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Santé Canada

Ontario Hospital Association Health Achieve 2006 : Séance sur les soins de santé dans les collectivités rurales et du Nord

Allocution de l'honorable Tony Clement

ministre de la Santé et ministre responsable de l'Initiative fédérale du développement économique dans le Nord de l'Ontario

Ontario Hospital Association Health Achieve 2006
Séance sur les soins de santé dans
les collectivités rurales et du Nord

par vidéoconférence

Le 7 novembre 2006
à Toronto (Ontario)

Seul le texte prononcé fait foi.

Introduction

Merci, Donald [Sanderson, directeur général de l'hôpital Alexandra], pour cette aimable présentation.

Et merci tout spécialement à vous, Hilary [Short, présidente et ­directrice générale de l'Ontario Hospital Association], de m'avoir invité. Je suis heureux d'être des vôtres aujourd'hui, même si ce n'est que par vidéoconférence.

Encore une fois, Hilary, vous avez réussi à organiser l'une des plus grandes conférences de ce genre, et à réunir les plus grands penseurs canadiens en matière de soins de santé. Et cela, dans un cadre fort stimulant et propice à de nouvelles idées.

Aujourd'hui, en tant que ministre de Ia Santé et ministre responsable de l'Initiative fédérale du développement économique dans le Nord de l'Ontario, j'aimerais donner mon point de vue sur un certain nombre de questions liées aux soins de santé dans les collectivités rurales et du Nord.

Le monde rural et le nord de l'Ontario

Dans un pays aussi vaste et diversifié que le Canada, le deuxième plus grand pays au monde, les communautés rurales et du Nord font face à des conditions très complexes qui rendent d'autant plus difficile l'accès en temps opportun aux soins de santé.

Il s'agit d'une situation que je ne connais que trop bien puisque j'ai dû y faire face lorsque j'étais ministre de la Santé de l'Ontario. Aujourd'hui, comme je suis député de Parry Sound‑Muskoka et que j'habite à Port Sydney avec ma famille, je sais qu'à l'extérieur des grandes villes, les hôpitaux sont plus rares et, par le fait même, plus distancés, et que l'accès et les coûts de transport représentent des défis supplémentaires. 

Le tout est aggravé par le fait que les maladies chroniques, et leur incidence sur le système de santé, la cohésion sociale et l'économie, sont à la hausse. En effet, l'an dernier, 60 % de tous les décès à l'échelle mondiale étaient attribuables aux maladies chroniques!  La situation est alarmante.

Les maladies chroniques remettent non seulement  en question notre mode de prestation des soins de santé, mais aussi notre système, qui a surtout été conçu pour traiter les maladies épisodiques, les maladies infectieuses et les traumatismes circonstanciels.

Les personnes atteintes de maladie chronique ont besoin d'un traitement à long terme, de multiples rencontres avec des spécialistes, de tests réguliers et d'une prise en charge de leur maladie, bref, ils entretiennent une relation à vie avec notre système de santé.  

Il y a d'autres défis :

Les malades ne peuvent se rendre à l'hôpital à cause des conditions météorologiques très mauvaises.

Ou bien les médecins et le personnel infirmier sont complètement débordés et doivent faire le travail de plusieurs professionnels de la santé en même temps.   

La population active vieillit elle aussi et de nombreux médecins prennent leur retraite. Il devient de plus en plus difficile de recruter et de maintenir en poste des médecins dans les collectivités rurales et du Nord.

J'ai toujours cru que les véritables nouveautés en matière de soins de santé venaient des premières lignes. Par votre travail, vous nous avez aidés à prendre le pouls du système de santé, et vous avez prôné des solutions à long terme aux problèmes du système. Vos approches constructives face à des situations comme les temps d'attente des patients et les pénuries de ressources humaines en santé ont tracé la voie à suivre.

Dans le cadre du mandat du nouveau gouvernement d'Ottawa, nous nous sommes engagés à améliorer la qualité des soins de santé offerts aux Canadiens, et nous honorerons cet engagement en poursuivant nos travaux relatifs aux garanties sur les temps d'attente.

Garanties sur les délais d'attente pour les patients

Pratiques exemplaires...voilà un terme que nous entendons de plus en plus dans chaque secteur, chaque branche d'activité et chaque milieu de travail au Canada. C'est plus qu'un terme : c'est une philosophie, un mandat, qui joue un rôle crucial dans le domaine des soins de santé. Ce sont les initiatives de pratiques exemplaires de l'Ontario Hospital Association et d'autres associations partout au pays, dont les provinces et les territoires, qui aident à améliorer la façon dont nous dispensons les soins de santé et à mieux responsabiliser le système vis‑à‑vis des patients. Les pratiques exemplaires nous aideront à offrir aux patients des garanties sur les délais d'attente.

Comme je l'ai déjà dit, le nouveau gouvernement du Canada tient à une approche centrée sur les patients. Les patients ont besoin et, en fait, méritent d'être au centre du système de santé.

Nous veillerons à ce que tous les Canadiens reçoivent les services médicalement nécessaires dans des délais acceptables du point de vue clinique.

Grâce à ces garanties, la durée de l'attente pour divers services sera connue, et le patient saura quoi faire si le délai devient excessif. Ces garanties apportent aussi un nouveau degré de responsabilité en matière de soins de santé, de manière à ce que le patient reçoive toujours des soins médicaux dans les délais établis.

Nous allons de l'avant avec ces garanties. Je suis particulièrement ravi de l'efficacité des garanties formelles et informelles au Québec et au Manitoba. Partout au pays, des preuves sont recueillies pour établir davantage de points de repère relatifs aux temps d'attente. Et chaque province et territoire a entrepris de réduire les temps d'attente en fonction des circonstances et des besoins locaux.

Ressources humaines en santé

En tant qu'ancien ministre provincial de la Santé, je sais à quel point les soins de santé exigent une main-d'oeuvre abondante. Les statistiques sont très éloquentes : le secteur de la santé compte pour environ 10 % de la main‑d'oeuvre globale au Canada, et emploie au‑delà de 1,5 million de Canadiens.

Les ressources humaines en santé sont un des grands enjeux de notre système de santé sur lequels nous nous penchons.

Évidemment, les médecins, infirmières et autres professionnels de la santé veulent ce qu'il y a de mieux pour  leurs patients.

Aucun système ne peut fonctionner et aucune réforme ne peut être entreprise, notamment l'offre de garanties sur les temps d'attente pour les patients, sans que l'on s'occupe des questions de ressources humaines en santé.

Les besoins sont particulièrement criants dans les régions rurales et nordiques de l'Ontario.

Comme vous le savez déjà, le gouvernement fédéral collabore avec les provinces et les territoires non seulement pour augmenter le nombre de médecins, d'infirmières et infirmiers et autres professionnels de la santé, mais aussi pour élargir les programmes de formation qui leur sont offerts. Nous voulons ainsi nous assurer que le Canada a le meilleur bassin et la meilleure répartition possible de travailleurs qualifiés pour remplir les nombreuses fonctions dont le système de santé a besoin pour répondre aux priorités en matière de soins de santé.

La dernière bonne nouvelle révèle, nous avons constaté une augmentation du nombre d'admissions dans les facultés de médecine, de même qu'une hausse considérable du nombre de possibilités de perfectionnement subventionnées par les provinces dans les hôpitaux universitaires et autres établissements semblables.

Nous voyons plus de postes s'ouvrir aux professionnels de la santé diplômés à l'étranger qui se sont établis au Canada et qui veulent mettre leur talent et leurs connaissances au service de notre pays.

Dans le budget de 2006, nous nous sommes engagés à élargir les programmes d'enseignement des médecins, du personnel infirmier et d'autres professionnels de la santé, ainsi qu'à accélérer l'évaluation des titres de compétence des professionnels de la santé diplômés à l'étranger.

Nous avons collaboré avec les provinces, les territoires et divers intervenants afin d'aider plus de professionnels de la santé diplômés à l'étranger à mettre leurs compétences au service du système de soins de santé du Canada.

Ce gouvernement a continué de financer les programmes qui favorisent l'intégration au marché du travail des travailleurs diplômés à l'étranger, comme l'Initiative relative aux professionnels de la santé diplômés à l'étranger.

Cette initiative augmentera le nombre de professionnels de la santé en droit d'exercer au Canada et les intégrera à la main-d'oeuvre de la santé au Canada. 

Pour faciliter l'accès aux services de santé et, par extension, réduire les temps d'attente, il faut absolument changer la façon dont nous enseignons aux professionnels de la santé à travailler ensemble, à partager les responsabilités et à collaborer.

L'initiative de formation interprofessionnelle pour une pratique en collaboration centrée sur le patient, instituée par notre gouvernement, aide les professionnels de la santé à acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour bien travailler en équipe.

Le personnel infirmier et les autres professionnels de la santé donnent des soins à toutes les étapes du continuum. Nous avons absolument besoin de bonnes stratégies de recrutement et de maintien en poste pour avoir suffisamment de travailleurs qualifiés et réduire ainsi le fardeau de l'attente.

Le nombre d'infirmières augmente, et le rôle de l'infirmière praticienne est élargi, ce qui aide à améliorer l'accès aux soins de santé. Nous assistons à une meilleure planification de la main-d'oeuvre, ainsi qu'à des investissements dans la promotion de milieux de travail plus sains et plus stables.

Santé des Premières nations et des Inuits

Notre gouvernement est également déterminé à améliorer la prestation des soins de santé aux communautés des Premières nations et des Inuits.

Nous devons améliorer la coordination des services de santé et programmes connexes offerts par les divers systèmes de santé avec les programmes comme l'Initiative d'intégration de la santé.

L'Initiative d'intégration des services de santé de la région de Weeneebayko, mise sur pied dans le nord-est de l'Ontario, termine la fusion de deux hôpitaux, l'un fédéral et l'autre provincial, et créera une autorité sanitaire qui relèvera des Premières nations pour la prestation des services de santé.

Un autre projet, développé dans le cadre de cette initiative, a été entrepris au Nunavut. Ce projet à examiné les programmes de promotion de la santé existants dans le but d'harmoniser les soins de santé offerts par les autorités fédérales et territoriales dans les domaines de la santé maternelle, de la santé infantile, des soins dentaires et du traitement des toxicomanies.

Comme la plupart d'entre vous le savez déjà, j'ai récemment annoncé l'injection de 8,1 millions de dollars pour établir un portail national des soins infirmiers qui permettra au personnel infirmier de se renseigner sur tous les aspects de la santé. Cette initiative constitue véritablement un pas en avant pour ce qui est de tirer parti des technologies de l'information et de s'attaquer à la pénurie de ressources humaines en santé. 

Cet outil innovateur sera aussi fort utile dans de nombreuses communautés autochtones rurales et éloignées où l'infirmière est souvent le seul point d'accès au système de santé canadien. 

De plus, le personnel infirmier des communautés autochtones ou inuites travaille souvent dans des conditions difficiles et doit relever des défis propres aux endroits isolés et éloignés. Comme toutes les autres infirmières, celles des communautés autochtones doivent être en mesure de trouver des renseignements valables et de collaborer avec des médecins et d'autres professionnels de la santé pour pouvoir traiter de problèmes de santé ainsi que de maladies chroniques comme le cancer, le diabète et les maladies mentales. Cet outil les aidera à relever certains de ces défis.

De tels programmes et initiatives nous permettront d'améliorer la prestation des services de santé dans les communautés nordiques et rurales. 

Conclusion

Dans notre démarche collective pour améliorer le système, nous devons nous pencher sur les changements à apporter en ce sens. Il faudra étudier la possibilité de nouvelles professions de la santé, comme celle d'adjoint au médecin, mieux faire connaître la profession d'infirmière praticienne et mieux répartir les membres de cette profession.

Il sera tout aussi important de changer la façon dont les professionnels de la santé apprennent et travaillent ensemble, partagent les responsabilités et collaborent dans des équipes interprofessionnelles.

De bonnes initiatives de recrutement et de maintien en poste sont essentielles au soutien de garanties sur les délais d'attente pour les patients.

Je continue de travailler avec mes homologues des provinces et des territoires dans le dossier des ressources humaines en santé, et en ce qui concerne les mesures à prendre pour que les Canadiens reçoivent les soins de santé qu'ils méritent, au moment où ils en ont besoin, sans égard à leur capacité de payer.

De toute évidence, les initiatives de l'Ontario Hospital Association sont des exemples à suivre - pas seulement en matière de soins pour les collectivités rurales et du Nord, mais aussi par rapport au système de santé en général.

Je tiens à vous remercier pour votre dévouement et votre motivation, et pour croire, tout comme moi, que l'amélioration des conditions de santé difficiles dans les communautés rurales et nordiques est une priorité qui retiendra toute notre attention.
 
Ensemble, nous travaillerons pour passer de la réflexion à l'action. Les Canadiens comptent sur nous tous pour consolider et améliorer leur système de santé.

Merci, et bonne conférence

Mise à jour : 2006-11-16 Haut de la page