La santé des jeunes : tendances au Canada
Chapitre 7 : Les habitudes alimentaires, les régimes et l'hygiène dentaire
Les bonnes habitudes alimentaires contribuent au bien-être physique et
à l'équilibre affectif des jeunes et, par voie de conséquence, ont un
effet important sur de nombreux autres aspects de leur vie. Les adolescents
peuvent facilement contracter de mauvaises habitudes alimentaires au fur
et à mesure qu'ils s'affirment et deviennent moins dépendants de leurs
parents et de leurs enseignants. Or, tandis qu'on s'efforce depuis des
décennies, au Canada, d'apprendre aux élèves du primaire à bien manger,
cette préoccupation est encore loin d'avoir été intégrée dans les curricula
des écoles secondaires. Dans une société où les gens continuent de prendre
beaucoup de repas à l'extérieur et d'acheter des aliments tout préparés
pour les manger à la maison, il est particulièrement important d'examiner
l'évolution de la situation concernant les habitudes alimentaires et l'image
corporelle chez les jeunes.
Les questions de l'enquête portant sur différents aliments ne visaient
pas à dresser le tableau complet des habitudes alimentaires des jeunes,
mais plutôt à recueillir de l'information sur leur consommation de certains
aliments plus ou moins nutritifs. Des aliments sont considérés comme plus
nutritifs parce qu'ils sont riches en fibres, vitamines ou autres substances
nutritives importantes (fruits, légumes, produits laitiers à faible teneur
en gras et pain de blé entier). D'autres sont considérés comme moins nutritifs
lorsqu'ils sont consommés fréquemment à cause de leur teneur élevée en
matières grasses, en sel ou en sucre (chips, hamburgers, hot dogs, lait
entier).
Les questions sur les habitudes alimentaires visaient à mesurer la fréquence
de consommation plutôt que les quantités consommées; on a supposé que
les élèves consommaient des portions moyennes la plupart du temps. On
a demandé aux élèves combien de fois ils mangeaient plusieurs aliments
et buvaient différentes boissons. Les réponses possibles étaient les suivantes
: « jamais », « rarement », « au moins une fois par semaine, mais pas
tous les jours », « une fois par jour » et « plus d'une fois par jour
».
Figure 7.1 Élèves
qui mangeaient des fruits et des légumes tous les jours (%) |
FRUITS |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
77 |
84 |
77 |
82 |
69 |
77 |
8e année |
75 |
79 |
75 |
78 |
65 |
69 |
10e année |
69 |
75 |
70 |
74 |
62 |
65 |
Figure 7.1(suite) Élèves
qui mangeaient des fruits et des légumes tous les jours (%) |
LÉGUMES CUITS |
|
Garçons |
Filles |
6e année |
44 |
47 |
8e année |
45 |
52 |
10e année |
50 |
55 |
Figure 7.1(suite) Élèves
qui mangeaient des fruits et des légumes tous les jours (%) |
LÉGUMES CRUS |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
52 |
59 |
44 |
52 |
35 |
44 |
8e année |
47 |
55 |
44 |
51 |
34 |
47 |
10e année |
49 |
52 |
39 |
51 |
37 |
45 |
Autre question importante, le régime alimentaire. On se préoccupe beaucoup
des régimes stricts dans la société canadienne, particulièrement chez
les jeunes filles. Dans le même ordre d'idées, les effets à long terme
de l'obésité sur la santé sont une autre source de préoccupation.
Le présent chapitre commence par un examen des habitudes alimentaires
saines. Les auteurs se sont ensuite penchés sur la consommation d'aliments
moins nutritifs, le fait de prendre régulièrement un petit déjeuner et
les régimes. Enfin, les habitudes d'hygiène dentaire et la santé buccale
des jeunes Canadiens sont examinées.
Les aliments nutritifs
Les facteurs psychosociaux associés à une faible consommation de fruits
et de légumes chez les adolescents comprennent la faiblesse des liens
familiaux, l'insatisfaction au regard du poids, un rendement scolaire
médiocre et des comportements nuisibles pour la santé, comme manger excessivement,
la consommation abusive d'alcool et de drogues et des tentatives de suicide
antérieures (Neumark et coll., 1996). Bien que la publicité sur les aliments
nutritifs ait augmenté, les médias populaires y accordent moins d'attention
qu'aux aliments « amuse-gueule ». Dans la présente partie du rapport,
les réponses « une fois par jour » et « plus d'une fois par jour » ont
été combinées dans les figures où il est question de consommation quotidienne.
On voit à la figure 7.1 qu'une plus grande proportion de filles consomment
quotidiennement des fruits et des légumes. Par ailleurs, les proportions
de filles et de garçons des 6e, 8e et 10e années qui mangent des fruits tous les jours ont diminué légèrement entre
1994 et 1998. En règle générale, les filles mangent davantage d'aliments
nutritifs que les garçons, sauf en ce qui concerne le pain de blé entier
et le lait à faible teneur en matières grasses.
Dans le cadre de l'enquête de 1998, on a demandé aux élèves s'ils mangeaient
souvent des légumes cuits.
D'une manière générale, la consommation quotidienne augmentait de la
6e à la 10e année, et des proportions plus élevées
de filles mangeaient des légumes cuits chaque jour. La consommation quotidienne
de légumes crus diminuait durant la période visée par les enquêtes pour
tous les groupes. Aucune tendance ne se dessine d'une classe à l'autre
et, dans la plupart des cas, il n'y a que de très petites différences
selon les classes.
Dans les enquêtes de 1994 et 1998, les élèves devaient indiquer à quelle
fréquence ils mangeaient du plain de blé entier ou du pain de seigle.
Un nombre légèrement plus élevé de garçons que de filles mangeaient ce
genre de pain chaque jour (figure 7.2). On constate une diminution quant
aux proportions d'élèves de la 6e année qui mangeaient du pain
de blé entier ou du pain de seigle chaque jour entre 1994 et 1998. À cet
égard, on observe également une légère diminution chez les garçons et
les filles de la 6e à la 10e année.
Entre les deux tiers et les trois quarts des élèves de toutes les classes
étudiées ont répondu qu'ils buvaient du lait à faible teneur en gras chaque
jour. Une proportion plus élevée de garçons que de filles buvaient du
lait à faible teneur en gras chaque jour. Chez les élèves de la 6e et de la 10e année, la consommation de lait à faible teneur
en gras avait augmenté en 1994, mais elle a diminué de nouveau en 1998.
Les aliments moins nutritifs
La consommation quotidienne d'aliments à faible valeur nutritive par
les jeunes peut nuire à leur développement physique (Williams, 1995).
La figure 7.3 montre qu'une plus grande proportion de garçons que de filles
mangeaient des aliments à teneur élevée en sel et en matières grasses.
Les écarts entre les proportions d'élèves qui mangeaient des frites chaque
jour étaient faibles entre les trois années d'enquête et les trois classes
étudiées.
On observe une diminution de la proportion d'élèves qui mangeaient des
hamburgers, des hot dogs ou des saucisses chaque jour entre la 6e et la 10e année.
Figure 7.2 Élèves
qui mangeaient du pain de blé entier ou de seigle et qui buvaient
du lait à faible teneur en gras tous les jours (%) |
PAIN DE BLÉ ENTIER OU PAIN DE
SEIGLE |
|
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
48 |
46 |
47 |
43 |
8e année |
44 |
41 |
43 |
42 |
10e année |
40 |
39 |
42 |
36 |
Figure 7.2(suite) Élèves
qui mangeaient du pain de blé entier ou de seigle et qui buvaient
du lait à faible teneur en gras tous les jours (%) |
LAIT A FAIBLE TENEUR EN GRAS (1%, 2% OU
ÉCRÉMÉ) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
67 |
67 |
76 |
72 |
74 |
68 |
8e année |
73 |
68 |
74 |
74 |
73 |
72 |
10e année |
68 |
65 |
77 |
73 |
75 |
69 |
Figure 7.3 Élèves
qui mangeaient des aliments/buvaient des boissons à forte teneur
en gras ou en sel tous les jours (%) |
FRITES |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
12 |
7 |
14 |
9 |
13 |
8 |
8e année |
10 |
7 |
13 |
7 |
11 |
7 |
10e année |
12 |
7 |
12 |
8 |
9 |
6 |
Figure 7.3(suite) Élèves
qui mangeaient des aliments/buvaient des boissons à forte teneur
en gras ou en sel tous les jours (%) |
HAMBURALLS/HOT-DOGS/SAUCISSES |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
10 |
6 |
12 |
7 |
10 |
6 |
8e année |
8 |
3 |
10 |
4 |
8 |
3 |
10e année |
8 |
3 |
6 |
2 |
6 |
2 |
Figure 7.3(suite) Élèves
qui mangeaient des aliments/buvaient des boissons à forte teneur
en gras ou en sel tous les jours (%) |
CROUSTILLES (CHIPS) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
22 |
15 |
24 |
18 |
22 |
15 |
8e année |
21 |
17 |
25 |
16 |
20 |
13 |
10e année |
18 |
10 |
17 |
12 |
14 |
10 |
Figure 7.3(suite) Élèves
qui mangeaient des aliments/buvaient des boissons à forte teneur
en gras ou en sel tous les jours (%) |
LAIT ENTIER |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
36 |
33 |
24 |
21 |
19 |
16 |
8e année |
33 |
29 |
24 |
17 |
19 |
14 |
10e année |
37 |
23 |
22 |
13 |
17 |
10 |
Presque le quart des garçons des deux classes inférieures mangeaient
des chips chaque jour, une proportion de loin supérieure à celle observée
chez les filles. Les pourcentages ne varient pas beaucoup entre les trois
années d'enquête. Moins d'élèves de la 10e année mangeaient
des chips tous les jours, par rapport aux autres jeunes des deux années
précédentes.
Davantage de garçons que de filles de toutes les classes et dans les
trois enquêtes buvaient du lait entier, l'écart entre les sexes augmentant
avec l'âge. On constate toutefois une diminution marquée (d'environ la
moitié) du nombre déjeunes qui buvaient du lait entier chaque jour entre
les trois enquêtes. Cela pourrait vouloir dire que les messages de santé
publique incitant à consommer des aliments à plus faible teneur en gras
sont écoutés, du moins en ce qui concerne le lait.
Les boissons gazeuses et les bonbons et tablettes de chocolat étaient
mentionnés dans l'enquête en tant qu'exemples d'aliments à forte teneur
en sucre que consomment les jeunes. Les aliments contenant du sucre et
de la caféine, comme les boissons gazeuses et le chocolat, sont souvent
consommés pour augmenter temporairement l'énergie. De plus, la caféine
crée une dépendance et affecte la vivacité d'esprit. Des proportions plus
élevées de garçons que de filles mangeaient des bonbons et buvaient des
boissons gazeuses dans les trois enquêtes et pour les trois classes étudiées
(figure 7.4). D'une enquête à l'autre, les différences entre les proportions
de garçons et de filles consommant des boissons gazeuses chaque jour étaient
faibles et ne changeaient pas de façon notable avec le temps. Chez les
garçons, il y avait une augmentation soutenue d'une classe à l'autre mais,
chez les filles, la consommation quotidienne de boissons gazeuses augmentait
entre la 6e et la 8e année et se stabilisait entre
la 8e et la 10e année.
La proportion d'élèves qui mangent des bonbons ou des tablettes de chocolat
était semblable pour toutes les classes et dans les trois enquêtes, tant
pour les garçons que pour les filles.
En 10e année, environ un élève sur dix buvait du café chaque
jour. Lorsque des différences entre les sexes existaient, les garçons
buvaient davantage de café que les filles. En règle générale, la consommation
quotidienne de café augmentait avec l'âge.
Figure 7.4 Élèves
qui mangeaient des aliments/buvaient des boissons contenant beaucoup
de sucre ou de la caféine tous les jours (%) |
BOISSONS NON ALCOOLISÉES |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
47 |
38 |
47 |
37 |
42 |
34 |
8e année |
56 |
44 |
58 |
46 |
56 |
45 |
10e année |
64 |
44 |
61 |
45 |
60 |
44 |
Figure 7.4(suite) Élèves
qui mangeaient des aliments/buvaient des boissons contenant beaucoup
de sucre ou de la caféine tous les jours (%) |
BONBONS/TABLETTES DE CHOCOLAT |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
28 |
22 |
32 |
26 |
26 |
22 |
8e année |
30 |
22 |
34 |
28 |
28 |
24 |
10e année |
28 |
18 |
32 |
25 |
25 |
21 |
Figure 7.4(suite) Élèves
qui mangeaient des aliments/buvaient des boissons contenant beaucoup
de sucre ou de la caféine tous les jours (%) |
CAFÉ |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
7 |
4 |
7 |
4 |
4 |
2 |
8e année |
8 |
4 |
11 |
5 |
7 |
5 |
10e année |
11 |
10 |
12 |
9 |
9 |
9 |
Figure 7.5 Élèves
de treize ans qui mangeaient des bonbons et autres sucreries tous
les jours, par pays, 1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
ANG |
67 |
59 |
É-U |
51 |
54 |
POL |
51 |
48 |
ALL* |
48 |
47 |
SUI |
44 |
40 |
GRÈ |
43 |
44 |
FRA* |
42 |
45 |
CAN |
28 |
24 |
NOR |
28 |
20 |
DAN |
27 |
27 |
SUÈ |
27 |
27 |
*La France et l'Allemagne sont représentées
par région (on trouvera les explications à ce sujet
au chapitre 1). |
Les élèves canadiens et Scandinaves sont proportionnellement beaucoup
plus nombreux que ceux des autres pays à manger des sucreries tous les
jours. On pourrait en déduire que les jeunes canadiens et Scandinaves
sont plus soucieux de s'alimenter sainement, mais les écarts observés
pourraient aussi être liés à des différences culturelles quant à la place
des bonbons et du chocolat dans l'alimentation (par exemple, l'habitude
de manger des sucreries comme dessert, après les repas).
Figure 7.6 Élèves
qui prenaient un petit déjeuner (au moins du jus et des rôties
ou des céréales) tous les jours, 1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
6e année |
71 |
67 |
7e année |
67 |
54 |
8e année |
61 |
47 |
9e année |
59 |
42 |
10e année |
55 |
41 |
Figure 7.7 Réponses
des élèves à la question « Suis-tu un régime
pour perdre du poids? », 1994(%) |
|
Garçons |
Filles |
|
Non, parce que je n'ai pas de problème de
poids |
Non, mais j'aurais besoin de perdre du poids |
Oui |
Non, parce que je n'ai pas de problème
de poids |
Non, mais j'aurais besoin de perdre du poids |
Oui |
6e année |
78 |
17 |
5 |
69 |
22 |
9 |
8e année |
77 |
19 |
4 |
63 |
26 |
12 |
10e année |
78 |
19 |
3 |
52 |
30 |
18 |
Figure 7.7 (suite) Réponses
des élèves à la question « Suis-tu un régime
pour perdre du poids? », 1998(%) |
|
Garçons |
Filles |
|
Non, parce que je n'ai pas de problème
de poids |
Non, mais j'aurais besoin de perdre du poids |
Oui |
Non, parce que je n'ai pas de problème
de poids |
Non, mais j'aurais besoin de perdre du poids |
Oui |
6e année |
81 |
13 |
6 |
72 |
21 |
7 |
8e année |
79 |
16 |
5 |
60 |
27 |
14 |
10e année |
82 |
14 |
4 |
55 |
28 |
16 |
Le petit déjeuner
II est important que les jeunes prennent un petit déjeuner approprié
pour bien se préparer physiquement et mentalement à la journée qui débute
(Williams, 1995). Cependant, en grandissant, ce sont de plus en plus les
jeunes qui décident eux-mêmes ce qu'ils mangent et même s'ils mangent
ou non le matin. Dans le questionnaire d'enquête de 1998, les élèves étaient
invités à dire combien de fois par semaine ils prenaient un petit déjeuner.
Dans les cinq classes étudiées, plus de garçons que de filles prenaient
un petit déjeuner (au moins du jus et des rôties ou des céréales) tous
les jours, l'écart atteignant jusqu'à 17 p. 100 en 9e année
(figure 7.6). Près de 70 p. 100 de tous les élèves de la 6e année prenaient un petit déjeuner tous les jours. La proportion des garçons
qui prenaient un petit déjeuner tous les jours diminue progressivement
avec l'âge. Cette diminution est encore plus marquée chez les filles,
mais le pourcentage se stabilise à 40 p. 100 en 9e et 10e années. L'écart entre la proportion de garçons et de filles qui commencent
toujours leur journée par un petit déjeuner a tendance à s'élargir avec
l'âge.
Les régimes
Les jeunes qui contractent de mauvaises habitudes alimentaires en raison
de perceptions erronées de leur poids risquent davantage de développer
des carences alimentaires (Page, 1991). Les réponses des élèves à la question
à savoir s'ils suivaient un régime ou estimaient avoir besoin de perdre
du poids sont résumées à la figure 7.7. Plus de filles que de garçons
estimaient avoir besoin de perdre du poids, et plus elles grandissent,
plus elles sont nombreuses à avoir cette opinion. De même, beaucoup plus
de filles suivaient un régime, près de la moitié de celles de la 10e année ayant indiqué soit qu'elles suivaient un régime, soit qu'elles avaient
besoin de perdre du poids. La proportion de garçons qui suivaient un régime
ou estimaient avoir besoin de perdre du poids n'augmente pas beaucoup
avec l'âge, alors qu'on observe une progression chez les filles à cet
égard. Par ailleurs, les changements observés entre l'enquête de 1994
et celle de 1998 ne sont pas très importants et sont peu révélateurs du
point de vue des tendances.
Comme on le voit à la figure 7.8, la proportion des garçons qui suivaient
un régime ou estimaient avoir besoin de perdre du poids augmente entre
la 6e et la 7e année, mais cette tendance s'atténue
entre la 7e et la 10e année. Chez les filles, on
observe une augmentation beaucoup plus marquée entre la 6e et la 9e année, les pourcentages ne se stabilisant qu'entre
la 9e et la 10e année.
Figure 7.8 Élèves
qui suivaient un régime ou estimaient avoir besoin de perdre
du poids, 1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
6e année |
19 |
29 |
7e année |
24 |
36 |
8e année |
21 |
41 |
9e année |
20 |
47 |
10e année |
18 |
45 |
Figure 7.9 Élèves
de 15 ans qui suivaient un régime, par pays, 1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
NOR |
8 |
28 |
É-U |
7 |
25 |
GRÈ |
8 |
24 |
FRA* |
5 |
21 |
POL |
5 |
21 |
ANG |
3 |
18 |
ALL* |
6 |
17 |
CAN |
4 |
16 |
DAN |
3 |
16 |
SUI |
3 |
16 |
SUÈ |
3 |
8 |
*La France et l'Allemagne sont représentées
par région (on trouvera les explications à ce sujet
au chapitre 1). |
La proportion de jeunes Canadiens de 15 ans qui suivent un régime est
élevée, mais elle est tout de même inférieure aux proportions observées
dans la plupart des autres pays. Dans des pays comme la Norvège, les États-Unis
et la Grèce, même la proportion des garçons qui suivent un régime est
relativement élevée.
Figure 7.10 Élèves
qui se brossaient les dents deux fois par jour ou plus (%) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
51 |
68 |
55 |
66 |
55 |
68 |
8e année |
52 |
76 |
58 |
75 |
56 |
73 |
10e année |
54 |
78 |
59 |
79 |
57 |
80 |
L'hygiène dentaire
Les raisons qui poussent les élèves à avoir une bonne hygiène dentaire
sont souvent bien davantage liées aux rapports avec les autres qu'à un
souci véritable de protéger ses dents (MacGregor, 1994). Dans notre enquête,
on a demandé aux élèves à quelle fréquence ils se brossaient les dents
et utilisaient une soie dentaire.
Les filles étaient proportionnellement beaucoup plus nombreuses que les
garçons à avoir une bonne hygiène dentaire (figure 7.10). Dans les trois
enquêtes et pour toutes les classes étudiées, environ 80 p. 100 des filles,
contre environ 60 p. 100 des garçons, se brossaient les dents deux fois
par jour ou plus. Les filles étaient aussi plus nombreuses à utiliser
une soie dentaire au moins une fois par semaine (figure 7.11). On observe
par ailleurs, tant chez les garçons que chez les filles et pour les trois
classes étudiées, une augmentation importante des pourcentages d'élèves
qui utilisaient la soie dentaire chaque semaine, entre les trois enquêtes.
Cette habitude est donc apparemment en voie de s'imposer, même si les
élèves les plus âgés sont moins nombreux à s'y conformer.
Figure 7.11 Élèves
qui utilisaient une soie dentaire au moins une fois par semaine (%) |
|
1990 |
1994 |
1998 |
|
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
Garçons |
Filles |
6e année |
34 |
46 |
48 |
58 |
55 |
66 |
8e année |
31 |
42 |
44 |
55 |
53 |
62 |
10e année |
27 |
41 |
34 |
52 |
44 |
60 |
Figure 7.12 Élèves
de onze ans qui se brossaient les dents deux fois par jour ou plus,
par pays,1998 (%) |
|
Garçons |
Filles |
SUÈ |
82 |
88 |
DAN |
80 |
85 |
SUI |
78 |
84 |
ALL* |
69 |
82 |
ANG |
62 |
76 |
É-U |
65 |
75 |
NOR |
65 |
72 |
POL |
52 |
70 |
FRA* |
54 |
69 |
CAN |
55 |
67 |
GRÈ |
42 |
53 |
*La France et l'Allemagne sont représentées
par région (on trouvera les explications à ce sujet
au chapitre 1). |
Les élèves canadiens étaient proportionnellement moins nombreux que ceux
de la plupart des autres pays à se brosser les dents deux fois par jour
ou plus. Même si un pourcentage élevé de jeunes Canadiens se brossaient
les dents deux fois par jour, les filles de tous les autres pays, sauf
la Grèce, étaient encore plus nombreuses à le faire.
Résumé
Malgré la difficulté d'évaluer avec précision les habitudes alimentaires
des jeunes à partir de renseignements sur la fréquence de consommation
de différents aliments plutôt que sur les quantités de ces aliments consommées,
nous avons pu en arriver à des conclusions qui, d'une manière générale,
pourront être utiles. Plus des trois quarts des élèves de la 6e année mangeaient des fruits et des légumes tous les jours, mais moins
de 70 p. 100 des élèves de la 10e année en faisaient autant.
Il est aussi important de constater que la proportion d'élèves qui mangeaient
des fruits et des légumes tous les jours a diminué entre les trois enquêtes.
Et la même tendance à la baisse s'observe pour ce qui est de la consommation
de légumes crus. Les filles étaient légèrement plus nombreuses à manger
des légumes et des fruits, tandis que les garçons étaient plus nombreux
à manger des hamburgers, des hot dogs, des frites et des chips. Par ailleurs,
plus des deux tiers des élèves interrogés ont indiqué qu'ils buvaient
du lait à faible teneur en gras tous les jours.
La forte proportion d'élèves de 10e année qui ne prenaient
pas de petits déjeuners tous les matins, à savoir presque la moitié des
garçons et plus des trois cinquièmes des filles, a de quoi étonner.
Beaucoup plus de filles que de garçons estimaient avoir besoin de perdre
du poids, et la proportion d'entre elles qui avaient cette opinion augmente
de classe en classe. La situation à cet égard n'a pas beaucoup changé
entre l'enquête de 1994 et celle de 1998, mais le fait qu'un aussi grand
nombre déjeunes femmes suivent un régime est vivement préoccupant.
Les jeunes Canadiens sont proportionnellement moins nombreux que les
jeunes d'autres pays à se brosser les dents deux fois par jour ou plus.
Les filles sont quant à elles plus nombreuses que les garçons à faire
de même ainsi qu'à utiliser une soie dentaire au moins une fois par semaine.
La plupart des élèves se brossent les dents au moins une fois par jour,
mais juste un peu plus de la moitié des garçons se les brossent deux fois
par jour. On n'observe pas d'écarts importants selon les classes et entre
les trois enquêtes.
Globalement, les habitudes alimentaires des élèves ont légèrement changé
: ils consomment un peu moins d'aliments nutritifs et un peu plus d'aliments
moins nutritifs. Par ailleurs, les filles continuent d'être particulièrement
nombreuses à suivre un régime, mais la situation à cet égard est demeurée
inchangée entre les trois enquêtes. Enfin, la proportion d'élèves qui
utilisaient la soie dentaire au moins une fois par semaine a beaucoup
augmenté durant les années 1990, pour atteindre plus de 50 p. 100. Cependant,
les jeunes Canadiens sont proportionnellement beaucoup moins nombreux
que ceux d'autres pays à se brosser les dents au moins deux fois par jour.
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