Rapport national – Canada : Étude décennale du Sommet
mondial pour les enfants
AVANT-PROPOS
C'est avec plaisir que le Canada présente son rapport national
au directeur exécutif de l'UNICEF, en vue de la session extraordinaire
consacrée aux enfants enfants de l'Assemblée générale
de l'Organisation des Nations Unies, qui se tiendra à New
York du 19 au 21 septembre 2001. Le Canada, à titre de pays responsable
de la tenue du Sommet mondial pour les enfants, est résolu à
atteindre les objectifs fixés et à réaliser les idéaux
du Sommet. Il souhaite aussi procéder à l'établissement
des secteurs prioritaires éventuels qui toucheront les enfants
au cours du nouveau millénaire.
Le présent rapport fait état des progrès réalisés
par le Canada dans l'atteinte des objectifs établis lors
du Sommet mondial pour les enfants en 1990. Il a été élaboré
selon les directives qui touchent la préparation de rapports par
les pays et qui ont été émises en 2000 par le directeur
exécutif de l'UNICEF. Comme le stipulent ces directives,
la structure et le contenu du rapport du Canada visent à établir
des comptes rendus aux termes des traités internationaux tels que
la Convention relative aux droits de l'enfant, les principaux plans d'action
et exercices de comptes rendus des Nations Unies, et les nombreuses initiatives
nationales liées à la responsabilisation, au rendement du
gouvernement et à la surveillance des résultats. Le rapport
présente surtout un portrait des progrès réalisés
par le Canada dans l'atteinte des objectifs du Sommet mondial pour
les enfants; il s'est donc inspiré des autres exercices de
comptes rendus sans pour autant faire double emploi avec ces derniers.
Le rapport ne recommande pas la prise en considération d'initiatives
éventuelles pour la session extraordinaire consacrée aux
enfants. Le Canada va plutôt continuer de contribuer en participant
de manière active au travail du comité préparatoire
mis sur pied par l'Assemblée générale des Nations
Unies en prévision de la session extraordinaire.
1. Les enfants du Canada des années 1990
Au cours des dix ans qui ont suivi le Sommet mondial pour les enfants,
le Canada a pris une série de mesures pour améliorer le
bien-être des enfants. À travers ces mesures et les efforts
collectifs des Canadiens, le Canada a fait des progrès en ce qui
concerne de nombreux objectifs fixés lors du Sommet. Il en a fait,
entre autres, dans la réduction des taux de mortalité infantile
et maternelle et la diminution de certaines maladies d'enfance,
l'augmentation des taux de couverture vaccinale et l'amélioration
de l'accès l'information pour les enfants. Au terme
de cette décennie, les Canadiens demeurent conscients que, malgré
les importants succès remportés pour les enfants, il reste
beaucoup à faire pour que les droits, le bien-être et le
développement optimal des enfants du Canada et du reste du monde
soient assurés.
La stratégie du gouvernement du Canada, en ce début du
XXI e siècle, est axée sur les enfants et les jeunes, les
connaissances et l'éducation, ainsi que la santé et
l'environnement, dans le contexte des étapes préparatoires
à la nouvelle économie. Parmi les efforts déployés
en ce sens, on compte une augmentation des prestations versées
pendant les congés de maternité et les congés parentaux,
l'élaboration d'une entente fédérale-provinciale
visant un plus grand soutien à l'égard du développement
des jeunes enfants, la mise en place d'allégements fiscaux
qui permettront aux familles avec enfants d'avoir plus d'argent, une augmentation
du nombre de milieux de travail favorables à la famille, la modernisation
du droit de la famille, des investissements importants en ce qui a trait
à la Prestation nationale pour enfants, le renforcement des possibilités
d'apprentissage par l'expansion du Réseau scolaire
(RESCOL) et l'apport d'une attention spéciale à
l'égard de la politique étrangère liée
aux droits de l'enfant au Canada et de l'aide publique au
développement. Certains de ces éléments sont décrits
en détail ci-dessous.
Au cours des années 1990, le gouvernement du Canada a pris des
mesures pour améliorer le bien-être des enfants, notamment
un nouvel ensemble de lois et une modification législative, des
stratégies politiques et des plans d'action, des mesures fiscales
qui profitent aux familles, des ententes avec les gouvernements provinciaux
et territoriaux, de nouveaux programmes améliorés et des
initiatives de partenariat avec les secteurs bénévole et
privé. Le présent rapport fournit une brève description
de certaines des mesures importantes qu'a adoptées le gouvernement
du Canada.
De plus, au cours des années 1990, les gouvernements fédéral
et provinciaux ont travaillé de concert afin de faire de l'investissement
dans les enfants une priorité nationale. Cette coopération
entre les gouvernements au profit des enfants est un élément
central du système de la Prestation nationale pour enfants (PNE)
du Canada, du développement continu du Plan d'action national pour
les enfants (PANE), et de l'initiative de développement de
la petite enfance, qui a été lancée récemment.*
Ces initiatives sont décrites en détail à la section
3 du présent rapport.
* Bien que partageant les mêmes préoccupations sur le
développement de la petite enfance, le Québec n'adhère
pas au présent document fédéral-provincial-territorial
parce que certaines de ses sections empiètent sur ses compétences
constitutionnelles en matière sociale. Le Québec entend
préserver sa responsabilité pleine et entière pour
développer, planifier, gérer et fournir des programmes visant
le développement de la petite enfance. Conséquemment, le
Québec s'attend à recevoir sa part de tout financement
fédéral additionnel pour tout programme visant le développement
de la petite enfance et ce sans nouvelles conditions.
À moins d'indication contraire, le rapport ne décrit pas
les mesures qu'ont prises les gouvernements provinciaux, bien que
leurs répercussions se reflètent dans l'ensemble des
progrès réalisés pour les enfants canadiens au cours
des années 1990. Il est également important de mentionner
que les communautés et les groupes communautaires jouent un rôle
important pour le bien-être des enfants au Canada.
Les progrès réalisés pour les enfants dans les années
1990 prennent place dans le contexte d'une forte volonté commune
parmi les Canadiens, qui consiste à accorder une attention particulière
au bien-être et au développement des enfants et de leur famille.
C'est à la fois au sein de la législation nationale et des
accords internationaux qui la soutenaient que les idées, les valeurs
et le langage utilisés dans la Convention relative aux droits de
l'enfant se sont de plus en plus répandus au cours des années
1990. Par exemple, la Convention a eu des conséquences sur l'élaboration
de la législation touchant la prostitution enfantine, le tourisme
du sexe lié aux enfants, le harcèlement criminel, la mutilation
des organes génitaux de la femme tout comme le renouvellement permanent
de la justice pour les jeunes. Aussi, les récents accords internationaux
soutenus et promus par le Canada tels que le Protocole facultatif à
la Convention relative aux droits de l'enfant concernant la participation
des enfants aux conflits armés, le Protocole facultatif à
la Convention relative aux droits de l'enfant concernant la vente d'enfants
et la prostitution et la pornographie infantiles, la Convention de La
Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière
d'adoption internationale, la Convention sur l'interdiction de l'emploi,
du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnelles
et sur leur destruction, la Convention 182 de l'OIT sur l'élimination
des pires formes du travail des enfants et le Protocole additionnel à
la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale
organisée visant à prévenir, réprimer et punir
la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants sont
autant d'exemples d'actions internationales concrètes qui ont étendu
et renforcé les engagements pris en vertu de la Convention relative
aux droits de l'enfant.
Au début et au milieu des années 1990, les finances publiques
canadiennes étaient menacées par les déficits budgétaires
et par une forte dette publique. Cette situation représentait un
risque pour les programmes sociaux et pour la qualité de vie des
Canadiens. En conséquence, le gouvernement agit afin de revoir
les dépenses publiques et d'établir des objectifs dans la
réduction des déficits budgétaires. L'atteinte
des objectifs de réduction des déficits fait en sorte que
le gouvernement est à même de réaliser de nouveaux
investissements en matière de dépenses publiques dans les
secteurs sources de préoccupation pour les Canadiens.
Le système fédéral de gouvernement du Canada dont
les pouvoirs constitutionnels sont partagés entre les gouvernements
fédéral, provinciaux et territoriaux et la dualité
de son système judiciaire, y compris les traditions du droit civil
et de la common law, forment deux éléments clés qui
influencent le processus de prise de décision du gouvernement.
Au Canada, tous les paliers gouvernementaux et toutes les Premières
nations ainsi que les parents, les familles, les communautés et
les secteurs bénévole et privé jouent un rôle
de premier plan pour assurer le bien-être des enfants. Pour un examen
de la question touchant le système de gouvernement du Canada, le
système judiciaire et les définitions des termes décrivant
les peuples autochtones du Canada, voir l'annexe 2.
Le profil démographique en mutation du Canada influence également
le contexte des mesures que prend le gouvernement pour les enfants et
les familles. De façon particulière, avec un taux de natalité
supérieur à la moyenne canadienne, les peuples autochtones
au Canada représentent approximativement 3 p. 100 du total de la
population canadienne, pourcentage qui a presque doublé à
travers le pays au cours des quinze dernières années. En
ce début de nouveau siècle, les enfants autochtones représentent
donc la population qui connaît la plus forte croissance au Canada.
Héritage du Sommet mondial pour les enfants au Canada
Le Canada a été l'un des six pays responsables qui ont
aidé l'UNICEF lors des préparations qui ont conduit au Sommet
mondial pour les enfants de 1990. Le Canada était également
heureux d'avoir l'occasion d'intervenir à titre de coprésident
du Sommet, qui réunit les chefs d'État ou de gouvernement
de 71 pays ainsi que les représentants ministériels de 88
autres pays. Après la ratification de la Déclaration et
du Plan d'action du Sommet, le gouvernement du Canada a lancé un
Plan d'action national, soit une initiative multisectorielle de cinq ans
appelée Grandir ensemble. Cette initiative visait à combattre
les conditions qui mettent les enfants en danger. L'initiative Grandir
ensemble représentait un investissement gouvernemental de 500 millions
de dollars sur cinq ans.
Le Canada a également réalisé un examen de mi-décennie
en 1996, dans laquelle figurent les grandes lignes des efforts déployés
depuis le Sommet pour en réaliser les objectifs. Cette étude
a coïncidé avec une évaluation plus générale
de l'initiative Grandir ensemble et elle a permis au gouvernement de mesurer
l'incidence et l'efficacité de la gamme des initiatives figurant
dans son Plan d'action.
Tout comme les nombreux programmes innovateurs lancés à
la suite du Sommet mondial pour les enfants et qui demeurent partie intégrante
de l'engagement en cours du Canada auprès de ses enfants, le legs
le plus important et le plus durable du Sommet a été la
ratification et la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits
de l'enfant. Depuis la ratification de cette convention en 1991, le Canada
a présenté un rapport périodique en vertu de la Convention,
et la présentation de son second rapport aura lieu prochainement.
Ces deux rapports traitent des mesures qu'ont prises les gouvernements
fédéral et provinciaux, respectivement, jusqu'en 1993, puis
de 1993 à 1997.
2. Processus de l'étude de fin de décennie
L'étude décennale qu'a effectuée le
Canada relativement aux progrès réalisés depuis le
Sommet mondial pour les enfants a pris la forme d'un processus dans
le cadre duquel des organisations bénévoles ont pris part
à la résolution de problèmes mettant en cause des
enfants et où l'on a sollicité la participation des
enfants et des jeunes. Le gouvernement fédéral a également
invité les gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada
à participer au processus, par l'intermédiaire du
Comité fédéral-provincial-territorial des représentants
des droits de la personne. En particulier, les provinces et les territoires
ont étudié le Rapport national du Canada et ont à
quelques reprises fourni des renseignements supplémentaires, qui
ont été insérés dans le Rapport ou dans une
annexe (voir l'Annexe 3).
Afin d'inciter les organisations bénévoles de même
que les enfants et les jeunes à participer à l'étude,
le gouvernement fédéral a travaillé en partenariat
avec deux organisations canadiennes, soit la Coalition canadienne pour
les droits des enfants (CCDE) et Aide à l'enfance Canada. La CCDE
dirigera un processus qui permettra aux organisations bénévoles
de participer activement aux étapes préparatoires en vue
de la session extraordinaire. Ces organisations établiront les
priorités et les passeront en revue en prévision de la session
extraordinaire, et elles contribueront à la mise en place du processus
de formulation des prises de position à l'égard des
questions qui seront traitées à la réunion. Ensuite,
le gouvernement fédéral et Aide à l'enfance
Canada, par divers moyens, dont la mise sur pied de groupes de discussion
dans huit régions à travers le pays, la participation par
Internet et l'intervention directe des jeunes à des réunions
préparatoires ainsi qu'à la session extraordinaire
de septembre 2001, visent à faire en sorte que les enfants et les
jeunes Canadiens puissent exprimer leurs points de vue au cours de l'étude,
et que, entre autres activités, ils puissent partager leur expérience
avec d'autres jeunes au Canada après la session extraordinaire.
La plupart des données présentées dans ce rapport
proviennent de l'une ou l'autre des enquêtes d'envergure
fondées sur la population et réalisées au Canada,
comme l'Enquête sociale générale, l'Enquête
nationale sur la santé de la population, l'Enquête
sur la dynamique du travail et du revenu ainsi que l'Enquête
longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ). L'ELNEJ
a été mise en place dans les années 1990, et l'on
a recueilli les premières données en 1994; elle commence
à fournir un portrait plus complet des problèmes auxquels
font face les enfants, les jeunes et leur famille au Canada. De plus amples
renseignements sur l'ELNEJ figurent à la section 3 du présent
rapport. Le présent document se fonde sur deux rapports canadiens
rédigés selon les termes de la Convention relative aux droits
de l'enfant et présentant une étude approfondie des mesures
prises pour les enfants au cours des années 1990.
3. Mesures prises l'échelle nationale et internationale
De nombreuses initiatives importantes pour les enfants ont été
lancées par le Canada depuis 1990, sous l'influence en partie de
l'attention portée aux droits, au bien-être et au développement
des enfants à la suite du Sommet. Le gouvernement du Canada, en
accompagnant les efforts des parents, des communautés, des autres
gouvernements et des secteurs bénévole et privé,
a contribué à assurer le développement optimal des
enfants. Depuis 1990, tous les gouvernements sont parvenus à exécuter
certaines étapes essentielles pour les enfants. Ci-dessous se trouve
une liste des actions qu'a entreprises le gouvernement du Canada.
D'autres initiatives tout aussi importantes sont décrites
dans les thèmes à la section 4, tandis que plusieurs nouvelles
mesures primordiales le sont dans tout le rapport.
Action nationale pour les enfants
On peut choisir de nombreuses approches différentes pour améliorer
le bien-être des enfants. C'est pourquoi les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux ont reconnu le besoin de mettre en oeuvre
une approche intégrée à l'égard des
nombreux problèmes qui se posent aux enfants et aux familles. Au
Canada, au cours des trois dernières années, les différents
paliers gouvernementaux ont démontré qu'ils pouvaient
unir leurs efforts afin d'aider les familles ayant des enfants.
Ils ont également prouvé qu'ils pouvaient prendre
des décisions visant à assurer les besoins fondamentaux
des enfants pour leur permettre de devenir des membres en santé,
actifs et instruits de la société.
Puisant dans la masse des travaux de recherche, des expériences
et des conclusions provenant des experts et des organisations non gouvernementales,
les gouvernements ont commencé à élaborer le Plan
d'action national pour les enfants (PANE). Le PANE témoigne d'une
coopération entre les différents gouvernements du Canada
en vue d'assurer que tous les enfants du Canada aient les meilleures
chances possible d'atteindre leur plein épanouissement. Dans une
première étape de la mise en place du PANE, les gouvernements
ont collaboré ensemble dans le but d'avoir une vision commune
pour les enfants du Canada. Cette vision commune comprend les objectifs
touchant l'ensemble des enfants du Canada, soit l'objectif
de santé (physique et émotionnelle), l'objectif de
sécurité et de protection, l'objectif d'apprentissage
réussi et les objectifs d'engagement social et de responsabilité.
La vision permet également d'établir six domaines
où une collaboration entre les gouvernements peut contribuer à
améliorer le bien-être des enfants. Il s'agit d'améliorer
le développement dans la petite enfance, d'appuyer le rôle
des parents et de renforcer la famille, d'améliorer la sécurité
économique des familles, d'offrir des expériences
d'apprentissage précoces et continues, de promouvoir l'épanouissement
des adolescents et de créer des collectivités propices,
sûres et exemptes de violence. Au printemps et à l'été
de 1999, les gouvernements ont recueilli les commentaires des Canadiens
par rapport à la vision qu'ils avaient du Plan national,
et ils ont ainsi redéfini la vision pour les enfants de façon
qu'elle reflète les commentaires transmis.
En 1996, le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux
ont établi que la pauvreté infantile constituait une priorité
nationale, et les ministres des Services sociaux ont enclenché
le travail en mettant en place une prestation nationale intégrée
pour les enfants. Il s'en est suivi que l'initiative de la
Prestation nationale pour enfants entre les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux et les Premières nations a été
lancée en juillet 1998. L'initiative vise à aider
à réduire la pauvreté chez les enfants et à
la prévenir, à favoriser la participation au marché
du travail en veillant à ce que le travail améliore toujours
le sort des familles, et à réduire les chevauchements et
les redondances en harmonisant les objectifs et les prestations des programmes
et en simplifiant l'administration. Le gouvernement du Canada a contribué
à la Prestation nationale pour enfants en majorant les prestations
versées aux familles à faible revenu qui ont des enfants.
De leur côté, la plupart des provinces et des territoires
et les Premières nations modifient les prestations d'aide
sociale versées aux familles qui ont des enfants, tout en s'assurant
qu'elles reçoivent au moins le même niveau de soutien
global du revenu. Les provinces, les territoires et les Premières
nations réinvestissent les économies provenant de l'aide
sociale dans des prestations et des services complémentaires destinés
aux familles à faible revenu qui ont des enfants. De cette façon,
la PANE fournit un niveau plus sûr et plus uniforme de soutien du
revenu de base, des prestations et des avantages pour les enfants des
familles à faible revenu à l'échelle du pays, que
ces familles travaillent ou reçoivent des prestations d'aide
sociale. Le Canada effectuera donc un troisième investissement
d'importance dans le programme de Prestation nationale pour enfants
qui vise les familles à faible revenu ayant des enfants, ce qui
portera la hausse totale annuelle des prestations fédérales
aux enfants pour les familles à faible revenu à 2,5 milliards
de dollars d'ici à 2004. Une fois que le plan sera entièrement
mis en application, le gouvernement du Canada investira environ 9 milliards
de dollars dans la prestation fiscale canadienne pour enfants, comparativement
à environ 5 milliards de dollars en 1996. Les prestations fédérales
aux enfants augmenteront à un maximum de 2 500 $ pour le premier
enfant et à 2 300 $ pour chaque enfant supplémentaire. Les
familles à revenu moyen recevront aussi un soutien accru. En tout,
les changements dans les prestations fédérales aux enfants
aideront neuf jeunes Canadiens sur dix. Des travaux sont en cours en vue
de traiter certains engagements pris récemment par le gouvernement
du Canada relativement aux enfants et aux familles. Par exemple, à
compter du 31 décembre 2000, les prestations de maternité
et parentales passeront de six mois à une année complète,
et la durée du congé offert aux parents adoptifs triplera
: il passera de 10 semaines à 35 semaines. Les familles ayant des
enfants seront admissibles à un allégement fiscal qui s'établira
en moyenne à 27 p. 100 une fois les mesures annoncées dans
le budget de 2000 et dans l'exposé économique d'octobre
2000 entièrement mises par place.
De plus, le 11 septembre 2000, les premiers ministres, sauf celui du
Québec, ont émis le Communiqué sur le développement
de la petite enfance pour la réunion des premiers ministres. Ce
communiqué stipule que l'amélioration du développement
de la petite enfance constitue une priorité nationale et confirme
que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux
acceptent de travailler ensemble pour améliorer les services et
les mesures de soutien pour les enfants jusqu'à l'âge
de 6 ans. Cette initiative représente des mesures concrètes
à l'égard du développement de la petite enfance,
l'un des principaux secteurs de politique figurant dans le Plan
d'action national pour les enfants. À l'appui de l'accord
conclu par les premiers ministres, le gouvernement du Canada transférera
au cours des cinq prochaines années 2,2 milliards de dollars aux
provinces et aux territoires, par le Transfert canadien en matière
de santé et de programmes sociaux.
Cette contribution, qui s'ajoute à celles des provinces
et des territoires, sera investie dans les quatre grands domaines d'action
suivants : promouvoir la santé durant la grossesse, à la
naissance et au cours de la petite enfance, améliorer le soutien
aux parents et aux familles, renforcer le développement de la petite
enfance, l'apprentissage et la garde des enfants et renforcer le soutien
des communautés.
Ces investissements se traduiront par un meilleur accès aux services
de développement de la petite enfance comme les cours prénataux
et les services d'accueil, les programmes préscolaires et
les services de garde ainsi que l'information aux parents et le
soutien familial. Chaque gouvernement provincial et territorial pourra
adapter ses services de soutien au développement de la petite enfance
afin de mieux répondre aux besoins des enfants canadiens. Peu importe
le type d'investissement choisi, les gouvernements ont convenu de
rendre compte publiquement de leurs investissements et des résultats
qui en découlent touchant les enfants et les familles.
En s'appuyant sur des travaux de recherche montrant l'importance des
investissements dans la santé le domaine social pour ce qui est
des premières années de la vie, le gouvernement a présenté
et amélioré un certain nombre d'initiatives visant à
soutenir l'épanouissement des enfants canadiens. Les programmes
fédéraux, tels que le Programme d'action communautaire pour
les enfants (PACE), le Programme d'aide préscolaire aux Autochtones
(PAPA) et le Programme canadien de nutrition prénatale (PCNP),
reconnaissent l'importance du développement des jeunes enfants,
de la participation et de l'éducation venant des parents, des approches
intersectorielles du bien-être des enfants, et des partenariats
avec les autres gouvernements, les organismes non gouvernementaux et les
communautés. Ces programmes communautaires touchent plus de 100
000 enfants et parents canadiens dans plus de 1 000 communautés
chaque semaine.
Pendant les dix ans qui ont suivi le Sommet mondial pour les enfants,
le Canada est devenu un chef de file relativement aux connaissances à
propos du développement de la petite enfance. Par la mise en oeuvre
d'initiatives telles que l'Enquête longitudinale nationale
sur les enfants et les jeunes (ELNEJ), Comprendre la petite enfance et
Visions des services de garderie, le gouvernement fédéral
a élaboré des mécanismes de développement
pour assurer la surveillance du développement de la petite enfance
et pour aider les décisionnaires à déterminer quelles
politiques et quels programmes soutiennent le mieux les enfants et leur
famille.
L'ELNEJ est un programme de recherche qui fait le suivi de la santé
et du bien-être d'un large échantillon d'enfants canadiens
sur une longue période. Il fournira au gouvernement une meilleure
compréhension des facteurs qui contribuent au développement
sain des enfants, et il sera utilisé par les gouvernements pour
concevoir et évaluer une gamme étendue de politiques et
de programmes destinés aux enfants et à la jeunesse.
À l'échelle communautaire, le projet de recherche
Comprendre la petite enfance met l'accent sur les enfants de moins
de 6 ans et fait appel aux enseignants, aux parents, aux tuteurs et aux
organismes communautaires. Il aide les collectivités à prendre
le pouls de leurs enfants et à trouver des façons de répondre
à leurs besoins. Avec l'information ainsi produite, les collectivités
peuvent mettre en oeuvre des plans d'action précis qui aideront
les enfants, avant qu'ils commencent l'école et, après,
à réaliser leur plein potentiel. L'initiative Visions
des services de garderie constitue un programme national de contribution
à la recherche et au développement sur les garderies. L'objectif
du programme est d'améliorer la qualité de l'aide
à l'enfance en étudiant la pertinence, les résultats
et le rapport coût-efficacité des meilleures pratiques de
garderie et des modèles de prestation de services.
Tous les enfants canadiens doivent pouvoir partager les avantages collectifs
de la réalisation des objectifs du Sommet mondial. Au cours de
la dernière décennie, le gouvernement du Canada a travaillé
à améliorer le bien-être des peuples autochtones,
y compris les enfants autochtones. La Politique sur les droits inhérents
(1995) reconnaît le droit des peuples autochtones à se gouverner
eux-mêmes dans certains secteurs clés de responsabilité.
En réponse au Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones
(CRPA), Rassembler nos forces : le plan d'action du Canada pour les questions
autochtones (janvier 1998) vise à prolonger les partenariats, à
consolider la conduite des affaires publiques autochtones, à développer
de nouvelles relations financières entre les gouvernements et les
institutions autochtones et à soutenir les communautés,
les peuples et les économies. Parmi les mesures annoncées
dans le document Rassembler nos forces, on trouve une Déclaration
de réconciliation du Canada reconnaissant officiellement et déplorant
les injustices historiques, une guérison de la communauté
pour combattre les effets des sévices physiques et sexuels dans
le système des pensionnats, un programme sur les langues autochtones,
le Programme d'aide préscolaire aux Autochtones des réserves,
des ressources pour augmenter le nombre de logements convenables dans
les réserves et des ressources supplémentaires pour répondre
aux insuffisances de l'équipement en aqueducs et en systèmes
d'évacuation des eaux usées dans les réserves.
Le droit d'accès à l'information des jeunes à partir
de nombreuses sources constitue un élément important de
la Convention relative aux droits de l'enfant et des objectifs du Sommet
mondial pour les enfants. Le gouvernement fédéral a contribué
au respect de ce droit en créant RESCOL en 1993, effort fédéral-provincial-territorial
visant à brancher toutes les écoles publiques canadiennes
et toutes les bibliothèques publiques sur Internet à partir
du 31 mars 1999. Cet objectif a été atteint, ce qui a fait
du Canada la première nation du monde à brancher toutes
ses écoles et toutes ses bibliothèques. Le projet a rassemblé
les gouvernements provinciaux et territoriaux, les universités
et les collèges, les associations scolaires, l'industrie de la
technologie de l'information, ainsi que d'autres représentants
du secteur privé. RESCOL améliorera l'accès des enfants
canadiens à l'information et promouvra ainsi leurs droits, leur
bien-être et leur développement.
Action internationale pour les enfants
Au cours de la décennie, les droits des enfants ont constitué
une priorité au sein de la politique étrangère du
Canada et de l'aide publique au développement. Le Canada a été
l'un des chefs de file de la promotion des droits des enfants à
travers le monde ainsi que de la survie et du développement des
enfants et de leur protection contre l'exploitation et les sévices.
Le Canada a apporté des changements en créant et en soutenant
des relations bilatérales constructives avec d'autres pays, au
moyen d'efforts concertés avec des organismes internationaux
tels que l'UNICEF, et en encourageant des partenariats à la fois
avec les ONG canadiennes et celles des pays en voie de développement,
et avec d'autres membres de la société civile. Les principales
initiatives internationales que soutient le Canada sont celles visant
la protection des enfants touchés par la guerre ainsi que la réduction
de la pauvreté et de la dette dans les pays en voie de développement.
Le gouvernement du Canada continuera à s'engager auprès
des enfants du monde. En avril 2000, le Canada et le Ghana ont parrainé
conjointement la Conférence sur les enfants touchés par
la guerre en Afrique de l'Ouest, qui a entraîné la production
d'une déclaration complète et d'un plan d'action
exhaustif traitant de la série de problèmes auxquels font
face les enfants touchés par la guerre. Le Canada a présenté
cette approche lors de la Conférence internationale sur les enfants
touchés par la guerre, qui s'est déroulée en
septembre 2000 à Winnipeg. À la suite de cette conférence,
le gouvernement s'est engagé à assurer la mise en
oeuvre et le suivi efficaces et opportuns du Programme pour les enfants
touchés par la guerre dont on a convenu à la réunion
des ministres, à laquelle ont assisté plus de quarante ministres
et représentants de 132 gouvernements. Le Canada a également
convenu de mettre sur pied un comité directeur, qui serait composé
des représentants du Ghana et de l'UNICEF et du représentant
spécial du Secrétaire général pour la protection
des enfants en période de conflit armé, afin d'entraîner
l'expansion de l'élan international amorcé par
la Conférence de Winnipeg à la session extraordinaire des
Nations Unies sur les enfants ainsi qu'au-delà de celle-ci.
Le Canada représente l'un des six pays responsables du Sommet
mondial pour les enfants, et il participe activement aux étapes
préparatoires de la session extraordinaire des Nations Unies sur
les enfants et du nouveau programme mondial en faveur des enfants pour
les dix à quinze prochaines années.
L'Agence canadienne de développement international (ACDI) joue
un rôle important pour permettre au Canada de tenir ses engagements
dans la promotion des droits et dans l'amélioration de la vie des
enfants dans les pays en voie de développement en transition. De
nombreux efforts en matière de développement sont déployés
et ils représentent un avantage pour les enfants, car ils améliorent
le bien-être de leur famille et de leur communauté. Le Canada
appuie aussi les projets qui viennent en aide directement aux enfants.
En 1996-1997, l'ACDI soutenait 156 projets (ayant des répercussions
directes ou indirectes sur les enfants) dans les domaines de la santé
de l'enfant et de la maternité, de la vaccination, de l'éducation
de base, des carences en micronutriments et du renforcement des capacités
et des institutions publiques en faveur de la Convention relative aux
droits de l'enfant, et elle a amélioré la protection des
enfants.
Les objectifs du Sommet mondial pour les enfants ont porté une
attention particulière aux besoins humains fondamentaux des enfants,
dont leur santé et leur nutrition. Depuis les années 1980,
le Canada a été un grand défenseur de la vaccination
sur le plan international et a déployé des efforts en faveur
de la vaccination universelle et, en particulier, pour l'éradication
de la polio et de la rougeole. Au cours des années 1990, le Canada
a fourni chaque année approximativement 14 millions de dollars
sous forme d'aide financière en vue des campagnes de vaccination
internationales. De plus, l'ACDI poursuit sa lutte contre les maladies
infantiles, comme le paludisme, la pneumonie et la tuberculose, par des
méthodes d'intervention rentables telles que des moustiquaires
imprégnés d'insecticide contre le paludisme et l'amélioration
de l'accès au diagnostic et au traitement des maladies. L'ACDI
est également le cofondateur et le principal bailleur de fonds
de l'Initiative pour les micronutriments, dont l'organisme
est établi à Ottawa, le bailleur de fonds bilatéral
le plus important pour mettre en oeuvre des programmes d'enrichissement
du sel en iode et un important bailleur de fonds pour enrichir les aliments
de suppléments vitaminiques riches en vitamine A, en fer et en
autres vitamines et minéraux partout dans le monde.
Le 5 septembre 2000, le ministre canadien de la Coopération internationale
a fait connaître le plan Les priorités de développement
social : Un cadre d'action, qui fait état de la façon dont
le Canada renforcera la programmation dans quatre secteurs clés
du développement social, soit la santé et la nutrition,
l'éducation de base, le VIH/sida et la protection des enfants.
L'égalité des sexes fait partie intégrante de chacun
de ces secteurs importants. Le Cadre d'action permettra aussi de renforcer
la programmation d'aide internationale du Canada en misant sur son expertise
actuelle dans ces secteurs prioritaires et en utilisant des approches
novatrices du développement. Au cours des cinq prochaines années,
un montant de 2,8 milliards de dollars sera prévu au budget pour
ces quatre secteurs.
Les enfants représentent un groupe clé qui bénéficie
des éléments de la santé et de la nutrition, de l'éducation
et du VIH/sida des Priorités de développement social de
l'ACDI. Par exemple, l'ébauche pour examen du plan
d'action en matière de santé et de nutrition sera
fortement axée sur la nutrition et la santé des enfants.
La relation bien connue qui prévaut entre un régime inadéquat
et la maladie fait en sorte que la survie, la croissance et le développement
des enfants nécessitent qu'on accorde une attention toute
spéciale à l'amélioration de l'état
nutritionnel de ceux-ci. Le Canada continuera de mettre en application
les initiatives internationales en matière de santé telles
que la Global Alliance for Vaccines and Immunization (GAVI), Faire reculer
le paludisme et la Global Stop Tuberculosis (STB). Également, le
Plan d'action de l'ACDI en matière de lutte contre le VIH/sida
misera davantage sur les enfants atteints du VIH/sida, comme les orphelins.
La programmation se consacrera en grande partie à la fourniture
d'un toit et d'écoles, au soutien à l'égard
de projets de développement de la petite enfance, au renforcement
de réseaux dans les communautés d'enfants et à
la promotion des meilleures pratiques, dont l'approche l'enfant pour l'enfant
et les approches de recherche participatives. L'ébauche pour
examen du plan d'action en matière d'éducation
de base, en plus de cibler les efforts déployés en vue d'éliminer
la disparité entre les sexes d'ici 2005, se concentrera sur
l'amélioration de l'accès à l'éducation
primaire universelle et de la qualité de celle-ci, et portera une
attention spéciale sur l'éducation des filles.
Si l'on souhaite que tous les enfants tirent profit des objectifs
établis lors du Sommet mondial de 1990, on doit porter une plus
grande attention aux enfants qui ont besoin de protection spéciale
et qui peuvent ne pas bénéficier des programmes de développement
ordinaires. Le Plan d'action en matière de protection de
l'enfance est axé sur les travailleurs juvéniles,
les enfants touchés par les conflits armés, les enfants
qui ont des démêlés avec la justice ou qui sont confiés
à l'État, les enfants de la rue, les enfants handicapés
et les enfants victimes de discrimination en raison de leur appartenance
à une minorité ethnique. Au cours des cinq prochaines années,
l'ACDI investira 122 millions de dollars dans la programmation s'adressant
à ces enfants. À priori, pendant les deux prochaines années,
l'ACDI se concentrera sur la main-d'oeuvre infantile et les
enfants touchés par les conflits armés. Dans le cadre de
son engagement à élaborer de nouvelles approches en vue
de la programmation de l'aide au développement, l'ACDI
a créé un fonds de recherche de 2 millions de dollars en
vue de la protection des enfants, pour les cinq prochaines années,
en guise de soutien à la recherche innovatrice dans ce secteur
souvent négligé.
Le lourd endettement constitue l'obstacle le plus grave à la
réduction de la pauvreté dans de nombreux pays en voie de
développement, particulièrement ceux qui se trouvent en
Afrique sub-saharienne. Les remboursements de dettes délogent les
dépenses dans les domaines de la santé et de l'éducation
ainsi que dans d'autres secteurs sociaux.
Le Canada a été parmi les premiers à recommander
avec insistance l'adoption d'une démarche rapide et décisive
à l'égard de l'allégement de la dette pour
les pays les plus pauvres de façon multilatérale et bilatérale.
Lors des réunions annuelles du Fonds monétaire international
(FMI) et de la Banque mondiale, qui se sont déroulées récemment,
le Canada a défié les bailleurs de fonds d'imposer
immédiatement un moratoire sur les paiements du service de la dette
des pays pauvres très endettés (PPTE). En décembre
2000, le gouvernement du Canada a annoncé son propre moratoire
sur le remboursement de la dette de onze pays pauvres très endettés,
qui doivent 700 millions de dollars au Canada. La dette de ces pays sera
officiellement radiée au fur et à mesure que ceux-ci compléteront
le processus d'aide aux PPTE. De plus, le Canada a versé 215 millions
de dollars canadiens au fonds en fiducie pour l'allégement
de la dette au FMI et à la Banque mondiale afin de réduire
rapidement la dette des pays qui le méritent. Le Canada vient en
aide aux pays les plus pauvres en s'engageant à remettre la totalité
des créances commerciales de tous les PPTE admissibles à
l'allégement de la dette aux termes du plan en faveur des PPTE
et en déployant de réels efforts pour réduire la
pauvreté et améliorer la gestion publique.
Le Canada a toujours encouragé une participation accrue de la
part des pays en voie de développement à un régime
commercial fondé sur des règles, et il reconnaît que
ces pays ont besoin d'aide pour l'instauration de capacités
liées au commerce. Le Canada défend la prise de position
selon laquelle les questions relatives à la justice sociale et
à la politique environnementale doivent être traitées
de concert avec les initiatives de libéralisation du commerce et
d'autres stratégies de croissance économique si l'on
veut que les mesures de réduction de la pauvreté à
long terme soient durables. Cette approche s'applique à la
participation du Canada à l'OMC, à la ZLEA et aux
autres instances commerciales régionales et bilatérales.
Ces questions seront considérées comme des priorités
dans des négociations éventuelles. Le commerce libre et
loyal contribue grandement à la croissance et à la durabilité
des pays en développement, ainsi qu'à la réduction
de la pauvreté dans l'ensemble des pays en voie de développement.
La participation active du Canada aux réunions de l'OMC souligne
la détermination du gouvernement du Canada de veiller à
ce que les règles régissant les transactions commerciales
à travers le monde soient équitables. Pour pouvoir bénéficier
des avantages qui découlent des échanges internationaux,
tous les participants doivent connaître les règles en vigueur
et accepter de s'y conformer. Ils doivent maintenir un juste équilibre
entre la poursuite de leurs objectifs commerciaux et leur engagement envers
la justice sociale et la protection de l'environnement à l'échelle
mondiale.
4. Progrès dans la survie, la protection et le développement
des enfants
La présente section présente d'abord un profil démographique
des enfants du Canada et donne un aperçu des progrès réalisés
par les Canadiens dans chacun des objectifs du Sommet. Un résumé
de ces progrès est présenté à l'annexe 1,
sous forme de statistiques.
Profil démographique des enfants du Canada
Les enfants du Canada constituent un groupe très diversifié
représentant un peu plus de 25 p. 100 de la population canadienne
totale. Ils sont issus de milieux différents sur les plans ethnique,
religieux, linguistique et culturel; ils grandissent dans des ménages
dont les ressources sociales et économiques diffèrent considérablement
et ils vivent surtout en région urbaine. La Convention relative
aux droits de l'enfant définit un enfant comme une personne ayant
moins de 18 ans. Pour les besoins des statistiques, le présent
rapport considère les enfants et les jeunes comme des personnes
âgées de 18 ans ou moins, à moins d'indication
contraire.
Au cours de la dernière décennie du millénaire,
le profil démographique du Canada a subi des changements. Entre
1997 et 1999, on a enregistré une légère diminution
du nombre total d'enfants âgés de 0 (nouveau-né)
à 19 ans au Canada; en effet, il est passé de 8 016 468
en 1997 à 7 979 251 en 1999. Les enfants qui se trouvent dans ce
groupe d'âge représentent actuellement 26,2 p. 100
de la population canadienne totale. De ce nombre, presque 2 millions d'enfants
sont âgés de moins de 5 ans, plus de 4 millions ont entre
5 et 14 ans et un peu plus de 2 millions, entre 15 et 19 ans. La proportion
des enfants âgés de 0 à 14 ans par rapport à
la population totale varie selon la province ou le territoire; à
Terre-Neuve, ces enfants représentent à peine 18 p. 100
de la population, alors qu'au Nunavut ce chiffre atteint 38 p. 100.
La majorité des enfants canadiens (78 p. 100) vivent en région
urbaine. Le taux d'enfants en proportion du pourcentage de la population
canadienne totale a diminué depuis 1961 et l'on prévoit
qu'il continuera son déclin à l'avenir : 25
p. 100 en 2001, 24 p. 100 en 2006, 22 p. 100 en 2011 et 21 p. 100 en 2016.
Le taux de croissance naturelle du Canada a considérablement
diminué au cours de la période de 1990 à 1995, pour
passer de 7,7 à 5,7 par 1 000 habitants. Le taux de croissance
naturelle a compté pour 47 p. 100 de l'accroissement de la
population en 1996, alors que l'immigration a représenté
l'autre proportion de 53 p. 100. Tout près de 5 p. 100 des
enfants de moins de 15 ans sont nés à l'extérieur
du Canada, et les deux tiers des enfants immigrants vivent dans les principaux
centres urbains canadiens, soit Montréal, Toronto et Vancouver.
De plus, la structure de la famille canadienne a également changé
au cours de la dernière décennie. La proportion des familles
monoparentales a augmenté pour passer de 20 p. 100 en 1991 à
22 p. 100 en 1996. La majorité des familles monoparentales (83
p. 100) étaient dirigées par une femme. La taille moyenne
des familles au Canada est demeuré relativement stable dans les
années 1990; en 1997, la taille moyenne des familles biparentales
était de 3,1 personnes et celle des familles monoparentales était
de 2,5 personnes. En 1996, 84 p. 100 des 5,5 millions d'enfants
canadiens jusqu'à l'âge de 13 ans vivaient avec
leurs deux parents, alors que 16 p. 100 vivaient avec l'un des deux
parents.
En 1996, il y avait au Canada 280 415 enfants autochtones âgés
de moins de 15 ans, ce qui représentait 35 p. 100 de tous les Autochtones
recensés cette année-là. Les populations d'enfants
et de jeunes autochtones (0 à 24 ans) regroupées représentent
53 p. 100 de tous les Autochtones. Les jeunes Autochtones sont ainsi au
nombre de 424 000 et ils constituent 5 p. 100 de tous les enfants canadiens
de moins de 15 ans et 4 p. 100 des jeunes âgés de 15 à
24 ans. On prévoit que le pourcentage total d'Autochtones inscrits
aura augmenté à un rythme de 2,1 p. 100 par année
au cours de la période de cinq ans débutant en 1996. Ce
taux de croissance est comparable au taux de croissance général
de 1,2 p. 100 prévu pour la même période dans l'ensemble
du pays.
4.1 État de la Convention relative aux droits de l'enfant
Le Canada a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant
en décembre 1991. Depuis ce temps, des progrès importants
ont été réalisés pour en assurer une vaste
mise en application continue au Canada.
De son côté, le gouvernement du Canada a manifesté
son engagement à s'inspirer de la Convention pour améliorer
la qualité de vie des enfants. D'abord, le gouvernement fédéral
a passé en revue toute la nouvelle législation fédérale
afin d'en assurer la conformité avec les engagements internationaux
du Canada en matière des droits de la personne, y compris ses obligations
découlant de la Convention relative aux droits de l'enfant. Le
gouvernement a également travaillé en partenariat avec un
organisme-cadre des associations bénévoles canadiennes,
soit la Coalition canadienne pour les droits des enfants, afin d'évaluer
systématiquement la conformité des Canadiens dans la mise
en application de la Convention. Cet exercice de surveillance de l'application
de la Convention dépasse le cadre législatif de façon
à comprendre l'efficacité des politiques et des programmes
à l'intention des enfants. Ce rapport non gouvernemental
contribuera à améliorer le processus de décision
et les résultats dans tous les secteurs. De plus, le gouvernement
a eu recours aux recommandations émises par le Comité des
droits de l'enfant et s'est servi de cet outil pour évaluer
les nouvelles initiatives qui avaient des conséquences directes
ou indirectes sur les enfants, et également pour mettre l'accent
sur certains sujets soulevés par le Comité dans des rapports
subséquents. Enfin, avec l'appui officiel du gouvernement de l'Alberta
à la Convention relative aux droits de l'enfant en 1999, la Convention
jouit actuellement du soutien de toutes les autorités compétentes
du Canada.
Depuis la ratification de la Convention, l'attention portée à
celle-ci et perçue comme un outil pratique permettant d'assurer
le respect des droits des enfants s'est avérée importante
et variable. Les organisations non gouvernementales (ONG), les municipalités,
les groupes de jeunesse, les chercheurs, les avocats, les gouvernements,
les écoles, la police et les associations professionnelles ont
rendu la Convention pertinente pour leurs propres situations respectives,
en mettant en place des ateliers de formation, des plans concrets pour
la participation des jeunes, des programmes d'études scolaires
aux niveaux primaire et postsecondaire, en surveillant les mécanismes
qui permettent de juger le rendement du gouvernement ainsi que les versions
adaptées pour les enfants et les jeunes de la Convention, afin
de mieux partager son contenu avec les jeunes Canadiens. Ils ont conçu
des réseaux solides et des partenariats durables à travers
la Convention.
En 1993, le Parlement du Canada a déclaré le 20 novembre
Journée nationale de l'enfant, en hommage à l'importance
des enfants à la fois pour le présent et pour l'avenir du
pays. Le choix de la date provient du jour de l'adoption de la Convention
relative aux droits de l'enfant par l'Assemblée générale
des Nations Unies, le 20 novembre 1989. Depuis 1994, le gouvernement du
Canada a conçu et diffusé du matériel éducatif
et de promotion afin d'encourager les écoles, les groupes communautaires,
les familles et toutes les personnes qui travaillent avec des enfants
à travers le pays à faire de cette journée un événement.
On a publié le Guide d'activités de la Journée nationale
de l'enfant pour aider les jeunes, les groupes communautaires, les travailleurs
de services à l'enfance, les écoles, les parents et toutes
les personnes qui travaillent avec les enfants pour organiser et promouvoir
les événements de la Journée nationale de l'enfant.
De 1994 à 1999, la mise en circulation du Guide a doublé,
passant de 12 000 à 24 000 exemplaires. En plus de la distribution
traditionnelle du Guide, il importe de souligner que 8 200 personnes ont
visité le site Web de la Journée nationale de l'enfant en
1999 et en 2000. Au cours du mois de novembre 1999, 2 600 personnes ont
visité le site Web, alors qu'il n'y en a eu que 1 800
en novembre 1998.
En 1999, UNICEF Canada, conjointement avec Élections Canada,
a administré une élection nationale sur les droits des jeunes
fondée sur la Convention relative aux droits de l'enfant. L'élection
visait à promouvoir une meilleure compréhension du système
électoral canadien parmi les jeunes et à renforcer la compréhension
et l'engagement relativement aux droits des enfants, à la fois
parmi les adultes et les enfants au Canada. L'élection Exprime-toi
: Élection nationale sur les droits des jeunes s'est déroulée
dans tout le Canada, où les jeunes de plus de 1 100 écoles
primaires et secondaires ont voté pour le droit qu'ils considéraient
comme le plus important à leurs yeux. En tout, 187 757 élèves
de toutes les provinces et de tous les territoires ont voté. Les
résultats du vote ont démontré que les élèves
percevaient la famille (24 p 100 du total des votes), la nourriture et
le logement (20 p. 100 du total des votes) et la santé (11 p. 100
du total des votes) comme les trois droits les plus importants.
4.2 Santé et hygiène
De 1990 à 2000, des progrès ont été réalisés
quant à la santé des enfants canadiens, et l'état
de santé de la majeure partie de ces enfants est demeuré
excellent. Toutefois, il reste encore des défis importants à
relever dans la lutte contre les conditions de risque les plus persistantes
ainsi que dans la prise de mesures dans des domaines cruciaux, pour assurer
une santé optimale pour toutes les populations d'enfants du Canada.
Il reste des défis particuliers à relever quant à
certaines populations vulnérables et aux enfants autochtones, la
population d'enfants qui est la plus à risque de se trouver dans
une piètre situation sur le plan de la santé et sur le plan
social.
Les facteurs qui contribuent à la bonne santé des enfants
sont d'une grande diversité : le revenu familial, l'aide sociale,
l'éducation, l'accès aux services de santé, l'environnement
physique et social, le patrimoine génétique et biologique,
le sexe et la culture. La série d'indicateurs de santé présentés
dans le présent rapport donne une certaine idée de la situation
des enfants canadiens, qui est définie par les objectifs fixés
au Sommet mondial pour les enfants. Un éventail d'initiatives de
recherche et d'établissement de rapports, de l'Enquête longitudinale
nationale sur les enfants et les jeunes jusqu'au Rapport sur la santé
de la population canadienne, contribuent à dresser un tableau plus
complet et en constante évolution de l'état de santé
des enfants canadiens.
Le taux de mortalité des nouveau-nés et celui qui concerne
la mortalité des enfants en bas âge représentent deux
indicateurs largement reconnus de la santé des enfants et, de façon
plus générale, de la santé d'un peuple. Le Canada
a fait des progrès dans ces deux secteurs depuis 1990. D'abord,
le taux de mortalité des enfants, soit le nombre de décès
parmi les enfants de la naissance jusqu'à l'âge de 5 ans
pour 1 000 naissances vivantes, a chuté d'un tiers entre 1990 et
1998, passant d'un taux de 9 à un taux de 6. De même, le
taux de mortalité des nouveau-nés, qui est le nombre de
décès parmi les enfants de moins de un an pour 1 000 naissances,
a également diminué de 6,8 pour 1000 naissances en 1990
à 6,0 en 1998, et il a même chuté à 5,5 en
1997. Ces résultats sont semblables à ceux qu'ont
obtenus d'autres pays industrialisés. La tendance actuelle au Canada
pour ces deux facteurs se révèle être une réduction
significative et régulière du taux de mortalité des
enfants et des nouveau-nés. Les efforts constants déployés
par les gouvernements, les organisations bénévoles et tous
les Canadiens font en sorte que le Canada soit appelé à
faire d'autres progrès sur le plan de la mortalité
des enfants, dont ceux en bas âge. Parmi les populations de Premières
nations au Canada, on a également réalisé d'importantes
améliorations en ce qui a trait au taux de mortalité des
jeunes enfants au cours des deux dernières décennies : le
taux a chuté de 28 décès pour 1000 naissances vivantes
en 1979 à 11,98 décès en 1994. Malgré les
progrès réalisés, le taux actuel demeure à
peu près deux fois plus élevé que celui de la population
canadienne dans son ensemble.
Une autre mesure de santé publique importante, soit l'insuffisance
de poids à la naissance, a augmenté légèrement
au cours de la décennie, mais est demeurée bien en deçà
de l'objectif de 10 p. 100 qui avait été fixé au
Sommet mondial. Au cours de la période de 1990 à 1996, le
pourcentage de naissances vivantes qui ont été enregistrées
à moins de 2,5 kg a augmenté de 5,4 p. 100 (6,0 p. 100 pour
le sexe masculin et 5,1 p. 100 pour le sexe féminin) à 5,8
p. 100. Par sa gamme de programmes, le gouvernement du Canada a maintenu
son engagement quant au soutien à l'égard des femmes
enceintes les plus susceptibles d'avoir des problèmes à
l'accouchement, ce qui comprenait l'insuffisance de poids à
la naissance. Dans l'évaluation de la santé périnatale,
il est tout aussi important de tenir compte des éléments
liés à l'insuffisance de poids à la naissance : la
croissance intra-utérine et la naissance avant terme. L'augmentation
de la fréquence des naissances avant terme au Canada et dans d'autres
pays industrialisés est considérée comme l'un des
plus importants défis de santé périnatale qui se
pose aux pays industrialisés. La satisfaction des besoins humains
les plus fondamentaux demeure la base du développement sain des
enfants, que ce soit dans les pays en voie de développement ou
dans les pays développés. C'est le cas de l'accès
à l'eau potable et de l'évacuation sanitaire des eaux usées.
Au Canada, 99 p. 100 de la population a accès à l'eau potable.
Toutefois, ce haut niveau d'accès ne signifie nullement que les
Canadiens sont satisfaits pour autant de la qualité de l'eau potable.
Comme le démontre l'éclosion de E. coli qui s'est
produite récemment à Walkerton, en Ontario, les gouvernements
et tous les Canadiens doivent demeurer vigilants afin de maintenir l'accès
à l'eau potable et la qualité de celle-ci, maintenant et
à l'avenir.
Les efforts coopératifs déployés entre les gouvernements,
à tous les paliers, contribuent à la prise de mesures à
l'égard des besoins des communautés relativement à
l'environnement local. Le gouvernement du Canada a récemment
conclu des accords en vertu du programme Infrastructures Canada avec chaque
province et en partenariat avec les gouvernements municipaux. La priorité
d'Infrastructures Canada ira aux infrastructures municipales vertes.
Les investissements dans les projets verts viseront les réseaux
d'aqueducs et les systèmes de traitement des eaux usées,
la gestion de l'eau, la gestion des déchets solides et le
recyclage ainsi que les dépenses en capital engagées en
vue de rénover les immeubles et les installations appartenant à
des administrations locales ou à en améliorer le rendement
énergétique.
La qualité de l'eau potable et l'évacuation sanitaire
des eaux usées a constitué une préoccupation particulière
au sein des communautés des Premières nations. Il reste
des progrès à faire, mais l'accès des Premières
nations à de l'eau de bonne qualité et à une bonne
hygiène s'est améliorée au cours des 10 à
15 dernières années. Le gouvernement continue de travailler
avec les collectivités autochtones afin d'améliorer l'accès
à une eau de bonne qualité et à des installations
sanitaires dans les réserves.
La vaccination s'est avérée un moyen efficace et envisageable
de prévenir de nombreuses maladies potentiellement mortelles. Au
Canada, le taux de couverture vaccinale est demeuré élevé
dans les années 1990. D'abord, la proportion des enfants de 2 ans
vaccinés contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos
(DCT) a augmenté légèrement, passant de 82,3 p. 100
en 1994 à 83 p. 100 en 1998. Ensuite, la couverture vaccinale de
la polio parmi les enfants de 2 ans a fluctué tout en demeurant
élevée, passant de 90 p. 100 en 1996 à 86 p. 100
en 1997, pour ensuite revenir à 90 p. 100 en 1998. Enfin, la couverture
de la rougeole chez les bambins de 2 ans a atteint 93,6 p. 100 en 1998,
alors qu'elle était de 91,4 p. 100 en 1995. Les efforts pour assurer
l'efficacité des vaccinations ont porté fruit puisqu'ils
ont entraîné de meilleurs résultats relativement à
l'état de santé des enfants. De 1994 à 1998, le nombre
annuel de cas de rougeole parmi les enfants de moins de 5 ans a diminué
de 97,7 p. 100, passant de 523 cas en 1994 à 12 cas en 1998. Les
campagnes de rattrapage et la mise en place de programmes réguliers
à double dosage contre la rougeole à travers le Canada en
1996 ont certes contribué à cette diminution de la fréquence
de la maladie.
On a récemment fait savoir que les problèmes de santé
des enfants liés à des facteurs environnementaux constituaient
une préoccupation croissante pour de nombreux pays développés,
y compris le Canada (voir la section 4.9 sur la protection de l'environnement).
L'un des exemples les plus clairs dans ce domaine a été
la fréquence des cas d'asthme chez les Canadiens de moins de 20
ans. Huit pour cent d'entre eux souffraient d'asthme en 1990, comparativement
à 12,2 p. 100 en 1996-1997. Alors que les facteurs exacts responsables
de cette augmentation sont toujours à l'étude, le gouvernement
s'est engagé à agir face au problème et à
travailler en partenariat avec d'autres gouvernements, des professionnels
de la santé, des organismes de recherches et des organismes bénévoles
en vue de trouver des solutions efficaces.
La toxicomanie demeure un problème important en matière
de santé qui touche les enfants et les jeunes canadiens. Quoique
la consommation régulière d'alcool chez les jeunes
soit en baisse, le tabagisme et l'usage de drogues sont restés
à niveau élevé ou ont augmenté. L'usage
du tabac et de drogues chez les filles a connu une hausse remarquable
et dépasse maintenant l'usage chez les garçons de
la même cohorte. La consommation hebdomadaire d'alcool chez
les élèves de 10 e année a diminué de manière
importante au cours de la dernière décennie; le pourcentage
de garçons de 10 e année qui consommaient de l'alcool
au moins une fois par semaine a passé de 30 p. 100 en 1990 à
18 p. 100 en 1998. On a noté une réduction semblable chez
les filles relativement aux habitudes de consommation au cours de la même
période : le pourcentage est passé de 19 p. 100 en 1990
à 10 p. 100 en 1998. Cependant, en 1998, 93 p. 100 des garçons
et 92 p. 100 des filles de 10 e année avaient déjà
pris de l'alcool pour une première fois. Par comparaison,
le tabagisme chez les jeunes Canadiens est demeuré assez élevé
au cours de la dernière décennie, surtout chez les filles.
On observe pourtant la tendance contraire chez les fumeurs adultes, qui
sont de plus en plus nombreux à cesser de fumer. Entre 1994 et
1998, le pourcentage d'élèves de 10 e année
qui fumaient chaque jour s'est maintenu à 21 p. 100 chez
les filles, alors qu'il a diminué de 16 p. 100 à 15
p. 100 chez les garçons. Toutefois, au cours de la même période,
le pourcentage d'élèves de 10 e année qui avaient
essayé de fumer a augmenté de 58 p. 100 à 61 p. 100
chez les garçons et de 64 p. 100 à 66 p. 100 chez les filles.
Au cours des années 1990, on a remarqué un changement par
rapport au profil général du VIH/sida au Canada. En 1999,
on comptait environ 49 800 Canadiens infectés par le VIH, y compris
les personnes atteintes du sida, alors qu'à la fin de 1996
on en dénombrait à peu près 40 100. Toutefois, dans
les années 1990, il y a eu une diminution générale
du nombre total de cas de sida au Canada. Cette réduction est semblable
à celle qu'on a enregistrée dans les autres pays développés.
Depuis 1980, on a signalé en tout 197 cas de sida chez les enfants
âgés de 0 à 14 ans. De ce nombre, 153 étaient
attribuables à la transmission périnatale. Au Canada, les
études de séroprévalence menées auprès
de femmes enceintes font état d'un taux provincial d'environ 1,0
à 4,0 cas par tranche de 10 000 individus. Le nombre de nouveaux
cas signalés chaque année est en baisse : en 1996, il y
en a eu 12, alors qu'on a atteint un sommet avec 27 cas signalés
en 1995. Chez les jeunes Canadiens âgés de 10 à 24
ans, on a diagnostiqué 600 cas de sida, ce qui représente
3,5 p. 100 des 16 913 cas déclarés dans la période
se terminant le 31 décembre 1999. Parmi les 45 534 résultats
positifs pour le VIH signalés à la fin de 1999, 597 (ou
1,5 p. 100) touchaient des jeunes âgés de 15 à 19
ans. Les données sur la prévalence et l'incidence du VIH
montrent que les jeunes de la rue et les jeunes qui s'injectent des drogues
sont les plus à risque.
Environ 6 800 femmes vivaient avec une infection à VIH à
la fin de 1999, ce qui représente une augmentation de 48 p. 100
par rapport aux 4 600 cas existants en 1996. En 1999, 14 p. 100 des cas
existants d'infection à VIH étaient des femmes, contre
11 p. 100 en 1996. Le nombre de femmes infectées au cours de l'année
est demeuré à un peu moins de 1 000 cas par an en 1996 comme
en 1999 (950 et 917, respectivement). En 1999, 54 p. 100 de toutes les
nouvelles infections à VIH chez les femmes ont été
attribuées à l'utilisation de drogues injectables
et 46 p. 100 à des contacts hétérosexuels.
Des mesures ont été prises à l'échelle
nationale par la mise en place du réseau national VIH/sida à
l'intention des enfants, des jeunes et des familles. Ce réseau
apporte un soutien aux enfants, aux jeunes et aux familles en ayant recours
à la recherche et en mettant sur pied des ateliers d'échange
de renseignements, des groupes de soutien et des programmes d'encadrement
destinés aux organismes qui leur viennent en aide. Le réseau
se conforme aux principes en matière de participation, de qualité
de vie et de développement, ainsi que de protection et de non-discrimination
pour les enfants, les jeunes et les familles touchés par le VIH/sida.
4.3 Sécurité alimentaire et nutrition
On ne dispose pas encore d'un profil général complet
de la sécurité alimentaire et de l'état nutritionnel
des enfants et des familles du Canada, mais certaines constatations donnent
un aperçu valable. D'abord, l'Enquête longitudinale
nationale sur les enfants et les jeunes soutient qu'en 1994 quelque
57 000 familles canadiennes ayant des enfants (1,2 p. 100 de toutes les
familles faisant partie de l'échantillon) ont souffert de la faim
parce qu'elles ont manqué d'argent ou de nourriture. Également,
le Canada a constaté une augmentation du recours aux banques alimentaires
pendant les années 1990; environ 726 000 Canadiens ont eu recours
à une banque alimentaire en mars 2000, soit deux fois plus qu'au
cours du même mois en 1989. Les enfants vivant dans des familles
qui ont recours aux banques alimentaires comptent pour environ 40 p. 100
de l'ensemble des utilisateurs. Aucun de ces chiffres ne présente
toutefois à lui seul un profil des Canadiens dont la sécurité
alimentaire pourrait être à risque. Il faudra mener d'autres
études au Canada pour évaluer l'état nutritionnel
des enfants et la sécurité alimentaire des familles .
Les objectifs du Sommet relativement au renforcement de la sécurité
alimentaire de l'enfant et de la famille et à l'amélioration
de l'état nutritionnel des enfants ont fourni au gouvernement une
occasion d'évaluer l'efficacité des initiatives lancées
pour les enfants dans ce domaine. À travers les priorités
établies par les gouvernements fédéral, provinciaux
et territoriaux et les stratégies multisectorielles, telles que
le Plan d'action du Canada pour la sécurité alimentaire
et La nutrition pour un virage santé : Voies d'action, des mesures
sont prises pour traiter les différents facteurs qui contribuent
à la sécurité alimentaire et à la nutrition
des enfants et des familles, y compris la sécurité alimentaire,
l'agriculture, l'éducation nutritionnelle, l'échange
et le soutien du revenu familial (pour de plus amples renseignements sur
le soutien du revenu, voir les sections 3 et 4.5).
Dans le domaine de l'obésité infantile, il n'existe
aucune information fiable ayant trait aux jeunes enfants (âgés
de 0 à 5 ans) au Canada. Dans le cas des enfants d'âge scolaire,
certaines données disponibles n'ont pas été
mises à jour pendant les années 1990. Toutefois, les données
actuelles démontrent que la proportion des enfants en 4 e et en
9 e année (âgés environ de 9 et de 14 ans, respectivement)
qui ont un surplus de poids ou qui sont obèses a augmenté
au Canada au cours de la décennie s'étendant de 1981
à 1991. En 1981, 14 p. 100 des filles et 18 p. 100 des garçons
étaient obèses. En 1991, par comparaison, 24 p. 100 des
filles et 26 p. 100 des garçons étaient obèses. Un
phénomène semblable a été observé dans
d'autres pays industrialisés. Il faudra mener plus de recherche
au Canada afin de mieux comprendre les facteurs qui contribuent à
améliorer la santé nutritionnelle des enfants canadiens.
La promotion de l'allaitement a longtemps été perçue
comme la première étape permettant d'assurer une enfance
saine. On trouve une gamme considérable de données sur le
début et la durée de l'allaitement au Canada, et les taux
proviennent d'une variété de sources et sont souvent fondés
sur des définitions variées de l'allaitement, de son début
jusqu'à sa poursuite, sur une période donnée, qui
s'étend généralement de 2 à 6 mois.
Par exemple, en 1990, 43 p. 100 des femmes de 15 ans et plus ont soutenu
qu'elles avaient allaité leur enfant. En comparaison, en 1994,
la proportion des enfants de moins de 2 ans qui étaient toujours
allaités était de 69 p. 100. De plus, il est reconnu également
que la proportion des nouvelles mères allaitant leur bébé
au moment où elles quittent l'hôpital a augmenté,
passant de 73 p. 100 en 1994 à 79 p. 100 en 1996-1997. En dépit
des variations statistiques, les données laissent supposer que
le Canada a enregistré un progrès dans la proportion des
femmes qui choisissent d'allaiter leur enfant. En juillet 1990, l'Hôpital
Brôme-Missisquoi-Perkins au Québec est devenu le premier
hôpital ami des bébés du Canada selon le programme
international de l'OMS-UNICEF. L'Initiative pour des Hôpitaux Amis
des Bébés (IHAB) vise à protéger, à
promouvoir et à soutenir l'allaitement et, ainsi, la santé
et le bien-être des mères et de leur bébé.
4.4 Condition de la fille et de la femme
L'égalité des sexes constitue un volet fondamental
des politiques intérieures et étrangères du Canada.
Elle repose sur la conviction que les droits des femmes représentent
une composante critique des progrès touchant les droits fondamentaux
et le développement démocratique, et qu'un développement
viable et équitable n'est possible que si les femmes sont
en mesure de participer en tant partenaires égales et décisionnaires
au développement durable de leur société.
Le Canada a participé à la session extraordinaire de l'Assemblée
générale des Nations Unies, dont le thème était
le suivant : Femmes 2000 : Égalité des sexes, développement
et paix au XXI e siècle. Cette réunion a adopté par
consensus une déclaration politique et un document faisant état
des résultats sur les actions et les initiatives éventuelles
pour mettre en oeuvre la Déclaration et le Programme d'action de
Beijing de 1995. Pour la session extraordinaire, le Canada avait pour
objectifs de promouvoir les droits fondamentaux des femmes et des filles
toute leur vie, de s'assurer du respect et de la mise en valeur
de la diversité de l'expérience des femmes et d'établir
des partenariats avec la société civile, d'autres
gouvernements et des organisations internationales.
De façon traditionnelle, les filles et les femmes au Canada ont
toujours été les membres de la famille principalement responsables
de l'entretien de la maison et du soin des enfants de même
que des membres de la famille qui sont malades ou âgés. Le
rôle que joue la femme dans la famille, à titre de gardienne
de la santé des membres de la famille et de principale dispensatrice
de soins dans la plupart des cas, n'est pas toujours reconnu à
sa juste valeur. Bien qu'il y ait eu récemment des améliorations
sur le plan des perspectives d'emploi et de l'égalisation
des revenus pour les femmes, celles-ci demeurent d'abord et avant
tout responsables de l'exécution des tâches ménagères
non rémunérées de tous les jours et elles le sont
de plus en plus pour ce qui est du travail rémunéré.
Des progrès importants ont été réalisés
quant à l'amélioration de l'accès à
l'éducation pour les femmes canadiennes. De façon
générale, le niveau d'éducation des femmes
a augmenté. En 1997-1998, les femmes représentaient 55 p.
100 des étudiants inscrits à temps plein à l'université,
51 p. 100 des étudiants inscrits à la maîtrise et
43 p. 100 des étudiants au doctorat. Les jeunes femmes sont toujours
sous-représentées dans les domaines des mathématiques
et des sciences physiques ainsi que du génie et des sciences appliquées
(29 p. 100 et 22 p. 100, respectivement). Au cours des années 1990,
le Canada a fait des progrès dans la réduction de la mortalité
maternelle le nombre de décès chez les femmes ayant des
causes liées à la grossesse, qui est souvent un indicateur
de la qualité, de la fiabilité et de l'accessibilité
de l'équipement et des services de santé pour les femmes.
Le Canada jouit d'un taux de mortalité maternelle parmi les plus
faibles du monde; il a diminué de 6 pour 100 000 naissances vivantes
en 1990 à 4 en 1995.
La proportion des femmes âgées de 15 à 49 ans qui
utilisent des méthodes contraceptives ou dont le partenaire en
utilise est demeurée stable pendant les deux dernières décennies.
De 1980 à 1994 et de 1990 à 1999, le taux a été
à peu près de 73 p. 100. Les femmes ayant une bonne connaissance
de certaines des formes les plus courantes de moyens contraceptifs B pilules
anticonceptionnelles et préservatifs B sont très nombreuses
au Canada. En 1998, 94 p. 100 des femmes canadiennes âgées
de 15 à 44 ans ont soutenu qu'elles étaient bien renseignées
sur les pilules anticonceptionnelles, alors que 91 p. 100 d'entre elles
ont affirmé l'être sur les préservatifs.
De plus, le taux global de fécondité le nombre moyen de
naissances vivantes par femme ayant atteint la fin de la période
de reproduction est également demeuré généralement
stable. De 1990 à 1997, ce taux a diminué légèrement
pour passer de 1,7 naissance par femme à 1,6. Les tendances démographiques
des peuples autochtones du Canada ont suivi une évolution semblable
aux autres tendances démographiques et sociales. Alors que les
Canadiens d'origine autochtone ont fait des progrès significatifs,
les résultats, sur le plan social, demeurent inférieurs
à ceux de la population canadienne dans son ensemble. La population
indienne inscrite a connu une légère diminution de son taux
global de fécondité en 1996. Toutefois, les prévisions
pour 1997 à 2005 suggèrent que la population autochtone
augmentera chaque année de 1,7 p. cent; ce taux de croissance est
plus élevé que le taux de 1,1 p. cent prévu pour
l'ensemble de la population canadienne. On s'attend à
ce que la population des réserves augmente de 2,3 p. cent au cours
de cette même période.
Enfin, au cours de la dernière décennie, l'âge moyen
des femmes canadiennes au moment de leur première grossesse a augmenté.
La grande majorité des femmes au Canada ont leur premier nouveau-né
quand elles sont âgées de 25 à 29 ans. Par exemple,
en 1993, 34,9 p. 100 des femmes étaient âgées de 25
à 29 ans au moment de leur première grossesse, alors que
28,9 p. 100 étaient âgées de 30 à 34 ans. En
1996, le pourcentage des femmes âgées de 30 à 34 ans
a augmenté jusqu'à 30,3 p. 100.
4.5 Éducation des enfants et bien-être de la famille
La famille représente un volet critique dans le développement
sain et le bien-être des enfants. En cette décennie suivant
le Sommet mondial pour les enfants, on peut constater des améliorations
importantes : le revenu familial est en hausse et l'interaction
parent-enfant demeure une priorité pour la majorité des
parents. Il y a eu certaines améliorations pour les familles canadiennes,
mais d'autres mesures doivent être prises afin d'aborder
les problèmes qui portent atteinte à la famille et au bien-être
des enfants.
Selon les résultats de l'Enquête longitudinale nationale
sur les enfants et les jeunes (ELNEJ), l'interaction parent-enfant
à la maison continue de jouer un rôle important pour les
parents canadiens. De 1994 à 1996, le nombre de parents qui étaient
d'avis qu'il était très important que leur enfant
obtienne de bons résultats scolaires a augmenté. D'autre
part, un pourcentage tout aussi élevé de parents vérifient
les devoirs de leur enfant ou aident celui-ci à les faire. Par
surcroît, les parents canadiens ont de plus en plus recours à
d'autres mesures disciplinaires pour l'éducation de
leurs enfants. Selon les données de l'ELNEJ, le nombre d'enfants
dont les parents n'ont jamais eu recours aux punitions corporelles
à leur endroit a augmenté de façon considérable
au cours de la période de 1994 à 1996 pour toutes les catégories
d'âge jusqu'à l'âge de 13 ans. Par
exemple, en 1996, 64 p. 100 des enfants âgés de 2 à
11 ans vivaient avec des parents qui n'avaient jamais utilisé
de punitions corporelles; ce taux n'était que de 56 p. cent
en 1994.
Le statut économique de la famille canadienne moyenne s'est
amélioré au cours de la dernière décennie.
En effet, pendant la période de 1997 à 1998, le revenu familial
a connu une hausse importante : le revenu familial moyen après
impôt était de 49 626 $ en 1998, ce qui équivaut à
une augmentation de 3,7 p. 100 par rapport à 1997 et excède
même le sommet de 48 807 $ atteint en 1989 avant la récession.
Il s'agit également de l'augmentation annuelle la plus importante
depuis 1989. En 1998, le revenu après impôt d'une famille
biparentale ayant des enfants de moins de 18 ans était de 55 074
$, soit une augmentation de 4,7 p. 100 par rapport à l'année
précédente, alors que la famille monoparentale a gagné
en moyenne 26 279 $ après transfert et impôt, soit une augmentation
de 7,2 p. 100 sur la même période. Les études ont
aussi démontré toutefois que la famille canadienne moyenne
devait travailler 75,4 semaines à un salaire moyen pour être
en mesure de défrayer les dépenses annuelles fondamentales.
En conséquence, un seul revenu tiré d'un emploi à
plein temps est loin de suffire à la famille canadienne pour couvrir
les dépenses annuelles moyennes.
Les recherches démontrent qu'un nombre sans cesse croissant
de parents canadiens s'intègrent à la population active.
En 1998, les deux parents de 72 p. 100 des enfants provenant de familles
biparentales étaient sur le marché du travail. Par comparaison,
le parent de 68 p. 100 des enfants de familles monoparentales était
sur le marché du travail, ce qui représente une hausse de
7 p. 100 par rapport à 1995. Également, les parents canadiens
consacrent plus de temps au travail rémunéré et non
rémunéré, qui comprend diverses activités
liées à l'emploi et aux tâches ménagères.
En 1998, les femmes et les hommes mariés (âgés de
25 à 44 ans) et ayant des enfants qui avaient un emploi à
plein temps ont consacré environ 43 p. 100 de leur temps au travail
rémunéré et non rémunéré, alors
que les mères monoparentales (âgées de 25 à
44 ans) ont consacré 45 p. 100 de leur temps à l'exécution
des mêmes tâches. De 1991 à 1998, il y a eu une augmentation
de 6 p. 100 du nombre de travailleurs devant s'occuper de personnes
à charge qui ont soutenu subir une tension extrême causée
par les conflits de travail et de famille.
Au cours des années 1990, les progrès relativement à
la réduction de la pauvreté dans les familles ayant des
enfants au Canada ont été mitigés; on a noté
certaines améliorations récemment, mais associées
à une augmentation de la pauvreté de ces familles dans leur
ensemble. Premièrement, la coopération accrue quant aux
mesures visant les familles à faible revenu et leurs enfants a
fait en sorte que les actions collectives entreprises par les gouvernements
fédéral, provinciaux et territoriaux ont porté fruit.
Ces dernières années, il y a eu une réduction du
nombre d'enfants vivant dans des familles à faible revenu.
En 1998, 14,1 p. 100 des enfants canadiens vivaient sous le seuil de faible
revenu de Statistique Canada ** , ce qui a constitué une réduction
par rapport au niveau de 16,3 p. 100 établi en 1997.
** Soulignons que le Canada n'a pas de mesure officielle de
la pauvreté. On mentionne le plus souvent le seuil de faible revenu
(SFR) de Statistique Canada, une mesure relative fondée sur un
montant en dollars au-dessous duquel une famille est considérée
comme ayant un faible revenu. Le SFR présenté ici a été
calculé à partir du revenu net d'impôt.
Cependant, les baisses touchant les catégories d'enfants
vivant dans des familles à faible revenu n'ont pas été
aussi importantes que celles qui s'étaient produites lors
des reprises économiques antérieures. De plus, parmi certaines
tranches de la population, la pauvreté s'est avérée
plus généralisée. Ainsi, les enfants autochtones
affichent une incidence de pauvreté supérieure à
celle de l'ensemble de la population canadienne.
La réduction de la pauvreté à l'échelle
nationale constitue une priorité constante du gouvernement du Canada.
Les augmentations de financement qui se sont produites au cours de la
période de 1996 à 2001 font en sorte que le montant maximum
annuel des prestations en vertu de la Prestation nationale pour enfants
pour une famille ayant deux enfants augmentera de 79 p. 100, passant de
2 540 $ à 4 544 $. Le réinvestissement et les autres investissements
des provinces, des territoires et des Premières nations atteindront
600 millions de dollars en 2000-2001. Ces fonds seront affectés
directement à une série de programmes touchant, entre autres,
les prestations pour enfants, la couverture complémentaire de l'assurance-maladie,
les services de garde d'enfants et les services aux enfants à
risque.
La plupart des familles canadiennes ont dû faire face à
une augmentation des pressions économiques et des contraintes de
temps, mais la majorité d'entre elles ont bien maîtrisé
la situation, et la mise en place de quelques mesures a même semblé
améliorer la situation. En 1996, 93 p. 100 des enfants canadiens
âgés de 13 ans et moins vivaient dans des familles qui fonctionnaient
de manière adéquate, ce que l'on définit par
la capacité des membres d'une famille de faire face aux problèmes
de tous les jours, de communiquer et d'interagir entre eux. Cette
définition a permis d'établir que seulement 7 p. 100
des familles étaient considérées comme éprouvant
de la difficulté à fonctionner de façon saine, ce
qui représente une légère amélioration par
rapport à 1994.
Les conclusions d'un nombre croissant de recherches scientifiques
laissent supposer que le succès des premières années
de l'enfant constitue la clé du développement à
long terme de la santé. À partir de ce fait, et dans le
but d'aider les parents à équilibrer leurs responsabilités
familiales et professionnelles, le gouvernement du Canada s'est
engagé à donner aux parents la possibilité de prendre
plus de congés du travail pour passer plus de temps à prendre
soin d'un nouveau-né ou d'un enfant récemment
adopté pendant l'importante première année
de sa vie. Le congé parental prévu dans le programme de
l'assurance-emploi sera prolongé, et les avantages sociaux
seront plus souples et plus accessibles à compter du 1 er janvier
2001. Le programme d'assurance-emploi fournit actuellement jusqu'à
six mois de congé de maternité et de congé parental
payé. Le taux de remplacement pour ces programmes s'étend
de 55 p. 100 de la rémunération assurable à un maximum
de 80 p. 100 pour les familles à faible revenu admissibles au supplément
au revenu familial. Le gouvernement fédéral a proposé
que la durée du versement du montant maximal pour les congés
payés en rapport avec les enfants soit doublée à
une année. Ces avantages seront plus facilement accessibles, car
ils contribueront à réduire les conditions d'admissibilité
de 700 à 600 heures de travail assurable. Les parents qui reçoivent
des prestations pourront aussi travailler environ une journée par
semaine sans que leurs prestations s'en trouvent réduites.
Les prestations de prolongation seront disponibles pour les parents ayant
un enfant né ou adopté le ou après le 31 décembre
2000.
4.6 Développement, éducation et alphabétisation
des jeunes enfants
Comme dans le cas des services de santé, l'accès aux initiatives,
à l'éducation et à l'alphabétisation pour
les jeunes enfants crée et augmente les occasions pour les enfants
de favoriser leur épanouissement et de devenir des membres actifs
de la société dans laquelle ils vivent.
Développement de la petite enfance
Pour les familles canadiennes, les nouveaux investissements des gouvernements
fédéral, provinciaux et territoriaux sont rendus possibles
grâce à l'Initiative de développement de la
petite enfance (voir la section 3) et se traduiront par un meilleur accès
aux services, comme les cours prénataux et les services d'accueil,
les programmes préscolaires et les services de garde, ainsi que
l'information aux parents et le soutien familial, ce qui complétera
la disponibilité et la variété actuelles des programmes
de garde d'enfants et des programmes éducatifs, comme les
garderies éducatives, les garderies, les centres de jour ainsi
que les programmes mère-enfant, dont les enfants canadiens profitent
déjà. En 1994-1995, quelque 192 000 (39 p. 100) enfants
âgés de 2 et de 3 ans ont participé à un quelconque
programme de garde d'enfants ou programme éducatif. Le nombre
d'enfants plus âgés qui prennent part à un programme
éducatif est encore plus élevé. En 1996-1997, 513
000 (64 p. 100) enfants âgés de 4 et de 5 ans ont fréquenté
la maternelle, 198 000 (25 p. 100) ont participé à un quelconque
programme de garde d'enfants ou programme éducatif, et 85
000 (11 p. 100) sont demeurés à la maison.
Le gouvernement du Canada continue d'aider les parents à
compenser les frais rattachés à la garde d'enfants
par le biais de la déduction pour frais de garde d'enfants. Le
budget de 1998 a entraîné une augmentation de la déduction
pour frais de garde d'enfants dans l'impôt sur le revenu des
particuliers; cette déduction est passée de 5 000 $ à
7 000 $ pour les enfants âgés de moins de 7 ans, et de 3
000 $ à 4 000 $ pour les enfants âgés de 7 à
16 ans.
Le programme des services de garde à l'intention des Premières
nations et des Inuits a été mis en place en 1995 et a permis
de créer ou d'améliorer 7 000 places de qualité
en garderie dans les réserves et dans les communautés inuites.
La gestion et la prestation du programme sont assurées par des
membres des Premières nations et des Inuits, qui disposent d'une
aide financière annuelle de 41 millions de dollars du gouvernement
du Canada.
Éducation et alphabétisation
D'après la loi gouvernementale provinciale, l'éducation
est obligatoire au Canada, dans la plupart des cas, jusqu'au niveau secondaire,
ce qui correspond aux enfants âgés de 14 à 18 ans.
En ce qui concerne l'école primaire, le Canada possède un
fort pourcentage d'enfants qui s'inscrivent en 1 re année d'école
primaire et qui atteignent par la suite la 5 e année. De 1986 à
1993, ce taux était de 96 p. 100 et il a augmenté jusqu'à
99 p. 100 au cours de la période de 1990 à 1995. De la même
manière, la proportion des enfants en âge d'aller à
l'école primaire et inscrits à l'école primaire est
elle aussi très élevée, même si on peut observer
une légère diminution depuis le milieu des années
1980. De 1993 à 1995, 96 p. 100 des garçons et 94 p. 100
des filles en âge d'aller à l'école primaire étaient
inscrits dans une école primaire. Les facteurs tels que l'amélioration
de la collecte des données, les estimations pour les années
sans recensement et les changements techniques apportés à
la définition de la scolarisation peuvent avoir contribué
à cette baisse observée.
Le gouvernement du Canada a élaboré une nouvelle initiative
dans le but d'améliorer l'accès à l'éducation
postsecondaire et de minimiser l'endettement des étudiants
au terme des études. La Subvention canadienne pour l'épargne-études
est un élément visant à inciter les individus à
déposer des fonds dans les régimes enregistrés d'épargne-études
(REEE).La subvention fournit un montant additionnel de l'ordre de
20 p. 100 qui peut atteindre 400 $ par année pour la première
tranche de 2 000 $ placée chaque année dans un REEE pour
les enfants canadiens âgés de 0 à 17 ans. Elle vise
à encourager les familles à préparer leurs enfants
dès leur jeune âge aux aspects financiers, sociaux et universitaires
de l'éducation postsecondaire. Depuis la création
du programme, le nombre de contrats de REEE a plus que doublé,
et le nombre de prestataires augmente de façon constante. En mars
2000, 15 p. 100 des enfants canadiens étaient prestataires d'un
REEE, et 1,1 million de prestataires recevaient une subvention. L'épargne
investie dans les REEE a augmenté de 2,4 milliards de dollars en
1997 à 6 milliards de dollars à la fin de 1999, soit une
augmentation de 150 p. 100 des biens. La Subvention canadienne pour l'épargne-études
est accordée en collaboration avec le secteur des services financiers
et plusieurs ministères du gouvernement du Canada.
Les Indiens inscrits ont connu une croissance soutenue de leur niveau
de scolarisation entre 1991 et 1996, à la fois dans les réserves
et à l'extérieur de celles-ci. Le nombre total d'enfants
dans les réserves inscrits dans une école maternelle et
dans une école primaire ou secondaire a augmenté de 37 p.
100 entre 1988-1989 et 1998-1999. Un plus grand nombre d'Indiens inscrits
terminent leur scolarité. Pour les Indiens inscrits, le pourcentage
de ceux qui obtiennent un diplôme universitaire a augmenté
de 2,0 p. 100 en 1991 à 3,0 p. 100 en 1996. Le nombre d'Indiens
inscrits et d'Inuits inscrits dans un établissement postsecondaire
a presque doublé entre 1988-1989 et 1998-1999. Le taux d'inscription
au niveau postsecondaire au sein de la population des Indiens inscrits
âgés de 17 à 34 ans est demeuré constant de
1994-1995 à 1997-1998. En 1996, parmi la population des Indiens
inscrits de 15 ans et plus et allant à l'école, 80,5 p.
100 fréquentaient l'école à plein temps, soit 10
p. 100 de plus que la population canadienne totale.
Les capacités de lecture s'avèrent essentielles
pour participer pleinement dans le monde actuel. L'éducation
et l'alphabétisation des parents peuvent avoir des conséquences
positives sur le niveau d'instruction d'un enfant. Le Canada
jouit en général d'un taux élevé d'adultes
alphabétisés; en 1995, une proportion de 97 p. 100 des personnes
âgées de 15 ans et plus étaient capables de lire et
d'écrire un texte général sur leur vie de tous les
jours.
4.7 Enfants vivant dans des conditions particulièrement difficiles
La gamme des conditions qui décrivent les enfants vivant dans
des conditions particulièrement difficiles est diversifiée.
Ces conditions s'éloignent considérablement de celles qui
sont décrites dans la présente section et elles concernent
les enfants exploités sexuellement, les enfants réfugiés,
les enfants pris en charge par l'État, la vente et le trafic d'enfants
et beaucoup d'autres. Un point commun regroupe tous ces enfants : ils
vivent tous une situation qui représente un obstacle à leurs
droits, à leur bien-être et à leur développement,
ou qui compromet ces derniers. Les mesures efficaces mises en place par
le gouvernement permettent de réduire les répercussions
de ces conditions difficiles sur les enfants, de mettre l'accent sur la
prévention en travaillant avec les enfants qui risquent de les
connaître, ou de combiner ces approches.
Les enfants autochtones
Il est possible de constater les différences sur le plan des conditions
socioéconomiques qui prévalent entre les Indiens inscrits,
les Indiens inscrits vivant dans des réserves et la population
canadienne totale, à la fois à l'intérieur des communautés
des Premières nations et dans l'ensemble de la population
du Canada. Toutefois, l'écart continue de se rétrécir
entre ces groupes. Au cours de la période de 1990 à 1995,
on a apporté des améliorations en vue de diminuer l'écart
entre les salaires. En ce qui concerne les Indiens inscrits vivant dans
des réserves, on a observé une augmentation pour ceux qui
ont terminé l'apprentissage d'un métier ou une formation
non universitaire entre 1991et 1996. Parmi la population des Indiens inscrits,
les revenus des femmes provenant d'un emploi, calculés en pourcentage
de ceux des hommes, ont augmenté pendant la période de 1990
à 1995. On trouvera à la section 4.6 les chiffres statistiques
sur le niveau de scolarisation des Autochtones. Dans d'autres domaines,
d'importants défis s'opposent encore au progrès. Dans une
étude consacrée à une communauté d'une
Première nation du Manitoba, les taux du syndrome alcoolique foetal
(SAF) et de l'effet de l'alcool sur le foetus (EAF) se sont avérés
de 10 à 30 fois plus élevés que ceux de la fréquence
mondiale. En 1996-1997, les enfants des Premières nations étaient
également cinq fois plus susceptibles d'être à la
charge des agences du Service à l'enfance et à la famille
(SEF) que la moyenne nationale. Le rapport entre les enfants indiens inscrits
vivant dans les réserves pris en charge et les enfants indiens
inscrits vivant dans les réserves âgés de 16 ans et
moins est demeuré stable au cours des cinq dernières années.
Enfin, le taux de suicide chez les peuples autochtones est trois fois
plus élevé que le taux ayant trait aux personnes non autochtones.
Le taux de suicide chez les femmes des Premières nations âgées
entre 15 et 24 ans est huit fois plus élevé que le taux
national chez les femmes du même groupe d'âge. La section
3, intitulée Mesures prises à l'échelle nationale,
présente quelques exemples de mesures prises par le gouvernement
canadien à l'égard des Autochtones.
Les enfants pris en charge
Le Canada, dans son ensemble, ne dispose pas d'une définition
uniforme pour désigner les enfants pris en charge puisque les conditions
nécessaires pour qu'un enfant soit pris en charge varient
selon les compétences provinciales et territoriales. De manière
générale, les enfants pris en charge représentent
les enfants qui, après avoir souffert de mauvais traitements ou
de négligence, sont pris en charge par les bureaux de la protection
de l'enfance des provinces ou des territoires, qui en assument la responsabilité
de façon temporaire ou permanente.
En mars 1990, on comptait environ 30 180 enfants pris en charge (ce
qui ne comprend pas les données de la province de Québec,
qui n'étaient pas disponibles à ce moment-là).
En mars 1999, il y en avait à peu près 41 940 (chiffre qui
exclut les données du Québec). Les données estimatives
du Québec ne sont devenues disponibles qu'en mars 1998, mais
les données les plus récentes démontrent qu'il
y a 20 510 enfants pris en charge au Québec, ce qui porte le grand
total d'enfants pris en charge au Canada à quelque 62 450
pour 1999.
Les enfants ayant une déficience
Certains exemples de législation au Canada indiquent un besoin
de faciliter, de manière raisonnable, la vie des personnes qui
ont une déficience, y compris les enfants. Au cours des dix dernières
années, la proportion des enfants canadiens ayant une déficience
a connu un léger changement. En 1991, la proportion des Canadiens
de moins de 19 ans qui avaient une limitation d'activité ou une
incapacité était de 7,2 p. 100. En 1996-1997, cette proportion
a augmenté à 7,7 p. 100. Dans les collectivités des
Premières nations, les taux de déficience sont deux fois
plus élevés que la moyenne nationale. Les mesures déployées
au profit des personnes handicapées sont des priorités constantes
pour les gouvernements à travers le Canada. Parmi les mesures prises
récemment par le gouvernement fédéral en faveur des
Canadiens handicapés figurent un meilleur accès à
des bourses d'études, à des subventions et à des
prêts au logement, à l'aide à l'emploi, ainsi qu'à
une gamme de crédits d'impôts.
Les enfants exploités sexuellement
La lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants est une responsabilité
que partagent au Canada différents paliers gouvernementaux et de
nombreux organismes et organisations non gouvernementaux. Le gouvernement
du Canada, par le biais du travail d'un comité interministériel
fédéral, élabore et promeut une stratégie
canadienne en réponse à la Déclaration et au Plan
d'action provenant de la Première conférence mondiale contre
l'exploitation sexuelle des enfants, qui s'est tenue à Stockholm
en 1996. Cette stratégie comprend la participation des enfants,
la prévention, la protection, le rétablissement et la réintégration,
la collecte et la diffusion de renseignements, la coopération internationale
et le suivi. Le comité publie et met à jour un rapport dressant
la liste des activités gouvernementales qui concourent à
éliminer l'exploitation sexuelle des enfants. L'un des éléments
les plus importants de la stratégie nationale canadienne est l'ouverture
et le maintien de canaux de communication.
En mai 1997, le projet de loi C-27 a entraîné des modifications
au Code criminel afin que des poursuites puissent être engagées
au Canada contre les individus qui se livrent au tourisme sexuel impliquant
des enfants lors de séjours à l'étranger, et
qu'il soit plus facile de procéder à l'arrestation
et à la poursuite en justice des personnes qui ont recours aux
services de prostitution juvénile au Canada. Le projet de loi prévoit
également une peine minimale de cinq ans d'emprisonnement pour
tout individu qui vit des produits de la prostitution d'une personne âgée
de moins de 18 ans, qui use de violence à son égard et qui
l'aide à se livrer à la prostitution pour l'argent.
Le gouvernement fédéral a mis en place un processus de
consultation par l'entremise du Comité permanent fédéral-provincial-territorial
des représentants des droits de la personne, afin d'examiner
toute mesure de mise en oeuvre nécessaire en vue du Protocole facultatif
concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la
pornographie impliquant des enfants pour les compétences fédérale,
provinciales et territoriales, en prévision de la signature et
de la ratification éventuelles de cet instrument par le Canada.
Le travail des enfants et des jeunes
Le travail fondé sur l'exploitation des enfants, ou tout
autre travail qui risque de nuire au développement ou à
l'éducation des enfants, n'est pas considéré
comme un défi national au Canada. Il existe déjà
des lois dans les provinces canadiennes pour restreindre le travail des
enfants âgés de moins de 14 ou 15 ans dans la plupart des
cas. Le gouvernement du Canada a aussi imposé des restrictions
sur l'emploi des enfants de moins de 17 ans dans les milieux de
travail fédéraux. Toutes ces restrictions visent à
interdire tout travail qui nuit à la scolarité obligatoire
des enfants conformément aux lois provinciales.
La proportion de jeunes de 15 à 19 ans participant à la
main-d'oeuvre au Canada a diminué, entre 1990 et 1996, de
59 p. 100 à 48,1 p. 100 chez les garçons et de 56 p. 100
à 46,6 p. 100 chez les filles. Plus récemment, en 1998,
ce taux est demeuré stable avec une légère augmentation
à 48,3 p. 100 chez les garçons et à 47,9 p. 100 chez
les filles. La majorité des emplois occupés par les jeunes
sont enrichissants, car ils permettent à ces derniers de vivre
de nombreuses expériences inédites et d'obtenir des
renseignements sur leur cheminement personnel et sur leur carrière
auprès de diverses sources. Ces expériences favorisent les
droits des enfants plutôt que de les léser.
Le Canada est malgré tout conscient de la menace du travail qui
exploite les enfants à l'échelle nationale et internationale.
Il s'est donc engagé à prendre des mesures adéquates
pour empêcher l'emploi d'enfants pour des travaux dangereux
et pour aborder les problèmes à cet égard. À
cette fin, le Canada a ratifié la Convention 182 de l'OIT
sur les pires formes de travail des enfants le 6 juin 2000, à la
suite de consultations menées auprès des provinces et des
territoires ainsi que des associations patronales et syndicales. La Convention
a pour but d'éliminer les pires formes de travail des enfants,
comme toutes les formes d'esclavage (telles que la servitude pour
dettes et le recrutement forcé des enfants en vue de leur utilisation
dans des conflits armés), l'usage d'enfants à
des fins de prostitution, la pornographie et le trafic de stupéfiants,
et le travail susceptible de nuire à la sécurité
et à la santé morale et physique des enfants.
Au moment de la ratification, le Canada a annoncé qu'il
fournirait une aide de quinze millions de dollars sur une période
de cinq ans (trois millions par année) à l'Organisation
internationale du travail (OIT) pour la mise en oeuvre de programmes sur
l'élimination du travail des enfants. Sur cette somme, trois
millions de dollars ont déjà été attribués
au Programme d'information statistique et de suivi sur le travail
des enfants, un programme de l'OIT qui vise à aider cinquante
pays membres à produire les données d'ensemble propres
à toutes les formes de travail des enfants, afin d'améliorer
la compréhension des problèmes pour mieux concentrer les
efforts visant à éliminer le travail des enfants. Au cours
des quatre prochaines années, des subventions totalisant douze
millions de dollars seront versées dans les programmes de l'OIT
qui visent l'élimination du travail des enfants.
4.8 Enfants dans des conflits armés et dans la consolidation
de la paix
Un des objectifs les plus urgents dans le domaine de la sécurité
humaine consiste à protéger les enfants touchés par
la guerre. Depuis une dizaine d'années, les conflits armés
ont fait d'innombrables victimes parmi les enfants : près de deux
millions de morts, plus de quatre millions d'infirmes et plus de un million
d'orphelins. Plus de dix millions d'enfants ont été psychologiquement
marqués par les traumatismes subis à la suite d'enlèvements,
de mises en détention, d'agressions sexuelles et de l'assassinat
de membres de leur famille.
Le sort de ces enfants préoccupe profondément le Canada
et occupe une place importante dans sa politique étrangère.
C'est pourquoi le Canada a joué un rôle de chef de
file dans la négociation et l'adoption du Protocole facultatif
à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant l'implication
d'enfants dans les conflits armés, et qu'il a été
le premier pays à signer et à ratifier le Protocole facultatif
en juin et en juillet 2000, respectivement. En prenant cette initiative,
le gouvernement fédéral a travaillé en consultation
avec le ministère de la Défense nationale afin de modifier
l'article 34 de la Loi sur la défense nationale (projet de
loi S-18) en vue d'inscrire dans la loi la politique des Forces
canadiennes de ne pas déployer des personnes de moins de 18 ans
dans les théâtres d'opérations hostiles. Le
Canada continuera d'encourager la ratification et la mise en application
du Protocole facultatif par le plus grand nombre possible de pays, afin
d'en accélérer l'entrée en vigueur et
de mettre un terme au recrutement et au déploiement forcés
d'enfants-soldats.
Dans le cadre de ces efforts, le Canada a accueilli plus de 800 délégués
à la toute première Conférence internationale sur
les enfants touchés par la guerre, qui s'est tenue à
Winnipeg du 10 au 17 septembre 2000. La participation des jeunes était
un des objectifs clés de cette conférence et elle s'est
avérée un succès. Les délégués
des jeunes ont débuté en tenant leurs propres séances
privées et ont ensuite participé à la Conférence
à titre de délégués de plein droit à
la réunion d'experts et à la réunion ministérielle.
La réunion d'experts, qui a rassemblé des gouvernements,
des ONG, des chercheurs, des représentants des médias et
du secteur privé ainsi que des jeunes, a entraîné
la présentation de recommandations axées sur l'avenir pour
que les différents acteurs de la communauté internationale
prennent des mesures. Parmi les principaux thèmes qui ont ressorti
de la conférence, citons l'importance de l'éducation
relativement à la réadaptation et à l'édification
de la paix pour surmonter les nombreuses difficultés auxquelles
font face les enfants touchés par la guerre, la prévention
des conflits, le lien entre le VIH/sida, les conflits et les enfants,
la nécessité de mettre fin à l'impunité
et d'accroître la responsabilisation, et la résilience
des jeunes et le rôle important que ceux-ci doivent jouer dans la
reconstruction et la consolidation de la paix. La réunion ministérielle,
à laquelle ont assisté plus de quarante ministres et représentants
de 132 gouvernements, a entraîné l'appui des gouvernements
à l'égard d'un programme international sur les
enfants touchés par la guerre. On a mis sur pied un comité
directeur responsable de la surveillance du suivi de la conférence
internationale et de la prestation de conseils à cet égard.
De plus, les résultats de la conférence contribueront à
la session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants
de 2001.
En avril 2000, le Canada et la Ghana ont parrainé conjointement
la Conférence sur les enfants touchés par la guerre en Afrique
de l'Ouest, qui a démontré la façon dont les principaux
acteurs pouvaient s'engager à prendre des mesures à
l'égard des problèmes auxquels font face les enfants
touchés par la guerre. Par le biais des réseaux bilatéraux,
régionaux et multilatéraux actuels, le Canada participe
activement à la protection des enfants touchés par la guerre,
tout comme les pays qui prennent des engagements envers ces enfants et
qui sont de plus en plus nombreux à le faire, et il tente d'intégrer
cette question dans le programme des Nations Unies, de l'OEA, de
l'OSCE, de l'OUA et de la Communauté économique
des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le Canada a été
un défenseur important de la mise en place des mécanismes
institutionnels pour la protection des enfants auprès des organismes
régionaux. Aux Nations Unies, le Canada soutient le représentant
spécial du Secrétaire général pour la protection
des enfants en période de conflit armé et les organismes
des Nations Unies, en particulier l'UNICEF et le Haut Commissaire
des Nations Unies pour les réfugiés. Au Conseil de sécurité,
le Canada a considéré le problème des enfants touchés
par la guerre comme un élément clé dans les initiatives
visant à promouvoir la protection de la société civile
dans les conflits armés, et il a appuyé vigoureusement les
initiatives du Conseil de sécurité de sorte que les besoins
des enfants soient compris dans les opérations de paix et dans
la formation sur la consolidation de la paix.
Depuis 1995, le programme d'assistance humanitaire internationale
de l'Agence canadienne de développement international (ACDI)
a contribué pour plus de 25 millions de dollars aux activités
axées directement sur les enfants touchés par les conflits
armés. D'autres projets ont été effectués
dans le cadre des programmes bilatéraux que l'ACDI mène
dans divers pays de concert avec des ONG canadiennes et d'autres organismes
comme l'UNICEF et la Croix-Rouge. Le Fonds canadien d'initiatives
locales a également subventionné des projets en collaboration
avec des ONG locales. En outre, l'ACDI a soutenu le travail du Bureau
du représentant spécial du Secrétaire général
pour les enfants et les conflits armés, en encourageant la collaboration
avec les autres agences et bureaux des Nations Unies. L'ACDI a aussi
mis en place un Programme cadre pour les enfants touchés par les
conflits armés, qui donne des directives pour l'élaboration
de programmes. Elle a compilé un Sondage sur l'expérience
canadienne de programmes pour les enfants touchés par les conflits
armés qui donne un profil de l'expérience des partenaires
canadiens avec les enfants touchés par des conflits selon le secteur
(santé, éducation, etc.) et le lieu géographique.
En collaboration avec plusieurs autres États et ONG, le Canada
a joué un rôle prédominant dans la mise en place et
la mise en vigueur de la Convention sur l'interdiction de l'emploi,
du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel
et sur leur destruction. Le Canada considère la Convention comme
le cadre le plus adéquat pour enrayer le fléau mondial des
mines antipersonnel et pour s'assurer de l'élimination
éventuelle de cette arme qui frappe sans discrimination. En décembre
1997, le Canada est devenu le premier pays à signer et à
ratifier cette convention.
La Loi de mise en oeuvre de la Convention sur les mines antipersonnel
législation mettant en vigueur la Convention sur l'interdiction
de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines
antipersonnel et sur leur destruction a reçu la sanction royale
le 27 novembre 1997. Cette loi interdit la mise au point, la production,
l'acquisition, la possession, le transfert, le stockage et la mise
en place de mines antipersonnel et exige que le gouvernement du Canada
détruise toutes les mines antipersonnel entreposées par
le Canada (même si la destruction des stocks a eu lieu avant que
le Parlement approuve la loi).
En 1998, le Canada a créé un fonds étalé
sur cinq ans pour soutenir les programmes conformes aux objectifs de la
Convention. Jusqu'à ce jour, le Canada a dépensé
des millions de dollars provenant de ce fonds pour soutenir le déminage
et les activités connexes de repérage, l'aide aux
victimes ainsi que les programmes d'alerte aux dangers des mines
dans chaque région du monde touchée par les mines. De plus,
le Canada a subventionné la collectivité internationale
non gouvernementale pour soutenir les activités viables menant
à l'universalisation éventuelle de la nouvelle norme
internationale suggérée par la Convention.
4.9 Protection de l'environnement
De plus en plus, les données démontrent que de nombreux
problèmes de santé dont souffrent les enfants sont causés
ou exacerbés par la pollution de l'environnement, et que
l'exposition des enfants aux dangers environnementaux a des conséquences
qui diffèrent de celles touchant les adultes et qui sont souvent
plus graves que dans le cas des adultes. Les foetus en développement
et les bébés et les enfants sont en croissance rapide :
leurs cellules se multiplient et leurs organes (comme le cerveau, le foie
et le système immunitaire) se développent à un rythme
plus rapide qu'à n'importe quel autre moment de leur
vie. Mais les toxines environnementales perturbent ces processus complexes
et peuvent causer des maladies, des incapacités et même provoquer
un décès prématuré. Les enfants prennent plus
d'air, d'eau et de nourriture en rapport avec leur poids corporel,
ce qui peut entraîner des effets disproportionnés des risques
environnementaux.
La protection, le développement durable et la salubrité
de l'environnement des enfants sont prioritaires pour le gouvernement
du Canada. Ce dernier a mis en place plusieurs initiatives pour aborder
les problèmes qui touchent la salubrité de l'environnement
des enfants. En 1997, le Canada a signé la Déclaration de
Miami tout comme les autres pays du G8, dans laquelle on a traité
des méthodes pour l'évaluation des risques et l'établissement
des normes, du plomb, d'une eau potable salubre sur le plan microbiologique,
des substances chimiques qui perturbent la fonction endocrinienne, de
la fumée de tabac ambiante et de la qualité de l'air.
Également, le Canada a soutenu en principe la déclaration
ministérielle européenne de 1999, qui a été
parrainée par l'OMS et qui comprenait des engagements à
l'égard de la santé des enfants et de l'environnement.
Plus récemment, le Canada s'est engagé à élaborer
un programme de concertation à long terme avec le Mexique et les
États-Unis, afin d'aborder les problèmes propres à
la salubrité de l'environnement des enfants, conformément
à la Commission nord-américaine de coopération environnementale.
Le gouvernement du Canada s'engage aussi à favoriser la
collaboration intersectorielle et à travailler conjointement avec
les ONG pour s'attaquer à la salubrité de l'environnement
des enfants. En 1996, le gouvernement fédéral, avec les
représentants de divers organismes, du secteur privé et
du monde universitaire, a participé à un programme lancé
par l'Institut canadien de la santé infantile (ICSI) qui comprenait
un symposium national, des activités de recherche sur la santé
et l'environnement des enfants et des mesures de sensibilisation
à cet égard. À l'été 2000, le
gouvernement du Canada a parrainé un atelier sur la mise en place
d'un programme visant à améliorer la salubrité
de l'environnement des enfants (Our Children, Our Health : Towards
a Children's Environmental Health Agenda), dans le but d'établir
les secteurs où la prise de mesures s'imposait le plus.
On a établi un lien entre les risques environnementaux et la plupart
des causes principales de décès, de maladie et d'hospitalisation
chez les enfants canadiens (âgés de 0 à 19 ans), dont
l'insuffisance de poids à la naissance et les anomalies congénitales,
les blessures accidentelles, le cancer, le syndrome de mort subite du
nourrisson (SMSN), les infections respiratoires et l'asthme. Au
cours des vingt dernières années, il y a eu quatre fois
plus de cas d'asthme chez les enfants; de nos jours, 12 p. 100 des
enfants canadiens (âgés de 0 à 19 ans) en souffrent,
et 29 000 enfants sont hospitalisés chaque année. De plus,
l'exposition à la fumée de tabac ambiante à
la maison est la cause de l'apparition de divers problèmes
de santé chez les enfants. Au Canada, 33 p. 100 des enfants de
moins de 12 ans sont exposés régulièrement à
la fumée de tabac à la maison. Par surcroît, l'exposition
des enfants à l'eau polluée, aux pesticides, aux polluants
organiques et aux autres produits chimiques peut avoir de graves répercussions
sur le développement de leur fonction endocrinienne et de leur
système immunitaire.
Certaines améliorations ont été apportées
en rapport avec les niveaux de toxine dans l'environnement. Le Canada
a réduit la plombémie chez les enfants et les adultes, ce
qui le classe parmi les bas niveaux des pays développés
: il a réduit la teneur en plomb de 11,9 microgrammes par litre
en 1984 à 3,5 microgrammes par litre en 1992. Le Canada a également
réduit ses émissions de dioxyde de carbone. Entre 1989 et
1994, les émissions de dioxyde de carbone par habitant provenant
de la combustion de combustibles fossiles ont chuté de 16,55 tonnes
à 15,65 tonnes.
Il reste nécessaire d'effectuer une recherche coordonnée,
intégrée et globale pour établir la nature exacte
du lien qui prévaut entre les risques environnementaux et la santé
des enfants. Le gouvernement du Canada s'est engagé à
élaborer et à mettre en oeuvre des mesures visant à
aborder les problèmes de salubrité de l'environnement
des enfants, et il continuera d'agir en ce sens à l'avenir.
5. Leçons tirer
Les actions prises en faveur des enfants au cours des dix dernières
années ont procuré au Canada une gamme d'expériences
importantes relativement aux interventions les plus efficaces et aux prises
de mesures gouvernementales qui s'avéreraient les mieux structurées
pour les enfants.
La première leçon apprise qui s'applique aux initiatives
éventuelles pour les enfants dit que les mesures efficaces pour
les enfants nécessitent une très grande coordination dans
tous les ministères et entre les différents paliers gouvernementaux.
En plus de représenter une constatation importante dans l'évaluation
du projet Grandir ensemble, une meilleure coordination au sein des ministères
et entre les différents paliers gouvernementaux est également
adéquate pour de nombreuses autres initiatives où les objectifs
des programmes sont à la fois multisectoriels et variés,
tout comme les besoins des enfants. Au Canada, de nombreux ministères
du gouvernement fédéral se partagent la responsabilité
du bien-être des enfants. Tel qu'il a déjà été
mentionné, les gouvernements fédéral, provinciaux
et municipaux se partagent ces responsabilités et ils jouent tous
un rôle distinct et complémentaire pour assurer le soutien
aux enfants et aux familles. Il existe un besoin permanent, pour les différents
paliers gouvernementaux, de renforcer la collaboration interministérielle
avec le gouvernement du Canada en vue d'améliorer l'efficacité
des mesures prises en rapport avec les enfants.
En ce qui concerne l'efficacité des diverses mesures gouvernementales
touchant les enfants, l'expérience a démontré
qu'une forte participation sociale à grande échelle,
associée à une attention supplémentaire sur la prévention
chez les enfants les plus à risque, pouvait améliorer le
bien-être des enfants et contrebalancer les effets de la pauvreté
et de l'inégalité. Un système de soins de santé
viable, accessible à tous les enfants canadiens, demeure l'investissement
le plus important pour la santé des enfants canadiens. L'accessibilité
à l'éducation publique et la qualité de celle-ci
se révèlent également des éléments
importants pour le développement de l'enfant. Ces programmes
universels sont souvent complétés par des initiatives plus
précises visant ceux qui risquent de ne pas atteindre une qualité
optimale de santé et de développement. Ensemble, les approches
sélectives et universelles permettent aux gouvernements de joindre
tous les citoyens et de porter une attention particulière à
ceux qui sont vraiment dans le besoin.
Tout au long des années 1990, on a porté une attention
marquée aux enfants et aux familles pauvres du Canada. Pendant
ce temps, la priorité du gouvernement du Canada ainsi que des gouvernements
provinciaux et des territoires était de s'attaquer aux causes
du faible revenu des familles avec enfants et d'en diminuer les
conséquences. Comme il est décrit en détail à
la section 4, les mesures prises étaient à grande échelle,
mais les résultats ont été variables. L'expérience
des années 1990 a démontré qu'un mélange
complexe de facteurs mène à la pauvreté et qu'une
vaste association de mesures touchant tous les aspects du développement
de l'enfant sont nécessaires pour s'attaquer aux répercussions
de la pauvreté sur les enfants et les familles. Cette approche
globale visant à intervenir face à la pauvreté a
influencé les mesures gouvernementales et elle est manifeste dans
les mesures décrites dans le présent rapport et, de façon
particulière, dans les sections 3 et 4.5.
Le droit d'un adolescent de donner son opinion dans les décisions
qui le concernent est reconnu par la Convention relative aux droits de
l'enfant. Le Canada a donc intégré les principes de
la participation des jeunes dans les initiatives liées au développement
collectif et économique, à la santé des jeunes, à
la protection de l'environnement, à la justice pour les jeunes,
à l'exploitation sexuelle, au développement international
et à la promotion de la diversité culturelle. Ces initiatives
ont permis de tirer d'importantes leçons sur les méthodes
les plus adéquates et les plus efficaces pour favoriser la participation
des jeunes gens, ainsi que sur la nécessité d'augmenter
davantage l'intervention des jeunes. Entre autres, on a constaté
ce qui suit : les modèles de comportement des pairs, les personnes-ressources
pour jeunes adultes et les techniques d'enfant à enfant constituent
des méthodes efficaces pour valoriser la participation des enfants;
les jeunes apprennent mieux en agissant, en participant activement et
directement plutôt qu'en se faisant dire quoi faire; une fois
qu'ils sont mis à contribution, les jeunes ont tendance à
passer à des affaires communautaires plus générales,
multipliant ainsi les bénéfices de leur participation initialepartout
dans leur communauté pour participer au travail, les jeunes
doivent pouvoir exprimer leurs opinions et leur créativité
librement.
Les divers besoins d'un enfant sont comblés par plusieurs
acteurs, mais comme la Convention relative aux droits de l'enfant
le démontre, les parents et la famille jouent un rôle primordial
en lui fournissant les soins et la nourriture nécessaires pour
assurer son bon développement physique, moral, social et spirituel.
Par ces nombreuses initiatives pour les enfants, le Canada en est venu
à comprendre l'importance de la participation des parents
et de la famille. Il cherche à mettre en application ce principe
pour que les parents puissent soutenir leurs enfants et pour que le gouvernement
soit en mesure de trouver des moyens efficaces d'aider les parents
dans leur rôle.
En dehors des rôles joués par les parents, les familles
et les gouvernements, il existe une grande et riche diversité d'acteurs
qui influencent le bien-être des enfants. Les gouvernements ont
appris que le fait d'encourager les partenariats parmi cette diversité
d'acteurs s'avérait un puissant outil favorisant l'élaboration
d'approches innovatrices pour satisfaire les besoins des enfants.
Les différents paliers gouvernementaux, les municipalités,
les organisations bénévoles, les associations professionnelles,
les écoles et le secteur privé sont engagés dans
des partenariats couvrant des secteurs tels que la santé, la sécurité
de l'enfant, le développement de la collectivité,
les loisirs, les arts et la culture, l'éducation et le soutien
à l'égard de la participation des jeunes.
D'importantes leçons ont aussi été apprises
en ce qui a trait à l'assurance du bien-être des peuples
autochtones du Canada. La population autochtone est sensible aux variations
et aux fluctuations de l'économie nationale. En outre, l'isolement
relatif de nombreuses communautés des Premières nations
freine les occasions de développement économique. L'amélioration
de la sécurité du revenu fournit plus de possibilités
aux peuples autochtones. Par exemple, dans le cadre du plan d'action
du gouvernement du Canada pour les questions autochtones Rassembler nos
forces, la Stratégie de développement des ressources humaines
autochtones crée des partenariats complets entre le gouvernement
fédéral et les communautés autochtones. Conformément
à la Stratégie, les signataires d'ententes autochtones
peuvent concevoir et fournir des programmes relatifs au marché
du travail, des projets en matière de garde des enfants et des
programmes d'aptitude à l'emploi, afin d'assurer
que les Canadiens autochtones aient accès aux débouchés
du marché du travail et, par le fait même, à un meilleur
niveau de vie.
Ensuite, le fait d'augmenter la capacité pour les établissements
autochtones de fournir des soins et de la nourriture aux enfants de leur
propre communauté renforce la croissance vérifiable et culturellement
adéquate de la capacité communautaire. Le travail en partenariat
avec les collectivités et les organisations autochtones fait en
sorte que des mesures seront prises pour favoriser la santé, l'aspect
social et la sécurité publique des enfants autochtones.
En élaborant des programmes axés sur les enfants et les
familles autochtones et en travaillant avec les organisations et les communautés
autochtones, on pourra mettre au point des solutions appropriées
pour satisfaire aux besoins particuliers et urgents des enfants autochtones.
6. Résumé
Le gouvernement du Canada s'engage à poursuivre les objectifs
fixés lors du Sommet mondial pour les enfants, et, depuis 1990,
il a pris une série de mesures en vue de mettre en oeuvre les droits
des enfants et d'améliorer leur bien-être. Par le biais
des efforts collectifs des Canadiens et de l'ensemble des paliers
gouvernementaux, le Canada a réalisé des progrès
relativement à l'atteinte d'une grande partie des objectifs
du Sommet mondial, et il continuera de travailler à l'échelle
nationale et internationale pour s'assurer de l'atteinte des
idéaux du Sommet.
Les efforts du Canada en rapport avec l'atteinte des objectifs
du Sommet mondial renfermaient des mesures visant à améliorer
la sécurité, la sûreté, la santé et
le développement des enfants, et à promouvoir la mise en
oeuvre de leurs droits en vertu de la Convention relative aux droits de
l'enfant. Les initiatives particulières entreprises par les gouvernements
comprenaient, entre autres, l'amélioration du développement
de la petite enfance, l'expansion de la couverture vaccinale, l'amélioration
de l'accès à l'information pour les enfants
au moyen d'Internet, le renforcement de la protection des enfants
vivant dans des conditions particulièrement difficiles et l'accroissement
du soutien économique pour les enfants et leur famille. Des progrès
ont été réalisés dans ces domaines et dans
d'autres, mais il n'en demeure pas moins qu'il est toujours
aussi important de travailler conjointement afin d'assurer et d'améliorer
le bien-être des enfants du Canada et du monde entier.
Les mesures éventuelles qui se rattachent aux enfants seront
prises en fonction des principes de la Convention relative aux droits
de l'enfant, et elles seront élaborées à partir des
nombreuses leçons tirées des expériences des communautés,
des associations bénévoles et des gouvernements au cours
de la dernière décennie. Toutes ces expériences et
les nombreux engagements serviront à renforcer les efforts du Canada
visant à assurer le bien-être, la protection et la participation
des enfants et des jeunes à l'aube du nouveau millénaire.
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