec lesquelles je ne suis pas d'accord?» et «Qu'est-ce que
j'aimerais devenir?». À la recherche de leur identité,
les adolescents commencent à découvrir des comportements
nouveaux. Ils développent des valeurs personnelles et la capacité
de faire des choix sains en ce qui a trait à la sexualité,
à la consommation d'alcool, du tabac et d'autres drogues, aux habitudes
alimentaires, à l'activité physique, ainsi qu'aux relations
avec les autres. Les parents, les enseignants, les médias/communications
influent sur la façon dont les jeunes perçoivent les risques
qu'ils ont à prendre et les modes de vie qu'ils doivent développer.
La culture et la différence entre les sexes influent particulièrement
sur la formation de leur identité. Un besoin profond d'appartenance
caractérise aussi l'adolescence. Les normes des groupes de pairs,
les croyances et les comportements influent de façon marquée
sur les choix et le développement.
Si tous les adolescents sont vulnérables et doivent affronter
un certain degré de risque, certains risquent cependant davantage
d'être malades en raison de l'effet cumulatif des facteurs de risque
multiples(9). Quoique certains facteurs liés à l'environnement
et aux antécédents des jeunes augmentent le risque de problèmes
pour les adolescents (par exemple, la pauvreté, la violence familiale),
d'autres facteurs protègent et soutiennent les jeunes afin qu'ils
puissent surmonter ces problèmes (par exemple, les parents efficaces,
les rapports positifs avec les pairs). Le secteur de la santé peut
contribuer de façon significative à la santé et au
bien-être des adolescents canadiens en améliorant les conditions
qui stimulent le développement humain sain et qui favorisent la
résilience, permettant ainsi à un plus grand nombre d'adolescents
vulnérables de devenir des adultes prospères et en santé.
Voici, en bref, les faits qui caractérisent les adolescents canadiens
d'aujourd'hui :
4.1 La population
- En 1998, 4 069 981 jeunes étaient âgés de 10
à 19 ans et représentaient 13,4 p. 100 de la population.
De ce nombre, 51 p. 100 (2 088 886) étaient des garçons
et 49 p. 100 (1 981 095) étaient des filles(10).
- En 1996, 157 340 jeunes Autochtones étaient âgés
de 10 à 19 ans, ce qui représentait 19,6 p. 100 de la
population autochtone globale (y compris les personnes qui s'identifient
volontairement comme des Indiens d'Amérique du Nord, des Métis,
des Inuits ou d'autres)(11).
- Selon le recensement de 1996, environ 13 p. 100 des jeunes âgés
de 10 à 19 ans faisaient partie d'une minorité visible(11).
4.2 La structure familiale
- En 1996, la plupart des jeunes de 10 à 19 ans vivaient avec
deux parents, qui étaient soit mariés, soit en union libre.
Environ 77 p. 100 vivaient avec deux parents alors que 17 p. 100 vivaient
dans des familles monoparentales(11).
- Environ 30 p. 100 des enfants autochtones de 15 ans ou moins vivent
dans une famille monoparentale(12).
4.3 L'endroit où ils vivent
- En 1996, la plupart des jeunes (environ 75 p. 100) âgés
de 10 à 19 ans vivaient dans des régions urbaines. Bien
que 97 p. 100 des jeunes faisant partie de minorités visibles
vivaient dans des centres urbains, seulement 47 p. 100 des jeunes Autochtones
vivaient dans des régions urbaines(11).
- Dans la plupart des villes, les jeunes sans abri représentent
environ 10 à 30 p. 100 de la population des sans-abri et le nombre
de jeunes sans abri semble à la hausse(13).
- En 1996, plus d'un enfant autochtone sur 10 vivait ailleurs qu'avec
ses parents ce qui représente un taux d'environ sept fois plus
que les enfants non autochtones(12).
- En 1997, 19,6 p. 100 des enfants de moins de 18 ans vivaient dans
la pauvreté(14).
- Les jeunes Autochtones sont 1,9 fois plus susceptibles de vivre dans
une famille à faible revenu que tout autre jeune Canadien et
Canadienne(12).
- En 1997, le taux de pauvreté chez les jeunes filles âgées
de 18 à 24 ans était de 26,6 p. 100; chez les garçons,
le taux était de 20,2 p. 100(14).
4.4 La langue
- En 1996, 8,1 p. 100 des jeunes âgés de 15 à 24
ans vivaient dans des familles qui ne parlaient aucune des deux langues
officielles à la maison(15).
4.5 Les jeunes ayant une déficience
- En 1991, la plus récente année où l'on a procédé
à la collecte de données nationales, quelque 166 400 jeunes
âgés entre 10 et 14 ans ont déclaré avoir
une déficience. De ce nombre, 100 700 étaient des garçons
(10,6 p. 100) et 65 700 étaient des filles (7,3 p. 100)(16).
5.0 Comment se portent-ils?
Il est essentiel de comprendre la situation courante et de découvrir
les changements qui ont eu lieu au fil du temps, en vue de considérer
des stratégies visant à améliorer la santé
éventuelle des adolescents. La section suivante identifie d'importants
domaines de la santé et du bien-être chez les adolescents
au moyen d'une approche axée sur les déterminants de la
santé.
5.1 Le développement sain des enfants
- En 1994-1995, la majorité des enfants et des jeunes au Canada
jouissaient d'une bonne santé physique, émotive et sociale(17).
- Lors des trois premières années de la vie, 90 p. 100
du développement cognitif est atteint alors que, pendant ces
mêmes années, la croissance physique n'atteint que 15 à
20 p. 100(18).
- En 1996-1997, 15 p. 100 des enfants arrivaient à l'école
avec de faibles résultats cognitifs et 14 p. 100 marquaient des
résultats élevés sur les évaluations indiquant
un problème de comportement éventuel(3) .
5.2 Les services de santé
- Même si les professionnels de la santé ont auparavant
joué un rôle important et valable dans le milieu scolaire,
la prestation directe des services de santé dans les écoles
a beaucoup diminué(19).
- Les adolescents sont moins susceptibles de demander de l'aide auprès
d'un professionnel (par exemple un professionnel de la santé,
un enseignant ou un membre du personnel de l'école) pour résoudre
certains problèmes (par exemple, lorsqu'ils sont déprimés,
lorsqu'ils ont des problèmes de drogue ou d'alcool ou des problèmes
avec des amis ou avec la famille)(20).
- Au Canada, seulement un enfant sur six qui souffre de santé
mentale bénéficie des services de santé mentale(21).
5.3 Les habitudes personnelles de santé et les habiletés
d'adaptation
- Malgré la faible augmentation du taux de consommation du tabac
chez les adolescents entre 1994 et 1997, les filles âgées
de 12 à 17 ans continuaient de fumer à des taux beaucoup
plus élevés que les garçons du même âge
pendant cette même période.
- Les adolescents n'utilisent pas des condoms régulièrement,
et plusieurs ont déclaré avoir eu des relations sexuelles
spontanées après avoir consommé de l'alcool ou
d'autres drogues.
- La polytoxicomanie a réapparu chez les adolescents pendant
les années 1990.
- Le taux de grossesse chez les adolescentes a augmenté de 41
pour 1 000 en 1987 et de 47 pour 1000 en 1995
- Depuis le début des années 1990, le taux de suicide
chez les jeunes de 10 à 14 ans a augmenté de façon
marquée(22).
5.4 L'environnement social
- En 1996-1997, les adolescents et les jeunes adultes représentaient
le groupe d'âge le plus apte à déclarer avoir reçu
un niveau de soutien élevé.
- Le taux de bénévolat des adolescents auprès
des organismes charitables a augmenté considérablement,
passant de 18 p. 100 en 1987 à 33 p. 100 en 1997.
- Même si l'adolescence se caractérise par une indépendance
grandissante par rapport aux parents, la proportion de jeunes adultes
de 20 à 24 ans qui demeurent toujours avec leurs parents a augmenté
de 43 p. 100 en 1981 à 57 p. 100 en 1996(23).
5.5 L'éducation
- Les adolescents qui ont des liens solides avec l'école sont
moins susceptibles d'adopter des comportements qui mettent davantage
leur santé à risque(20).
- Même si la plupart des étudiants déclarent être
en sécurité à l'école, une faible augmentation
du taux de comportement intimidant a été enregistrée
entre 1994 et 1998(24).
- Quoiqu'il n'y ait actuellement aucune donnée conjoncturelle
nationale, l'absentéisme scolaire augmente à chaque niveau
de scolarité. En 1998, 20 p. 100 des filles et 22 p. 100 des
garçons en 10(e) année se sont absentés pendant
au moins trois jours au courant d'un trimestre(24).
5.6 Le revenu
- En 1997, les jeunes âgés de 15 à 24 ans affichaient
le plus haut taux de chômage(25).
- En 1996, les enfants de moins de 18 ans étaient les plus aptes
(21 p. 100) à être classés dans la catégorie
à faible revenu(25).
5.7 L'environnement physique
- Entre 1990 et 1998, les étudiants de la sixième à
la dixième année ont diminué leur consommation
d'aliments nutritifs et ont augmenté leur consommation d'aliments
moins nutritifs(24).
- En 1995, environ 1,4 million d'enfants au Canada ont été
exposés à la fumée de tabac (secondaire indirecte)
et ambiante dans leurs maisons.
5.8 Les capacités biologiques et génétiques
- Environ 37 p. 100 des adolescents et 33 p. 100 des adolescentes entre
12 et 14 ans ont déclaré souffrir d'affections chroniques
(par exemple, l'asthme et le trouble déficitaire de l'attention)(26).
6.0 Comment connaître leur état?
Selon toute vraisemblance, après l'adolescence, les personnes
doivent assumer les responsabilités qu'entraîne la vie d'adulte.
Selon la tradition, le fait de se joindre à la population active
marque l'arrivée d'une jeune personne à l'âge adulte.
Aujourd'hui, les jeunes qui progressent à l'âge adulte le
font dans un environnement bien différent de celui de leurs parents
puisque l'accès à des emplois à temps plein, valables
et bien rémunérés a beaucoup diminué. En conséquence,
plusieurs jeunes Canadiens vivent plus longtemps avec leurs parents, se
marient plus tard et attendent plus longtemps avant de devenir parents.
La progression à l'âge adulte est une période complexe
et incertaine pour les adolescents. En raison de conditions défavorables,
certains adolescents nécessiteront un soutien supplémentaire
afin de développer les compétences sociales, émotives
et comportementales attendues des jeunes adultes. Les adolescents qui
sont bien préparés à l'âge adulte ont les connaissances
et les habiletés nécessaires à(27) :
6.1 Gérer leur santé et leur mieux-être personnels
Chacun prend des décisions qui sont significatives de leurs résultats
de santé pour la vie. Les jeunes qui sont prêts à
faire des choix sains en ce qui a trait à la nutrition, à
l'exercice, à la consommation de tabac, d'alcool et de drogues
ainsi qu'à la sexualité jouiront d'une plus grande santé
physique et mentale. Les jeunes qui ont développé des habiletés
d'adaptation pourront s'adapter aux défis de la vie de façon
positive.
6.2 Développer des relations intimes et la vie familiale
Des relations positives avec leurs pairs, les membres de leur famille
et d'autres adultes préparent les jeunes à l'intimité
et à la vie familiale. Les jeunes qui ont une estime de soi positive,
de bonnes habiletés à prendre des décisions, de l'autonomie
et un sentiment d'engagement émotif sont plus aptes à jouir
de bonnes relations intimes.
6.3 Participer à la population active
Les jeunes qui ont réalisé leur potentiel éducatif
et acquis les habiletés, l'expérience et les habitudes de
travail nécessaires peuvent participer plus efficacement à
la population active. En raison du dynamisme économique, les jeunes
doivent être prêts à s'engager à un apprentissage
à long terme, à développer des compétences
en gestion d'entreprise et à s'adapter de façon continue
aux possibilités et aux attentes de la population active.
6.4 Participer à la vie communautaire
La participation aux réseaux sociaux sert de mesure de protection
contre les problèmes de santé et crée un sentiment
de bien-être. Les jeunes qui participent à des activités
de leadership et à des services communautaires auront l'occasion
de développer les compétences et les attitudes nécessaires
pour contribuer efficacement à leur communauté. Une telle
participation peut engendrer la santé des personnes et des communautés.
7.0 Les facteurs qui influent sur le développement des
adolescents et sur les résultats relatifs à la santé
Certains déterminants de la santé influent plus particulièrement
sur le développement des adolescents en santé, y compris
le système de santé; les réseaux de soutien sociaux
(les familles, les pairs, la communauté); le système d'éducation,
les habitudes personnelles de santé et les habiletés d'adaptation;
l'environnement socioéconomique; l'environnement physique et la
capacité biologique et génétique. D'autres facteurs,
tels que la culture et la différence entre les sexes, sont de puissants
déterminants qui agissent dans tous les milieux.
Le cadre de travail suivant met en lumière l'interaction dynamique
des déterminants qui influent sur la santé. Afin que les
adolescents présentent de bons résultats de santé,
la collaboration entre les secteurs et la participation des jeunes dans
les décisions qui touchent leur santé et leur bien-être
doivent être mis en oeuvre. Les mécanismes fournissant une
base d'expérience solide qui permet de mieux comprendre et d'agir
par rapport à l'interaction de ces déterminants sont aussi
un élément essentiel qui appuie la viabilité de la
santé tout au long de la vie.
7.1 Le développement sain des enfants
L'importance du développement des enfants et des jeunes en santé
par rapport à une bonne santé future est bien documentée.
Plus particulièrement, les expériences prénatales
et les expériences de première enfance ont de puissants
effets sur la santé à long terme. Les bons soins, la bonne
alimentation et la bonne santé dès les premières
années créent le fondement nécessaire à un
développement cognitif positif.
Le développement sain des enfants influence grandement les autres
déterminants de la santé qui à leur tour influent
sur le développement. Les enfants qui vivent dans des familles
à faible revenu, dans des logements médiocres ou qui sont
exposés au tabac et/ou à l'alcool in utero sont
plus à risque de développer une piètre santé.
Les enfants sont plus susceptibles d'atteindre des résultats de
santé positifs à l'âge adulte s'ils sont exposés
à de bons soins dès leur jeune âge (par exemple, les
parents qui lisent avec leurs enfants), s'ils ont établi des liens
sûrs et s'ils sont disposés à apprendre au moment
où ils entrent à l'école(28).
7.1.1 Le développement des jeunes enfants
La période de développement jusqu'à l'âge
de six ans est fondamentale à la santé et au développement
futur. Le développement cognitif s'effectue rapidement et de façon
intensive dans les trois premières années de la vie. Le
développement cognitif atteint 90 p. 100 dans les trois premières
années de la vie, tandis que le développement physique atteint
seulement 15 à 20 p. 100 pendant ces mêmes années(18).
Des billions de synapses se développent en réponse aux stimuli
que l'environnement transmet au cerveau du bébé. Ainsi,
l'équilibre des entrées au cerveau est essentiel pendant
la jeune enfance(29).
Si les expériences négatives pendant les premières
années ont des effets à long terme qui seront difficiles
à surmonter plus tard, une bonne alimentation et des bons soins
entraînent par contre un développement précoce optimal
au niveau cognitif et physique, ainsi qu'un meilleur développement
futur en ce qui a trait à l'apprentissage et au comportement. Il
existe de plus en plus de preuves que les enfants et leurs familles bénéficient
de programmes de qualité sur le développement des jeunes
enfants et qui incluent la participation des parents(28).
En septembre 1999, les ministres de la santé F-P-T ont publié
un document de travail intitulé Investir dans le développement
durant la petite enfance : la contribution du secteur de la santé(2).
Le document offre une récapitulation des connaissances concernant
le développement des jeunes enfants, étudie les contributions
du secteur de la santé relatives à la santé générale
des enfants du Canada et identifie les domaines dans lesquels le secteur
de la santé peut emboîter le pas ou peut contribuer de façon
marquée au développement sain des jeunes enfants. La description
d'un système intégré de services et de soutiens offerts
aux jeunes enfants et aux parents en milieu communautaire est un des éléments
de discussion importants. D'autres domaines qui méritent un investissement
comprennent l'accès à des soins de santé et à
des services de santé publics de qualité, l'éducation
des parents, le développement et le soutien des habiletés,
la prévention des blessures et l'hygiène du milieu, ainsi
que la recherche, l'évaluation et la surveillance.
Afin de veiller à ce que les enfants soient prêts à
effectuer la transition à l'adolescence, il est essentiel que les
jeunes enfants et leurs familles puissent profiter des soutiens et des
services nécessaires au fondement de la santé pour toute
la vie.
Occasions d'action :
- Continuer à participer activement au Programme d'action national
pour les enfants.
- Renforcer les approches intergouvernementales et intersectorielles
relatives au développement des jeunes enfants comme il a été
recommandé dans le document intitulé Investir dans
le développement durant la petite enfance : la contribution du
secteur de la santé.
7.2 Les services de santé
Les services de santé contribuent de façon importante
à la santé de la population, plus particulièrement
les services qui maintiennent et encouragent la santé et qui préviennent
la maladie et les blessures. Les services qui renseignent les adolescents
sur les risques liés à la santé (par exemple, les
grossesses chez les adolescentes, les infections transmissibles sexuellement
[ITS], la consommation du tabac) et sur les choix sains (par exemple,
le port des ceintures de sécurité et des casques de vélo)
et les services qui encouragent les jeunes à adopter des habitudes
de vie saines (par exemple, l'alimentation, l'exercice) contribuent de
façon vitale à la santé des adolescents et à
une santé continue pendant la vie entière.
Un système de soins de santé universel solide est essentiel
à l'obtention de bons résultats en matière de santé.
Des actions sont nécessaires dans trois domaines prioritaires afin
d'améliorer les expériences que vivent les adolescents lorsqu'ils
accèdent aux soins de santé et aux services de santé
publique. Ces actions incluent l'accessibilité et la disponibilité
des services, la confidentialité ainsi que des services conviviaux,
axés sur les jeunes.
7.2.1 L'accessibilité et la disponibilité
des services
Les adolescents éprouvent parfois des difficultés à
accéder aux services dont ils ont besoin. À titre d'exemple,
le taux de certaines maladies mentales est élevé chez les
adolescents (par exemple, la dépression, l'anxiété,
les troubles alimentaires); cependant, le nombre d'adolescents traités
et le nombre de services offerts est souvent très faible. Les jeunes
avouent que le faible taux d'utilisation des services de santé
mentale est attribuable au harcèlement, à la peur, à
la stigmatisation et aux pressions par les pairs. Certains adolescents
ne sont pas acceptés à un programme parce qu'ils sont considérés
trop jeunes et/ou ne satisfont pas aux critères d'admissibilité
d'un programme en particulier (par exemple, les programmes de patients
hospitalisés pour le traitement en matière d'alcoolisme
ou de toxicomanie). Les obstacles linguistiques et culturels sont aussi
attribuables aux difficultés d'admissibilité de certains
adolescents. Plusieurs services n'existent tout simplement pas pour les
adolescents qui demeurent dans des communautés rurales, éloignées
ou dans les réserves.
Occasions d'action :
- Développer, en partenariat avec les jeunes et d'autres secteurs,
des modèles de soins de santé alternatifs axés
sur les besoins des adolescents (par exemple, des services axés
sur les jeunes qui sont offerts par l'entremise de cliniques pour adolescents,
de services d'extension, de services à l'école, de services
dans les mails) afin d'éliminer les obstacles qui empêchent
l'accès aux services.
- Accroître l'accès et la disponibilité des services
aux adolescents dans les régions rurales et éloignées,
ainsi que dans les collectivités autochtones, tant dans les réserves
qu'ailleurs.
- Examiner les façons d'accroître l'accès aux services
non assurés (les médicaments délivrés sur
ordonnance, les soins dentaires, les contraceptifs, les soins optiques).
7.2.2 La confidentialité
Les jeunes sont très préoccupés par la confidentialité.
Pendant l'adolescence, les jeunes assument davantage d'indépendance.
Ce processus comprend en partie une plus grande indépendance en
ce qui touche les décisions liées à leur santé,
y compris quand, où et comment ils accéderont aux renseignements,
aux programmes et aux services de santé. Lorsque les jeunes communiquent
avec le système de soins de santé, la confidentialité
n'est pas toujours assurée. Les règlements provinciaux et
territoriaux, les lois et les directives cliniques peuvent entraîner
le refus d'un service à certains adolescents, sauf s'ils ont la
permission explicite d'un parent ou d'un tuteur.
Occasions d'action :
- Améliorer la confidentialité des jeunes à l'intérieur
du système de soins de santé en utilisant de nouvelles
technologies qui favorisent l'auto-accès (par exemple, l'accès
aux renseignements et aux services de santé dans des endroits
non traditionnels comme les mails, le réseau Internet, télé-santé,
les centres récréatifs, les haltes-accueils, les écoles).
- Retirer les obstacles législatifs, réglementaires et
les obstacles cliniques qui limitent l'accès aux services et
aux soutiens de santé en raison de l'âge et/ou de questions
de consentement.
7.2.3 Des services conviviaux axés sur les jeunes
Lorsqu'on a demandé aux adolescents d'identifier les personnes
à qui ils se confieraient au sujet de problèmes comme la
dépression et la consommation de drogues ou d'alcool, ils ont placé
les professionnels (par exemple, les professionnels de la santé
ou les enseignants et/ou les membres du personnel de l'école) au
dernier rang suivant les pairs et les parents. Toutefois, lorsque les
adolescents ont des besoins de contraception, les professionnels sont
en tête de liste(20). Quoique les raisons qui motivent les adolescents
à rechercher de l'aide soient complexes, leur réticence
à approcher les professionnels de la santé est peut-être
liée à l'inaccessibilité des professionnels (par
exemple, en dehors des heures régulières d'enseignement)
ou parce que plusieurs professionnels de la santé sont mal à
l'aise de travailler avec des adolescents et/ou n'ont pas la formation
requise en ce qui touche le développement des adolescents. Un système
de santé qui est sensible aux jeunes et qui répond bien
à leurs besoins en matière de santé (par exemple
la sexualité, la santé génésique, la santé
mentale) est primordial.
Le fait que beaucoup plus de jeunes vivent dans leurs familles et vont
à l'école dans leur communauté est attribuable aux
progrès des traitements médicaux, de la technologie et des
services de soutien. La promotion du développement sain de ces
adolescents et le soutien de ces jeunes alors qu'ils assument la responsabilité
de leur santé représentent des défis uniques.
Il est important de mettre en oeuvre des approches culturelles pertinentes
afin de résoudre les questions de santé que doivent affronter
les adolescents. Par exemple, l'infrastructure traditionnelle qui aurait
soutenu les jeunes Autochtones a été détruite. Les
rôles des familles élargies et les traditions de conseils
provenant des femmes et des hommes plus âgés de la communauté
ont aussi été grandement réduits. Des services culturels
appropriés doivent être élaborés en coordination
avec ces groupes afin de s'assurer que les services sont adaptés
aux jeunes.
Très peu de services de santé et de services sociaux ont
été mis sur pied à l'intention des jeunes marginaux.
La prestation des services aux jeunes marginaux est particulièrement
importante puisque ces jeunes sont souvent sujets à des risques
de santé élevés et à des résultats
de santé négatifs à long terme. Des efforts supplémentaires
sont nécessaires afin de réduire les difficultés
éventuelles que devra subir cette population tout au long de la
vie.
Les services doivent être compatibles afin de permettre aux adolescents
d'accéder aux renseignements, aux soutiens et aux services qui
sont appropriés à leur stade de développement et
à leur façon d'apprendre. Cela s'applique particulièrement
aux jeunes immigrants et aux jeunes réfugiés qui s'adaptent
à un nouveau pays et à une nouvelle culture tout en s'attaquant
aux tâches qu'entraîne le développement de l'adolescence.
Occasions d'action :
- Inciter les jeunes, surtout les jeunes marginaux, à participer
à la détermination des questions de santé qui s'appliquent
à eux afin de s'assurer que les services sont accessibles et
appropriés.
- Élaborer et mettre en oeuvre des politiques de santé
complètes à l'intention des adolescents, incluant les
perspectives ethnoculturelles et la différence entre les sexes.
- Appuyer la création de comités interinstitutionnels
et multisectoriels dans les communautés afin de se concentrer
essentiellement sur les défis que présentent la santé
et les comportements chez les adolescents, tout en concentrant plus
particulièrement les efforts sur le changement d'attitudes par
rapport aux groupes stigmatisés (par exemple, les groupes qui
sont victimes de racisme, les personnes handicapées, les victimes
de violence, les jeunes homosexuels, bisexuels et les lesbiennes) afin
de rejoindre les jeunes qui présentent un risque élevé
et de s'assurer de la confidentialité.
- Intégrer aux plans de cours la santé et le développement
des adolescents comme un élément distinct à l'intention
des professionnels de la santé qui sont en formation et en formation
continue.
7.3 Les habitudes personnelles de santé et les habiletés
d'adaptation
Une gamme étendue d'habitudes personnelles de santé influe
sur la santé de chacun. Au moment de l'adolescence, les jeunes
commencent à prendre des décisions importantes liées
à leurs valeurs personnelles, à leur mode de vie, à
la consommation d'alcool et d'autres drogues, à la sexualité
et à d'autres comportements. La promotion de la santé et
les stratégies de prévention dans ces domaines sont nécessaires
afin de s'assurer que les adolescents prennent des décisions éclairées
concernant leur santé, qu'ils réduisent les préjudices
et qu'ils évitent les problèmes coûteux. Par contre,
lorsque les adolescents éprouvent des difficultés, les services
doivent être en place pour répondre à leurs besoins
particuliers en temps utile.
Les adolescents utilisent différentes stratégies en vue
de comprendre et de surmonter les défis auxquels ils font face.
Il est normal que les jeunes mettent plusieurs comportements à
l'essai. Ainsi, ils ont besoin de renseignements précis afin d'apprendre
les habiletés nécessaires qui leur permettront de développer
leur identité personnelle et de satisfaire aux exigences et aux
défis de tous les jours. Les jeunes sont plus aptes à prendre
des risques intelligents et à agir de façon à améliorer
leur santé et leur bien-être lorsque les parents, les pairs,
les écoles et les communautés collaborent pour s'assurer
que les choix sains sont les plus faciles à faire. Ils doivent
aussi obtenir les renseignements pertinents relatifs à leur propre
développement afin de reconnaître tant un comportement classique
qu'un comportement qui dépasse les normes. En dernier lieu, des
ressources et des services doivent être à leur disposition
et ils doivent y avoir accès. L'éducation et le soutien
des adolescents leur permettent de mettre à l'essai de nouveaux
comportements de façon saine et appropriée.
Occasions d'action :
- Mettre en application, en collaboration avec d'autres secteurs, des
stratégies qui rendent les choix sains ceux qui sont les plus
faciles à faire.
- Inciter les jeunes à participer aux campagnes d'information
et aux programmes de prévention.
- Élaborer et mettre en oeuvre avec d'autres secteurs, des stratégies
qui visent à réduire les préjudices et qui répondent
aux comportements à risque chez les jeunes.
7.3.1 La consommation d'alcool, de tabac et de drogues
Au-delà de 90 p. 100 des adolescents ont déjà consommé
de l'alcool avant d'atteindre la dixième année de scolarité(24).
En 1998, 43 p. 100 des adolescents et 42 p. 100 des adolescentes ont déclaré
avoir été «très ivres» à plus
de deux occasions. La consommation excessive d'alcool qui commence tôt
dans la vie a été associée à des problèmes
de santé tels que l'hépatite aiguë et la cirrhose,
les blessures de la route et la mortalité. En 1996-1997, les adolescents
de 18 et 19 ans étaient les plus susceptibles de conduire après
avoir consommé trop d'alcool(25). Les accidents d'automobile sont
la principale cause de décès chez les adolescents au Canada.
Le taux de consommation de tabac a augmenté considérablement
chez les adolescents, plus particulièrement chez les filles, dans
les 10 dernières années. Les adolescentes sont maintenant
plus susceptibles de fumer que les adolescents. Plusieurs jeunes filles
avouent fumer pour alléger le stress(4). Le taux de consommation
de tabac est plus élevé chez les adolescents à faible
revenu que chez les adolescents à tranche de revenu supérieur(30).
Dans certaines communautés, la consommation du tabac commence beaucoup
plus tôt chez les enfants autochtones(31).
L'usage de drogues multiples chez les adolescents a réapparu
pendant les années 1990. Le taux d'essai de drogues illicites telles
que les hallucinogènes, les stimulants, les barbituriques, le cannabis
et l'Ecstasy est plus élevé chez les jeunes et la consommation
de cannabis augmente de façon marquée(32). Certains jeunes
continuent d'inhaler l'essence, la colle et d'autres produits. D'autres
adolescents font des essais avec des médicaments sans ordonnance
ainsi que des médicaments sur ordonnance.
La consommation de tabac, d'alcool et d'autres drogues (par exemple,
les solvants, le cannabis) à un très jeune âge chez
les populations autochtones ainsi que l'admission des enfants et des jeunes
Autochtones dans les centres de traitement à un très jeune
âge est une grande préoccupation. Les jeunes à faible
revenu et les sans-abri présentent le taux le plus élevé
de consommation de drogues(33).
Occasions d'action :
- Élaborer des programmes d'ensemble novateurs aux fins de dépistage,
d'évaluation du risque et de traitement.
- Accroître l'application de la Stratégie nationale de
lutte contre le tabagisme, visant plus particulièrement à
améliorer l'accès aux programmes et à mettre en
application les programmes de prévention et de cessation de l'usage
du tabac.
- Élaborer des services et améliorer l'accès aux
programmes pour toxicomanes qui sont appropriés aux âges
et sensibles aux différentes cultures (par exemple, les communautés
rurales, les adolescents plus jeunes, les jeunes à faible revenu,
les sans-abri, les jeunes Autochtones).
- Examiner l'efficacité des règlements existants par rapport
à la publicité et à la vente du tabac et de l'alcool
aux mineurs.
7.3.2 L'alimentation
La consommation d'aliments nutritifs et de repas équilibrés
peut grandement améliorer les résultats de santé
chez les jeunes. Bien qu'en 1998 plus de 75 p. 100 des jeunes en sixième
année ont déclaré avoir consommé quotidiennement
des fruits et des légumes, ce pourcentage a diminué à
70 p. 100 lorsqu'ils ont atteint la dixième année(24). La
même étude a démontré qu'entre 1990 et 1998
il y a eu une légère diminution dans la consommation d'aliments
nutritifs et une augmentation dans la consommation d'aliments moins nutritifs
(par exemple, les frites, les hamburgers, les hot dogs, les croustilles,
le lait riche en matière grasse) de la sixième à
la dixième année. Certains groupes de population ont de
la difficulté à obtenir suffisamment de nourriture saine.
Les ménages à faible revenu sont les plus susceptibles à
avouer qu'ils n'ont plus de nourriture, à faire appel à
une banque d'alimentation et à ne pas toujours avoir assez de nourriture.
Les pénuries de vivres comportent un réel problème
pour certaines collectivités autochtones et inuits. En 1998, au-delà
de 250 000 enfants et jeunes de moins de 18 ans faisaient appel aux banques
d'alimentation.
Occasions d'action :
- Travailler de concert avec le secteur de l'éducation afin d'améliorer
les plans de cours liés à la nutrition et à la
vie active.
- Travailler de concert avec les autres secteurs afin d'améliorer
la sécurité alimentaire pour les jeunes qui vivent dans
des ménages à faible revenu.
7.3.3 La santé mentale et les habiletés
d'adaptation
La période de l'adolescence occasionne plusieurs changements
et plusieurs défis qui ont une incidence sur le développement
mental, émotif et spirituel des jeunes. Les changements, tant internes
(qui font partie du processus de développement comme tel) qu'externes
(sociaux, économiques et culturels), s'unissent pour créer
des tensions inutiles chez les jeunes. Les récentes recherches
présentent une image troublante du bien-être psychosocial
des jeunes Canadiens. La proportion de jeunes qui se sentaient «très
heureux» dans leur vie a diminué de façon marquée
à compter de la sixième année (52 p. 100) à
la dixième année (30 p. 100).
Lorsqu'ils ont atteint la dixième année, plus d'un tiers
des filles et un cinquième des garçons ont indiqué
se sentir déprimés au moins une fois par semaine(24).
En 1994, la recherche démontrait que 25 p. 100 des jeunes de
15 à 24 ans répondaient aux critères correspondant
à un problème de santé mentale(34). Les données
démontrent aussi que la période de l'adolescence est critique
par rapport à la manifestation des troubles de santé mentale.
Les jeunes Canadiens sont plus susceptibles de démontrer des niveaux
élevés de stress, de détresse et d'afficher des signes
de dépression(22). Près de 22 p. 100 de la population canadienne
âgée de 12 ans ou plus est soit déprimée, soit
en détresse ou les deux(22). Quoique les taux qui correspondent
aux jeunes en particulier ne sont pas disponibles, les services de santé
mentale touchent seulement un sur six enfants Canadiens ayant des problèmes
de santé mentale(21).
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les
jeunes Canadiens de 10 à 24 ans. Le taux élevé de
suicides et de tentatives de suicide chez les jeunes Canadiens démontre
clairement qu'il y a beaucoup à faire pour améliorer l'esprit
d'initiative personnelle et créer des milieux favorables pour les
jeunes. Les niveaux élevés et non proportionnels de suicide
chez les jeunes Autochtones reflètent un besoin d'interventions
multiples et culturelles appropriées.
Les jeunes pratiquent des stratégies d'adaptation qui sont axées
sur les problèmes (par exemple, la recherche de soutien, la résolution
de problèmes) et sur les émotions (par exemple, la fuite
et l'évitement, l'acceptation des responsabilités). Les
stratégies que les jeunes utilisent influencent le soutien qu'ils
reçoivent et ralentissent l'effet des tensions sur leur santé
et sur leurs comportements liés à la santé. Des études
à long terme sur la résilience ont démontré
que, malgré les défis et les vulnérabilités
propres aux jeunes, ils ont les ressources et les capacités nécessaires
pour surmonter ces défis pourvu qu'un milieu favorable et flexible
leur ait été fourni(35). Les facteurs et les processus de
protection qui favorisent la résilience chez les enfants servent
toujours à soutenir les adolescents de façon efficace. Ces
données sont importantes par rapport aux interventions auprès
des jeunes puisqu'elles suggèrent fortement que les approches qui
favorisent la résilience ne devraient pas être intermittentes,
mais doivent plutôt être disponibles à chacune des
étapes du développement.
Occasions d'action :
- Élaborer un modèle de mise en oeuvre et une infrastructure
applicables à un service de santé mentale qui est multidisciplinaire
et qui peut favoriser la promotion de la santé mentale ainsi
que les processus d'identification précoce, d'évaluation
et de traitement à l'intention des adolescents.
- Accroître l'accès aux services de santé mentale
axés sur les jeunes (par exemple, l'intervention d'urgence, le
counseling, les programmes de soutien par les pairs).
- Accroître l'accès aux programmes de santé mentale
favorables qui soutiennent et qui renseignent les jeunes dans des domaines
tels que l'auto-assistance, l'auto-responsabilité, les habiletés
d'adaptation, l'estime de soi, comment favoriser, entretenir et améliorer
la santé mentale, et qui leur apprennent quand et comment demander
de l'aide concernant des problèmes comme la dépression
et l'anxiété.
- Élaborer des initiatives de mentorat, de counseling par les
pairs et d'intervention dans les communautés qui affichent des
taux élevés de suicide.
- Promouvoir l'utilisation d'images de santé concernant les jeunes
qui montrent la différence entre les sexes, l'image corporelle
et l'apprentissage de l'autonomie chez les jeunes.
7.3.4 L'appui des pratiques sexuelles saines et sans risque
La sexualité est un aspect naturel et sain de la vie, et une
des tâches importantes du développement des adolescents vise
à ce qu'ils aient, rendus à l'âge adulte, une vie
sexuelle saine(36,37). Il n'est donc pas étonnant que la sensibilisation
à la sexualité et à la différence entre les
sexes ainsi que les premiers comportements et les premières relations
sexuelles comportent un des changements les plus significatifs pour plusieurs
jeunes. Bien que les parents soient les éducateurs principaux en
ce qui concerne le développement sexuel sain de leurs adolescents,
les secteurs de la santé et de l'éducation jouent aussi
un rôle important dans ce domaine.
L'éducation sexuelle se dispute l'attention avec plusieurs autres
sujets dans les écoles, et le travail dans les écoles est
de moins en moins prioritaire pour les systèmes de santé.
Les adolescents ont exprimé leur insatisfaction par rapport à
la portée limitée de l'éducation sexuelle qui leur
est présentement offerte(19). Plusieurs adolescents ont demandé
une approche plus étendue, incluant des sujets tels que l'orientation
sexuelle, le viol commis par un ami, la négociation avec les partenaires
sexuels et les comportements sexuels(19).
Les jeunes dans plusieurs communautés ont exprimé des
préoccupations concernant l'accès aux condoms ainsi que
l'absence d'intimité et de confidentialité. Il est possible
que ces facteurs contribuent au fait que les adolescents n'utilisent pas
les condoms régulièrement et que plusieurs ont déclaré
avoir eu des relations sexuelles spontanées après avoir
consommé de l'alcool et d'autres drogues. Le risque de VIH, d'ITS
et de grossesses non voulues est toujours très élevé
chez les adolescents(19). Le taux de chlamydia enregistré chez
les adolescentes est de 5,7 fois plus élevé que le taux
national pour toutes les femmes(38).
En 1995, 23 657 naissances d'enfants vivants et 38 502 grossesses ont
été enregistrées chez les adolescentes (47 pour 1
000). Le taux de grossesses chez les filles autochtones de moins de 15
ans est environ 18 fois plus élevé que celui de la population
canadienne en général(39). Des programmes de prévention
contre les grossesses qui sont congruents aux systèmes de croyances
culturelles de certaines populations spécifiques doivent être
accessibles et disponibles aux jeunes.
Occasions d'action :
- Élaborer des programmes d'éducation sexuelle qui sont
appropriés à la culture des jeunes, de concert avec les
parents et les communautés dans lesquelles ils vivent.
- Fournir des services et des soutiens relatifs à la santé
sexuelle aux jeunes marginaux qui sont incapables de se procurer les
services réguliers ou qui les refusent.
- Fournir des services de santé sensibles et confidentiels en
matière de sexualité et de reproduction qui sont offerts
à des coûts abordables et qui sont disponibles aux adolescents
(par exemple, les contraceptifs, les services de planification des naissances,
le counseling prénatal).
7.3.5 Les blessures accidentelles
Les blessures accidentelles sont toujours la cause première de
mortalité chez les enfants et les jeunes, ainsi que la cause tragique
et coûteuse des affections incapacitantes chez les Canadiens(40).
Les garçons et les jeunes hommes subissent plus de blessures accidentelles
ainsi que des blessures plus sévères que les filles et les
jeunes femmes(5). Les adolescents sont beaucoup plus susceptibles de mourir
de blessures résultant d'accidents d'automobiles que tout autre
enfant. En effet, ce genre de blessure compte environ la moitié
des mortalités dans ce groupe d'âge(41). Le taux de blessures
accidentelles chez les jeunes Autochtones est trois fois plus élevé
que le taux national(42). Le risque de mort prématurée attribuable
à la noyade et à d'autres causes est plus élevé
chez les jeunes Autochtones.
Occasions d'action :
- Accroître la collaboration intersectorielle afin d'identifier
les priorités et d'élaborer des stratégies liées
à la prévention des blessures, étendre les programmes
de prévention des blessures favorables existants et inciter les
jeunes à participer à l'élaboration de programmes
complets de prévention des blessures.
- Aider les jeunes à mieux comprendre les différences
entre les sexes et les âges qui les disposent à prendre
des risques, et élaborer des stratégies qui répondent
à ces différences.
7.4 L'environnement social
L'environnement social a un effet significatif sur la santé et
le bien-être des gens. Ces milieux incluent les familles, les groupes
de pairs, les communautés et les médias. Le soutien social
sert de ressource à l'adaptation et influence la santé,
les comportements liés à la santé et l'utilisation
des services de santé(43,44). Les environnements sociaux ont été
associés à des résultats de santé positifs;
cependant, ceux qui sont compromis (par exemple, par la violence) produisent
un effet contraire. Le taux de mortalités prématurées(45),
la dépression, les difficultés lors de la grossesse, et
les déficiences entraînées par les maladies chroniques
font partie des résultats négatifs qui ont été
notés(46).
D'autres déterminants peuvent influer fortement sur la qualité
de l'environnement d'une personne. Par exemple, les familles à
faible revenu sont plus susceptibles de faire preuve de stress chronique,
de dépression parentale et de piètre fonctionnement familial
que les familles à revenu élevé(47). Les personnes
qui vivent dans la pauvreté sont plus isolées et déclarent
des plus petits réseaux sociaux ainsi que moins d'appui social(48).
Les adolescents qui sont déprimés ont tendance à
se retirer de leurs amis(24).
7.4.1 Les familles
Le fait d'être parent d'un adolescent constitue un défi
et une grande responsabilité. La recherche approfondie démontre
qu'une relation étroite et sûre entre les jeunes et leurs
parents favorise le développement sain des adolescents.
Les adolescents qui vivent dans des familles encourageantes et qui ont
de bonnes relations avec leurs parents affichent moins de problèmes
de santé mentale, sont évalués par leurs pairs comme
étant moins anxieux et moins hostiles, ont des attitudes plus positives
par rapport aux pratiques sexuelles sans risque, et les filles affichent
un taux moins élevé relatif au comportement sexuel à
risque et elles ont moins de grossesses(49). Un lien a été
établi entre les résultats de développement sains
chez les jeunes et le rôle parental. Les parents chaleureux et encourageants
qui établissent des règles et des attentes claires et convenables,
et qui incitent leurs adolescents à participer aux décisions
appropriées, favorisent une croissance et un développement
positifs(49,50). Les parents qui encouragent les adolescents à
adopter de bonnes habitudes relatives à l'étude et à
apprécier l'école, et qui collaborent étroitement
avec les professeurs afin de promouvoir un comportement acceptable et
un travail satisfaisant, contribuent au succès des élèves
et au prolongement des années d'étude(51,52).
La plupart des adolescents indiquent qu'ils ont de bonnes relations
avec leurs parents. Des études ont démontré qu'à
l'étape de l'adolescence, les relations entre les parents et les
enfants commencent à diminuer(49). Bien que, typiquement, les adolescents
passent beaucoup plus de temps avec leurs pairs, il est essentiel de maintenir
des relations parent-adolescent positives afin de favoriser le bien-être
émotif et psychologique des adolescents(49). Alors qu'il est difficile
pour certains parents de consacrer du temps aux jeunes, la majorité
d'entre eux trouvent les moyens pour le faire (par exemple, organiser
des sorties en famille, avoir des discussions, regarder des émissions
de télévision ou pratiquer des sports ensemble)(53). Plusieurs
parents sont au dépourvu par rapport à l'indépendance
et à l'autonomie grandissantes de leurs adolescents. Bien que les
jeunes veuillent une direction et le soutien de leurs parents, des conflits
peuvent surgir concernant des questions de confiance et d'attentes liées
aux comportements(24).
«Donnez-moi l'occasion d'énoncer mes opinions
lors des décisions familiales ( car d'habitude, mes idées
sont ignorées ou prises à la légère).» - Denise, 14 ans
Les relations parent-enfant peuvent être compromises dans des
moments de stress extrême (par exemple, la séparation des
parents, le divorce, la mort d'un parent). En 1996, environ un sur cinq
adolescents (17 p. 100) de 10 à 19 ans vivaient avec un seul parent.
«Acceptez le fait que je grandis
et que j'ai besoin de découvrir le monde tant avec
vous que toute seule. Mettez certaines de vos peurs de côté
et laissez-moi prendre des risques qui sont bons pour moi. Je ne peux
pas toujours être à vos côtés et sous votre
aile. J'ai besoin d'apprendre comment devenir une bonne meneuse de moi-même.» - Trisha, 16 ans
Les adolescents qui vivent dans des familles monoparentales ont moins
d'estime de soi, sont déprimés et sont plus susceptibles
d'adopter des comportements qui les prédisposent à prendre
des risques tels que la consommation du tabac et la toxicomanie(54). Une
bonne partie des adolescents qui vivent dans des familles biparentales
vivent dans des familles élargies. Dans certains cas, tant dans
les familles fortunées que dans les familles démunies sur
le plan économique, les parents ou les autres adultes refusent
ou sont dans l'impossibilité de satisfaire aux besoins de leurs
adolescents, ce qui peut donner lieu au déplacement temporaire
ou permanent de l'adolescent de sa demeure. Quoique la représentation
des jeunes Autochtones dans le système de placement en famille
d'accueil soit disproportionnée, plusieurs collectivités
et plusieurs familles autochtones travaillent à retrouver et à
fortifier leur identité culturelle. Alors que le placement en famille
d'accueil peut entraîner des conséquences négatives
sur le bien-être des jeunes, la présence d'un adulte important
dans la vie d'un jeune peut favoriser la résilience. Les adolescents,
même ceux qui sont vulnérables et à risque, peuvent
bien réussir malgré des conditions défavorables s'ils
sont soutenus et s'ils ont accès à des ressources.
La grossesse chez les adolescentes représente un défi
important pour les jeunes parents et leurs enfants. Plusieurs résultats
négatifs ont été liés à la grossesse
chez les adolescentes, y compris un faible niveau de scolarisation, la
pauvreté et de piètres résultats au niveau social.
Le taux de grossesses chez les adolescentes a été relativement
stable dans les dernières années; cependant, le taux de
47 pour 1 000 en 1995 est inquiétant. Les stratégies dont
l'efficacité a été reconnue en ce qui concerne la
réduction des grossesses non planifiées et non voulues incluent
l'association de programmes d'éducation sexuelle de première
qualité, l'accès à la contraception et aux services
cliniques confidentiels.
Occasions d'action :
- Développer, à l'intention des parents, des ressources
axées sur la période de l'adolescence et sur des stratégies
familiales qui influent de façon positive sur le développement
des adolescents en santé.
- Améliorer l'accessibilité et la disponibilité
des groupes de soutien aux parents en permettant aux familles de partager
l'information, les ressources et les expériences concernant le
développement de leurs adolescents.
- Fournir des renseignements aux jeunes concernant les choix auxiliaires
à la condition parentale (par exemple, l'adoption) et fournir
des services qui pourront les soutenir selon le choix qu'ils auront
fait.
7.4.2 La violence familiale
Les différentes formes de violence et les comportements de violence
auxquels sont exposés les adolescents ont des effets marqués
sur le comportement et la santé à long terme. Les blessures
qui peuvent en résulter incluent les fractures, les traumatismes
crâniens, les ecchymoses, les brûlures, les ITS, la grossesse
et une gamme étendue de difficultés telles que la dépression,
la déficience intellectuelle, l'anxiété et la toxicomanie.
Le pourcentage de familles canadiennes qui ont été touchées
par une forme de violence quelconque a été estimé
à environ 50 p. 100(55). Les adolescents qui ont grandi dans la
violence au foyer - où ils étaient exposés à
la violence physique, émotive et/ou sexuelle de la part d'un parent
envers un autre et/ou dans une situation où ils étaient
eux-mêmes les victimes - ne pourront peut-être pas échapper
à de telles tendances modèles. Les adolescents tentent souvent
d'intervenir en vue de protéger leur mère, ce qui peut entraîner
des attaques intensifiées sur eux-mêmes. Pendant cette période,
les adolescents peuvent aussi devenir abusifs non seulement envers le
parent qui est déjà victime, mais aussi envers les autres.
Les adolescents, ayant de plus en plus d'indépendance physique,
s'absentent souvent de la maison pour de longues périodes afin
de fuir de telles situations. Cela les rend plus vulnérables aux
influences négatives des groupes de pairs, des bandes et des personnes
qui profitent des jeunes qui se laissent facilement impressionner, dans
l'intention de les exploiter sexuellement. Le taux d'antécédents
de violence est particulièrement élevé chez les enfants
de la rue( 56).
Occasions d'action :
- Engager le secteur de la santé à participer plus activement
aux stratégies qui répondent aux incidences de la violence
familiale.
- Promouvoir, de concert avec le secteur de l'éducation, l'anti-violence,
les programmes éducatifs à l'école (par exemple,
la maîtrise de la colère, la résolution de conflits)
et les campagnes de sensibilisation du public afin de contrer les messages
des médias qui prônent l'utilisation de la violence dans
certaines situations.
- De concert avec les secteurs des services sociaux, de l'éducation
et de la justice, veiller à ce que les services soient disponibles
aux jeunes qui vivent dans la violence familiale.
7.4.3 Les pairs
Alors que les jeunes deviennent plus indépendants et plus autonomes,
ils ont tendance à consacrer moins de temps aux membres de leurs
familles et à être plus souvent en contact avec les pairs
du même âge. L'interaction avec leur groupe de pairs permet
aux adolescents de développer, de mettre à l'essai et d'améliorer
les habiletés de vie telles que la résolution de problèmes,
la communication et l'adaptation aux pressions et au stress. Les adolescents
qui ont des amis encourageants et responsables sont plus susceptibles
d'être confiants, de se sentir bien à l'école, de
bien s'entendre avec leurs parents et d'être en santé(24).
Le soutien des pairs est particulièrement important à l'adolescence(57).
Le soutien des pairs a été lié à une meilleure
compétence sociale(58). Les adolescents qui participent à
des programmes de mentorat formels sont moins susceptibles de consommer
de l'alcool et de s'absenter des cours(59).
L'expérimentation fait partie du développement des adolescents.
Le groupe de pairs est le plus important indicateur prévisionnel
en ce qui concerne la prise de risque à l'adolescence puisque l'expérimentation
prend surtout place dans ce milieu(24). Alors que la participation au
groupe de pairs peut améliorer les habiletés de communication,
elle peut aussi augmenter les comportements qui mettent la santé
à risque(60). En conséquence, les jeunes doivent être
éduqués et posséder les connaissances nécessaires
pour faire les bons choix.
Les bandes attirent surtout les jeunes qui n'ont pas de compétence
sociale, qui sont vulnérables (par exemple, les jeunes qui vivent
dans la violence) et/ou qui sont des sans-abri. La bande répond
souvent au besoin d'appartenance des jeunes et elle fournit un sentiment
de communauté. L'adhésion à la bande exige souvent
que les jeunes adoptent différents comportements à risques
excessifs tels que la consommation abusive d'alcool et d'autres drogues,
la participation à des activités violentes et criminelles.
La participation à des bandes peut entraîner des effets destructeurs
sur les résultats de santé. Il est essentiel que les adolescents
vulnérables et susceptibles d'être influencés par
les bandes reçoivent d'autres types de soutien.
Les parents contribuent de façon importante à réduire
la probabilité que leurs adolescents participent à des activités
antisociales et délinquantes. Par exemple, la recherche a démontré
que la supervision parentale constante ainsi que l'initiative parentale
visant à enseigner la prise de décision responsable, réduisent
la probabilité de participation à des activités antisociales
et criminelles liées à l'adhésion aux bandes(49).
Occasions d'action :
- Accroître les connaissances et la sensibilisation des parents
relatives à l'influence importante qu'ils peuvent exercer sur
les interactions de leurs adolescents avec les groupes de pairs et sur
leurs résultats éventuels de santé.
- Promouvoir les programmes à l'école et dans les communautés
qui incitent les mentors pairs et les groupes de pairs à y participer,
surtout auprès des jeunes vulnérables.
7.4.4 Les jeunes sans-abri
Aucune donnée nationale n'existe présentement en ce qui
concerne la population des sans-abri; on estiment que de 10 à 30
p. 100 des sans-abri sont des jeunes et qu'il y a eu une augmentation
de ce nombre dans les dernières années. Il existe des risques
de santé visibles pour les sans-abri. Près de 50 p. 100
des jeunes de la rue à Vancouver ont déclaré une
santé moyenne ou piètre(61). La vie dans la rue entraîne
souvent un manque d'hygiène, un régime inadéquat,
des habitudes de sommeil irrégulières, l'exposition aux
intempéries, et les ITS. Il arrive souvent qu'aucun traitement
n'est offert puisque les jeunes sont réticents à consulter
des professionnels de la santé(61). Les jeunes de la rue ont aussi
tendance à afficher un taux plus élevé de difficultés
d'apprentissage et de troubles déficitaires de l'attention(62).
Les comportements violents, la participation à
l'industrie du sexe et la consommation d'alcool et d'autres drogues sont
aussi des comportements communs qui entraînent des risques sérieux
de santé pour les jeunes sans-abri.
Les jeunes sans-abri sont souvent routards, ce qui les rend plus susceptibles
de vivre dans des milieux non sécuritaires comme les maisons de
chambre et les édifices abandonnés. De plus, puisque les
jeunes sont toujours sur la route, il leur est difficile sinon impossible
de fréquenter une école régulièrement. Le
fait d'être sur la route, d'avoir vécu des expériences
négatives avec les services (par exemple les familles d'accueil)
et l'absence de services adaptés aux jeunes sont souvent les raisons
pour lesquelles les jeunes sans-abri ne recherchent pas les services dont
ils ont besoin. Les services d'extension sont nécessaires afin
de favoriser la participation des jeunes. Les jeunes sans-abri au Canada
ont déclaré que leur plus grand défi est d'obtenir
du soutien(63).
Occasions d'action :
- De concert avec les autres services, élaborer et étendre
les services d'extension et les services locaux à l'intention
des jeunes qui sont vulnérables.
- Mettre sur pied des équipes d'intervention intersectorielles
afin de fournir un soutien et d'inciter rapidement la participation
des jeunes à risque élevé qui cherchent à
changer leur vie.
7.4.5 Les communautés
La qualité des milieux communautaires a un effet sur le développement
des adolescents. Les communautés qui favorisent une vitalité
civique offrent un milieu dans lequel les jeunes peuvent grandir et améliorer
leurs habiletés. Ces communautés offrent aussi un milieu
qui appuie les occasions et les initiatives qui incitent les jeunes à
participer aux décisions qui les touchent. Ces communautés
interviennent aussi auprès des jeunes par l'entremise d'organisations,
de comités et de groupes d'intervention(64). À compter de
1998, 21 villes canadiennes sur 22 avaient mis en place des conseils consultatifs
de jeunes ou avaient tenu des forums et avaient créé des
comités spéciaux qui encourageaient les jeunes à
s'exprimer(64). Ces initiatives peuvent diminuer les sentiments d'aliénation
exprimés par plusieurs jeunes exclus du processus décisionnel.
L'augmentation des jeunes bénévoles est un effet accessoire
positif occasionné par la participation des jeunes. De 1987 à
1997, le nombre de bénévoles est passé de 18 p. 100
à 33 p. 100. Le service communautaire et le bénévolat
permettent aux jeunes de développer des rôles valables au
sein de leur communauté afin d'utiliser leurs connaissances actuelles
et d'acquérir l'expérience pratique nécessaire à
leur entrée dans la population active. Ces occasions favorisent
des liens coopératifs et positifs avec les pairs et les adultes
en dehors de leurs familles immédiates. L'appui d'un adulte dans
leur vie est un solide indicateur prévisionnel de la résilience
des jeunes qui réussissent malgré des circonstances défavorables(35).
Occasions d'action :
- Élaborer des mécanismes permettant aux jeunes d'évaluer
leurs besoins et de renseigner leurs communautés sur des questions,
des attentes, des possibilités et des solutions.
- Fournir de meilleures occasions aux jeunes de participer à
l'élaboration des politiques et des programmes.
- Évaluer l'efficacité de différents mécanismes
incitant les jeunes à participer (par exemple, des conseils consultatifs)
à l'influence que peuvent exercer les jeunes sur le processus
des politiques.
7.4.6 Les médias et les communications
Les médias et le réseau Internet peuvent être des
sources d'information importantes sur un éventail de questions
qui ont un effet sur la santé des adolescents. La programmation
éducative, les sites Web interactifs et l'échange de courriels
sont des moyens qui peuvent aider les jeunes à obtenir des renseignements
sur la santé ainsi que du soutien. Il est possible d'obtenir des
renseignements concernant des questions qui touchent la santé (par
exemple, la consommation de tabac, d'alcool et d'autres drogues) par l'entremise
de campagnes de sensibilisation du public, des messages provenant des
médias et des programmes éducatifs à la télévision.
Il est possible d'accéder à une variété de
sujets tels que les relations interpersonnelles, la sexualité et
le perçage du corps. Les forums de discussion et les courriels
sont aussi des véhicules de soutien qui sont accessibles aux jeunes
qui souffrent de maladies chroniques ou de déficiences, et aux
jeunes dans des régions rurales(65). Le soutien offert par l'entremise
des ressources du réseau Internet a aussi amélioré
les résultats de santé des mères adolescentes à
faible revenu(66).
Toutefois, les médias et le réseau Internet peuvent aussi
considérablement nuire aux jeunes. Les programmes à la télévision
présentent souvent une violence idéalisée et favorisent
des formes corporelles artificielles, la consommation du tabac et de l'alcool
ainsi que d'autres comportements néfastes à la santé.
Le réseau Internet devient aussi un véhicule qui permet
aux prédateurs sexuels d'attirer les jeunes dans des situations
dangereuses.
Les parents, les éducateurs et les professionnels doivent être
au courant de ces influences et de leur possibilité d'influer sur
les comportements et les modes de vie choisis par les jeunes. Les jeunes
doivent connaître les avantages et les risques que peuvent occasionner
les messages des médias et l'utilisation du réseau Internet.
Occasions d'action :
- Afficher les renseignements relatifs à la santé nécessaires
aux jeunes (par exemple, l'alimentation saine, la santé sexuelle)
dans le réseau Internet de façon à ce qu'ils soient
facilement accessibles.
- Appuyer le développement de la sensibilisation des médias
au programme d'enseignement afin que les jeunes puissent connaître
les avantages et les risques provenant des messages des médias
et de l'utilisation du réseau Internet.
7.5 L'éducation
L'éducation influe grandement sur les résultats de santé
tout au long de la vie. La recherche a souvent démontré
que l'état de santé s'améliore selon le niveau de
scolarité(67). Les personnes qui ont plus de scolarité sont
plus susceptibles d'adopter des comportements sains (par exemple, pratiquer
les méthodes qui permettent d'éviter les ITS, faire de l'exercice
régulièrement, d'utiliser des équipements sécuritaires),
connaissent les risques liés aux maladies du coeur et sont plus
aptes à évaluer leur santé comme étant «excellente».
Le niveau de scolarité et son influence sur la santé sont
aussi en rapport étroit avec plusieurs autres déterminants.
Les niveaux de scolarité plus élevés sont associés
à une participation plus vive dans la population active et à
un meilleur revenu. Des études ont lié un état de
santé amélioré (par exemple, l'espérance de
vie, moins de maladie, la diminution des mortalités chez les enfants)
à des tranches de revenu plus élevées(68,69). Le
niveau de scolarité atteint par un parent a été lié
à la réceptivité de leur enfant par rapport à
l'école(17) ainsi qu'au succès en mathématiques et
à la capacité d'élocution à l'école(70).
7.5.1 Le milieu scolaire
Le milieu scolaire est un endroit important permettant aux jeunes d'exercer
des compétences intellectuelles, émotives et sociales et
leur permettant de continuer à développer des habiletés
importantes nécessaires à la vie adulte. Les interactions
avec les pairs et les professeurs fournissent l'occasion aux adolescents
de développer et d'améliorer leurs sentiments d'identité
et de direction, leur capacité de raisonner et d'utiliser des idées
abstraites, ainsi que de développer une pensée critique
et des habiletés liées à la résolution de
problèmes et aux communications. La participation à des
activités extrascolaires telles que la récréation,
le bénévolat et le mentorat offrent aussi des occasions
de pratiquer la citoyenneté, les rôles de partenariat et
de leadership ainsi que d'assumer plus de responsabilités. Un milieu
scolaire positif et enrichissant peut aider à renforcer ces compétences
et ces habiletés.
À l'opposé, un milieu scolaire qui est perçu comme
insatisfaisant ou non sécuritaire peut contribuer à des
difficultés d'adaptation et au décrochage (par exemple l'absence
pendant les cours, le décrochage). Les adolescents qui décrochent
de l'école secondaire avant d'obtenir leur diplôme sont plus
susceptibles d'être issus de familles à faible revenu ou
de communautés qui ne reconnaissent pas l'importance de terminer
les études secondaires. Les adolescents qui ne terminent pas leur
études secondaires sont aussi plus susceptibles d'être en
mauvaise santé, d'être délinquants, d'être criminels,
d'être toxicomanes, d'être économiquement dépendants
et d'être plus aptes à jouir d'une moins bonne qualité
de vie(51). L'absentéisme lors des cours a été lié
à plusieurs comportements à risque par rapport à
la santé, y compris la consommation de drogues et de tabac ainsi
que la consommation excessive d'alcool(24). Les garçons, les jeunes
Autochtones, les jeunes à faible revenu et les jeunes ayant des
difficultés d'apprentissage sont plus susceptibles de devenir des
décrocheurs(51). L'agressivité, le harcèlement, les
menaces et les agressions préoccupent davantage plusieurs adolescents
et contribuent au sentiment d'insécurité qu'éprouvent
un grand nombre d'adolescents(20,24,71). De plus, au cours du cheminement
des adolescents à l'école, le niveau de satisfaction relatif
au milieu scolaire diminue constamment, les filles indiquant de façon
constante un niveau de satisfaction supérieur à celui des
garçons à tous les niveaux scolaires(24).
Occasions d'action :
- Travailler de concert avec le secteur de l'éducation à
élaborer des programmes complets de santé qui appuient
le développement de la santé chez les adolescents dans
un milieu sécuritaire.
- Travailler de concert avec le secteur de l'éducation à
élaborer et à mettre en oeuvre des stratégies à
même le milieu scolaire en vue de répondre aux jeunes qui
risquent de décrocher ou d'obtenir de faibles résultats
académiques, de répondre aux événements
traumatisants et de créer un milieu scolaire positif.
7.5.2 Le programme d'enseignement relatif à la
santé
La gestion des aptitudes à la vie quotidienne et l'éducation
physique représentent les questions principales du milieu scolaire
où les adolescents apprennent à connaître leur développement,
leur santé générale et leurs comportements sains,
et où ils participent à des activités physiques systématiques.
La plupart des écoles offrent un niveau d'éducation de
base concernant le développement physique et sexuel ainsi que des
renseignements et des discussions sur des sujets précis qui ont
un effet sur la santé (par exemple, la consommation du tabac, de
l'alcool, des drogues, la sexualité, la nutrition, l'hygiène,
l'exercice). Bien que le niveau de connaissances sur la santé et
sur les comportements sains parmi la population adolescente soit généralement
élevé, plusieurs jeunes adoptent encore plusieurs comportements
à risque, ce qui laisse à croire que les stratégies
d'éducation courantes n'atteignent pas l'efficacité souhaitée.
L'apprentissage continu pendant la période de l'adolescence relatif
à la santé et aux pratiques de santé peut aider les
adolescents à prendre des décisions éclairées
concernant leur comportement.
L'activité physique systématique offerte par l'entremise
des cours d'éducation physique ou tout au long du programme favorise
directement la santé des adolescents puisqu'elle est liée
à une meilleure santé globale et à des résultats
académiques plus élevés(72). Cependant, seulement
40 p. 100 des enfants et des jeunes Canadiens pratiquent l'activité
physique de façon à satisfaire aux niveaux recommandés
pour un développement sain(72). Les coûts élevés
associés aux sports et aux activités physiques (par exemple,
les coûts de déplacements et d'équipement, les frais
d'utilisation) créent aussi des barrières supplémentaires
pour bien des familles(73).
Après la neuvième ou la dixième année, les
cours d'éducation physique sont souvent facultatifs et ne font
plus partie d'un cours élémentaire. Cela peut contribuer
au faible taux d'activité physique chez plusieurs adolescents et
le grand nombre de jeunes qui adoptent des comportements à risque.
Occasions d'action :
- Préconiser que l'éducation physique devienne un élément
du programme de base tout au long de l'école secondaire.
- Accroître la disponibilité et la qualité des programmes
de santé et d'habiletés de la vie offerts aux adolescents
dans les écoles.
7.5.3 Les professionnels de la santé au sein du
système d'éducation
Les professionnels de la santé, tels que les infirmières
de santé publique, les psychologues, les orthophonistes, les audiothérapeutes
et les conseillers, offrent une gamme étendue de services au sein
du système d'éducation. Les professionnels de la santé
font des tests de dépistage et des évaluations des risques.
Ils offrent aussi un soutien, du counseling, de l'orientation, et par
le passé, ils ont joué un rôle actif dans l'éducation
des adolescents en ce qui touche un large éventail de questions
de santé (par exemple, la sexualité, la reproduction, l'alimentation).
Toutefois, l'accès aux services de santé à même
le milieu scolaire s'est bien détérioré dans les
dernières années puisque les interventions ont été
axées sur les services de prévention tertiaires plutôt
que primaires. Par exemple, les infirmières de santé publique,
les psychologues, les orthophonistes et les conseillers sont souvent accessibles
seulement à ceux qui ont déjà fait preuve de problèmes.
L'accessibilité à ces professionnels est souvent difficile
puisqu'il arrive souvent qu'un seul professionnel est responsable de plusieurs
écoles et que les listes d'attente sont considérables. Les
adolescents qui n'ont pas accès à ces services au moment
où ils en ont besoin sont pénalisés.
Occasions d'action :
- Accroître l'accès aux professionnels de la santé
et aux services de santé au sein du système d'éducation
(par exemple offrir des services de prévention primaires et des
services d'extension aux jeunes qui sont vulnérables, et jouer
un rôle plus actif dans l'éducation de la santé).
- Supporter la collaboration entre les professionnels de la santé
et de l'éducation afin de promouvoir des programmes de soutien
aux pairs dans les écoles.
7.6 Le revenu
La recherche démontre une corrélation directe entre le
niveau de revenu et l'état de santé à l'âge
adulte. En effet, les personnes à chaque niveau de revenu affichent
de meilleurs résultats de santé que les personnes au niveau
précédent(74). L'état socioéconomique et la
variation de revenu (c'est-à-dire l'écart entre les riches
et les pauvres) sont des facteurs de prévision relatifs aux résultats
de santé de la population. Plus l'écart est grand, plus
l'inégalité qui en résulte risque de créer
des problèmes sociaux importants, surtout chez les jeunes.
En 1997, 19,6 p. 100 des enfants de moins de 18 ans vivaient dans la
pauvreté(14). Les jeunes qui ont grandi dans la pauvreté
ont subi l'effet multiplicateur de la pauvreté sur d'autres facteurs
de risque. Le revenu familial est lié au niveau de scolarité
des parents, qui est en soi un indicateur prévisionnel de la réceptivité
d'apprentissage des enfants lorsqu'ils entrent à l'école,
qui est en soi un indicateur prévisionnel du niveau d'adaptation
académique et comportemental, qui est en soi un indicateur prévisionnel
du succès à l'école, de l'obtention d'un diplôme
et d'un emploi.
7.6.1 L'accès à un revenu acceptable et
l'inégalité
Les jeunes qui grandissent dans des familles à faible revenu
et dans des familles vivant dans la pauvreté, ont difficilement
accès aux besoins fondamentaux tels que les médicaments,
les fournitures scolaires, les cotisations d'école, le transport
et les activités récréatives. Il est particulièrement
difficile pour les enfants et les jeunes Autochtones, les jeunes qui vivent
maintenant dans la rue et les parents adolescents, de maintenir un logement
approprié et une alimentation suffisante alors qu'ils sont aux
études.
Plusieurs parents adolescents vivent dans la pauvreté et élèvent
leurs enfants dans la pauvreté. Le cycle de facteurs de risque
associé à la pauvreté se prolonge souvent à
la prochaine génération. Les mortalités infantiles
et le faible poids à la naissance sont plus courants dans les familles
et dans les voisinages à faible revenu. Les jeunes à faible
revenu sont plus à risque de complications pendant la grossesse
et à l'accouchement. Leur facteur de risque fondé sur l'âge
est aggravé davantage par l'accès au soutien prénatal
insuffisant, à l'alimentation et à l'éducation sur
les effets négatifs de la consommation du tabac et de l'alcool.
Les jeunes se sentent souvent déplacés dans un milieu
scolaire où l'acceptation des groupes de pairs est déterminée
par les vêtements appropriés, les fournitures scolaires,
l'accès au «revenu disponible» et la participation
aux activités extrascolaires. Plusieurs étudiants travaillent
à temps partiel et ainsi consacrent moins de temps à leurs
études. Le travail est une obligation pour les jeunes qui travaillent,
soit pour subvenir aux besoins de leur famille, soit pour se vêtir
eux-mêmes ou pour payer les cotisations d'école à
des fins d'activités supplémentaires.
La recherche a démontré que le facteur de protection lié
à une bonne condition parentale peut amoindrir le facteur de risque
lié à la pauvreté. Les familles encourageantes et
intéressées, les voisinages, les écoles et les pairs
fournissent aux jeunes une «infrastructure» qui améliore
les résultats de santé et les résultats socioéconomiques
positifs(75).
Occasions d'action :
- Offrir des indemnités non assurées en cas de maladie
aux jeunes qui vivent dans des familles à faible revenu et aux
jeunes qui vivent seuls ou «dans la rue» (par exemple, les
médicaments sur ordonnance, les soins optiques, les contraceptifs,
les soins dentaires).
- Offrir de l'éducation et du soutien aux jeunes afin de retarder
la grossesse jusqu'à ce qu'ils aient complété leurs
études secondaires.
- Offrir une nutrition prénatale et des suppléments vitaminiques
aux adolescentes enceintes et fournir un soutien aux mères adolescentes
afin qu'elles cessent de fumer et de consommer de l'alcool.
- Offrir des services d'extension complets aux parents adolescents,
y compris des renseignements et des ressources qui faciliteront le développement
des enfants en santé, et fournir le soutien afin qu'ils complètent
leurs études secondaires et qu'ils établissent un système
durable à l'intention de leur nouvelle famille.
7.7 L'environnement physique
L'environnement physique comprend à la fois l'environnement naturel
et l'environnement artificiel. La qualité de l'air, de l'eau et
de la nourriture, l'état (construction et entretien) des logements
et des écoles dans lesquels les gens vivent et apprennent, la qualité
des produits de consommation et l'environnement dans lequel les gens travaillent
et s'amusent ont tous une influence sur la santé des personnes.
D'autres déterminants de la santé interagissent avec l'environnement
physique et contribuent à la santé. Un voisinage qui offre
beaucoup d'espaces verts et où les gens se sentent en sécurité
peut promouvoir l'activité physique systématique qui, en
retour, est associée à la diminution du risque de maladies
chroniques et à une myriade d'autres bienfaits liés à
la santé(76). Les blessures accidentelles sont associées
à des équipements de qualité inférieure dans
les parcs. Les familles à faible revenu sont plus susceptibles
de vivre dans des logements de qualité inférieure.
7.7.1 Les logements
La plupart des jeunes au Canada vivent dans des logements à prix
abordables et sécuritaires. Toutefois, de plus en plus de jeunes
doivent vivre dans des logements insalubres. Puisqu'il existe une pénurie
de logements à prix abordables, plus de familles risquent de vivre
dans des logements insalubres où elles sont très souvent
exposées à la peinture au plomb, à des murs et des
plafonds humides, à des fondations qui s'effondrent, à des
tuyaux corrodés ou à un système de chauffage ou de
ventilation insuffisant(77). Les familles vivant dans des logements insalubres
risquent aussi d'être exposées à différents
dangers liés à la qualité de l'air à l'intérieur,
y compris la moisissure ou la présence de substances toxiques comme
l'amiante(78).
Les communautés dans lesquelles les logements insalubres sont
situés constituent aussi un risque pour la santé des personnes.
Ce genre de logement est souvent situé près des secteurs
industriels où la circulation est dense, où les espaces
verts sont limités et où l'air est plus pollué.
Occasions d'action :
- Accentuer l'action des inspecteurs de santé publique et appliquer
les normes domiciliaires minimales.
- Favoriser une plus grande disponibilité de logements à
prix abordables et sécuritaires pour les familles à faible
revenu.
7.7.2 L'exposition au soleil
Au Canada, les mois d'été représentent le plus
grand danger d'exposition solaire, puisque les gens travaillent et pratiquent
des activités de loisir à l'extérieur. Environ 80
p. 100 de l'exposition solaire de toute une vie est atteinte avant l'âge
de 18 ans(79).
Le bronzage est souvent perçu comme étant séduisant
et est associé à la santé et à la forme physique.
Les adolescents qui réagissent à ces images s'exposent souvent
intentionnellement au soleil afin de se faire bronzer et de conserver
leur bronzage.
Les adolescents qui aiment les sports en plein air sont sujets à
une exposition solaire excessive. Malheureusement, le cancer de la peau,
la dépression du système immunitaire et un plus grand risque
de développer des cataractes sont souvent attribuables à
l'exposition excessive aux rayons ultraviolets A (UVA) et aux rayons ultraviolets
B (UVB).
Occasions d'action :
- Promouvoir des mesures protectrices (par exemple, porter des vêtements
protecteurs, rester à l'ombre, éviter le soleil du midi,
utiliser un écran solaire qui comporte un facteur de protection
solaire supérieur à 15, porter des lunettes de soleil
et un chapeau.
- Renseigner les jeunes sur les effets dangereux des rayons UVA et UVB.
7.7.3 La qualité de l'air et de l'eau
La fumée secondaire indirecte ou la fumée de tabac ambiante
est associée aux maladies du coeur, au cancer des poumons plus
tard dans la vie, et elle est un facteur contributif au poids insuffisant
des bébés à la naissance. En 1995, tout près
de 1,4 million d'enfants canadiens ont été exposés
à la fumée de tabac ambiante à la maison. Plusieurs
municipalités ont imposé des restrictions à l'égard
de la consommation du tabac dans des endroits publics. Par contre, dans
les restaurants et les mails fréquentés par les jeunes,
les plus fréquentes restrictions relatives à la consommation
du tabac constituent des endroits désignés pour fumer qui
sont mal aérés et qui ne protègent pas très
bien les non-fumeurs.
Plusieurs Autochtones vivant dans les réserves le font dans des
conditions de pauvreté extrême. Des systèmes de traitement
de l'eau inadéquats contribuent à la qualité inférieure
de l'eau potable, qui augmente l'exposition à des maladies d'origine
hydrique. D'autres facteurs de risque tels qu'une mauvaise alimentation,
l'assainissement insuffisant, les logements insalubres, les aliments contaminés
et les contaminants de l'environnement intérieur et extérieur
rendent les enfants et les jeunes Autochtones très vulnérables
aux effets toxiques des contaminants de l'environnement(80).
Occasions d'action :
- Favoriser la mise en application de la Stratégie nationale
de lutte contre le tabagisme au Canada, en portant une attention particulière
aux politiques et aux activités législatives qui visent
à protéger les personnes exposées à la fumée
de tabac ambiante.
- Travailler avec les ministères appropriés afin d'améliorer
la qualité de l'air et de l'eau dans les communautés exposées.
7.8 Les capacités biologiques et génétiques
La recherche dans plusieurs domaines, y compris les sciences sociales,
la biologie et l'épidémiologie, documente les liens entre
les déterminants de la santé et les mécanismes biologiques.
Les facteurs biologiques et génétiques influencent l'état
de santé. La taille d'une personne, la couleur de la peau et des
yeux sont tous déterminés biologiquement. Les facteurs biologiques
peuvent avoir des effets tant positifs que négatifs sur les résultats
de santé. Bien que les antécédents familiaux de diabète,
de cancer, de schizophrénie, de maladie du coeur ou d'anomalies
congénitales augmentent le risque qu'une personne ait les mêmes
conditions, la recherche démontre de plus en plus que les effets
de l'hérédité sont grandement modérés
par les environnements physiques et sociaux.
Les facteurs biologiques et génétiques sont aussi étroitement
liés à plusieurs autres déterminants. Le revenu personnel
d'une personne peut être touché de façon marquée
si cette personne souffre d'une maladie chronique comme la schizophrénie
ou l'infirmité motrice cérébrale. Les jeunes ayant
des besoins spéciaux auront peut-être de la difficulté
à obtenir une bonne instruction ou à retenir un emploi,
surtout s'ils ont besoin de soins spécialisés ou s'ils vivent
dans un milieu institutionnel. Dans le cadre de l'environnement social,
les facteurs de risque biologiques et génétiques peuvent
limiter le genre d'environnement dans lequel certains enfants peuvent
participer. Certaines écoles et certaines installations récréatives
sont incapables de répondre aux besoins des jeunes ayant une déficience.
7.8.1 Les défis de croissance, de comportement
et les défis physiques que doivent relever les jeunes qui souffrent
d'affections chroniques
S'il est vrai que la plupart des adolescents canadiens sont en santé,
certains vivent toutefois avec des déficiences qui limitent leurs
activités et compromettent leur santé générale.
Alors que plusieurs jeunes ayant des déficiences doivent relever
des défis uniques, ils peuvent vivre une vie active et remplie
s'ils ont le soutien nécessaire. Le degré de sévérité
d'une déficience varie selon l'accès aux services offerts
par rapport à leur état particulier, l'efficacité
de ces services et l'adaptation des parents, des écoles et des
communautés(51). En 1995-1996, approximativement 151 858 adolescents
(7 p. 100) et 162 788 adolescentes (8 p. 100) de 10 à 19 ans ont
déclaré souffrir d'une déficience(26).
Le trouble déficitaire de l'attention et l'hyperactivité
avec déficit de l'attention sont des déficiences qui se
manifestent chez les tout-petits mais qui se prolongent souvent à
l'adolescence ou encore à l'âge adulte(51). Les facteurs
génétiques, la prématurité, et l'immaturité
relative à la croissance sont des facteurs de risque importants
qui peuvent causer ces déficiences(51). Bien que le trouble déficitaire
de l'attention et l'hyperactivité avec déficit de l'attention
se manifestent le plus souvent à l'âge préscolaire
ou pendant les premières années d'étude primaires,
ils entraînent souvent des conditions secondaires qui ont un effet
sur la santé et le développement à l'adolescence,
telles que l'agressivité, le décrochage et plus tard, la
toxicomanie(51).
Le syndrome d'alcoolisme foetal et l'effet de l'alcool sur le foetus
peuvent avoir un effet sur la capacité d'une personne à
vivre une vie saine et à accomplir les tâches liées
au développement à l'adolescence. Ces conditions sont associés
à la consommation d'alcool pendant la grossesse, ce qui peut entraîner
des déficiences mentales et physiques tout au long de la vie. Les
adolescents qui souffrent du syndrome d'alcoolisme foetal ou de l'effet
de l'alcool sur le foetus doivent relever des défis spéciaux
puisqu'ils éprouvent souvent des difficultés d'apprentissage
et des problèmes de comportement. Ces problèmes peuvent
occasionner des difficultés à se faire des amis ou des difficultés
avec les groupes de pairs ainsi que des résultats scolaires inférieurs.
Alors qu'il n'existe aucune statistique concernant l'ampleur de cette
condition au Canada, du travail supplémentaire dans ce domaine
aiderait les professionnels et les gens affectés par le syndrome
d'alcoolisme foetal et l'effet de l'alcool sur le foetus à mieux
comprendre et développer des réponses efficaces pour ces
conditions.
Des affections chroniques telles que l'arthrite, l'asthme, l'épilepsie,
les allergies et autres sont communes chez les jeunes Canadiens. Les données
récentes démontrent que, parmi les adolescents de 12 à
14 ans, 37 p. 100 des garçons et 33 p. 100 des filles ont déclaré
souffrir d'une affection chronique(26). Le taux augmente avec l'âge;
40 p. 100 des garçons et 49 p. 100 des filles de 15 à 19
ans ont déclaré souffrir d'une affection chronique. Les
jeunes qui souffrent d'affections chroniques nécessitent souvent
des soutiens et des services supplémentaires pour répondre
à leurs besoins en matière de santé.
Occasions d'action :
- Accroître le soutien offert aux adolescents et à leurs
familles afin de répondre à leurs besoins par rapport
à leur affection chronique et leur fournir les soins liés
à leur déficience.
- Fournir un soutien aux adolescents et à leurs familles afin
de leur permettre d'élaborer des plans pour faciliter le passage
à l'âge adulte.
- Promouvoir la sensibilisation sur les effets de la consommation d'alcool
pendant la grossesse par l'entremise des campagnes publiques de sensibilisation
et l'inclure dans les programmes scolaires afin de réduire l'incidence
du syndrome d'alcoolisme foetal et l'effet de l'alcool sur le foetus.
7.9 Au-delà des déterminants de la santé
7.9.1 La recherche, l'évaluation et la surveillance
La surveillance, l'évaluation et l'établissement de rapports
concernant le progrès des enfants représentent la composante
clé de base du Programme d'action national pour les enfants. Un
consensus croissant démontre que des renseignements continus, fiables
et opportuns sur le bien-être et le développement des adolescents
sont nécessaires afin de guider les actions du gouvernement. Les
évaluations et les rapports systématiques sur l'état
des adolescents par rapport à des domaines clés dans leur
vie et les influences clés sur leur bien-être permettent
d'accroître la sensibilisation, la compréhension et l'engagement.
Des efforts d'évaluation et de surveillance permettent aussi aux
décideurs de déterminer si les adolescents canadiens se
développent sainement et d'identifier les priorités clés
pour fins d'action. En bref, la surveillance et l'évaluation servent
de renseignements utiles à l'élaboration des politiques,
veillant à ce que les actions soient aussi axées et efficaces
que possible.
Souvent, les données courantes concernant les adolescents ne
sont pas propres à chaque sexe et n'incluent pas les jeunes qui
sont difficiles à joindre tels que les jeunes sur la rue, les jeunes
en garde ou les jeunes Autochtones qui vivent à l'extérieur
des réserves. D'autres recherches sont requises pour comprendre
comment la différence entre les sexes et la diversité ethnoculturelle
influencent le développement ainsi que les défis de développement
que doivent relever les jeunes Autochtones. La base de calcul des données
sur l'enquête initiale est insuffisante en ce qui a trait à
la culture, aux attitudes et au comportement des jeunes, ainsi qu'aux
attitudes des adultes envers les adolescents.
Nous manquons de connaissances relatives au processus selon lequel les
jeunes choisissent soit des comportements à risque, soit des comportements
sains, ainsi que des comportements qui améliorent la santé
pendant la période de croissance et de développement chez
les adolescents. Nous avons peu de connaissances concernant les facteurs
de protection qui empêchent les jeunes de choisir un mode de vie
malsain.
La recherche qualitative et participative permettant aux jeunes de s'exprimer
est nécessaire, surtout pour les études où les adolescents
formulent des questions et participent aux actions découlant des
résultats. La plupart des recherches se concentrent sur des populations
spécifiques à risques élevés et leurs comportements
(par exemple, les jeunes contrevenants, les toxicomanes, les adolescentes-mères
qui sont seules). La majorité des jeunes doivent se faire entendre.
Occasions d'action :
- Appuyer la liaison des données entre les secteurs et la collecte
des données régionales afin d'ajouter aux données
nationales.
- Procéder à la collecte et à l'analyse des données
relatives à des populations particulières (par exemple,
les jeunes Autochtones vivant en région urbaine, les jeunes ayant
des déficiences/affections chroniques) et y inclure les différences
d'âge et de sexe.
- Continuer à élaborer, à mettre en oeuvre et à
évaluer les modèles de collaboration intersectorielle
dans la prestation des services.
- Utiliser les données portant sur les résultats afin
d'améliorer la prestation des services et accroître la
prise de décisions fondée sur les résultats.
- Appuyer la recherche dans des domaines prioritaires relatifs à
la santé des adolescents : la résilience et l'identité
chez les adolescents, la prise de décision concernant des comportements
à risques et des comportements qui améliorent la santé,
les études propres à chaque sexe et propres à chaque
culture.
- Synthétiser et diffuser la recherche sur le développement
des adolescents en santé.
«Lorsqu'un enfant devient un adolescent
puis un adulte, il est confronté à un nombre croissant de
défis. L'ajout de détails à chaque métamorphose
reflète cette réalité. Les motifs variés des
ailes et les carreaux de couleur différente montrent que la transition
à l'âge adulte ne se vit pas de la même façon
pour tous, tandis que la forme de la courtepointe exprime l'expérience
commune des adolescents.»
Meaghan Haughian, jeune artiste qui a illustré la couverture
Occasions d'action
Le développement sain des enfants
- Continuer à participer activement au Programme d'action national
pour les enfants.
- Renforcer les approches intergouvernementales et intersectorielles
relatives au développement des jeunes enfants comme il a été
recommandé dans le document intitulé Investir
dans le développement durant la petite enfance : la contribution
du secteur de la santé.
Les services de santé
- Développer, en partenariat avec les jeunes et d'autres
secteurs, des modèles de soins de santé alternatifs axés
sur les besoins des adolescents (par exemple, des services axés
sur les jeunes qui sont offerts par l'entremise de cliniques pour adolescents,
de services d'extension, de services à l'école, de services
dans les mails) afin d'éliminer les obstacles qui empêchent
l'accès aux services.
- Accroître l'accès et la disponibilité
des services aux adolescents dans les régions rurales et éloignées,
ainsi que dans les collectivités autochtones, tant dans les réserves
qu'ailleurs.
- Examiner les façons d'accroître l'accès
aux services non assurés (les médicaments délivrés
sur ordonnance, les soins dentaires, les contraceptifs, les soins optiques).
- Améliorer la confidentialité des jeunes à
l'intérieur du système de soins de santé en utilisant
de nouvelles technologies qui favorisent l'auto-accès (par exemple,
l'accès aux renseignements et aux services de santé dans
des endroits non traditionnels comme les mails, le réseau Internet,
télé-santé, les centres récréatifs,
les haltes-accueils, les écoles).
- Retirer les obstacles législatifs, réglementaires
et les obstacles cliniques qui limitent l'accès aux services
et aux soutiens de santé en raison de l'âge et/ou de questions
de consentement.
- Inciter les jeunes, surtout les jeunes marginaux, à
participer à la détermination des questions de santé
qui s'appliquent à eux afin de s'assurer que les services sont
accessibles et appropriés.
- Élaborer et mettre en oeuvre des politiques de santé
complètes à l'intention des adolescents, incluant les
perspectives ethnoculturelles et la différence entre les sexes.
- Appuyer la création de comités interinstitutionnels
et multisectoriels dans les communautés afin de se concentrer
essentiellement sur les défis que présentent la santé
et les comportements chez les adolescents, tout en concentrant plus
particulièrement les efforts sur le changement d'attitudes par
rapport aux groupes stigmatisés (par exemple, les groupes qui
sont victimes de racisme, les personnes handicapées, les victimes
de violence, les jeunes homosexuels, bisexuels et les lesbiennes) afin
de rejoindre les jeunes qui présentent un risque élevé
et de s'assurer de la confidentialité.
- Intégrer aux plans de cours la santé et
le développement des adolescents comme un élément
distinct à l'intention des professionnels de la santé
qui sont en formation et en formation continue.
Les habitudes personnelles de santé et les habiletés
d'adpatation
- Mettre en application, en collaboration avec d'autres
secteurs, des stratégies qui soutiennent les jeunes en rendant
les choix sains ceux qui sont les plus faciles à faire.
- Inciter les jeunes à participer aux campagnes d'information
et aux programmes de prévention.
- Élaborer et promouvoir, en collaboration avec d'autres secteurs,
des stratégies qui visent à réduire les préjudices
et qui répondent aux comportements à risque chez les jeunes.
- Élaborer des programmes d'ensemble novateurs aux
fins de dépistage, d'évaluation du risque et de traitement.
- Accroître l'application de la Stratégie nationale de
lutte contre le tabagisme, visant plus particulièrment
à améliorer l'accès aux programmes et à
mettre en application les programmes de prévention et de cessation
de l'usage du tabac.
- Élaborer des services et améliorer l'accès aux
programmes pour toxicomanes qui sont appropriés aux âges
et sensibles aux différentes cultures (par exemple, les communautés
rurales, les adolescents plus jeunes, les jeunes à faible revenu,
les sans-abri, les jeunes Autochtones).
- Examiner l'efficacité des règlements existants par rapport
à la publicité et à la vente du tabac et de l'alcool
aux mineurs.
- Travailler de concert avec le secteur de l'éducation afin d'améliorer
les plans de cours liés à la nutrition et à la
vie active.
- Travailler de concert avec les autres secteurs afin d'améliorer
la sécurité alimentaire pour les jeunes qui vivent dans
des ménages à faible revenu.
- Élaborer un modèle de mise en oeuvre et une infrastructure
applicables à un service de santé mentale qui est multidisciplinaire
et qui peut favoriser la promotion de la santé mentale ainsi
que les processus d'identification précoce, d'évaluation
et de traitement à l'intention des adolescents.
- Accroître l'accès aux services de santé
mentale axés sur les jeunes (par exemple, l'intervention d'urgence,
le counseling, les programmes de soutien par les pairs).
- Accroître l'accès aux programmes de santé mentale
favorables qui soutiennent et qui renseignent les jeunes dans des domaines
tels que l'auto-assistance, l'auto-responsabilité, les habiletés
d'adaptation, l'estime de soi, comment favoriser, entretenir et améliorer
la santé mentale, et qui leur apprennent quand et comment demander
de l'aide concernant des problèmes comme la dépression
et l'anxiété.
- Élaborer des initiatives de mentorat, de counseling par les
pairs et d'intervention dans les communautés qui affichent des
taux élevés de suicide.
- Promouvoir l'utilisation d'images de santé concernant les jeunes
qui montrent la différence entre les sexes, l'image corporelle
et l'apprentissage de l'autonomie chez les jeunes.
- Élaborer des programmes d'éducation sexuelle qui sont
appropriés à la culture des jeunes, de concert avec les
parents et les communautés dans lesquelles ils vivent.
- Fournir des services et des soutiens relatifs à
la santé sexuelle aux jeunes marginaux qui sont incapables de
se procurer les services réguliers ou qui les refusent.
- Fournir des services de santé sensibles et confidentiels en
matière de sexualité et de reproduction qui sont offerts
à des coûts abordables et qui sont disponibles aux adolescents
(par exemple, les contraceptifs, les services de planification des naissances,
le counseling prénatal).
- Accroître la collaboration intersectorielle afin d'identifier
les priorités et d'élaborer des stratégies liées
à la prévention des blessures, étendre les programmes
de prévention des blessures favorables existants et inciter les
jeunes à participer à l'élaboration de programmes
complets de prévention des blessures.
- Aider les jeunes à mieux comprendre les différences
entre les sexes et les âges qui les disposent à prendre
des risques, et élaborer des stratégies qui répondent
à ces différences.
L'environnement social
- Développer, à l'intention des parents, des
ressources axées sur la période de l'adolescence et sur
des stratégies familiales qui influent de façon positive
sur le développement des adolescents en santé.
- Améliorer l'accessibilité et la disponibilité
des groupes de soutien aux parents en permettant aux familles de partager
l'information, les ressources et les expériences concernant le
développement de leurs adolescents.
- Fournir des renseignements aux jeunes concernant les choix auxiliaires
à la condition parentale (par exemple, l'adoption) et fournir
des services qui pourront les soutenir selon le choix qu'ils auront
fait.
- Engager le secteur de la santé à participer plus activement
aux stratégies qui répondent aux incidences de la violence
familiale.
- Promouvoir, de concert avec le secteur de l'éducation, l'anti-violence,
les programmes éducatifs à l'école (par exemple,
la maîtrise de la colère, la résolution de conflits)
et les campagnes de sensibilisation du public afin de contrer les messages
des médias qui prônent l'utilisation de la violence dans
certaines situations.
- De concert avec les secteurs des services sociaux, de
l'éducation et de la justice, veiller à ce que les services
soient disponibles aux jeunes qui vivent dans la violence familiale.
- Accroître les connaissances et la sensibilisation des parents
relatives à l'influence importante qu'ils peuvent exercer sur
les interactions de leurs adolescents avec les groupes de pairs et sur
leurs résultats éventuels de santé.
- Promouvoir les programmes à l'école et dans les communautés
qui incitent les mentors pairs et les groupes de pairs à y participer,
surtout auprès des jeunes vulnérables.
- De concert avec les autres services, élaborer et étendre
les services d'extension et les services locaux à l'intention
des jeunes qui sont vulnérables.
- Mettre sur pied des équipes d'intervention intersectorielles
afin de fournir un soutien et d'inciter rapidement la participation
des jeunes qui cherchent à changer leur vie.
- Élaborer des mécanismes permettant aux jeunes d'évaluer
leurs besoins et de renseigner leurs communautés sur des questions,
des attentes, des possibilités et des solutions.
- Fournir de meilleures occasions aux jeunes de participer à
l'élaboration des politiques et des programmes.
- Évaluer l'efficacité de différents mécanismes
incitant les jeunes à participer (par exemple, des conseils consultatifs)
à l'influence que peuvent exercer les jeunes sur le processus
des politiques.
- Afficher les renseignements relatifs à la santé nécessaires
aux jeunes (par exemple, l'alimentation saine, la santé sexuelle)
dans le réseau Internet de façon à ce qu'ils soient
facilement accessibles.
- Appuyer le développement de la sensibilisation des médias
au programme d'enseignement afin que les jeunes puissent connaître
les avantages et les risques provenant des messages des médias
et de l'utilisation du réseau Internet.
L'éducation
- Travailler de concert avec le secteur de l'éducation
à élaborer des programmes complets de santé qui
appuient le développement de la santé chez les adolescents
dans un milieu sécuritaire.
- Travailler de concert avec le secteur de l'éducation à
élaborer et à mettre en oeuvre des stratégies à
même le milieu scolaire en vue de répondre aux jeunes qui
risquent de décrocher ou d'obtenir de faibles résultats
académiques, de répondre aux événements
traumatisants et de créer un milieu scolaire positif.
- Préconiser que l'éducation physique devienne un élément
du programme de base tout au long de l'école secondaire.
- Accroître la disponibilité et la qualité des
programmes de santé et d'habiletés de la vie offerts aux
adolescents dans les écoles.
- Accroître l'accès aux professionnels de la santé
et aux services de santé au sein du système d'éducation
(par exemple offrir des services de prévention primaires et des
services d'extension aux jeunes qui sont vulnérables, et jouer
un rôle plus actif dans l'éducation de la santé).
- Travailler de concert avec le secteur de l'éducation afin
d'augmenter la fourchette de programmes de soutien aux pairs dans les
écoles.
Le revenu
- Offrir des indemnités non assurées en cas
de maladie aux jeunes qui vivent dans des familles à faible revenu
et aux jeunes qui vivent seuls ou «dans la rue» (par exemple,
les médicaments sur ordonnance, les soins optiques, les contraceptifs,
les soins dentaires).
- Offrir de l'éducation et du soutien aux jeunes afin de retarder
la grossesse jusqu'à ce qu'ils aient complété leurs
études secondaires.
- Offrir une nutrition prénatale et des suppléments vitaminiques
aux adolescentes enceintes et fournir un soutien aux mères adolescentes
afin qu'elles cessent de fumer et de consommer de l'alcool.
- Offrir des services d'extension complets aux parents adolescents,
y compris des renseignements et des ressources qui faciliteront le développement
des enfants en santé, et fournir le soutien afin qu'ils complètent
leurs études secondaires et qu'ils établissent un système
durable à l'intention de leur nouvelle famille.
L'environnement physique
- Accentuer l'action des inspecteurs de santé publique
et appliquer les normes domiciliaires minimales.
- Favoriser une plus grande disponibilité de logements à
prix abordables et sécuritaires pour les familles à faible
revenu.
- Promouvoir des mesures protectrices (par exemple, porter des vêtements
protecteurs, rester à l'ombre, éviter le soleil du midi,
utiliser un écran solaire qui comporte un facteur de protection
solaire supérieur à 15, porter des lunettes de soleil
et un chapeau.
- Renseigner les jeunes sur les effets dangereux des rayons UVA et UVB.
- Favoriser la mise en application de la Stratégie nationale
de lutte contre le tabagisme au Canada, en portant une attention particulière
aux politiques et aux activités législatives qui visent
à protéger les personnes à la fumée de tabac
ambiante.
- Travailler avec les ministères appropriés afin d'améliorer
la qualité de l'air et de l'eau dans les communautés exposées.
Les capacités biologiques et génétiques
- Accroître le soutien offert aux adolescents et à
leurs familles afin de répondre à leurs besoins par rapport
à leur affection chronique et leur fournir les soins liés
à leur déficience.
- Fournir un soutien aux adolescents et à leurs familles afin
de leur permettre d'élaborer des plans pour faciliter le passage
à l'âge adulte.
- Promouvoir la sensibilisation sur les effets de la consommation d'alcool
pendant la grossesse par l'entremise des campagnes publiques de sensibilisation
et l'inclure dans les programmes scolaires afin de réduire l'incidence
du syndrome d'alcoolisme foetal et l'effet de l'alcool sur le foetus.
Au-delà des déterminants de la santé
- Appuyer la liaison des données entre les secteurs
et la collecte des données régionales afin d'ajouter aux
données nationales.
- Procéder à la collecte et à l'analyse des données
relatives à des populations particulières (par exemple,
les jeunes Autochtones vivant en région urbaine, les jeunes ayant
des déficiences) et y inclure les différences d'âge
et de sexe.
- Continuer à élaborer, à mettre en oeuvre et
à évaluer les modèles de collaboration intersectorielle
dans la prestation des services.
- Utiliser les données portant sur les résultats afin
d'améliorer la prestation des services et accroître la
prise de décision fondée sur les résultats.
- Appuyer la recherche dans des domaines prioritaires relatifs à
la santé des adolescents : la résilience et l'identité
chez les adolescents, la prise de décisions concernant des comportements
à risques et des comportements qui améliorent la santé,
les études propres à chaque sexe et propres à chaque
culture.
- Synthétiser et diffuser la recherche sur le développement
des adolescents en santé.
Membres du Comité consultatif fédéral-provincial-territorial
sur la santé de la population (Avril 2000)
D(r) Joel Kettner
Président, Manitoba
Directeur de la santé
Ministère de la santé
M. Ian Potter
Vice-président, Santé Canada
Sous-ministre adjoint
Santé Canada
M(me)Teresa Hennebery
Î.-P.-É.
Directrice
Ministère de la santé et des services sociaux
M(me)Beverly Clarke
Terre-Neuve
Sous-ministre adjointe
Ministère de la santé et des services sociaux
M(me) Debra Keays
Nouvelle-Écosse
Directrice
Ministère de la santé
M(me) Lyne St-Pierre-Ellis
Nouveau-Brunswick
Conseillère sur les politiques du Ministère de la santé
et du mieux-être
D(r) Richard Massé
Québec
Sous-ministre adjoint de la santé publique
Ministère de la santé et des services sociaux
D(r) Colin D'Cunha
Ontario
Directeur de la Santé et directeur
Ministère de la santé et des soins de longue durée
M(me)Sue Hicks
Manitoba
Sous-ministre associée
Ministère de la santé
D(re) Marlene Smadu
Saskatchewan
Sous-ministre adjointe
Ministère de la santé
M(me) Cecilie Lord
Alberta
Sous-ministre adjointe
Ministère de la santé et du mieux-être
D(r) Perry Kendall
Colombie-Britannique
Agent de santé provincial
Ministère de la santé
M. Ron Pearson
Yukon
Directeur
Gouvernement du Yukon
D(re) Konia Trouton
Nunavut
Directrice
Ministère de la santé et des services sociaux
D(r) André Corriveau
Territoires du Nord-Ouest
Directeur
Ministère de la santé et des services sociaux
D(r) Tariq Bhatti
Santé Canada
Directeur
Santé Canada
D(r) Bryce Larke
Vice-président F-P-T Sida
Conseiller médical provincial
Ministère de la santé et du mieux-être
D(r) David Kinloch
Secteur privé
Conseiller et recherchiste sur les politiques
D(r) Ralph Nilson
Secteur privé
Doyen de la Faculté des études sur l'activité physique
D(r) Miriam Stewart
Secteur privé
Directrice
University of Alberta
M. Gary Catlin
Observateur
Directeur
Statistique Canada
M(me)Kathy Mestery
Manitoba
Présidente associée
Ministère de la santé
Secrétariat
M(me) Julie Pigeon
(remplaçante Shélie Laforest)
Santé Canada
Gestionnaire de programme Santé Canada
M. Pierre Génier
Santé Canada
Gestionnaire Santé Canada
Membres du groupe de travail sur le développement sain des enfants
M. Brian Ward (Coprésident)
Santé Canada
Directeur
Santé Canada
M(me) Donna Ludvigsen (Coprésidente)
Alberta
Directrice de projet
Ministère de la santé et du mieux-être
M(me) Laraine Poole
Î.-P.-É.
Agente de liaison sur les politiques gouvernementales
Ministère de la santé et des services sociaux
M(me) Joy Maddigan
Terre-Neuve
Directrice
Ministère de la santé et des services communautaires
M(me) Hope Beanlands
Nouvelle-Écosse
Coordonnatrice
Ministère de la santé
M(me) Barbara Slater
Ontario
Directrice intérimaire
Ministère de la santé
M(me) Leanne Boyd
Manitoba
Conseillère sur les politiques et les programmes
Secrétariat de l'enfance et de la jeunesse
M. Jim Simmons
Saskatchewan
Directeur exécutif
Ministère de la santé
M(me) Laurie Duncan
Colombie-Britannique
Directrice
Ministère des enfants et de la famille
M. Frank Capello
Territoires du Nord-Ouest
Conseiller
Ministère de la santé et des services sociaux
M(me) Lynda Bottoms
Santé Canada
Analyste de la recherche
Santé Canada
M. Craig Shields
Secteur privé
Conseiller, Services à la personne
D(re) Miriam Stewart
Secteur privé
Directrice
University of Alberta
Secrétariat
M(me) Julie Pigeon
(remplaçante Shélie Laforest)
Santé Canada
Gestionnaire de programme
Santé Canada
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