Les soins à la mère et au nouveau-né dans une perspective
familiale : lignes directrices nationales
CHAPITRE 10
Installations et équipement
Table des matières |
Introduction |
Plans d'aménagement et de réaménagement |
Suggestions pour les installations existantes |
Installations pour les soins en périnatalité |
Principales composantes de l'unité de travail et de
naissance |
Triage/préadmission/salon pour le début du travail |
Chambres de naissance pour la continuité des soins en périnatalité |
Configuration des chambres de naissance |
Salle d'opération pour césariennes et autres
interventions |
Aire de réanimation du nouveau-né |
Chambres mère-enfant |
Petite pouponnière |
Aires de service et d'utilités |
Autres caractéristiques des centres de niveaux II
et III |
Exigences en matière d'espace et d'équipement
pour les pouponnières |
de niveaux II et III |
Besoins en lits: unités de travail et de naissance |
Surveillance des lieux de travail et ingénierie |
Température ambiante, ventilation et climatisation |
Alimentation en électricité pour les services |
Télécommunications |
Insonorisation |
Sélection de matériaux et de produits de finition
appropriés |
Bibliographie |
Annexe 1 Processus de planification |
Annexe 2 Équipement de diverses pièces |
Annexe 3 Aires de service pour les soins en périnatalité |
Annexe 4 Critères de sélection des matériaux |
Introduction
Le milieu physique des établissements qui offrent des services en périnatalité
aux mères et aux familles a une grande influence sur les pratiques institu-tionnelles
et sur l'expérience du personnel et des familles qui y séjournent.
Un milieu favorable aux soins prodigués durant la grossesse, le travail,
la naissance et la période postnatale facilite la collaboration entre
les profes-sionnels et les familles. La planification pour adapter ou rénover
les installations existantes, ou pour en construire de nouvelles, est l'occasion
idéale de concrétiser la philosophie des soins dans une perspective
familiale (Hanson et coll., 1994).
Il faut toutefois se souvenir que la philosophie des soins est d'abord
et avant tout véhiculée par les soignants. Tout réaménagement
physique d'un établissement doit être accompagné d'initiatives
pour modifier le comportement des intervenants de sorte que les soins en périnatalité
relèvent véritablement d'une perspective familiale (Hodnett,
1998). Il ne faudrait toutefois pas attendre de modifier les installations pour
adopter une approche axée sur la famille. La philosophie et les attitudes
qui sous-tendent la prestation des soins dans une perspective familiale peuvent
se concrétiser dans les installations les plus anciennes comme dans les
plus modernes.
Certains principes sont d'une importance capitale dans la planification
et l'aménagement d'une installation. Il faut donc veiller à
l'application des principes résumés ci-après:
- La naissance est un événement heureux et, dans la plupart
des cas, un processus normal et sain. Il faut donc que le soutien aux mères
s'inscrive dans un cadre chaleureux et réconfortant, c'est-à-dire
une chambre unique où peuvent se dérouler le travail et la naissance,
où la mère peut passer du temps avec son bébé,
où mère et enfant peuvent recevoir ensemble des soins sans être
déplacés ou séparés.
- Le principal objectif des soins à la mère, au nouveau-né
et à la famille est d'aider les mères à donner naissance
à des bébés en santé; il s'agit d'opti-miser
la probabilité qu'une femme en santé donne naissance à
un bébé en santé. Il faut donc que l'équipement
et les installations nécessaires soient faciles d'accès.
- Il est beaucoup plus facile de prodiguer des soins à la mère
dans son contexte familial. Il faut donc faire en sorte que la famille soit
à l'aise dans le milieu physique et qu'elle se sente inclue
dans le processus des soins.
- Si des difficultés surgissent, il est primordial d'aider la
famille à rester ensemble le plus possible.
- Il est important d'utiliser la technologie à bon escient.
Plans d'aménagement et de réaménagement
La conception de nouveaux espaces et le réaménagement des espaces
existants, de manière à intégrer les activités et
les programmes de soins dans une perspective familiale, exigent une planification
collective rigoureuse. Les plans d'aménagement de nouveaux organismes
et de réaménagement d'organismes existants doivent refléter
les principes de leur mission et de leur philosophie des soins. Il est entendu
que ces principes doivent s'inspi-rer des principes de la prestation des
soins dans une perspective familiale.
Trois principes de base doivent être pris en considération au
moment de la planification:
- la nécessité d'une approche qui favorise la participation.
À cette fin, il faut établir une collaboration et un partenariat
avec les familles et faire participer le personnel au processus de planification;
- la nécessité d'une collaboration accrue entre les intervenants
de la collectivité et des établissements. À cette fin,
il faut faire en sorte que les études de planification prévoient
la participation d'un large éventail d'intervenants et que
l'on cherche à améliorer les services de santé par
l'intégration des systèmes de prestation de soins;
- la nécessité de la planification de changements éventuels.
À cette fin, il faut, dans la planification même, concevoir les
plans de façon à ce qu'ils se prêtent à des
adaptations, qu'ils soient à long terme ou conçus pour
une installation particulière. La notion même de changement des
circons-tances est une des seules constantes des soins de santé.
La planification de l'aménagement et du réaménagement
nécessite une équipe pluridisciplinaire composée de parents,
d'intervenants en soins directs, d'administrateurs, de responsables
de la planification des installations, d'architectes et de décorateurs
intérieurs. Il est essentiel que les services de soutien, y compris l'entretien
ménager et les services de diététique, y soient représentés.
L'équipe pluridisciplinaire doit collaborer à l'élaboration
des programmes et à la planification des espaces conçus pour la
prestation de ces programmes (Hanson et coll., 1994). (Consulter l'annexe
1.) L'aménagement ou la rénovation des espaces pour les rendre
plus fonctionnels permet aux administrateurs d'aller au-delà des
questions d'usage, telles que l'espace en mètres carrés,
l'utilisation de l'espace et diffé-rentes améliorations
modestes pour résoudre des problèmes de conception. La planification
de l'espace fonctionnel donne aux utilisateurs et aux admi-nistrateurs
l'occasion de revoir en détail des questions relatives à
l'influence de l'aménagement sur les expériences des
familles et du personnel (Hanson et coll., 1994).
Voici quelques questions pertinentes:
- Existe-t-il un parc de stationnement près de l'entrée,
est-il adéquat et à prix abordable? L'entrée des
piétons est-elle clairement affichée?
- Les familles peuvent-elles trouver facilement l'unité de naissance?
- Quelles sont les premières impressions des familles lorsqu'elles
arrivent à l'hôpital et à l'unité?
- L'unité dispose-t-elle d'endroits privés où
les familles peuvent s'entretenir avec le personnel? Parler au téléphone?
Se regrouper?
- A-t-on prévu des aires de jeu pour les enfants?
- Y a-t-il un endroit où les familles peuvent ranger leurs effets en
toute sécurité?
- A-t-on aménagé des salles de conférence, de travail
et de repos pour le personnel?
- Le décor est-il chaleureux et invitant? A-t-on l'impression
que c'est un endroit aménagé pour les familles?
Le choix des responsables de la planification, des architectes et des décorateurs
constitue une étape importante. En plus d'évaluer l'expérience
et les compétences des architectes et des décorateurs en aménagement
des locaux, les directeurs du projet doivent considérer leur sensibilité
aux besoins des familles et leur méthode de travail avec les clients
(Johnson et coll., 1991).
Suggestions pour les installations existantes
Pour un grand nombre d'établissements, la construction d'une
nouvelle unité peut être la seule façon de créer
un environnement qui permet d'appliquer les principes de la prestation
des soins dans une perspective familiale. Il est toutefois possible de modifier
des installations moins modernes pour qu'elles se prêtent au soutien
nécessaire lors des naissances normales. De plus, dans bien des cas,
ces changements n'exigent pas de dépenses excessives. Avant de réaménager
un endroit, il faut, bien entendu, commencer par encourager les membres du personnel
à faire preuve de créativité au moment de visualiser de
nouvelles possibilités d'aménagement de l'espace existant.
Les membres d'une collectivité ont tendance à voir l'aménagement
des locaux de façon différente et peuvent proposer des perspectives
nouvelles d'amé-lioration de l'environnement. Par exemple,
il n'est peut-être pas nécessaire d'acheter des bains
tourbillons dispendieux : l'hydrothérapie pour soulager la douleur
durant le travail peut se faire dans les douches et les baignoires existantes
(même s'il n'y en a pas dans la chambre de naissance, il y en
a tout de même ailleurs dans l'unité et on peut y avoir accès).
Les aires servant à l'évaluation du travail et au triage
peuvent également se trouver dans d'autres salles à usage
multiple. Le concept du décloisonnement est particu-lièrement
utile; on peut ainsi encourager les femmes à se promener à l'exté-rieur
de l'unité et à y revenir périodiquement pour les
évaluations. D'autres articles peuvent être achetés
à peu de frais pour les chambres de naissance, tels que des ballons de
naissance (qui servent à s'asseoir pour gérer la douleur
des contractions), des tabourets, des chaises berçantes, des fauteuils
de repos pour les conjoints et différents articles décoratifs,
comme des rideaux et des tableaux, qui ajoutent de la chaleur à une pièce.
Voici d'autres suggestions de modifications d'une installation pour
qu'elle se prête aux soins dans une perspective familiale sans, pour
autant, engager de dépenses d'immobilisation:
- des lits «conventionnels» pour les naissances les salles
de travail peuvent servir au travail, à la naissance et à la
récupération si l'on n'a pas les moyens d'avoir
des lits spécialement conçus pour les naissances;
- des illustrations sur les murs de l'unité qui évoquent
des valeurs familiales. Il peut s'agir d'illustrations représentant
une mère et son bébé, un père et son bébé,
des familles avec des bébés, des mères qui allaitent
ou de mignons bébés prématurés et à terme.
Des dessins accrochés à la hauteur des enfants (frères
et surs) montrent avec éloquence que les enfants sont également
les bienvenus;
- des salles individuelles nommées en l'honneur du premier bébé
qui y est né, des personnes dont on reconnaît la participation
spéciale au programme, des mères ou des familles spéciales,
et ainsi de suite;
- des décorations maison accrochées aux portes;
- l'habillement des fenêtres ou des bordures de plafond selon les
suggestions des membres du personnel ou des mères bénévoles;
- des aliments en remplacement du «menu» habituel de l'hôpital,
comme un panier de fruits offert de façon régulière par
un grand magasin de la localité;
- des visites guidées pour les frères et surs, des livres
à colorier, des collants, des étagères à jouets
rangés par groupe d'âge;
- une carte d'anniversaire pour chaque nouveau bébé;
- des coupons de stationnement pour les nouveaux pères ou conjoints
et des rabais à la cafétéria de l'hôpital
pour les parents.
Il s'agit en fait de démontrer une volonté de jeter un
il neuf sur l'aména-gement de l'espace, d'apporter
des changements relativement simples aux habitudes de travail du personnel et,
bien entendu, de faire participer les familles de la collectivité.
Installations pour les soins en périnatalité
On recommande de profiter des rénovations ou de la planification de
nouvelles installations pour réunir tous les services à la mère
et au nouveau-né dans un seul endroit désigné. L'aménagement
idéal évite toute circulation inutile dans l'unité.
Aucun autre service ne devrait être dispensé dans cet endroit,
et aucun client d'autres services ne devrait y recevoir des soins.
La conception de l'unité de périnatalité doit rendre
l'endroit chaleureux et accueillant pour les parents, et procurer aux familles
le plus d'intimité et de confort possibles. Son aménagement
doit encourager les familles à rester ensemble et à participer
aux différentes étapes du travail, de la naissance et de la période
postnatale. L'unité doit être fonctionnelle pour faciliter
la prestation de soins de qualité à la mère et au nouveau-né.
La création d'un décor chaleureux exige un choix minutieux
de coloris pour les murs, les meubles, la finition et l'éclairage,
sans oublier la touche personnelle que peuvent apporter les tableaux, pièces
artisanales, murales, courtepointes ou autres décorations.
Les services à la mère et au nouveau-né doivent intégrer
différents aspects des soins. Bien entendu, il arrive que le volume des
services et des ressources humaines permette parfois de regrouper certains éléments
des soins dans une seule chambre. Par éléments de soins, on entend:
- les soins hospitaliers prénatals aux femmes qui ont besoin d'une
période de stabilisation ou d'hospitalisation avant le travail;
- une aire de triage pour les femmes qui n'ont pas encore commencé
la phase active du travail ou qui doivent demeurer sous observation pour détermi-ner
si le travail est bel et bien commencé;
- les soins à la mère et au nouveau-né durant le travail,
la naissance et la période postnatale.
On recommande aux hôpitaux de s'éloigner des transferts
multiples qui obligent la mère à faire le travail dans une chambre,
à donner naissance dans une autre, à se reposer avec son bébé
dans une troisième pièce avant d'être tous deux transférés
la mère à l'unité postnatale, le bébé
à la poupon-nière. Cette pratique dérange la mère
et la famille, nuit à la continuité des soins et utilise mal les
ressources humaines, physiques et financières. De plus, elle transforme
la naissance en un acte médical au lieu d'en faire un événement
naturel.
On recommande donc que la mère reste dans la même chambre pour
le travail, la naissance et les premières heures après la naissance.
Une telle approche est plus réalisable dans un système qui recourt
à des chambres de naissance. Par conséquent, on recommande d'aménager
des chambres de naissance dans toutes les nouvelles installations. Toutefois,
on reconnaît qu'il peut être nécessaire, là où
les installations sont déjà en place, de continuer d'utiliser
des chambres de travail/naissance/récupération c'est-à-dire
des chambres de naissance limitées au travail, à la naissance
et à la récupération et que la période postnatale
se déroule à l'unité des soins mère-enfant.
Néanmoins, le but ultime devrait être de prévoir un
séjour hospitalier complet dans une même chambre de naissance.
On recommande également que les femmes en travail actif, après
avoir été évaluées dans la pièce réservée
au triage et à l'admission, soient admises à une chambre
de naissance. Si la mère et le bébé sont tous deux en santé,
ils peuvent soit rester dans la chambre de naissance après la naissance
jusqu'à leur congé de l'hôpital, soit passer de
la chambre de naissance à une unité de soins mère-enfant.
Si une césarienne est nécessaire, la femme doit être transférée
à une des salles d'opération pour césariennes jusqu'à
la naissance, puis conduite à la chambre de naissance ou à l'unité
des soins mère-enfant. On sait que les mères ont besoin d'une
période de récupération sous surveillance étroite
et qu'il faut laisser le bébé avec elles; la récupération
peut donc se faire dans la salle où a eu lieu la césarienne. Les
salles d'opération pour césariennes et les chambres de récupération
doivent être situées dans l'enceinte de l'unité
des soins mère-enfant.
Principales composantes de l'unité de travail et de naissance
TRIAGE/PRÉADMISSION/SALON POUR LE DÉBUT DU TRAVAIL
La mère devrait d'abord être vue et évaluée
dans l'aire de triage et de préadmission. Si le travail est déjà
commencé, elle peut être admise à la chambre de naissance.
Si le travail ne fait qu'à peine commencer, elle peut retourner
chez elle, pourvu qu'elle demeure près de l'hôpital et
que le trajet soit réalisable (cela peut dépendre de la distance,
du temps qu'il fait, du moment de la journée et du transport accessible),
ou rester dans un petit salon prévu à cette fin. Dans les cas
où l'aire de préadmission n'est pas dans l'enceinte
de l'unité mère-enfant, on admet souvent la mère à
la chambre de naissance pour y être évaluée. Malheureusement,
cette mesure peut entraîner un plus grand nombre d'interventions
et constitue un mauvais usage des ressources (McNiven et coll., 1998). (Consulter
le chapitre 5.)
CHAMBRES DE NAISSANCE POUR LA CONTINUITÉ DES SOINS EN PÉRINATALITÉ
Il est possible de réunir dans une seule chambre tous les soins à
la mère et au nouveau-né et de prodiguer des soins aux femmes
en travail dont les facteurs de risque sont identifiables ou qui ne semblent
pas être à risque. Chaque chambre doit être équipée
en prévision de tous les types de naissance, à l'exception
des césariennes et des naissances qui nécessitent une anesthésie
générale. Toutes les chambres de naissance doivent se trouver
à proximité des salles d'opération pour césariennes.
(Consulter la section sur les salles d'opération à la page
13.)
CONFIGURATION DES CHAMBRES DE NAISSANCE
Les chambres de naissance sont privées, de préférence
avec salle de bain privée (comprenant toilettes, douche ou baignoire)
et petit placard. Il est essentiel que toute chambre de naissance soit dotée
d'une fenêtre avec vue sur l'extérieur. Chaque chambre
doit avoir un lit confortable, de naissance ou ordinaire, pour aider à
la prestation des soins durant le travail et la nais-sance. Au besoin, le lit
doit se transporter facilement à la salle d'opération pour
césariennes.
Pour être pratique, la chambre de naissance doit mesurer environ 5 par
5 mètres (16 par 16 pieds) soit un total de 25 mètres carrés
(256 pieds carrés) excluant les toilettes et la douche ou la baignoire.
Au pied du lit, il doit y avoir un espace libre d'au moins 1,5 mètres
(5 pieds). Puisqu'une seule mère occupe la chambre, il doit y avoir
suffisamment d'espace dans la pièce pour circuler librement et avoir
facilement accès au lit. L'aménagement de la pièce
doit faciliter le travail de l'intervenant de la santé qui doit
ins-crire les données au dossier durant le travail, la naissance et la
période post-natale. L'aménagement d'une chambre de
naissance doit tenir compte du be-soin d'intimité de la mère
durant le travail et la naissance.
On suggère que la chambre comprenne des articles qui la rendent fonc-tionnelle
et contribuent au confort de la mère et de sa famille. Voici certains
des articles recommandés:
- un berceau;
- un lit, une chaise ou un divan confortable pour les personnes qui aident
la mère;
- un fauteuil oscillant ou une chaise berçante;
- une chaise pour l'intervenant;
- un miroir pour la naissance;
- un rideau autour du lit;
- une table de chevet;
- un meuble de rangement;
- une barre d'appui, un banc ou une chaise dans la douche;
- un panier à linge (à apporter dans la chambre au besoin);
- un casier qui ferme à clé pour les effets personnels;
- une horloge au mur avec trotteuse;
- un lecteur de cassette ou de CD, ou la radio (pour écouter de la
musique);
- un téléviseur.
Il faut également prévoir un magnétoscope, qui pourrait
servir à des fins éducatives, et le placer dans la chambre même
ou dans l'unité. Même si des frais supplémentaires
peuvent être exigés pour la télévision, il faut toutefois
que toutes les mères aient accès aux émissions éducatives.
Au moment de planifier la rénovation ou la construction d'installations,
les administra-teurs devraient examiner la possibilité d'installer
des bains thérapeuti-ques (de préférence un bain à
jets d'air) et des douches.
Chaque chambre de naissance doit être dotée d'un équipement
distinct pour l'oxygène, l'air et l'aspiration pour la
mère et le bébé. Des sorties de gaz facilement accessibles
(ce qui peut inclure l'oxyde nitreux) et de l'équipe-ment fixé
au mur sont également nécessaires; ils peuvent être recouverts
si on le désire. On doit y prévoir un éclairage naturel
et indirect pour le travail, avec une source de lumière adéquate
pour les traitements spéciaux.
Il doit y avoir six prises doubles au mur dans la partie de la chambre prévue
pour la mère et six autres dans celle prévue pour le bébé.
Il faut une prise additionnelle pour un appareil à rayons X portatif.
Selon le code de construction en vigueur, il est possible que d'autres
prises soient aussi exigées. Bien entendu, il faut prévoir une
source appropriée d'énergie pour les situations d'urgence
et des détecteurs de fumée.
Toutes les chambres doivent être munies d'une ligne téléphonique
pour les appels vers l'extérieur, d'un système d'appel
interne relié au poste des infirmières avec affichage de données
et des sonnettes d'appel tout près du lit et dans la salle de bain.
L'annexe 2 dresse la liste de l'équipement recommandé
pour les chambres de naissance. Le document Lignes directrices nationales
en matière de réanimation néonatale (ICSI, 1994) explique
en détail l'équipement recom-mandé pour la réanimation
néonatale.
SALLE D'OPÉRATION POUR CÉSARIENNES ET AUTRES INTERVENTIONS
La salle d'opération pour césariennes est utilisée
non seulement pour les césariennes, mais aussi pour d'autres situations
de risque pour la mère ou le bébé, ou lorsqu'on prévoit
des complications ou que des complications surgissent. Comme le préconise
le Guide de prévention des infections, les salles de naissance
et d'opération doivent être situées dans un endroit
à accès limité dans le même secteur que les chambres
de naissance ou près de celles-ci. Les salles d'opération
pour césariennes doivent faire au moins 37 mètres carrés
(400 pieds carrés), avec une salle de brossage adjacente. La chambre
peut avoir un lit muni d'étriers et d'une base rétractable
ou un lit de naissance. Il doit y avoir une bouche d'aspiration et une
prise d'oxygène distinctes pour la mère et le bébé.
L'espace prévu pour la réanimation et les autres soins du
bébé doit être aménagé à part, dans
la salle d'opération, ou encore dans une pièce contiguë.
(Consulter la section sur l'aire de réanima-tion du nouveau-né
à la page suivante.). Toute salle servant de salle d'opéra-tion
doit contenir, ou permettre d'avoir à portée de la main,
l'équipement nécessaire à une salle de naissance en
plus de celui indiqué dans la liste de l'annexe 2.
Après une naissance en salle d'opération, il est préférable
que la mère et le nouveau-né retournent à la chambre de
naissance pour se remettre de l'anesthésie. L'aire de récupération
doit être située et conçue de façon à ce que
les infirmières puissent facilement surveiller la mère et le nouveau-né.
AIRE DE RÉANIMATION DU NOUVEAU-NÉ
La réanimation se fait habituellement dans la chambre de naissance,
bien qu'une salle adjacente puisse, au besoin, être désignée
pour la réanimation et la stabilisation des nouveau-nés. Si la
réanimation se fait dans la chambre de naissance, il faut prévoir
une aire assez grande pour procéder adéquatement à la réanimation
du bébé sans nuire aux soins prodigués à la mère.
La température ambiante de la pièce doit être maintenue
entre 22° et 26°C. Un appareil de chauffage par rayonnement avec servocommande
(par ex., une unité néonatale) doit également être
en place.
Il faut que l'aire de réanimation soit distincte de celle réservée
aux soins à la mère; lorsqu'elle se trouve dans la chambre
de naissance, il faut y consa-crer une surface d'au moins 3,7 mètres
carrés (40 pieds carrés nets). Une salle de réanimation
séparée doit faire environ 14 mètres carrés nets
(150 pieds carrés nets) et être munie d'un nombre suffisant
de bouches d'aspira-tion, de sorties d'oxygène et d'air
comprimé pour la réanimation de jumeaux, et au moins de six prises
de courant pour chaque bébé. Pour une salle de réanimation
séparée, on doit prévoir en plus une prise de courant pour
les appareils à rayons X portatifs.
CHAMBRES MÈRE-ENFANT
Un des principaux objectifs des soins postnatals est la cohabitation de la
mère et du bébé. Comme le précise le chapitre 6,
dans le contexte des soins mère-enfant, une seule infirmière s'occupe
à la fois de la mère et du bébé. Pour ce genre de
soins, il faut donc que la mère et le bébé cohabitent.
L'infirmière prodiguera donc tous les soins dans cette même
pièce, plutôt que dans une pouponnière centralisée.
On recommande d'utiliser des chambres privées pour les soins post-natals
mère-enfant. L'aménagement de l'espace doit favoriser
une libre circulation autour des lits de la mère et du bébé,
et créer un milieu dans lequel la mère peut commencer à
s'occuper efficacement d'elle-même et de son bébé.
Il est toujours plus facile d'assurer la sécurité des nouveau-nés
lorsque les mères et les bébés cohabitent.
On recommande de laisser un espace libre d'au moins 1,2 mètres
(4 pieds) entre les lits, et d'au moins 1 mètre (3 pieds) entre
le côté d'un lit et tout mur adjacent pour un minimum
de 9 mètres carrés (100 pieds carrés) par lit. Dans une
chambre où il y a plus d'un lit, il faut prévoir assez d'espace
pour pouvoir atteindre facilement chaque lit sans avoir à déplacer
les autres meubles. De plus, il doit y avoir suffisamment d'espace pour
placer un berceau au chevet du lit de la mère et tout le matériel
nécessaire aux soins du bébé. Dans une chambre à
plusieurs lits, il faut installer des rideaux autour de chaque lit pour protéger
l'intimité.
Dans chaque chambre mère-enfant, il devrait y avoir:
- un lit confortable pour la mère;
- un berceau muni d'un espace de rangement (pour les articles nécessaires
aux soins du nouveau-né pendant 24 heures);
- une table de chevet;
- un meuble de rangement;
- un fauteuil ou une chaise berçante et un tabouret (pour adopter une
position appropriée et favoriser le confort pendant l'allaitement);
- une armoire vestiaire pour ranger les vêtements et les valises;
- une lampe au-dessus du lit;
- une bouche d'aspiration et une bouche de sortie d'oxygène;
- un système de communication;
- un espace de rangement pour la lingerie propre et souillée;
- une horloge murale munie d'une trotteuse;
- une prise téléphonique pour les appels vers l'extérieur;
- un téléviseur pour des émissions éducatives.
Chaque chambre doit être munie d'un lavabo pour se laver les mains.
Une salle de bain, avec toilettes et douche, doit aussi être aménagée
dans chaque chambre ou dans une pièce adjacente. Il faut aussi y brancher
un réfrigéra-teur et un congélateur pour la conservation
du lait maternel.
PETITE POUPONNIÈRE
Puisqu'on s'attend maintenant à ce que la mère et
le nourrisson cohabitent et que l'infirmière leur prodigue les soins
requis dans leur chambre, il n'est plus nécessaire que toutes les
unités postnatales soient équipées d'une pouponnière
pleine grandeur. Il faut toutefois prévoir une petite poupon-nière
pour les nouveau-nés qui, pour différentes raisons, ne peuvent
pas demeurer constamment avec leur mère ou doivent demeurer à
l'hôpital plus longtemps que celle-ci.
La petite pouponnière doit pouvoir recevoir, en tout temps, jusqu'à
25 p. 100 des bébés dans l'unité. On y retrouve habituellement
une aire de traitement. Il faut prévoir un espace libre d'un mètre
(3 pieds) entre les berceaux. La zone réservée à chaque
berceau doit avoir une surface d'au moins 2,8 mètres carrés
(30 pieds carrés).
La petite pouponnière doit avoir:
- une aire de travail désignée pour les examens et les traitements
mineurs;
- une aire pour la tenue des dossiers médicaux;
- des cloisons de verre entre la pouponnière et le poste de travail
des infir-mières pour optimiser la capacité de surveillance
du personnel de service.
En outre, la petite pouponnière doit être suffisamment éclairée
au moyen de fenêtres donnant sur l'extérieur ou d'une
lumière du jour artificielle pour permettre l'observation
de la coloration de la peau des nouveau-nés. La couleur des murs ne doit
pas altérer la coloration des nouveau-nés (par exemple, les murs
ne doivent pas être peints en jaune ou en bleu).
Chaque petite pouponnière doit disposer du matériel suivant:
- des berceaux munis d'un espace de rangement pour les articles nécessaires
aux soins du nouveau-né pendant 24 heures;
- un lavabo pour se laver les mains dont les robinets sont activés
par le poignet ou le pied par groupe de quatre à six nouveau-nés;
- une bouche de sortie d'oxygène pour cinq ou six postes néonatals;
- une bouche d'aspiration pour cinq ou six postes néonatals;
- une horloge murale munie d'une trotteuse;
- des chaises berçantes;
- un placard pour ranger la lingerie propre;
- un espace désigné dans la salle d'utilités pour
les couches souillées, le linge sale et le matériel dont on
s'est servi;
- un espace de rangement (dans la pouponnière ou quelque part dans
l'unité) pour le matériel destiné aux nouveau-nés;
- une prise de courant murale double par groupe de deux postes néonatals
(on recommande aussi de prévoir des prises de courant pour alimenter
les appareils à rayons X portatifs);
- une source d'alimentation électrique d'urgence.
L'annexe 2 donne une liste de tout l'équipement nécessaire
pour la petite pouponnière, aussi appelée pouponnière normale.
Dans les premières heures suivant la naissance, moment où l'obser-vation
et l'évaluation de la mère et du nouveau-né sont très
importantes, le nouveau-né doit idéalement être avec sa
mère. Cependant, les bébés qui doivent faire l'objet
d'une observation spéciale ou d'une intervention médi-cale
doivent être placés dans une petite unité de soins de transition
ou de soins aux nouveau-nés malades; cet espace peut faire partie de
la petite pouponnière. La capacité de cette pièce est déterminée
d'après le nombre des naissances dans le centre et la moyenne de
la durée du séjour dans l'aire d'observation. On recommande
que l'unité des soins de transition soit conçue de façon
à réserver une surface d'au moins 3,7 mètres carrés
nets (40 pieds carrés nets) par bébé. L'unité
des soins aux nouveau-nés malades devrait jouxter les chambres de naissance
ou leur être adjacente. On doit y retrouver du matériel de réanimation
d'urgence et un système de canalisations pour l'approvisionnement
en oxygène et l'aspiration.
AIRES DE SERVICE ET D'UTILITÉS
Il faut prévoir plusieurs aires de service et d'utilités,
essentielles au bon fonc-tionnement des installations pour les soins de la mère
et du bébé. Dans de nombreux cas, les membres de la famille et
le personnel les utilisent. Ces aires sont décrites à l'annexe
3.
Autres caractéristiques des centres de niveaux II et III
Les centres de naissance de niveau II doivent être pourvus
des installations et de l'équipement précités avec,
en plus:
- les installations et l'équipement requis pour la surveillance
électronique (monitorage) de la fréquence cardiaque ftale
(SOGC, 1995);
- une unité de soins néonatals spéciaux.
Les centres de naissance de niveau III devraient
être pourvus des installations et de l'équipement des niveaux
I et II avec, en plus:
- ce qu'il faut pour fonctionner en tant qu'unité de soins
intensifs en obstétrique pour traiter les complications obstétricales
ou médicales de la grossesse;
- des lits obstétricaux pour effectuer une surveillance invasive à
l'étage où se trouvent les chambres de naissance;
- une salle d'opération pour césarienne ou autres interventions
pour les hôpitaux qui prévoient 1000 naissances par année;
- une unité de soins intensifs néonatals.
Les centres de naissance de niveaux II et III doivent aussi avoir un appareil
d'échographie portatif à l'étage où se
trouvent les chambres de naissance.
Lorsqu'un nouveau-né est admis à l'unité de
soins intensifs néonatals, les membres de la famille vivent énormément
de stress. Les parents de nouveau-nés prématurés ou malades
sont précipités en terrain inconnu en même temps qu'ils
se familiarisent avec leur nouveau rôle de parents. Plusieurs d'entre
eux avouent s'être sentis dépassés et de trop dans
cet environnement de haute technologie, incapables de réconforter leur
bébé ou impuissants dans ce milieu. Ces familles ont grand besoin
de soutien, d'information et de réconfort (Johnson et coll., 1991).
Il est essentiel que les politiques, les pratiques et les programmes axés
sur la famille qui existent ailleurs dans l'établissement fassent
partie intégrante des soins critiques.
Tableau 10.1 Évaluation d'une unité de soins intensifs
néonatals et d'une unité de soins néonatals
spéciaux axées sur la famille
- La première impression des familles sur l'unité est-elle
positive ?
- Le milieu et l'aménagement de l'unité la rendent-elle
accueillante pour les enfants et les familles?
- Les stimulations inappropriées et excessives sont-elles réduites
au minimum ?
- A-t-on pris tous les moyens possibles pour réduire le bruit?
- L'éclairage est-il adéquat pour les bébés
et les intervenants de la santé ? Encourage-t-il les activités
normales pendant le jour?
- L'espace de travail autour des bébés est-il adéquat
et accessible, et permet-il au personnel de prodiguer les soins avec efficacité?
- Les parents disposent-ils d'un espace suffisant pour prendre soin de
leur bébé et le dorloter en tout confort? Existe-t-il des endroits
confortables pour les parents (p.ex., des chaises berçantes) ?
- A-t-on prévu des pièces séparées où les
familles peuvent se retrouver en toute intimité (pour des interactions
quotidiennes, des situations spéciales, l'allaitement et des rencontres
avec les professionnels de la santé) ?
- Les familles sont-elles encouragées à aménager l'entourage
immédiat de leur bébé pour qu'il soit aussi accueillant
que possible ?
- Les téléphones, les salles de bain pourvues de tables à
langer, les chambres d'allaitement, les fontaines et les services de
restauration sont-ils situés à proximité et faciles à
trouver ?
- Existe-t-il des endroits de rangement assurant la sécurité
des manteaux et autres effets personnels des familles ?
- Existe-t-il un endroit confortable à proximité de l'unité
où les parents peuvent dormir ?
- Les familles ont-elles un endroit pour faire l'apprentissage des nouvelles
techniques de soins et recevoir de l'aide?
- Les familles peuvent-elles être logées avec leur bébé
avant que celui-ci ne reçoive son congé? Y a-t-il une unité
où les soins peuvent être prodigués par les parents ?
(Swanson, 1998)
- Les parents sont-ils informés des ressources accessibles dans leur
région?
Adaptation de Caring for Children and Families: Guidelines for Hospitals, Johnson et coll., 1991, p. 416.
La présence des parents est cruciale tant pour leur propre santé
et leur propre bien-être que pour ceux du nouveau-né. Non seulement
l'attitude du personnel et les politiques et pratiques de l'unité
doivent démontrer aux familles qu'elles sont les bienvenues en tout
temps, mais il faut aussi pré-voir des pièces confortables dans
l'unité pour qu'elles puissent se reposer et dormir. Pour évaluer
le service fourni, il faut se poser certaines questions, lesquelles sont résumées
au tableau 10.1.
Le cadre de l'unité de soins intensifs néonatals et l'approche
adoptée pour la prestation des soins doivent être dictés
par des principes de soins de soutien au développement du bébé.
Cette approche multidimensionnelle a été conçue de façon
à créer et à maintenir un milieu favorable au développe-ment,
à fournir les stimuli sensoriels appropriés à l'âge
et à protéger le nour-risson contre des stimulations inappropriées,
excessives et stressantes. Fondée sur la théorie synactive du
développement, l'approche reconnaît que les bébés
communiquent leurs besoins par leur comportement et que chaque nouveau-né
doit être évalué de façon individuelle (Als et coll.,
1994, 1986; Als, 1982). Les protocoles de soins individualisés qui se
retrouvent sous le titre « soutien au développement » comprennent
les activités suivantes:
- structurer le cadre physique de manière à réduire l'éclairage
et le bruit;
- regrouper les interventions de soins et en déterminer l'ordre;
- placer les bébés dans la position adéquate et les emmailloter;
- inciter les parents et les frères et surs à participer
aux soins;
- assurer l'uniformité et la continuité pluridisciplinaire
des soins;
- donner des soins individualisés au bébé et à
la famille (Programme de formation périnatale de l'Est de l'Ontario,
1996).
L'objectif global des soins de soutien au développement est d'optimiser
le développement des bébés prématurés, leur
bien-être à long terme et leur adaptation à la vie extra-utérine.
La 10e Conférence Ross canadienne en pédiatrie, Optimizing
the Neonatal Intensive Care Environment (SCP, 1995), a donné lieu
à plusieurs recommandations fondées sur des données scientifiques
pour faciliter la prestation de soins de soutien au développement dans
les unités de soins intensifs néonatals. Les tableaux 10.2, 10.3
et 10.4 présentent leurs recom-mandations au sujet de l'éclairage
et des bruits ambiants, et des soins appro-priés aux besoins de développement
du bébé.
Tableau 10.2 Lignes directrices pour l'éclairage dans
les unités de soins intensifs néonatals
- L'intensité de l'éclairage ambiant doit être
surveillée dans les unités de soins intensifs néonatals
pour assurer sa conformité aux normes actuelles recommandées
en milieu de travail.
- Il faut établir l'intensité minimale d'éclairage
qui permet au personnel des unités de soins intensifs néonatals
de s'acquitter de ses tâches efficacement et en toute sécurité.
- L'intensité de l'éclairage au niveau du visage du
bébé (c.-à-d. dans l'incubateur, le berceau ou sur
la table chauffante) doit être mesurée.
- L'éclairage provenant d'une source de lumière non
thérapeutique ambiante à longueur d'onde bleue (<500
nm) doit être réduit au minimum à l'intérieur
de l'unité de soins intensifs néonatals.
- L'intensité de l'éclairage ambiant dans les unités
de soins intensifs néonatals doit permettre à l'enfant
de distinguer entre le jour et la nuit, surtout lorsque son congé de
l'hôpital approche.
- Une source d'éclairage individualisée doit être
utilisée pour chaque enfant dans l'unité de soins intensifs
néonatals.
Adaptation de Optimizing the Neonatal Intensive Care Environment, Report on the Tenth Canadian Ross Conference in Paediatrics, Société
canadienne de pédiatrie, GCI Communications, Ed., Montréal, Abbott
Laboratories, 1995.
Tableau 10.3 Lignes directrices pour le niveau de bruit ambiant dans
les unités de soins intensifs néonatals
- Chaque unité de soins intensifs néonatals doit procéder
à une vérification annuelle de l'intensité des bruits
ambiants, durant au moins 24 heures, et plus souvent en cas de changements
des niveaux de bruits ambiants ou de l'aménagement de la pouponnière.
- Étant donné que la réduction du niveau de bruit ambiant
n'aura vraisemblablement pas d'effet nocif, les unités de
soins intensifs néonatals doivent examiner des mesures de réduction
du niveau de bruit, notamment la modification des installations physiques
et de l'équipement, des horaires du personnel et des activités.
Le niveau sonore à l'intérieur des installations des unités
de soins intensifs néonatals doit toujours être inférieur
à l'intervalle de 65-79 décibels.
- Le niveau sonore dans les unités de soins intensifs néonatals
doit toujours être inférieur à celui des normes de santé
au travail pour les adultes.
- Lorsque l'on excède le niveau sonore habituel (par ex., lors
du transport en hélicoptère), il faut recourir à des
méthodes de sécurité efficaces pour protéger les
oreilles des bébés.
- Même si le niveau de bruit ambiant doit être modéré,
il ne faut pas interdire les sons potentiellement bénéfiques
comme la voix des parents.
Adaptation de Optimizing the Neonatal Intensive Care Environment, Report on the Tenth Canadian Ross Conference in Paediatrics, Société
canadienne de pédiatrie, GCI Communications, Ed., Montréal, Abbott
Laboratories, 1995.
Tableau 10.4 Lignes directrices pour les soins appropriés aux
besoins de développement du bébé
Les concepts de « soins appropriés aux besoins du bébé
et prodigués dans une perspective familiale » tiennent compte :
- de l'état clinique du bébé;
- de son comportement;
- de son tempérament;
- de son milieu;
- de son développement;
- de sa famille;
- de réactions aux stimulations positives et négatives (y compris
les situations qui présentent des risques et la peinture).
Il faut également planifier la prestation de soins continus par des
soignants compatibles.
- Les concepts précités doivent être intégrés
à tout programme de formation du personnel.
Il faut favoriser l'amélioration des communications entre les familles
et les intervenants.
Il faut concevoir des systèmes qui encouragent la cohérence et
la continuité des soins par la réduction du nombre de soignants.
Il faut instaurer des systèmes pour encourager l'évaluation
du comportement du bébé, dans le but d'élaborer des
plans de soins individualisés, de réduire l'état de
stress (tant de l'enfant que des parents) et de promouvoir un développement
optimal.
Il faut encourager les soignants, les chercheurs et l'industrie à
collaborer en vue de promouvoir l'utilisation d'un équipement
qui est de toute sécurité pour les bébés et adapté
à leurs besoins.
Adaptation de Optimizing the Neonatal Intensive Care Environment, Report on the Tenth Canadian Ross Conference in Paediatrics, Société
canadienne de pédiatrie, GCI Communications, Ed., Montréal, Abbott
Laboratories, 1995.
Dans bien des situations, la mère obtient son congé de l'hôpital
avant son enfant et doit parcourir de longues distances pour être avec
lui. Des systèmes doivent être mis en place pour satisfaire les
besoins des parents et des nouveau-nés en pareils cas. Par exemple, les
parents peuvent avoir besoin d'une chambre à l'hôpital,
ou dans des installations adjacentes que l'hôpital met à la
disposition des parents, ou encore dans d'autres logements situés
à proximité. En outre, il se peut qu'il faille transférer
le bébé aussitôt que possible dans un établissement
près de la demeure des parents (SCP, 1995).
Les unités de soins intensifs néonatals doivent comporter des
espaces réservés aux familles. Il est très important que
les parents et les bébés disposent d'une pièce tranquille
ou d'une pièce de transition où ils peuvent passer de longs
moments dans l'intimité. Un mobilier confortable, un accès
direct et intime à une salle de bain (avec lavabo et toilettes), un téléphone
permettant de communiquer avec le personnel et un nombre suffisant de sorties
des gaz et de prises de courant sont tous des éléments nécessaires.
Il faut aussi prévoir une pièce pour que la mère puisse
allaiter et utiliser un tire-lait.
Il est souhaitable qu'il y ait des unités réservées
aux parents qui donnent les soins à leur bébé; les parents
apprennent ainsi à s'occuper de leur enfant avant le congé.
Ces unités ont pour but de favoriser la prise en charge des soins par
les parents le plus tôt possible, ce qui leur donne confiance en eux et
en leurs compétences. On doit inclure les parents dans toute planifica-tion
et toute prise de décisions relatives aux soins de leur enfant. En outre,
les parents doivent avoir accès à certaines installations s'ils
décident de rester en permanence auprès de leur enfant. Il faut
également élaborer des critères pour l'acceptation
des parents dans ces unités de soins, critères qui tiennent compte
de la santé et du bien-être de l'enfant (Swanson, 1998).
Exigences en matière d'espace et d'équipement
pour les pouponnières de niveaux II et III
Les pouponnières de niveau II, qui doivent se trouver à proximité
des chambres de naissance et loin du va-et-vient général de l'hôpital,
doivent être dotées des installations et de l'équipement
décrits à la section précé-dente sur les petites
pouponnières. Elles doivent également disposer d'un nombre
suffisant de berceaux, de tables chauffantes et d'incubateurs pour maintenir
la température corporelle, de même que de pompes à perfusion,
de moniteurs pour surveiller la fréquence cardiopulmonaire et d'appareils
d'aide à la respiration.
Pour les soins intermédiaires néonatals, il faut prévoir
une aire couvrant environ 8 mètres carrés (86 pieds carrés)
pour chaque poste de bébé, 1,2 mètre (4 pieds) entre les
incubateurs, les berceaux ou les tables chauf-fantes (par rayonnement) et des
allées de 1,5 mètre (5 pieds) de large. Chaque poste de bébé
requiert également huit prises de courant, deux bouches de sortie d'oxygène,
deux bouches de sortie d'air et deux bouches d'aspiration. En outre,
la pièce doit être pourvue d'une prise spéciale pour
alimenter les appareils à rayons X portatifs. Toutes les prises de courant
doivent être reliées au courant régulier et au courant auxiliaire.
L'équipement et le maté-riel pour la réanimation doivent
être immédiatement accessibles; il faudrait peut-être, pour
cela, le placer sur un chariot d'urgence. Les exigences en matière
d'équipement pour les bébés qui ont besoin de soins
de niveau II sont décrites à l'annexe 2. On doit aussi prévoir
suffisamment d'espace pour la tenue de dossiers au chevet de chacun des
lits.
Dans les pouponnières de niveau III, les aires de soins intensifs néonatals
doivent être adjacentes à l'unité de naissance dans
les hôpitaux qui disposent de ces installations. L'aire des soins
doit être dotée des installations et de l'équipement
exigés pour une installation de niveau II. De plus, on doit prévoir
un espace libre de 1,8 mètre (6 pieds) entre les incubateurs ou les tables
chauffantes (sous une source de chaleur par rayonnement), et les allées
doivent avoir 2,4 mètres (8 pieds) de large. Chaque nouveau-né
a besoin d'une surface totale de 12 mètres carrés (130 pieds
carrés). Chaque poste requiert de douze à seize prises de courant,
de deux à quatre bouches d'oxygène, de deux à quatre
bouches d'aspiration et de deux à quatre bouches d'air comprimé.
Toutes les pouponnières de niveaux II et III doivent avoir un plan détaillé
d'évacuation d'urgence, lequel précise l'équipement
et le personnel requis. Les exigences en matière d'équipement
pour les bébés qui ont besoin de soins de niveau III sont décrites
à l'annexe 2.
Besoins en lits: unités de travail et de naissance
Auparavant, le calcul du nombre de pièces requises pour toutes les
phases de la naissance s'appuyait sur le rapport suivant: le nombre de
naissances, la durée moyenne du séjour et le niveau d'occupation
accepté. Aujourd'hui, cependant, chaque unité de naissance
doit analyser attentivement les fonc-tions, les philosophies et les prévisions
qui dicteront le type et le nombre de pièces requises.
Une des méthodes de planification est l'analyse approfondie des
acti-vités dans chaque type de pièce. Par exemple, les chambres
de naissance ne doivent pas servir systématiquement à des soins,
comme les tests pour des malades externes, alors qu'une autre pièce
pourrait mieux convenir. On recommande l'utilisation de chambres privées
pour toutes les phases de la périnatalité jusqu'au congé
de l'hôpital.
L'évaluation du nombre de chambres de naissance présuppose
une analyse des pratiques existantes en matière de soins. L'analyse
doit tenir compte du taux de naissances prévu, du taux de césariennes
prévu, du taux d'occupation en tenant compte des hauts et des bas
du recensement, du nombre et du type de naissances avec complications, des centres
environ-nants pour les transferts et de la durée prévue du séjour
de la mère pendant toutes les phases de la périnatalité.
Voici certaines questions à considérer:
- Quel est le plus grand nombre de naissances possible annuellement?
- Quelle est la durée du séjour des mères qui ont recours
aux services ambulatoires et aux services offerts avant, pendant et après
la naissance?
- Quels sont les taux actuels et prévus pour les césariennes
électives et les césariennes non planifiées?
- Quels sont les taux d'occupation acceptables des pièces pour
les différents niveaux de soins?
- Quels sont les niveaux d'occupation maximale prévus et à
quelle fréquence se présentent-ils?
- Quels partenariats régionaux sont en place pour prodiguer les soins
qui ne peuvent l'être dans un centre particulier ? Combien de mères
et de bébés seront transférés dans un autre centre
de soins? Combien de mères et de bébés provenant d'autres
centres seront admis?
Une fois les données recueillies, on peut utiliser la formule normative
suivante pour calculer le nombre de pièces requises selon le type.
Le nombre d'interventions par client (tenir compte de toutes les activités
dans cette pièce) x la durée totale du séjour 365 jours
x le pourcentage d'occupation pour ce type de pièce
Nota : On utilise le nombre d'interventions par client (cas ou activités)
plutôt que le nombre de naissances.
Surveillance des lieux de travail et ingénierie
Il existe des lignes directrices pour réglementer les taux acceptables
de renouvellement de l'air, les niveaux d'éclairage et les
niveaux de bruit provenant d'autres salles. Ces lignes directrices doivent
être appliquées soigneusement pour créer un milieu plus
familial. La mère doit pouvoir contrôler l'environnement de
l'aire de naissance, c'est-à-dire la tempéra-ture et
l'intensité de l'éclairage et du bruit.
Plusieurs codes et normes s'appliquent aux installations pour les mères
et les bébés. Il faut notamment consulter le Code national du
bâtiment du Canada, le code du bâtiment de la province ou du territoire
et les normes de l'Association canadienne de normalisation (ACN).
Température ambiante, ventilation et climatisation
Les ingénieurs de l'hôpital doivent surveiller toutes les
conditions du milieu. La température optimale suggérée
pour les centres de naissance se situe entre 22° et 26°C. Il faut maintenir
l'humidité relative entre 30 et 60 p. 100. Pour tenir compte de
l'utilisation de gaz anesthésiques dans les chambres de naissance,
il faut prévoir la même fréquence de renouvellement de l'air
que dans les salles d'opération (soit de 16 à 20 changements
d'air par heure) si on utilise de l'oxyde nitreux.
Cependant, plusieurs facteurs influent sur les lignes directrices recom-mandées
et il faut les prendre en considération. Ces facteurs doivent faire l'objet
de discussions avec les ingénieurs mécaniques le but ultime
recherché étant le confort de la mère et du nouveau-né.
Par exemple, durant la naissance, l'intensité plus forte de l'éclairage
et le plus grand nombre de personnes augmentent la chaleur ambiante de la chambre
de naissance; par contre, après la naissance, les activités diminuent
et, par conséquent, la température de la pièce baisse.
Alimentation en électricité pour les services
Les normes de l'ACN fournissent des lignes directrices pour l'alimentation
et les méthodes d'alimentation en électricité. Une
alimentation électrique de secours est nécessaire pour l'équipement
essentiel que nécessitent les soins aux bébés dans les
pouponnières de niveaux II et III et les salles d'opération
pour césariennes. La nécessité d'une alimentation
électrique isolée ne fait pas consensus : bien que celle-ci ne
soit pas exigée dans les chambres de naissance, elle l'est dans
les unités de soins intensifs néonatals et dans les salles d'opération
lorsqu'il faut avoir recours à des interventions invasives à
l'aide d'appareils électriques. On peut utiliser les codes
locaux relatifs au bâtiment et à l'électricité
pour déterminer les exigences en matière d'éclairage
d'urgence.
Télécommunications
Dans le milieu hospitalier d'aujourd'hui, comme partout ailleurs,
le système de télécommunications doit répondre à
un nombre croissant de besoins. Les lignes de transmission de données
sont nécessaires pour accommoder les réseaux électroniques.
Le système d'intercommunication (interphone) peut faire partie du
système téléphonique ou peut fonctionner comme entité
indépendante. Les systèmes d'appels d'urgence doivent
être incorporés dans les systèmes de télécommunications.
Les téléphones, utilisés régulièrement par
le personnel et les membres de la famille, sont particulièrement utiles
en cas d'urgence.
Insonorisation
Le contrôle du bruit est très important dans les centres de naissance.
On doit appliquer les lignes directrices suivantes pour réduire le bruit:
- installer des panneaux d'insonorisation à toutes les cloisons;
- insonoriser les partitions jusque sous le plancher;
- munir les portes pleines de joints de caoutchouc;
- installer des ventilateurs ou des chaînes audio dans les chambres
de naissance pour masquer les autres bruits;
- utiliser, partout où c'est nécessaire, des matériaux
insonorisants ou des surfaces conçues pour atténuer la réflexion
du son;
- munir l'équipement mécanique de dispositifs d'amortissement
ou d'absorption des vibrations;
- considérer l'installation d'un système de son pour
la diffusion d'une musique d'ambiance.
Sélection de matériaux et de produits de finition appropriés
Le choix de matériaux et de produits de finition appropriés
peut réduire les coûts à long terme. Il faut se poser les
questions suivantes durant le proces-sus de sélection:
- Quelles méthodes et quel équipement utilise-t-on actuellement
pour le nettoyage?
- Quel est le coût de revient du nettoyage au pied carré, y compris
l'installa-tion de l'équipement, et le nettoyage et l'entretien
réguliers? Par exemple, y a-t-il du personnel sur place pour enlever
les taches sur les tapis ou sur les tissus de recouvrement du mobilier?
- Quelles sont la résistance et la durée des matériaux?
Peuvent-ils résister aux fréquents nettoyages requis dans les
chambres de naissance? Conser-veront-ils leur apparence après tous
ces nettoyages?
- Les matériaux peuvent-ils résister aux produits et aux méthodes
de nettoyage utilisés?
- Les matériaux peuvent-ils résister aux taches de produits
chimiques faites lors du travail et de la naissance?
- La combinaison des matériaux choisis créera-t-elle une ambiance
appro-priée, propice au travail et à la naissance, tout en étant
attrayante?
L'annexe 4 présente une liste des critères de sélection
des matériaux pour les murs, les planchers et les plafonds.
Bibliographie
ALS, H. «Toward a synactive theory of development: promise for assessment
and support of individuality», Infant Mental Health Journal,
vol. 3 (1982), p. 229-243.
ALS, H., G. LAWHORN, E. BROWN, R. GIBES, R. DUFFY, G. McANULTY et coll. «Individualized
behavioral and environmental care for the very low birth weight preterm infant
at high risk for bronchopulmonary dysplasia: neonatal intensive care unit and
developmental outcome», Pediatrics, vol. 78 (1986), p. 1123-1131.
ALS, H., G. LAWHORN, F. DUFFY, G. McANULTY, R. GIBES-GROSSMAN et J. BLICKMAN.
«Individualized developmental care for the very low-birth-weight preterm
infant: medical and neurofunctional effects», Journal of the American
Medical Association, vol. 272, no 11 (1994), p. 853-858.
AMERICAN COLLEGE OF OBSTETRICIANS AND GYNECOLOGISTS et AMERICAN ACADEMY OF
PEDIATRICS. Guidelines for Perinatal Care, 4e éd., Washington,
chez les auteurs, 1997.
AMIEL-TISON, C. «Risque neurologique et intervention précoce
chez le nouveau-né en unité de soins intensifs», Réalités
pédiatriques, vol. 26, 1997, p. 37-42.
COLE, J.G., A. BEGISH-DUGDDY, M.L. JUDAS et K.M. JORGENSEN. «Changing
the NICU environment: the Boston City Hospital model», Neonatal Network, vol. 9, no 2 (1990), p. 15-23.
COLLEGE OF PHYSICIANS AND SURGEONS OF MANITOBA. Recommended Standards
for Hospital Resources Maternal and Newborn Care, Winnipeg, chez l'auteur,
1994.
DANHAIVE, O. «Le confort de l'enfant ventilé», Ventilation
artificielle chez le nouveau-né et l'enfant, Devictor, D, P.
Hubert et G. Moriette (éd.), Arnette Blackwell, 1997, p. 419-464.
DUNSKY, L.S., R. WESTREICH, M.C. KLEIN, A. PAPAGEORGIOU, M. GELFAND, M. KRAMER
et V. ELKINS. «La satisfaction à l'égard de la naissance
parmi les couples utilisant la chambre de naissance ou la chambre traditionnelle», Santé mentale au Québec, vol. VIII, no 2, autonome 1983,
p. 47-54.
FANAROFF, A.A. 1997 Year Book of Neonatal and Perinatal Medicine,
St. Louis (MO), Mosby, 1997.
HANSON, J.L., B.H. JOHNSON, E. SEALE JEPPSON, J. THOMAS et J.H.HALL. Hospitals Moving Forward with Family-Centered Care, Bethesda (MD), Institute
for Family-Centered Care, 1994.
HARRISON, H. «The principles for family-centred neonatal care», Pediatrics, vol. 92 (1993), p. 643-650.
HODNETT, E.D. «Home-like versus conventional birth settings»,
(Cochrane Review) dans The Cochrane Library, parution no 2, Oxford. Logiciel
mis à jour: 1998. Mise à jour trimestrielle.
INSTITUT CANADIEN DE LA SANTÉ INFANTILE (ICSI). Lignes directrices
nationales en matière de réanimation néonatale, Ottawa,
chez l'auteur, 1994. Publié aussi en anglais sous le titre National
Guidelines for Neanatal Resuscitation, Canadian Institute of Child Health.
INSTITUTE FOR FAMILY-CENTERED CARE. Designing for Child Health: Newborn
Intensive Care, Bethesda (MD), chez l'auteur, 1995.
JOHNSON, B.H., E. SEALE JEPPSON et L. REDBURN. Caring for Children and
Families: Guidelines for Hospitals, Bethesda (MD), Association for the
Care of Children's Health, 1991.
LEQUIEN, P., et al. «L'environnement du prématurissime.
Les 10 premiers jours de vie», Médecine Infantile, vol.
6, 1990, p. 461-466.
McNIVEN, P.S., J.I. WILLIAMS, E. HODNETT, K. KAUFMAN et M.E. HANNAH. «An
early labor assessment program: a randomized, controlled trial», Birth, vol. 25, no 1 (1998), p. 5-10.
NATIONAL ASSOCIATION OF NEONATAL NURSES. Infant Developmental Care Guidelines,
Washington, chez l'auteur, 1993.
PROGRAMME DE FORMATION PÉRINATALE DE L'EST DE L'ONTARIO. Developmentally Supportive Care, Ottawa, Perinatal Education Program
of Eastern Ontario (PEPEO), 1996.
ROSS LABORATORIES. Hospital Environments for Newborn Special Care,
Columbus (Ohio), Ross Products Division, Abbott Laboratories, 1993.
SIZUN, J., et coll. «Peut-on améliorer le pronostic neuro-intellectuel
et comporte-mental des enfants nés prématurément par une
modification de leur environnement?», Arch Pédiatr, 1998
(sous presse).
SIZUN, J., C. MAMBRINI et TU-AHN TRAN. «Réduire le stress du
nouveau-né prématuré par un programme individualisé:
l'expérience du NIDCAP », Sixième Journée La
douleur de l'enfant. Quelles réponses ?, UNESCO, Paris, 13
novembre 1998. Organisation Direction Générale de la Santé,
Association ATDE. Source: base de données Pediadol.
SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE (SCP). Supplément
français à la 10e
Conférence Ross canadienne intitulée Optimizing
the Neonatal Intensive Care Environment, Report on the Tenth Canadian Ross Conference
in Paediatrics (Le document original est en anglais seulement), GCI Communications,
Ed., Montréal, Abbott Laboratories, 1995.
SOCIÉTÉ CANADIENNE DES ANESTHÉSISTES. Lignes directrices
en matière d'anes-thésie, Ottawa, chez l'auteur,
1989. Publié aussi en anglais sous le titre Guidelines to the Practice
of Anaesthesia, Canadian Anaesthetists Society.
SOCIÉTÉ DES OBSTÉTRICIENS ET GYNÉCOLOGUES DU CANADA
(SOGC). «Surveillance ftale pendant le travail », Le Journal
SOGC, vol. 17, no 9 (1995),p.859-901. Publié aussi en anglais sous
le titre «Fetal health surveillance in labour», The SOGC Journal.
SWANSON, L. «Home is where the hospital is for London preemies», Canadian Medical Association Journal/Journal de l'Association médicale
canadienne, 1998, vol.159, p.158-159.
ANNEXE 1
Processus de planification
TERMINOLOGIE ET PROCESSUS DE PLANIFICATION
Les définitions suivantes des principaux volets du processus de planifica-tion
montrent comment ces volets s'inscrivent dans le cadre des soins à
la mère et au nouveau-né. Les définitions peuvent varier
d'une province ou d'un territoire à l'autre.
Étude du rôle : définit le rôle de l'établissement
et, en termes génériques, la gamme des services à offrir.
Le rôle des services de soins à la mère et au nouveau-né
est habituellement défini à ce stade ou lors de l'élaboration
d'un plan régional (par ex., des niveaux I, II ou III). Il faut
y retrouver le nombre de lits, de berceaux et d'employés par spécialité.
Plan stratégique: remplace habituellement l'étude
du rôle, tout en ayant des composantes similaires. Le plan stratégique
définit la mission, la vision, les orientations stratégiques et
les buts de l'établissement.
Programme directeur: fournit une évaluation, pour chaque service
de l'hôpital, des répercussions de l'orientation future
de l'hôpital sur la portée des services qu'ils offrent,
sur leur charge de travail et leurs activités, sur les exigences techniques
relatives aux principaux éléments d'aménagement des
pièces et de superficie de chaque service de l'hôpital.
La capacité de l'établissement de modifier les installations
pour prodi-guer des soins dans une perspective familiale est évaluée
au moment de l'élaboration du plan directeur. À ce stade,
on détermine la gamme des services actuels et futurs et, selon les exigences
provinciales ou territoriales, les besoins en matière de ressources (p.
ex., dotation en personnel) et d'installations.
Plan directeur : décrit et illustre au moyen de graphismes
les répercussions du programme directeur sur le développement
ou l'aménagement des installations et fournit une stratégie
d'utilisation continue de réaménagement ou d'agrandissement
des immeubles.
L'emplacement futur, la configuration générale et l'accessibilité
des services de soins à la mère et au nouveau-né sont décrits
comme une composante de l'immeuble lors de l'élaboration du
plan directeur ou con-ceptuel. Il est essentiel, à cette étape
de l'examen d'ensemble, de tenir compte des soins à la mère
et au nouveau-né dans le contexte d'autres services hospitaliers
et des contraintes de l'immeuble.
Programme fonctionnel: décrit en détail une activité
de soins de santé propo-sée, dresse le plan des systèmes
opérationnels qui s'y rattachent et évalue les ressources
requises (p.ex., dotation en personnel, installations) pour un seul élément
fonctionnel ou pour un centre complet. En tant que préalable essentiel
à un projet d'immobilisation, cette étape sert de lien entre
la plani-fication opérationnelle et la mise en uvre.
Une fois le projet d'immobilisation approuvé, il faut élaborer
un programme fonctionnel pour le service des soins à la mère et
au nouveau-né. Ce programme explique en détail les fonctions proposées,
les procédures opérationnelles, les activités, la dotation
en personnel, les considérations de conception et l'aménagement
des locaux, la superficie de chaque pièce ou aire, et la superficie brute
du service ou de l'aire fonctionnelle. Le programme fonctionnel sert d'assise
à la planification de l'architecture et de la construction, et à
toute planification subséquente. Il sert également à communiquer
les intentions au personnel de l'hôpital et à d'autres
organismes. Dans plusieurs provinces, le programme architectural ou d'aménagement
de l'espace se fait séparément.
PROCESSUS ARCHITECTURAL OU DE CONCEPTION
Une fois que les volets précités sont en place, le processus
architectural ou de conception peut commencer. Il comporte six grands volets:
le prédesign, la définition du concept (ou étude de définition),
l'avant-projet détaillé, les dessins d'exécution,
l'appel d'offres et la construction. Ces six étapes doivent
être réalisées dans cet ordre, et chacune dépend
de la réalisation des volets précédents.
Au cours du stade du prédesign, on confirme le programme fonctionnel,
et les installations existantes sont examinées. Tous les principaux intervenants
y participent, y compris le personnel et les familles. Par la suite, on dresse
le budget, on crée l'équipe du projet et on précise
les responsabilités de chacun de ses membres. Finalement, l'échéancier
du projet est déterminé.
La définition du concept comprend l'élaboration
d'un rapport sur l'esquisse de l'unité. Ce rapport comprend
les concepts préliminaires en matière d'espace et de systèmes
mécaniques et électriques, l'évaluation des coûts
et le devis préliminaire pour les matériaux de construction. On
recommande de préparer des contre-projets et de les étudier à
fond. Il faut définir et examiner les besoins de la dotation en personnel
pour faire les esquisses préliminaires, et déterminer les budgets
opérationnels.
L'objectif de l'avant-projet détaillé est
de produire un plan détaillé de tous les éléments
de l'unité (fonctions, pièces). Le plan détaillé
tient compte de différents éléments: occupants, aménagement
intérieur, fonctions, besoin d'intimité, accessibilité,
besoins en ameublement et en équipement permanents, matériaux
et finitions, besoins de rangement, sécurité, éclairage,
gaz médicaux et besoins énergétiques réguliers et
de secours. Tous les éléments, pour chaque fonction, doivent être
passés en revue avec des groupes d'utili-sateurs.
Les dessins d'exécution et le devis définissent
le projet avec une précision qui permet de procéder à un
appel d'offres et à la construction. Des devis complets et précis
réduisent les possibilités de malentendus, assurent une construction
conforme aux prévisions et aident à limiter les coûts imprévus.
L'hôpital et l'architecte émettent ensuite un appel
d'offres à un groupe de candidats approuvés et choisissent
l'équipe chargée de la construction.
Adaptation de Agnew Peckham Health Care Consultants and Parkin Architects.
ANNEXE 2
Équipement de diverses pièces
Équipement de la chambre de naissance
Certains articles peuvent être rangés à l'extérieur
de la pièce et y être apportés au besoin.
- appareils ultrasoniques portatifs pour auscultation ftale (par ex.,
par Doptone, par effet Doppler submersibles)
- thermomètre
- sphygmomanomètre
- stéthoscope et ftoscope
- gants d'examen, lubrifiants
- équipement de perfusion
- chariot pour le transport des médicaments pour l'anesthésie,
les épidurales et les cas d'urgence
- chariot contenant
- des cuvettes et des instruments stérilisés
- un plateau pour instruments (instruments pour une naissance vaginale normale,
pour la réparation de déchirures ou pour une épisiotomie;
instruments servant aux urgences obstétricales)
- solution antiseptique pour le brossage
- équipement pour l'administration d'oxygène (canules
nasales, masques)
- serviettes hygiéniques obstétricales et piqués
- plateau pour les instruments de cathétérisme
- équipement pour examen par spéculum
- table chauffante pour le nouveau-né
- instruments et tables de travail
- table Mayo porte-cuvettes
- lampe d'examen à portée de la main
- tabouret pour l'intervenant qui assiste la naissance
- pèse-bébé (d'accès facile)
- incubateur de transport et équipement
- matériel pour une naissance vaginale à l'aide d'instruments
Équipement de la salle d'opération pour césariennes
(en plus de l'équipement requis dans une chambre de naissance)
- forceps
- ventouse
- plateau pour l'anesthésie locale
- médicaments analgésiques, ocytociques
- équipement pour l'anesthésie (consulter les lignes directrices
en matière d'anesthésie de la Société canadienne
des anesthésistes)
- équipement pour un curetage de l'utérus
Équipement de la pouponnière normale
- équipement de réanimation d'urgence du nouveau-né
(consulter ICSI, 1994)
- incubateur
- médicaments pour les nouveau-nés (conformément aux
lignes directrices du Programme national de réanimation)
- substituts du plasma (conformément aux lignes directrices du Programme
national de réanimation)
- stéthoscope pédiatrique
- pèse-bébés
- lampe d'examen
- table chauffante
- oxymètre de pouls
- saturomètre
ANNEXE 3
Aires de service pour les soins en périnatalité
- salle familiale, aires privées réservées à l'allaitement
- bureau d'administration
- poste des infirmières
- aires pour la tenue des dossiers
- salle de conférence
- locaux réservés à la formation du personnel et des
familles permettant un accès facile au matériel documentaire
- salon et vestiaire pour le personnel et salles de repos avec lits (pour
les employés sur appel)
- une ou des salles d'examen et de traitement
- endroit de rangement de sécurité pour les médicaments
- aire de nettoyage des instruments
aire et équipement nécessaires pour le nettoyage des bassines
-
bain tourbillon ou à jets d'air, ou douche facilement accessible
(s'il n'y en a pas dans chaque chambre)
- cuisine pour les familles et le personnel
espace de rangement utilités pour la lingerie propre et souillée
aires de brossage bibliothèque pour les familles et le personnel
Équipement pour les soins aux bébés niveaux
II et III
Au chevet de chaque lit
- incubateur, table chauffante, berceau1
- stéthoscope
- moniteur cardiorespiratoire (mesure invasive de la tension artérielle)
- appareil d'aspiration, y compris des cathéters
- ballon et masque pour ventilation
- cabinet/chariot/tiroir de rangement des fournitures (p.ex., bandelettes
réactives pour la détection du glucose) et des articles personnels,
y compris ceux fournis par les parents
Dans chaque unité
Le nombre exact varie selon les besoins de la collectivité.
- ventilateurs, mélangeurs d'oxygène
- analyseurs d'oxygène, oxymètres, moniteurs de
PO2 transcutanés
- moniteurs de
CO2 transcutanés de fin d'expiration/saturomètres
- bonbonnes d'oxygène portatives pour évacuation d'urgence
- incubateurs de transport (et équipement)
- pompes à perfusion intraveineuse
- ophtalmoscope, otoscope, lampe de transillumination
- pèse-bébés, pèse-couches
- tire-lait électriques, congélateur pour conserver le lait
- réfrigérateur pour médicaments
- chariot pour instruments de réanimation
- équipement pour ventilation manuelle (dans les cas d'une défaillance
de la pression du gaz ou d'une évacuation d'urgence)
- plateaux et matériel pour les interventions (p. ex., pour accès
intravasculaire, drains thoraciques)
- manuels et matériel éducatif à l'intention des
parents et du personnel
- analyseur de gaz sanguins (dans l'unité ou tout près,
pour des résultats en cinq minutes)
- chariots de rangement, tables à instruments, selon les besoins
De plus, il faut prévoir de l'équipement et du matériel
de rechange.
ANNEXE 4
Critères de sélection des matériaux
Tableau A4.1 Critères de sélection des revêtements
de sol et des matériaux de base
- facteurs de résistance à l'eau et d'absorption
- facteurs de résistance au glissement et facteurs de sécurité
- facteurs de confort pour le personnel qui travaille debout durant de longues
heures
- facteurs de confort pour les patients chaleur
- propreté et apparence de propreté (les taches font mauvaise
impression)
- belle apparence
- durabilité
- facteurs de résistance aux dommages et aux marques causés
par l'équipement et les chariots
Tableau A4.2 Critères de sélection des revêtements
muraux
- couleur doit permettre au personnel d'évaluer la coloration
de la peau du patient (surtout du nouveau-né)
- facilité d'entretien et de nettoyage (voir les commentaires
du tableau 1)
- qualités visuelles et esthétiques
- coût
- résistance aux dommages causés par les chariots et l'équipement
(considérer l'installation de rampes sur les murs et de pare-chocs)
- reflet de la lumière un fini lustré peut créer
un reflet nuisible pour les yeux du nouveau-né; un fini mat de couleur
foncée absorbe trop de lumière et nécessite trop d'éclairage
artificiel
- motifs ou coloris unis
Tableau A 4.3 Critères de sélection des revêtements
de plafond
- absorption du son
- absorption des odeurs/facilité de nettoyage
- intégration de l'équipement électrique et mécanique
dans le faux-plafond
- coût
- reflet de la couleur et de la lumière
- belle apparence
- facilité d'accès au faux-plafond pour la réparation
de l'équipement
|