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Aliments et nutrition

Nutrition pour une grossesse en santé - Lignes directrices nationales à l'intention des femmes en âge de procréer

La période prénatale (continué)

Innocuité des aliments

Caféine - Mise à jour, 2005

Édulcorants artificiels

Tisanes et produits à base de plantes

Toxi-infections alimentaires

Contamination chimique potentielle des aliments

Contamination de l'eau

Caféine - Mise à jour, 2005

Considérations pratiques
  • Conseiller aux femmes enceintes ou qui allaitent de limiter leur apport en caféine sous la tranche de 300 mg de caféine par jour, en tenant compte de toutes les sources.
  • Rappeler aux femmes de prendre en considération le volume de leur tasse lorsqu'elles estiment leur consommation quotidienne de caféine.

Pour plus d'information, voir : La caféine et votre santé.


Édulcorants artificiels

L'aspartame est un dipeptide formé de deux acides aminés, la phénylalanine et l'acide aspartique. La dose journalière admissible est de 40 mg par kg de poids corporel, ce qui équivaut, pour une personne pesant 60 kg, à environ 16 canettes de boissons gazeuses diète de 355 mL (10 oz) par jour (2). Les personnes qui doivent contrôler leur apport en phénylalanine (p. ex., en présence de phénylcétonurie) devraient limiter leur consommation de produits contenant de l'aspartame (1).

Il y a lieu de croire que la consommation d'aspartame par les femmes enceintes est inoffensive pour la santé. Cependant, comme les produits alimentaires sucrés à l'aspartame ou à l'aide d'autres édulcorants artificiels pourraient se substituer à des aliments nutritifs qui contribuent à l'apport énergétique, il convient de mettre en garde les femmes enceintes contre une consommation excessive de tels produits.

Depuis l'apparition de l'aspartame comme additif alimentaire, plusieurs autres produits similaires ont été approuvés au Canada. L'acésulfame-K et le sucralose sont maintenant utilisés comme édulcorants artificiels dans une large gamme de produits alimentaires. Les autres édulcorants employés sont l'isomalt, le lactitol, le maltitol, le mannitol, le sorbitol, la thaumatine et le xylitol (3).

La saccharine et les cyclamates sont déconseillés durant la grossesse en raison de leurs effets indésirables possibles (4,5).


On retrouve de l'aspartame, de l'acésulfame-K et du sucralose dans plusieurs produits alimentaires, notamment :

  • les succédanés de sucre
  • tous les types de boissons
  • les produits de boulangerie et les mélanges à pâtisserie
  • les desserts, les mélanges à dessert, les garnitures fouettées ou pour desserts
  • les confitures et les vinaigrettes
  • les gommes à mâcher, les pastilles rafraîchissantes et les sucreries

Considérations pratiques
  • Il faut mettre en garde les femmes enceintes contre une consommation excessive de produits à faible valeur nutritive contenant des édulcorants artificiels, comme les boissons gazeuses diète, car ces produits pourraient remplacer des aliments nutritifs.
  • Encourager les femmes qui consomment des quantités importantes de produits sucrés contenant des édulcorants artificiels à lire les étiquettes pour s'assurer que les quantités n'excèdent pas les doses journalières admissibles.

1 Council on Scientific Affairs. Aspartame: review of safety issues. J Am Med Assoc 1985;254(3):400-402.

2 Ministère de la Santé nationale et du Bien-être social. Lettre d'information no 602, 31 juillet. Ottawa : Direction générale de la protection de la santé; 1981.

3 Santé Canada, Bureau de la réglementation sur les aliments et des affaires internationales et interagences. Résumé de l'étude d'impact de la réglementation. Gazette du Canada 1994; Partie II, vol.128, no 21:3344-3348.

4 Santé et Bien-être social Canada. Les édulcorants : A à X. Ottawa : Direction générale de la protection de la santé, Services éducatifs; 1983.

5 Lecos C. The sweet and sour history of saccharin, cyclamate, aspartame. FDA Consumer 1981;15:8-11.


Tisanes et produits à base de plantes

Pour le moment, on ne possède pas assez de données scientifiques sur l'innocuité des diverses tisanes et des divers produits à base de plantes pour recommander leur usage généralisé durant la grossesse et la lactation. Les femmes devraient consommer ces produits avec prudence et examiner d'un oeil critique l'information relative à leurs bienfaits allégués. Il faut veiller à ce que les tisanes ne remplacent pas les boissons plus nutritives, notamment le lait, ce qui pourrait compromettre l'apport en calcium.


Tisanes généralement considérées comme inoffensives si elles sont consommées avec modération (2-3 tasses par jour) :

  • pelure d'agrumes
  • gingembre
  • mélisse officinale
  • fleur de tilleul*
  • pelure d'orange
  • églantier* Non recommandée pour les personnes souffrant de cardiopathie

* Non recommandée pour les personnes souffrant de cardiopathie


Les femmes allergiques à des plantes ou au pollen doivent éviter de consommer des produits fabriqués à partir de ces plantes.

Certaines tisanes et d'autres produits à base de plantes peuvent avoir des effets toxiques ou pharmacologiques sur la mère ou le foetus (1,2,3,4,5,6,7). Les constituants biologiquement actifs de certains produits à base de plantes peuvent nuire à la grossesse de plusieurs façons, notamment en ayant des effets embryotoxiques ou tératogènes sur le foetus (1) ou en ayant des effets physiologiques sur la mère en tant que stimulants utérins ou diurétiques (5).

Il est actuellement difficile de déterminer l'innocuité des tisanes pour les personnes qui en consomment souvent ou pendant une période de longue durée, étant donné que la recherche clinique fait défaut dans ce domaine (1). Les tisanes figurant dans l'encadré ci-dessus sont généralement considérées comme étant inoffensives.

En raison de leurs propriétés pharmacologiques, certains produits, comme la camomille, doivent être consommés seulement sous forme d'infusion faible et avec modération, particulièrement durant la grossesse. La camomille aurait des effets indésirables sur l'utérus, aussi n'est-il sans doute pas indiqué d'en consommer pendant la grossesse.

La composition et la préparation variables des produits à base de plantes rendent encore plus difficile l'évaluation de leur innocuité (2). Pour le moment, il n'existe aucune exigence en matière d'étiquetage de ces produits qui permettrait aux femmes enceintes ou qui allaitent de savoir lesquels elles doivent éviter.

Considérations pratiques
  • Demander aux femmes enceintes si elles consomment souvent des tisanes ou des produits à base de plantes.
  • Conseiller aux femmes qui boivent des tisanes en remplacement de boissons contenant de la caféine de choisir celles qui sont généralement considérées comme étant inoffensives durant la grossesse ou encore de se tourner vers d'autres substituts, tels que l'eau, la citronnade chaude, le lait chaud, le jus de pomme chaud ou l'Ovaltine.
  • Ne pas oublier que certains thés aromatisés sont en fait des thés ordinaires auxquels on a ajouté une saveur, et qu'ils contiennent donc de la caféine (voir Caféine).
Ressources

Duke JA. CRC Handbook of Medicinal Herbs. Boca Raton, FL: CRC Press; 1985.

Stuart M. Encyclopedia of Herbs and Herbalist. London: Bedford Press; 1979.


1 Lewis WH, Memory PFEL. Medical botany - plants affecting man's health. London: John Wiley and Sons; 1977.

2 Liberti LE. Evaluation of commercial ginseng products. J Pharm Sci. 1978;67:1487

3 Hamon NW, Blackburn JL. Herbal products: a factual appraisal for the health care professional. Winnipeg, Manitoba: Context Publications; 1985.

4 Des Marderosian A. Medicinal teas - boon or bane? Drug Ther 1977;février:178.

5 Shellard EJ. Some pharmacodiagnostical implications of herbal medicine and other forms of medicine involving plants. Roy Soc Health J 1982;102:218-221.

6 Newal CA, Anderson LA, Phillipson JD. Herbal medicines, a guide for health-care professionals. London: Pharmaceutical Press;1996.

7 Larkin T. Herbs are often more toxic than magical. FDA Consum 1983;octobre:5-10.


Toxi-infections alimentaires

Au Canada, les aliments disponibles sur le marché, qu'ils soient vendus au détail ou dans le secteur des services alimentaires, sont régis par la Loi et le Règlement sur les aliments et drogues et inspectés régulièrement par les autorités provinciales ou fédérales compétentes. Les aliments d'origine végétale importés ou vendus au pays font aussi l'objet d'inspections régulières visant à déceler la présence de Listeria. Toutefois, la contamination microbiologique des aliments peut résulter d'une contamination croisée ou d'une manipulation inadéquate des produits. La listériose, causée par la bactérie Listeria monocytogenes, et la toxoplasmose, provoquée par le parasite Toxoplasma gondii, sont des toxi-infections alimentaires préoccupantes durant la grossesse (1,2). Les professionnels de la santé doivent demeurer vigilants afin de détecter tout signe de maladie et d'infection d'origine alimentaire.

Information générale

La listériose est une infection rare mais grave (1). Elle est particulièrement dangereuse pour la femme enceinte et le foetus. Durant le premier trimestre de la grossesse, elle peut provoquer un avortement spontané, et par la suite, des affections aiguës ou une mortinaissance (1). Un diagnostic précoce et un traitement efficace sont essentiels à la survie du foetus infecté. Il faut veiller à ne pas confondre les symptômes de la listériose - nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhée et fièvre - avec ceux de la grippe intestinale (1,3). La bactérie Listeria monocytogenes peut contaminer divers produits laitiers, légumes à feuilles, poissons et viandes. Contrairement à d'autres bactéries, elle résiste au froid et réussit même parfois à se développer dans des aliments conservés au réfrigérateur.

La toxoplasmose est souvent bénigne ou asymptomatique, mais elle peut entraîner des symptômes graves chez les nouveau-nés infectés in utero ou les personnes immunodéprimées. L'infection du foetus est moins fréquente durant les premier et deuxième trimestres, mais les symptômes sont souvent plus aigus que si la maladie survient plus tard durant la grossesse. Le diagnostic et le traitement précoces de la toxoplasmose contractée au cours de la grossesse permettent de réduire les conséquences de l'infection sur le foetus.

Le parasite unicellulaire Toxoplasma est transmis par la consommation de viande crue contaminée ou d'autres aliments crus, comme les fruits et les légumes (2). Comme la listériose, la toxoplasmose peut être confondue avec la grippe.

Les stratégies visant à prévenir la listériose et la toxoplasmose permettront également d'éviter d'autres toxi-infections alimentaires telles que les infections à Salmonella, à Campylobacter et à Escherichia coli, trois bactéries couramment associées aux intoxications alimentaires parmi la population en général (4). Le meilleur moyen de prévention consiste à adopter des méthodes sûres de conservation et de préparation des aliments à la maison (5). Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent utiliser de bonnes méthodes de manipulation des aliments, qui permettent de prévenir les infections dues à des microorganismes présents dans les aliments.

Considérations pratiques
  • En présence de symptômes évoquant la grippe, considérer toutes les causes possibles, y compris les toxi-infections alimentaires.
  • Bon nombre de contaminants présents dans les aliments n'altèrent pas l'apparence, l'odeur ou la saveur de l'aliment. Pour éviter les toxi-infections alimentaires, on doit suivre les consignes quant à la manipulation des aliments à la maison. Voici quelques règles de base qui peuvent s'avérer utiles :
    • Éviter de consommer des viandes crues telles que les saucisses fumées non cuites, le poisson, la volaille et les oeufs crus ainsi que les produits laitiers non pasteurisés.
    • Éviter la contamination croisée entre les aliments crus et les aliments cuits.
    • Ne pas conserver la viande et la volaille, crue ou cuite, plus de deux ou trois jours au réfrigérateur.
    • Bien laver tous les fruits et les légumes crus.
    • S'assurer que les aliments chauds sont vraiment chauds (au-dessus de 60 oC ou 140 oF), que les aliments froids sont vraiment froids (en-dessous de 4 oC ou 39 oF) et que toutes les viandes sont bien cuites.
    • La cuisson ou le réchauffage suffisant des aliments détruiront tous les microorganismes; il faut donc cuire les viandes à 70-75 oC et les réchauffer à au moins 74 oC, éviter de manger de la volaille ou de la viande hachée encore rosée et des oeufs coulants ou des aliments contenant des oeufs crus (p. ex. la salade César et le lait de poule, ou eggnog).
    • Les fromages à pâte molle et les pâtés peuvent abriter la bactérie Listeria monocytogenes et doivent donc être évités durant la grossesse.
    • Se laver les mains avant de manipuler les aliments et nettoyer et désinfecter (avec de l'eau de Javel) les surfaces de travail et les ustensiles qui ont été en contact avec des aliments crus.
    • Ne pas se laver les mains ni rincer les aliments avec de l'eau non traitée.
    • Comme le chat est l'hôte définitif de Toxoplasma, les femmes enceintes doivent éviter tout contact avec la litière de chat ou la terre de jardin pouvant contenir des excréments de chat.
  • Communiquer avec le bureau local de santé publique pour obtenir plus d'information sur la prévention des toxi-infections alimentaires.

1 Santé et Bien-être social Canada, Direction générale de la protection de la santé. Actualités. La réduction du risque de contamination par Listeria. Juin 1992.

2 Dixon BR. Prevalence and control of toxoplasmosis: a Canadian perspective. Food Control 1992;3:(2)68-75.

3 Santé et Bien-être social Canada, Direction générale de la protection de la santé. Actualités. Les parasites : une menace pour la santé dans les aliments crus. Avril 1994.

4 Santé et Bien-être social Canada, Direction générale de la protection de la santé. Actualités. Les bactéries dans les aliments crus. Avril 1994.

5 Farber JM and Hughes A. General guidelines for the safe handling of foods. Dairy Food and Environmental Sanitation. 1995;15:(2)70-78.


Contamination chimique potentielle des aliments

Au Canada, les aliments offerts sur le marché, qu'ils soient vendus au détail ou dans les services de restauration, sont régis par la Loi et le Règlement sur les aliments et drogues et sont régulièrement vérifiés par les inspecteurs provinciaux et fédéraux. Toutefois, dans certains cas, Santé Canada a jugé nécessaire de publier des avis supplémentaires relatifs à la consommation, de façon que les femmes puissent prendre connaissance des meilleures données disponibles et soient ainsi en mesure de faire des choix santé éclairés. Ainsi, bien que, selon la directive actuelle concernant le mercure, une teneur de 0,5 p.p.m. soit jugée sans danger pour l'ensemble de la population, y compris les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les enfants, Santé Canada recommande à ces trois groupes de personnes de limiter à un repas par mois leur consommation de poissons prédateurs, tels que le requin, l'espadon et le thon frais et congelé (à l'exclusion du thon en conserve), même si la consommation de ce type de poisson est très faible au Canada (1). Le thon en conserve n'est pas visé par cet avis, car sa teneur en mercure est généralement bien en deçà de celle indiquée dans la directive.

Les aliments obtenus au cours d'activités de loisirs ou de subsistance ne sont pas visés par la Loi et le Règlement sur les aliments et drogues et, de ce fait, ne font pas l'objet d'inspections régulières de la part des autorités provinciales ou fédérales (2). Bon nombre de provinces assurent toutefois une surveillance périodique des aliments d'origine sauvage, en particulier les poissons de pêche sportive et le gibier, afin de détecter une éventuelle contamination par des produits chimiques. Elles publient régulièrement des avis aux consommateurs au sujet de l'innocuité d'espèces particulières de poissons de pêche sportive et de gibier, selon leur taille ou leur âge ainsi que l'endroit où l'échantillonnage a été effectué (3). L'innocuité du poisson de pêche sportive et du gibier ou de tous les autres aliments obtenus au cours d'activités de subsistance est entièrement fonction de la connaissance, par le public, de ces avis relatifs à la consommation et de l'origine de ces aliments.

Considérations pratiques
  • Informer les femmes qui peuvent consommer à l'occasion du poisson de pêche sportive et du gibier du risque potentiel de contamination chimique de ces aliments.
  • Communiquer avec le bureau de santé local, régional ou provincial, ou encore avec le ministère provincial de l'Environnement ou des Ressources naturelles pour obtenir les avis diffusés dans la région.
  • Recommander aux femmes en âge de procréer, aux femmes enceintes et aux enfants de limiter leur consommation de requin, d'espadon et de thon frais ou congelé (à l'exclusion du thon en conserve) à un repas par mois.
Ressource

L'Agence canadienne d'inspection des aliments,
1-800-442-2342, Le lien suivant s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre www.cfia-acia.agr.ca


1Direction générale de la protection de la santé. Note de service aux membres du Comité fédéral-provincial-territorial des politiques sur l'innocuité des aliments. Direction des aliments, DGPS, Immeuble Protection de la santé, Pré Tunney, Ottawa, Ontario, K1A 0L2; 1998.

2 Direction générale de la protection de la santé. Santé et Bien-être social Canada. Actualités. Contaminants chimiques des aliments : évaluation des risques pour la santé, octobre 1991.

3 Ministère de l'Environnement de l'Ontario. Guide de consommation du poisson gibier de l'Ontario. 19e éd. rév. Toronto : Ministère de l'Environnement, Direction des communications; 1997-1998. Tél: 1-800-820-2716.


Contamination de l'eau

Au Canada, l'eau potable des villes est généralement considérée comme étant sans danger. On inspecte et on vérifie régulièrement les réseaux de distribution municipaux afin de s'assurer que la qualité de l'eau respecte les normes chimiques et microbiologiques provinciales (4). L'eau de puits doit être analysée régulièrement et sa qualité doit être au moins équivalente à celle qui est fournie à la population en général (6).

Information générale

L'eau non traitée provenant de lacs et de cours d'eau peut être contaminée par de nombreux types de microorganismes, comme les bactéries, les virus et les protozoaires, ainsi que par des métaux lourds. Il est difficile de prédire les conséquences de l'ingestion d'eau contaminée ou de son utilisation pour laver des aliments (2). L'importance de la réaction varie, allant de bénigne (aucune réaction mesurable) à grave, selon le type de contaminant. Les réactions les plus courantes à la consommation d'eau contaminée par des microorganismes sont les troubles gastro-intestinaux, comme la diarrhée, ou les infections des poumons, des yeux, des oreilles, du nez et de la gorge (2,3,6).

Les substances naturellement présentes dans les formations rocheuses, telles que l'arsenic, le cadmium, le fer, le manganèse et l'uranium, peuvent être entraînées par les eaux d'écoulement (2). Certains métaux comme le cuivre et le plomb des canalisations et des réservoirs du système de distribution ou de la tuyauterie des habitations peuvent aussi se retrouver dans l'eau (4,5). On a détecté des quantités importantes de plomb dans des régions ayant une eau potable douce ou très acide et dans des maisons vieilles (construites avant 1950) ou récentes dotées de tuyaux en plomb ou en laiton. Les vieilles maisons sont souvent alimentées par des conduites en plomb, tandis que les soudures de la tuyauterie des habitations récentes peuvent laisser échapper des quantités excessives de plomb durant les premières années, avant que ne se forme une couche d'oxyde protectrice dans les tuyaux (5).

Bien que le risque d'intoxication par le plomb soit extrêmement faible au Canada, le plomb ingéré par une femme enceinte peut compromettre la santé de l'enfant à naître. La principale source de plomb est l'eau distribuée par des conduites en plomb ou des tuyaux soudés au plomb. Pour réduire le risque de contamination par le plomb, il est conseillé de laisser couler l'eau du robinet durant environ deux minutes avant de la consommer.

Considérations pratiques

Recommander aux femmes enceintes d'éviter l'ingestion de microorganismes et de métaux lourds toxiques présents dans l'eau par les moyens suivants :

  • laisser couler l'eau du robinet pendant près de deux minutes chaque matin afin d'éliminer tout excès de contaminants tels que le plomb et le cuivre, qui s'accumulent dans les conduits d'eau au cours de la nuit;
  • ne pas boire l'eau provenant du robinet d'eau chaude, car elle peut contenir plus de plomb que l'eau provenant des conduites d'eau froide;
  • ne pas boire l'eau provenant de cours d'eau et de lacs à moins qu'elle ne soit traitée. Il faut faire bouillir l'eau qui ne peut être traitée chimiquement durant au moins une minute avant de la consommer. Il ne faut pas utiliser l'iode pour traiter l'eau, car les femmes enceintes y sont particulièrement sensibles (1) et son ingestion en quantité excessive peut être nocive (7).
  • ne pas utiliser de l'eau non traitée pour se brosser les dents, laver la vaisselle ou rincer les fruits et légumes qui seront consommés crus. Il faut employer uniquement de l'eau purifiée ou que l'on a préalablement fait bouillir.

1 Santé et Bien-être social Canada, Environnement Canada. Les eaux naturelles : guide pour la consommation de l'eau dans la nature, 1991.

2 Santé et Bien-être social Canada, Direction générale de la protection de la santé. Toute la lumière sur l'eau potable, 1993.

3 Santé Canada, Direction générale de la protection de la santé. Votre santé et vous. Actualités : Chloration de l'eau potable, 12 juillet 1994.

4 Santé Canada, Direction générale de la protection de la santé. Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada. 6e éd. Ottawa. 1996.

5 Santé et Bien-être social Canada, Direction générale de la protection de la santé. Actualités. Le plomb et la santé humaine, le 8 mars 1994.

6 Tobin RS, Smith DK. Criteria for the microbiological quality of well water in Canada. Ottawa : Santé Canada; 1988.

7 Santé Canada, Direction générale de la protection de la santé. Actualités. Dispositifs de traitement de l'eau (pour l'élimination des micro-organismes présents dans l'eau), 15 août 1991.

Mise à jour : 2005-09-06 Haut de la page