Les soins à la mère et au nouveau-né dans une
perspective familiale : lignes directrices nationales
CHAPITRE 4
Soins pendant la grossesse
Table des matières |
Introduction |
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Questions relatives à l'organisation et à
la prestation des soins prénatals |
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Intervenants |
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Choix des intervenants en santé prénatale |
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Continuité des soins |
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Visites prénatales |
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Premières visites |
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Dossier prénatal |
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Collecte des données sur les antécédents |
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Examen physique |
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Détermination des risques |
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Tests de dépistage et épreuves de laboratoire |
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Dépistage |
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Évaluation psychosociale |
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Éléments de l'évaluation psychosociale
et du counseling |
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Nutrition |
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Acquisition d'habitudes alimentaires saines |
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Nutriments à surveiller pendant la grossesse |
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Gain de poids pendant la grossesse |
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Stratégies novatrices de nutrition prénatale |
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Soins continus |
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Planification de la grossesse, de la naissance et de la période
postnatale |
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Évaluation continue |
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Malaises pendant la grossesse |
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Formation pour aider la femme enceinte à reconnaître
certaines |
complications de la grossesse |
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Formation prénatale |
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Rôle de l'éducatrice prénatale |
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Connaissances préalables et compétences |
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Composantes de la formation prénatale |
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Contenu |
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Se familiariser avec le lieu de la naissance |
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Groupes qui ont des besoins spéciaux |
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Conclusion |
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Bibliographie |
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Annexe 1 |
Exemple d'un dossier prénatal tenu par la femme |
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Annexe 2 |
Dépistage |
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Annexe 3 |
Évaluation de la santé psychosociale prénatale
(ALPHA) |
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Annexe 4 |
Nutriments d'importance particulière pendant la grossesse |
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Annexe 5 |
Malaises courants pendant la grossesse |
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Introduction
La prestation des soins prénatals a pour but d'améliorer
et de maintenir la santé et le bien-être des mères,
des bébés et des familles. Cela signifie qu'il faut
sans cesse évaluer et suivre de près l'état
de santé des femmes et des bébés à naître.
Dans l'esprit des valeurs qui sous-tendent la prestation des soins
dans une perspective familiale, on recommande de prodiguer les soins prénatals
dans un environnement où:
- la grossesse est considérée comme un état normal;
- les femmes et les familles sont valorisées et respectées;
- la relation entre les femmes et les intervenants de la santé
repose sur la consultation mutuelle et l'interaction;
- les différents besoins des femmes sont reconnus, tout comme
les perceptions personnelles et culturelles variées qu'ont
ces femmes et leur famille de la grossesse;
- les intervenants facilitent des prises de décisions éclairées.
Le chapitre présente un plan d'ensemble pour la prestation
des soins et des services prénatals, plan qu'il faudra adapter
aux différents besoins locaux et régionaux, et aux besoins
individuels des femmes et des familles. Les aspects des soins décrits
dans le chapitre ne sont pas tous pertinents ou nécessaires dans
toutes les situations.
Questions relatives à l'organisation et à
la prestation des soins prénatals
Un grand nombre d'études ont démontré que
les femmes qui reçoivent des soins prénatals précoces
et réguliers vivent une meilleure grossesse que celles qui n'en
reçoivent pas. Quoiqu'on ait tendance à associer les
soins prénatals réguliers à une grossesse saine,
il faut reconnaître que les femmes portées à se prévaloir
des soins prénatals semblent d'habitude plus à l'aise
au plan financier que la moyenne: elles appartiennent souvent à
la classe socio-économique moyenne ou supérieure et profitent
de réseaux de soutien bien organisés.
Plusieurs facteurs influent sur la santé d'une femme enceinte
et de son bébé à naître, notamment les conditions
socioéconomiques, les mesures sociales, les ressources financières
et humaines, et l'organisation communautaire des soins de santé
(Enkin et coll., 1995). En outre, la géographie, le climat, les
conditions de vie et les caractéristiques démographiques
des collectivités sont variés. Il faut donc adopter des
approches de prestation des soins de santé qui sont axées
sur la collectivité ou sur la population pour que l'accès
aux soins de santé soit équitable.
Bien des raisons expliquent pourquoi certaines femmes ne se prévalent
pas de soins prénatals. Ce peut être lié à
des désavantages socioéconomiques, à la culture,
à la langue, à l'âge et à la géographie.
Il faut donc organiser les services de manière que ces conditions
n'entravent pas l'accès aux soins.
Intervenants
La prestation des soins prénatals exige la collaboration et la
coordination d'un grand nombre d'intervenants et de services.
Le tableau 4.1 présente les effectifs, organismes et services à
considérer lors de la planification d'un système complet.
Tableau 4.1 Intervenants de la santé, organismes et services
de soins prénatals
Intervenants
- intervenants en soins de première ligne (médecins,
sages-femmes et infirmières)
- spécialistes-conseillers
- infirmières en santé communautaire
- infirmières régionales ou en régions isolées
- nutritionnistes/diététistes
- éducatrices prénatales
- travailleurs sociaux
- travailleurs en santé mentale
- visiteuses à domicile
- physiothérapeutes
- doulas/accompagnantes/accompagnatrices durant le travail
- travailleuses de soutien à domicile
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Organismes et services
- centres de santé communautaires
et CLSC
- organismes de services sociaux
- services aux malades hospitalisés
- groupes de soutien durant le travail
- services des centres de naissance
- ressources communautaires
- groupes d'entraide
- services de génétique
- services de laboratoire
- unités d'échographie
- services d'intervention ou de transport d'urgence
- programmes de conditionnement physique
- programmes de renoncement au tabac
- services de préparation à l'allaitement maternel
(p. ex., Ligue La Leche, consultantes en lactation/conseillères
en allaitement)
- organismes spécialisés dans les toxicomanies et
l'abus de substances psychoactives (alcool, drogues)
- services pour les adolescentes enceintes
- agences d'adoption et services de counseling
|
CHOIX DES INTERVENANTS EN SANTÉ PRÉNATALE
Certaines collectivités ont un vaste choix de soignants compétents
en santé prénatale tandis que d'autres n'en ont
pas. L'accès à de tels intervenants dépend de
la taille de la collectivité, de son emplacement géographique
et de ses ressources. Peu importe la gamme des services offerts, les intervenants
qui prodiguent des soins prénatals aux femmes et aux familles sont
tenus de respecter les principes fondamentaux de la prestation des soins
à la mère et au nouveau-né dans une perspective familiale:
choix éclairés, continuité des soins, soins fondés
sur des preuves scientifiques et respect de la personne.
En plus des intervenants de la santé et autres prestataires
de services, le réseau de soutien d'une femme peut comprendre
son conjoint, sa famille immédiate ou élargie, ses amis,
la collectivité où elle habite, son accompagnante ou sa
doula, son conseiller spirituel et toute autre personne qu'elle estime
nécessaire à son bien-être physique, affectif et
social. En règle générale, la femme choisit son
propre réseau
de soutien. Il est donc important que les intervenants accueillent bien
les membres du réseau de soutien de la femme et qu'ils tiennent
compte des besoins et des préoccupations de ces personnes pour
la durée de la prestation des soins à la femme.
Continuité des soins
Il faut tout mettre en uvre pour que la femme soit suivie par
le même intervenant ou groupe d'intervenants tout au long de
sa grossesse et au moment de la naissance. Les femmes insistent depuis
longtemps sur l'importance de la continuité dans les soins.
Les recherches démontrent les multiples effets positifs de cette
continuité. En voici quelques-uns: meilleure assiduité aux
cours prénatals; risques moindres d'admission prénatale
à l'hôpital; recours moindre à la pharmacothérapie
pour atténuer la douleur pendant le travail; risques moindres
que le nouveau-né ait besoin de réanimation; satisfaction
accrue envers les soins prénatals, le travail, la naissance
et les soins postnatals (Hodnett, 1997).
Les groupes sont plus efficaces lorsque leurs membres partagent la même
philosophie et la même perspective de prestation des soins aux femmes.
Les réseaux de documentation qui facilitent une communication efficace
entre les intervenants améliorent la continuité des soins
et l'enseignement. Ils réduisent aussi les risques de chevauchements
et de lacunes dans les soins.
Visites prénatales
La fréquence des visites prénatales doit être déterminée
selon les besoins physiques et psychosociaux de la femme et du bébé
à naître. Jusqu'à présent, aucune donnée
ne permet de préciser le nombre ou le rythme optimal de visites.
On fonde généralement la fréquence des visites
sur des décisions arbitraires et sur l'habitude plutôt
que sur des besoins réels. De plus amples recherches s'imposent
pour préciser la question du nombre et du rythme des visites
(Villar et Khan-Neelofur, 1998; McDuffie et coll., 1996; Sikorski
et coll., 1996)1.
On recommande de suivre les lignes directrices de la Société
des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), lesquelles
stipulent que: «après la première visite prénatale,
la femme sans risque évident devrait être évaluée
aux 4 à 6 semaines jusqu'à la 30e semaine de gestation.
Après la 30e semaine, les visites devraient avoir lieu à
toutes les 2 ou 3 semaines et, après la 36e semaine de gestation,
chaque semaine ou aux deux semaines jusqu'à l'accouchement.
L'évaluation à chaque étape devrait porter sur
différents enjeux propres à l'âge gestationnel»
(SOGC, 1998a).
- L'Organisation mondiale de la santé examine actuellement cette
question dans le cadre d'une étude importante.
Premières visites
Les premières visites prénatales ont un grand nombre de
composantes essentielles. Il faut que la femme, sa famille et l'intervenant
de la santé conviennent des rôles, des responsabilités
et de l'organisation des services. Il faut aussi établir un
dossier prénatal et faire la collecte des données sur les
antécédents, un examen physique général et
tous les examens de dépistage, de diagnostic et de laboratoire
requis. Il faut aussi évaluer et conseiller, de même que
renseigner sur les ressources communautaires et les choix possibles en
matière de soins.
Dossier prénatal
On recommande que chaque province ou territoire uniformise le dossier
des soins prénatals, de la naissance et des soins aux nouveau-nés,
et que le pays s'efforce d'établir un modèle de
dossier national. Ce genre de dossier fournirait la documentation nécessaire
à la prestation des soins cliniques. Il s'agirait là
d'un instrument de collecte de données globales, utiles aux
intervenants, consommateurs, planificateurs et chercheurs en soins de
santé.
On recommande aux mères de se procurer une copie de leur dossier
prénatal contenant tous les renseignements essentiels. Des preuves
scientifiques étayent une telle pratique. En effet, les mères
qui ont une copie de leur dossier prénatal sentent qu'elles
contrôlent mieux leur grossesse. On valorise, de ce fait, une
communication efficace entre les mères et les intervenants,
et on encourage la formation de partenariats. La continuité des
soins est aussi renforcée
(Webster et coll., 1996; Hodnett, 1995).
Il est important que les mères apportent leur dossier au centre
où elles donneront naissance et lors de consultations avec un autre
intervenant de la santé. (Si les mères ne peuvent pas apporter
leur dossier, les intervenants de la santé doivent acheminer des
copies de l'information essentielle au centre où elles donneront
naissance.)
Le dossier de santé tenu par la mère peut prendre
diverses formes, mais il doit contenir l'information de base sur
son bilan de santé. Il doit aussi permettre à la mère
d'inscrire ses plans pour sa grossesse et la naissance de son bébé,
et toutes ses questions ou préoccupations au sujet de la grossesse.
Les intervenants devraient pouvoir y consigner des renseignements. Le
dossier sert ainsi de journal de bord pour chaque grossesse et naissance.
(L'annexe 1 présente un exemple d'un dossier tenu par
la femme.)
Collecte des données sur les antécédents
La collecte de données exhaustives sur les antécédents
vise non seulement la santé physique de la mère et de sa
famille, ses grossesses antérieures et ses préoccupations
sur sa santé génésique, mais aussi des renseignements
sur sa situation sociale et affective. Il est important que tous ces antécédents
soient recueillis dans un endroit confortable et dans un contexte de détente.
Les éléments à inclure au dossier sont énumérés
au tableau 4.2. La plupart des provinces et territoires utilisent des
formulaires uniformisés qui précisent l'information
à recueillir. Cependant, si les formulaires doivent être
refaits, on suggère de consulter la liste du tableau 4.2.
Tableau 4.2 Éléments des antécédents
prénatals
- Antécédents familiaux (de la mère et du père
du bébé)
- Histoire génétique : points à approfondir
ou qui devraient faire l'objet de counseling et de tests supplémentaires
(programmes de dépistage, âge de la mère, âge
du père, antécédents de la famille ou naissance
précédente d'un enfant atteint d'anomalies génétiques,
origine ethnique)
- Antécédents médicaux et chirurgicaux, avec
une attention particulière aux affections qui peuvent influencer
la grossesse et l'allaitement maternel ou que la grossesse risque
d'aggraver
- Antécédents des menstruations, pour déterminer
la date de la conception, l'âge gestationnel, l'utilisation
antérieure ou récente de contraceptifs
- Antécédents de la santé sexuelle
- Antécédents obstétricaux et gynécologiques
pour évaluer les risques et le taux de récidive possible
de troubles pouvant affecter la grossesse
- Évolution de la grossesse actuelle et des sentiments et
réactions qu'elle provoque chez la mère et sa famille
- Consommation actuelle de médicaments (sur ordonnance ou
en vente libre)
- Allergies ou réactions à des médicaments, à des
aliments et à certaines substances (p.ex., le latex)
- Exposition passée ou actuelle à des agents polluants
présents dans l'environnement
- Antécédents alimentaires et état nutritionnel
actuel
- Profil d'activités : travail, repos, loisirs
- Antécédents psychosociaux : questions exploratoires
portant sur le style de vie (tabagisme, consommation d'alcool ou d'autres
drogues), les relations humaines, les niveaux de stress et d'anxiété,
la qualité du soutien personnel et familial, la situation financière
et les conditions de travail et de logement (au début de la
grossesse, voir le formulaire Évaluation de la santé prénatale (ESP)
- Antécédents d'agressions physiques, sexuelles ou
psychologiques
- Attentes face à la grossesse, à la naissance et au
rôle de parent
- Expériences antérieures personnelles du travail,
de la naissance, de la phase postnatale et de l'allaitement maternel
- Pratiques traditionnelles liées à la naissance et à la
phase postnatale, influencées par les antécédents
religieux ou ethniques de la mère
- Tout autre facteur qui, selon la mère, est pertinent aux
soins que son bébé, sa famille et elle-même pourraient
ou devraient recevoir
|
Examen physique
Il est essentiel de faire un examen physique complet, conformément
aux lignes directrices présentées dans le document Partir
du bon pied: directives sur les soins pendant la grossesse et l'accouchement (SOGC, 1998a). Cet examen doit comprendre un examen des seins, préparatoire
à l'allaitement maternel. (Consulter le chapitre 7.)
Détermination des risques
Une évaluation de l'état de santé de la mère
et du bébé à naître est essentielle au début
et tout au long de la grossesse; il faut également évaluer
les risques de problèmes éventuels. Une telle évaluation
facilite la prestation de soins adéquats pendant la grossesse
et la naissance, par un intervenant compétent et dans le lieu
approprié.
Cette évaluation sert aussi à préciser vers quelles
ressources régionales on peut diriger la mère ou son bébé.
Elle permet enfin de recenser les divers facteurs qui influencent la
santé
de la mère et du bébé à naître, et
l'issue de l'accouchement.
Le manque de preuves scientifiques empêche de recommander l'application
générale de systèmes de pondération et de
classement des risques selon une échelle de gravité minime,
modérée ou élevée. Leur prévisibilité
est plutôt médiocre à cause de différents facteurs,
tels que la validité des instruments de recherche et les différences
dans les méthodes, l'usage et l'interprétation
(Enkin et coll., 1995; Hall, 1994; Hutchison et Milner, 1994).
Un système de pondération des risques ne saurait capter
les multiples nuances de l'évaluation d'une grossesse.
Il faut, pour cela, un professionnel expérimenté, conscient
de l'état de santé de la femme, des ressources locales
et régionales en soins de santé, de la probabilité
de complications et des risques d'issues défavorables.
Tests de dépistage et épreuves de laboratoire
On recommande aux intervenants de la santé de consulter le document Partir du bon pied: directives sur les soins pendant la grossesse
et l'accouchement (SOGC, 1998) pour connaître les tests
de dépistage et les épreuves de laboratoire recommandés
pour le diagnostic prénatal. Ces directives stipulent que les
tests suivants sont indiqués après la confirmation de
la grossesse: le niveau d'hémoglobine, la détermination
du groupe sanguin et la recherche d'anticorps, le titrage des anticorps
de
la rubéole, la recherche de l'antigène de surface de
l'hépatite B et le dépistage de la syphilis (test VDRL)
(SOGC, 1998a).
La Société des obstétriciens et gynécologues
du Canada suggère d'effectuer d'autres tests pertinents
dans certaines situations.
DÉPISTAGE
Des tests de dépistage sont justifiés dans les cas suivants:
- La maladie en cause présente une menace grave pour la santé.
- La maladie est à la phase présymptomatique le
traitement peut alors modifier le cours de la maladie avec beaucoup
plus de succès qu'à la phase symptomatique.
- Le public accepte la méthode de dépistage et le traitement
qui s'ensuit.
- La méthode de dépistage présente une sensibilité
et une spécificité acceptables.
- Les résultats obtenus par la méthode de dépistage
et le traitement subséquent valent les frais engagés (Carroll,
1993).
Dans tous les cas où l'on procède à un dépistage,
il faut respecter les lignes directrices suivantes:
- donner une formation adéquate aux parents et aux intervenants
de la santé;
- avoir accès à des épreuves de laboratoire exactes
et rapides;
- avoir accès à des services de counseling et de soutien
compétents;
- pouvoir consulter des spécialistes, au besoin;
- avoir accès à un traitement adéquat (Carroll,
1994);
- pouvoir obtenir les résultats efficacement et sans délai.
L'administration de plusieurs types de tests de dépistage
pendant la grossesse fait l'objet de controverses. Il s'agit
de l'échographie, du dépistage de la chlamydiose, du
diabète gestationnel, du streptocoque B, du VIH-sida et du dépistage
des marqueurs sériques de la maladie chez la mère. Des
recommandations précises, d'application générale,
ne sont pas possibles dans de telles situations; les décisions
ne peuvent être
prises qu'après examen de toutes les données accessibles.
L'annexe 2 explique ces tests plus en détail.
Évaluation psychosociale
Depuis longtemps, les soins prénatals visent presque exclusivement
la détection de problèmes médicaux et obstétricaux;
par contre, les problèmes psychosociaux commencent à être
reconnus comme des déterminants importants de la santé des
femmes enceintes et des nouveau-nés (Enkin et coll., 1995; Culpepper
et Jack, 1993; Rosen, 1989; Santé nationale et Bien-être
social, 1987).
L'évaluation des risques psychosociaux peut être faite
avec efficacité par les intervenants de la santé au moment
où ils prodiguent des soins prénatals, ce qui leur permet
d'adapter les interventions aux besoins de chacune des mères.
Les recherches démontrent que des interventions adéquates
peuvent améliorer la santé psychosociale (Midmer et coll.,
1995; MacMillan et coll., 1993; Oakley, 1992; Holden et coll., 1989).
Toutefois, un grand nombre de problèmes ne pourront être
détectés sans une enquête systématique. On
recommande donc d'inclure une évaluation de la santé
psychosociale aux soins prénatals de routine.
Le formulaire ESP (Évaluation de la santé prénatale)
a été conçu dans le but de faciliter la collecte
systématique des données. (Consulter l'annexe 3.) À
partir d'une étude systématique (Wilson et coll., 1996),
certains facteurs de risques prénatals ont été choisis
en vue d'un dépistage; ces facteurs sont associés à
des situations familiales postnatales difficiles, notamment la violence
contre la femme, la violence envers les enfants, une dépression
postnatale, des problèmes conjugaux et une augmentation des
maladies physiques. L'outil ESP est recommandé lorsque les
intervenants essaient de recueillir de nouveaux renseignements pertinents
sur les femmes
et les familles. Cette information est nécessaire lorsque les
femmes doivent prendre une décision au sujet de leur situation
personnelle ou chercher de l'aide pour régler des problèmes
psychosociaux. Les femmes se sentent à l'aise avec cette façon
de procéder, et les intervenants ont constaté une amélioration
de leurs rapports avec elles après cette évaluation (Reid
et coll., 1998; Midmer et coll., 1996).
Le tableau 4.3, présenté à la page suivante, résume
les recommandations relatives à l'utilisation de ce formulaire.
ÉLÉMENTS DE L'ÉVALUATION PSYCHOSOCIALE
ET DU COUNSELING
Adaptation à la grossesse. Lorsqu'une femme
devient enceinte, elle doit s'adapter à des changements physiques
et psychologiques tout en se préparant à la naissance
et
à son rôle de mère. Il est donc important d'examiner
comment la femme enceinte perçoit les complexités associées
à son rôle de mère, d'évaluer son attachement
à son bébé à naître et de voir dans
quelle mesure sa famille et son réseau de soutien acceptent l'enfant.
Soutien à la femme enceinte durant la grossesse. Une femme a besoin du soutien de son entourage tout au long de la grossesse.
Ce soutien social lui procure un sentiment d'appartenance et de sécurité,
puisqu'elle sait qu'elle peut compter sur la sollicitude de
son conjoint, de sa famille ou de sa collectivité. L'insuffisance
du soutien social pendant la grossesse se manifeste par l'isolement,
un manque d'aide pour accomplir les tâches quotidiennes ou faire
face à des événements stressants ou à des
crises, et l'absence de soutien de la part de l'époux, d'un ami
proche ou d'un membre de la famille. Le manque de soutien social a également été associé à la
violence à l'égard des enfants et des femmes et à la
dépression postnatale (Midmer et coll., 1996).
Tableau 4.3 Recommandations relatives à l'utilisation
du formulaire ESP2
- Le formulaire ESP propose une méthode systématique
d'évaluation des aspects psychosociaux de la vie d'une femme.
La présence d'un facteur de risque n'est pas nécessairement
signe de causalité, mais plutôt d'une possibilité accrue
d'un lien avec les résultats. Le formulaire devrait servir à déceler
les problèmes pour ensuite permettre, avec la collaboration
de la femme, de décider s'ils doivent être abordés
et comment il conviendrait de le faire. Cela pourrait mener à un
suivi plus rigoureux, à du soutien ou à un recours à des
ressources ou interventions supplémentaires, et à une
orientation vers d'autres ressources communautaires durant la période
postnatale.
- La collecte de l'information nécessaire peut se faire dans
une seule entrevue ou au cours d'une série de visites3. Le
second trimestre de la grossesse, de la 20e à la 30e semaine,
est une période propice à une telle évaluation,
puisqu'on dispose alors habituellement de temps et que la relation
avec l'intervenant est plus solide.
- L'information doit rester confidentielle. Si la femme y consent,
l'intervenant peut partager cette information avec d'autres professionnels
compétents durant la période prénatale (une travailleuse
sociale, p. ex.), périnatale (les infirmières qui assistent
au travail et à la naissance) ou postnatale (le médecin
de famille, le pédiatre).
- La prudence s'impose lorsqu'il s'agit de communications interculturelles.
Il faut demeurer sensible aux autres ethnies et à leurs valeurs
culturelles. Il peut arriver que les intervenants qui travaillent
auprès de gens d'autres cultures aient à s'intérroger
sur ce qui convient aux personnes de ces cultures et leur est acceptable.
- Dans la mesure du possible, les femmes doivent être interviewées
seules au moins une fois pendant la phase prénatale, pour qu'elles
puissent discuter de certaines questions délicates concernant
leur conjoint ou des membres de la famille qui les accompagneront
peut-être.
- Les intervenants devraient compiler une liste des ressources accessibles
dans leur collectivité pour donner suite aux préoccupations
relevées dans l'évaluation ESP. Les préoccupations
peuvent varier selon le milieu et la culture.
|
Source: Adaptation de A Reference Guide for Providers: The
ALPHA Form, Midmer
et coll., 1996. |
- Il est possible de se procurer le document A Reference Guide for
Providers: The ALPHA Form (Midmer et coll., 1996) à l'adresse
suivante: Department of Family and Community Medicine, University of
Toronto, 8e étage, 620, avenue University, Toronto (ON) M5G
2C1.
- Ce formulaire existe maintenant dans une «version
à remplir soi-même» et a été mis à l'essai
dans le cadre d'un projet-pilote. Une fois le formulaire rempli, les
intervenants devront le passer en revue avec leurs clientes
et planifier un suivi ou des interventions.
Pour évaluer le soutien social, les lignes directrices de l'ESP
suggèrent les questions suivantes:
- Comment votre conjoint et votre famille se sentent-ils face à
votre grossesse?
- Quel soutien recevez-vous de votre famille, de vos amis et de votre
conjoint?
- Qui vous aidera lorsque vous rentrerez à la maison avec le
bébé?
- Avez-vous de la famille ou des amis qui habitent la même ville
que vous?
- À qui vous adressez-vous lorsque vous avez un problème
ou une mauvaise journée?
Stress et anxiété durant la grossesse. Il est inévitable de vivre un certain stress psychologique pendant
la grossesse, puisqu'il s'agit d'une période de
changements. Certaines femmes enceintes peuvent éprouver plus de
stress que d'autres, surtout dans le cas de conditions sociales difficiles,
de complications associées à la grossesse ou au bébé
à naître, d'hospitalisation nécessaire, de grossesse
accidentelle ou de changements dans la situation familiale de la femme
(p. ex., une séparation du couple) (Midmer et coll., 1996).
Pour évaluer les événements stressants de la vie,
les lignes directrices de l'ESP suggèrent les questions suivantes:
- Quels changements importants avez-vous vécus cette année?
Par exemple, y a-t-il eu une perte d'emploi, des ennuis financiers,
de la maladie ou la mort d'un être cher, un déménagement
à cause du travail ou pour des raisons familiales?
- Quels changements prévoyez-vous pendant votre grossesse?
- Comment faites-vous face au stress dans votre vie? Comment votre conjoint
y fait-il face?
Soutien aux pères. Lorsqu'il s'agit
de familles hétérosexuelles biparentales, il est important
que les pères participent aux soins prénatals. Habituellement,
à mesure que la venue du bébé se rapproche, le père
sent une plus grande responsabilité envers sa famille et l'enfant
à naître (Jordan, 1990). Les hommes ont des besoins psychologiques,
affectifs et physiques particuliers en matière de préparation
à leur rôle de père et de capacité de s'adapter
à ce nouveau rôle (Mason et Elwood, 1995). À mesure
qu'ils intègrent leur rôle de père à leur
identité, ils commencent à adopter des comportements
paternels (Jordan, 1990).
La grossesse peut être, pour le futur père, l'occasion
idéale de faire le bilan de sa propre santé et de ses habitudes
de vie, et d'analyser leurs effets possibles sur sa nouvelle famille.
Il peut en profiter pour modifier ses propres habitudes de vie et appuyer
les choix de sa conjointe à l'égard de sa propre santé
et de celle du bébé à naître (Polomeno, 1998,
1997).
La maternité et la paternité modifient le rôle
et la situation de tous les membres de la famille. Il est donc
normal de ressentir du stress et de l'anxiété pendant cette
période. Les pères et les mères qui, au moment où
ils commencent à assumer leur rôle de parent, disposent
de ressources personnelles et d'une bonne facilité d'adaptation
ont ce qu'il faut pour maintenir une bonne santé mentale et
physique. Le soutien social et la communication au sein du couple sont
les meilleurs outils pour contrer le stress. En s'appuyant mutuellement
durant la grossesse, ils pourront mieux affronter les changements importants
que la grossesse imposera à leur relation (Schroeder-Zwelling,
1988).
Relation du couple. Afin d'évaluer la relation
du couple, les lignes directrices de l'ESP suggèrent les questions
suivantes:
- Comment votre conjoint participera-t-il aux soins prodigués
au bébé?
- Comment partagez-vous les tâches quotidiennes entre vous? Comment
vous sentez-vous à ce sujet?
- Votre relation a-t-elle changé depuis le début de la
grossesse? Comment sera-t-elle après la naissance du bébé?
- Avez-vous des préoccupations au sujet de votre relation avec
votre conjoint?
- Dans votre culture, comment la relation du couple évolue-t-elle
habituellement après la naissance d'un bébé?
Sexualité pendant la grossesse. La grossesse,
le travail et la naissance font tous partie de la sexualité de
la femme. La grossesse suscite une gamme étendue de réactions
physiologiques sexuelles, et il arrive souvent que le désir sexuel,
la fréquence des relations et la satisfaction sexuelle de l'homme
et de la femme changent. Les relations sexuelles pendant la grossesse
dépendent de nombreux facteurs, y compris la qualité de
la relation de couple et des relations des conjoints face à tous
les aspects de leur vie, les valeurs et les attitudes sexuelles, les croyances
religieuses, la santé en général et les problèmes
de santé liés à la grossesse (Phillips, 1996).
La femme enceinte et son conjoint devraient être en mesure de
comprendre globalement la sexualité et ses effets sur la grossesse.
Le couple a besoin d'information sur différents points: les
changements physiques et psychologiques pendant la grossesse, et leur
influence sur les réactions physiques et émotives lors
des relations sexuelles; les différentes façons de se
procurer du plaisir; l'importance pour le couple de parler entre eux
des changements
ainsi que de leurs besoins et de leurs désirs. Certaines restrictions
sexuelles peuvent s'imposer pendant la grossesse, notamment en cas
de saignement vaginal, de rupture des membranes ou d'un déclenchement
prématuré du travail.
Les intervenants de la santé doivent bien comprendre la gamme
d'attitudes et de sentiments que peuvent entretenir les femmes enceintes
et leur conjoint durant leurs relations intimes. Ils doivent aussi être
conscients de leurs propres attitudes, valeurs et préjugés,
et de l'influence de ces facteurs sur leur évaluation de la
santé sexuelle de la femme. On incite donc les intervenants à
analyser et à comprendre leurs attitudes et valeurs personnelles
en ce qui a trait aux rapports sexuels et à la sexualité.
Ils doivent avoir des compétences en évaluation de la
santé
sexuelle. (Consulter MacLaren, 1995, pour une description approfondie
de l'évaluation de la santé sexuelle.) Les intervenants
doivent aussi reconnaître leurs limites en évaluation
de la santé sexuelle et ne pas hésiter, s'il le faut,
à diriger les femmes et leur conjoint vers d'autres professionnels.
Violence pendant la grossesse. Le taux de violence
pendant la grossesse se situe entre 4 et 17 p. 100 (SOGC, 1996). La grossesse
accroît souvent le risque d'agression à cause de sentiments
ambivalents liés à la grossesse, de la plus grande vulnérabilité
des femmes, de l'intensification des pressions économiques
et de la diminution des rapports sexuels (Stewart et Cecutti, 1993).
Il peut y avoir une certaine réticence de la part de la femme,
de l'intervenant, ou des deux, à aborder le problème
de la violence. Les intervenants doivent toutefois être vigilants
pour détecter tout signe de sévices susceptibles de nuire
à la santé de la femme et à celle du bébé
à naître.
Les intervenants de la santé doivent:
- être conscients des problèmes de violence;
- être en mesure d'évaluer et de reconnaître
les mauvais traitements;
- fournir un environnement thérapeutique qui procure la sécurité
et protège la vie privée pour faciliter les confidences;
- procurer du soutien et des soins à la femme.
Pour évaluer et reconnaître les signes d'agression,
il faut:
- être capable de reconnaître les facteurs de risques et
les indices cliniques de la violence (consulter le tableau 4.4);
- être capable de poser des questions directes et délicates.
Un outil de dépistage de la violence contre la femme a été
incorporé dans le formulaire d'évaluation de la santé
prénatale (ESP) (Brown et coll., 1996). Le tableau 4.5 présente
un sommaire des questions. L'énoncé de position de
la Société des obstétriciens et gynécologues
du Canada sur la violence contre les femmes comporte aussi des questions
pertinentes (SOGC, 1996).
Des documents éducatifs sur la violence devraient être
placés bien en vue dans les salles d'attente, les salles d'examen
et les toilettes. Les numéros de téléphone des
centres d'hébergement locaux et des services d'aide téléphonique
devraient être affichés partout, surtout dans les toilettes.
Lorsqu'il y a aveu de violence, les intervenants de la santé
devraient montrer clairement que les agressions physiques, sexuelles
et psychologiques ne sont pas acceptables et que la femme n'est nullement
à blâmer pour cette situation. Il importe de rassurer la
femme quant à la confidentialité de tous les renseignements
qu'elle donne. En plus de l'aider à prendre des décisions,
les intervenants devraient reconnaître et appuyer ses efforts
pour prendre sa vie en main. Ils devraient aussi l'assurer de leur
appui,
qu'elle décide de quitter son conjoint ou de rester avec lui.
Ils devraient interroger la femme pour savoir comment elle perçoit
sa propre sécurité et si elle a déjà préparé
un plan de fuite ou d'hébergement de sécurité
si sa situation s'aggrave. Ils devraient d'ailleurs l'aider
à planifier toute éventualité. Il faut aussi explorer
les réseaux de soutien de la famille et de la collectivité
et s'assurer que la femme connaît les ressources et les centres
de soutien communautaires. Enfin, il faut lui fournir de l'information
sur les ressources communautaires, en précisant les adresses et
les numéros de téléphone pertinents (Ferris et
coll., 1997; Martin et Younger-Lewis, 1997; Midmer et coll., 1996;
SOGC, 1996).
Tabagisme. Au Canada, le tabagisme chez les mères
constitue un des principaux facteurs de risque de bébés
prématurés ou de faible poids à la naissance, de
même que de mortalité périnatale. Les femmes fument
pour bien des raisons et sont influencées à la fois
par des facteurs externes et internes. Les facteurs externes comprennent,
notamment, les normes sociales et culturelles, les lois, les habitudes
de tabagisme des personnes avec qui la femme vit et travaille. Certaines
femmes mènent une vie très stressante et, pour elles, fumer
est un moyen qui les aident à y faire face (Santé et Bien-être
social Canada, 1990 et 1987). (Consulter la section sur le tabagisme,
à la page 14 du chapitre 3.)
Les femmes font appel à divers
systèmes de soutien et consultent différentes sources
d'information lorsqu'elles décident de cesser de fumer ou de
fumer moins. Par exemple, elles vont chercher conseil et appui auprès
de leurs amis, leurs proches et leur conjoint; elles peuvent également
faire appel aux intervenants de la santé (Levitt et coll., 1997).
La façon la plus efficace de cesser de fumer ou de fumer moins
semble toutefois l'adoption de stratégies personnelles (Lumley
et Astbury, 1989). Les intervenants disposent de plusieurs ressources
pour
traiter de cette question avec les femmes enceintes; on en trouve des
exemples à l'annexe 1 du chapitre 3.
Tableau 4.4 Quand soupçonner la présence
d'agression physique
Il y a lieu de soupçonner l'agression physique lorsque
la femme se rend fréquemment chez un intervenant et manifeste
des problèmes tels que :
- des maux de tête, de l'insomnie;
- une sensation de suffocation, de l'hyperventilation;
- des symptômes gastro-intestinaux, des douleurs chroniques;
- de la timidité, de la peur, de la honte;
- des manières évasives, de la passivité;
- des pleurs fréquents;
- la présence fréquente du conjoint aux rencontres,
qui hésite à la laisser seule;
- une consommation abusive ou une surdose de drogues ou d'alcool;
- des tentatives d'auto-agression ou de suicide;
- une dépression;
- des problèmes sexuels;
- des blessures incompatibles avec la cause mentionnée.
|
Adaptation de l'Énoncé de politique: violence
contre les femmes de la SOGC, 1996. |
Tableau 4.5 Questions à poser pour déterminer
si la femme enceinte est victime de violence
- Dans l'ensemble, comment décririez-vous votre relation avec
votre conjoint?
- Comment réglez-vous vos disputes, votre conjoint et vous?
- Vous sentez-vous parfois menacée par les paroles et les
gestes de votre conjoint?
- Votre conjoint vous a-t-il déjà frappée, poussée,
bousculée ou giflée?
- Votre conjoint vous a-t-il déjà humiliée ou
agressée psychologiquement d'autres façons?
- Avez-vous déjà été contrainte à avoir
des relations sexuelles contre votre gré?
- Dans votre culture, que pensent les gens d'un homme qui est violent
envers une femme?
|
Sources: le formulaire ESP, Brown et coll., 1996; Midmer et coll.,
1996. |
Alcool. La consommation d'alcool est répandue
et largement acceptée au Canada. La consommation et l'abus
des boissons alcoolisées de même que la dépendance
à l'alcool se font dans un contexte social et touchent toutes
les couches de notre société (Loney et coll., 1994). Le
syndrome de l'alcoolisme ftal (SAF) est reconnu depuis quelques
années comme l'une des principales causes d'anomalies
congénitales et de retard de développement évitables
chez les enfants. Dans le document intitulé Déclaration
conjointe: Prévention du syndrome de l'alcoolisme ftal
(SAF) et des effets de l'alcoolisme ftal (EAF) au Canada (1996),
Santé Canada conclut qu'il n'est pas encore possible
de formuler des directives précises quant à la quantité d'alcool
acceptable pendant la grossesse. C'est pourquoi
les femmes enceintes, ou celles qui songent le devenir, devraient,
par mesure de prudence, s'abstenir de consommer de l'alcool.
Il existe divers outils permettant de reconnaître les femmes à risque.
(Consulter le chapitre 3.) Le formulaire ESP comprend des questions sur
la consommation d'alcool. Les intervenants devraient interroger
toutes leurs clientes sur leurs habitudes de consommation d'alcool.
En fait, il incombe aux intervenants de la santé de renseigner
les femmes vulnérables et de les aider en les dirigeant vers des
services adéquats ou en leur procurant du soutien. Si la femme
vit avec un conjoint ou une partenaire, cette personne devrait prendre
part aux séances de counseling qui traitent de consommation d'alcool.
Il faudra insister pendant le counseling sur l'importance d'appuyer
la décision la femme de ne pas consommer d'alcool.
Autres drogues. Toutes les drogues peuvent influer
sur la mère et l'enfant à naître. Par drogues,
on entend les médicaments en vente libre (p. ex., l'aspirine,
les médicaments contre le rhume, les antihistaminiques, les antinauséeux,
la codéine, des vitamines à hautes doses), les médicaments
sur ordonnance, les produits à base de plantes et d'herbes
médicinales (phytothérapeutiques), la caféine,
la marijuana, les narcotiques (p. ex. la méthadone, l'héroïne,
la cocaïne) et les solvants.
On recommande de poser des questions sur la consommation de médicaments
et de drogues au cours de l'évaluation prénatale. Il
peut être nécessaire de diriger la femme vers un programme
de désintoxication. On ne doit pas oublier que le sevrage de certaines
drogues et la désintoxication de la mère impliquent des
risques de sevrage ftal (SOGC, 1998a). Pour obtenir des précisions
sur les effets des médicaments et des drogues sur la grossesse
et sur l'enfant à naître, de même que des renseignements
sur le counseling dans ce domaine, les intervenants de la santé
peuvent consulter les ressources suivantes:
Centre IMAGe Info-Médicaments en Allaitement et
Grossesse
Chaire pharmaceutique Famille Louis-Boivin,
Faculté de pharmacie
Université de Montréal et Département
de pharmacie,
Hôpital
Sainte-Justine
Téléphone : (514) 345-2333
(réservé aux
professionnels de la santé)
Télécopieur: (514) 345-4972
(réservé aux professionnels de la santé)
Site Internet
pour le grand public: http://www.hsj.qc.ca/pharm/image.htm
Motherisk Program
The Hospital for Sick Children
Téléphone : 1 (877) 327-4636 Télécopieur:
(416) 813-7562
Adresse Internet : http://www.motherisk.org
Maternal-Fetal Toxicology, a Clinician's Guide
(Koren,
1994)
Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies
Téléphone : (613) 235-4048 Télécopieur:
(613) 235-8101
Adresse Internet : http://ccsa.ca/cclat.htm
Depuis quelques années, les préparations à base
d'herbes médicinales sont de plus en plus répandues
en raison de leur popularité auprès du public. Contrairement
aux produits pharmaceutiques, les produits phytothérapeutiques
ne sont assujettis à aucune réglementation; de plus,
il est difficile de trouver de la documentation sur les risques qu'ils
peuvent présenter pour la grossesse. Les intervenants intéressés
à se renseigner sur ces produits peuvent consulter la section
pertinente de l'ouvrage intitulé Drug Information Perspectives (Lepik, 1996) et le document Maternal-Fetal Toxicology: A Clinician's
Guide (Koren, 1994).
Activité physique. L'exercice physique
régulier pendant la grossesse semble améliorer (ou maintenir)
la forme physique. Pour le moment, l'insuffisance des données
ne permet pas de préciser les risques ou les avantages de l'activité
physique pour la mère ou le bébé (Kramer, 1997).
Certaines contre-indications aux exercices physiques intenses pendant
la grossesse ont toutefois été relevées (ACOG, 1994):
- des antécédents de trois fausses couches ou plus;
- des antécédents de rupture prématurée
des membranes;
- des antécédents de travail prématuré;
- une béance du col;
- des antécédents de placenta praevia;
- des antécédents de retard de croissance intra-utérine.
Les femmes qui suivent d'intenses programmes de conditionnement
physique devraient être informées des effets tératogènes
que peut avoir l'hyperthermie et du risque plus élevé
de tels effets dans les premières semaines de la grossesse (ACOG,
1994).
Conditions de travail et exposition aux substances de l'environnement.
Un grand nombre de femmes enceintes continuent de travailler à
l'extérieur du foyer. Il faut donc déterminer si le
travail de la mère nuit au bébé à naître
ou non. La réponse à cette question dépend du genre
de travail, des heures de travail, des niveaux de stress physique et affectif,
et de l'état de santé de la mère. Un travail
ardu et soutenu peut être associé à une plus grande
incidence de naissances de bébés de faible poids ou prématurés
et de fausses couches. Les conditions de travail des femmes devraient
donc être évaluées au tout début de la grossesse.
Pour évaluer les conditions de travail de la femme et recommander
les modifications qui s'imposent, les intervenants de la santé
devraient consulter les lignes directrices du document intitulé Partir du bon pied: directives sur les soins pendant la grossesse
et l'accouchement (SOGC, 1998a).
Qu'on travaille ou non à l'extérieur de la maison,
on est tous quotidiennement exposés à divers produits chimiques
et à des toxines. Il est important d'évaluer l'exposition
actuelle et antérieure de la femme aux toxines de l'environnement
(ICSI, 1997a, b). (Consulter le chapitre 3 pour plus de précisions
à ce sujet.)
Nutrition
ACQUISITION D'HABITUDES ALIMENTAIRES SAINES
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement (Santé
Canada, 1997) recommande aux femmes enceintes de manger chaque jour entre
cinq et douze portions de produits céréaliers, de cinq à
dix portions de légumes et de fruits, trois ou quatre portions
de produits laitiers et deux ou trois portions de viande ou substituts.
L'information dans le document intitulé Nutrition pour
une grossesse en santé: lignes directrices nationales à
l'intention des femmes en âge de procréer (Santé
Canada, 1999) s'ajoute aux renseignements sur la nutrition présentés
ci-dessous. Le chapitre 3 du présent document contient aussi des
renseignements sur la nutrition.
NUTRIMENTS À SURVEILLER PENDANT LA GROSSESSE
Certains nutriments nécessitent une attention particulière
au cours de la grossesse. Les intervenants de la santé doivent
examiner l'alimentation de la femme enceinte pour déterminer
avec elle si tous ces éléments sont consommés
en quantité suffisante; le tableau 4.6 en dresse une liste.
D'autres précisions se trouvent à l'annexe 4.
Tableau 4.6 Nutriments à surveiller pendant la
grossesse |
Calcium
L'apport quotidien recommandé se situe entre 1 200 mg et 1 500 mg, selon
l'âge. Les données actuelles indiquent que l'apport quotidien moyen
dans le régime alimentaire des Canadiennes en âge de procréer
est inférieur à l'apport recommandé. |
Vitamine D
L'apport quotidien recommandé est de 5,0 mg ou 200 UI; on a établi
cette dose en supposant qu'un fort pourcentage de la dose requise provient en
grande partie de l'exposition au soleil. |
Fer
L'apport quotidien recommandé est de 13 mg pendant le premier trimestre,
de 18 mg pendant le deuxième et de 23 mg pendant le troisième.
Le bilan en fer devrait être évalué au début de la
grossesse et à intervalles réguliers par la suite. |
Acide folique
On conseille aux femmes de commencer à prendre un supplément quotidien
de 0,4 mg d'acide folique au moins un mois avant le début de la grossesse
et de continuer d'en prendre pendant les premières semaines de la grossesse,
d'adopter une alimentation saine conforme au Guide alimentaire canadien pour
manger sainement (Santé Canada, 1997), en veillant à consommer
des aliments riches en acide folique. |
Suppléments de vitamines et de minéraux
Les femmes qui s'alimentent bien n'ont probablement pas besoin de suppléments
de vitamines et de minéraux. Les suppléments doivent servir à combler
les carences alimentaires. |
Acides gras essentiels
L'apport quotidien recommandé en acides gras essentiels est plus élevé pendant
la grossesse; les femmes enceintes doivent donc être encouragées à augmenter
leur consommation d'acides gras essentiels. |
Source: Nutrition pour une grossesse en santé: lignes
directrices nationales à l'intention des femmes en âge
de procréer, Ottawa, Santé Canada, 1999. |
GAIN DE POIDS PENDANT LA GROSSESSE
Le poids santé par rapport à la taille de la femme avant
la grossesse, plutôt que le gain de poids comme tel, est le facteur
le plus significatif et celui qui prédit avec le plus d'exactitude
la croissance du bébé à naître. Bien que
le gain de poids ne soit pas lié aussi étroitement qu'on
le croyait auparavant à la croissance du bébé à
naître et au poids à la naissance, la surveillance du poids
représente un moyen facile et pratique de suivre l'évolution
de la grossesse, surtout au cours des deux derniers trimestres.
Le gain de poids adéquat varie d'une femme à l'autre
et dépend de l'indice de masse corporelle (IMC) de chacune
avant la grossesse, lequel reflète le poids santé de la
mère en rapport avec sa taille. En règle générale,
la croissance du bébé à naître est optimale
quand les femmes dont l'IMC avant la grossesse était faible
(<20) prennent plus de poids, et les femmes dont l'IMC avant la
grossesse était élevé (>27) prennent moins de
poids que les femmes dont l'IMC avant la grossesse se situait dans
les normes du poids santé (entre 20 et 25). Pour obtenir des précisions
sur le calcul de l'IMC, on recommande de consulter l'ouvrage
intitulé Nutrition pour une grossesse en santé: lignes
directrices nationales à l'intention des femmes en âge
de procréer (Santé Canada, 1999).
Des recherches récentes ont remis en question les limites inférieure
et supérieure établies pour le gain de poids durant la grossesse
(Feig et Naylor, 1998). Puisque ces constats de recherche ont déclenché
une réévaluation des recommandations relatives au gain de
poids, les intervenants ne devraient consulter que les plus récentes
lignes directrices régissant la pratique clinique.
Il existe de nombreuses catégories de femmes qui, à cause
de leur régime alimentaire, courent le risque de donner naissance
à un bébé de faible poids. Il s'agit notamment
des adolescentes, des femmes aux prises avec des troubles de l'alimentation,
des immigrantes qui sont sous-alimentées et peuvent accuser un
retard de croissance, et des femmes provenant de milieux défavorisés
sur le plan socioéconomique.
Bien que le gain de poids soit un bon outil d'évaluation
de la grossesse, les praticiens signalent qu'il peut être nuisible
d'y accorder une trop grande importance.
STRATÉGIES NOVATRICES DE NUTRITION PRÉNATALE
Il faut des stratégies novatrices pour aider les collectivités
à élaborer ou à améliorer des programmes exhaustifs
de nutrition prénatale pour les femmes enceintes. Le Canada a déjà
plusieurs programmes de ce genre, notamment des programmes qui traitent
des points suivants: suppléments alimentaires; évaluation
de l'alimentation et counseling; soutien social; orientation des
clientes vers l'organisme approprié; sensibilisation à
différents problèmes liés au style de vie, tels que
le tabagisme, l'abus de substances psychoactives, la violence familiale
et le stress. Ces programmes sont souvent conçus dans le but d'aider
les organismes et les groupes communautaires à répondre
aux besoins des femmes autochtones, des femmes qui vivent dans la pauvreté,
des adolescentes et des femmes isolées d'un point de vue géographique,
social ou culturel. (Consulter à titre d'exemple Le programme
canadien de nutrition prénatale: guide d'inscription, Santé Canada, 1994c.)
Soins continus
Planification de la grossesse, de la naissance et de la période
postnatale
La consultation et la collaboration peuvent aider les femmes et les
intervenants de la santé à planifier ensemble la grossesse,
la naissance et la période postnatale. Les discussions doivent
porter sur différents aspects, dont le dépistage prénatal,
la présence du père ou du conjoint à la naissance,
les mesures à prendre pour assurer le confort, la gestion de la
douleur, les interventions médicales, l'endroit où
aura lieu la naissance, les préoccupations et les craintes, les
soins au nouveau-né, les urgences possibles, l'alimentation
du nourrisson, le soutien familial et les ressources communautaires accessibles
après la naissance, et toute autre question d'intérêt
pour la mère. (Consulter le chapitre 5 pour plus de détails
sur la planification de la naissance.)
Évaluation continue
Durant les visites prénatales, les intervenants doivent évaluer
certains aspects liés aux besoins de la femme et à l'âge
gestationnel du bébé à naître. Pendant ces
évaluations, il est important que l'intervenant explique ce
qu'il fait et à quoi sert l'information recueillie. Le
fait qu'on lui explique les différentes procédures
permet à la femme de participer à l'élaboration
de son plan de soins. La tenue d'un journal par un nombre de plus
en plus grand de femmes facilite encore davantage le processus d'évaluation
continue. On conseille aux intervenants de la santé de consulter
le document Partir du bon pied: directives sur les soins pendant la
grossesse et l'accouchement (SOGC, 1998a) pour des directives
pratiques sur l'évaluation continue.
Malaises pendant la grossesse
Bien des femmes en santé éprouvent divers symptômes
ou malaises pendant la grossesse. La plupart de ces malaises accompagnent
les changements physiologiques normaux de l'organisme à mesure
que celui-ci s'adapte à la grossesse. Certains de ces symptômes
durent toute la grossesse, d'autres ne sont que passagers. Les intervenants
doivent renseigner les femmes à l'avance sur les malaises
qu'elles sont susceptibles de ressentir et proposer des solutions
pratiques. Les causes de ces malaises et les stratégies d'adaptation
sont décrites à l'annexe 5.
Formation pour aider la femme enceinte à reconnaître
certaines complications de la grossesse
Les femmes souhaitent être en mesure de reconnaître tout
signe ou symptôme d'une complication de la grossesse. Les intervenants
de la santé peuvent les aider en leur procurant des renseignements
pertinents. À titre d'exemple, il faut conseiller aux femmes
enceintes de communiquer immédiatement avec leur soignant
si un des symptômes énumérés ci-dessous
se manifeste. Ces symptômes peuvent annoncer une fausse couche,
une hémorragie
prénatale, un travail prématuré, la rupture prématurée
des membranes, des problèmes d'hypertension gravidique, une
grossesse posterme, une infection ou des vomissements incoercibles de
la grossesse. Voici une liste de ces symptômes:
- saignement du vagin, y compris de petites pertes de sang;
- pertes liquides du vagin à n'importe quel moment avant
le début du travail;
- enflure ou boursouflure soudaine du visage, des mains ou des pieds,
(surtout si l'enflure s'aggrave ou change);
- étourdissements, vertige, évanouissement ou perte de
connaissance;
- maux de tête intenses et prolongés;
- troubles de la vision, tels qu'une vision floue ou brouillée,
des points brillants ou noirs, des éblouissements soudains ou
une vision double;
- douleurs abdominales;
- douleurs à la poitrine;
- douleurs ou brûlures à la miction;
- frissons, fièvre ou éruptions cutanées suivant
une fièvre;
- nausées ou vomissements pendant toute la journée;
- absence ou diminution de la fréquence des mouvements du ftus
après la 24e semaine de la grossesse;
- signes de travail prématuré (surtout dans le cas d'une
grossesse multiple) (consulter le tableau 4.7);
- exposition aux maladies infectieuses, telles que la rubéole,
la rougeole, l'hépatite B et les maladies transmissibles
sexuellement, y compris le VIH;
- ictère ou urines foncées.
Les femmes doivent être en mesure de reconnaître les signes
d'un travail prématuré. Elles doivent savoir quoi faire
si ces signes se manifestent. Cette information est résumée
au tableau 4.7.
Tableau 4.7 Signes d'un travail prématuré |
N'importe lequel ou plusieurs des signes suivants:
- contractions régulières ou sensation de constriction
- augmentation ou modification des pertes vaginales (liquides, muqueuses
ou sanguines)
- crampes, comme celles associées aux menstruations, ou douleur
sourde dans le bas du dos
- sensation de pression pelvienne
- besoin inhabituel (pressant ou fréquent) d'uriner
- crampes abdominales, avec ou sans diarrhée
|
Mesures que la femme devrait prendre si un des signes suivants
de travail prématuré se manifeste:
- cesser toute activié et se reposer
- téléphoner à l'établissement où elle
doit donner naissance et décrire ses symptômes à l'infirmière
du poste
|
Situations où la femme doit se rendre immédiatement
au service d'urgence le plus proche:
- ses membranes se rompent
- elle a des saignements vaginaux
- elle éprouve des douleurs abdominales
- elle a des contractions régulières qui se rapprochent
et deviennent plus fortes
|
Source: SOGC, Partir du bon pied: guide de grossesse et d'accouchement, 1998. |
Formation prénatale
Dans l'esprit des principes régissant les soins dans une
perspective familiale, les intervenants de la santé devraient tenter
d'intégrer l'apprentissage et le partage de l'information
à toutes leurs rencontres avec la femme et sa famille. La formation
prénatale vise différents objectifs: encourager l'adoption
de styles de vie sains; améliorer l'estime de soi ou la confiance
en sa propre compétence; renforcer les liens familiaux, y compris
la communication entre la femme et son conjoint; préparer la femme
et sa famille à la naissance; permettre un ajustement postnatal
en douceur; donner les connaissances essentielles à l'alimentation
du nouveau-né (présenter l'allaitement maternel comme
étant le meilleur choix); permettre une meilleure communication
entre la femme et les intervenants de la santé; faire accepter
la naissance comme une étape normale et saine de la vie. Les intervenants
ont le choix d'appliquer toute une gamme de stratégies d'apprentissage
pour transmettre cette information.
Bon nombre de femmes et de familles choisissent de participer aux programmes
de formation prénatale de groupe. Les séances peuvent se
tenir à divers endroits: dans les établissements hospitaliers,
les centres de santé communautaires ou les CLSC, les cabinets
de médecins ou lieux de rencontres avec la sage-femme, les
services de santé et les organismes communautaires, les bureaux
d'associations de consommateurs, les collèges, au cabinet privé de
l'éducatrice
ou à la maison de la cliente ou de l'éducatrice. Chacun
de ces lieux offre des avantages et des inconvénients; il n'existe
pas d'endroit idéal pour toutes les familles.
Les avantages de la participation à un programme de formation
prénatale sont difficiles à étayer de façon
systématique. La grande popularité de ces programmes prouve
bien l'intérêt marqué des futurs parents (Enkin
et coll., 1995). Selon Enkin, il est possible que l'existence même
des cours prénatals soit plus importante que ce que l'on y
enseigne en fait, le médium est le message (Enkin et coll.,
1995). Leurs avantages ont été démontrés par
la diminution d'analgésiques et une plus grande satisfaction
liée à la naissance. Cependant, l'effet global de l'enseignement
prénatal ne peut pas s'évaluer seulement en fonction
de ses répercussions sur chaque femme, puisqu'il peut y avoir
des effets indirects qui modifient de façon significative l'ambiance
de la naissance pour toutes les femmes (Enkin et coll., 1995). Le fait
d'offrir un vaste choix de programmes accompagnés d'objectifs
explicites permet à la femme (ou au couple) de trouver celui qui
satisfera le mieux ses besoins immédiats.
Quel que soit le cadre de «la formation prénatale»,
celle-ci devrait s'inspirer des préceptes directeurs de l'enseignement
aux adultes et adopter une perspective axée sur l'apprenante.
L'éducatrice est davantage une animatrice qu'une enseignante.
À ce titre, elle doit valoriser les connaissances et l'expérience
de l'apprenante, définir de concert avec elle le contenu (ce
que l'apprenante devrait ou doit connaître pour que le contenu
soit pertinent) et la démarche (comment l'apprenante apprend),
mettre l'accent sur l'interdépendance dans l'apprentissage
et faciliter l'apprentissage en comblant les besoins de l'apprenante.
Il s'agit en définitive d'un partage de la responsabilité
de l'apprentissage entre l'éducatrice et l'apprenante.
Rôle de l'éducatrice prénatale
L'éducatrice prénatale ne représente qu'une
partie du réseau de santé de la femme. Elle travaille en
collaboration avec d'autres intervenants, et non sous leur direction.
Par conséquent, elle doit:
- faire de l'enseignement, c'est-à-dire transmettre
de l'information sur les aspects physiques, affectifs et sociaux
de la grossesse, de l'accouchement et des premiers mois qui suivent
la naissance;
- aider la femme et les membres de son réseau de soutien à
acquérir les habiletés nécessaires pour faire face
à la grossesse, à l'accouchement et aux premiers
mois après la naissance;
- mettre à profit les connaissances innées de la femme
sur le processus de la naissance;
- représenter les intérêts des familles qui attendent
un enfant et promouvoir les soins à la mère dans une perspective
familiale.
CONNAISSANCES PRÉALABLES ET COMPÉTENCES
La formation prénatale réunit des aspects de l'art
et des sciences de nombreuses disciplines, y compris la profession infirmière
ou de sage-femme, la physiothérapie, le travail social et l'enseignement.
Aucune formation universitaire particulière n'est un préalable
au rôle d'éducatrice prénatale. Comme dans toute
autre profession, les compétences varient.
L'éducatrice prénatale doit être enthousiaste,
sensible et témoigner du respect aux parents. Elle doit les considérer
comme des égaux capables de prendre des décisions quant
aux soins à recevoir. Elle doit être en mesure d'accomplir
les tâches suivantes:
- présenter l'information de façon claire, concise,
mais sans pour autant adopter un ton autoritaire;
- préparer un programme axé sur l'apprenant;
- fixer des objectifs et les atteindre;
- choisir et utiliser des documents audiovisuels pertinents;
- s'inspirer des principes de l'enseignement aux adultes;
- utiliser diverses méthodes pédagogiques pouvant correspondre
aux diverses façons d'apprendre: cours magistral, jeux de
rôle, travail en sous-groupes, discussions en petits ou grands
groupes, vidéocassettes, diaporamas ou autres moyens audiovisuels
comme les affiches, les maquettes et les aides visuelles, démonstrations
par l'éducatrice et répétition par l'apprenant
devant l'éducatrice des techniques présentées,
documents à lire et autres;
- s'inspirer des principes d'animation de groupes;
- s'auto-évaluer;
- faire la distinction entre les croyances personnelles et les faits
scientifiques;
- maintenir ses connaissances à jour sur les nouveaux constats
de recherche et les changements survenus en obstétrique;
- diriger les femmes et les familles vers des ressources communautaires;
- aider les parents à se fixer des buts réalistes pour
la grossesse, la naissance et les premiers mois qui suivent;
- encourager la collaboration et la coopération parmi les intervenants
de la santé;
- appuyer le droit de la femme de faire des choix éclairés
fondés sur la connaissance des avantages, des risques et des
options.
Composantes de la formation prénatale
CONTENU
Toutes les questions liées à la grossesse, au travail
et à la naissance qui peuvent avoir des répercussions sur
la femme et sa famille doivent être abordées de façon
proactive dans le contexte de la formation prénatale. Dans sa définition
la plus large, la formation prénatale traite notamment des sujets
suivants: la préparation à la grossesse, le travail, l'accouchement,
les compétences des parents pendant les premiers mois, l'alimentation
du nourrisson, l'évolution des rôles et des relations,
la sexualité et la planification des naissances. Le contenu devrait
être offert à un moment propice de la grossesse. Toute cette
information peut faire l'objet d'une seule série ou de
programmes distincts selon les diverses phases: début de la grossesse,
préparation au travail et à la naissance, et période
postnatale.
Le contenu devrait inclure de l'information sur les cycles physiologiques
et psychologiques naturels de la grossesse, du travail, de la naissance
et de la période postnatale. Il faudrait traiter des points suivants:
- anatomie et physiologie du système reproducteur masculin et
féminin, et sexualité humaine;
- changements physiques et affectifs pendant la grossesse;
- croissance et développement de l'enfant à naître;
- dépistage prénatal et tests de diagnostic: but et utilisation;
- influences tératogènes et iatrogènes sur la grossesse;
- changements normaux et signes avertisseurs;
- complications de la grossesse et mécanismes d'adaptation
à une grossesse à risque élevé;
- alimentation de la mère et du nourrisson, avec insistance sur
l'allaitement maternel comme la meilleure façon de nourrir
le bébé;
- travail et accouchement normaux;
- césarienne et accouchement vaginal après césarienne;
- interventions et procédures médicales courantes, y compris
les justifications, risques, avantages et solutions de rechange de chacune;
- caractéristiques et comportement du bébé;
- rôle des personnes qui assureront l'accompagnement pendant
la naissance;
- conseils portant sur la période postnatale, incluant l'allaitement,
les soins au bébé, les changements normaux auxquels il
faut s'attendre et le soutien affectif et physique à la
mère;
- signes avertisseurs précoces de complications postnatales pour
la mère ou le bébé;
- techniques pour faciliter le travail et la naissance: de détente
(relaxation progressive, toucher thérapeutique, visualisation,
imagerie mentale, musique); de respiration (dirigée, contrôlée
ou adaptée au rythme naturel du travail); de confort (massage,
effleurage, contrepression, thérapie par la chaleur, le froid,
l'eau, offre de nourriture, position du corps et mouvements);
exercices pour mieux connaître son corps et être en forme.
SE FAMILIARISER AVEC LE LIEU DE LA NAISSANCE
Habituellement, les éducatrices prénatales offrent ou
suggèrent aux femmes enceintes et aux conjoints et familles, de
visiter l'endroit où se déroulera la naissance. Cette
visite guidée est utile à bien des points de vue: elle atténue
les préoccupations et les craintes au sujet de l'hôpital,
du centre de naissance ou de la maison de naissance; elle permet à
l'éducatrice de présenter de nouveaux renseignements
de manière concise et de faire des démonstrations concrètes.
Ces visites aident à rendre plus réelle l'arrivée
imminente du bébé. Il importe que l'éducatrice
connaisse très bien l'endroit, puisque les participants peuvent
avoir besoin de se faire montrer le «chemin» qu'ils suivront
lorsqu'ils se présenteront pour la naissance. De plus, les
familles peuvent avoir besoin de se familiariser avec différents
aspects des lieux, tels que les lits de naissance, les barres de soutien
en position accroupie, les bancs de naissance, les différents
moniteurs et appareils, les lits chauffants (par ex., les unités
néonatales)
ou les tables chauffantes, les incubateurs (appelés aussi isolettes)
et ainsi de suite. C'est aussi l'occasion de passer en revue
les règlements et les politiques, tels que les heures de visite.
Il faut prévoir assez de temps à la fin des visites guidées
pour permettre aux familles de poser des questions.
GROUPES QUI ONT DES BESOINS SPÉCIAUX
La formation prénatale fait partie intégrante des soins
prénatals, et ce pour toutes les familles. Il se peut
que certains groupes de femmes n'aient jamais eu recours aux services
existants, notamment les adolescentes, les femmes autochtones, les immigrantes,
les réfugiées, les femmes à faible revenu, les détenues
et les femmes ayant déjà accouché. De plus, toutes
les femmes ne sont pas nécessairement à l'aise au sein
d'un groupe. Il faut donc découvrir, en consultation avec
elles, des stratégies novatrices pour que la formation prénatale
soit donnée à toutes les femmes. De tels programmes devraient
être offerts dans les collectivités pour permettre aux femmes
et aux familles de se sentir à l'aise et de participer pleinement
au processus de planification.
Les éducatrices et les soignants doivent travailler avec les
femmes de tous les milieux de la collectivité pour connaître
les raisons qui empêchent de profiter des programmes de formation
prénatale offerts et pour trouver des moyens de surmonter ces obstacles.
Pour justifier leur absence ou leur refus de participer aux programmes
de formation prénatale, les femmes invoquent le travail et les
obligations professionnelles; l'impossibilité de faire garder
les enfants; l'horaire inopportun des cours; la difficulté
d'accès à l'endroit; les différentes orientations
culturelles, ethniques ou religieuses; le coût excessif; l'ignorance
pure et simple de l'existence de ces programmes.
Il n'est pas nécessaire de prévoir un contenu différent
pour la formation prénatale destinée aux adolescentes enceintes
bien qu'il soit cependant utile de modifier les méthodes pédagogiques
pour le présenter. Les buts de la formation prénatale ont
plus de chance d'être atteints si la formation est donnée
dans une atmosphère d'entraide, informelle et exempte de jugements.
Il est plus facile et moins intimidant pour les adolescentes de participer
à des programmes offerts dans leur milieu de vie (Altendorf et
Klepacki, 1991). Un cours prénatal avec crédit dans le cadre
du programme scolaire pourrait bien être la meilleure façon
de rejoindre les jeunes femmes enceintes qui fréquentent encore
l'école.
Le coût peut être un facteur à considérer,
quel que soit le groupe. Certains ministères provinciaux de la
santé et certains centres de santé communautaires ou CLSC
offrent ces services gratuitement ou, du moins, sont en mesure de renoncer
aux frais d'utilisation. Toutefois, même lorsque cela se fait
avec la plus grande délicatesse, le simple geste de renoncer aux
frais peut mettre la femme dans l'embarras et contribuer encore davantage
à son isolement, ce qui risque de la décourager de prendre
part aux activités prévues dans le cadre de la formation
prénatale.
Conclusion
L'organisation et la prestation des soins prénatals dans
une perspective familiale permettent aux femmes, aux familles et aux enfants
à naître de vivre les étapes de la grossesse et de
la naissance dans les meilleures conditions possibles de santé
et de bien-être. De plus, le travail en partenariat avec les femmes
et les familles offre aux intervenants de la santé une excellente
occasion d'influencer la santé de générations
à venir.
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Autre ressource
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du travail d'accouchement, revue dans le cadre de l'enseignement
prégradué, collaboration : Dr Boulvain, Unité de
Développement en Obstétrique, Hôpitaux Universitaires
de Genève et prof. Fraser, Département de Gynécologie
et Obstétrique, Université Laval, Québec Canada,
Internet, 1999.
ANNEXE 1
Exemple d'un dossier prénatal tenu par la femme
Noms et numéros de téléphone des médecins
ou sages-femmes: |
Nom de la personne qui apportera son aide durant le travail: |
Numéro de téléphone : |
Numéro de téléphone du pédiatre: |
Autres numéros de téléphone: |
Médecin de garde
Votre médecin (ou celui avec qui il fait équipe) est à votre
disposition 24 heures par jour, de 8h le lundi à 17h le vendredi.
Demandez à parler à votre médecin ou à la
personne avec qui il fait équipe en appelant l'opérateur
du téléavertisseur au numéro 000-0000. |
Plan d'accouchement
Commentaires/Notes |
Cours prénatals : |
Rendez-vous à la clinique: |
|
|
|
|
|
|
|
|
Nom: |
Partenaire: |
 ge: |
DPA: |
DR: |
Taille : |
Poids avant la grossesse: |
Examens hématologiques:
|
Groupe sanguin |
|
Dépistage de l'hépatite |
|
Anticorps |
|
Dosage du glucose |
|
Anticorps antirubéoleux |
|
VIH |
|
Hémoglobine |
|
Syphilis |
|
|
Autres tests:
Date |
|
|
|
Poids |
|
|
|
Tension artérielle |
|
|
|
Urine |
Protéines |
|
|
|
Glucose |
|
|
|
Âge gestationnel (en semaines) |
|
|
|
Hauteur utérine (cm) |
|
|
|
Fréquence
cardiaque et activités foetales |
|
|
|
Présentation et position |
|
|
|
Observations |
|
|
|
Retour à la clinique |
|
|
|
Source : BC Women's Family Practice Maternity Service, Vancouver
(Colombie-Britannique), 1998.
ANNEXE 2
Dépistage
CHLAMYDIOSE
Bien que cette question soit encore controversée, de nombreux
constats de recherche confirment le bien-fondé de faire subir
aux femmes enceintes, pendant le premier trimestre de leur grossesse,
une
épreuve de dépistage de la chlamydiose (infection à
Chlamydia) et de les traiter au besoin (Davies et Wang, 1996). On peut
également envisager de soumettre une femme enceinte à ce
dépistage si elle répond à l'un des critères
suivants: elle a moins de 20 ans, elle est célibataire, a des
antécédents
d'autres maladies transmises sexuellement (MTS), a plusieurs partenaires
sexuels ou un partenaire qui a plusieurs contacts sexuels.
DIABÈTE GESTATIONNEL
La question de l'efficacité des programmes de dépistage
du diabète gestationnel continue de prêter à controverse.
Les données actuelles n'étayent pas la recommandation
générale voulant que les femmes enceintes subissent des
épreuves de dépistage du diabète gestationnel (Enkin
et coll., 1995; Walkinshaw, 1995). Toutefois, on prévoit effectuer
des essais cliniques et on encourage les centres à y participer.
Selon des données récentes, l'examen des caractéristiques
cliniques des femmes permet d'effectuer un dépistage sélectif
efficace de cette affection (Naylor et coll., 1997). La Société
des obstétriciens et gynécologues du Canada a également
formulé des recommandations (SOGC, 1992). Les centres qui n'ont
pas la possibilité de participer à des essais cliniques
devraient consulter ces lignes directrices et définir une approche
pour leur région.
STREPTOCOQUE DU GROUPE B
Le dépistage systématique du streptocoque du groupe B
(SGB) soulève une controverse. Aucun essai satisfaisant n'a
encore été effectué pour démontrer l'efficacité
d'un tel dépistage (Smaill, 1995). Il faut réaliser
des essais cliniques multicentriques pour en évaluer l'efficacité
dans la prévention de la septicémie néonatale.
L'antibiothérapie pernatale permet de réduire la
colonisation et la septicémie des nouveau-nés, mais il
est toutefois difficile de repérer chez les femmes qui entrent
en travail la présence d'un risque élevé en
raison d'une colonisation à SGB (Smaill, 1997). La Société
des obstétriciens et gynécologues du Canada et la Société
canadienne de pédiatrie ont élaboré un document
de consensus qui recommande les mesures suivantes.
Tant que des renseignements plus précis ne seront pas disponibles,
deux méthodes sont acceptables pour l'identification et la
prise en charge des femmes dont les nouveau-nés sont à plus
haut risque de contracter une affection à SGB. Ce sont:
- le dépistage universel de toutes les femmes enceintes
entre les 35e et 37e semaines de gestation
par un seul écouvillonnage vaginal et anorectal combiné1 et l'offre d'une chimioprophylaxie pernatale à
toutes les femmes présentant une colonisation à SGB;
- aucun dépistage universel mais une chimioprophylaxie pernatale
pour toutes les femmes qui présentent des facteurs de risque
bien établis. Cette stratégie devrait également
être utilisée dans les cas qui font l'objet d'une
politique de dépistage universel, lorsque le dépistage
n'a pas été exécuté ou que ses résultats
sont inaccessibles.
- On peut aussi proposer aux femmes d'effectuer leur propre écouvillonage
(c'est-à-dire un prélèvement à l'aide d'un
coton-tige ou écouvillon) (Molnar et coll., 1997).
La chimioprophylaxie pernatale est recommandée lorsque les
facteurs de risques suivants sont relevés:
- travail prématuré (plus de 37 semaines de gestation);
- travail à terme (37 semaines de gestation ou plus);
- rupture prolongée des membranes. La chimioprophylaxie doit
être appliquée si le travail ou la rupture des membranes
risquent de se prolonger plus de 18 heures (les avantages néonatals
sont optimaux lorsque les antibiotiques sont administrés au moins
4 heures avant la naissance);
- fièvre de la mère pendant le travail (plus de 38
°C, par voie orale).
(SOGC, 1997a)
DOSAGE DES MARQUEURS SÉRIQUES DE LA MÈRE
Le dosage des marqueurs sériques de la mère permet de
déterminer si une femme enceinte est exposée à un
risque plus élevé de porter un bébé atteint
du syndrome de Down (trisomie 21) ou d'une anomalie du tube neural.
Les trois marqueurs sériques mesurés sont l'alpha-ftoprotéine,
la gonadotrophine chorianique humaine et l'striol non conjugué.
Il s'agit d'un programme de dépistage d'anomalies
congénitales en pleine évolution, et la disponibilité
du dépistage varie d'une province à l'autre. Dans
certaines provinces ou territoires, les trois marqueurs ne sont pas tous
mesurés. Dans certaines provinces, les femmes doivent défrayer
leur épreuve de dépistage.
Selon le Groupe d'étude canadien sur l'examen médical
périodique, il existe des preuves acceptables pour recommander
le dosage des trois marqueurs auprès des femmes de moins de 35
ans dans le cadre d'un programme complet de dépistage et de
diagnostic prénatals (qui comprend la formation, l'interprétation
et le suivi). Toutefois, on s'inquiète de la faible sensibilité
de cette épreuve de dépistage et du nombre élevé
de femmes dont les résultats sont faussement positifs et de femmes
qui ne subissent pas d'amniocentèse à la suite de résultats
positifs (Dick, en collaboration avec le Groupe d'étude canadien
sur l'examen médical périodique, 1996; Carroll, 1994).
Les études démontrent la pertinence d'offrir une amniocentèse
aux femmes de plus de 35 ans. Les femmes peuvent aussi opter pour le dosage
des marqueurs sériques maternels comme solution de rechange.
Il faut informer les femmes de toutes les étapes nécessaires
à la confirmation d'une épreuve positive. Par ailleurs,
le dépistage ne devrait être offert que dans le cadre d'un
programme complet de dépistage et de diagnostic prénatals
à trois volets: formation, interprétation et suivi (Dick,
en collaboration avec le Groupe d'étude canadien sur l'examen
médical périodique, 1996). Les femmes et les familles doivent
recevoir de l'information sur le dosage des trois marqueurs durant
la grossesse, de manière à pouvoir décider si elles
veulent s'y soumettre ou non. Il est essentiel de donner une information
complète à tous les parents intéressés au
dépistage. Certaines femmes aiment recevoir des renseignements
par écrit, comme des brochures. Il faut également offrir
du counseling sur l'épreuve de dépistage, y compris
sur les résultats possibles, les épreuves supplémentaires
et les risques. Si la femme décide de subir l'épreuve,
l'échantillon de sérum doit être prélevé
entre la 16e et la 18e semaine de grossesse période de sensibilité
optimale pour l'épreuve. Un protocole de counseling doit être
suivi. (Consulter le tableau présenté plus loin.)
Pour offrir
le dosage des marqueurs sériques de la mère, plusieurs
conditions s'imposent: la formation des femmes et des intervenants de
la santé,
des épreuves de laboratoire exactes et rapides, des services de
counseling et de soutien compétents, l'accès à
des consultants pour l'échographie et le diagnostic prénatal
complexe, et diverses solutions permettant d'interrompre la grossesse.
Cette méthode de dépistage coûte cher à la
population et est une source de stress pour les femmes (Carroll, 1994).
Le dosage des marqueurs sériques est une méthode complexe,
difficile à expliquer et à comprendre. La difficulté
réside dans la façon d'expliquer en quoi consiste l'épreuve
de dépistage, la différence qui existe entre ce genre
d'épreuve
et une épreuve de diagnostic, et l'interprétation des
résultats. Plus précisément, les femmes peuvent
avoir de la difficulté à comprendre pourquoi une personne
dont l'épreuve de dépistage d'une affection est négative
peut quand même être atteinte de cette affection, ou encore
qu'une autre personne dont le résultat est positif peut ne
pas en être atteinte. Dans le contexte du dosage des trois marqueurs,
la valeur limite initiale est très élevée, et de
nombreuses femmes obtiennent des résultats positifs. Cela permet
ainsi de repérer une proportion élevée des femmes
qui portent un bébé atteint du syndrome de Down ou
d'une anomalie du tube neural. En revanche, cela signifie aussi
que de nombreuses
femmes dont le bébé n'est pas atteint de l'une
de ces affections devront subir une épreuve de diagnostic (Nimrod
et Stewart, 1997). Les parents risquent donc d'éprouver beaucoup
d'anxiété à ce sujet, et le taux de résultats
faussement positifs risque d'être élevé. De toute
évidence, il est important de mieux éduquer les intervenants
et les femmes à ce sujet (Carroll et coll., 1997).
Protocole de dosage sérique chez la mère
Source: Carroll J. «Maternal serum screening», Canadian
Family Physician, vol. 40, no 1760, 1994. Reproduit avec la permission
de la revue Médecin de famille canadien.
ÉCHOGRAPHIE
L'échographie systématique durant la grossesse soulève
une controverse, car cette méthode n'a pas d'effet global
statistiquement significatif sur la morta-lité périnatale.
La question mise en cause n'est pas la capacité reconnue de
l'échographie de déceler certaines anomalies congénitales,
mais le fait que les femmes et les familles décident parfois
de ne prendre aucune mesure à la suite des résultats
obtenus. L'échographie de routine au cours du deuxième
trimestre est aussi utilisée principalement pour établir
avec précision
l'âge gestationnel. Toutefois, lorsque les femmes connaissent
la date exacte de leurs dernières règles, l'échographie
apporte peu d'information supplémentaire. En fait, dans ces
cas, une estimation basée sur la dernière période
menstruelle est plus exacte. La bibliothèque Cochrane souligne
ce qui suit: «L'utilisation systématique de l'échographie
permet de déceler plus tôt les grossesses multiples et
de réduire le taux de déclenchement du travail dans
le cas de grossesses « prolongées », mais rien
ne prouve qu'elle améliore fondamentalement les résultats
cliniques»
(Neilson, 1998). La Société des obstétriciens et
gynécologues du Canada recommande qu'après discussion
des avantages possibles, des limites et des enjeux liés à
la sécurité de l'examen, on offre aux femmes la possibilité
de subir une échographie entre les 18e et 19e semaines de grossesse
(SOGC, 1999). Selon le Groupe d'étude canadien sur l'examen
médical périodique (1992), il existe des preuves acceptables
pour justifier l'inclusion d'une échographie unique systématique
dans la prise en charge des femmes pour lesquelles il n'y a aucune
indication clinique d'échographie prénatale.
À la lumière de cette information ambiguë, les cliniciens
et les planificateurs de la santé devront décider si ces
résultats justifient le fait d'offrir et de payer une échographie
systématique en début de grossesse (Neilson, 1998). Il
incombera
à chaque femme de juger si l'examen fournira des renseignements
qui pourront éventuellement l'aider à prendre des décisions.
VIH/SIDA
L'idée d'offrir à toutes les femmes enceintes
la possibilité de subir un test de détection du VIH s'appuie
sur trois facteurs: le taux croissant d'infection à VIH chez
les femmes; l'effet potentiellement dévastateur sur le bébé
de la transmission verticale du virus par la mère et l'efficacité
établie de l'AZT pour réduire la transmission verticale
(SOGC, 1997b).
Il est donc recommandé d'offrir à toutes les femmes
enceintes l'épreuve de dépistage du VIH. Cette recommandation
est appuyée par la Société des obstétriciens
et gynécologues du Canada (1997b), la Société canadienne
de pédiatrie (1994), le Collège des médecins
de famille du Canada (1993) et l'Association médicale canadienne
(1995). Il faut fournir aux femmes de l'information sur les épreuves
de dépistage du VIH, sur les risques et les avantages associés
à des résultats positifs, et sur l'efficacité
du traitement pour réduire la transmission verticale. Il faut
obtenir le consentement de la femme pour procéder à cette épreuve,
et l'assurer du respect de la confidentialité. Les femmes
séropositives devront être dirigées vers un spécialiste
ayant reçu une formation spéciale dans le domaine; on
devra aussi leur offrir le traitement recommandé à l'heure
actuelle, soit celui par l'AZT (SOGC, 1997b).
Chaque fois qu'un test de dépistage du VIH est effectué,
il est essentiel d'offrir du counseling avant et après le
test.
ANNEXE 3
Évaluation de la santé psychosociale prénatale
(ALPHA)
Des problèmes psychosociaux prénatals peuvent être
associés à des issues postnatales défavorables.
Le questionnaire ci-après est un moyen de se renseigner sur la
santé psychosociale de la femme.
Les sujets de grande préoccupation pour la femme, sa famille
ou l'intervenant révèlent habituellement un besoin
de soutien et de services supplémentaires. Lorsqu'on décèle
des problèmes, il faut prévoir un suivi ou une orientation
vers des services spécialisés. L'ALPHA Guide* contient
des renseignements plus détaillés sur ce formulaire.
Tenir compte du caractère confidentiel de l'information
avant de la partager avec d'autres soignants.
FACTEURS PRÉNATALS
FACTEURS FAMILIAUX
Soutien social (VE, VF,
DP)
Comment votre conjoint et votre famille se sentent-ils face à
votre grossesse ?
Qui vous aidera lorsque vous rentrerez à la maison avec votre
bébé ?
Événements stressants vécus récemment (VE, VF, DP,
MP)
Quels changements importants avez-vous vécus cette année?
Quels changements prévoyez-vous pendant votre grossesse?
Relation de couple (DC, DP, VF, VE)
Comment décririez-vous votre relation avec votre conjoint?
Selon
vous, comment sera-t-elle après la naissance ?
FACTEURS MATERNELS
Soins prénatals (consultation tardive) (VF)
Première consultation prénatale au cours du troisième
trimestre? (Vérifier les dossiers)
Cours prénatals (refus ou abandon) (VE)
Quels sont vos projets concernant les cours prénatals?
Sentiments à l'égard de la grossesse après
20 semaines (VE, VF)
Comment vous êtes-vous sentie lorsque vous avez appris que vous
étiez enceinte?
Comment vous sentez-vous maintenant ?
Issues postnatales
Il a été démontré que les facteurs prénatals
figurant dans la colonne de gauche sont associés aux issues postnatales
énumérées ci-dessous. Les caractères
gras et italiques indiquent une bonne preuve d'association. Le texte en
caractère normal indique une preuve assez bonne d'association.
VE - Violence
envers les enfants DC - Dysfonctionnement du couple MP - Maladie
physique DP - Dépression postnatale VF - Violence
envers la femme
Relations avec les parents durant l'enfance (VE)
Comment vous entendiez-vous avec vos parents ?
Vous sentiez-vous aimée
de vos parents ?
Estime de soi (VE, VF)
Quelles
inquiétudes suscitent chez vous le fait de devenir/d'être
mère ?
Antécédents de problèmes psychiatriques
ou affectifs (VE,VF,
DP)
Avez-vous déjà eu des problèmes affectifs?
Avez-vous
déjà consulté un psychiatre ou un thérapeute
?
Dépression au cours de cette grossesse (DP)
Comment décririez-vous votre humeur durant cette grossesse ?
TOXICOMANIES
Abus d'alcool ou de drogues (VF,
VE)
Combien de verres d'alcool buvez-vous par semaine?
Y a-t-il des
périodes où vous en consommez davantage ?
Est-ce que vous
ou votre conjoint consommez des drogues à usage récréatif
?
Est-ce que vous ou votre conjoint avez un problème d'alcool
ou de drogues ?
Autoquestionnaire DETA (Diminuer, Entourage, Trop, Alcool le matin).
VIOLENCE FAMILIALE
La femme ou le conjoint a été victime ou témoin
de violence (physique, psychologique, sexuelle) (VE,
VF)
Comment était la relation entre vos parents ?
Votre père a-t-il déjà fait peur ou fait mal à
votre mère ?
Vos parents vous ont-ils déjà fait peur
ou fait mal?
Avez-vous déjà été victime de
violence sexuelle durant votre enfance ?
Violence actuelle ou passée envers la femme (VF, VE, MP)
Comment vous et votre conjoint
résolvez-vous vos disputes ?
Votre conjoint vous a-t-il déjà
fait peur par ses propos ou ses gestes ?
Avez-vous déjà été frappée, poussée
ou giflée par un conjoint ?
Votre conjoint vous a-t-il déjà
humiliée ou fait subir de la violence psychologique ?
Vous a-t-on déjà forcée à avoir une relation
sexuelle?
Violence envers les enfants infligée par la femme ou
le conjoint dans le passé (VE)
Est-ce que vous ou votre conjoint avez des enfants qui ne vivent pas avec
vous ? Si oui, pourquoi?
Avez-vous déjà eu affaire avec une agence de protection
de l'enfance (ex.: Société de l'aide à
l'enfance)?
Punitions imposées aux enfants (VE)
Comment vous punissait-on lorsque vous étiez enfant ?
Comment
comptez-vous punir votre enfant lorsqu'il n'écoutera
pas ?
Comment traitez-vous vos enfants à la maison lorsqu'ils
désobéissent ?
PLAN DE SUIVI:
- Counseling d'appoint par l'intervenant
- Consultations prénatales
supplémentaires
- Consultations postnatales supplémentaires
- Visites supplémentaires pour bébés bien portants
- Orientation vers des services de santé publique
- Services d'éducation
prénatale
- Nutritionniste
- Ressources communautaires/groupe de mères
- Soins à domicile
- Cours sur le rôle parental/groupe de soutien
des parents
- Programme de traitement des toxicomanies
- Ressources pour
le
renoncement au tabac
- Travailleur social
- Psychologue/psychiatre
- Spécialiste en psychothérapie/psychothérapie
conjugale/thérapie
familiale
- Ligne secours/refuge/counseling pour femmes victimes de violence
- Avis juridique
- Société d'aide à l'enfance
- Autre:
COMMENTAIRES:
Date
Signature
Tous droits réservés ©ALPHA Project 1993 Version
: mai 1998
* Il est possible de se procurer le document ALPHA Guide auprès
du Department of Family and Community Medicine, University of Toronto.
ANNEXE 4
Nutriments d'importance particulière pendant la
grossesse
CALCIUM ET VITAMINE D
Les femmes enceintes ont besoin d'un apport accru de calcium et
de vitamine D pour maintenir l'intégrité de leurs os
tout en assurant le développement du squelette du bébé
à naître. L'apport quotidien recommandé pendant
la grossesse est de 1200 à 1500 mg de calcium, selon l'âge,
et 5,0µg ou 200UI de vitamine D (Santé Canada, 1999).
Les données actuelles indiquent que l'apport alimentaire
quotidien moyen en calcium des Canadiennes en âge de procréer
est inférieur à l'apport recommandé. Certains
groupes risquent davantage d'avoir un faible apport en calcium, notamment
les femmes de milieux défavorisés et de certains groupes
culturels, les adolescentes enceintes et les végétaliennes.
Bien que les signes manifestes de carence en vitamine D ne soient
pas
répandus chez les Canadiens en général, certains
groupes peuvent être à risque. Mentionnons, par exemple,
les personnes qui ne consomment pas de lait liquide, évaporé
ou en poudre, ni de margarine; celles dont les coutumes vestimentaires
réduisent l'exposition de la peau aux rayons de soleil; celles
qui vivent dans des collectivités du Nord où il n'y
a pas beaucoup d'heures d'ensoleillement durant les mois d'hiver;
celles qui demeurent à l'intérieur la majeure partie
du temps; celles qui ont une pigmentation foncée de la peau (Santé
Canada, 1999).
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement (1997)
recommande aux femmes enceintes de manger chaque jour trois ou quatre
portions de produits laitiers comme sources de calcium et de vitamine
D. Les produits laitiers sont les sources alimentaires les plus concentrées
de calcium hautement assimilable, et la vitamine D contenue dans le
lait
liquide, en particulier, facilite l'absorption du calcium. Lorsque
les habitudes alimentaires révèlent un apport insuffisant
en calcium ou en vitamine D, et lorsque l'exposition au soleil est
limitée, il est recommandé d'ajouter des sources de
ces nutriments au régime alimentaire. (Pour connaître les
sources de ces nutriments, consulter Nutrition pour une grossesse
en santé: Lignes directrices nationales à l'intention
des femmes en âge de procréer, Santé Canada,
1999.) Des suppléments de calcium ou de vitamine D peuvent être
indiqués pour certaines femmes.
FER
Le bilan en fer a une influence importante durant la grossesse tant
pour la mère que pour l'enfant. L'apport quotidien recommandé
pour les femmes de 19 à 49 ans est de 13mg pendant le premier
trimestre de la grossesse, de 18mg pendant le deuxième et de
23mg pendant le troisième. L'augmentation de l'apport recommandé
durant les deuxième et troisième trimestres tient compte
non seulement du risque que les réserves en fer de la femme soient
faibles, mais également du fait que les sources alimentaires
de fer ne suffisent peut-être pas pour obtenir l'apport recommandé.
On doit évaluer le bilan en fer de toutes les femmes au cours
des premières semaines de la grossesse en déterminant
leur taux d'hémoglobine; elles devront ensuite faire tous
les efforts possibles pour améliorer ou maintenir leurs réserves
en fer tout au long de la grossesse.
Selon le Groupe d'étude canadien sur l'examen médical
périodique, les données actuelles ne sont pas assez concluantes
pour recommander ou déconseiller l'administration systématique
de suppléments de fer à toutes les femmes enceintes. Conscients
qu'un grand nombre de femmes ont des réserves de fer insuffisantes
pour répondre à leurs besoins durant la grossesse, le Comité
de révision scientifique du Groupe d'étude et l'Institute
of Medicine (IOM) des États-Unis recommandent que toutes les femmes
enceintes reçoivent un supplément quotidien de fer à
faible dose au cours des deuxième et troisième trimestres
(Santé Canada, 1999).
ACIDE FOLIQUE
Des études ont démontré clairement qu'une
supplémentation en acide folique avant le début de la grossesse
peut réduire le risque d'anomalie du tube neural du ftus.
Les malformations comprennent le spina-bifida, l'anencéphalie
et l'encéphalocèle. Il est généralement
reconnu que toutes les femmes qui planifient une grossesse et les femmes
dont la grossesse commence devraient consommer quotidiennement 0,6mg de
folate. (Cette question est traitée plus en détail dans
le chapitre 3.)
On conseille aux femmes de commencer à prendre
un supplément quotidien de 0,4mg d'acide folique au moins
un mois avant le début de la grossesse et de continuer d'en
prendre pendant les premières semaines de la grossesse, d'adopter
une alimentation saine conforme au Guide alimentaire canadien
pour manger sainement (Santé Canada, 1997), en veillant à
consommer des aliments riches en folate. Les femmes à risque élevé
peuvent avoir besoin d'une dose plus élevée.
ACIDES GRAS ESSENTIELS
Il est important que les femmes enceintes incluent dans leur alimentation
quotidienne des quantités suffisantes d'acides gras essentiels
(AGE), d'acide linoléique et d'acide alinolénique
pour assurer le bon développement nerveux et visuel du bébé
à naître. L'apport nutritionnel recommandé en
AGE doit augmenter pendant la grossesse pour satisfaire les besoins de
croissance du bébé à naître. Il faut donc
encourager les femmes enceintes à augmenter leur consommation
d'acides gras essentiels pour qu'elles atteignent l'apport recommandé.
Il faudrait encourager les femmes enceintes à inclure dans leur
alimentation quotidienne des sources d'AGE, comme les huiles de soya
et de canola, les margarines non hydrogénées, les produits
à base de soya (tofu, végéburger) et les vinaigrettes
à base d'huile de canola ou de soya.
SUPPLÉMENTS DE VITAMINES ET DE MINÉRAUX
L'adoption de saines habitudes alimentaires, selon le Guide
alimentaire canadien pour manger sainement, constitue la meilleure
façon de combler ses besoins nutritionnels à toutes les
étapes de la vie, y compris durant une grossesse. Si l'on
soupçonne un apport nutritionnel inadéquat, une supplémentation
en vitamines ou en minéraux pourra compléter les apports
quotidiens et ainsi permettre d'obtenir les apports recommandés.
Il faut avertir les femmes qui prennent des suppléments multivitaminiques
et multiminéraux de se limiter à un comprimé par
jour, de façon à ne pas dépasser la dose maximale
quotidienne de 10000UI de vitamine A. Il est connu que la surconsommation
de vitamine A (rétinol) augmente le risque de malformations congénitales.
Il faut éviter de prendre de la poudre d'os et de la dolomite
en tant que suppléments de calcium. Des analyses d'échantillons
de ces deux produits ont révélé une contamination
par le plomb (Santé Canada, 1999).
ANNEXE 5
Malaises courants pendant la grossesse
Malaise et cause |
Approche |
Fatigue: elle est due la croissance et au développement
du placenta, qui ne seront pas terminés avant la fin du premier
trimestre. L'organisme s'adapte également aux nombreuses autres
contraintes physiques et émotives de la grossesse. |
Une fois que le placenta est complètement développé,
vers la fin du quatrième mois, et l'organisme adapté,
la femme retrouve habituellement un niveau d énergie plus normal.
Du repos, une bonne alimentation, une diminution de la charge de travail
et le soutien des proches pendant cette période sont autant
de moyens d'atténuer la fatigue. |
Nausées et vomissements: leur cause est
inconnue, mais ces malaises peuvent être associés aux
changements hormonaux. Ils affectent de nombreuses femmes, apparaissant
souvent au début de la grossesse et disparaissant autour de
la 14e semaine. Ils peuvent se manifester n'importe quand durant la
journée, mais surviennent plus souvent lorsque la glycémie
est basse, habituellement le matin. |
Plusieurs moyens permettent de soulager les symptômes et d'atténuer
ces malaises : consommer des aliments riches en protéines et
en glucides complexes; boire beaucoup de liquides; éviter de
regarder, sentir et goûter les aliments qui provoquent
la nausée;
avoir recours l'acupression; manger souvent, avant d'avoir faim ou
d'avoir la nausée. |
Brûlures d'estomac et indigestion: elles
sont liées la sécrétion de progestérone
au début de la grossesse. La motilité du tractus gastro-intestinal
et la digestion sont ralenties; le péristaltisme est inversé,
et la jonction so-gastrique se relâche, permettant un reflux d'acide
gastrique. |
Prendre souvent de petits repas. Éliminer les aliments qui provoquent
des malaises gastro-intestinaux (aliments piquants, épicés,
frits, gras et transformés; caféine; alcool). Éviter
de s'allonger immédiatement après le repas. Éviter de
fumer. Se reposer ou dormir avec la tête et le thorax surélevés
d'environ six pouces. Prendre des antiacides seulement après
avoir consulté les intervenants. |
Salivation excessive: la cause est inconnue,
mais elle peut être liée la réticence avaler la
salive associée aux nausées. |
Se brosser les dents fréquemment, utiliser un rince-bouche
ou mâcher de la gomme peut aider assécher la bouche. |
Constipation: elle est reliée la sécrétion
de la progestérone. Celle-ci provoque une réduction de
la motilité gastro-intestinale, laquelle entra ne une plus grande
absorption de l'eau et un durcissement des selles. Une diminution de
l'activité physique peut aussi contribuer la constipation.
Plus tard durant la grossess, l'utérus en expansion exerce
une compression intestinale qui contribue également la constipation. |
Éviter les aliments raffinés qui constipent. Augmenter
la consommation de fibres alimentaires (aliments riches en fibres).
Augmenter la consommation de liquides et l'activité physique.
Ne pas utiliser de laxatifs sans avoir consulté les intervenants. |
Gaz: ils sont causés par la réduction
de la motilité gastro-intestinale due la sécrétion
de progestérone. |
Maintenir une évacuation intestinale régulière,
manger lentement, éviter les aliments qui donnent des gaz et
faire de l'exercice. |
Hémorroïdes et saignements rectaux: ils
sont dus la pression exercée par l'utérus gravide et
une constipation non traitée qui s accompagne d'efforts d'expulsion.
Une diminution de l'activité physique peut aussi en être
un facteur. |
Éviter la constipation par une alimentation adéquate
et une consommation suffisante de liquides. Dormir sur le côté et
non sur le dos (pour éviter une pression sur les veines rectales).
Éviter de rester debout ou assise trop longtemps. Éviter les efforts
d'expulsion pendant la défécation. Durant la période
postnatale, appliquer des compresses froides ou prendre des bains de
siège tièdes pour soulager l'inconfort. Utiliser des médicaments
topiques ou des suppositoires. L'exercice de Kegel peut favoriser
la circulation veineuse de retour. |
Urgence et fréquence de la miction: elles
sont causées par une augmentation de la pression de l'utérus
sur la vessie, qui empêche cette dernière de se remplir
entièrement
au début de la grossesse. La femme a donc un besoin pressant
d'uriner. Vers la fin de la grossesse, lorsque l'utérus est
remonté dans le bassin, l'engagement de la présentation
exerce de nouveau une pression sur la vessie, avec les mêmes
résultats. La femme enceinte devrait signaler l'intervenant
toute sensation de brûlure ou toute douleur de la miction,
pour faire vérifier s'il y une infection urinaire. |
S'assurer que la vessie se vide complètement. Limiter la consommation
de liquides avant le coucher, mais pas durant la journée. |
Incontinence d'urine l'effort: elle est due
à la pression exercée sur la vessie par l'utérus
qui grossit. Beaucoup de femmes enceintes ont donc tendance à avoir
des pertes involontaires
d'urine au cours du dernier trimestre, lorsqu'elles toussent, rient
ou éternuent. |
Faire souvent l'exercice de Kegel pour renforcer les muscles
périnéaux. |
Varices: elles sont causées par une augmentation
de la pression veineuse dans le bassin et les membres inférieurs
vers la fin de la grossesse. La sécrétion hormonale entraîne
un relâchement des parois veineuses. La fatigue et des antécédents
familiaux peuvent contribuer au problème. |
Prévenir ou atténuer les symptômes. Il est indiqué,
pour les femmes enceintes, de porter des bas de soutien élastiques,
de se reposer, de surélever les pieds et les jambes lorsqu'elles
sont assises ou couchées (ne pas croiser les jambes au
niveau des genoux lorsqu'elles sont assises), d'éviter les
vêtements
qui gênent le mouvement et de faire de l'exercice (marche) pour
améliorer la circulation. La vulve peut également présenter
des varicosités, et le port de bas élastiques est efficace
dans ce cas. |
Oedème (enflure): il est provoqué par
le ralentissement de la circulation dû à la pression exercée
par l'utérus sur la veine cave inférieure. Ce malaise
se manifeste habituellement au cours du dernier trimestre, causant
une enflure des pieds et des chevilles. |
Appliquer plusieurs des mesures mentionnées pour les varices.
Il faut conseiller aux femmes de signaler tout problème qui se manifeste
subitement ou une enflure des mains ou du visage. |
Saignements de nez et congestion nasale : ils
résultent d'une augmentation de la circulation dans la région
nasale (provoquée par l'estrogène). Des changements se produisent
dans les cornets du nez; ils s'accompagnent d'un oedème qui entraîne
une congestion. La congestion et la sécheresse accroissent
la fréquence des saignements de nez chez les femmes enceintes. |
Appliquer de la vaseline dans les narines pour diminuer la sécheresse
et prévenir les saignements. Augmenter l'humidité ambiante.
En cas de saignement de nez, maîtriser le saignement au moyen des
techniques classiques de premiers soins. Si le saignement persiste
ou est difficile
à maîtriser, il faut consulter l'intervenant. Un apport alimentaire
suffisant en vitamine C permet d assurer la santé et l'élasticité des
veines. |
Changements dans la pigmentation de la peau et problèmes
de teint: ils sont dus à la stimulation hormonale des mélanocytes
provoquée par la progestérone et l'estrogène. La pigmentation
de la peau est de plus en plus prononcée; la peau peut devenir
plus grasse ou il peut y avoir une poussée d acné. Le
prurit peut aussi être un problème (dans la région
abdominale); bien que la cause en soit inconnue, il peut s'expliquer
par l'étirement
de la peau et une intensification de la fonction excrétrice
de la peau. Il est impossible de prévenir ces problèmes, et
il faut rassurer les femmes en les informant qu ils disparaissent
habituellement après la grossesse. |
Les mesures suivantes peuvent aider à maintenir l'humidité et
à soulager les problèmes cutanés : boire beaucoup
de liquides; appliquer un hydratant pendant que la peau est encore
humide; maintenir
l'humidité ambiante; diminuer la fréquence des bains
et utiliser un nettoyant doux sans savon. viter de se gratter, car
cela ne fera qu'entraîner des lésions. Éviter une exposition
excessive au soleil et porter un écran solaire ayant un FPS
15 ou plus lorsqu'on s'expose. |
Changements des seins: ils sont causés
par les taux d'estrogène et de progestérone qui provoquent
des changements dans le développement des canaux, des lobules
et des alvéoles. |
Les femmes devraient porter un soutien-gorge offrant un maintien
ferme si cela leur fait du bien. Celles qui ont une poitrine plus forte
peuvent porter un soutien-gorge la nuit. Elles doivent éviter
de se savonner les mamelons, car le savon assèche la peau. |
Maux de tête: ils sont habituellement causés
par un oedème de la muqueuse nasale et une congestion des sinus.
On pense aussi qu'ils peuvent être provoqués par la fatigue
et le stress. |
Se détendre, se reposer, bien s'alimenter et appliquer
en alternance des compresses chaudes et des compresses froides pour
les céphalées de tension ou la sinusite. L'application
de glace sur la nuque peut aussi aider. Avertir l'intervenant si les
maux de tête s'accompagnent de fièvre, de troubles de la vue
ou d'un oedème des mains et du visage. |
Maux de dos: ils sont habituellement provoqués
par la pression et le poids de l'utérus qui grossit et le relâchement
des ligaments (causé par la sécrétion
d'hormones). Une mauvaise posture et l'obésité peuvent
aussi contribuer au problème. |
Le gain de poids ne doit pas dépasser les paramètres
recommandés. Éviter les chaussures sans soutien adéquat.
Soulever et transporter les objets de la façon appropriée.
Dormir sur un matelas ferme. Faire quotidiennement des exercices consistant
incliner le bassin et
à arquer le dos. Un massage peut également apporter un
soulagement et une détente. |
Douleurs abdominales: lorsqu'elles sont occasionnelles
et non persistantes, elles peuvent être dues à un étirement
des muscles et des ligaments supportant l'utérus. |
Se reposer dans une position confortable. Si les douleurs s'accompagnent
de fièvre, de frissons, de saignements, de pertes vaginales plus abondantes,
de contractions, d'étourdissements ou d'autres symptômes inhabituels,
il faut communiquer immédiatement avec l'intervenant. |
Crampes dans les jambes: elles sont dues à la
pression exercée par l'utérus sur les vaisseaux sanguins
et les nerfs abdominaux. Une circulation insuffisante vers les jambes
causée
par une augmentation de la pression veineuse peut aussi entraîner
une fatigue des jambes et des crampes douloureuses (habituellement
la nuit). |
Porter des bas élastiques. Surélever les pieds.
En cas de crampes, mettre la jambe bien droite et fléchir la
cheville et les orteils vers le haut. Éviter de masser une crampe.
Communiquer avec l'intervenant si la douleur persiste (possibilité de
thrombus). |
Chaleur excessive: elle est due à une sécrétion
accrue d'hormones. |
Prendre des bains. Se vêtir de façon à pouvoir enlever
des épaisseurs
de vêtements. Boire des liquides pour compenser la perte d'eau
occasionnée par la transpiration. |
|