Le développement sain des enfants et des jeunes
Chapitre 8 : Les facteurs génétiques et biologiques
Aperçu
La biologie fondamentale et la constitution dynamique et organique de l'organisme
humain sont des déterminants fondamentaux de la santé. Ces perspectives scientifiques
portent sur le patrimoine génétique d'un individu, sur le fonctionnement des
divers systèmes corporels et sur les processus du développement et de la maturation.
Le patrimoine génétique représente les variations héritées dans l'ADN qui constituent
les éléments bâtisseurs du corps. Notre patrimoine génétique peut nous prédisposer
à des anomalies ou à des conditions héritées (p. ex., la maladie de Tay Saks,
l'autisme) et peut influer sur notre résistance aux maladies et favoriser notre
état de santé en général. Une fois qu'un embryon est conçu, son patrimoine génétique
ne peut plus se changer.
Les facteurs de risque biologiques sont soit innés (p. ex., le syndrome de
Down), soit acquis (p. ex., une lésion cérébrale par suite d'une blessure grave
à la tête). Des anomalies chromosomiques inévitables peuvent causer un état
inné, alors qu'un état acquis peut découler d'influences tératogènes au cours
de la grossesse ou de changements biologiques durant ou après la naissance.
Ces facteurs biologiques peuvent être permanents ou être modifiés par l'environnement
ou par le processus de maturation. Ainsi, une fois soignés avec des médicaments,
les enfants souffrant d'un trouble déficitaire de l'attention (TDA) peuvent
souvent fonctionner normalement et ne seraient pas considérés comme atteints
d'un handicap.
Les effets tératogènes sont causés par des agents externes comme l'alcool,
les médicaments ou autres agents chimiques ou biologiques qui influent sur la
croissance et le développement de l'embryon ou du fœtus. On peut citer comme
exemples d'effets tératogènes les malformations chez les enfants nés de mères
qui, pendant la grossesse, ont eu la rubéole, ont consommé de l'alcool à l'excès
ou ont pris de la thalidomide.
Les pratiques de santé personnelles, les environnements physique et social,
l'éducation, la situation économique et sociale sont d'autres déterminants de
la santé pouvant agir de façon positive ou négative sur le processus biologique
du fonctionnement, du développement et de la maturation de l'organisme humain.
Ces facteurs de risque influencent le développement de l'enfant de diverses
façons directes et indirectes, interagissant avec des environnements qui modifient
également la santé. Plusieurs de ces facteurs de risque génétiques ou biologiques
réagissent aussi à des interventions qui peuvent minimiser leur impact et leurs
effets. Par exemple, des programmes qui favorisent le développement sain des
enfants ou des programmes de rattrapage qui aident les enfants à se préparer
à l'école peuvent minimiser l'impact des facteurs de risque biologiques liés
au développement cognitif.
Avec les progrès réalisés en médecine, on peut s'attendre à voir de nouveaux
examens et traitements biomédicaux importants qui pourront identifier, prévenir
et soigner les différents états de santé. Les percées en médecine qui prolongeront
l'espérance de vie des personnes ayant un handicap, liées à la réalité d'une
population vieillissante de gens ayant des handicaps apporteront des changements
sur deux plans : une demande accrue de services sociaux et de cliniques spécialisés
pour répondre aux besoins de cette population à toutes les étapes de la vie
et une plus grande reconnaissance des droits des personnes ayant des handicaps.
Rapport avec le développement sain des enfants
Au sens large, les facteurs de risque biologiques s'entendent des caractéristiques
innées ou acquises de l'enfant qui le placent en situation où il risque d'avoir
une mauvaise santé. Ces facteurs peuvent influer sur le développement sain d'un
enfant à plusieurs niveaux : depuis le simple fait biologique du sexe de l'enfant
jusqu'aux variantes génétiques relativement communes, comme celles qu'on associe
au trouble déficitaire de l'attention, à la lésion cérébrale, qui peut être
causée, entre autres, par une blessure grave à la tête.
On ne peut dissocier nature et éducation lorsqu'on parle du développement de
l'enfant. Les facteurs de risque ne sont pas des variables indépendantes qui
fonctionnent dans le vide; elles peuvent interagir en synergie ou s'additionner
(Szatmari et coll., 1994). Certains facteurs de risque environnementaux peuvent
occasionner des répercussions biologiques susceptibles d'affecter la santé des
enfants. Par exemple, le plomb dans l'environnement peut entraîner une intoxication
par le plomb qui, à son tour, devient un facteur de risque pouvant être cause
d'un quotient intellectuel faible, de troubles spécifiques d'apprentissage ou
d'un trouble déficitaire de l'attention. Le chômage et le changement complet
de milieu peuvent conduire à la consommation excessive d'alcool, qui, chez la
femme enceinte, peut se traduire plus tard par la naissance d'un enfant atteint
du syndrome d'alcoolisme fœtal. On a associé le syndrome d'alcoolisme fœtal
à des problèmes d'apprentissage, à une faible croissance et à des comportements
perturbateurs.
Les facteurs de risque biologiques ou génétiques peuvent diriger les enfants
vers certains milieux (p. ex., des écoles spécialisées, des pairs délinquants,
des centres de détention) qui augmentent encore plus le risque de se retrouver
avec une mauvaise santé définie dans un sens large. Ces enchaînements causals
sont dynamiques et complexes et présentent de multiples facettes. À proprement
parler, une intervention à un endroit ou l'autre de la chaîne peut avoir des
effets remarquables sur plusieurs niveaux de répercussions sur la santé.
L'interaction des facteurs biologiques ou génétiques au sein du milieu est
dynamique — sans cesse changeante avec le temps. Les interventions qui visent
notamment à changer le patrimoine génétique d'un enfant sont difficiles à mettre
en œuvre, et il y a peu d'options. On peut davantage prévenir les effets tératogènes
et d'autres répercussions liés à la santé découlant des facteurs de risque physiologiques
et biologiques. De plus, les interventions en vue de trouver et de déterminer
des milieux qui favorisent le développement optimal sont bien connues et peuvent
être mises en œuvre, à condition d'avoir les ressources appropriées. Ainsi,
on sait qu'il est possible d'intervenir précocement dans le cas des enfants
à risque, dans celui des enfants qui présentent un retard du développement ou
dans celui des enfants atteints d'autisme (Zoritch, Roberts et Oakley, 1998;
Rogers, 1998).
Les types de facteurs de risque génétiques et biologiques
Voici quelques exemples de facteurs de risque génétiques et biologiques. La
liste n'est pas exhaustive; elle vise plutôt à illustrer la gamme étendue de
facteurs de risque dans ce domaine qui exercent une influence sur le développement
de l'enfant.
Les syndromes génétiques et chromosomiques
Les exemples de syndromes génétiques et chromosomiques sont nombreux : le syndrome
de Down, le syndrome de l'X fragile et la sclérose tubéreuse de Bourneville.
Pris individuellement, ces troubles peuvent être rares, mais il y a plusieurs
troubles monogéniques et anomalies chromosomiques qui influent sur le cerveau.
Regroupés, ces troubles comportent beaucoup de souffrances (Costa, Scriver et
Childs, 1985). Plusieurs de ces états sont associés à des difficultés d'apprentissage
graves, et plusieurs syndromes se caractérisent par des comportements particuliers
qui risquent de créer d'autres problèmes de santé chez l'enfant (Dykens, 1996).
Par exemple, le syndrome de Lesch-Nyhan est une anomalie génétique qui se caractérise
par l'automutilation (Nyhan, 1997). Cela peut mener à plusieurs autres problèmes
de santé physique et affective, non seulement pour l'enfant, mais aussi pour
toute la famille.
L'utilisation et l'abus des médicaments et des drogues durant la grossesse
On est à déterminer de plus en plus de substances pouvant nuire au développement
du fœtus, notamment de faibles doses d'alcool, de tabac, de drogues illicites
ou de médicaments d'ordonnance (Mattson et Riley, 1998; Singer, Garber et Kliegman,
1991; Slotkin, 1998). Ces drogues et médicaments peuvent nuire au développement
tant physique que cognitif (Singer et coll., 1997); toutefois, les effets sur
l'apprentissage et sur le comportement ne paraîtront peut-être pas pendant des
années. Le syndrome d'alcoolisme fœtal pose un problème particulier pour ceux
qui ont un revenu très faible (Abel et Skol, 1987; Sampson et coll., 1997).
Les influences externes sur le développement du cerveau
II est de plus en plus prouvé maintenant que le stress durant la grossesse
de même que l'alimentation de la mère et du jeune enfant peuvent influer sur
le développement du cerveau du fœtus et du jeune enfant. Par exemple, des modèles
d'animaux laissent supposer que le stress durant la grossesse peut toucher le
milieu hormonal intra-utérin, ce qui risque d'engendrer une dépresssion chez
l'enfant plus tard. (Schneider et coll., 1998; Sandman et coll., 1997; Anisman
et coll., 1998). Les modèles d'animaux montrent, en outre, qu'un milieu intra-utérin
stressant peut influer sur les connexions des nerfs au cerveau et sur l'architecture
du développement du cerveau (Hayashi et coll., 1998). Les effets de la malnutrition
en bas âge sur l'apprentissage et la cognition sont bien connus (Richards et
coll., 1998; Morgan, 1990).
« Les femmes enceintes doivent prendre une plus grande quantité de
folate, vitamine du groupe B, pour faire face à l'augmentation du volume
sanguin et
à la croissance des tissus maternels et fœtaux et réduire
le risque d'anomalies du tube neural (ATN) pour le fœtus » (Santé Canada,
1999, p. 30). « Les anomalies
du tube neural (ATN) résultent d'un développement anormal et
d'une absence de fermeture du tube neural durant les troisième et quatrième
semaines de grossesse. Elles peuvent donner lieu à un avortement spontané ou à une
mortinaissance, et les enfants présentant de telles anomalies vivront
avec un handicap de gravité
variable ou mourront au cours de la petite enfance. Parmi les ATN figurent
le spina-bifida, l'anencéphalie et l'encéphalocèle » (Santé Canada,
1999, p. 31). Les études démontrent que la supplémentation
en acide folique (une forme de folate retrouvée dans les suppléments)
prise durant la période périconceptionnelle,
en conjonction avec le folate présent normalement dans une alimentation
saine, peut diminuer le risque d'ATN (Santé Canada, 1999, p. 31).
« II est important que les femmes enceintes et qui allaitent incluent dans
leur alimentation quotidienne des quantités suffisantes d'acides gras essentiels
(AGE), d'acide linoléique et d'acide alpha-lioléique afin d'assurer le bon développement
nerveux et visuel du fœtus » [Traduction] (Santé Canada, 1999, p. 37). Le fœtus
et l'enfant dépendent de la mère pour obtenir suffisamment d'AGE pour bien se
développer, surtout au cours des périodes de croissance rapide, comme le dernier
trimestre de la grossesse et les premiers mois de vie postnatale (Santé Canada,
1999, p. 37).
La prématurité
Un accouchement est prématuré lorsque l'enfant naît avant une période de gestation
de 36 semaines. Vu les progrès importants réalisés dans le domaine des soins
périnatals, les bébés nés prématurément survivent plus que jamais auparavant
(Saigal et coll., 1989; Roth et coll., 1996; Lorenz et coll., 1998). Les nouveautés
pesant moins d'un kilogramme sont maintenant « promus » et quittent l'unité
des soins prénatals intensifs (Lorenz et coll., 1998). La plupart d'entre eux
s'en tirent très bien avec un minimum de handicaps (Saigal et coll., 1990; Lorenz
et coll., 1998). Certains ont des besoins très spéciaux, toutefois, relativement
à des problèmes d'apprentissage, un handicap physique, une déficience sensorielle
ou une déficience de l'attention (Saigal et coll., 1991a, 1991b; Szatmari et
coll., 1990). C'est pourquoi plusieurs « diplômés » des unités de soins prénatals
intensifs nécessitent un suivi et des soins de longue durée.
Le sexe
II est bien connu que les garçons risquent peut-être plus que les filles
de manifester plusieurs troubles du développement, tel l'autisme (Bryson,
Clark et Smith, 1988), et certains types de troubles de comportement,
par exemple une déficience de l'attention et un trouble des conduites
(Offord, 1987). On ne comprend pas trop bien le mécanisme de cette prédisposition
pour ces troubles fondée sur le sexe, car on a fait peu de recherches
sur les liens entre le sexe, d'autres facteurs de risque biologiques connexes
et l'environnement. Certaines études ont indiqué que les garçons risquent
plus que les filles d'avoir un dysfonctionnement du cerveau (Waugh et
coll., 1996), mais il faudra effectuer plus de recherches pour comprendre
à fond l'interaction entre le sexe biologique et les rôles sociaux liés
au sexe.
D'un autre côté, les filles risquent beaucoup plus d'être
atteintes de dépression
et de présenter des troubles de l'alimentation à l'adolescence,
après l'âge
de 13-15 ans (Cicchetti et Toth, 1998). Il s'agit sans doute d'un mécanisme
multifactoriel qui comporte des facteurs hormonaux durant la puberté ainsi
que des expériences de socialisation et des rôles liés
au sexe propres aux adolescentes. Il est nécessaire d'approfondir
les recherches pour comprendre l'action réciproque
complexe entre la biologie, le sexe et le développement sain de l'enfant.
Les maladies aiguës et chroniques
Les maladies peuvent engendrer chez les enfants à risque d'autres problèmes
de santé sur les plans affectif et comportemental (Cadman et coll., 1987; Stein,
Westbrook et Silver, 1998). On associe même les maladies comme la fibrose kystique,
le diabète et les cancers d'enfant qui ne touchent pas le cerveau à un risque
accru de problèmes affectifs et comportementaux (Thompson et coll., 1998; Kovacs
et coll., 1997; Dunitzet coll., 1991). Ces problèmes sont souvent une conséquence
secondaire des limites fonctionnelles et de l'isolement social associés à la
maladie (Cadman et coll., 1986). La maladie peut aussi influer sur la capacité
de l'enfant à fréquenter l'école et par conséquent avoir un effet sur ses résultats
scolaires à long terme (Gortmaker et coll., 1990).
Les états aigus et chroniques du cerveau et du système nerveux
L'infirmité motrice cérébrale, les traumatismes crâniens, les anomalies du
tube neural et la méningite sont des exemples de troubles pouvant influer sur
le cerveau en développement. Ces troubles comportent un risque élevé de problèmes
secondaires relatifs à l'adaptation et à la vie quotidienne (Rutter, Graham
et Mile, 1970; Breslau, 1990). Certains de ces états affectent aussi la capacité
de la personne à s'exprimer, à penser, à percevoir et à apprendre, ce qui, en
retour, peut influer sur les occasions de réussir à l'école et de trouver un
emploi à long terme. Les troubles du système nerveux central peuvent aussi marginaliser
l'enfant et entraîner à une stigmatisation sociale qui compromet davantage sa
santé.
Les troubles du développement
Ces troubles ont un fondement biologique et de fortes causes génétiques. La
déficience mentale et les troubles du développement profonds (TDP), comme l'autisme
et des difficultés d'apprentissage spécifiques, relèvent de cette catégorie.
En général, ces troubles se caractérisent par une acquisition tardive de certaines
compétences et une évolution inégale du développement.
La déficience mentale s'entend d'un retard général à acquérir des connaissances
dans diverses habiletés et d'un niveau d'adaptation plus faible que prévu. Les
troubles du développement profonds se caractérisent par des difficultés dans
les domaines de l'interaction sociale, de la communication et du jeu, et sont
associés à de très grandes souffrances.
La déficience mentale et les TDP sont tous les deux plus courants chez les
garçons (Bryson, Clark et Smith, 1988), mais la difficulté à lire se retrouve
autant chez les garçons que chez les filles (Shaywitz et coll., 1992). Il n'y
a actuellement aucun remède pour traiter ces troubles du développement, bien
qu'il y ait des traitements disponibles qui améliorent le fonctionnement (Rogers,
1998; Lovett, Ransby et Barron, 1988).
Le trouble déficitaire de l'attention (TDA) et le
trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (THDA)
Ces troubles se manifestent d'abord chez les tout-petits et se caractérisent
par de l'hyperactivité, de l'impulsivité et de la difficulté à traiter l'information.
Ces deux maladies persistent souvent à l'adolescence et même à l'âge adulte
(Hechtman, 1991). Bien que les causes du THDA et du TDA ne soient pas connues,
il est évident que des facteurs génétiques, la prématurité et l'immaturité développementale
sont des facteurs de risque importants (Thapar, 1998; Zametkin et Liotta, 1998;
Szatmari, Offord et Boyle, 1989a).
Si les parents et l'école ne peuvent pas s'adapter aux problèmes d'impulsivité
et de court champ d'attention de l'enfant, il pourra survenir d'autres états
influant sur la santé et le développement, dont l'agressivité, le départ prématuré
de l'école et peut-être, plus tard, l'abus d'alcool et d'autres drogues (Mannuzza
et coll., 1993). Ces résultats peuvent miner encore plus la santé et empêcher
l'enfant de se trouver un environnement favorisant la santé où il peut s'épanouir.
Les médicaments et l'intervention psychosociale sont des soins efficaces pour
traiter le THDA et le TDA (Goldman et coll., 1998; Pelham, Wheeler et Chronis,
1998).
Autres troubles mentaux
Les causes de l'anxiété, des troubles de l'humeur et des troubles de comportement
chez les enfants sont nettement multifactorielles. Même si les facteurs de risque
psychosociaux (p. ex., l'abus, la maladie mentale parentale, la très grande
pauvreté) peuvent être importants pour comprendre les troubles de comportement
perturbateur, plusieurs facteurs de risque biologiques et génétiques entrent
en jeu (Rutter, 1997; Offord et Fleming, 1996), notamment pour l'anxiété et
les troubles de l'humeur durant l'enfance et à l'adolescence. Tous les troubles
mentaux durant l'enfance comportent un élément génétique marqué, bien qu'il
soit nécessaire de pousser les recherches pour déterminer exactement comment
ces facteurs génétiques fonctionnent (Rutter et coll., 1990; Plomin et Rutter,
1998). De plus, les troubles du développement précités (le retard mental, le
TDP et les difficultés d'apprentissage spécifiques) sont aussi des facteurs
de risque importants pour ces conditions (Beitchman et Young, 1997).
Les troubles affectifs et les troubles de comportement sont associés à de faibles
résultats à long terme (Offord et coll., 1987) et à un coût économique élevé
en fait de soins et de perte de productivité à l'école et sur le marché du travail.
Plusieurs troubles mentaux chez les adultes, comme l'abus de drogues, l'alcoolisme,
la dépression et la schizophrénie, sont aussi causés, en grande partie, par
des facteurs génétiques; l'apparition de ces états se fait souvent durant l'enfance
ou à l'adolescence (Rutter, 1995; Fombonne, 1998).
Conditions et tendances
La présente section résume ce que l'on connaît dans le contexte canadien de
la prévalence des conditions ou des troubles causés, au moins en partie, par
les facteurs de risque biologiques et génétiques. On présente aussi les tendances
prévisibles qui auront des répercussions sur la santé des enfants atteints d'un
handicap dans l'avenir.
La prévalence des troubles biologiques et génétiques est importante.
La prévalence des troubles médicaux graves dans l'enfance est relativement
stable. En 1992, par exemple, le taux de leucémie chez les enfants de 19 ans
et moins était de 4,56 par 100 000 habitants. Malgré de légères fluctuations,
ce taux est demeuré relativement stable depuis 1985, alors qu'il était de 4,41
par 100 000 habitants (Huchcroft et coll., 1996, p. 92). Il est fort probable
qu'à l'avenir les enfants atteints de troubles médicaux aigus et chroniques
pourront bénéficier de traitements médicaux plus efficaces. C'est pourquoi les
enfants atteints d'une maladie comme la fibrose kystique ou le cancer vivront
plus longtemps et nécessiteront plus de soins intensifs, même à l'âge adulte.
Étant donné les progrès importants sur le plan des soins prénatals, les enfants
nés prématurément survivent davantage aujourd'hui au Canada qu'il y a 20 ans
(Saigal et coll., 1989). Ces dernières années, la prévalence de la prématurité
a très peu varié : en 1991, 3,7 % des naissances au Canada étaient des naissances
prématurées (Statistique Canada, 1993, p. 18 et 19); en 1995, le pourcentage
avait très peu changé (4,0 %) (Statistique Canada, 1997, p. 21). Vu les chances
accrues de survie, le nombre de bébés atteint d'un handicap dû à la prématurité
augmentera, tout comme la proportion de cas graves.
On estime que, dans les pays industrialisés, entre un et trois enfants sur
mille seront atteints du syndrome d'alcoolisme fœtal (SAF); à la naissance,
toutefois, le taux d'enfants touchés par l'effet de l'alcool sur le fœtus (EAF)
(c.-à-d. les enfants exposés à l'alcool avant leur naissance, mais présentant
seulement quelques caractéristiques du SAF) pourra être beaucoup plus élevé
(Santé Canada, 1996, p. 4). Au Canada, le taux d'incidence du SAF de la population
autochtone pourrait être dix fois plus élevé que celui de la population non
autochtone (Groupe de travail national sur la politique du CCLAT, 1994).
Chaque année au Canada, quelque 400 bébés (soit une naissance sur mille) naissent
avec des anomalies du tube neural (ATN) (McCourt, 1995). Comme il y a avortement
spontané pour plusieurs cas d'ATN ou que l'on procède à un avortement thérapeutique
pour les cas décelés avant la naissance, on estime qu'il y a peut-être au moins
800 conceptions d'enfants atteints d'une ATN chaque année (McCourt, 1995). Entre
90 % et 95 % des cas d'ATN se présentent dans des familles sans antécédents
familiaux de cet état (Cohen, 1987).
En groupe, les troubles du développement sont courants. Par exemple,
on estime la prévalence de l'autisme au Canada à 0,1 % (Bryson,
Clark et Smith, 1988), le retard mental à environ 3 % et les difficultés
d'apprentissage spécifiques
à environ 10 % (Beitcham et Young, 1997). Même s'il n'est pas
prouvé que la
prévalence réelle est à la hausse, le nombre d'enfants
chez qui l'on diagnostique ces troubles est à la hausse, ce qui augmente
la demande de services.
On estime que le taux de prévalence du trouble déficitaire de l'attention (TDA)
varie entre 5 % et 10 % et que ce trouble est plus courant chez les garçons
que chez les filles (Szatmari, Offord et Boyle, 1989b). La fréquence d'apparition
ne semble pas être touchée par des facteurs comme le lieu de résidence (urbain
plutôt que rural) ou la classe socioéconomique.
Les troubles psychiatrique durant l'enfance sont aussi courants, avec un taux
de prévalence combiné variant entre 10 % et 20 % chez les enfants d'âge scolaire
(Offord et coll., 1987). Certaines données montrent que la prévalence de l'abus
d'alcool et d'autres drogues, de la dépression, du suicide et du comportement
antisocial est à la hausse (Fombonne, 1998). Les troubles comme la dépression
et l'anxiété sont plus courants à l'adolescence que durant l'enfance, mais il
faudra effectuer plus de recherches pour tenir compte de l'apparition et de
la disparition des symptômes affectifs et comportementaux avec le temps.
Les progrès dans la recherche biomédicale soulève de sérieuses questions.
Étant donné les récents progrès en génétique moléculaire et l'achèvement anticipé
du projet du génome humain d'ici l'an 2002, les gènes de plusieurs troubles
héréditaires, développementaux et mentaux durant l'enfance seront éventuellement
déterminés. Ces percées médicales soulèveront des questions controversées au
sujet de la planification des naissances, de l'assurance invalidité, de la confidentialité
et de la stigmatisation génétique. Il faudra créer des politiques pour traiter
de ces questions d'éthique importantes, à partir d'une recherche empirique solide
(Dickson, 1998). De plus, compte tenu de la révolution en cours en biologie
moléculaire, on anticipe que l'identification des variantes génétiques responsables
des nombreux états qui influent sur la santé de l'enfant mèneront à d'importants
progrès dans le domaine de la désintoxication et peut-être même dans celui de
la thérapie génique.
Facteurs génétiques et biologiques et autres déterminants
L'emploi
Comme il y a de plus en plus d'enfants atteints de troubles génétiques, de
troubles du développement ou de troubles mentaux graves deviennent des adultes,
il sera nécessaire de créer plus d'emplois convenant aux personnes ayant des
handicaps, des emplois qui leur assurent la dignité et la rémunération appropriée
et qui tiennent compte de leurs capacités de sorte qu'ils puissent être des
membres productifs de la société.
L' éducation
Un diagnostic et une intervention précoces s'avèrent essentiels pour assurer
aux enfants à risque des résultats à long terme positifs. Il est prouvé qu'une
intervention précoce comportant un élément éducatif important renferme des avantages
à court et à long terme pour les enfants défavorisés (Zoritch, Roberts et Oakley,
1998). L'intervention précoce auprès des enfants atteints de troubles du développement
se révèle aussi très efficace (Rogers, 1998). Le système d'éducation dispose
de programmes de rattrapage pour les enfants présentant diverses formes de difficultés
d'apprentissage (Lovett, Ransby et Barron, 1988) qui peuvent améliorer les résultats
à long terme. Les enfants atteint d'un handicap causé par diverses conditions
peuvent maintenant faire toutes leurs études dans un encadrement intégré et
régulier. Leurs résultats scolaires et leur santé à long terme s'en trouveront
améliorés.
L'environnement social
Les facteurs de risque génétiques et biologiques peuvent restreindre aussi
les types d'environnements que certains enfants peuvent fréquenter. Il se peut,
par exemple, que certaines écoles et certains établissements de loisirs ne puissent
accueillir des enfants atteint d'un handicap. Le fait de vivre dans un environnement
inapproprié, pour un enfant ayant un facteur de risque génétique ou biologique,
peut compromettre davantage sa santé.
Un problème de santé chronique peut aussi entraîner des troubles affectifs.
La maladie chronique à elle seule n'est pas associée aux problèmes affectifs,
comportementaux ou d'apprentissage; elle peut, toutefois, causer des difficultés
dans la vie quotidienne qui nuiront à la capacité de l'enfant de participer
pleinement aux activités de la communauté (Cadman et coll., 1986). De plus,
les gestes et les réactions des gens qui se trouvent dans l'environnement social
de l'enfant peuvent atténuer l'effet des limites de l'enfant et améliorer la
mesure dans laquelle l'enfant peut s'adapter à l'environnement.
Les enfants atteint d'un handicap génétique ou biologique peuvent aussi être
privés de l'occasion d'utiliser leur résilience innée et leurs habiletés d'adaptation
personnelles. Par exemple, on a tendance à déplacer les enfants qui manifestent
un comportement agressif d'un cadre moins restrictif (l'intégration à d'autres
enfants, par exemple) à un cadre plus restrictif (des classes distinctes, l'enseignement
à domicile, par exemple). Ces derniers milieux, toutefois, peuvent être moins
appropriés pour s'occuper d'un comportement difficile, parce qu'ils pourront
mener à un étiquetage, provoquer une influence négative des pairs et limiter
les occasions d'utiliser des stratégies positives d'adaptation. Certaines maladies
du système nerveux central (le syndrome de Lesch-Nyhan) et certains troubles
du développement (l'autisme) peuvent engendrer des comportements particuliers
qui sont eux-mêmes mésadaptés, comme l'automutilation, les rituels et les obsessions.
L'environnement naturel et l'environnement créé
Plus d'enfants atteints d'un handicap physique ou de troubles du développement
graves demeureront dans la communauté par suite de la fermeture d'établissements
et du désir des parents de garder leurs enfants ayant un handicap à la maison.
Cette situation influera sur la demande de logements appropriés dans la communauté
et sur le besoin de ressources communautaires pour répondre aux besoins de cette
population de clients à différentes étapes de la vie.
Les pratiques de santé personnelles
II est de plus en plus évident que le fait de se préparer à une grossesse accroît
les chances de donner naissance à un bébé en santé. Voici un exemple frappant
: un supplément contenant de l'acide folique pris avant la conception peut réduire
le risque d'une anomalie du tube neural chez le bébé.
Les services de santé et les services sociaux
Le degré et la gravité d'un handicap sont déterminés en partie par l'accès
aux services prévus pour l'état, l'efficacité de ces services et les arrangements
que font les parents de l'enfant, l'école et la communauté. Par exemple, les
enfants atteints d'un trouble déficitaire de l'attention ne peuvent peut-être
pas guérir, mais on peut les soigner efficacement avec des médicaments pour
qu'ils ne manifestent plus de symptômes. De même, pour l'enfant atteint d'une
infirmité motrice cérébrale, avoir accès à la physiothérapie est crucial, car
ce genre de traitement peut avoir une influence positive sur le degré et la
gravité de son état.
Comme il y a plus d'enfants atteints d'un handicap qui sont soignés à la maison,
il revient aux parents de se débrouiller dans le système, de se faire les défenseurs
de leurs enfants et de prendre les mesures nécessaires pour obtenir les services
spéciaux. Ces enfants deviendront un jour des adultes; il en résultera des demandes
de placement pour les parents vieillissants et des demandes de services pour
des adultes atteints de troubles du développement.
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