La santé des jeunes : tendances au Canada
Chapitre 6 : La santé, les maladies et les médicaments
Même si on sait que les adolescents traversent une période de grands
changements tant sur le plan du développement physique que de l'intégration
sociale, on ne pense pas généralement qu'ils soient particulièrement vulnérables
aux maladies ou qu'ils doivent prendre régulièrement des médicaments.
Cette impression n'est toutefois apparemment pas fondée. Les jeunes sont
en effet exposés aux maladies résultant du stress et de l'anxiété associés
aux changements physiques qui s'opèrent en eux, à ce qu'ils doivent faire
pour s'intégrer dans la société ainsi qu'aux décisions qu'ils doivent
prendre concernant leur avenir (Hechinger, 1994). Ces malaises prennent
souvent la forme de maux de tête, de dos ou de ventre périodiques. Dans
l'enquête, les élèves étaient invités à indiquer s'ils avaient ces problèmes
ainsi qu'à donner leur appréciation générale de leur état de santé. Ces
renseignements sont utiles pour comprendre la perception subjective de
la santé, qui influe sur divers comportements susceptibles de favoriser
la santé ou, au contraire, présentant des risques pour la santé.
Dans le présent chapitre, le rapport qui existe entre le sentiment général
d'être en bonne santé et d'autres variables en rapport avec la santé,
telles que les relations au sein de la famille et à l'école, l'alimentation
et les comportements à risque, sont examinés. L'évolution de la situation
concernant les problèmes de santé et les maladies chroniques ainsi que
les médicaments utilisés pour les traiter sont aussi étudiés. Dans les
rapports précédents, on signalait que les jeunes Canadiens, et plus particulièrement
les filles, avaient davantage tendance que les jeunes des autres pays
à dire qu'ils avaient des maux de tête et des maux de dos. Et ils avaient
aussi davantage tendance à prendre des médicaments contre ces malaises.
Cependant, pour ce qui est de leur appréciation générale de leur état
de santé, les jeunes Canadiens se situent dans la moyenne des pays étudiés,
après des pays comme Israël, la France et la Suède. Comme on pouvait s'y
attendre, les jeunes des pays d'Europe de l'Est étaient plus nombreux
à dire qu'ils ne considéraient pas être en très bonne santé. Il est difficile
de savoir si les malaises dont souffrent les jeunes sont la cause ou le
résultat des difficultés qu'ils éprouvent sur le plan du rendement scolaire
et des relations familiales.
Figure 6.1 Élèves
qui qualifiaient leur état de santé d'excellent,
1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
6e année |
55 |
48 |
7e année |
48 |
37 |
8e année |
44 |
30 |
9e année |
39 |
22 |
10e année |
41 |
21 |
Figure 6.2 Facteurs associés
au fait de se sentir en santé |
Les élèves qui se sentent en bonne santé ont
davantage tendance à |
6e année |
8e année |
10e année |
|
M |
F |
M |
F |
M |
F |
Être heureux |
1 |
3 |
2 |
3 |
2 |
3 |
Avoir une bonne estime de soi |
1 |
2 |
1 |
2 |
2 |
2 |
Avoir des relations positives avec leurs parents |
1 |
1 |
1 |
2 |
1 |
1 |
Prendre un petit déjeuner tous les jours |
1 |
1 |
2 |
1 |
1 |
1 |
Faire souvent de l'exercise |
1 |
— |
1 |
1 |
3 |
2 |
Être bien adaptés à l'école |
1 |
1 |
— |
1 |
1 |
2 |
Ne pas avoir de périodes de déprime |
1 |
1 |
1 |
1 |
— |
2 |
Obtenir de bons résultats à l'école |
— |
1 |
1 |
1 |
2 |
1 |
Avoir une saine alimentation |
— |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
Ne pas se sentir démunis |
— |
2 |
1 |
1 |
— |
1 |
Ne pas avoir le sentiment d'être tenus à l'écart |
1 |
1 |
— |
1 |
— |
— |
Ne pas se sentir seuls |
— |
1 |
— |
1 |
— |
1 |
Ne pas avoir de périodes de mauvaise humeur |
— |
1 |
— |
1 |
— |
1 |
Ne pas fumer |
— |
— |
— |
— |
1 |
1 |
Coefficient de corrélation: 1=
.15 to .24 | 2= .25
to .34 | 3= .35 to .44 | 4=
.45 + |
L'état de santé général
L'écart entre garçons et filles au chapitre de l'état de santé général
est particulièrement marqué entre la 6e et la 10e année. Des proportions beaucoup moindres de filles interrogées en 1998
se considéraient en très bonne santé (figure 6.1).
Entre la première et la troisième enquête, on observe une augmentation
progressive des garçons et des filles de 6e année ainsi que
des filles de 8e année qui qualifiaient leur état de santé
d'excellent. Pour tous les autres groupes, les pourcentages n'ont pas
beaucoup changé durant ce temps. Ces constatations sont encourageantes,
dans la mesure où ce sont les élèves les plus jeunes qui se sentent en
meilleure santé, et que cela devrait les aider à mieux vivre cette période
difficile qu'est l'adolescence.
Les rapports établis d'après les résultats de l'enquête de 1998 entre
le fait de se sentir en bonne santé et d'autres facteurs liés à la santé
sont présentés à la figure 6.2. Comme on le voit, santé et bonheur semblent
aller de pair. Ces observations corroborent les conclusions d'autres recherches
qui ont établi l'existence d'une corrélation positive entre la mesure
dans laquelle les jeunes estiment être en bonne santé et leurs relations
familiales (Fisher et coll., 1987,1991). L'étude de Fisher a révélé que
l'organisation familiale (sa cohérence) était constamment associée à l'opinion
qu'avaient les adolescents de leur propre état de santé. Cette cohérence
familiale était liée au bien-être affectif et physique chez les garçons
et au bien-être affectif et à une faible anxiété chez les filles. Chez
ces dernières, le sentiment d'être proche de la famille—et plus
particulièrement des parents—et d'y avoir son rôle à jouer était
plus étroitement associé à l'appréciation de son état de santé et bien-être.
Une bonne estime de soi ainsi qu'une tendance à ne pas se sentir démuni,
déprimé ou seul sont également des facteurs importants associés à l'état
de santé général. De même que le fait d'aimer l'école et d'obtenir de
bonnes notes, ce qui n'a rien d'étonnant. De plus, dans notre enquête,
les élèves de 10e année qui se sentaient en santé étaient proportionnellement
moins nombreux à fumer et à avoir d'autres comportements à risque pour
leur santé.
Les jeunes Canadiens, garçons et filles, se situent dans la moyenne des
autres pays étudiés par rapport à la proportion d'entre eux qui qualifient
leur état de santé d'excellent. Dans tous les pays, moins de filles que
de garçons se considèrent en santé.
Les problèmes de santé
Les malaises physiques bénins sont assez fréquents à l'adolescence, et
le stress joue souvent un rôle dans leur apparition et leur persistance
(Greene et Walker, 1998). Les maux de tête, certaines infections, les
maux de ventre, les étourdissements et la fatigue sont les problèmes les
plus fréquents pour lesquels les élèves du secondaire vont voir les infirmières
de leurs écoles (Schneider, Freidman et Fisher, 1995). Ces élèves disent
souvent que leurs problèmes sont liés à des troubles du sommeil ou au
stress. Les problèmes de maux de tête, d'étourdissement ou de fatigue
dont se plaignent les jeunes sont associés aux troubles du sommeil, aux
problèmes familiaux, au stress, aux difficultés scolaires et à la dépression.
La fréquence à laquelle certains malaises bénins se manifestent chez
les élèves peuvent donner une bonne idée de leur état de santé physique
et de leur équilibre émotif. C'est pourquoi, dans les enquêtes de 1994
et de 1998, on a demandé aux élèves s'ils avaient eu des maux de tête,
des maux de ventre, des maux de dos et des problèmes de nervosité au cours
des six mois précédents. Les réponses proposées étaient « presque tous
les jours », « plus d'une fois par semaine », « environ une fois par semaine
», « environ une fois par mois » ainsi que « rarement ou jamais ».
Figure 6.3 Élèves
qui avaient eu des maux de tête une fois par semaine ou plus
au cours des six mois précédents (%) |
|
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
28 |
37 |
24 |
31 |
8e année |
27 |
42 |
29 |
36 |
10e année |
27 |
49 |
23 |
45 |
Les maux de tête
Les pourcentages d'élèves qui ont indiqué qu'ils avaient des maux de
tête une fois par semaine ou plus sont présentés à la figure 6.3. Pour
les trois classes étudiées, les filles ont été proportionnellement plus
nombreuses que les garçons à donner cette réponse. Dans tous les groupes,
à l'exception des garçons de 8e année, la proportion des élèves
qui avaient des maux de tête chaque semaine diminue légèrement entre 1994
et 1998.
Chez les garçons, les pourcentages varient légèrement de classe en classe,
tandis qu'ils augmentent nettement chez les filles, avant de se stabiliser
après la 9e année. Environ le tiers des garçons de toutes les
classes étudiées n'avaient que rarement ou n'avaient jamais de maux de
tête. La proportion de filles qui ont donné cette même réponse était moindre
dans toutes les classes, diminuant progressivement jusqu'à atteindre le
cinquième des répondantes en 10e année. Il a été démontré que
les maux de tête étaient notamment associés aux changements relatifs à
la qualité de vie, des maux de tête plus fréquents correspondant à une
moins bonne qualité de vie (Langeveld et coll., 1997).
Les maux de dos
À l'exception des élèves de 10e année en 1994, où les filles
étaient plus nombreuses à avoir des maux de dos au moins une fois par
mois, les proportions des élèves des deux sexes qui disaient avoir des
maux de dos étaient à peu près les mêmes (figure 6.4). Tant chez les garçons
que chez les filles, les maux de dos peuvent être associés à des activités
physiques, à la posture et à la vitesse de croissance. Chez les filles,
ils peuvent aussi être associés aux menstruations.
Tant chez les garçons que chez les filles et pour les trois classes étudiées,
les pourcentages d'élèves qui avaient des maux de dos tous les mois ont
augmenté entre 1994 et 1998, cette augmentation étant toutefois moins
marquée en 8e année. De même, chez les garçons et chez les
filles, les pourcentages d'élèves qui ont des maux de dos augmentent progressivement
de la 6e à la 10e année. L'augmentation globale
est plus importante chez les filles.
En 1999, les garçons de 6e année étaient proportionnellement
légèrement plus nombreux à avoir des maux de dos chaque semaine, alors
que c'est l'inverse dans les classes supérieures, où les filles ont été
plus nombreuses, à partir de la 8e année, à répondre qu'elles
avaient régulièrement des maux de dos.
Après les Etats-Unis, le Canada est le pays où les jeunes sont proportionnellement
les plus nombreux à avoir des maux de dos tous les mois ou plus souvent.
On n'observe pas de constante liée au sexe dans l'ensemble des pays pour
cette variable. L'écart considérable entre le Canada et un pays comme
l'Angleterre est difficilement explicable, à moins de retenir l'hypothèse
que les maux de dos résultant de la pratique d'activités physiques sont
plus fréquents au Canada.
Figure 6.4 Élèves
qui avaient eu des maux de dos une fois par mois ou plus au cours
des six mois précédents (%) |
|
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
32 |
33 |
40 |
38 |
8e année |
43 |
46 |
46 |
49 |
10e année |
51 |
59 |
59 |
63 |
Figure 6.5 Élèves
qui avaient eu des maux de dos une fois par mois ou plus au cours
des six mois précédents, par pays, 1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
USA |
59 |
69 |
CAN |
57 |
63 |
FRA* |
49 |
58 |
GRE |
43 |
57 |
GER* |
42 |
56 |
DEN |
56 |
52 |
SWE |
48 |
49 |
SWI |
42 |
49 |
NOR |
40 |
49 |
ENG |
31 |
45 |
POL |
29 |
33 |
* France
and Germany are represented
by regions: see chapter 1 for details |
De nombreuses recherches ont été menées sur les maux de dos, parce que
c'est une des principales causes d'absences du travail chez les adultes
ainsi que des difficultés qu'ont beaucoup de gens à mener une vie active
normale (Linton, 1998). La proportion des jeunes de 16 ans qui ont des
maux de dos (lombalgies) est très semblable à celle qu'on observe chez
les adultes (Burton, 1996). Le nombre relativement important de jeunes
qui, dans notre enquête, ont indiqué qu'ils avaient des maux de dos donne
à penser qu'il serait essentiel à la fois de prendre des mesures curatives
et de mettre en place un programme d'exercice destiné à favoriser l'acquisition
chez les jeunes d'habitudes qu'ils conserveront en devenant adultes.
Les médicaments
Les médicaments sont la forme de traitement à laquelle les jeunes ont
recours le plus souvent lorsqu'ils ont des douleurs ou lorsqu'ils sont
malades. On observe aussi une augmentation de l'automédication durant
l'adolescence (Chen, 1993). Des élèves ont été priés de répondre à des
questions concernant les médicaments vendus sur ordonnance et sans ordonnance
qu'ils prenaient pour soulager leurs malaises généraux.
D'une manière générale, les filles étaient proportionnellement plus nombreuses
à prendre des médicaments contre la toux, mais les écarts entre garçons
et filles, lorsqu'il y en a, demeurent minimes pour la plupart des années
d'enquête et des classes étudiées (figure 6.6). De même, les résultats
ne varient généralement pas beaucoup entre 1990 et 1998.
Figure 6.6 Élèves
qui avaient pris des médicaments contre la toux au cours du
mois précédent (%) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
31 |
33 |
35 |
35 |
31 |
37 |
8e année |
27 |
32 |
30 |
37 |
29 |
33 |
10e année |
27 |
28 |
27 |
32 |
28 |
32 |
Figure 6.7 Élèves
qui avaient pris des médicaments contre le rhume au cours du
mois précédent (%) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
35 |
39 |
38 |
42 |
35 |
39 |
8e année |
31 |
42 |
35 |
44 |
35 |
41 |
10e année |
32 |
38 |
32 |
41 |
33 |
41 |
Figure 6.8 Élèves
qui avaient pris des médicaments contre les maux de tête
au cours du mois précédent (%) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
41 |
49 |
41 |
46 |
42 |
48 |
8e année |
43 |
60 |
44 |
61 |
48 |
59 |
10e année |
46 |
65 |
44 |
66 |
45 |
68 |
Figure 6.9 Élèves
qui avaient pris des médicaments contre les maux de ventre
au cours du mois précédent (%) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
17 |
19 |
18 |
22 |
18 |
25 |
8e année |
12 |
27 |
13 |
29 |
16 |
31 |
10e année |
12 |
34 |
11 |
33 |
13 |
36 |
Les filles étaient aussi beaucoup plus nombreuses à avoir pris des médicaments
contre le rhume au cours du mois précédent, particulièrement celles des
deux classes supérieures (figure 6.7). Les pourcentages ne varient toutefois
que peu selon les années d'enquête et les classes.
De même, les pourcentages sont plus élevés chez les filles concernant
les médicaments contre les maux de tête (figure 6.8). Les écarts augmentent
dans les classes supérieures, tout comme la proportion des filles qui
prenaient ces médicaments. Les résultats ne varient pas beaucoup d'une
enquête à l'autre, non plus que d'une classe à l'autre, dans le cas des
garçons.
Les filles étaient également proportionnellement plus nombreuses que
les garçons à prendre des médicaments contre les maux de ventre (figure
6.9). Les écarts sont plus importants dans les classes supérieures, tout
comme la proportion des filles qui prennent cette sorte de médicaments.
Chez les filles, l'utilisation de médicaments contre les maux de ventre
a augmenté entre 1990 et 1998 chez les élèves de la 6e à la
8e année, mais pas chez les élèves de 10e année.
Dans le cas des garçons, les résultats varient peu d'une enquête à l'autre,
sauf pour la 8e année, où l'utilisation a augmenté avec le
temps. En 1990 et en 1994, les garçons de 6e année étaient
plus nombreux que ceux des classes supérieures à prendre des médicaments
contre les maux de ventre, mais on n'observe pas cette différence en 1998.
Tous malaises confondus, les filles prenaient plus de médicaments que
les garçons. Et les écarts s'accentuent avec l'âge, davantage pour les
médicaments contre les malaises liés au stress (maux de tête, maux de
ventre) que pour ceux destinés à soulager les effets d'infections (toux,
rhume). Cela pourrait signifier que les filles subissent un plus grand
stress que les garçons.
Les maladies et les troubles médicaux
Même s'il ressort des publications traitant de ce sujet qu'entre 10 p.
100 et 30 p. 100 des adolescents seraient atteints de maladies chroniques
graves, la vie et la santé d'un plus grand nombre d'entre eux sont menacées
par des facteurs dont l'origine n'est pas principalement biomédicale (Baumanetcoll.,
1997). Ces« pathologies sociales » (suicide, homicide, dépression, blessures,
toxicomanie, maladies transmissibles sexuellement, grossesses non désirées
et infection par le VIH/SIDA) sont avant tout le résultat du milieu social
et/ou du comportement. Les recherches menées dans le domaine de la médecine
et des sciences sociales ont révélé deux faits troublants : d'une part,
les adolescents commencent plus jeunes à avoir de nombreux problèmes de
santé et, d'autre part, beaucoup d'adolescents ont en même temps plusieurs
comportements qui menacent leur santé, par exemple ils fument et ils boivent
de l'alcool (Gans et coll., 1990).
Dans le questionnaire d'enquête de 1998, on demandait aux élèves s'ils
souffraient d'une maladie ou d'un trouble médical persistant (figure 6.10).
Entre le quart et le tiers des élèves des deux sexes dans les cinq classes
étudiées ont répondu oui.
Figure 6.10 Élèves
qui souffraient d'une maladie ou d'un trouble médical
persistant, 1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
6e année |
28 |
28 |
7e année |
30 |
30 |
8e année |
29 |
33 |
9e année |
28 |
36 |
10e année |
26 |
35 |
Les réponses qui revenaient le plus souvent pour l'ensemble des répondants
étaient les allergies (15 %), l'asthme (12 %), les troubles auditifs (1
%), les troubles endocriniens (0,7 %), les maux de tête persistants et
les migraines (0,6 %), les troubles cardiaques (0,4 %) et les troubles
de vision (0,4 %). Il n'y a pas de différences entre les garçons et les
filles en 6e et en 7e année, mais il y en a en 8e,
en 9e et en 10e année. Les pourcentages varient
peu d'une classe à l'autre chez les garçons, mais ils augmentent progressivement
entre la 6e et la 9e année chez les filles. Il ressort
de notre enquête que les problèmes de santé persistants autres que ceux
associés à des blessures sont à la hausse chez les filles. On n'observe
pas de hausse semblable chez les garçons, mais dans leur cas, la fréquence
des blessures augmente avec l'âge (voir la figure 9.1).
Figure 6.11 Élèves
de treize ans qui avaient pris des médicaments contre les maux
de tête, les maux de ventre, les étourdissements ou l'insomnie
au cours du mois précédent, par pays, 1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
USA |
55 |
74 |
ENG |
49 |
71 |
FRA* |
45 |
71 |
CAN |
54 |
67 |
POL |
42 |
60 |
GRE |
48 |
59 |
DEN |
35 |
54 |
SWE |
37 |
52 |
SWI |
31 |
45 |
GER* |
33 |
40 |
NOR |
24 |
40 |
*La France et l'Allemagne sont représentées
par région (on trouvera les explications à ce sujet
au chapitre 1). |
Par rapport aux élèves suisses, qui sont extrêmement nombreux à prendre
des médicaments, les élèves canadiens font un usage modéré des médicaments
mentionnés. Dans tous les pays, les filles étaient plus nombreuses à prendre
des médicaments. La faible consommation de médicaments par les élèves
Scandinaves et allemands ne s'explique pas facilement.
Résumé
On a établi qu'il existait une corrélation entre la perception qu'ont
les élèves de leur état de santé général et les facteurs suivants : exercice
régulier, bonnes relations avec les parents, confiance en soi, attitude
positive à l'égard de l'école, bonne alimentation, relations positives
avec les camarades et acceptation du schéma corporel. Les garçons étaient
proportionnellement plus nombreux que les filles à se sentir en bonne
santé et, d'une manière générale, la proportion des élèves qui se considèrent
en bonne santé diminue avec l'âge. Les maux de tête sont par ailleurs
très fréquents chez les filles et plus ces dernières avancent en âge,
plus elles sont nombreuses à être aux prises avec ce problème. Il en va
de même pour les maux de dos, mais les différences entre garçons et filles
sont relativement peu importantes. Le nombre d'élèves qui ont dit qu'ils
avaient régulièrement des maux de dos est étonnamment élevé, une situation
préoccupante à long terme. Les jeunes Canadiens, et encore plus les jeunes
Canadiennes, sont proportionnellement plus nombreux que les jeunes d'autres
pays à prendre des médicaments. Globalement, beaucoup plus de filles que
de garçons prenaient des médicaments.
Environ le tiers des filles interrogées dans le cadre de l'enquête de
1998 ont indiqué qu'elles avaient une maladie ou un trouble médical persistant.
Les pourcentages sont légèrement moins élevés chez les garçons de la 8e,
9e et 10e années. Les allergies et l'asthme étaient
les maladies les plus souvent mentionnées.
|