Les enfants, source de santé et d'unité pour la collectivité :
Vue d'ensemble du Programme d'aide préscolaire aux Autochtones dans les communautés urbaines et nordiques
RÉSUMÉ
Le Programme d'aide préscolaire aux Autochtones (PAPA), financé
par l'Agence de santé publique du Canada et Santé Canada, est un programme de développement des jeunes
enfants des Premières nations, inuits et métis et leurs familles
qui vivent dans les communautés urbaines et du Nord. Il permet aux
enfants d'acquérir les habiletés, les attitudes et la
confiance nécessaires pour réussir à l'école.
Tous les centres PAPA offrent des programmes dans chacun des six volets du
Programme
: culture et langue; éducation; promotion de la santé; nutrition;
participation des parents; soutien social. Les projets, conçus et mis
en oeuvre localement, sont parrainés par des organismes autochtones
sans but lucratif.
Le rapport Les enfants, source de santé et d'unité pour
la collectivité présente les résultats de la première
Enquête nationale d'évaluation du développement
et de l'administration du PAPA, menée en 1999. Les données
de cette enquête révèlent des progrès impressionnants
dans les communautés où le Programme est appliqué. Elles
corroborent les commentaires favorables que Santé Canada reçoit
des parents, du personnel, des communautés et des écoles
sur l'incidence
du Programme. Au moment de l'enquête, il y avait 99 centres PAPA
au Canada, dont 96 ont participé à l'enquête. Vingt
et un pour cent sont dans des centres communautés éloignées
qui ont une population de moins de 9 999 habitants, et 30 %, dans des communautés
ayant une population de plus de 50 000 habitants.
En 1999, un total de 3 236 enfants se sont inscrits au PAPA. Fonctionnant
presque
à capacité, le Programme peut accueillir moins de 12 % des enfants
autochtones de trois ou quatre ans qui vivent hors des réserves. Quarante-quatre
pour cent des participants viennent des Premières nations, 34 % sont
Inuits, et 22 %, Métis. Quinze pour cent des enfants participants
maîtrisent
une langue autochtone. Des trente langues autochtones utilisées dans
les centres PAPA, les plus courantes sont la langue crie, l'ojibwa,
l'inuktitut,
le michif et le saulteux. Le grand nombre de langues utilisées dans
le Programme témoigne de sa diversité de conception. Le Programme
a été conçu de manière à avoir la souplesse
nécessaire pour répondre à un grand éventail
de besoins et de types de communautés. Les centres PAPA typiques
fonctionnent de septembre à juin, quatre jours par semaine, et offrent
aux enfants autochtones de trois ou quatre ans des séances préscolaires
structurées
d'une demi-journée.
Chaque jour, dans tous les centres environ 30 enfants participent au PAPA.
Près
du cinquième (17 %) ont besoin de plus que le temps de personnel habituellement
prévu, surtout à cause de retards liés au langage, au
syndrome d'alcoolisme fœtal ou aux effets de l'alcool sur
le fœtus,
de retards affectifs ou de retards au point de vue du comportement ou du développement.
Les responsables des centres estiment que 384 autres enfants ont besoin d'une
évaluation formelle. À l'heure actuelle, le PAPA a peu
de ressources pour répondre aux besoins des enfants chez qui on a diagnostiqué
un besoin spécial. Interrogés sur leurs besoins et leurs attentes
de programme, les centres réclament presque tous de la formation et
des ressources pour répondre aux besoins spéciaux, entre autres.
Soixante-dix pour cent des centres rapportent qu'il est difficile de
faire participer les parents. Néanmoins, la plupart (84 %) ont des conseils
de parents qui donnent aux parents et aux membres de la communauté la
chance de contribuer à la conception, à la mise en oeuvre et à la gestion
de leur centre local. Le PAPA attache énormément d'importance à la participation
des parents. C'est souvent sur cette participation que sont axés les activités
de formation du PAPA et l'appui de Santé Canada aux centres locaux. Les
parents participent couramment à la gestion et aux décisions, aux sorties éducatives,
aux activités spéciales, et à l'élaboration de programmes sur une base
mensuelle.
Le personnel des centres PAPA est composé à plus de 71 % d'Autochtones.
Il regroupe principalement des enseignants et des directeurs, puis du soutien
administratif, des travailleurs d'approche auprès des parents,
des chauffeurs d'autobus et des éducateurs auprès de jeunes
enfants. Trente et un pour cent de tout le personnel des centres est formé
en éducation des jeunes enfants et 14 % ont un diplôme de premier
cycle ou un diplôme universitaire supérieur. Tous les centres
PAPA ont reçu en moyenne 200 000 $ de Santé Canada pour la
période
du 1er avril 1998 au 31 mars 1999. Les fonds alloués aux centres sont
très variés. Les affectations diffèrent d'une région
à l'autre; les grandes villes reçoivent habituellement
plus d'argent.
« Je recommanderais certainement d'inscrire l'enfant
(au PAPA); les enfants ont plus confiance lorsqu'ils ont été
exposés à d'autres enfants et aux expériences
du Programme, puis ils sont prêts à apprendre, à jouer;
ils ont la confiance et la préparation nécessaires pour
devenir des chefs » |
Les 19 000 heures de service données chaque mois par des bénévoles témoignent
de l'engagement communautaire exceptionnel vis-à-vis du Programme d'aide préscolaire
aux Autochtones. Les partenaires communautaires, provinciaux et fédéraux ont
injecté un supplément de 3 825 320 $ en dons d'argent, de services et de
ressources dans le Programme en 1998-1999. Le personnel des projets et les
bénévoles ont
fait preuve d'habileté pour ce qui est de lever des fonds, de faire participer
la communauté et de former des partenariats.
Les besoins de programme signalés par les centres PAPA dans les communautés
urbaines et du Nord montrent qu'ils souhaitent vivement améliorer
leurs programmes. Santé Canada travaille avec les centres pour favoriser
ces améliorations grâce à diverses activités, telles
que : produire un rapport spécial sur les enfants inscrits au PAPA
qui ont des besoins particuliers; donner de l'aide et des ressources pour
diversifier le matériel pédagogique; présenter chaque
année
des ateliers de formation nationaux; former des enseignants à la méthode
High/Scope Perry Preschool. Bien que les participants aient fait clairement
savoir qu'une aide financière additionnelle est très souhaitable,
le rapport Les enfants, source de santé et d'unité pour la
collectivité confirme que le PAPA a atteint plusieurs de ses principaux
objectifs.
Les commentaires des parents et du personnel indiquent des améliorations
dans tous les aspects du développement des enfants qui participent au
PAPA. À la grande joie des parents, bon nombre d'enfants apprennent
leur langue autochtone respective pour la première fois. La mère
d'un enfant qui participe au PAPA nous a confié ces propos typiques
: « Lorsqu'elle rentre à la maison (après le Programme),
ma fille met en pratique ce qu'elle apprend, au jeu et dans sa vie. Elle
découvre
sa culture, et cela l'aide à surmonter les problèmes qui
se posent inévitablement dans la vie. J'ai remarqué beaucoup
de changements positifs chez ma fille ». Les enseignants signalent
souvent la différence qu'ils voient chez les diplômés
du PAPA qui commencent l'école. Une enseignante de maternelle
en Alberta affirme que les diplômés du PAPA ont plus de
compétences
sociales et de confiance, un sens des couleurs, des formes et du calcul, ainsi
qu'une aptitude à accomplir les tâches de routine en classe.
Devant l'amélioration qu'elle constate dans tous les aspects
du développement, elle signale « Je recommanderais certainement
d'inscrire l'enfant (au PAPA); les enfants ont plus confiance lorsqu'ils
ont
été exposés à d'autres enfants et aux expériences
du Programme, puis ils sont prêts à apprendre, à jouer;
ils ont la confiance et la préparation nécessaires pour devenir
des chefs ».
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