Les soins à la mère et au nouveau-nédans une perspective
familiale : lignes directrices nationales
CHAPITRE 6
Soins postnatals mère-enfant et transition vers la collectivité
Table des matières |
Introduction |
Soins immédiats après la naissance et au début
de la période postnatale |
Maintien du contact parent-enfant |
Évaluation et soins de la mère |
Évaluation et soins du nouveau-né |
Évaluation des risques pour le nouveau-né |
Réanimation du nouveau-né |
Interventions spécifiques |
Soins postnatals mère-enfant |
Continuitéde l'adaptation de la mère,
de l'évaluation de son état et de la prestation
des soins |
Continuitéde l'adaptation du nouveau-né,
de l'évaluation de son état et de la prestation
des soins |
Observation du nouveau-né |
Soins de la peau et du cordon ombilical |
Circoncision |
Immunisation |
Dépistage de certaines conditions |
Évaluation des complications affectant la mère |
Syndrome du troisième jour, dépression et psychose
postnatales |
Syndrome du troisième jour |
Dépression postnatale |
Psychose postnatale |
Hémorragie postnatale tardive |
Infection puerpérale/Endométrite postnatale |
Évaluation des complications courantes affectant
le nouveau-né |
Détresse respiratoire |
Hypoglycémie |
Déshydratation et équilibre hydro-électrolytique |
Ictère |
Risque de septicémie |
Effets de l'exposition à des substances intoxicantes |
Évaluation postnatale et soins après une césarienne |
Transition : retour à la maison et dans la collectivité |
Introduction |
Indicateurs d'adaptation postnatale |
Mère |
Nouveau-né |
Effets du soutien à la mère et au nouveau-né |
Stratégies de soutien communautaire |
Durée du séjour à l'hôpital |
Orientation faite par l'hôpital vers une ressource communautaire |
Besoins spéciaux de certains nouveau-nés |
Conclusion |
Bibliographie |
Annexe 1 Facteurs de risque pour le nouveau-né |
Annexe 2 Les trois phases du post-partum |
Annexe 3 Quand demander de l'aide |
Introduction
La période postnatale revêt une grande importance pour la mère,
le bébéet la famille, et ce, pour deux raisons majeures. D'abord,
il s'agit d'une période d'ajustement physiologique tant
pour la mère que pour le bébé. Ensuite, c'est une
période d'ajustement social'et affectif important pour toutes les
person-nes touchées.
C'est pourquoi la prestation des soins postnatals est axée sur
les objectifs suivants :
- favoriser le bien-être physique de la mère et du bébé;
- favoriser la création de liens entre le bébéet sa mère,
son père et sa famille;
- faciliter l'acquisition par le bébéde l'habileté
à s'alimenter;
- appuyer la mère, l'aider à approfondir ses connaissances,
à accroître sa confiance en elle-même et dans la santé
et le bien-être de son enfant, lui permettant ainsi de remplir son rôle
de mère au sein de sa famille et de son milieu socioculturel;
- encourager le perfectionnement des habiletés parentales.
Les premiers jours suivant la naissance constituent une période de
formation pour la nouvelle maman, le bébéet la famille. Il faut
que la prestation des services concoure à la satisfaction des besoins
fondamentaux et favorise l'ajustement pendant la période postnatale
et ce, que la naissance ait eu lieu à l'hôpital, dans une
maison de naissance ou à la maison. Par besoins fonda-mentaux, on entend
:
- le repos et une période de rétablissement pour la
mère, compte tenu des efforts physiques fournis pendant la grossesse
et la naissance;
- une évaluation de l'adaptation physiologique de la
mère et du bébé, et la prévention des problèmes;
- le soutien à la mère, au bébéet à
la famille durant la période d'ajustement (par des membres de
la famille, des proches, des connaissances et l'ensemble de la collectivité);
- la formation de la mère (et des membres de la famille) en
matière de soins personnels et de soins à donner au bébé;
- l'application de mesures de prévention et de dépistage spécifiques par le recours à divers programmes de soins
à la mère et au nouveau-né, tels que l'administration
de vitamine K et la prophylaxie oculaire, l'immunisa-tion (Rh, rubéole,
hépatite B), les tests (phénylcétonurie/thyroïde),
la prévention de l'iso-immunisation Rh et l'évaluation
de la sécuritédes conditions de vie (par ex., les sièges
d'auto, les possibilités de violence familiale et de consommation
de substances psychoactives).
Soins immédiats après la naissance et au début
de la période postnatale
L'aide et les soins immédiats après la naissance et durant
les premiers jours de la période postnatale doivent s'équilibrer
autour de trois objectifs cruciaux : évaluation et surveillance de la
santéet du bien-être du bébéet soins pertinents;
évaluation et surveillance de l'adaptation physiologique et affective
de la mère après la naissance, et soutien pertinent; appui au
déve-loppement de liens mère-enfant et de liens dans la famille.
Ces trois objectifs sont d'égale importance : le défi à
relever, c'est de les réaliser tous les trois. Il est possible de
favoriser le contact et le rapprochement de la famille, tout en donnant des
soins à la mère et au bébéet en veillant au maintien
de leur santé. L'application des principes de la prestation des
soins dans une perspective familiale décrits ci-après nous aide
à relever ce défi :
- Les mères ont besoin que l'on s'occupe d'elles dans
leur contexte familial. Les mères et les nouveau-nés doivent
être considérés comme une unitéet ne pas être
séparés à moins que cela ne soit absolument nécessaire.
- Les soins à la mère et au nouveau-nédans une perspective
familiale s'appuient sur des constats de recherche; la technologie n'est
utilisée qu'à bon escient.
- Les mères et les familles ont besoin d'être renseignées
sur les soins qu'on leur prodigue pour être en mesure de faire
des choix éclairés.
Maintien du contact parent-enfant
Pendant la période postnatale immédiate, la mère et le
nouveau-néforment une unitéindissociable pour la prestation d'une
aide personnelle et fami-liale. Dans la mesure du possible, il faut respecter
l'intimitéparents-enfant durant les premières heures après
la naissance et encourager fortement un contact physique direct entre le bébé,
la mère et le père. La relation parents-enfant le premier
des nombreux liens que tissera l'enfant contribue au développement
du sentiment de sécurité de l'enfant, et ses effets sont
durables. Les bienfaits qu'en retirent les parents ne sauraient être
sous- évalués : ce premier contact physique avec le bébéleur
procure un sentiment d'accomplissement et leur donne confiance en leurs
compétences parentales. Il est hautement prioritaire de laisser ensemble
les parents et leur bébé. Bien que certaines politiques de l'établissement
peuvent parfois limiter ce contact, la souplesse devrait être le mot d'ordre.
Certaines politiques et pratiques de l'établissement relatives
aux soins immédiats après la naissance peuvent concourir à
l'épanouissement des liens parents-enfant. Par exemple, on devrait
encourager le contact physique (peau contre peau) entre la mère, le père
et le bébé; on devrait examiner les bébés et leur
prodiguer des soins en restant dans le champ de vision des parents; la mère
devrait mettre le bébéau sein au cours de la première heure
suivant la naissance. (Consulter le chapitre 7.) Un contact continu entre les
parents et le bébéest un facteur de réussite de l'allaitement,
qui est par contre com-promis si l'on sépare le bébé
de ses parents à la naissance. Dès le début de la période
postnatale, les parents ont besoin d'être seuls, pour examiner leur
bébé, le toucher et commencer à le connaître.
Évaluation et soins de la mère
Dans la plupart des cas, la période qui suit immédiatement la
naissance est marquée par une grande joie pour toute la famille. C'est
le moment pour la famille et les intervenants de souligner les étapes
accomplies et de se réjouir de l'arrivée du bébé.
Mais c'est aussi une période d'adaptation physiologique importante,
tant pour la mère que pour le bébé, d'où l'importance
d'une évaluation soigneuse, d'une surveillance étroite
et, parfois, d'une intervention adroite.
Les réactions des mères qui viennent de donner naissance sont
très personnelles. Certaines se sentent pleines d'énergie,
heureuses et excitées. D'autres sont épuisées et veulent
dormir. L'expérience de la femme peut varier en fonction d'un
certain nombre de facteurs : la durée et la difficultédu travail,
son expérience de la douleur pendant le travail'et le genre de naissance
(naturelle, à l'aide d'instruments, par césarienne,
etc.). Un autre facteur déterminant tient à l'expérience
vécue du travail'et de la naissance en comparaison avec ce que la femme
prévoyait.
Les femmes vivent aussi de profonds ajustements physiques immédia-tement
après la naissance, ajustements qui touchent tous les systèmes
de leur organisme et exigent beaucoup d'énergie. Il peut s'agir
notamment de pertes dans le volume de sang en circulation, de transpiration
profuse, de perte de poids et de déplacement d'organes internes.
Pendant cette période, les femmes ont souvent besoin de s'hydrater,
de se nourrir, de se reposer et de refaire le plein d'énergie.
Compte tenu de l'augmentation du volume sanguin pendant la gros-sesse,
une perte de 250 à 500 ml de sang pendant la naissance peut ne pas comporter
d'effets indésirables. Cependant, une perte excessive de sang peut
contribuer à la morbiditépostnatale et entraîner le décès
de la mère. On a notéque 4 p. 100 des femmes qui ont donné
naissance font une hémorragie au début de la période postnatale
définie comme une perte de sang de 500 ml'ou plus dans les 24
heures après la naissance à la suite du décolle-ment et
de l'expulsion du placenta. De toute évidence, une évaluation
très attentive de la hauteur et de la fermetédu fond utérin,
des signes vitaux et du volume des pertes sanguines vaginales postnatales est
extrêmement importante. Les unités de naissance devraient établir
des lignes directrices pour le traitement des hémorragies postnatales.
Pour faire une évaluation physique approfondie, immédiate et
continue de l'état de la mère, il faut tenir compte de ses
antécédents et de sa situation unique. Mais dans tous les cas,
il faut évaluer :
- les signes vitaux;
- le tonus utérin;
- les lochies;
- la hauteur du fond utérin;
- l'état du périnée;
- la fonction vésicale;
- l'état des seins et des mamelons;
- les selles;
- le confort physique.
Les constatations faites pendant cette évaluation devraient être
docu-mentées, conformément au jugement clinique du soignant ou
à la politique de l'établissement. Des mesures adéquates
doivent être prises dans le cas d'anomalies.
Évaluation et soins du nouveau-né
Immédiatement après la naissance, la transition optimale du
bébévers la vie à l'extérieur de l'utérus
exige :
- l'établissement d'une respiration et d'une circulation
adéquates;
- le maintien d'une température corporelle adéquate;
- la facilitation des contacts entre le bébé, la mère
et la famille.
Cette période de transition est critique pour le bébé.
Par conséquent, l'évalua-tion et la surveillance revêtent
une importance cruciale.
Il'importe de procéder à l'examen initial du bébé
dans la chambre de naissance pour s'assurer que le bébés'adapte
bien au milieu extra-utérin. C'est également le moment opportun
de procéder à un examen plus complet du bébéet,
par le fait même, de rassurer les parents. On évalue l'adaptation
à la vie extra-utérine en examinant soigneusement la respiration,
la fréquence cardiaque, la perfusion et la coloration de la peau du bébé.
Il faut vérifier la température axillaire, la fréquence
respiratoire et la fréquence cardiaque toutes les heures, pendant deux
heures (ou plus longtemps dans le cas d'un écart à la normale).
Une attention particulière devrait être portée à
la possi-bilitéd'anomalies congénitales.
Le mécanisme de régulation de la température constitue
un élément critique de la transition du nouveau-néà
la vie extra-utérine. Dans l'utérus, la circulation du sang
entre le placenta et le bébésatisfait les besoins vitaux du bébé
tandis que la mère assure sa régulation thermique. À la
naissance, le nouveau-néest mouillé, et la température
de la pièce est inférieure à la température intra-utérine.
Une déperdition de chaleur se produit rapidement par l'évaporation,
la radiation, la convection et la conduction, et la tempéra-ture corporelle
diminue à un rythme de 0,2°C à 1°C par minute. Les réserves
de glycogènes et de graisse brune peuvent s'épuiser en quelques
heures seule-ment. La réaction adrénergique à la baisse
de température peut provoquer une vasoconstriction périphérique
pouvant nuire à l'échange gazeux pulmo-naire et entraîner
une hypoxie et une acidose.
On recommande de suivre les directives suivantes pour éviter toute
perte de chaleur :
- maintenir l'aire de naissance à une température variant
entre 23°C et 25°C, et sans courant d'air;
- sécher le bébéet enlever tout linge humide pour éviter
une perte de chaleur par évaporation ou par conduction;
- placer le bébésur le ventre de la mère ou dans ses
bras, peau contre peau, pour favoriser un transfert de chaleur par conduction
de la mère au nouveau-né;
- langer le bébé(en lui couvrant également la tête)
pour prévenir l'exposi-tion à l'air froid, diminuer
la perte de chaleur par convection et évapora-tion, procurer un isolant
et accroître la rétention de la chaleur;
- maintenir une source de chaleur radiante à proximité, en cas
de besoin.
Il est également essentiel d'évaluer et d'encourager
l'allaitement maternel aussitôt après la naissance et au début
de la période postnatale. Le chapitre 7 fournit de l'information
détaillée sur l'allaitement maternel. Il faut aussi donner
des directives aux femmes qui nourrissent leur bébéau biberon
pour qu'elles aient confiance en leur capacitéde bien le nourrir.
ÉVALUATION DES RISQUES POUR LE NOUVEAU-NÉ
Une fois que le nouveau-néa étéexaminédans la
chambre de naissance, les antécédents et les observations doivent
être passés en revue pour déterminer les risques de complications.
Cette évaluation est extrêmement importante, non seulement parce
qu'elle oriente les soins à donner au bébéà
l'avenir, mais aussi parce qu'elle permet d'observer le bébé
dans un milieu adéquat. Si après la réanimation initiale
du bébé, son état n'est pas normal'ou exige une observation
spécialisée, il peut être nécessaire d'organiser
le transfert du nouveau-néà un centre de soins intermédiaires,
de soins spécialisés, à une unitéde soins intensifs
ou à un centre de soins tertiaires. Chaque centre de naissance devrait
établir des lignes directrices écrites portant sur le transfert.
Les personnes qui s'occupent des bébés immédiatement
après la nais-sance doivent prodiguer des soins de manière à
reconnaître la possibilitéde problèmes, même sans
la présence de facteurs de risque évidents. Certaines constatations,
cependant, sont associées à un risque accru de problèmes
des bébés. Une liste détaillée, quoique non exhaustive,
de ces constatations est présentée à l'annexe 1. Il
est bon de noter, également, que les établissements ont besoin
de directives pour guider l'évaluation des nouveau-nés et
pour préciser où placer le bébéqui doit faire l'objet
d'une surveillance spécialisée.
RÉANIMATION DU NOUVEAU-NÉ
Même après une grossesse sans problème, des nouveau-nés
peuvent, quelques minutes après la naissance, éprouver des difficultés
soudaines et non prévues qui exigent l'intervention immédiate
d'un personnel compétent. C'est une situation terrifiante pour
la mère et sa famille. Les intervenants doivent absolument réconforter
la mère et la famille, et leur expliquer ce qui se passe. Il est également
essentiel que des spécialistes en réanimation néonatale,
capables de fonctionner en équipe, soient accessibles pour chaque naissance.
De toute évidence, la taille et la composition de cette équipe
varient en fonc-tion des taux de naissances et du niveau désigné
de soins de l'établissement. L'équipe peut être
composée d'infirmières, de médecins de famille, de
sages-femmes, de pédiatres, d'obstétriciens, d'anesthésistes
et d'inhalothérapeutes. Outre le professionnel responsable de la
naissance (c'est-à-dire le médecin ou la sage-femme), un
deuxième professionnel dont la première responsabi-lité
est le bébédoit être présent; ce deuxième
professionnel doit être capable d'effectuer une réanimation
néonatale, une ventilation avec ballon et masque, et des compressions
thoraciques. Si cette personne ne peut exécuter de mesures de réanimation
plus spécialisées (une intubation trachéale et l'administration
de médicaments), une personne possédant ces compétences
devrait être accessible pour intervenir immédiatement sur appel.
Chaque centre de naissance doit définir les facteurs de risque détermi-nant
les situations où il faut prévoir deux personnes pour s'occuper
du bébéà la naissance. En fait, tant et aussi longtemps
qu'un autre membre du personnel médical ne prend pas la relève,
la prestation des soins au nouveau-nédemeure la responsabilité
de l'obstétricien, du médecin de famille ou de la sage-femme
qui assiste à la naissance. Pour bien s'acquitter de cette responsabilité,
l'obstétricien, le médecin de famille ou la sage-femme devrait
avoir une certification en bonne et due forme d'intervenant en réanimation
néonatale. Le Programme de réanimation néonatale coordonné
par la Sociétécanadienne de pédiatrie et la Fondation canadienne
des maladies du cur enseigne ces compétences. Tous les membres
du personnel appelés à s'occuper des nouveau-nés immédiatement
après la naissance doivent s'inscrire périodiquement pour
la mise à jour de la formation, soit au volet d'intervenant soit
au volet d'instructeur. Il serait bon d'appuyer les établisse-ments
soucieux d'organiser sur place des programmes visant cet objectif. L'équipement
nécessaire à la réanimation est décrit dans le manuel
sur la réanimation néonatale des American Pediatric Association/American
Heart Association (Bloom et Cropley, 1994). Cet équipement doit être
vérifiéchaque jour pour en assurer le bon fonctionnement; il faut
également le vérifier avant chaque naissance.
INTERVENTIONS SPÉCIFIQUES
L'administration intramusculaire de vitamine K est la méthode
de préven-tion la plus efficace du syndrome hémorragique du nouveau-né.
Après la stabilisation initiale du bébéet une période
suffisante d'interaction mère-enfant (et famille), il faut administrer
les doses suivantes par voie intramus-culaire, dans les six heures après
la naissance : 1,0 mg de vitamine K1 pour les bébés pesant 1500
g ou plus à la naissance; 0,5 mg pour ceux pesant moins de 1500 g à
la naissance. Il n'est pas recommandéd'administrer la vitamine
K par voie orale, puisque cette méthode est moins efficace pour la prévention
du syndrome hémorragique du nouveau-nédont l'occurrence est
plus tardive (SCP, 1997). Advenant que les parents refusent la vitamine K intramuscu-laire,
les intervenants de la santédoivent recommander l'administration
orale de 2 mg de vitamine K1 au moment de la première tétée.
La forme parenté-rale de la vitamine K pour administration par voie orale
est tout ce dont on dispose à l'heure actuelle. Cette dose doit
être répétée lorsque le bébé aura entre
deux à quatre semaines et entre six et huit semaines. Si les parents
optent pour le régime d'administration par voie orale, il faut les
informer de l'importance d'administrer les doses de suivi à
leur bébéet les prévenir des plus grands risques de syndrome
hémorragique du nouveau-néqui survient tardivement (y compris
la possibilitéd'hémorragie intracrânienne) (SCP et
CFPC, 1998).
Tous les bébés devraient recevoir un traitement prophylactique
pour prévenir l'ophtalmie gonococcique du nouveau-né, à
l'exception des bébés très prématurés
dont les paupières sont encore soudées au moment de la naissance.
(Dans certaines provinces, cette procédure est obligatoire selon la loi.)
On recommande de traiter chaque il'en étendant 1 cm d'onguent
d'érythromycine (0,5%) le long de la paupière. L'érythromycine,
qui protège contre l'infection gonococcique, peut offrir une certaine
protection contre les conjonctivites à Chlamydia. L'érythromycine
irrite peut-être moins les yeux que le nitrate d'argent et permet
d'éviter les risques théoriques de la tétracycline.
Les yeux ne doivent pas être rincés avec une solution saline. Le
traitement peut être repousséjusqu'à deux heures après
la naissance pour favoriser le contact parent-enfant et la stabilisation initiale
du bébé.
Si la mère est Rh négatif ou si elle a une sensibilisation connue
à d'autres antigènes, il faut déterminer le facteur
Rh du sang du cordon et effectuer un test direct à l'antiglobuline
peu après la naissance. À la naissance du bébé,
il faut effectuer un prélèvement de sang du cordon à partir
de la veine ou des artères ombilicales pour une analyse des gaz sanguins.
L'information recueillie indique la réaction ftale et placentale
au travail'en termes de fonctions respiratoires et métaboliques (SOGC,
1995).
Soins postnatals mère-enfant
Après la naissance, si l'état de la mère et du bébé
est stable, il faut que le même intervenant continue à s'occuper
d'eux jusqu'à ce que le bébéait réussi
à s'alimenter une première fois. Par la suite, il leur prodiguera
des soins intermittents à l'hôpital, à domicile ou
à son cabinet, en conformitéavec le jugement clinique et les politiques
administratives.
Pour les séjours à l'hôpital de plus de quelques
heures, que la mère et le bébérestent dans la chambre de
naissance ou qu'ils soient transférés à l'unité
postnatale, on recommande d'intégrer les soins infirmiers postnatals
la mère et ceux au nouveau-né.
La prestation des soins mère-enfant exige qu'une infirmière
s'occupe à la fois de la mère et du nouveau-né, et
que le bébéet sa mère cohabitent jour et nuit. Les soins
infirmiers mère-enfant (ou soins dyade mère-enfant) relèvent
d'une stratégie de soins qui encourage la famille à jouer
le rôle de soignante principale du nouveau-né. Le nouveau-né
et sa mère sont consi-dérés comme un tout dont les besoins
autant physiques que psychologiques sont interdépendants (Phillips, 1997).
Pour ce type de soins infirmiers, les rôles des infirmières affectées
à la pouponnière et aux soins postnatals sont intégrés,
de sorte qu'une seule infirmière donne tous les soins à la
dyade mère-enfant. Cette stratégie infirmière permet, en
outre, de prodiguer les soins au bébéau chevet de la mère,
de guider cette dernière et de lui enseigner des compétences parentales,
de satisfaire d'autres besoins physiologiques et psychologiques de la mère,
et d'encourager la participation des autres membres de la famille à
la prestation des soins (Phillips, 1996). Autrement dit, par soins infirmiers
postnatals mère-enfant, on entend la prestation de soins de santé
de qualitéqui tient compte de la nature et de l'importance des besoins
physiques et psychosociaux de la nouvelle mère, de la famille et du nouveau-né,
et s'y adapte. L'accent est donc mis sur la prestation de soins qui
favorisent l'unitéfamiliale tout en assurant la sécuritéphysique
de la mère et du bébé (Phillips, 1996).
Dans le modèle des soins infirmiers mère-enfant, les intervenants
examinent les nouveau-nés au chevet des mères. On encourage les
parents à poser librement des questions et à discuter de ce qui
les inquiète avec le médecin, l'infirmière ou d'autres
mères. L'équipe affectée aux soins mère-enfant
multiplie le plus possible les occasions où la mère peut examiner
et évaluer son enfant et apprendre à s'en occuper. L'infirmière
agit à titre de personne ressource auprès de la mère, lui
fournissant des conseils et des suggestions, de l'aide, au besoin, et du
renforcement positif. Le père (ou toute autre personne offrant du soutien)
ainsi que les frères et surs ne sont jamais considérés
comme des visiteurs et peuvent donc passer tout le temps voulu avec la mère
et le bébé(Phillips, 1996).
Les mots clés de la mise en uvre des soins infirmiers mère-enfant
sont attitude et souplesse. La formation supplémentaire
requise peut inquiéter certains membres du personnel qui craignent de
perdre le contrôle. De fait, pour réussir à offrir des soins
infirmiers mère-enfant, les membres du personnel doivent percevoir leurs
rôles quelque peu différemment. Plutôt que de mettre l'accent
sur les tâches à accomplir, l'infirmière doit compren-dre
l'importance de s'occuper de la famille comme une unitéet doit
favoriser une participation des parents qui leur permet de bien réussir
à donner tous les soins (Phillips, 1996).
Les hôpitaux qui prodiguent des soins infirmiers mère-enfant
ou qui ont une pouponnière pour les bébés qui ont des besoins
spéciaux doivent s'assurer que les soins procèdent d'une
politique et d'un plan écrits; cela permet d'assurer la sécurité
du nouveau-néet de préciser les lignes de conduite du personnel
en cas de problèmes.
Continuitéde l'adaptation de la mère, de l'évaluation
de son état et de la prestation des soins
Des chercheurs ont signaléque l'évolution des mères
pendant la période post-natale suit des phases généralement
prévisibles. En règle générale, ils reconnaissent
volontiers que la période postnatale comprend, en réalité,
les quatrième et cinquième trimestres de la périnatalité,
et que le retrait précoce du soutien des professionnels de la santé
peut contribuer à une multitude de problèmes psychologiques et
physiques (SantéCanada, 1989; Hans, 1986; Rubin, 1975, 1961). La période
postnatale constitue une période de transition importante pour la mère,
son nouveau-néet l'ensemble de sa famille.
Le fait d'être attentif à la façon dont la mère
réagit aux changements post-natals favorise son adaptation et celle des
autres membres de la famille.
Au cours des deux ou trois premiers jours après la naissance, la mère
traverse une phase de « passivité» pendant laquelle elle
intègre son expérience et éprouve le besoin d'en discuter
de façon détaillée. Une forte proportion de femmes disent
ne pas se souvenir de certains événements survenus pendant le
travail'et l'accouchement; elles songent souvent à ce qui a pu se
passer et souhaitent qu'on les aide à combler ces lacunes (Alfonso,
1977). Deux aspects de la naissance peuvent d'ailleurs rendre cette expérience
traumatisante : des douleurs extrêmes et l'impression d'avoir
perdu le contrôle. On commence à reconnaître la possibilité
de séquelles à long terme de ces expériences, et il'existe
des preuves scientifiques convaincantes de l'existence d'un «
état de stress post-traumatique » qui perdure après la nais-sance
(Reynolds, 1997). Il est donc important que les intervenants de la santé
évaluent la possibilitéde difficultés d'adaptation
de la mère à son nouveau rôle de mère, et qu'ils
lui prodiguent le soutien et les soins dont elle a besoin, et la dirigent vers
des services pertinents. (Consulter Reynolds, 1997, pour des directives précises
à ce sujet.) La mère passe de la phase de « passivité
» à la phase de « prise en main » en l'espace
de quelques semaines. Elle devient de plus en plus autonome et prend en main
la nouvelle relation avec son bébétout en s'occupant de lui.
Au cours des mois suivants, la mère entre dans la phase du « partage
des responsabilités » durant laquelle elle prend de plus en plus
d'assurance et intègre à son quotidien son bébé
et son nouveau rôle. L'annexe 2 décrit ces phases et les besoins
de la mère au cours de son évolution.
À mesure que la mère et les membres de sa famille traversent
les phases d'adaptation de la période postnatale, ils découvrent
qu'ils ont bien des choses à apprendre. Il leur faut notamment acquérir
un sentiment de compétence et de confiance en leur capacitéd'effectuer
les tâches de la période postnatale, apprendre de nouvelles façons
de s'adapter au bébéet de perfectionner leurs compétences,
faire l'apprentissage nécessaire à leur nouveau rôle
parental'et intégrer le « nouveau » bébéet
la « nouvelle » mère au sein de la « nouvelle »
cellule familiale.
Les intervenants de la santépeuvent faciliter l'apprentissage
et le perfectionnement des compétences au moyen d'une approche axée
sur l'apprenant. Une telle approche privilégie le rôle d'éducateur
des intervenants. Le seul fait de reconnaître la validitédu contexte
et de l'expérience de la mère et de la famille aide les diverses
parties à prendre confiance en leurs capacités de gérer
leur propre situation. L'accent est mis sur le partage du contrôle
du contenu (ce que les clientes doivent savoir) et de la démarche (comment
elles vont l'apprendre). Cette approche souligne l'importance de l'interdépendance
dans le contexte de l'apprentissage. Les intervenants doivent être
sensibles à la façon dont la mère se perçoit dans
le contexte de son expérience postnatale. Ils doivent aussi déterminer
comment travailler avec elle tout en satisfaisant ses besoins d'apprentissage,
et faciliter ainsi sa formation.
Cinq principes servent d'ancrage à l'approche axée
sur l'apprenant; ils sont résumés ci-après au tableau
6.1.
Tableau 6.1 Principes visant à faciliter l'apprentissage
postnatal
Instaurer un climat propice à l'apprentissage
La période postnatale est une période de stress à la
fois positif et négatif. Dans une approche axée sur l'apprenant,
Il est important de prendre tous les moyens possibles pour amener les clientes
à se sentir à l'aise durant cette période intense.
Partager la responsabilitédu contenu et de l'évolution
de l'apprentissage
Les clientes ont besoin de participer aux décisions relatives au contenu
de leur propre formation. D'autre part, l'infirmière qui perçoit
chez une cliente un besoin spécifique dont la cliente ne lui a pas fait
expressément part doit s'efforcer d'aider celle-ci à
se renseigner.
Accroître l'estime de soi
Le progrès de la mère au cours des phases postnatales est étroitement
liéà son estime de soi. Si elle se sent bien dans sa peau et capable
de dominer la situation, elle sera plus en mesure de progresser et deviendra
plus autonome. L'infirmière peut accroître l'estime de
soi de tous les membres d'une famille en confirmant que leurs réactions
à tout le processus de la naissance sont fondées et qu'ils
ne sont pas les seuls à réagir ainsi.
S'assurer que l'apprentissage des parents s'applique
à leur situation familiale
Pour intégrer tout renseignement nouveau à leur situation personnelle,
les parents doivent pouvoir le mettre en pratique dans leur vie de tous les
jours.
Encourager la responsabilitépersonnelle
À mesure que la mère traverse les différentes phases
de la période postnatale, elle devient graduellement plus responsable
de sa nouvelle situation, de celle de son bébéet du nouveau contexte
familial. Une façon de l'aider à progresser, c'est de
l'amener à se sentir à l'aise dans la phase où
elle évolue. Une fois qu'elle aura constatéque ses réactions
affectives et physiques sont normales, il lui sera beaucoup plus facile de songer
à assumer de nouvelles tâches et responsabilités.
Source : SantéCanada, Programme d'aide postnatale aux parents:
Guide de mise en uvre, 1989.
On recommande aux intervenants de la santéde s'inspirer d'une
approche de l'enseignement aux adultes pour évaluer les besoins
d'appren-tissage de la femme et pour intervenir en conséquence.
Pour l'évaluation des besoins d'apprentissage, on suggère
la lecture du document Programme d'aide postnatale aux parents, Votre bébéet vous : une liste de questions (SantéCanada, 1995). Quant au document Manuel de référence,
Programme d'aide postnatale aux parents, il fournit des renseignements
utiles au personnel soucieux de répondre aux questions d'une famille
(SantéCanada, 1993). (Consulter les documents d'accompagnement.)
Continuitéde l'adaptation du nouveau-né, de l'évaluation
de son état et de la prestation des soins
Observation du nouveau-né
Les pouponnières de transition existent dans le milieu hospitalier
depuis nombre d'années. Les nouveau-nés en santén'ont
toutefois pas besoin d'être placés sous observation dans ce
genre de pouponnière. Il est possible d'atteindre les objectifs
de la période de transition du nouveau-né, à savoir la
stabilisation et l'évaluation, tout en gardant le bébé
auprès de sa mère. Bien entendu, cela requiert du personnel avec
une formation adéquate.
Jusqu'au moment du congé, la température du bébé,
sa fréquence respi-ratoire et sa fréquence cardiaque devraient
être notées au moins une fois par jour; dans certains cas, il faudra
les vérifier plus souvent. Il faut également examiner l'évacuation
de l'urine et des selles et consigner les résultats au dossier.
Il serait bon d'encourager les parents à participer à ces
observations et évaluations.
Il est important d'évaluer le bébéau moins à
toutes les six heures : apparence et états de veille-sommeil/comportements;
coloration de la peau, respiration, activitéet alimentation. Ces observations
doivent se faire en présence des parents pour leur donner l'occasion
d'apprendre.
Le nouveau-nédoit subir un examen complet dans les 24 heures qui suivent
la naissance et dans les 24 heures qui précèdent son congé
de l'hôpital. Certains bébés reçoivent leur
congétrès tôt après leur naissance, ce qui peut signifier
qu'un seul'examen est fait à l'hôpital. Un deuxième
examen devra néanmoins être effectuépar un intervenant compétent
au plus tard 48 heures après le congé de l'hôpital
(SCP, 1996a). Les résultats de ces examens doivent être consignés
au dossier de l'enfant. L'examen physique du nouveau-nédoit
inclure les mesures suivantes : le périmètre crânien, la
taille, le poids et le mouvement des hanches. On recommande de procéder
à ces examens du bébéen présence des parents. L'intervenant
peut ainsi rassurer les parents en leur montrant que leur bébéest
normal'et leur expli-quer tout besoin spécial ou tout problème
nécessitant un suivi.
SOINS DE LA PEAU ET DU CORDON OMBILICAL
On donne un bain au nouveau-nésurtout pour des raisons esthétiques.
On ne doit toutefois pas donner un bain au bébéavant que sa température
et sa fréquence cardiaque et respiratoire ne se soient stabilisées.
L'intervenant doit baigner le bébédans de l'eau tiède,
de préférence sans savon (surtout pas de savons contenant de l'hexachlorophène),
mais il peut se servir d'un savon doux non médicamenté.
Les documents permettent de croire qu'Il est possible de donner le bain
dans une baignoire, plutôt que faire la toilette à l'éponge,
sans abaisser de façon significative la température du bébé
et sans accroître le risque d'infec-tion du cordon (Anderson et coll.,
1995; Henningsson et coll., 1981). Selon une étude, les bébés
lavés dans une baignoire pleurent moins. (Ces études ont été
faites avec des nouveau-nés dont la température corporelle était
stabilisée depuis une heure.) Un bain dans une baignoire devrait servir
à enlever le sang. Le fait de sécher le bébéet d'enlever
le sang après la naissance pourrait minimiser le risque d'infection
causée par l'hépatite B, le virus de l'herpès
et le virus de l'immunodéficience humaine. Les avantages spécifiques
de cette pratique ne sont toutefois pas encore clairs. Tant et aussi longtemps
que le nouveau-nén'a pas étélavécomplètement,
il faut prendre des précautions systéma-tiques lorsqu'on
le touche.
Les valeurs relatives d'une teinture, d'un onguent à la bacitracine,
de l'alcool'et du séchage naturel pour les soins du cordon ombilical
ne sont pas encore assez claires pour que l'on puisse formuler une seule
recomman-dation. De récentes études indiquent que les résultats
restent les mêmes lorsqu'on nettoie le cordon avec de l'alcool
ou qu'on le laisse sécher naturellement (Dore et coll., 1998). Cependant,
Il est essentiel que le cordon soit d'abord coupéà l'aide
d'un instrument stérile; par la suite, on doit bien surveiller le
cordon et la peau qui l'entoure afin de pouvoir déceler tout risque
d'infection de l'ombilic (omphalite). Les agents utilisés pour
nettoyer la peau ou le cordon du bébéne doivent servir qu'une
seule fois, pour éviter la contamination croisée entre les bébés.
Les politiques relatives aux soins du cordon doivent être passées
en revue à la lumière des récents travaux de recherche.
CIRCONCISION
Les avis étant encore très partagés sur les avantages
et les effets nocifs de la circoncision, la Sociétécanadienne
de pédiatrie (SCP) a décidéde ne pas recommander la circoncision
systématique des garçons nouveau-nés (SCP, 1996b). Elle
recommande plutôt aux parents de se renseigner sur les connais-sances
médicales actuelles à ce sujet, pour mieux en saisir les avantages
et inconvénients. En bout de ligne, la décision des parents peut
finalement reposer sur leurs croyances personnelles, religieuses ou culturelles.
La recherche fait état de la grande nécessitéde soulager
la douleur causée par la circoncision. Le soulagement de la douleur mérite
donc une attention particulière (SCP, 1996b).
Après la circoncision, Il est important que les parents sachent comment
nettoyer et soigner le pénis de l'enfant. Ils doivent être
en mesure de recon-naître les signes de guérison et les signes
de complications, tel le saigne-ment ou l'infection.
IMMUNISATION
Un bébédont la mère est AgHBs positif (à l'antigène
de surface de l'hépa-tite B) doit recevoir de l'immunoglobuline
anti-hépatite B (0,5 ml par voie intramusculaire) aussitôt que
possible après la naissance, de même que l'immunisation initiale
contre l'hépatite B. Dans les cas où la mère est AgHBs
négatif mais que d'autres membres de la famille sont AgHBs positif,
on doit considérer la vaccination du bébédavantage à
risque d'exposition. Bien que ce ne soit pas pratique courante au Canada,
une immunisation initiale systématique contre l'hépatite
B au cours des premiers jours après la nais-sance peut se révéler
bénéfique. Il faut également considérer le BCG s'il
y a risque d'exposition à la contagion de la tuberculose à
la maison.
DÉPISTAGE DE CERTAINES CONDITIONS
Chaque nouveau-nédoit participer à un programme de dépistage
néonatal comprenant, au moins, le dépistage de l'hypothyroïdie
et de la phénylcéto-nurie. Les parents doivent être informés,
avant la naissance, du but de tous les tests de dépistage que l'on
prévoit effectuer. Les programmes de dépistage sont conçus
pour assurer non seulement l'évaluation de tous les bébés
conformément aux pratiques recommandées et aux lois actuelles,
mais aussi la transmission adéquate des résultats normaux et,
surtout, des résultats anormaux aux intervenants de la santéet
aux parents. Cela permet de mettre en uvre sans tarder le plan de soins
au bébéet d'aide à la famille. Dans les cas de congé
précoce, le dépistage doit se faire avant le congé, à
moins d'avoir la certitude qu'il se fera dans les délais prescrits
après le congé.
On estime que dans 1,5 à 6,0 sur 1 000 naissances vivantes, les nouveau-nés
sont atteints de déficience auditive. Les bébés les plus
à risque peuvent subir un examen de dépistage à l'hôpital
ou au centre où ils sont nés. Sinon, des dispositions spéciales
doivent être prises dans les trois premiers mois après la naissance.
Parmi les facteurs associés au risque accru de déficience auditive,
on retrouve les suivants :
- des antécédents familiaux de déficience auditive durant
l'enfance;
- des infections congénitales, telles que le cytomégalovirus,
la rubéole, la syphilis, l'herpès ou la toxoplasmose;
- des anomalies crâniennes et faciales, avec malformations du pavillon
ou du conduit auditif;
- un poids à la naissance de moins de 1 500 g;
- l'hyperbilirubinémie exigeant une exsanguino-transfusion;
- une exposition à des médicaments ototoxiques, en particulier
les glucosides aminés utilisés en cours de traitements répétitifs
en association avec des diurétiques de l'anse;
- une méningite bactérienne;
- une asphyxie périnatale avec encéphalopathie hypoxémique.
L'information actuelle n'appuie pas l'idée de soumettre
tous les nouveau-nés à des tests de dépistage systématiques
de la pression sanguine, du glucose sanguin ou de l'hématocrite.
Cependant, les bébés à risque accru d'anomalies devraient
subir les tests de dépistage pertinents, dont un test de la pression
sanguine peu après la naissance et du glucose sanguin ou de l'hématocrite
trois à quatre heures après la naissance.
Parmi les bébés à risque, on retrouve :
- les bébés nés de mère diabétique et les
bébés de grande taille pour leur
- âge gestationnel;
- les bébés de petite taille pour leur âge gestationnel;
- les bébés nés prématurément;
- les bébés atteints d'asphyxie périnatale ou présentant
des signes d'encé-phalopathie;
- les bébés atteints de détresse respiratoire;
- les bébés susceptibles d'avoir une septicémie;
- les bébés d'une grossesse multiple;
- les bébés nés de mères iso-immunisées.
Évaluation des complications affectant la
mère
Syndrome du troisième jour, dépression et psychose
postnatales
SYNDROME DU TROISIÈME JOUR
Le syndrome du troisième jour touche de 45 à 80 p. 100 des accouchées
(Misri, 1993). Parmi les symptômes les plus communs, on retrouve l'insom-nie,
la tristesse, les sautes d'humeur, la tendance à pleurer constamment,
la fatigue, les maux de tête, les difficultés de concentration
et la confusion. Ces symptômes sont habituellement passagers. Ils se font
sentir le troisième ou le quatrième jour après la naissance,
durent d'une à deux semaines et se dissipent sans traitement.
Il arrive souvent que les femmes atteintes du syndrome du troisième
jour ne sachent pas pourquoi elles se sentent déprimées; elles
qualifient leurs réactions de « stupides » et elles ont tendance
à rire et à pleurer en même temps. De plus, un bon nombre
sont déçues de se sentir « grosses », fatiguées
et généralement à l'opposédes mères
parfaites présentées à la télévision ou au
cinéma. Ces femmes perçoivent leurs imperfections comme un échec.
Certaines sont déçues parce que leur expérience de la naissance
ne s'est pas déroulée comme prévu. Un soutien affectif
inadéquat de la part du conjoint ou un stress extrême découlant
des nouvelles responsabilités du rôle maternel contribue également
au symptôme du troisième jour.
Ces femmes ont besoin de parler, de pleurer et de démêler leurs
sentiments. Les intervenants de la santédoivent expliquer les causes
de ce « syndrome » et rassurer ces femmes. Il est essentiel que
les femmes comprennent qu'elles ne sont pas seules à éprouver
de tels sentiments et que les mères parfaites n'existent que dans
les contes de fée. Les membres de la famille peuvent aider la mère
en lui accordant beaucoup d'attention. Malheureusement, il arrive souvent
que tous admirent le bébé, mais qu'ils oublient la mère
(Stewart et Robinson, 1993).
DÉPRESSION POSTNATALE
Dix à vingt pour cent des femmes vivent une dépression durant
la première année après avoir donnénaissance. D'habitude,
cela commence de deux semaines à six mois après la naissance.
Bien qu'il s'agisse d'une forme de dépression clinique,
elle n'est pas de nature psychotique. Parmi les symptômes communs,
on note les suivants : la mère est constamment au bord des larmes, lesquelles
jaillissent souvent; elle manifeste des sentiments d'abattement et de culpabilité,
une labilitéémotionnelle, de l'anorexie, de l'insomnie,
le sentiment de ne pas être à la hauteur; elle a une piètre
image de soi, est incapable de s'adapter, effectue un retrait social'et
s'inquiète de « ne pas aimer le bébé».
Parmi les nombreux symptômes physiques, on constate une faiblesse de concentration,
de l'irritabilité, une perte de mémoire et de la fatigue
(Pearce, 1997; Stewart et Robinson, 1993; Robinson et Stewart, 1986).
Bien des femmes se donnent beaucoup de mal pour cacher leur dépression
à leur famille et à leurs proches, parce qu'elles estiment
que cela ne convient pas à une « vraie » mère ou n'est
pas acceptable socialement. Jusqu'à présent, aucune anomalie
hormonale n'a pu être déterminée, et ce même
si l'on attribue depuis longtemps la responsabilitéde cet état
aux changements hormonaux. Les femmes les plus à risque sont celles qui
ont déjà souffert d'une dépression ou qui ont connu
une grossesse difficile accom-pagnée de problèmes affectifs. Des
relations familiales ou conjugales difficiles et différentes épreuves
peuvent également contribuer à la dépression. Les publications
savantes font souvent état de l'utilitédes instruments de
dépis-tage pour aider à reconnaître les femmes qui risquent
d'avoir ou qui font déjà une dépression postnatale
(Beck, 1995b; Schaper et coll., 1994; McIntosh, 1993; Cox, 1989).
L'orientation vers un professionnel de la santémentale et le traitement
professionnel de la dépression postnatale sont des composantes importantes
des soins. La dépression peut avoir des effets graves et prolongés
sur la mère et sur le développement de sa relation avec son nouveau
bébé(Beck, 1995a). Les traitements de soutien comprennent les
groupes d'entraide, les services de relève, l'aide à
domicile, le counseling et l'encadrement de la mère dans sa relation
avec son enfant. En outre, la psychothérapie peut aider la femme à
résoudre ses conflits quant à son rôle de mère. Certaines
femmes ont besoin d'information sur le rôle parental; d'autres,
de counseling matrimonial'et d'aide domestique. Souvent, une dépression
grave qui ne se résout pas rapidement par la psychothérapie peut
être soulagée par des antidépresseurs. Les nouveaux antidépresseurs
ne causent habituellement pas de somnolence, permettant à la femme de
participer pleinement aux soins de son bébé (Stewart et Robinson,
1993). Par contre, l'usage d'antidépresseurs chez la femme
qui allaite fait l'objet de controverse, et la plupart des inscriptions
avertissent de les « utiliser avec prudence ». (Lignes directrice
nationales sur l'allaitement maternel à l'intention des intervenants
et intervenantes en soins de la santé, ICSI, 1996.) Le pronostic
est bon pour la plupart des femmes qui sont traitées adéquatement
pour une dépression postnatale : environ 65 p. 100 se rétablis-sent
en moins d'un an. Les recherches indiquent qu'il arrive souvent que
la dépression postnatale ne soit pas décelée en dépit
des contacts fréquents des femmes avec les professionnels de la santé
durant la première année postna-tale (Beck 1995a et b; Misri 1993;
Cox et coll., 1987). On recommande aux professionnels de la santéd'utiliser
des instruments de dépistage, comme l'inventaire de dépression
postnatale d'Edinbourg (Cox et coll., 1987), pour aider à repérer
les femmes qui risquent d'avoir une dépression postnatale (Schaper
et coll., 1994).
PSYCHOSE POSTNATALE
La psychose postnatale, aussi appelée psychose puerpérale, est
la forme la plus grave des affections mentales de la période postnatale.
Elle peut se manifester à n'importe quel moment à partir
de la deuxième ou troisième semaine après la naissance
jusqu'à six à douze mois plus tard. Cette psychose est relativement
peu commune, l'incidence étant évaluée à 1
ou 2 femmes sur
1 000 qui ont donnénaissance. Il s'agit toutefois d'une psychose
très dange-reuse, tant pour la mère que pour le bébé,
compte tenu de la présence d'idées de suicide et d'infanticide.
La mère perd contact avec la réalité; elle peut avoir des
idées délirantes ou des hallucinations, accuser un sérieux
désordre cognitif et éprouver de la difficultéà
s'occuper de son bébé; elle peut égale-ment être
confuse et distraite (Misri, 1993; Stewart et Robinson, 1993).
La maladie apparaît souvent de façon soudaine et peut se présenter
sous forme de profonde dépression, de manie, de schizophrénie
ou de confusion grave. Les femmes qui sont atteintes d'un désordre
affectif bipolaire ou qui ont un parent proche qui en est atteint courent un
plus grand risque de développer une psychose postnatale. En dépit
des nombreuses études, on n'a pas encore trouvéd'anomalie
hormonale chez les femmes atteintes de psychose postnatale. Toutefois, comme
ces femmes ont des problèmes de jugement, elles ne devraient pas être
laissées seules avec leur bébé.
Les femmes atteintes de psychose postnatale doivent être placées
sous surveillance étroite à l'hôpital, de préférence
avec leur bébé. Une combinaison de soutien psychosocial'et de
thérapie psychopharmacologique se révèle habituellement
le meilleur traitement. Lorsqu'elles sont bien traitées, les femmes
atteintes de psychose postnatale ont de bonnes chances de se rétablir
95 p. 100 d'entre elles s'améliorent en trois mois.
Hémorragie postnatale tardive
Bien qu'elle soit moins commune que l'hémorragie postnatale
précoce, l'hémorragie postnatale tardive peut se produire
chez jusqu'à 1 p. 100 des femmes qui donnent naissance. Elle se
produit après les 24 premières heures suivant la naissance, habituellement
entre les septième et quatorzième jours. L'hémorragie
tardive est causée par la rétention de fragments du placenta ou
des membranes, la subinvolution de l'utérus et une infection des
parois de l'utérus. Les femmes devraient connaître les signes
d'une hémorragie, et on devrait les avertir de communiquer avec
leur intervenant de la santési le saignement vaginal augmente de façon
significative ou si elles remarquent la présence de gros caillots. On
traite une hémorragie par le contrôle des saignements, habituellement
à l'aide d'ocytocine et, au besoin, par le remplacement du
sang et par une intervention chirurgicale.
Même une perte sanguine modérée durant la naissance peut
causer de l'anémie, définie communément comme un taux
d'hémoglobine de moins de 10 g. La plupart des cas d'anémie
peuvent être corrigés par l'administra-tion de fer par voie
orale. Les femmes qui font de l'anémie doivent être suivies
par un professionnel de la santé.
Infection puerpérale/Endométrite postnatale
Une infection puerpérale est une infection des voies génitales
associée à la naissance; elle peut se produire à n'importe
quel moment, depuis la naissance jusqu'à six semaines plus tard.
L'endométrite, l'infection la plus commune, se limite à
la cavitéutérine, mais peut se propager. Dans les cas d'endomé-trite
bénigne, une femme peut avoir des pertes légères ou abondantes,
sanglantes et malodorantes. Dans les cas plus graves, elle peut avoir de la
fièvre, des frissons, des douleurs dans le bas du ventre ou une sensibilité
de l'utérus, de l'anorexie, de la léthargie et un pouls
rapide. Le traitement comprend le repos et la position de Fowler pour encourager
le drainage, une hydratation abondante, l'administration d'antibiotiques,
une analgésie au besoin et l'administration d'ocytociques pour
garder l'utérus contracté(Phillips, 1996). Les mesures de
confort sont importantes pour soulager les symptômes. Il faut avertir
la femme de communiquer avec l'intervenant de la santési elle remarque
des symptômes d'infection puerpérale, tels que de la fièvre,
des douleurs ou une sensibilitéà la pression, des pertes vaginales
malodorantes ou de la difficultéà uriner.
Évaluation des complications courantes affectant le nouveau-né
Détresse respiratoire
La détresse respiratoire du nouveau-népeut survenir dans la
chambre de naissance ou plus tard durant le séjour à l'hôpital.
Tout le personnel hospi-talier qui s'occupe des nouveau-nés devrait
être en mesure d'évaluer la détresse respiratoire,
la cyanose (détection possible sur les muqueuses des lèvres et
de la bouche) et effectuer le test de perfusion cutanée. Dans les cas
d'urgence, n'importe quel'intervenant devrait être en mesure
d'améliorer l'oxygénation et d'assurer une ventilation
adéquate. Les procédures spécifi-ques de réanimation
peuvent suivre les lignes directrices du programme de réanimation néonatale
après la naissance ou être modifiées en vue de servir à
d'autres secteurs de l'hôpital. Chaque hôpital doit désigner
une équipe d'intervention d'urgence capable d'initier
ces interventions selon un protocole défini. (Le chapitre 2 traite de
manière plus approfondie du rôle du médecin en matière
d'évaluation et de soins.) Les centres qui donnent un supplément
d'oxygène aux bébés pour des périodes de plus
de quatre heures doivent également pouvoir surveiller la concentration
de l'oxygène ambiant et la consigner régulièrement
au dossier, et évaluer l'oxygénation du bébé
au moyen de l'oxymétrie de pouls, de la saturation transcutanée,
de la saturation en oxygène ou de la gazométrie artérielle.
Tous les centres doivent également avoir du personnel capable d'entreprendre
une ventilation assistée, au moins avec les techniques de ventilation
manuelle. La capacitéde prodiguer une ventilation assistée continue
exige habituellement des services de niveau III. Chaque centre qui s'occupe
des mères et des nouveau-nés doit avoir une politique écrite
relative aux soins immédiats à prodiguer au bébé
en cas de détresse respiratoire. S'il s'agit d'un centre
de niveau I ou de niveau II, il doit établir une relation de travail
avec un centre mieux équipéde façon à pouvoir y
diriger le bébépour qu'il reçoive des soins continus.
Hypoglycémie
L'hypoglycémie du nouveau-nése définit par une concentration
de glucose sanguin de moins de 2,2 mMol/L durant les 72 premières heures
de la vie et de moins de 2,5 mMol/L par la suite. Les bébés à
risque (consulter l'annexe 1) devraient subir un test de dépistage
de l'hypoglycémie pour mesurer le glucose sanguin avant une tétée
ou selon les directives cliniques. Les nourris-sons qui présentent des
symptômes ou ceux qui sont atteints d'une hypogly-cémie plus
grave (glucose sanguin de moins de 1,7 mMol/L) devraient recevoir une infusion
intraveineuse de 2 mL/kg D10W échelonnée sur cinq minutes, suivie
d'une infusion intraveineuse de glucose de 6 à 8 mg/kg/min (p.ex.,
D10W à 90 mL/kg/24h). Comme les bandelettes réactives ne donnent
qu'un niveau approximatif du glucose sanguin, Il est important de confirmer
les valeurs anormales déterminées à l'aide de ces
bandelettes en mesurant le glucose sanguin en laboratoire au moyen de méthodes
conventionnelles. Le traitement, cependant, devrait être amorcé
pendant que l'on attend les résultats.
Déshydratation et équilibre hydro-électrolytique
Pour un bébénormal néà terme et en santé,
la capacitéde se nourrir au sein doit être évaluée
selon les indications figurant au chapitre 7. Il n'est habituel-lement
pas nécessaire d'utiliser des suppléments pour minimiser
les risques de déshydratation. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des bébés
auront une miction dans les 24 heures suivant la naissance. Si la miction n'est
pas adéquate (au moins trois fois par jour au cours des deux premiers
jours et six fois par jour par la suite), cela peut être signe de déshydratation,
qui peut être confirmée par une perte de poids, l'examen de
la fontanelle antérieure, le signe du pli cutanéet le test de
perfusion cutanée. Il est important que les parents apprennent à
reconnaître les signes de déshydratation avant de quitter l'hôpital
ou le centre de naissance. (Consulter le chapitre 7.)
Les bébés en santénés à terme n'ont
pas besoin d'être pesés tous les jours de façon systématique.
Cependant, les nouveau-nés malades ou pré-maturés seront
normalement placés dans une unitéde soins intensifs néonatals
où l'on surveillera le bilan hydrique par la mesure des ingestats
et excrétats (apport et élimination de liquides), la pesée
quotidienne et des épreuves biochimiques.
Ictère
Pour obtenir de l'information sur l'exploration clinique et le traitement
de l'ictère (jaunisse), Il est recommandéde consulter les
plus récentes directives (1999) de la Sociétécanadienne
de pédiatrie intitulées «Un mode de prise en charge de l'hyperbilirubinémie
chez les nourrissons à terme».
L'hyperbilirubinémie d'un nouveau-néqui, autrement,
serait en bonne santé, continue de démontrer qu'il'existe
un risque d'encéphalopathie attribuable à la bilirubine.
Toutefois, une évaluation attentive ainsi qu'une utilisation judicieuse
de la photothérapie permettra d'obtenir des résultats optimaux.
La photothérapie demeure une intervention thérapeutique efficace
qui permet de réduire les concentrations de bilirubine, évitant
ainsi les taux de bilirubine élevés qui entraînent des séquelles
permanentes.
Le tableau 6.2 indique les épreuves qui permettent de déterminer
si un nouveau-néest atteint d'ictère. La figure 1 montre
les taux de bilirubine qui justifient le recours à la photothérapie
pour les bébés en santénés à terme et pour
ceux présentant des facteurs de risque. S'il s'agit d'un
bébéen santénéà terme, on devrait commencer
la photothérapie au niveau indiquépar la courbe supérieure
de la figure 1. Si le bébéprésente un ou plusieurs facteurs
de risque, on peut prendre la décision clinique d'entreprendre la
photothérapie au niveau indiquépar la courbe inférieure
du graphique.
Tableau 6.2 Épreuves de laboratoire pour déceler la
présence d'hyperbilirubinémie chez les bébés
nés à terme
Tests indiqués (si les concentrations de bilirubine atteignent
les niveaux pour lesquels la photothérapie est indiquée)
- Concentration de bilirubine sérique totale ou indirecte (non conjuguée)
- Concentration de bilirubine sérique directe (conjuguée)
- Détermination du groupe sanguin et test de Coombs direct
- Détermination de l'hémoglobine et de l'hématocrite
Tests facultatifs (dans des cas cliniques précis)
- Formule sanguine complète (FSC), y compris une formule leucocytaire
(différentiel) manuelle
- Frottis de sang pour la morphologie des érythrocytes
- Numération des réticulocytes
- Dépistage de déficit en G6PD
- Concentrations des électrolytes, de l'albumine et des protéines
sériques
Figure 1
Directives révisées pour entreprendre une photothérapie
contre l'hyperbilirubinémie chez les nourrissons à terme,
qu'ils présentent ou non des facteurs de risque
Parmi les facteurs de risque, on remarque un âge gestationnel de moins
de 37 semaines, un poids à la naissance inférieur à 2500
g, une hémolyse, une jaunisse moins de 24 h après la naissance,
une septicémie et une réanimation à la naissance.
Source : Sociétécanadienne de pédiatrie (SCP). «Un
mode de prise en charge de l'hyperbilirubinémie chez les nourrissons
à terme», Paediatrics and Child Health, 1999.
La déshydratation contribue de façon significative à
l'augmentation du taux de bilirubine sérique et elle risque d'être
exacerbée par la photo-thérapie. On devrait bien hydrater tous
les nouveau-nés atteints d'ictère avant et pendant la photothérapie.
La photothérapie n'est pas une contre-indication à l'allaitement.
Dans plusieurs cas, on devrait encourager des tétées plus fréquentes.
On conseille aux intervenants de la santéde consulter les directives
de la Sociétécanadienne de pédiatrie sur d'autres
aspects de la prestation des soins aux nouveau-nés soumis à la
photothérapie. On y trouve aussi des indications relatives à la
consultation ou à la possibilitéd'une exsanguino-transfusion.
Si le nouveau-néobtient un congéprécoce, il faut s'assurer
d'effectuer un suivi adéquat pour surveiller les concentrations
de bilirubine. Bien que certains centres offrent la possibilitéde traitements
de photothérapie à domicile, la réadmission à l'hôpital
de bébés en santénés à terme, et de leurs
mères, est parfois nécessaire.
Risque de septicémie
Le streptocoque du groupe B est une des causes majeures d'infection néonatale.
On recommande de consulter les plus récentes lignes directrices d'organismes
nationaux, tels que la Sociétécanadienne de pédiatrie (SCP),
la Sociétédes obstétriciens et gynécologues du Canada
(SOGC) et les Centres d'épidémiologie (CDC) au moment d'élaborer
des politiques et des protocoles pour le traitement de la mère et du
nouveau-né.
Pour des lignes directrices concernant d'autres infections, on recom-mande
aux intervenants de la santéde consulter le 1994 Redbook: Report
of the Committee of Infectious Diseases de l'American Academy of Pediatrics.
(Consulter les documents d'accompagnement.)
Effets de l'exposition à des substances intoxicantes
Il faut observer les nouveau-nés qui ont étéexposés
à des substances psycho-actives, des produits chimiques et des solvants
dans l'utérus pour déceler tout signe d'anomalie du
développement et de syndrome de sevrage néonatal. On ne devrait
pas séparer le bébéet la mère pour effectuer cette
surveillance, bien que les nouveau-nés qui démontrent des signes
de syndrome de sevrage puissent avoir besoin d'un traitement et de soins
dans une uniténéonatale spécialisée. Ces signes
sont souvent présents à la naissance ou peu après, mais
il se peut qu'on ne les remarque pas avant plusieurs jours. Il faut utiliser
des outils d'évaluation pour déterminer les signes courants
de sevrage néonatal : transpiration, tremblement, irritabilité
et cris aigus. Les profes-sionnels de la santédevraient rechercher la
collaboration des organismes communautaires, des centres de santécommunautaires,
des CLSC et d'organismes de services à l'enfance pour prodiguer
des soins appropriés en toute sécuritéet effectuer un suivi
auprès des parents et des nouveau-nés après le congé
de l'hôpital.
Évaluation postnatale et soins après une césarienne
Les mères qui ont eu une césarienne d'urgence et celles
qui ont eu un travail particulièrement long et difficile ont des besoins
spéciaux, de même que leur famille. Elles peuvent être déprimées,
anxieuses ou ressentir de la culpabi-lité, avoir l'impression de
perdre contrôle, être moins satisfaites de l'expé-rience
de la naissance et même perdre toute estime de soi. Par contre, les mères
et les familles dont la césarienne est planifiée peuvent parfois
employer des mécanismes d'adaptation pour se préparer à
l'intervention. Les femmes qui doivent subir une césarienne non
planifiée n'ont toutefois pas ce temps de préparation (Phillips,
1996).
Les intervenants de la santépeuvent aider la nouvelle maman et sa famille
à essayer de comprendre les sentiments associés à une naissance
à l'aide d'instruments, surtout si cela n'avait pas étéplanifié,
et à les accepter. Les hôpitaux et autres organismes doivent élaborer
des systèmes de soutien ou former des groupes d'entraide pour les
femmes qui ont dû subir une césarienne d'urgence.
Durant tout le séjour à l'hôpital, en plus des soins
post-chirurgicaux réguliers, Il est nécessaire d'effectuer
une évaluation postnatale quotidienne. Cela comprend l'évaluation
de l'état des seins et des mamelons de la femme, la quantité
et la nature de ses lochies, de même que la hauteur et la consistance
du fond utérin; l'inspection de l'incision abdominale et des
extrémités; l'évaluation de sa capacitéd'uriner.
Une naissance par césarienne n'exclut pas les soins mère-enfant.
Les mères qui ressentent de l'inconfort ont besoin d'aide supplémentaire
pour allaiter, surtout durant les premiers jours. Le soutien de la famille est
essentiel après l'opération. Si le bébéest
gardédans une uniténéonatale de soins spéciaux,
la mère et le père devraient s'y rendre aussi souvent que
possible. Les frères et surs qui demeurent à la maison peuvent
vivre une séparation non prévue traumatisante; il faudrait donc
les encourager à se rendre à l'hôpital pour être
avec le nouveau-néet leurs parents. Il est essentiel que les femmes et
les familles sachent à quoi s'attendre au cours de la convalescence.
Elles doivent comprendre l'importance du repos, des liquides et d'une
diète adéquate pour le rétablissement. La plupart des femmes
auront besoin de plus d'aide à la maison.
Transition : retour à la maison et dans la collectivité
Introduction
Les mères affrontent bien des problèmes communs durant les premiers
jours après la naissance : l'isolement, la peur ou l'insécurité
au sujet des soins au bébéet de l'allaitement, l'inquiétude
de ne pas savoir où s'adresser pour de l'aide, l'adaptation
à leur nouveau rôle, la fatigue, les réactions du conjoint
et des frères et surs, l'image corporelle, la nutrition et
le besoin d'être appuyées par leurs pairs.
Les programmes, les protocoles et les procédures en matière
de soins à la mère et au nouveau-nédans les hôpitaux
et les collectivités s'organisent généralement en
fonction de ces besoins fondamentaux. Il'en existe plusieurs variantes selon
la participation des parents au processus de planification, les préférences
des intervenants, la situation géographique (zone urbaine ou rurale,
régions du Nord ou du Sud, régions isolées), les variables
uniques de la population et les ressources accessibles. La collaboration des
consomma-teurs, des hôpitaux et des organismes communautaires est essentielle
au succès de la transition des parents et du nouveau-névers la
vie de famille.
Certains programmes prénatals de préparation traitent de la
période postnatale; cependant, ce ne sont pas toutes les mères
qui suivent ces programmes ou qui y ont accès. Étant donné
que la période prénatale est habituellement centrée sur
la naissance elle-même, les parents ont souvent de la difficulté
à absorber l'information sur la période postnatale. Par conséquent,
il arrive que les nouveaux parents vivent une certaine anxiété
à mesure qu'ils s'adaptent à leur rôle parental.
La planification de la période postnatale devrait néanmoins débuter
pendant la période prénatale. Les documents écrits, les
discussions avec les soignants et les cours prénatals doivent inclure
l'information suivante :
- une explication de la philosophie des soins communautaires;
- une description des installations et des pratiques de l'hôpital;
- la détermination de la durée du séjour à l'hôpital;
- une liste des ressources communautaires pour les nouveaux parents : professionnels
des organismes de soins à domicile, services d'écoute télé-phonique
(lignes de réconfort, lignes de dépannage) pour les nouveaux
parents, programmes de soutien à l'allaitement, groupes d'entraide
paren-tale, ressources des bibliothèques et des centres récréatifs,
refuges, banques d'alimentation;
- une explication de la façon dont les proches et les amis peuvent
aider la nouvelle famille : préparation de mets, contact par téléphone,
aide aux soins des autres enfants de la famille, don de moments de répit;
- une description des services spéciaux offerts aux familles à
risque (problèmes sociaux ou de santé);
- un sommaire des ressources financières et du soutien accessible en
cas d'urgence;
- des directives sur la façon d'accéder aux ressources
existantes.
Les services de soutien communautaire offerts par les professionnels et par
les pairs varient d'une région à l'autre. Bien qu'elle
soit typiquement tribu-taire des ressources allouées, des valeurs et
des mandats des services commu-nautaires, la tendance à réduire
la durée du séjour à l'hôpital a eu un effet
positif sur les professionnels et les consommateurs. C'est ainsi que des
straté-gies de programmes de soutien communautaire ont vu le jour
leur but étant d'aider à prévenir les problèmes
de la période postnatale et de favoriser l'adaptation de la mère
et du nouveau-né.
Indicateurs d'adaptation postnatale
Les professionnels ont mis au point un certain nombre de méthodes normes
de soins écrites, plans d'intervention, cheminements critiques et
gestion des soins/de cas, etc. pour veiller à ce que les critères
de santéet d'adaptation de la mère et du nouveau-né
soient respectés durant les premiers jours de la période postnatale,
et ce tant à l'hôpital qu'à la maison. Les critères,
aussi appelés « indicateurs » ou « effets prévus
», comprennent des données spécifiques sur la mère,
le nouveau-néet le système de soutien à domicile ou social
de la famille. Certains effets prévus peuvent être atteints pendant
le séjour à l'hôpital, d'autres le seront à
la maison.
MÈRE
Deux séries de critères physiologiques et affectifs
sont utilisés pour juger les progrès de la mère. Les résultats
physiologiques comprennent les indicateurs suivants :
- taux d'hémoglobine normal, absence d'évanouissements
et d'étourdisse-ments;
- capacités ambulatoires satisfaisantes;
- lochies moins abondantes et de couleur moins prononcée à partir
du troisième au cinquième jour, absence d'odeur désagréable
et de déman-geaisons;
- fond utérin ferme, en position médiane et contracté;
- au moins une miction complète avant le congéde l'hôpital,
sensation de vessie vide après la miction et absence de douleur à
la miction;
- rétablissement de l'évacuation intestinale normale: défécation
à partir du deuxième ou du troisième jour (naissance
vaginale) ou entre le troisième et le cinquième jour (naissance
par césarienne);
- signes vitaux normaux;
- guérison du périnée, c'est-à-dire absence
de rougeur, de douleur, d'indura-tion ou d'enflure excessives;
- rapprochement adéquat des lèvres de la plaie (épisiotomie,
déchirure ou incision);
- mamelons souples et mous;
- seins souples (entre le premier et le deuxième jour) et gonflés
(entre le troisième et le quatrième jour), évidence de
montée laiteuse, engorgement contrôlé;
- lactation établie;
- douleur contrôlée par des médicaments oraux.
L'adaptation affective comporte les indicateurs suivants :
- la mère montre qu'elle sait qui appeler en cas de doute ou de
besoin (amis, famille, ressources communautaires, professionnels de la santé);
- elle a discutédu déroulement de son accouchement;
- elle commence à avoir confiance en sa capacitéde donner les
soins essentiels à son bébé;
- elle démontre de l'attachement à son bébé;
- elle n'exprime pas de tristesse profonde à la suite de la naissance
ni à l'égard de son rôle (c'est du moins ce
qu'on peut observer);
- elle affirme se sentir en sécuritéà la maison;
- elle est capable de dormir ou de se reposer entre les boires ou les tétées.
NOUVEAU-NÉ
Deux séries de critères physiologiques et de sécurité
sont utilisés pour évaluer les progrès du nouveau-né.
Les effets physiologiques prévus com-prennent les suivants :
- signes vitaux stables et normaux;
- rythme d'allaitement établi le bébése nourrit
au moins huit fois en 24 heures et dort, repu, entre la plupart des périodes
d'allaitement. Avant de recevoir leur congéde l'hôpital,
la mère et le bébéauront réussi au moins deux
boires sans aide (le bébéprend bien le sein ou le biberon et
tête bien) ou des mesures ont étéprises pour obtenir des
ressources adéquates de soutien et de suivi;
- aucun signe d'ictère dans les 24 premières heures;
- évacuation de selles de méconium dans les 24 heures suivant
la naissance;
- évacuation intestinale deux à six selles par jour;
- miction régulière le bébémouille une
ou deux couches en tissu par jour pendant les trois premiers jours (la présence
occasionnelle de taches rougeâtres est normale), six couches en tissu
ou plus par jour de la quatrième à la sixième journée;
urine d'un jaune pâle sans odeur;
- évaluation métabolique terminée, ou mesures prises
pour qu'elle le soit; mécanisme en place pour l'examen des
résultats;
- en cas de circoncision, la mère sait qui appeler si le nouveau-né
n'a pas
- éliminédans les huit heures suivant l'intervention,
ou en présence de saignement ou de signes et de symptômes d'infection;
- pas plus de 7 p. 100 de perte de poids durant la première semaine.
Les effets prévus relatifs à la sécuritécomprennent
les suivants :
- confirmation par le parent qu'il s'est procuréun lit d'enfant
et un siège d'auto réglementaires. (Consulter Santé
Canada, 1998; Normes de sécuritédes véhicules
automobiles du Canada [NSVAC], Association canadienne des automobilistes,
CAA, 1999.) L'inspection des sièges d'auto au moment où
l'enfant et la mère reçoivent leur congéde l'hôpital
donne droit à un auto-collant NSVAC, lequel confirme que les normes
de sécuritéont étérespec-tées. (Il faudrait
diriger les parents vers des associations d'automobilistes locales pour
obtenir de plus amples renseignements.) On vérifie si l'enfant
est habilléconvenablement et s'Il est bien installéet attachédans
le siège d'auto;
- démonstration par le parent de sa capacitéde nourrir, habiller
et prendre soin de l'enfant;
- indication que l'orientation vers un service appropriéou le
suivi permettra de vérifier les préoccupations des professionnels
de la santéen ce qui concerne l'isolement possible des parents,
leur manque de compétences parentales ou de confiance, la violence
familiale ou la négligence.
EFFETS DU SOUTIEN À LA MÈRE ET AU NOUVEAU-NÉ
Les indicateurs suivants sont utilisés pour évaluer le soutien
accessible :
- preuve que le parent a un domicile ou une adresse « fixe » ou
preuve de l'adresse où la mère ira vivre après avoir
reçu son congéde l'hôpital;
- preuve d'une orientation vers les services communautaires appropriés
pour les besoins liés à l'allaitement, à la formation
aux compétences parentales, aux questions de sécurité
à la maison, aux cas possibles de violence fami-liale et au soutien
social des parents;
- preuve que des démarches ont étéentreprises en vue
d'un contact télé-phonique ou d'une visite à
domicile par un professionnel si la durée du séjour à
l'hôpital a étéde moins de 48 heures;
- preuve que la mère a fait les démarches nécessaires
auprès d'un profes-sionnel compétent en vue d'un suivi
de son nouveau-né(dans la semaine qui suit la naissance) et d'elle-même
(dans les six semaines suivant la nais-sance);
- preuve que la mère sait comment obtenir de l'aide, du soutien
et de l'infor-mation parentale en cas d'urgence (Cela peut comprendre
des renseigne-ments écrits; l'annexe 3 en donne un exemple. Le
chapitre 7 présente des renseignements sur l'allaitement à
l'intention des mères);
- preuve que la famille, les amis et les autres ressources ont été
désignés comme sources de soutien de la mère;
- preuve attestant que l'on a décelédes antécédents
de problèmes de santémentale, de violence contre les enfants
et de consommation de substances psychoactives, et qu'un suivi a été
effectué.
Stratégies de soutien communautaire
De plus en plus, les soins postnatals et une transition réussie vers
la collec-tivitésont considérés comme des éléments
essentiels pour aider la famille à partir du bon pied et pour prévenir
la morbiditématernelle et infantile précoce. Des stratégies
novatrices ont étéélaborées pour aider la mère
à préparer sa famille et à se préparer elle-même
aux stress inévitables qui suivent la naissance. Bien que les stratégies
varient, l'on y aborde habituelle-ment les points suivants :
- alimentation du nouveau-né;
- protection et soins du nouveau-né;
- repos adéquat;
- obtention d'aide au besoin;
- formation et apprentissage;
- besoins sociaux et financiers.
Voici une explication détaillée de différentes stratégies
maintenant prises en considération par les collectivités pour
que la transition de la mère et du nouveau-névers la collectivité
se fasse avec succès.
Programmes de « visites » prénatales des hôpitaux. Fondés sur le modèle des unités de soins ambulatoires préopératoires,
ces programmes s'appuient sur l'idée que des rencontres avec
les mères durant la période prénatale peuvent les aider
à planifier la naissance et la période immédiatement après
celle-ci. La visite prénatale peut être l'occasion de donner
de l'information sur les ressources communautaires; de cerner et de documenter
les besoins en matière de soutien à l'allaitement, d'interventions
des travailleurs sociaux ou d'options de soins durant la naissance et la
période postnatale; de préparer différents articles pour
le nouveau-né(sièges d'auto et lits d'enfants régle-mentaires);
de se familiariser avec l'environnement hospitalier; d'élaborer
un plan de formation postnatale. Les documents sont conservés à
l'hôpital avec le dossier prénatal'et utilisés au moment
de l'admission et lorsque les mères et les nouveau-nés sont
dirigés vers les ressources communautaires; cela réduit le chevauchement
et s'inscrit dans la philosophie de la continuitédes soins. La mère
devrait posséder une copie de cette information et des formulaires de
planification qu'elle peut montrer aux intervenants de la santé
et consulter au besoin.
Services d'écoute téléphonique. Plusieurs collectivités ont mis sur pied des services d'écoute
téléphonique (appelés aussi lignes d'écoute
et lignes de dépannage) réservés uniquement aux nouveaux
parents. Ceux-ci peuvent ainsi poser des questions, à toute heure du
jour et de la nuit, sur leur santépersonnelle ou celle de leur enfant.
Les questions portent habituellement sur l'allaitement, les pleurs du bébé,
l'adaptation familiale et les ressources communautaires. En règle
générale, les parents ont souvent besoin d'être rassurés.
Les services d'écoute téléphonique peuvent être
reliés aux services postnatals des hôpitaux ou fonctionner sous
l'égide de services de santépublique, d'organisations
de parents, de la Ligue La Leche ou de centres médicaux.
Visites professionnelles à domicile. Les visites à
domicile par une infir-mière ou une sage-femme sont un volet habituel
du suivi de la mère et du nouveau-né. Les professionnels organisent
généralement leurs observations de la mère, du nouveau-né
et de la famille en fonction des besoins postnatals fondamentaux. La durée
et la fréquence des visites varient selon les besoins de la famille et
les spécifications du programme. La planification des visites à
domicile peut être faite par le personnel des hôpitaux, le personnel
de liaison avec la collectivitéou par la mère elle-même;
souvent, ces visites sont faites en fonction de l'« urgence »
des besoins relevés. Dans certaines régions, les visites à
domicile ont étéabandonnées ou remplacées par un
choix de moyens requérant, par exemple, que la mère se déplace
pour obtenir un service professionnel. Des hôpitaux ont également
amorcéun programme de suivi à domicile par leur personnel'en périnatalitéà
l'intention des mères qui en ont besoin, en vertu de critères
de risques et d'un besoin de soutien supplémentaire. Pour les mères
qui n'ont pas le téléphone, on suggère une visite
dans les 48 heures suivant le congéde l'hôpital. On recommande
également que les mères et les nouveau-nés qui reçoivent
leur congéde l'hôpital dans les 48 heures suivant la naissance
reçoivent la visite d'un professionnel de la santécompétent
dans les 48 heures suivant le congé(SCP, 1996a).
Suivi téléphonique peu après le congé. Un appel téléphonique d'une infirmière en santé
publique ou communautaire ou d'une infirmière de l'hôpital,
de 24 à 48 heures après le congéde l'hôpital,
peut permettre de vérifier si le plan postnatal'est en place et s'il
fonctionne bien. Des aspects bien précis de l'état de l'enfant
et de la mère peuvent alors être passés en revue, notamment
ce qui touche à l'allaitement et au bien-être du bébé
et de la mère. L'entrevue téléphonique peut aider
à diriger les parents vers un service communautaire en vue d'organiser
une intervention, par exemple, une visite à domicile.
Cliniques de suivi postnatal. Les cliniques de suivi postnatal,
dont le personnel'est habituellement composéd'infirmières,
offrent des consultations avec ou sans rendez-vous pour les mères et
les bébés. Le programme clinique peut être structuré
pour évaluer l'état de santé, résoudre des
problèmes épisodiques, diriger vers le service approprié,
appuyer les clients et leur offrir des conseils. Toutes les cliniques doivent
prévoir un stationne-ment facile d'accès et aménagé
pour les personnes handicapées. Les cliniques doivent aussi être
aménagées de façon à respecter l'intimité
des familles et la vie privée lors des entrevues.
Suivi du médecin. On recommande que le médecin,
ou tout autre intervenant de la santécompétent, fasse le suivi
du nouveau-nédans les sept jours suivant le congéde l'hôpital,
et le suivi de la mère dans les six semaines après le congé.
Toutefois, l'état de santéde la mère ou du nouveau-né
pourrait justifier que l'on devance les visites, tout comme des complications
survenues lors de la grossesse, de la naissance et de la période postnatale,
et le manque d'accès au soutien familial'et communautaire.
Carte routière de la collectivité. En tant
que parents, les gens ont besoin de porter un regard neuf sur leur collectivité.
Une carte routière de la ville affichée en évidence
dans les aires de soins postnatals et dans les bureaux des intervenants de la
santé, et sur laquelle les ressources pour les parents sont clairement
indiquées constitue une forme conviviale d'aide popu-laire.
La carte devrait être entourée de numéros de téléphone,
regroupés sous différents domaines, tels que les services à
l'allaitement, les services juridi-ques, les banques d'alimentation,
les bibliothèques, les groupes d'entraide parentale, les ressources
documentaires, les services aux immigrants, les centres d'échange
de vêtements, les services de santépublique et les CLSC, les organismes
de soins à domicile et les services d'écoute téléphonique.
D'autres services propres à la région devraient également
être affichés.
Centres ou cliniques d'allaitement. L'un des besoins
majeurs de la nouvelle mère concerne l'allaitement. Des cliniques
offrent les services d'un personnel qualifié, souvent des consultantes
en lactation agréées, pour aider à régler les problèmes
et à répondre aux questions.
Ligue La Leche. La Ligue La Leche (LLL) est un groupe de
soutien forméde mères qui aident les femmes qui allaitent. Ces
mères ont une bonne expérience personnelle de l'allaitement
et elles souhaitent aider les nouvelles mères à apprendre l'art
de l'allaitement. Le numéro du chapitre local de cet organisme se
trouve dans la plupart des annuaires téléphoniques. Dans certaines
collectivités, une représentante de la LLL fait des visites à
l'hôpital sur demande.
Groupes liés au rôle parental'et cours de compétences
parentales.
Comme c'est le cas pour les cours prénatals, certains parents
tirent profit des groupes de discussion qui traitent des préoccupations
des parents immédiatement après la naissance. En effet, certains
cours prénatals organisent des « réunions d'anciens
» pour rassembler à nouveau les parents qui, cette fois, y viennent
avec leurs bébés.
Une autre initiative réussie est celle des programmes d'entraide
entre parents dont le personnel'est rémunéréou bénévole,
ou est partagéentre ces deux catégories. Ces programmes sont particulièrement
valables pour les nouveaux immigrants ou les personnes pour qui le français
ou l'anglais est une langue seconde et qui peuvent avoir besoin d'aide
pour avoir accès au système de santé.
Information et communications électroniques. Le télécopieur
et les communications électroniques (tel le courriel) sont des outils
utiles pour transmettre l'information relative à l'orientation
d'un client d'un organisme à un autre. Il est également
important que les organismes collaborent à la préparation de trousses
d'information pour les parents et les rendent accessibles par Internet
ou le libertel local. Ces trousses sont utiles tant pour les professionnels
que pour les parents. Certaines collectivités annoncent large-ment l'accès
à des enregistrements téléphoniques à sélection
directe à l'usage des parents et concernant des questions fréquemment
posées ou des problèmes éprouvés au début
de la période postnatale. Toutes les ressources doivent être conçues
selon le niveau d'alphabétisation appropriéet rédigées
dans la langue, ou les langues, de la collectivité.
Autres stratégies. Pour aider les mères à
se reposer, certains services de suivi communautaire ont choisi d'inclure
des services d'entretien ménager et de popote roulante dans leur
programme. Selon les besoins de la mère, ces services prévoient
ou non la participation de professionnels. Lorsque des services d'entretien
ménager sont offerts, environ 10 p. 100 des mères s'en servent.
Certains services de santépublique ou certains organismes offrant des
services de soins à domicile ont des technologistes médicaux/technologues
de laboratoire médical'ou des infirmières qui effectuent des analyses
de sang à domicile (bilirubine, phénylcétonurie [PCU] et
hypothyroïdie [TSH], hémoglobine). Une telle stratégie est
particulièrement efficace lorsque les hôpitaux appliquent une politique
de congéprécoce. Par exemple, des programmes de photothérapie
à domicile peuvent éviter une réadmission à l'hôpital
dans les cas d'hyperbilirubinémie. De nombreuses collectivités
ont lancéavec succès des projets de location de certains articles,
comme les sièges d'auto ou les tire-lait.
Durée du séjour à l'hôpital
Depuis vingt ans, on observe une réduction marquée du séjour
des mères et de leur nouveau-néen milieu hospitalier : Il est
passéde quatre à cinq jours dans les années 1970 à
la norme actuelle de un ou deux jours. Les rapports faisant état des
programmes de congéprécoce attribuent cette évolution à
la philosophie des soins périnatals dans une perspective familiale et
au souhait des mères de quitter l'hôpital plus tôt.
Une gamme de services à domicile destinés à remplacer les
programmes hospitaliers d'évaluation, de soutien et de formation
des parents vient maintenant en aide aux mères qui disposent chez elles
d'un bon encadrement, qui satisfont à des critères précis
(généralement une grossesse normale et une naissance à
terme) et qui préfèrent un court séjour à l'hôpital.
Aujourd'hui, de tels programmes de collaboration entre les hôpitaux
et les collectivités incluent un aide-mémoire sur les critères,
des plans de soins, de suivi et d'effets recherchés, des cheminements
critiques, des formulaires d'orientation vers des services communautaires
et un éventail de stratégies de soutien communautaire et d'évaluations
parentales.
Les résultats des « programmes de congéprécoce
» communautaires démontrent qu'ils procurent de la sécurité,
qu'ils sont efficaces et écono-miques, et que les consommateurs
en sont satisfaits. On a enregistrédes résultats positifs au niveau
de variables comme la santéphysique et l'adapta-tion de la mère
et du nouveau-né, le taux de réadmission à l'hôpital'et
l'allaitement (SOGC, 1996a; SCP, 1996a; Dalby et coll., 1996; ICSI 1996;
PEPEO, 1996). Le succès de ces programmes repose sur les facteurs suivants:
- le choix et la participation des parents aux décisions concernant
la durée du séjour à l'hôpital;
- un dépistage appropriéd'après des critères
de santéprédéterminés pour évaluer; la mère,
le nouveau-néet le réseau de soutien familial;
- une solide composante de soutien communautaire pour les contacts et les
suivis, la formation, la résolution de problèmes et l'évaluation;
- un personnel professionnel'expérimentédans les soins à
la mère et au nouveau-néet en santécommunautaire, qui
prodigue des soins de santéde périnatalitédans une perspective
familiale.
Les mandats administratifs peuvent entraîner de courts séjours
involon-taires, ce qui soulève d'autres sujets de préoccupations
: réadmission de nouveau-nés, expériences d'allaitement
infructueuses, inquiétudes des parents sur leur capacitéd'adaptation,
insatisfaction des mères. De toute évidence, Il est important
d'insister sur la nécessitéque les courts séjours
soient assortis de stratégies et de programmes de soutien communautaire,
tels qu'ils sont définis plus haut.
C'est la mère qui devrait décider de la durée de
son séjour à l'hôpital'en fonction de ses propres besoins.
Comme « on n'est vraiment bien que chez soi », le programme
de soins devrait être souple pour satisfaire les besoins et les préférences
des nouvelles familles.
Il est essentiel d'établir une collaboration entre les comités
des hôpitaux abordant des questions relatives aux mères et aux
nouveau-nés, les organismes communautaires et les consommateurs pour
l'élaboration de programmes associés à la durée
du séjour et au suivi. Les directives actuelles en matière de
congés vont au-delà des paramètres de la santéphysique
: Il est nécessaire d'obtenir des preuves que les ressources personnelles
des familles sont adéquates pour le soutien postnata1l'ou d'orienter
les familles vers des ressources communautaires qui pourront satisfaire leurs
besoins. (Consulter SOGC [1996a] et SCP [1996a] pour des critères de
congédans les 48 heures suivant la naissance.) Un programme de congé
précoce et de soutien commu-nautaire exhaustif doit inclure de l'information
écrite pour les parents qui précise les signes de problèmes
de santéou de problèmes postnatals, les endroits où ils
peuvent trouver de l'aide et qui prévoit la surveillance des réadmissions
à l'hôpital. La documentation doit toujours tenir compte des
niveaux d'alphabétisation de la clientèle et démontrer
par l'image le plus possible. Elle doit également être publiée
dans les langues parlées dans la collectivité. Si les programmes
prévoient le congédes mères et de leur nouveau-né
moins de 48 heures après la naissance, on recommande qu'ils fassent
l'objet d'une évaluation par un professionnel compétent
dans les 24 à 48 heures après leur congé. L'évaluation
de toutes les mères et des bébés doit se faire de préférence
à leur domicile puisque les familles peuvent avoir de la difficulté
à se rendre à une clinique ou à un cabinet (SOGC, 1996a;
SCP, 1996a).
Les hôpitaux et les organismes de santécommunautaire devraient
évaluer leurs services postnatals. Le contrôle des réadmissions
à l'hôpital, la satisfaction de la clientèle et les
données sur l'allaitement constituent des paramètres utiles
pour mesurer l'efficacitédes programmes.
Orientation faite par l'hôpital vers une ressource communautaire
Pour assurer la continuitéet l'uniformitédes soins, on
devrait exiger que le personnel hospitalier ou celui qui assure la liaison adopte
un aide-mémoire où cocher l'information qui permettra de
faire le suivi communautaire. La mère devrait en recevoir une copie à
l'intention du professionnel'ou de l'organisme de la collectivité
qui l'évaluera; on peut aussi faire parvenir une copie à
l'organisme par télécopieur. Le tableau 6.3 décrit
les éléments essentiels de l'aide-mémoire.
Tableau 6.3 Éléments essentiels d'un aide-mémoire
servant au suivi communautaire
Données d'identification
- nom au complet de la mère, son âge, son adresse, et son numéro
de téléphone; nom du conjoint (expliciter sa relation avec la
mère); adresse temporaire, s'il y a lieu
- nom de famille du nouveau-né, s'il diffère de celui de
la mère
- noms de famille du conjoint, des enfants ou des autres personnes vivant
à la maison
- langue parlée et, au besoin, nom de la personne qui, à la
maison, est en mesure de traduire
- croyances culturelles particulières relatives aux soins de la mère
et du nouveau-né
Données concernant la grossesse et la naissance
- grossesses antérieures
- complications durant la grossesse, le travail'ou la naissance
- type de naissance
- état du périnée et de l'incision abdominale
Renseignements sur la mère et ses besoins
- immunoglobine anti-D, au besoin
- tests sérologiques anormaux (hépatite B, VIH)
- recours actuel aux organismes communautaires
- mode d'alimentation (antécédents d'allaitement de
la multipare)
- besoins financiers
- dépression postnatale antérieure
- observation de la façon dont les parents s'occupent du nouveau-né;
préoccupations en ce qui concerne leur compétence et leur confiance
- nécessitéd'un traitement infirmier ou médical
(changement des pansements,
- évaluation de la plaie, analyses sanguines, administration d'une
intraveineuse)
- besoins en matière de soutien (entretien domestique, visite d'une
infirmière, repas, groupes communautaires, ligne téléphonique)
- titrage des anticorps antizostériens, vaccin antirubéoleux,
au besoin
- information écrite
- besoin de services linguistiques (d'interprétation ou de traduction)
Information sur le nouveau-néet ses besoins
- sexe, âge gestationnel, poids à la naissance, indices d'Apgar
- résultats des tests de dépistage et interventions spécifiques
indiquées : test de dépistage de la phénylcétonurie
(PKU) et de l'hypothyroïdie (TSH), et, si cela est indiqué,
vaccin contre l'hépatite B/immunoglobuline anti-hépatite
B, épreuve de Coombs
- alimentation : au sein ou au biberon (préparations lactées
pour nourrissons); dans le cas de l'allaitement, toute préoccupation
relative à la prise du sein, à la succion, à la léthargie
- coloration de la peau, apparence d'ictère
- anomalies congénitales ou fonctionnelles
- traitements requis (p. ex., soins de la circoncision, enlèvement
du clamp ombilical)
- planification du suivi avec le médecin
- poids au moment du congé
- questions de sécurité(lit d'enfant, siège d'auto,
contexte familial violent ou potentiellement violent)
Besoins spéciaux de certains nouveau-nés
Tous les nouveau-nés, qu'ils aient ou non des besoins spéciaux,
vivent à peu près les mêmes problèmes au moment de
leur transition vers la collectivité. Les bébés ayant des
besoins spéciaux peuvent, en plus, présenter d'autres difficultés
:
- multiples problèmes dus à un poids à la naissance faible
et très faible (dysplasie bronchopulmonaire, rétinopathie du
prématuré, déficience auditive, tonus musculaire anormal,
pathologie intracrânienne connue);
- graves anomalies congénitales simples ou multiples, troubles métaboli-ques
et maladies génétiques;
- retour à la maison pour y recevoir des soins palliatifs;
- le fait d'être un jumeau, un triplé, un quadruplé,
etc. (surtout si l'un des jumeaux, triplés, etc. est décédé);
- le fait d'être l'enfant d'une mère séropositive.
Des lignes directrices précises doivent être établies
pour ces situations. Les nouveau-nés de ces catégories peuvent
recevoir leur congéet rentrer à la maison même s'ils
ont besoin de soins spécialisés continus (p. ex., oxygène
à domicile, alimentation spéciale, gestion de la douleur aiguë
ou chronique, monitorage à domicile, médicaments spécifiques
et appareils orthopédiques). Un suivi peut demander que l'on accorde
une attention particulière aux tests qui ont étéfaits à
la naissance et qui requièrent beaucoup de temps avant d'être
complétés. De nombreux nouveau-nés ont besoin d'une
attention spéciale en ce qui a trait aux facteurs psycho-socioéconomiques,
au logement, au soutien familial'et communautaire; il faut aussi parfois prendre
des mesures spéciales pour le transport de ces nouveau-nés.
Certaines familles ont besoin d'évaluation et d'aide en rapport
avec la violence familiale, les mauvais traitements infligés aux enfants
et l'usage de substances psychoactives. D'autres peuvent avoir les
besoins suivants : counseling génétique; suivi après un
deuil; information ou orientation vers des groupes de soutien communautaire
pour les nouveau-nés ayant des besoins spéciaux (syndrome de Down,
streptocoque du groupe B, fibrose kystique, et autres); accès à
des programmes de stimulation précoce des bébés.
Les parents auront besoin de formation sur les besoins spécifiques
(bio-psycho-sociaux) de leur enfant et de leur famille, et les répercussions
possibles sur les enfants à venir. Dans la plupart des cas, le médecin
de famille en tant que principal'intervenant est le mieux en mesure de coordonner
les soins. Il devra travailler en collaboration avec le personnel des programmes
de suivi spécialiséet avec d'autres organismes communautaires.
Conclusion
L'adaptation à l'arrivée d'un nouveau-né
dans une famille est un long processus. À mesure que les membres de la
famille s'adaptent, tant au point de vue physique que psychosocial, il
est essentiel qu'ils reçoivent toute l'information nécessaire
sur les services de soutien offerts par la collectivité.
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ANNEXE 1
Facteurs de risque pour le nouveau-né
Nota : On ne saurait considérer la liste de facteurs de risque et de
problèmes potentiels comme étant exhaustive, pas plus qu'il
ne faudrait conclure à une relation de cause à effet. Comme les
nombres précis peuvent prêter à discussion, ils ont été
omis; c'est le cas, par exemple, de l'âge gestationnel précoce
ou avancé.
Facteur
Problèmes potentiels
Grossesse < 37 semaines
Syndrome de détresse respiratoire du nouveau-né, problèmes
de contrôle de la température, problèmes d'alimentation,
hypoglycémie, infections, hémorragie intracrânienne, leucomalacie
périventriculaire
Après terme ³ 42 semaines Syndrome d'aspiration de méconium
Petit pour l'âge gestationnel
Syndrome d'aspiration du méconium, hypoglycémie, ictère,
polycythémie/syndrome d'hyperviscosité, infections congénitales,
anomalies du développement
Grand pour l'âge gestationnel |
Hypoglycémie, polycythémie/syndrome d'hyperviscosité |
Nécessitéde réanimation prolongée |
Encéphalopathie hypoxique ischémique, convulsions, hypoglycémie |
Hypertension gravidique |
Petit pour l'âge gestationnel, thrombocytopénie,hypoglycémie,
leucopénie |
Facteurs de risque d'infection Septicémie, méningite, pneumonie
(voir section sur le nouveau-néà risque de contracter la
septicémie)
Hydramnios |
Problèmes de déglutition, p.ex., atrésie congénitale
de l'sophage |
Oligoamnios |
Dysplasie et agénésie rénales, hypoplasie pulmonaire |
Iso-immunisation |
Ictère néonatal, anémie, anasarque, thrombopénie |
Sédation de la mère |
Dépression respiratoire et neurologique après la naissance,
difficultés d'allaitement |
Consommation maternelle de tabac, d'alcool'ou autre substance psychoactive |
Petit pour l'âge gestationnel, prématurité, syndromesde
sevrage de substances psychoactives, syndromed'alcoolisme ftal,
anomalies neurologiques |
Médicaments pris par la mère |
Dépression neurologique à la naissance, hypoglycé-mie,
anomalies du développement |
Diabète maternel |
Grand pour l'âge gestationnel, traumatisme de naissance, hypoglycémie,
polycythémie/syndrome d'hyperviscosité, anomalies du
développement, détresse respiratoire, ictère |
Manque de soins prénatals désavantage social
Voir chapitre 4
ANNEXE 2
Les trois phases du post-partum
Phase |
1. Passivité |
2. Prise en main |
3. Partage de responsabilités* |
Durée moyenne |
2 à 3 jours |
3 à 14 jours |
15 jours à 6 mois |
Évolution sur le plan de la dépendance |
Dépendance : « Aide-moi, serre moi » |
Indépendance : « Je dois me débrouiller seule » |
Interdépendance : « Nous sommes tous concernés » |
Image corporelle |
Transformation physique énorme en peu de temps : dépassée
par les événements ou incapable d assimiler les nombreux changements
physiques qui se produisent |
L'image corporelle est en transition; les sentiments oscillent de l'incrédulité
un début d acceptation; l'intéressée est préoccupée
par la question de la sexualité |
Adaptation la réalité d un nouveau moi physique; acceptation
accrue d un corps modifié; image corporelle encore en mutation |
Énergie |
Très faible, a besoin de plus de sommeil et de nourriture; peut
également vivre une période d'euphorie « artificielle
» pendant cette période |
Fatiguée mais plus alerte, impatiente de commencer assumer lerôle
de mère; désir plus intense de veiller aux soins du nouveau-né |
Encore fatiguée mais prête accepter les nouvelles exigences
familiales; redéfinition de priorités pour tenir compte de
la nouvelle situation |
Pouvoir et ma trise |
Besoin de s'appuyer sur des experts et d'autres personnes qui ont de l'expérience
et du savoir faire; besoin intense d être maternée |
Besoin de prendre en main la nouvelle relation; prise de conscience de
la dépendance du bébé et de son besoin d'être
maternée; besoin d'être maternée encore fort |
Début d un sentiment d emprise, plus grande assurance et ma trise;
besoin d'être rassurée par d'autres mères quant la fa on d'assumer
le rôle de mère |
Communication |
Très bavarde : a besoin de discuter de l'expérience de l'accouchement
de fa on détaillée; souvent vague au sujet de certains aspects
de l'accouchement; a besoin de combler ces lacunes |
prouve le besoin de discuter de ses attentes par rapport l'accouchement
et au bébé et de les confronter avec la réalité;
a besoin de discuter de questions telles que les fonctions du corps, le
soin du nouveau-né, la rivalité entre frères et soeurs,
etc. |
A besoin d'une discussion nuancée au sujet de son nouveaurôle,
de ses attentes face au travail la maison et en dehors du foyer; a besoin
de renseignements quant la reprise de l activité sexuelle et la modification
des sentiments et des besoins sur ce plan |
État affectif |
Vulnérable, a l'impression d être victime de son corps, de
l'évolution de l'ordre des choses et des relations |
Sensible aux rejets, sujette de fréquentes sautes d'humeur; importants
changements hormonaux |
Intégration de la nouvelle expérience la vie quotidienne;
plus grande acceptation et meilleure évaluation du nouvel ordre des
choses; impression de pouvoir s'adapter la situation; plus grande estime
de soi |
* On est à redéfinir la durée de la troisième
phase. Il est maintenant généralement admis que la période
de récupération physique de six semaines n'est plus
valide. Les ouvrages spécialisés font plutôt allusion
au « quatrième » trimestre ou à un minimum de
trois mois pour la récupération physique et psychosociale.
Bon nombre d'auteurs estiment que la Phase 3 dure une année,
soit le temps nécessaire à l'intégration du nouveau
venu dans la famille. Source : Santé Canada. Programme d'aide
postnatale aux parents, Guide de mise en œuvre, 1989. |
ANNEXE 3
Quand demander de l'aide
Appelez le 911 (ou le numéro de téléphone
d'urgence de votre région) ou encore rendez-vous TOUT DE SUITE au
service d'urgence le plus près si:
- Vous saignez beaucoup du vagin. Le sang qui coule entre
vos jambes est très rouge et il mouille complètement une ou
plusieurs maxi-serviettes hygiéniques en deux heures. Le saignement
ne diminue pas ou ne s'arrête pas lorsque vous vous reposez.
- Vous avez de la difficulté à respirer ou vous avez
une douleur à la poitrine.
- Votre bébé a de la difficulté à respirer. Votre bébémanque de souffle; il a de la difficulté
à retrouver son souffle; il s'étouffe; ou il a cessé
de respirer.
- La peau de votre bébéest bleue. Si vous n'en
êtes pas certaine, regardez dans la bouche de votre bébé
pour voir si la langue, les lèvres et les gencives ont une couleur
qui semble être bleue.
Appelez votre médecin tout de suite si:
- Vous passez beaucoup de caillots qui sont plus gros qu'une
pièce d'un dollar (un «huard») et votre saignement
vaginal augmente. Le saigne-ment ne diminue pas ou ne s'arrête
pas lorsque vous vous reposez.
- Vos pertes vaginales ne sentent pas bon.
- Vos seins sont rouges et ils font mal. Vos seins sont rouges
et enflés, et ils font mal. Vous avez peut-être de la température.
Vous avez l'impres-sion d'avoir la grippe. Vous pouvez quand même
continuer d'allaiter votre bébé.
- Vous avez mal au jambes et elles sont enflées.
- Vous avez mal lorsque vous urinez. Vous avez une sensation
de brûlure chaque fois que vous urinez. Vous avez de la difficulté
à uriner. Vous avez peut-être de la température.
- Vous voyez des changements autour de la plaie de votre césarienne.
Vous voyez que c'est rouge sur la cicatrice et autour de la plaie, au
bas de votre ventre. Il y a peut-être un liquide qui coule de la plaie.
Vous avez peut-être de la température.
- Votre bébé a une température de plus de 37,5°
Celsius (99,5° Fahren-heit) quand vous la prenez avec un thermomètre,
car sa peau vous semble être chaude.
- Votre bébé vomit. Votre bébé
ne peut pas téter ou boire et il vomit.
- Les habitudes de votre bébéchangent. Votre
bébéne se réveille pas tout seul. Quand vous le réveillez,
il a très peu d'énergie; il ne bouge pas beaucoup et il
veut se rendormir.
- Le cordon ombilical de votre bébéne sent pas bon.
|