Les soins à la mère et au nouveau-né dans une perspective
familiale : lignes directrices nationales
CHAPITRE 8
Perte et deuil
Table des matières |
Introduction |
Aspects du deuil périnatal |
Évaluation |
Interventions et soutien à la famille dans le deuil |
Soutien à la famille |
Communication |
Possibilités de choix relatives à l'incinération,
à l'enterrement et |
aux funérailles |
Souvenirs |
Interventions particulières auprès de la femme qui
a fait une |
fausse couche |
Besoins particuliers des parents de bébés prématurés,
ou atteints |
d'une anomalie congénitale ou présentant des
complications |
Guides sur l'aide aux parents dans le deuil |
Précautions à prendre |
Diversité religieuse et culturelle |
Lois |
Autopsie |
Enterrement et incinération |
Transport |
Retour au travail |
Formation et soutien du personnel |
Soutien au processus de deuil dans la collectivité |
Groupes d'entraide parentale |
Soutien aux familles dans le deuil : aide mutuelle et prise en charge |
individuelle |
Participation des professionnels de la santé |
Stratégies d'aide mutuelle et de prise en charge individuelle |
Bibliographie |
|
Annexe 1 Aide-mémoire pour les soins aux femmes qui perdentleur
bébé au début de la grossesse |
Annexe 2 Feuille de route inter-services: décès périnatals |
Annexe 3 Aide-mémoire sur les étapes |
Annexe 4 Aide-mémoire relatif au deuil pour l'unité
de soins intensifs néonatals |
Annexe 5 Communication de suivi |
Annexe 6 Lectures supplémentaires |
Annexe 7 Glossaire |
Introduction
Le soutien à apporter aux familles pour les aider à surmonter
leur chagrin lors d'une perte périnatale fait partie intégrante
des soins à la mère et au nouveau-né dans une perspective
familiale. C'est pourquoi il faut prévoir, dans le continuum
des soins prodigués dans les unités mère-enfant,
des mesures pour aider les familles affligées.
Chaque année au Canada, un pourcentage important des bébés
qui ont été conçus ne survivent pas; l'expression
«mort périnatale» renvoie à la perte d'un
bébé associée à une fausse couche, à
un décès néonatal, à une mortinaissance ou
à un avortement thérapeutique. (Consulter le glossaire à
l'annexe 7.) Le sentiment de perte et le deuil peuvent aussi être
provoqués par la naissance d'un bébé prématuré
ou d'un bébé qui souffre de complications ou est atteint
d'une malformation congénitale, de même que le placement
du nouveau-né en adoption (Panuthos et Romeo, 1984).
La perte périnatale afflige les parents, la famille et les proches,
de même que les intervenants qui se sont occupés de la mère
et de la famille. Il arrive souvent que des parents et des familles n'aient
encore jamais vécu un décès dans la famille; ils
sont donc peu familiers avec le processus de deuil. De plus, bien des
sociétés ne marquent d'aucun rituel le décès
qui survient avant la naissance, car elles attribuent moins d'importance
à la mort périnatale qu'à celle d'un enfant
plus âgé ou d'un adulte (Brown, 1991).
Le chagrin est une réaction tout à fait normale et saine,
qui aide à cicatriser la blessure profonde causée par la
perte d'un être cher. Le chagrin n'est pas une maladie,
ni un malaise dont il faut absolument guérir ou qu'il faut
faire disparaître. Un deuil bien vécu permet de se souvenir
et de faire «revivre» en quelque sorte l'être aimé
une notion qui n'est pas sans remettre en cause les conseils
souvent donnés aux parents qui viennent de perdre un enfant, tels
que «tenez-vous occupés»; «vous êtes jeunes
encore, vous pouvez en avoir un autre»; «au moins, vous avez
d'autres enfants»; ou « c'est probablement mieux
comme ça ». Lorsqu'une famille est bien accompagnée
pendant qu'elle vit son chagrin et son deuil, elle arrive à
reconnaître les répercussions profondes de sa perte et à
intégrer cette perte dans son quotidien. Il ne faut pas voir le
chagrin comme un état statique, qu'il faut dissiper à
tout prix, car cela peut induire en erreur. Le deuil doit être vu
comme un processus pour surmonter son chagrin lui-même influencé
par d'autres expériences précédentes ou subséquentes,
y compris celle d'une autre perte que la famille affligée
peut avoir connue auparavant.
Chaque parent vit son chagrin à sa façon. Conformément
aux principes des soins dans une perspective familiale, le rôle
des intervenants de la santé et des établissements est d'aider
les parents et les familles affligés, et de leur permettre de vivre
leur deuil en adoptant les rituels qu'ils considèrent importants.
Il faut donc que les familles soient informées pleinement et avec
exactitude des choix dont elles disposent. Les pratiques, les protocoles
et les systèmes de croyances des établissements peuvent
être utiles, inutiles ou carrément nuisibles pour les familles
qui, dans de tels moments, ont surtout besoin de compréhension,
de compassion et d'aide pour prendre contrôle de la situation,
si pénible soit-elle.
La régionalisation des soins à la mère et au nouveau-né
peut avoir amené certains centres à intervenir auprès
d'un nombre accru de familles en deuil. Dans ces centres, l'incongruité
de la cooccurrence des naissances et des décès nécessite
une préparation spéciale de la part des intervenants et
l'élabora-tion de ressources particulières pour les
parents et les familles en deuil. De nombreux professionnels sont particulièrement
bien préparés pour venir en aide aux parents et aux familles
qui sont touchés par une perte périnatale, dont les membres
de groupes religieux ou les conseillers spirituels, les travailleurs sociaux,
les infirmières (des milieux hospitaliers et commu-nautaires),
les infirmières cliniciennes spécialisées, les sages-femmes,
les médecins, les psychologues. Il peut s'agir aussi d'autres
parents affligés. Il est important que des représentants
des diverses disciplines collaborent au sein d'une équipe
pluridisciplinaire. La communication revêt une importance cruciale
dans chaque situation, puisqu'elle permet de réduire le risque
de confusion et d'optimiser la qualité des soins. La mise
sur pied d'une équipe chargée d'examiner le deuil
périnatal sera très bénéfique pour les familles
qui vivent un deuil périnatal. Une telle équipe peut regrouper
des repré-sentants des groupes communautaires de soutien aux familles
en deuil, des services de pastorale, des divisions mère-enfant
des services de soins infir-miers et médicaux, des infirmières
de la santé publique et des CLSC, et des travailleurs sociaux.
D'autres personnes peuvent, au besoin, se joindre à cette
équipe, notamment des entrepreneurs de pompes funèbres et
des coroners.
Tableau 8.1 Droits de l'enfant
L'enfant a le droit
- d'être reconnu par son nom et son sexe;
- d'être traité avec respect et dignité;
- d'être avec la famille éprouvée chaque fois
que c'est possible;
- d'être reconnu en tant que personne qui a vécu et
qui est décédée;
- que l'on pense à lui au moyen de souvenirs précis
(empreinte des pieds, des mains, photos, vêtements, bracelet d'identité,
imprimé de l'échographie);
- de faire l'objet de soins (d'être nettoyé,
habillé, emmailloté);
- d'être enterré ou incinéré;
- de rester vivant dans le souvenir des gens qui l'ont connu.
Source : Women's College Hospital, Rights of the Infant at
the Hospital: At the Time of Death. Toronto, Women's College
Hospital, 1984. © Women's College Hospital
Tableau 8.2 Droits des parents d'un enfant décédé
à l'hôpital
Les parents ont le droit
- de voir, toucher, tenir et caresser un bébé, sans limite
en termes de temps ni de fréquence;
- d'être pleinement informés au sujet du bébé,
de la cause du décès et du processus à suivre pour
reconnaître officiellement le décès (c.-à-d.
les funérailles);
- de recevoir de l'information verbale et écrite sur:
- les choix possibles pour l'inhumation ou les funérailles,
- les services offerts aux membres de la famille,
- l'information juridique pertinente (p. ex., heure de l'inhumation,
enregistrement de la naissance);
- de recevoir des souvenirs de leur bébé (p. ex., empreinte
des pieds, photos, certificat de vie);
- de reconnaître la vie et le décès de leur enfant
à titre de membre de leur famille;
- de choisir le type d'inhumation, l'incinération ou
tout autre service funéraire;
- de pouvoir être écoutés, sans jugement ni parti
pris, par des professionnels compatissants;
- d'être entourés par du personnel empathique, compatissant
et capable de respecter les réactions, les comportements et les
choix individuels;
- d'être traités avec respect et dignité;
- de recevoir le soutien de leur famille et de leurs proches à
tout moment s'ils le souhaitent;
- d'aller chercher l'aide de représentants de leur
religion ou de leur culture pour les choix qu'ils doivent faire
et de sentir qu'on respecte leurs valeurs religieuses et culturelles;
- d'être informés sur le processus de deuil
de pouvoir vivre leur deuil ouvertement ou discrètement; d'être
informés des souffrances et des fortes émotions associées
au deuil, et de les comprendre;
- de comprendre les choix qu'ils auront à faire quant à
l'autopsie et au counseling génétique;
- d'être informés de l'existence de groupes d'entraide
parentale;
- de faire l'objet d'un suivi téléphonique ou
à domicile par après (à l'hôpital, au
cabinet de l'intervenant en soins primaires ou à domicile);
- d'avoir l'occasion d'évaluer leur expérience,
durant leur séjour à l'hôpital et au retour
dans leur collectivité.
Source : Women's College Hospital, Rights of Parents at the
Hospital: At the Time of the Baby's Death, Toronto, Women's
College Hospital, 1984. © Women's College Hospital
Cette équipe doit se réunir de façon régulière
pour comprendre l'expérience vécue par les parents
éprouvés et examiner les pratiques et les installations
mises en place dans l'établissement pour procurer une aide
liée aux pertes périnatales. Une telle équipe peut
nettement contribuer à la prestation de soins dans une perspective
familiale.
À la suite d'une perte périnatale, les parents ont
des attentes et des souhaits à exprimer de même que des choix
à faire. Les intervenants de la santé doivent trouver des
moyens de satisfaire leurs attentes et de les aider pour que toute la
famille sorte grandie de cette expérience. Pour ce faire, certains
établissements ont établi une charte des droits des parents
et des nouveau-nés. Les tableaux 8.1 et 8.2 présentent des
exemples de ces droits.
Aspects du deuil périnatal
Le deuil périnatal et la perte de l'enfant que l'on
porte se présentent sous divers aspects. L'événement
précipite les parents dans un état de crise. La plupart
d'entre eux s'attendaient à vivre joyeusement une grossesse
sans problème, à donner naissance à un bébé
en santé et à voir leur enfant vivre une longue vie, en
santé. Et voilà qu'ils sont soudainement et
peut-être pour la première fois accablés de
la douleur intense d'un deuil. Il est possible qu'ils ne reçoivent
pas beaucoup d'aide de leur famille ou de leurs proches pour surmonter
leur chagrin pendant ces moments difficiles. Pour certains, le décès
peut même venir s'ajouter à une longue série
d'épreuves. D'autres, qui ont peut-être nourri
des sentiments d'ambivalence au début de la grossesse, peuvent
maintenant ressentir de la culpabilité.
De tous les décès survenant pendant la grossesse, les fausses couches sont probablement les moins reconnus et les moins
compris. Pourtant, on estime qu'environ le tiers des grossesses se
terminent par une fausse couche. Une fausse couche peut susciter des sentiments
d'échec, de culpabilité ou de responsabilité
pour la perte, et engendrer des conflits conjugaux ou familiaux. La mère
peut aussi perdre confiance en elle-même, car elle se sent trahie
par son corps (Panuthos et Romeo, 1984).
Parfois, les parents d'un enfant mort-né ne se
rendent pas compte que leur enfant à naître est mort et continuent
le travail de l'accouchement normalement, avec l'espoir de donner
naissance à un bébé en santé. D'autres
parents se rendent compte que l'enfant à naître est
mort. Dans bien des cas, on ne connaît pas la cause de la mortinatalité,
et les parents se poseront des questions sur ce qui a bien pu causer le
décès. Que le diagnostic soit connu ou inconnu, les parents
peuvent ressentir de la culpabilité et sombrer dans la dépression
(Panuthos et Romeo, 1984).
Il existe plusieurs causes de décès néonatal. Certains bébés naissent malades, vivent pendant une courte
période et puis meurent. D'autres meurent de façon
inattendue, comme dans le cas du syndrome de mort subite du nourrisson
(SMSN).
Les femmes qui décident d'avoir un avortement thérapeutique ont fait un choix éclairé, quoique pénible
après avoir pris en considération le contexte dans lequel
elles se trouvent, leur propre santé et celle de leur bébé.
Elles ont, ou n'ont peut-être pas, l'appui de leur famille
et de leurs proches, et il peut leur sembler impossible de pleurer la
perte qu'elles vivent.
Dans le cas d'une naissance prématurée, particulièrement lorsque le bébé est atteint d'une
maladie qui met sa vie en danger, les parents éprouvent souvent
de la peine devant la possibilité de perdre l'enfant et une
crainte de voir surgir des problèmes de développement; en
même temps, ils nourrissent un espoir quant aux chances de survie
du bébé. Quand le bébé est dans un état
précaire pour une longue période de temps avant de mourir,
l'angoisse et la douleur des parents peuvent être très
intenses et avoir de profondes répercussions sur les intervenants.
La naissance d'un enfant atteint d'une anomalie congénitale constitue une autre forme d'épreuve ou de perte périnatale.
Les techniques modernes d'évaluation du ftus permettent
de préparer un plus grand nombre de parents à la venue d'un
enfant atteint d'une anomalie. Toutefois, bien des parents ne s'attendent
pas à ressentir le chagrin chronique intense provoqué par
la naissance d'un bébé qui ne correspond pas à
l'enfant qu'ils ont tant désiré. En outre, certaines
de ces anomalies peuvent mettre la vie du bébé en danger.
Les mères qui placent leur bébé en adoption vivent un deuil périnatal particulier. Souvent, elles ne sont ni
appuyées par le père de l'enfant, ni par leur famille
et leurs amis. Il ne faut pas oublier non plus qu'elles ressentent,
elles aussi, les changements physiques et physiologiques caractéristiques
de la période postnatale; cependant, comme elles sont souvent seules
et sans appui, elles doivent vivre leur deuil en silence (Panuthos et
Romeo, 1984).
Évaluation
Les intervenants de la santé jouent un rôle clé
dans l'évaluation des réactions de la famille, dans
la détermination de la nature et de l'étendue du soutien
et des soins requis, et dans la prestation de ces services. Une évaluation
continue permet de veiller à la pertinence des soins offerts par
l'hôpital et la collectivité. Ce ne sont pas toutes
les familles qui souhaitent obtenir ou qui demandent l'aide d'un
intervenant de la santé. Néanmoins, l'intervenant peut
devenir un allié précieux des familles éprouvées
et aider à leur procurer le soutien, l'orientation et l'information
nécessaires.
Il faut d'abord examiner la signification du deuil avant de procéder
à la planification des systèmes et des ressources de soutien.
Pour ce faire, il faut évaluer séparément ce que
la perte signifie pour la mère et le conjoint, pour le couple,
et enfin, pour la famille et les proches. La mère et son conjoint
peuvent remettre en question leur image de parents. La mère elle-même
peut avoir perdu l'estime de soi, alors que son conjoint peut éprouver
la perte de son identité en tant que «protecteur »
et « pourvoyeur »; ensemble, ils éprouvent la douleur
d'un rêve irréalisé. Pour certains couples, ce
peut être la première crise importante qu'ils traversent,
et ils peuvent être étonnés de voir comment ils vivent
différemment l'épreuve et trouvent des moyens différents
de la surmonter. Sans cette compréhension du sens unique du deuil
pour chacun, les plans et les échanges risquent fort d'être
inadéquats et même de nuire au processus de deuil par lequel
on surmonte son chagrin (Kübler-Ross, 1972).
Le deuil est défini de bien des façons. La plupart
des experts, cepen-dant, le décrivent comme un processus, composé d'étapes ou de tâches. Le fait de comprendre ce processus peut aider les parents qui vivent un deuil périnatal.
Worden (1991) résume les tâches du deuil (tableau 8.3). Ces
tâches ne sont pas clairement distinctes et ne suivent pas toujours
le même ordre; les gens ne les vivent pas non plus avec la même
intensité ni de la même façon (Kubler-Ross, 1972).
En fait, il n'existe pas de «bonne façon» de vivre
un deuil, et celle que chacun choisit pour exprimer son chagrin ne peut
pas être «mauvaise».
Tableau 8.3 Les tâches du deuil, selon Worden
Tâche no 1: accepter
la réalité de la perte. Même lorsque la mort
est prévue, sa réalité fait l'objet de doutes.
La première tâche consiste donc à faire face à
la réalité et à accepter le fait que la personne
est morte.
Tâche no 2: accepter
la douleur du deuil. Il est important de reconnaître la
douleur et de prendre les moyens de l'adoucir, sinon elle risque
de se manifester sous d'autres symptômes. Cela peut se révéler
difficile, surtout si les personnes près des parents ne sont pas
à l'aise avec leurs propres sentiments et qu'elles laissent
entendre aux parents que leur douleur est inutile.
Tâche no 3: s'adapter
à l'absence de l'enfant. Les parents doivent
arriver à trouver un sens à leur perte pour pouvoir s'y
adapter.
Tâche no 4: accorder
à l'enfant la place affective qui lui revient et reprendre
leur vie quotidienne. Cette tâche ne signifie pas de couper
les liens avec l'enfant.
Il s'agit plutôt pour les parents de trouver à l'enfant
une place appropriée dans leur vie affective, et ce afin de continuer
de vivre leur vie avec efficacité. Il s'agit, en fait, d'entretenir
une sorte de relation continue, au moyen de pensées et de souvenirs
associés à l'enfant disparu, mais d'une façon
qui leur permet de reprendre le cours de leur vie quotidienne.
Adaptation et traduction de WORDEN, J.W. Grief Counselling and Grief
Therapy. A Handbook for the Mental Health Practitioner, 2e éd.,
New York, Springer Publishing Company, 1991.
Les différents éléments de l'évaluation
de la perte et du deuil sont présentés au tableau 8.4.
Tableau 8.4 Éléments d'évaluation
de la perte et du deuil
L'évaluation socioculturelle tient compte
de différents facteurs, tels que:
- l'expérience antérieure de la mère et du
père, et la façon dont chacun fait habituellement face
à la mort ou à toute autre situation de crise;
- les pratiques culturelles ou religieuses que les parents veulent respecter
ou sont peut-être contraints de respecter;
- les décès périnatals antérieurs ou autres
pertes qui peuvent influencer le processus de deuil;
- la relation entre la mère et son conjoint, ses enfants et les
grands-parents (et la place que les parents veulent qu'ils prennent
dans le processus de deuil);
- le système de soutien de la famille;
- l'âge des frères et des surs, et la façon
dont les parents s'y prendront pour leur expliquer le décès.
L'évaluation psychologique :
- aide à déterminer où en sont rendues la famille
et la mère dans leur processus de deuil;
- peut se faire à l'aide du cadre des tâches du deuil,
de Worden, pour aider la famille et les proches à accepter leurs
sentiments, à comprendre l'importance de les exprimer et
à croire que la douleur finira par s'estomper.
L'évaluation physique porte sur :
- les effets physiques de la grossesse, du travail et de la naissance,
et sur l'état de santé de la mère au début
de la période postnatale (cela peut inclure différents
aspects, tels des saignements abondants ou des crampes après
un curetage, de l'épuisement après un travail long
et pénible, des douleurs après une césarienne et
la montée de lait);
- les médicaments administrés à la mère
qui peuvent voiler sa perception des événements et limiter
sa capacité de se rappeler les détails du décès;
- tout problème de santé susceptible d'affecter la
capacité de la mère de concevoir et d'enfanter de
nouveau (Kubler-Ross, 1972).
L'évaluation spirituelle risque d'être
oubliée, surtout si la mère et son conjoint n'appartiennent
à aucune confession «officielle». La nature spirituelle
d'une personne ne saurait toutefois se limiter aux religions structurées
: tout être humain a une dimension spirituelle dont les besoins
sont susceptibles de se manifester plus intensément au moment d'un
décès périnatal. Il est donc essentiel de déterminer
:
- ce qui, pour la mère et son conjoint, donne un sens à
la vie;
- la foi de la mère et de son conjoint, de même que son
intensité;
- si leur foi s'inscrit dans la pratique d'une religion officielle
et quels rites religieux particuliers il leur faut respecter;
- le sens que cette épreuve revêt pour les parents;
- les facteurs auxquels ils attribuent le décès de leur
enfant.
Interventions et soutien à la famille dans le deuil
L'aide aux familles affligées devrait comprendre les cinq
éléments suivants: réconfort, soutien, communication,
compassion et continuité (Jumenez, 1982). D'autres aspects
des soins sont également importants, et Leon (1992a) résume
ainsi le rôle des intervenants:
- comprendre le sens que chaque personne donne à la perte;
- respecter les sentiments des parents;
- accorder une aide réaliste, de l'encouragement et de la
protection;
- aider les personnes à exprimer leur chagrin;
- aider la famille à croire en sa capacité de bien traverser
cette épreuve et de reprendre les activités de la vie
quotidienne.
Au moment d'examiner et de planifier le genre de soutien et d'interventions
nécessaires, il est important que les objectifs des soins soient
de promouvoir non seulement les choix personnels et les décisions
prises, mais aussi la dignité et le respect du bébé,
des parents et de la famille. Le rôle des intervenants est d'aider
les parents à faire «ce qu'ils ressentent le besoin
de faire» au moment du décès.
Tableau 8.5 Interventions auprès des parents affligés
Les interventions d'ordre affectif ont pour but
de rassurer les parents en leur démontrant qu'ils peuvent
exprimer librement leur douleur, de quelque façon que ce soit,
et les encourager à le faire. Les intervenants doivent aussi prendre
le temps de simplement «rester » auprès des parents
affligés. Ils doivent respecter l'intimité des parents,
sans pour autant les abandonner ni faire abstraction d'eux.
Les interventions d'ordre cognitif ont
pour but de fournir des renseignements aux parents sur le processus de
deuil et sur leurs réactions possibles. Il est important que les
parents réalisent que leurs réactions sont normales et que
le processus de deuil évolue à des rythmes différents
pour chacun. Il faut avertir les couples et les familles que les réactions
des hommes et des femmes après la perte d'un enfant peuvent
être différentes. On peut aussi donner de l'information
verbale ou écrite sur l'inhumation et l'incinération,
les funérailles, les exigences juridiques, les règlements
de l'hôpital et les ressources communautaires, notamment les
groupes d'entraide pour parents en deuil.
Les interventions d'ordre instrumental visent
à faire reconnaître la réalité de la perte,
à coordonner les soins, à aider les familles à satisfaire
aux exigences juridiques et à se préparer pour l'avenir.
Des activités telles que remplir les formulaires requis, communiquer
avec un aumônier ou un entrepreneur de pompes funèbres, ou
«servir d'intermédiaire » pour les parents, sont
différentes formes de soutien que peuvent assumer les intervenants.
Sources: «Perinatal death and grieving», Brown, Y., The Canadian Nurse/L'infirmière canadienne, 1991; Lorsque
la vie éclate, de Montigny, F., et L. Beaudet, ERPI, 1997.
On a classifié les interventions en trois catégories
: les interventions d'ordre affectif, cognitif et instrumental (Brown,
1991; de Montigny et Beaudet, 1997). Ces catégories sont résumées
au tableau 8.5.
Soutien à la famille
Il est très important de tenir les parents informés durant
toutes les étapes du deuil. Il est aussi crucial que la personne
qui apporte le plus de soutien à la mère demeure auprès
d'elle. Les parents peuvent aussi souhaiter qu'un membre du
personnel de l'hôpital ou d'un groupe d'entraide
périnatale les accompagne durant cette période difficile.
Dans la mesure du possible, on doit s'adresser aux deux parents
pour donner des explications sur la naissance et les circonstances du
décès du bébé. Il est parfois utile de leur
remettre l'information par écrit et de les encourager à
écrire les questions qu'ils veulent poser. Permettre à
la famille d'assister, dans l'intimité, à la mort
du bébé fait partie des interventions importantes. Il faut,
dans la mesure du possible, offrir à la famille une chambre tranquille
et privée, dans l'unité mère-enfant et prévoir
accueillir, pour la nuit, le conjoint de la mère ou une autre personne
qui lui donne du soutien.
La mère doit avoir le choix de rester dans l'unité
mère-enfant ou d'être transférée dans
une autre section de l'hôpital où un personnel compétent
peut s'occuper des familles qui vivent un deuil périnatal.
On ne doit pas lui imposer de partager une chambre avec une autre mère
et son bébé.
Le fait de voir leur bébé aide souvent les parents; cependant,
c'est à eux que revient cette décision. Certains parents
voudront peut-être donner eux-mêmes le bain à leur
bébé et l'habiller. Bien des parents affirment qu'il
est important de voir le corps entier de leur bébé, que
cela renforce l'idée que leur bébé était
une vraie petite personne qui a vécu et qui est morte. D'autres
parents voudront apporter des vêtements spéciaux, des couvertures
ou des jouets pour leur enfant. Les frères et les surs désireront
peut-être exprimer leur affection au moyen de poèmes, de
lettres, de bricolage ou de jouets. Bien que le contact physique avec
l'enfant décédé soit souvent une façon
valable d'exprimer le chagrin, ce n'est pas l'unique façon
de le faire, ni la meilleure pour tous les parents. Les parents qui décident
de ne pas voir leur enfant décédé ne risquent pas
nécessairement de vivre un processus de deuil plus compliqué.
Les parents n'ont pas à nourrir des sentiments de culpabilité.
Certains parents peuvent avoir besoin de temps pour reconsidérer
leur décision de ne pas voir leur bébé. Il ne faut
pas les brusquer. D'autres parents voudront voir leur bébé
à plusieurs reprises avant de quitter l'hôpital. Il
arrive aussi que des parents invitent leurs proches à venir voir
le bébé et à le tenir dans leurs bras.
Il est à conseiller d'offrir des photos ou d'autres
souvenirs du bébé. (Consulter le tableau 8.6.) Certains
parents voudront prendre des photos eux-mêmes; d'autres ne
voudront pas de photos à ce moment. On conseille toutefois de conserver
les photos dans un dossier au cas où les parents change-raient
d'idée. Il faudra leur remettre par écrit les directives
à suivre s'ils veulent avoir les photos plus tard. On devrait
encourager les parents à donner un prénom à leur
bébé, si cela ne va pas à l'encontre de leur
culture.
Les intervenants de la santé peuvent organiser une première
rencontre entre les parents affligés et d'autres parents qui
ont traversé une épreuve semblable. Si les parents le désirent,
un membre d'un groupe d'entraide pour parents en deuil peut
être invité à se rendre à l'hôpital.
Si les parents ne se sentent pas prêts à rencontrer d'autres
parents, on pourra leur remettre de l'information écrite à
ce sujet. De cette façon, la famille pourra, si elle le souhaite,
communiquer avec le groupe d'entraide à une date ultérieure.
Communication
Les intervenants de la santé peuvent jouer un rôle de soutien
essentiel auprès des parents, en leur permettant de parler de leurs
sentiments et de les exprimer de la façon qui leur convient (au
moyen de l'écriture ou du dessin, par exemple). En fait, il
faut encourager les parents à échanger entre eux, à
partager leurs sentiments et, dans la mesure du possible, à parler
de leur perte. Ils éprouvent souvent de la colère; il faut
donc que les intervenants s'attendent à cette réaction
et l'acceptent. Ils ne doivent pas oublier que cette épreuve
exerce un stress intense sur la famille et sur la relation de couple.
Comme on l'a déjà mentionné, les hommes et les
femmes réagissent souvent différemment à la mort
d'un être cher et ne vivent pas leur deuil de la même
façon. Puisque que c'est la mère qui porte l'enfant
en elle, sa relation physique et affective avec son bébé
est unique.
S'il y a d'autres enfants dans la famille, les parents devront
songer à la façon dont ils annonceront la mort du bébé,
et choisir le moment opportun pour le faire. Les intervenants peuvent
aider les parents à décider comment annoncer cette triste
nouvelle. Il est préférable, avant tout, d'être
ouvert et honnête. Les enfants ont besoin qu'on leur explique
clairement les causes et les circonstances du décès, sinon
ils inventeront leur propre explication. Il est important d'expliquer
que le bébé est mort; il faut éviter de
leur dire que le bébé «s'est endormi» ou
qu'il «est parti»: cela peut susciter des sentiments
d'insécurité chez les enfants, ou ils se demanderont
peut-être si leurs parents risquent aussi de «partir»
ou de «s'endormir».
Certains parents seront peut-être incapables d'exprimer leurs
sentiments au moment du décès. Il peut s'écouler
un certain temps avant qu'ils puissent partager avec d'autres
ce qu'ils ressentent, et ce même avec des proches ou leur conjoint.
Les parents auront besoin d'aide pour se préparer aux réactions
de la famille, des amis et de la collectivité. Une discussion portant
sur les diffé-rentes réactions auxquelles ils peuvent s'attendre
et sur les façons d'y réagir peut leur être utile.
Certains commentaires, même bien intentionnés, peuvent blesser;
les parents doivent donc se préparer en conséquence. Les
parents devraient aussi préciser la sorte d'aide dont ils
auront besoin à la maison (p. ex., pour préparer les repas,
faire le ménage et s'occuper des autres enfants). Ils doivent
également apprendre à ne pas être trop exigeants envers
eux-mêmes durant cette épreuve; ils ne peuvent pas s'attendre
à assumer autant de responsabilités qu'auparavant.
L'écoute active est un outil particulièrement efficace
lorsqu'on inter-vient auprès d'une famille affligée.
Les intervenants de la santé doivent donc écouter ce que
les parents disent réellement et non pas ce qu'ils souhaitent
les entendre dire. Il faut absolument éviter de pousser les parents
à prendre des décisions rapidement, sans vraiment les écouter.
Il faut respecter leurs véritables besoins affectifs et l'expression
de ces besoins. Il faut souvent répéter la même information.
Il peut arriver que certaines familles éprouvent de la difficulté
à comprendre et à utiliser les renseignements donnés.
Rien ne presse. L'important est de se rappeler que les parents ont
besoin de temps pour prendre des décisions éclairées.
Possibilités de choix relatives à l'incinération,
à l'enterrement et aux funérailles
Les parents ont besoin d'être renseignés au sujet
de l'incinération, de l'enter-rement et des funérailles,
ainsi que sur l'autopsie et les documents juridiques nécessaires.
Ils auront peut-être besoin d'aide pour prendre leurs décisions
et pour remplir les documents requis. (Consulter la partie sur les lois,
à la page 21.) Il est important d'encourager les deux parents
à participer à la planification de l'enterrement et
de leur offrir de l'aide pour faire les arrangements; par exemple,
on peut leur offrir de recueillir des renseignements sur les salons funéraires
de la région. Les membres de la famille peuvent aider à
faire ces démarches, d'autant plus que cela leur donne la
possibilité de se rendre utiles à un moment où ils
se sentent impuissants.
Souvenirs
Au moment du décès de l'enfant, ou plus tard, on
devrait remettre aux parents des objets qu'ils pourront garder en
souvenir de leur bébé. Le tableau 8.6 en donne quelques
exemples.
Tableau 8.6 Souvenirs
- Bracelet d'identité
- Fiche du berceau comprenant le nom de l'enfant, la date de naissance,
la date du décès et le poids
- Photos du bébé. Si les parents ne veulent pas les photos,
il faut leur dire qu'elles seront placées dans le dossier
de l'enfant et qu'ils pourront les récupérer
plus tard. Des parents demanderont des photos de leur bébé
avec et sans vêtements
- Photos de l'enfant avec ses parents et ses proches (si les parents
le désirent)
- Empreintes des pieds et des mains sur une carte
- Mèche de cheveux, selon le souhait des parents
- Image de l'échographie
- Ruban à mesurer
- Chapeau et petits chaussons, couverture, robe de baptême, vêtements
que portait le bébé au moment du décès,
autres vêtements
- Poèmes, notes spéciales à la famille
- Certificat de décès et photocopie
- Résultats de l'autopsie
- Certificat de vie (que l'établissement devra produire)
- Souvenirs de la cérémonie pour « donner un prénom
au bébé » (chandelle et certificat)
- Tout autre article que la famille souhaite conserver
Interventions particulières auprès de la femme
qui a fait une fausse couche
Les femmes qui font une fausse couche peuvent être admises à
l'hôpital en passant par le cabinet de leur médecin
ou le service d'urgence, ou elles peuvent venir directement de la
maison. Il faut absolument les recevoir avec compassion et délicatesse,
et être sensibles à leurs douleurs émotives autant
qu'à leurs symptômes physiques. Bien des femmes affirment
que, lorsqu'elles se rendent à l'urgence pour une fausse
couche, les intervenants de la santé minimisent l'importance
de la situation. De toute évidence, il est impératif dans
ces circonstances de diriger les femmes et les familles vers les ressources
appropriées qui offriront le soutien nécessaire pour affronter
cette épreuve.
Puisque les parents ne pourront fort probablement pas voir leur bébé,
le caresser, le prendre dans leurs bras ni passer du temps seuls avec
lui, les intervenants doivent prendre le temps de parler du bébé
avec eux, de même que de leurs espoirs déçus et de
leurs rêves brisés. Il importe d'encourager les parents
à rendre hommage à leur bébé, en lui donnant
un prénom par exemple, ou en créant un album souvenir avec
des cartes et peut-être même une image de l'échographie.
Les membres du personnel doivent toujours utiliser le terme «fausse
couche» et éviter à tout prix le mot «avortement»,
lequel pourrait porter à confusion, créer un malentendu
et causer de la peine inutilement. On parlera donc de «menace de
fausse couche», de «fausse couche incomplète»,
de «fausse couche accidentelle» et ainsi de suite.
Dans la mesure du possible, il faut permettre à la femme qui fait
une fausse couche de choisir l'intervention qui lui convient: soit
être gardée sous surveillance, soit subir une dilatation
et un curetage chirurgical ou médical. Il est facile de comprendre
que bien des femmes craignent la dilatation et le curetage chirurgical,
où il y a souvent recours à une anesthésie générale,
ce qui accentue le sentiment de la femme de ne pas être en contrôle
de la situation. Au moment d'expliquer à la femme en quoi
consiste le curetage chirurgical, le personnel doit lui mentionner que
cette procédure peut réduire les risques d'hémorragie
et d'infection, et qu'elle lui permet de reprendre plus rapidement
son train de vie quotidien. Parfois, les femmes croient qu'un curetage
chirurgical signifie gratter l'utérus pour dégager
le bébé ou pour enlever des tissus en état de décomposition.
Il est nettement préférable d'utiliser une expression
plus «humaine» et plus «douce», telle que «enlever
toute trace du placenta».
Quelquefois, une fausse couche au début de la grossesse est diagnosti-quée
au moment de l'échographie. Il est important d'informer
clairement la femme de cette perte au moment de l'examen. Le médecin
en charge de l'échographie devrait faire part de cette constatation
à la femme et commu-niquer avec le médecin traitant aussitôt
que possible pour engager immé-diatement la coordination des soins
et du soutien. En offrant immédiatement du soutien affectif à
la mère, on pourra peut-être alléger la réaction
toute naturelle de la femme et de son conjoint à cette perte douloureuse.
Il est aussi crucial de témoigner de la sympathie aux parents,
de leur donner l'occasion de poser des questions et de leur réserver
un endroit tranquille où ils pourront penser à la situation.
Il peut aussi être important de rappeler à la mère
qu'elle n'a pas à se blâmer pour la fausse couche
(Franche et coll., 1997). Il ne faut pas laisser les parents s'en
aller, seuls, à leur domicile ou à l'hôpital.
On peut demander à un membre de la famille, à un ami, à
un voisin, à une personne capable de leur offrir du soutien ou
à un bénévole de l'hôpital d'accompagner
les parents.
La plupart des femmes et des conjoints disent qu'il leur est important
de recevoir des précisions sur les causes de la fausse couche et
sur les soins éventuels requis. En règle générale,
le médecin traitant de la femme est en meilleure position que l'échographiste
pour leur transmettre ces renseigne-ments (Franche et coll., 1997).
Besoins particuliers des parents de bébés prématurés,
ou atteints d'une anomalie congénitale ou présentant
des complications
Les parents dont le bébé est né prématurément,
ou dont le bébé présente des complications ou des
anomalies congénitales ont des besoins particuliers. D'une
part, ils se réjouissent de la naissance de leur bébé;
d'autre part, ils éprouvent un sentiment de perte, puisque
leur bébé ne correspond pas à l'image qu'ils
s'en étaient faite. Les professionnels de la santé
doivent se réjouir avec les parents de la naissance de leur bébé
et, en même temps, reconnaître leur chagrin et leur permettre
de le vivre. Les parents ont besoin d'obtenir toute l'information
possible sur l'état de leur enfant. Le personnel de l'hôpital
doit diriger les parents vers des services communautaires aptes à
leur donner du soutien. Enfin, les parents peuvent aussi aller chercher
du réconfort auprès d'autres parents dont les enfants
présentent des anomalies semblables.
Guides sur l'aide aux parents dans le deuil
Il peut être utile d'élaborer un guide décrivant
l'aide adéquate à donner aux parents et familles dans
le deuil. Le personnel peut alors présenter aux parents toutes
les options possibles et s'assurer que les contacts appropriés
sont établis avec la collectivité. Chaque centre doit créer
sa propre documentation qui correspond à l'aide que l'établissement
et la collectivité sont en mesure de procurer. Les annexes 1 à
5 donnent des exemples de guides.
Précautions à prendre
Les intervenants de la santé ne doivent surtout pas oublier que
chaque personne vit le deuil à sa façon et qu'on ne
peut uniformiser le processus de deuil en dictant aux parents ce qu'ils
doivent faire ou ne pas faire.
«Avant de qualifier le chagrin de normal, de pathologique
ou d'anormal, il faut essayer de comprendre ce que le décès
signifie pour les personnes affligées et comment, par leurs pensées,
leurs sentiments et leurs actes, elles essaient de le surmonter ou de
l'éluder. Il s'agit pour l'intervenant de ressentir
les sentiments et la douleur des personnes affligées, sans toutefois
se laisser envahir par leur intensité... [en d'autres mots]
de faire preuve d'empathie... Il faut établir une nette distinction
entre une approche qui encourage réellement l'empathie et
une autre qui est programmée.» [trad.] (Leon, 1992b)
La qualité de la relation entre l'intervenant et les parents
est plus impor-tante qu'une soumission servile à un protocole.
Les instructions précises à l'intention des intervenants
les choses à dire et à ne pas dire, ainsi qu'une
liste de tâches à faire ne doivent jamais dicter les
interactions entre les parents et les intervenants. L'application
rigide d'un protocole peut empêcher l'intervenant de témoigner
de l'empathie et ajouter à la douleur des parents dans le
deuil.
Diversité religieuse et culturelle
Le Canada est un pays multiculturel. Chaque culture et chaque confession
religieuse y maintiennent leurs propres croyances et coutumes devant la
mort, l'incinération, les funérailles, le rôle
des membres de la famille et le processus de deuil. De plus, la perception
du décès périnatal varie selon les cultures et les
confessions.
Les intervenants de la santé doivent donc se renseigner sur les
croyances et les souhaits particuliers de chaque famille; ils doivent
respecter les différences et donner aux parents toutes les occasions
possibles de faire les choix qui leur conviennent. Les intervenants ne
devraient pas hésiter non plus à consulter des personnes
qui ont la même appartenance religieuse que les parents. Bien entendu,
un parent peut appartenir à une culture ou à une confession
donnée sans pour autant en respecter toutes les croyances et toutes
les coutumes. Les exemples suivants illustrent des normes tradition-nelles
différentes.
Certaines religions et certaines cultures:
- prescrivent d'ensevelir les morts dans les 24 heures suivant
le décès, alors que d'autres prescrivent d'attendre
plusieurs jours après le décès;
- ne reconnaissent pas l'incinération comme un moyen légitime
de disposer du corps d'une personne décédée;
- préconisent d'enterrer le placenta avec le corps de l'enfant,
alors que pour d'autres, il faut l'enterrer séparément;
certains parents enterrent le placenta, même si l'enfant
vit;
- interdisent de donner un prénom à tout enfant décédé
à la suite d'une fausse couche ou mort-né; certaines
confessions ne donnent pas un prénom à un enfant qui n'a
pas vécu un certain nombre de jours, et ne pratiquent aucun rite
funéraire pour lui;
- prescrivent que la mère s'isole de ses amis et demeure
à la maison pour une période donnée;
- encouragent les parents à exprimer leur chagrin par de fortes
lamentations, alors que d'autres cultures les incitent à
se montrer peu démonstra-tifs et à manifester peu d'émotions
en public.
Lois
Autopsie
Chaque province ou territoire est unique. Il revient donc à l'intervenant
de connaître les lois provinciales ou territoriales en matière
d'autopsie et d'en informer les parents. Dans certaines provinces,
la loi exige que l'on prati-que une autopsie; dans d'autres,
le choix revient aux parents. En outre, certaines religions interdisent
l'autopsie.
Enterrement et incinération
La réglementation en matière d'incinération,
d'enterrement et de disposition des tissus varie d'une province
ou d'un territoire à l'autre. Les intervenants doivent
donc se renseigner sur la réglementation en vigueur dans leur province
ou territoire. Cette information doit être accessible à l'unité
de soins. Les professionnels doivent examiner, avec les parents, les différentes
options possibles pour l'enterrement, l'incinération
et la disposition des tissus, et ce, quels que soient l'âge
gestationnel et le poids du bébé.
Au moment d'entreprendre les démarches en vue de l'enterrement,
de l'inci-nération ou de toute autre cérémonie
funéraire, les intervenants doivent tenir compte des facteurs suivants:
- Les décisions relatives aux funérailles et à
l'enterrement sont tributaires des préférences, des
traditions, de la culture et de la religion de chacun.
- Les parents peuvent décider de faire enterrer le bébé
dans le caveau de la famille.
- Les préférences individuelles et familiales, de même
que les croyances et les traditions culturelles, peuvent différer
des normes établies par l'établis-sement.
Les salons funéraires semblent maintenant mieux comprendre non
seule-ment l'importance du décès d'un enfant,
mais aussi les besoins des parents, des frères et surs, de
la famille élargie et des amis. En outre, ces établis-sements
sont plus sensibilisés à la nécessité d'offrir
des services funéraires pour les bébés pesant moins
de 500 grammes et qui sont nés à moins de 20 semaines de
gestation. Il peut être utile d'inviter l'entrepreneur
de pompes funèbres à participer à l'élaboration
et à la planification des programmes et à la formation du
personnel.
Transport
Certains parents voudront confier à un entrepreneur de pompes
funèbres la tâche de faire transporter le corps de leur enfant
de l'hôpital au salon funé-raire. D'autres insisteront
pour que l'enfant quitte l'hôpital avec la mère.
Certains parents voudront peut-être placer l'enfant dans un
cercueil avant qu'il ne quitte l'hôpital. On aura besoin
d'une petite boîte blanche ou de tout autre contenant similaire
pour transporter l'enfant au salon funéraire choisi. Certains
hôpitaux fournissent de telles boîtes, convenablement décorées,
tandis que d'autres demandent aux parents de les fournir. Il faut
communiquer avec le salon funéraire avant de procéder au
transport.
Certains parents qui demeurent très loin de l'hôpital
demandent que l'enfant soit transporté au salon funéraire
dans une voiture conduite par eux-mêmes ou par un parent proche.
L'hôpital doit établir une politique et élaborer
un formulaire de consentement pour le transfert de la responsabi-lité
aux parents. Dans ce cas, il faut parfois consulter un conseiller juridique.
L'établissement de soins de santé doit remettre aux
parents des directives relatives au transport et à l'enterrement.
Retour au travail
Les lois régissant la date de retour au travail des parents après
un décès périnatal varient d'une province ou
d'un territoire à l'autre. Dans la plupart des provinces
et territoires, on n'accorde pas à ces parents les semaines
d'assurance emploi attribuées pour un congé de maternité.
En outre, le congé accordé à une mère dont
l'enfant est décédé avant, pendant ou peu après
la naissance varie selon l'employeur, les normes syndicales et les
politiques de l'entreprise.
L'employeur doit comprendre qu'une employée éprouvée
a besoin de temps pour s'engager physiquement et psychologiquement
dans le processus de deuil. La femme doit également se donner suffisamment
de temps pour que le niveau hormonal de la grossesse revienne à
la normale. Pour la plupart des femmes, le congé de trois jours
accordé habituellement pour un décès se révèle
insuffisant pour absorber le choc d'une telle perte. Le père
peut aussi sentir le besoin de demeurer auprès de sa conjointe
et avoir, lui aussi, besoin de temps pour amorcer son propre deuil. Les
intervenants de la santé auront parfois à remettre à
la mère un certificat médical pour lui permettre de ne pas
retourner au travail trop tôt. Certaines femmes, par contre, préfèrent
retourner au travail plus tôt que d'autres; il est important
de les appuyer dans leur décision.
Le personnel du programme doit sensibiliser la collectivité aux
besoins des parents éprouvés par une mort périnatale.
Selon le contexte de chacun, ces parents peuvent avoir besoin de six à
huit semaines de congé de deuil.
Formation et soutien du personnel
Idéalement, tous les intervenants de la santé doivent
avoir une formation professionnelle et une expérience clinique
en matière de soutien aux personnes dans le deuil. Les programmes
de formation doivent transmettre une information de base sur le processus
de deuil et sur le rôle des intervenants auprès des personnes
et des familles affligées.
Les membres du personnel affecté aux unités de soins intensifs
néonatals, aux unités mère-enfant, aux unités
de pédiatrie de même qu'aux salles d'urgence et
de réveil ont besoin de directives précises sur la façon
d'aider les parents affligés par une mort périnatale.
L'étude de ces questions doit faire partie intégrante
de leur orientation et se poursuivre, à intervalles réguliers,
tant qu'ils travaillent dans ces unités. Il faut aussi organiser
des modules de formation en milieu de travail pour traiter des interventions
possibles en cas de deuil et du rôle de l'intervenant de la
santé.
Les programmes d'orientation et de formation en milieu de travail
doivent être axés sur les points suivants:
- les principes sous-jacents à la prestation des soins dans une
perspective familiale et au travail auprès des familles;
- les éléments positifs du travail auprès des mourants
et des personnes endeuillées;
- les différents types de pertes périnatales et les rôles
de soutien que les intervenants de la santé peuvent être
appelés à remplir;
- l'incidence d'une perte périnatale sur les parents
et les frères et surs;
- les commentaires des parents quant au soutien reçu durant l'épreuve;
- différentes stratégies pratiques pour aider les parents;
- les diverses ressources communautaires auxquelles les parents ont
accès, y compris les groupes d'entraide parentale.
Il faut inciter les établissements et les organismes de soins
de santé à organiser des tribunes à intervalles réguliers
pour permettre à leur personnel de discuter des stratégies
d'intervention auprès des mères et des parents qui
ont subi une perte périnatale. Cela peut se faire, notamment, au
moyen de visites des clients, d'ateliers et de groupes de discussion.
Les intervenants qui procurent du soutien aux parents tout au long du
processus de deuil ont souvent besoin d'être appuyés
à leur tour.
On peut leur donner du soutien de diverses façons:
- créer des occasions de se réunir et de discuter en groupes
de situations individuelles et aussi de leurs propres sentiments et
besoins;
- leur suggérer quoi dire en cas de mort périnatale;
- réserver une pièce tranquille pour le personnel;
- prévoir du personnel supplémentaire lorsqu'un décès
périnatal survient (il faut souvent deux infirmières);
- veiller à ce que le personnel soit en mesure de passer suffisamment
de temps avec les familles;
- permettre de reconnaître clairement les chambres des familles
éprouvées, pour que le personnel soit au courant que la
famille est dans le deuil avant de pénétrer dans la pièce;
on peut, par exemple, placer un papillon (douce image des transformations
entre plusieurs états éphémères) au-dessus
de la porte de ces chambres;
- jumeler les nouveaux employés à des employés
expérimentés pour que ces derniers les guident;
- donner aux intervenants l'occasion de communiquer entre eux et
de s'entraider au moyen de programmes de soutien;
- offrir au personnel des programmes d'aide aux employés
(PAE).
Mais avant tout, il faut que chaque professionnel de la santé
respecte les sentiments des autres intervenants.
Soutien au processus de deuil dans la collectivité
Lorsqu'une famille subit une perte périnatale, ses membres
ont besoin d'avoir accès aux services de soutien et d'entraide
de leur collectivité. Parce que la perte se produit généralement
dans un hôpital, il peut arriver que la femme ou le couple retourne
à la maison sans avoir reçu de soutien approprié.
Il appartient à l'hôpital et aux intervenants communautaires
de s'assurer que la famille fait l'objet d'un suivi et
reçoit les services de soutien nécessaires avec leur
consentement éclairé. Selon l'importance et la nature
de la collectivité, les ressources de soutien peuvent inclure les
parents ou les grands-parents, les amis intimes, un groupe d'entraide
parentale et des professionnels.
La collaboration entre les hôpitaux et les organismes de santé
commu-nautaire est nécessaire pour déterminer les ressources
communautaires accessibles et la façon d'y diriger les familles.
Il vaut mieux que le soutien communautaire aux parents éprouvés
soit apporté par une équipe. Celle-ci peut se composer de
membres de la famille, d'infirmières, de travailleurs sociaux,
d'amis, de médecins, de prêtres, d'entrepreneurs
de pompes funèbres, de conseillers pour personnes affligées
et d'autres parents qui ont déjà subi une perte périnatale.
Le médecin traitant ou la sage-femme, et les infirmières
de la santé publique et du CLSC jouent un rôle particulièrement
important au sein de cette équipe de suivi.
Les soins de suivi comprennent l'évaluation du processus
de deuil, du soutien continu, la validation de la cause du décès
lorsque les résultats de l'autopsie sont connus, et des échanges
pour répondre aux questions et aux doutes qui peuvent encore subsister.
Pour bien réussir, le suivi doit être organisé et
coordonné. Ce sont les besoins de la famille qui dictent la fréquence
et le calendrier des rencontres du suivi.
Les familles en deuil ont besoin d'information sur les groupes
d'entraide pour les parents affligés. (Consulter la section
suivante sur les groupes d'entraide parentale.) Si de tels groupes
n'existent pas, les hôpitaux ou les organismes communautaires
devraient penser à en former un. Les parents qui ont vécu
une épreuve semblable sont de précieux alliés ou
facilitateurs dans cette démarche.
Certains parents peuvent tirer profit de différents ouvrages
ou vidéos éducatifs sur le deuil. L'hôpital,
le groupe d'entraide ou la bibliothèque municipale peut organiser
le prêt ou la consultation sur place de livres, de vidéos
ou d'une trousse d'information sur le sujet.
Les collectivités isolées posent souvent des problèmes
particuliers pour le suivi. Un bon nombre de femmes qui sont soignées
dans un grand centre pour des complications pendant leur grossesse proviennent
de collectivités isolées. Les intervenants qui s'occupent
d'elles et qui uvrent dans de grands centres urbains n'ont
peut-être aucune idée des réseaux et des ressources
auxquels la famille aura accès quand elle retournera chez elle.
Les consultations par téléphone et les recommandations personnelles
constituent toutefois un bon départ, surtout si la distance risque
de retarder la transmission de documents écrits. Il est également
utile de préparer des manuels de référence pour des
cas précis et des collectivités particulières, et
de recourir à Internet, qui donne maintenant accès à
d'excellentes ressources et à d'excellents liens pour
les parents et les intervenants qui vivent dans des collectivités
isolées.
Les établissements peuvent organiser des services commémoratifs
annuels ou une aire d'inhumation collective en souvenir des enfants
décédés. Les parents et les intervenants participent
à ces cérémonies, lesquelles peuvent se dérouler
dans des centres de soins de périnatalité ou de pédia-trie,
dans un cimetière local ou ailleurs.
En sensibilisant davantage le public à la perte périnatale,
on aide les collectivités à apporter du soutien aux familles
éprouvées. Les parents et les intervenants doivent collaborer
pour informer la population de ce que vivent les parents.
Groupes d'entraide parentale
Les familles en situation de crise peuvent faire appel aux programmes
de soutien communautaire pour recevoir de l'aide. Les familles qui
traversent une épreuve semblable y sont encouragées à
raconter ce qu'elles vivent et à trouver en elles-mêmes
et auprès des autres la force de continuer. Ces programmes
offrent des services qui constituent un complément efficace au
système de soins de santé. Pour une personne dans le deuil,
ces programmes d'entraide ou de prise en charge individuelle peuvent
devenir un havre de paix, une source de soutien et de réconfort
durant cette pénible épreuve.
Comme son nom l'indique, le programme d'entraide est utile pour les personnes ou les familles qui ont la capacité
latente de se prendre en charge.
Un programme d'entraide fournit un cadre où les personnes
dans le deuil se sentent assez à l'aise pour accepter de partager
leur expérience. Elles peuvent se souvenir ouvertement de la personne
décédée et en parler; elles peuvent être accompagnées
tout au long du processus de deuil; elles sont libres d'exprimer
toute la gamme normale d'émotions et de réactions
colère, confusion, choc, culpabilité, auto-accusation et
dépression que suscite le chagrin. Il arrive que les amis
et la famille soient mal à l'aise devant de telles émotions
et les considèrent inacceptables, peut-être même malsaines.
Au sein du groupe d'entraide, l'expression de ces sentiments
est acceptée.
Entraide signifie logiquement et naturellement aide mutuelle. En effet, tout en recherchant eux-mêmes du soutien, les parents
dans le deuil peuvent aider d'autres membres du groupe. La confiance
mutuelle qui règne au sein d'un groupe d'entraide permet
aux membres d'examiner leur propre expérience ils arrivent
non seulement à accepter la réalité de la perte de
leur enfant, mais aussi à reconnaître la «normalité»
de toute la gamme de sentiments intenses suscités par leur perte.
Bien des parents dans le deuil avouent avoir perdu toute estime de soi,
en plus de douter d'eux-mêmes, de se sentir coupables et de
se faire des reproches. En consolant d'autres parents dans la même
situation, les parents éprouvés apprennent à apprécier
leurs propres forces et à reconnaître ce qu'ils ont
retiré de leur expérience. Ils arrivent ainsi à reprendre
confiance en eux-mêmes et à se valoriser.
À mesure que les parents dans le deuil cessent de se replier
sur eux-mêmes, ils tournent de plus en plus leur attention vers
le monde extérieur. L'objectif réel de ce «travail
du chagrin» est d'aider les parents éprouvés
à reprendre leur train de vie quotidien et à apprendre à
« fonctionner » de nouveau dans le monde «extérieur».
Soutien aux familles dans le deuil: aide mutuelle et prise en charge
individuelle
Un groupe d'entraide communautaire offre deux éléments
essentiels aux familles qui vivent un deuil particulièrement pénible,
soit un environne-ment respectueux et le temps de vivre leur deuil. Les
membres du groupe d'entraide peuvent prendre tout leur temps et consacrer
toute leur énergie pour exprimer ce qu'ils ont vécu
et ce qu'ils vivent encore, et pour parler de leur enfant. Certains
parents n'admettent pas que leur enfant est mort. Il peut même
leur sembler, parfois, que leur bébé n'a jamais existé.
Dans un groupe d'entraide, ils pourront repérer et reconnaître
la source de leur douleur, et faire en sorte que leur deuil devienne «
réel ». Au départ, ce processus peut paraître
intensifier le chagrin. Toutefois et ceci semble paradoxal ,
le fait de partager leur douleur, de parler de leur enfant et de raconter
leur expérience au sein d'un groupe qui les accepte et les
comprend permet aux parents d'assimiler cette expérience pour
pouvoir se prendre en charge individuellement et, éventuellement,
«continuer leur chemin».
Après la mort d'un être cher, les familles peuvent
se sentir forcées de reprendre leurs activités habituelles,
de vivre « normalement », d'agir, généralement,
comme si elles n'avaient jamais subi cette perte atroce. Souvent,
les exigences du travail ne tiennent pas compte de la réalité
des personnes dans le deuil, et ces dernières peuvent se sentir
incapables de reprendre leur travail et, encore moins, de donner leur
rendement habituel. Des membres de la famille et des amis bien intentionnés
qui ignorent ou ne saisissent pas ce qu'est un deuil peuvent, sans
le vouloir, mal conseiller les survivants. De plus, compte tenu des tâches
de la vie quotidienne, il est possible que les parents n'aient pas
le temps ni le goût de s'occuper d'eux-mêmes
et de leur propre processus de deuil. Un des objectifs des groupes d'entraide
est justement de mettre en commun les stratégies qu'ont trouvées
différents participants pour arriver à relever les défis
de la vie quotidienne.
Des parents bénévoles animent les groupes d'entraide.
Les parents affligés savent souvent ce qui aide ou fait obstacle
au processus de deuil. Plusieurs de ces parents sont en mesure d'aider
d'autres parents qui vivent difficilement leur deuil et ils souhaitent
le faire. Dans les programmes d'entraide et de prise en charge individuelle,
des bénévoles apportent récon-fort et soutien aux
parents affligés tout au long du processus normal de deuil. Leurs
connaissances pratiques du deuil leur permettent de jouer un rôle
convaincant au sein du groupe.
L'entraide et la prise en charge individuelle ne suffisent cependant
pas pour toutes les familles. Il faut parfois faire appel à une
aide professionnelle, telle que le counseling individuel ou des thérapies
de groupes dirigées par des professionnels compétents dans
ce domaine.
Participation des professionnels de la santé
Les professionnels de la santé thérapeutes, conseillers
spirituels, infirmières, médecins, sages-femmes, travailleurs
sociaux, psychologues et autres peuvent jouer un rôle essentiel
en apportant leur appui et en contribuant au maintien des groupes d'entraide
et de prise en charge individuelle de la collectivité. Leur participation
peut se manifester ainsi:
- À la suite d'une perte, les intervenants de la santé
peuvent encourager les familles affligées à chercher l'appui
de personnes capables de les aider à traverser cette épreuve.
- Ils peuvent aussi appuyer et conseiller les parents bénévoles
qui uvrent au sein des groupes d'entraide.
- Un intervenant compétent et bien informé peut aider
les bénévoles à définir les limites du soutien
apporté par les programmes d'entraide et de prise en charge
individuelle.
- Les intervenants de la santé qui participent à titre
bénévole aux organismes de soutien communautaires peuvent
aider les autres bénévoles à identifier les parents
récemment dans le deuil qui ont besoin d'aide professionnelle
ou même de services d'intervention en période de crise.
Stratégies d'aide mutuelle et de prise en charge individuelle
On peut utiliser diverses stratégies pour offrir du soutien aux
personnes affligées dans une collectivité. Différents
facteurs, tels que la population et la proximité de centres urbains
plus importants, de même que des considéra-tions d'ordre
culturel, peuvent influencer le choix des stratégies à adopter
dans une collectivité donnée.
Au Québec et au Manitoba, on retrouve des filiales de l'organisme
international de parents dans le deuil, Les amis compatissants, qui a
aussi des filiales francophones en Europe, et Solidarité-Deuil
d'enfant dont le siège social est à Sainte-Foy (Québec). Les familles endeuillées de l'Ontario constitue un bon
exemple d'un organisme de soutien aux parents en deuil; il existe
des affiliés de cet organisme partout dans la province. Les programmes
et les stratégies des affiliés sont adaptés aux besoins
de leurs collecti-vités respectives. Par exemple, dans les secteurs
urbains importants, le grand nombre de parents en quête de soutien
a mené à la création de services spécialisés,
tel un programme à l'intention des parents qui vivent un décès
périnatal. Dans des collectivités de moindre importance,
puisque la demande de soutien est moins grande, il y a moins de services
de soutien spécialisés.
Les groupes de parents en deuil s'inspirent des stratégies
suivantes pour élaborer leurs programmes de soutien:
- Réunions publiques: Des réunions ouvertes
au public sont organisées à intervalles réguliers,
et les membres peuvent y assister de façon régulière
ou sporadique. Certaines de ces rencontres portent sur des thèmes
parti-culiers; on invite des conférenciers compétents,
qui sont sensibles aux questions de chagrin et de perte. Des bénévoles
formés en dynamique de groupe peuvent aider à animer les
discussions de groupe.
- Groupes de soutien privés: Les groupes de
soutien «privés» n'admettent qu'un nombre
limité de membres, et les rencontres ont lieu à des dates
prédéterminées. Ce sont les mêmes membres
qui participent aux réunions tant que le groupe existe. Les membres
d'un groupe de soutien privé cheminent ensemble, d'une
rencontre à l'autre, ce qui leur permet de créer
un lien de confiance. Les sujets de discussion peuvent, au départ,
suivre un plan prédéterminé. Par exemple, la première
rencontre est souvent consacrée au partage de l'expérience
de chacun; autrement dit, chaque membre a l'occasion de raconter
comment il a vécu et vit actuellement sa perte. Avec le temps,
les membres du groupe décident des thèmes à discuter
en fonction de leurs intérêts et de leurs besoins.
Que les rencontres soient publiques ou privées, il est essentiel
d'en préserver le caractère confidentiel pour que s'établisse
un solide lien de confiance entre les membres du groupe. Le groupe
fournit un cadre respectueux où les parents en deuil peuvent se
confier, s'accepter et se soutenir mutuellement dans l'épreuve
intense qu'ils traversent.
- Système de jumelage: Les parents sont jumelés
à deux autres parents qui ont déjà vécu
une expérience semblable; l'interaction devient un moyen
efficace d'apporter du réconfort aux familles, surtout à
celles dont le deuil est récent. On se fonde sur plusieurs critères
pour effectuer un jumelage. Le soutien peut être offert en personne,
par téléphone, par courriel ou par la poste.
- Documentation écrite et électronique: Ces
dernières années, on assiste à une prolifération
de documents écrits ou électroniques sur les besoins des
personnes affligées. Ces différents documents peuvent
servir de ressources inestimables pour tout programme de soutien. Ils
sont parti-culièrement utiles pour les familles qui ont peu d'occasions
d'interagir directement avec d'autres personnes affligées
ou qui sont peu portées à le faire. Les documents les
plus utiles sont ceux qui tentent de rejoindre leur public au moyen
de témoignages de familles qui ont perdu un être cher.
Le ton est personnel et aide les personnes affligées à
reconnaître la normalité» de leur deuil et à
trouver les mots et les gestes pour exprimer leur propre douleur. (Consulter
l'annexe 6.)
L'intérêt croissant pour les ordinateurs, en particulier
pour Internet, a pavé la voie à un nouveau mode de soutien
pour les personnes en deuil, soit un mode à la fois largement
accessible et économique. Plusieurs personnes endeuillées
trouvent plus facile de rechercher du soutien par l'intermé-diaire
des ressources électroniques, à cause de l'anonymat
et du caractère privé de ce genre de services. (Consulter
l'annexe 6.)
Au cours des dernières années, plusieurs maisons d'édition
importantes et reconnues ont publié des livres sur le deuil et
le chagrin. On peut se procurer la plupart de ces publications dans
les grandes librairies ou les emprunter des bibliothèques publiques.
Certaines librairies spécialisées possèdent aussi
une imposante collection de livres et de bibliographies sur des sujets
liés à la famille, y compris le deuil et le soutien aux
personnes affligées. L'annexe 6 dresse la liste de différentes
ressources accessibles.
Bibliographie
BOWLBY, J. Attachement et perte, Paris, Presses universitaires
de France, 1984. Publié aussi en anglais sous le titre «Attachment
and loss», dans KOWALSKI, K., «No happy ending: pregnancy
loss and bereavement», NAACOG's Clinical Issues, vol.
2, no 3 (1991), p. 370.
BROWN, Y. «Perinatal death and grieving», The Canadian
Nurse/L'infirmière canadienne, no 199 (1991), p. 27.
DE MONTIGNY, F., et L. BEAUDET. Lorsque la vie éclate, Saint-Laurent (Québec), Éditions du Renouveau Pédagogique
Inc., 1997.
FRANCHE, R.L., I. HAMMOND, D.M. BLACK et S. GAUDETTE. «First trimester
pregnancy loss: how can we help our patients?», Journal of Ultrasound
Medicine, vol.16 (1997), p. 513-514.
JUMENEZ, S.L.M. The Other Side of Pregnancy: Coping with Miscarriage
and Stillbirth,
Englewood Cliffs (NJ), Prentice-Hall, 1982.
KÜBLER-ROSS, E. On Death and Dying, New York, Macmillan,
1972.
LEON, I. «Perinatal loss: choreographing grief on the obstetric
unit», American Journal of Orthopsychiatry, vol. 61, no
2 (1992b), p. 7-8.
LEON, I. «Perinatal loss: a critique of current hospital practices», Clinical Pediatrics, vol. 31, no 6 (1992a), p. 366-374.
PANUTHOS, C., et C. ROMEO. Ended Beginnings: Healing Childbearing
Losses, New York, Bergin and Garvey; 1984.
PARKES, C.M. «The first year of bereavement», dans KOWALSKI,
K., «No happy ending: pregnancy loss and bereavement», NAACOGS'
Clinical Issues, vol. 2, no 3 (1991), p. 370.
STATISTIQUE CANADA. Rapports sur la santé, vol. 7, no
4 (1995), p. 432. Publié aussi en anglais sous le titre Health
Report, Statistics Canada.
WAXLER-MORRISON, N., J. ANDERSON, et E. RICHARDSON. Cross-Cultural
Caring, Vancouver, UBC Press, 1990.
WELCH, I.D. «Miscarriage, stillbirth, or newborn death: starting
a healthy grieving process», Neonatal Network, juin (1991),
p. 53-57.
WOMEN'S COLLEGE HOSPITAL. Rights of the Infant at the Hospital:
At the Time of Death, Toronto, chez l'auteur, 1984.
WOMEN'S COLLEGE HOSPITAL. Rights of Parents at the Hospital:
At the Time of the Baby's Death, Toronto, chez l'auteur,
1984.
WORDEN, J.W. Grief Counselling and Grief Therapy. A Handbook for
the Mental Health Practitioner, 2e éd., New York, Springer
Publishing Company, 1991.
ANNEXE 1
Aide-mémoire pour les soins aux femmes qui perdent leur bébé
au début de la grossesse
Ce formulaire doit être rempli pour toutes les femmes
qui perdent leur bébé avant la 22e semaine de grossesse.
A. INFORMATION
Cocher les sources de soutien requises par la mère ou suggérées
par l'infirmière qui pourraient être utiles
Dépliant La perte d'un bébé (ICSI),
distribution systématique, dépliants des groupes d'entraide
locaux distribués systématiquement |
Je vis une fausse couche (CLSC de Beauce) ou autre document
apparenté |
Aumônier (nom): |
Travailleur social (nom): |
Prière |
B. DISPOSITION DU FTUS
Ftus identifiable (peut être ou ne pas
être intact) Déterminé par : (initiales)
A demandé à voir le ftus Oui
Non
A vu le ftus Oui
Non
- Information relative à l'enterrement Fournie par:
(initiales)
- Enterrement au cimetière de l'hôpital Oui Si oui,
formulaire dûment rempli Oui
ou
- Enterrement assumé par les parents/l'entrepreneur de
pompes funèbres Oui Si oui, formulaire dûment rempli Oui
Lettre du médecin concernant l'âge gestationnel Oui
Enregistrement et avis à la morgue Oui
Formulaire d'admission et de départ portant adressographe
et l'indication «Ftus de » Oui
Examen pathologique détaillé requis Oui
Non
Sinon, formulaire régulier de demande d'intervention chirurgicale-pathologie
Oui
Si oui, formulaire de consentement rempli Oui
Formulaire de demande d'intervention de pathologie, incluant les
données de la gestation, a été rempli Oui
Ftus dans le formol acheminé à la pathologie (dans
le même contenant que
le placenta ou dans un contenant séparé) Oui
Envoyé par: (initiales)
Ftus non identifiable Déterminé
par: (initiales)
- Pathologie
Ftus dans le formol acheminé à la pathologie (dans
le même contenant
que le placenta ou dans un contenant séparé) Oui
Envoyé par: (initiales)
Accompagné par un formulaire régulier de demande d'intervention
chirurgicale-pathologie Oui
Si la famille désire la mise en terre du «ftus non
identifiable », il faut suivre le protocole utilisé pour
le «ftus identifiable » et les consignes sous la rubrique
«Enterrement assumé par les parents/l'entrepreneur
de pompes funèbres».
C. PROCESSUS DE DEUIL
Discussion sur le processus de deuil amorcée par : (initiales)
Suivi du médecin Nom: Commentaires:
Adaptation et traduction d'un formulaire du St. Joseph's Health
Centre de London (Ontario).
ANNEXE 2
Feuille de route inter-services: décès périnatals
Utiliser la feuille de route inter-services relative aux décès
périnatals pour faciliter les communications, éviter les
chevauchements ou dédoublements et donner des directives au personnel.
Entreprendre les étapes présentées sur la feuille
ci-après dès qu'un décès est prévu
ou qu'il se produit.
Signature Initiales Signature Initiales Signature Initiales Signature
Initiales Signature Initiales Signature Initiales
MESURES NÉCESSAIRES
- Prévenir les Services sociaux
Nom du travailleur social: .
Interprète requis : Oui Non
Nom : Numéro de téléphone :
Mesure prise Oui
Non Date
Initiales
Rencontre demandée par le client
Rencontre refusée par le client
Commentaires:
- Prévenir la Pastorale
Nom de l'aumônier: ..
Mesure prise Oui
Non Date
Initiales
Rencontre demandée par le client
Rencontre refusée par le client
Commentaires:
- L'Unité de naissance prévient l'Unité
des admissions par téléphone dans le cas d'une mortinaissance.
L'infirmière attitrée, le travailleur social ou l'aumônier
remettra à la famille la trousse de documentation sur la perte
périnatale. Le travailleur social ou l'aumônier y
ajoutera tout renseignement jugé pertinent ou utile.
Mesure prise |
Oui |
Non |
Date |
Initiales |
|
4. |
Se renseigner sur le prénom du bébé. |
Demander: « |
Aviez-vous pensé à un prénom pour votre bébé
?» |
Mesure prise |
Oui |
Non |
Date |
Initiales |
Nom :
5.Expliquer la signification du papillon et
le placer sur la porte ou l'incubateur.
Mesure prise Oui Non |
Date |
Initiales |
|
6. |
Indiquer si les parents souhaitent: |
a) |
voir le bébé |
Oui |
Non |
Indécis |
b) |
prendre le bébé dans leurs bras |
Oui |
Non |
Indécis |
c) |
autre (l'habiller, le baigner, etc.) |
Oui |
Non |
Indécis |
Préciser:
Mesure prise Oui
Non Date
Initiales
7. Se renseigner sur les croyances religieuses
ou culturelles de la famille.
a) Prière (dans le cas d'une mortinaissance) Oui
Non Date
Confession religieuse:
Par :
b) Baptême (pour une naissance vivante) Oui
Non Date
Par :
c) Cérémonie funéraire autre
Oui Non
Date
Préciser:
Par :
Le membre du clergé choisi par la famille a été
avisé Oui Non Nom : d) Autres options:
Commentaires:
Mesure prise Oui
Non Date
Initiales
8.Fournir une photo du bébé.
Dire: «Nous allons prendre une photo polaroïd de votre bébé.
Bien des parents aiment recevoir une photo en souvenir». (Si les
parents sont indécis, placer la photo dans une petite enveloppe
et l'annexer au dossier de la mère.) Le travailleur social
ou l'aumônier peut encourager la famille à apporter
la photo à la maison et à la garder en lieu sûr. Si
un bonnet est utilisé, il faut le placer dans un sac de plastique
et l'envoyer avec le dossier de la mère. Le bonnet peut être
lavé si les parents en font la demande. Une photocopie de la photo
polaroïd fera en sorte qu'il y aura toujours une image du bébé.
Encourager la famille à apporter leur propre appareil photo.
Oui Non Indécis
Photo :
Donnée à la mère
Annexée au dossier de la mère
Envoyée aux Services sociaux lors du congé
Mesure prise Oui
Non Date
Initiales
9.Fournir de l'information sur l'autopsie.
Dire: «C'est difficile de comprendre pourquoi un bébé
meurt. L'autopsie permet parfois de trouver certains éléments
de réponse. Acceptez-vous qu'une autopsie soit faite?».
Noter que cela prend de quatre à six semaines, ou même plus,
avant d'avoir un rapport préliminaire, et qu'il faut
allouer trois mois ou plus pour le rapport final.
Oui Non Indécis
Demander: « Y a-t-il d'autres membres de votre famille ou
de vos amis qui aimeraient voir le bébé ?».
Toutes les personnes qui avaient exprimé le souhait de voir le
bébé l'ont fait :
Oui Non
Ne pas oublier que tant que toutes les personnes qui souhaitent voir
le bébé ne l'ont pas encore fait, le formulaire
d'autorisation d'autopsie doit rester dans l'enveloppe
contenant tous les autres documents reliés au décès.
Une fois que ces formulaires sont envoyés à l'Unité
des admissions, on recommande de ne plus permettre aux gens de voir le
bébé.
Formulaire d'autorisation d'autopsie acheminé au Service
des admissions avec les autres formulaires dûment remplis :
Oui Non
L'autopsie doit être pratiquée dans les 12 à
24 heures après le décès.
Mesure prise Oui
10. Prévoir une chambre.
Non Date
Initiales
La mère occupera une chambre privée de l'unité
mère-enfant. Un fauteuil confortable (inclinable) y sera installé
pour la personne qui accompagne la mère. Même si elles risquent
de voir et d'entendre d'autres bébés, elles pourront
recevoir du soutien du personnel. Si aucune chambre privée n'est
libre, la mère devra demeurer dans une chambre semi-privée,
et l'autre lit sera offert à la personne qui l'accompagne.
Chambre no
Mère accompagnée: Oui Non
- Remettre différents articles à la famille en
souvenir du bébé.
Cocher 3les articles donnés.
Bonnet
Mèche de cheveu Photo Carte du berceau Bracelet d'identité
Adressographe Papillon Vêtements
Autres : .
Mesure prise Oui
Non Date
Initiales
ANNEXE 3
Aide-mémoire sur les étapes
- Corps de l'enfant acheminé à la morgue, dans un
contenant fourni par la morgue (gardé dans l'aire de naissance).
- Formulaires acheminés à la morgue, avec le bébé.
- On peut procéder à l'autopsie lorsque le Service
des admissions a reçu tous les formu-laires relatifs au décès,
placés dans l'enveloppe contenant les formulaires requis.
- Dès réception de tous les formulaires relatifs au décès,
le Service des admissions: i) communique avec la morgue; ii) permet
à l'entrepreneur de pompes funèbres de prendre livraison
du corps après confirmation de la morgue que toutes les procédures
sont terminées et que le travailleur social ou l'aumônier
a confirmé le nom du salon funéraire choisi par le ou
les parents.
- Décisions relatives aux funérailles. Les parents sont
responsables des arrangements funéraires de tout bébé
d'âge gestationnel de 22 semaines ou plus. Ils n'ont
toutefois pas besoin de prendre de décisions immédiatement.
Les membres des disciplines suivantes sont en mesure de discuter de
ces arrangements avec la famille: l'anima-teur de pastorale ou
le travailleur social (ou l'infirmière, si aucun n'est
libre). Il faut demander aux parents: « Avez-vous pensé
aux arrangements funéraires?». On devrait suggérer
qu'ils communiquent avec un entrepreneur de pompes funèbres
de leur choix ou qu'un membre de la famille le fasse à leur
place. Le service peut être retardé jusqu'à
ce que la mère puisse y assister. a) On a discuté de l'accès
à d'autres sources de soutien et avisé les groupes
de soutien pour qu'ils fassent un suivi ou on a donné l'information
(à la cliente) avant le congé. b) Des dépliants
sur les groupes d'entraide pour parents dans le deuil se trouvent
dans la trousse de documentation sur la perte périnatale. c)
Les mères et familles ont été dirigées vers
les Services de santé publique.
Seul le travailleur social ou l'aumônier doit prévenir
le Service des admissions, après que toutes les personnes qui en
ont exprimé le souhait ont vu le bébé, et faire part
du nom du salon funéraire choisi par le ou les parents.
Avis au Service des admissions envoyé Date : Nom du salon funéraire:
Médecin de famille Nom : Formulaire de recommandations rempli:
Oui Non
- Tous les documents nécessaires ont été
remplis (en conformité avec les politiques et les procédures
administratives).
Une fois que tous ont vu le bébé, l'infirmière
attitrée s'assure que tous les formulaires remplis sont
placés dans l'enveloppe de documentation relative au décès
de l'enfant. L'enveloppe est transmise au Service des admissions
par un messager (ne pas l'ache-miner par courrier interne).
- Classification du décès (avortement spontané
[fausse couche], avortement thérapeu-tique, mortinaissance, mort
néonatale) faite par l'obstétricien ou le médecin
traitant au moment du décès.
Date d'envoi: Initiales :
Adaptation et traduction d'un formulaire du St. Joseph's Health
Centre, London (Ontario).
ANNEXE 4
Aide-mémoire relatif au deuil pour l'unité
de soins intensifs néonatals
Nom du bébé :
Nom de la mère : Date de naissance: Nom du père: No de
l'hôpital : Adresse : Noms et âges des frères
et des surs:
Deuil actuel :
Mortinaissance Naissance vivante
garçon fille
Poids Gestation
Deuil antérieur :
Fausse couche Mortinaissance Naissance vivante Infertilité
MESURES PRISES |
DATE |
HEURE |
SIGNATURE |
|
La mère et le père ont vu le bébé
à la naissance ou |
après la naissance : Mère |
Père |
La mère et le père ont pris le bébé
dans leurs bras |
après la naissance : Mère |
Père |
|
On a offert à la mère d'être
transférée à l'extérieur |
de l'unité de naissance, à l'unité |
: |
prénatale postnatale |
de gynécologie |
|
Des services de pastorale ont été offerts
: |
Oui Non |
Si oui, les parents ont été vus par : |
|
Bébé baptisé: Oui Non |
par : |
Date : Heure : |
|
Nom du travailleur social : |
|
Photo remise aux parents: |
Oui |
Non |
Photo versée au dossier: |
Oui |
Non |
|
Souvenirs remis aux parents : |
Oui |
Non |
La perte d'un bébé, |
Je vis une fausse couche |
, ou |
autre document donné aux parents |
Oui |
Non |
|
Les parents ont-ils donné un prénom à
leur bébé? |
Oui Non Prénom : |
|
Options d'inhumation expliquées: |
Oui |
Non |
Hôpital Privé |
Permis d'enterrement (du Service des admissions) |
requis, si le corps de l'enfant est amené
à la maison |
|
Autopsie désirée : Oui |
Non |
Autorisation obtenue: Oui |
Non |
|
Ressources communautaires offertes : |
Oui |
Non |
|
Adaptation et traduction d'un formulaire du Women's College
Hospital.
ANNEXE 6
Lectures supplémentaires
LIVRES POUR PARENTS ET TRAVAILLEURS DE LA SANTÉ
BEREZIN, N. After a Loss in Pregnancy: Help for Families Affected
by a Miscarriage, a Stillbirth or the Loss of a Newborn, New York,
Simon and Shuster, 1982.
BERG, B.J. Nothing to Cry About, Henley Beach, South Australia,
Seaview Books, 1981.
BORG, S., et J. LASKER. When Pregnancy Fails. Families Coping with
Miscarriage, Ectopic Pregnancy, Stillbirth and Infant Death, Boston,
Beacon Press, 1981.
BRADLEY, K., et coll. «Rencontrer le patient et sa famille au
carrefour des cultures», Frontières, vol. 3, no
3 (1991), p. 49-50.
BROWN, Y. «Perinatal loss: a framework for practice», Health
Care for Women International, vol. 14 (1991), 469-479.
BUCKMAN, R. Que faut-il dire?, Montréal, Éditions
Québécor, 1989.
CENTERING CORPORATION. Dear Parents: I Am Waiting for the Year (Une collection de lettres écrites par des parents endeuillés
à d'autres parents endeuillés), Omaha, Centering Corporation,
1989.
CLSC de Beauce. Je vis une fausse couche, 1991.
COHEN, M. She Was Born, She Died, Omaha, Centering Corporation,
1983.
CÔTÉ, M.F. L'enfant en phase terminale et sa famille:
Programme de soins et d'enseignement, Montréal, Hôpital
Sainte-Justine, 1993.
COUTURIER, F. «Mal à l'autre», Frontières, vol. 2, no 3 (1990), p. 4-6.
DELAUNIÈRE, M., et A. BOURDREAULT. Le deuil périnatal:
guide d'accompagne-ment des familles devant un deuil périnatal, Chicoutimi, Hôpital de Chicoutimi, 1992.
DELISLE, I. Les derniers moments de la vie, Saint-Laurent,
Éditions du renouveau pédagogique, 1993.
DELISLE, I. Survivre au deuil, Montréal, Éditions
Paulines, 1987.
DE MONTIGNY, F. «Miser sur la famille lors de l'hospitalisation», The Canadian Nurse/L'infirmière canadienne, vol. 91,
no 10 (1995), p. 38-42.
DE MONTIGNY, F., et L. BEAUDET. Lorsque la vie éclate:
impact de la mort d'un en-fant sur la famille, Éditions
du renouveau pédagogique, 1997.
DE MONTIGNY, F., L. BEAUDET et L. DUMAS. La mort d'un enfant:
description de l'impact sur la famille et élaboration d'une
intervention systémique, rapport de recherche, Hull, Régie
régionale de la Santé et des Services sociaux, 1996.
D'ETCHEVERRY, D. «Les nouvelles ethnies, un changement dans
les pratiques des maisons funéraires», Frontières, vol. 7, no 3 (1995), p. 50-52.
DIAMOND, K., et K. DIAMOND. Motherhood After Miscarriage, Holbrooke
(MA), Bob Adams Publishers, 1991.
DONNELLY, K.F. Recovering from the Loss of a Child, Mount Clemens
(Mo.), Berkley Books, 1994.
DOUESNARD, S. «Est-ce que tu savais que je vais mourir?», Frontières, vol. 2, no 1 (1989), p. 30-35.
ERNOULT-DELCOURS, A. Apprivoiser l'absence: Adieu mon enfant, Paris, Éditions Fayard, 1993.
FRÉCHETTE- PIPERNI, S. Le deuil périnatal: plan d'interventions
pour les infirmières, Centre hospitalier Pierre-Boucher, Longueuil
(Québec).
FRIEDMAN, L., I. DARIA et L. ABKEMEIER. A Woman Doctor's Guide
to Miscarriage: Essential Facts and Up to the Minute Information on Coping
with Pregnancy Loss and Trying Again, New York, Hyperion, 1996.
FRIEDMANN, R., et R.GRADSTEIN. Surviving Pregnancy Loss: A Complete
Source Book for Women and Their Families, New York, Carol Publishers,
1996.
GAGNIER, J.P., Du côté de la famille: ondes de choc
à la suite d'une perte, Colloque L'enfant, la famille
et la mort, La Maison Mathieu-Froment-Savoie, Hull, 1994.
GAGNON de LAUNIÈRE, M., et A. BOUDREAULT, «Devant un deuil
périnatal», The Canadian Nurse/L'infirmière
canadienne, vol. 91, no 2 (1995), p. 41-46.
HANUS, M. Les deuils dans la vie: deuils et séparations chez
l'adulte et l'enfant, Paris, Éditions Maloine, 1994.
HÉTU, J.L. Psychologie du mourir et du deuil, Montréal,
Éditions du Méridien, 1989.
HORCHLER, J.N., et R.R. MORRIS. The SIDS Survival Guide: Information
and Comfort for Grieving Family and Friends and Professionals Who Seek
to Help Them, Hyattsville (MD), SIDS Educational Services, 1997.
ILSE, S., et A. APPELBAUM. Empty Arms: Coping After Miscarriage,
Stillbirth or Infant Death, Maple Plain (Minn.), Wintergreen/Orchard
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IRVING, L. When a Baby Dies: Psychotherapy for Pregnancy and Newborn
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JUMENEZ, S.L.M. The Other Side of Pregnancy: Coping with Miscarriage
and Stillbirth,
New Jersey, Prentice Hall, 1982.
KLUGER-BELL, K. Unspeakable Losses: Understanding the Experience
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KÜBLER-ROSS, E. La mort et l'enfant, souvenirs, lettres,
témoignages, Genève, Éditions du Rocher, 1994.
KÜBLER-ROSS, E. La mort, dernière étape de la
croissance, Ottawa, Éditions Québec-Amérique,
1993
KÜBLER-ROSS, E. La mort est un nouveau soleil, Montréal,
Éditions Québécor, 1989.
KÜBLER-ROSS, E. La mort et l'enfant, Monaco, Éditions
du Rocher-Tricorne, 1986.
LEBEL, J. «Inévitablement la vie, l'amour, la mort», L'infirmière du Québec, vol. 3, no 2 (1995),
p. 42-45.
LES AMIS COMPATISSANTS. Bulletin, Beaconsfield (Québec).
LEON, I.G., et E. FURMAN. When a Baby Dies: Psychotherapy for Pregnancy
and Newborn Loss, Boston, Yale University, 1990.
LUEBBERMAN, M. Coping With a Miscarriage: A Simple, Reassuring Guide
to Emotional and Physical Healing, Rocklin (CA), Prima Publishing,
1996.
MALCOLM, N., et W. BONNIE. A Beginning: A Booklet for Parents Who
Experience the Death of a Baby, Toronto, Women's College Hospital,
c/o Volunteer Association, 1984. Publié en anglais, français,
grec, portugais, chinois et braille.
MONTBOURQUETTE, J. Aimer, perdre et grandir: l'art de transformer
une perte en gain, Ottawa, Novalis, 1994.
PANUTHOS C., et C. ROMEO. Ended Beginnings: Healing Childbearing
Losses, New York, Bergin and Garvey, 1984.
PEEL, D. The Ministry of Listening, Toronto, Anglican Book
Centre, 1980.
PLANTE, A. «Les soins infirmiers liés au processus de deuil», L'infirmière du Québec, vol. 3, no 2 (1995),
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PLANTE, A. «Comment réagir à la mort d'un enfant?», The Canadian Nurse/L'infirmière canadienne, vol.
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RAIMBAULT, G. L'enfant et la mort, Paris, Dunod, 1995.
ROUSSEAU, P. «Le deuil périnatal», Journal de
gynécologie, obstétrique et biologie de la reproduction, vol. 17, no 3 (1988), p. 285-294.
SCHIFF, H.S., et S. SCHIFF. The Bereaved Parent, New York,
Penguin Books, 1978.
SCHWIEBERT, P., et P. KIRK. When Hello Means Goodbye: A Guide for
Parents Whose Child Dies at Birth or Shortly Thereafter, Portland,
University of Oregon Health Sciences Centre, Dept. of Obstetrics and Gynecology,
1981.
SÉGUIN, M., et FRÉCHETTE, L. Le deuil: une souffrance
à comprendre pour mieux intervenir, Montréal, Éditions
Logiques, 1995.
STAUDACHER, C. Men and Grief: A Guide for Men Surviving the Death
of a Loved One. A Resource for Caregivers and Mental Health Professionals, Oakland (CA), New Harbinger Publications, 1991.
ST-PIERRE, L., et CÔTÉ, L. «Ethnicité et rituel
funéraire», Frontières, vol. 3, no 3 (1991),
p. 46-48.
THOM, J. Approche aux parents lors d'une naissance en situation
précaire, programme de formation inédit, Gatineau,
C.H.G., 1992.
TODD, A. Journey of the Heart: Stories of Grief as Told by Nurses
in the NICU, Nashville (TN), Vanderbelt University, 1995.
VIAU-CHAGNON, M. Pour ce deuil qui vous afflige... repères
pour parents endeuillés, Montréal, Hôpital de
Montréal pour enfants, 1994.
WOMEN'S COLLEGE HOSPITAL. Silent Grief, Toronto, Women's
College Hospital, c/o Volunteer Association, 1991.
WORDEN, J.W. Grief Counselling and Grief Therapy, New York,
Springer Publishing, 1982.
WRIGHT, L.M., et L. LEAHEY, L'infirmière et la famille, Saint-Laurent, Éditions du renouveau pédagogique, 1995.
YARWOOD, A. La perte d'un bébé, Institut
canadien de la santé infantile, Ottawa, 1983. Publié également
en anglais sous le titre Losing a Baby, Canadian Institute of
Child Health.
ENFANTS ET ADOLESCENTS
ALEX, B., et ALEX, M. Grand-papa et moi parlons de la mort, Montréal,
Éditions Héritage, 1986.
BUSCAGLIA, L. The Fall of Freddie the Leaf, Birlingame (CA),
Holt, Rinehard & Winston, 1983.
CAHOUR, C. Adieu Benjamin, Paris, Éditions Rageot, 1995.
DEMERS, D. Un hiver de tourmente, Montréal, Éditions
de la Courte Échelle, 1992.
DUBÉ, J. L'horloge s'est arrêtée, Montréal, Éditions Pierre Tisseyre, 1990.
ELLIS, S. Quelque temps dans la vie de Jessica, Montréal,
Éditions Québec-Amérique, 1990.
JOHNSON, J., et M. JOHNSON. Where's Jess? Omaha (NE),
Centering Corporation, 1982.
LESHAM, E.J. J'ai 12 ans et je ne veux pas que tu meures, Paris, Éditions Bayard, 1992.
PLANTE, A. Histoire de Jonathan, Montréal, Éditions
Pauline, 1992.
SANDERS, P. La mort, Montréal, Éditions École
active (Paris, Éditions Gamma), 1992.
VARLEY, S. Au revoir Blaireau, Paris, Éditions Gallimard,
1984.
ZAGDANSKI, D. How Teenagers Cope with Grief, Cincinnati, Seven
Hills Books, 1994.
POUR LES ENFANTS
CAPDEVILA, R. L'enterrement, Paris, Éditions du
Centurion, 1987.
DELISLE, I., C. COUTURE et S. CASTLE. Apprivoiser la mort, apprivoiser
la vie: l'apprentissage, Montréal, Les Productions SIC,
1989. Distribué parÉditions Paulines.
GROLLMAN, E.A. Talking About Death: A Dialogue Between Parent and
Child, Boston, Beacon Press, 1991.
GROLLMAN, E.A. (éd.). Bereaved Children and Teens: A Support
Guide for Parents and Professionals, Boston, Beacon Press, 1996.
HUNTLEY, T. Helping Children Grieve: When Someone They Love Dies,
Philadelphia, Augsburt Fortress, 1991. «A Child's Grief»,
1994, 54 minutes (vidéo) Disponible auprès de Magic Lantern
Communications Ltd. 38-775, Pacific Road Oakville, Ontario L6L 6M4 Tél.:
(905) 827-1155, 1 (800) 263-1717 Téléc.: (905) 827-1154
Courriel: video@magiclantern.ca
RADIO-QUÉBEC. Deuil d'un enfant, Série «C'est
la vie», 1989 (60 minutes).
ORGANISMES
Il existe de nombreux groupes de soutien pour personnes en deuil au
Canada et aux États-Unis; plusieurs d'entre eux sont des organismes
communautaires. Il faudrait aider les parents à trouver le groupe
de leur collectivité. Voici une liste de quelques groupes nationaux
et provinciaux.
Ressources canadiennes
Association des parents d'enfants prématurés
du Québec
Groupe d'entraide qui a pour objectif de donner de l'information
aux parents d'enfants prématurés 4837, rue Boyer, app.
238 Montréal (Québec) H2J 3E6 Tél.: (514) 523-3974
Les amis compatissants du Québec
Un organisme international offrant soutien et compréhension aux
parents en deuil. Almanach de pensées réconfortantes, lieux
de réunion, bibliographie, ressources. Tél.: (514) 993-5791
Solidarité-Deuil d'enfant
Organisme composé de parents ayant vécu la perte d'un
enfant. Il tient des réunions mensuelles.
Tél.: (418) 990-0435
Les familles endeuillées de l'Ontario
Le groupe Les familles endeuillées de l'Ontario (Bereaved
Families of Ontario) donne des ateliers aux professionnels et aux
familles. Il offre également des ressources et organise des groupes
d'entraide et d'auto-assistance, par l'entremise de ses
organismes affiliés.
Les familles endeuillées de l'Ontario
Programme français (Ottawa-Carleton) C.P. 9384 Ottawa (Ontario)
K1G 3V1 Tél.: (613) 739-7171 Téléc.: (613) 739-2997
Fondation canadienne sur l'étude de la mortalité
infantile
586, avenue Eglinton Est, Bureau 308 Toronto (Ontario) M4P 1P2
Tél.: (416) 488-3260 numéro sans frais: 1 (800) END-SIDS
Téléc.: (416) 488-3864 Courriel: sidscanada@inforamp.net
Pen-Parents of Canada
Cet organisme publie un journal dont le but est d'aider les familles
qui ont connu un deuil pendant la grossesse ou durant la période
périnatale. On y retrouve beaucoup d'articles et de poèmes
soumis par les lecteurs. On peut s'y abonner à peu
de frais. Pen-Parents of Canada P.O. Box 32348 RPO Coquitlam Centre Coquitlam
(C.B.) V3B 7Y4
Subsequent Pregnancy After Loss (SPALS)
Groupe de discussion en ligne http://www.inforamp.net/~bfo/spals/
Ressources américaines
Pen-Parents, Inc.
P.O. Box 8738 Reno (NV) 89507-8738 Tél.: (702) 826-7332 http://pages.prodigy.com/NV/fgck08a/PenParents.html
Centering Corporation
Le «Centering Corporation» est une petite maison d'édition
qui publie des documents sur la perte d'êtres chers et le deuil
(livres, articles et brochures) à l'intention des familles.
Les titres publiés sont faciles à lire, accessibles par
commande postale et se vendent à un prix raisonnable.
Centering Corporation 1531 N. Saddle Creek Road Omaha, NE 68104 Tél.:
(402) 553-1200
ANNEXE 7
Glossaire
Mortalité néonatale précoce. Un nouveau-né,
vivant à la naissance, qui meurt avant le septième jour
après la naissance, est classé comme «une mortalité
périnatale».
Mortalité néonatale. Un nouveau-né, vivant
à la naissance, qui meurt sept jours ou plus après la naissance
mais à moins de 28 jours, est classé comme «une mortalité
néonatale».
Faible poids à la naissance. Un ftus ou un bébé
a un faible poids à la naissance s'il pèse moins de
2500 grammes. Le taux de faible poids est calculé en divisant le
nombre de naissances vivantes de bébés qui pèsent
moins de 2500 grammes par le nombre total de naissances vivantes. Un ftus
ou un bébé de très faible poids pèse moins
de 1500 grammes à la naissance.
Prématurité ou naissance prématurée. Un ftus ou un bébé naît prématuré-ment
s'il naît avant la 37e semaine de gestation. Il est alors prématuré,
et sa naissance est dite prématurée. La prématurité
est l'état d'un enfant prématuré; une grande
prématurité est une naissance survenant avant la 32e semaine
de grossesse.
Mortinaissance. Un ftus ou bébé est mort-né
s'il naît après au moins 20 semaines de grossesse ou
pèse au moins 500 grammes, et ne présente aucun signe de
vie à la naissance.
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