DOCUMENT DE TRAVAIL
Exigences en matière de bioéquivalence : Études
de biodisponibilité comparative chez des sujets non à jeun
VEUILLEZ NOTER QUE CES DOCUMENTS DE TRAVAIL
SERVIRONT UNIQUEMENT AUX DISCUSSIONS QUI AURONT LIEU LORS DE L'ATELIER
ET DE LA RÉUNION DU CCE-BB, LES 26 ET 27 JUIN 2003 RESPECTIVEMENT.
ILS NE DOIVENT PAS ÊTRE CONSIDÉRÉS COMME UNE POLITIQUE
DE LA DGPSA. JUSQU'À CE QU'UNE NOUVELLE POLITIQUE AIT ÉTÉ
ÉLABORÉE ET PUBLIÉE, LA PRATIQUE DE LA DIRECTION
DES PRODUITS THÉRAPEUTIQUES (DPT) EN CE QUI CONCERNE LES EXIGENCES
DE BIOÉQUIVALENCE DEMEURE INCHANGÉE.
VEUILLEZ NOTER QUE BIEN QUE LE CCE-BB FASSE
DES RECOMMANDATIONS AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA DIRECTION
DES PRODUITS THÉRAPEUTIQUES, C'EST À LA DPT QU'IL REVIENT
DE PRENDRE LES DÉCISIONS.
1.0. BUT
Le présent document constituera le point de départ des discussions
qui auront lieu sur cette question lors de l'atelier et de la réunion
des 26 et 27 juin 2003 du Comité consultatif d'experts sur la biodisponibilité
et la bioéquivalence (CCE-BB), des parties intéressées
et de la DGSPA. L'issue de ces discussions déterminera la nécessité
d'une politique sur cette question ainsi que le contenu de celle-ci. Aussi,
ce document ne doit pas être interprété comme une
politique de la DGSPA.
2.0 DÉFINITIONS
Pour les fins du présent document :
- les médicaments simples dans des formes pharmaceutiques à
libération immédiate sont ceux qui sont décrits
dans les Lignes directrices de la DPT : Conduite et analyse des études
de biodisponibilité et de bioéquivalence Partie
A: Formes pharmaceutiques orales de médicaments à effets
systémiques (Ligne directrice A)
- les médicaments compliqués dans des formes pharmaceutiques
à libération immédiate (p. ex. les médicaments
à marge thérapeutique étroite, les médicaments
hautement toxiques et les médicaments à pharmacocinétique
non linéaire) sont ceux qui sont décrits dans le Rapport
du Comité consultatif d'experts sur la biodisponibilité
des formes pharmaceutiques orales à libération non modifiée
des médicaments à effets systémiques présentant
une pharmacocinétique complexe ou variable (Rapport C)
- les médicaments dans des formes pharmaceutiques à libération
modifiée sont ceux qui sont décrits dans le document de
la DPT intitulé : Conduite et analyse des études de
biodisponibilité et de bioéquivalence Partie B
: Formes pharmaceutiques à libération modifiée
(Ligne directrice B)
Les exigences actuelles de la DGPSA en ce qui concerne les études
de BD comparative menées chez les sujets non à jeun afin
de démontrer la BE sont fondées sur les Lignes directrices
A et B et les recommandations du rapport C.
3.0 CONTEXTE
Il est nécessaire de définir explicitement l'interprétation
et les exigences en ce qui concerne les études de BD comparative
menées chez les sujets non à jeun afin de démontrer
la BE de deux formes pharmaceutiques orales solides. Il est également
utile de consolider ces exigences dans une seule Ligne directrice pour
des fins de clarté.
Il est généralement reconnu que les études de BD
comparative chez les sujets à jeun constituent l'exigence habituelle
lorsqu'on veut démontrer la BE de médicaments simples dans
des formes pharmaceutiques à libération immédiate
(produits pharmaceutiques visés par la Ligne directrice A) . Les
exigences applicables à l'administration du médicament chez
les sujets non à jeun ont toutefois fait l'objet d'une mauvaise
interprétation (c'est-à-dire qu'on ne sait pas exactement
dans quels cas il faut effectuer des études chez des sujets à
jeun, si une étude chez des sujets non à jeun suffit ou
s'il faut mener une étude chez des sujets non à jeun en
plus d'une étude chez des sujets à jeun). Pour ce qui est
des médicaments dans des formes pharmaceutiques à libération
modifiée (produits pharmaceutiques visés par la Ligne directrice
B), pour lesquels on exige habituellement des études chez des sujets
à jeun et des sujets non à jeun, certains promoteurs ont
parfois demandé une dérogation à l'une ou l'autre
de ces conditions. Il existe une incertitude semblable dans le cas d'autres
produits pharmaceutique pour lesquels on exige habituellement que la BE
soit démontrée tant chez des sujets à jeun que des
sujets non à jeun, par exemple, dans le cas des médicaments
à marge thérapeutique étroite, les médicaments
hautement toxiques et les médicaments à pharmacocinétique
non linéaire (produits pharmaceutiques visés par le rapport
C).
En pratique, la nature et l'importance des effets des aliments sur un
médicament ou un produit pharmaceutique sont largement imprévisibles
en raison du grand nombre de phénomènes complexes et simultanés
qui entrent en ligne de compte. Les effets peuvent être attribuables
au médicament, à la formulation, à la nature du repas,
au volume de liquide ingéré avec le repas ou à l'intervalle
de temps entre la prise du médicament et l'ingestion du repas.
D'autres facteurs viennent compliquer davantage la question, par exemple,
on ne connaît pas au juste le degré ou l'ampleur du changement
des paramètres pharmacologiques d'un médicament causé
par l'ingestion d'aliments qui constitue un effet significatif des aliments.
C'est pourquoi lorsqu'on établit les exigences relatives aux études
de BD comparative chez les sujets non à jeun dans le but de démontrer
la BE, il faut tenir compte à la fois du degré requis d'assurance
de la BE et du niveau de risque connexe représenté par chaque
catégorie de produit pharmaceutique auquel s'applique le document
de travail.
4.0. PORTÉE
Le présent document de travail s'appliquera d'abord aux cas où
la BE doit être établie entre un produit générique
expérimental à commercialisation subséquente et un
produit de référence novateur pour approbation réglementaire.
Cela englobe les médicaments simples dans des formes pharmaceutiques
à libération immédiate (produits pharmaceutiques
visés par la Ligne directrice A), les médicaments compliqués
dans des formes pharmaceutiques à libération immédiate
(p. ex. les médicaments à marge thérapeutique étroite,
les médicaments hautement toxiques et les médicaments à
pharmacocinétique non linéaire (qui sont décrits
dans le rapport C) et les médicaments dans des formes pharmaceutiques
à libération modifiée (Produits pharmaceutiques visés
par la Ligne directrice B). Le document de travail pourrait également
s'appliquer aux changements apportés après l'approbation
du médicament, aux changements du site de fabrication, aux produits
d'extension de gamme ou aux études de transition où les
données sur la BE fournissent des preuves convaincantes de l'innocuité
et de l'efficacité d'un produit pharmaceutique.
Certains commentaires seront faits concernant la nature et la composition
d'un repas expérimental standard à utiliser dans les études
de BD comparative menées chez les sujets à jeun, mais il
n'y a pas lieu d'indiquer ici les exigences spécifiques relatives
aux repas pour tous les médicaments ou produits pharmaceutiques
pour lesquels ces études seraient exigées.
Il importe de noter que les exigences spécifiques de BE pour les
médicaments à pharmacocinétique non linéaire
et les médicaments « à dose critique » (qui
engloberont les médicaments à marge thérapeutique
étroite et les médicaments hautement toxiques dans une seule
catégorie) sont actuellement en cours d'élaboration. En
outre, il faut prendre en considération l'ensemble des Lignes directrices
et politiques de la DPT applicables au type de médicament ou de
produit pharmaceutique pour lequel des études de BD comparative
sont en cours de réalisation. Par exemple, un médicament
à dose critique qui est commercialisé dans une forme pharmaceutique
à libération modifiée devrait satisfaire aux exigences
qui s'appliquent à la fois au médicament et à la
forme pharmaceutique. Il faut s'attendre à ce que, parmi les normes
énoncées dans les Lignes directrices et politiques applicables,
ce seront les plus rigoureuses qui s'appliqueront.
5.0. EXIGENCES
Les médicaments ou les produits pharmaceutiques auxquels s'appliquent
les exigences suivantes seraient également tenus de satisfaire
à toute exigence ou toute norme additionnelle en ce qui concerne
la méthodologie utilisée pour la détermination de
la BE qui sont énoncées dans les Lignes directrices A ou
B ou la plus récente directive de la DPT qui a été
publiée en forme définitive pour les médicaments
classés comme ayant une marge thérapeutique étroite,
étant hautement toxiques ou ayant une pharmacocinétique
non linéaire (décrits dans le Rapport C).
5.1. Médicaments simples dans des formes
pharmaceutiques à libération immédiate
La BE doit être démontrée chez des sujets à
jeun.
5.2. Médicaments compliqués dans
des formes pharmaceutiques à libération immédiate
(p. ex. les médicaments à marge thérapeutique étroite,
les médicaments hautement toxiques et les médicaments à
pharmacocinétique non linéaire)
a) Les médicaments à dose critique
(e.g., médicaments à marge thérapeutique étroite,
médicament hautement toxiques)
La BE doit être démontrée tant chez des sujets à
jeun que non à jeun.
b) Médicaments à pharmacocinétique
non linéaire
La BE doit être démontrée tant chez des sujets à
jeun que non à jeun à moins que la non-linéarité
survienne après que le médicament a atteint la circulation
générale et que rien n'indique que le produit affiche un
effet attribuable à l'ingestion d'aliments.
5.3. Médicaments dans des formes pharmaceutiques
à libération modifiée
La BE doit être démontrée tant chez des sujets à
jeun que non à jeun.
Pour toutes les catégories de médicaments et de produits
pharmaceutiques énumérés ci-dessus, s'il existe un
risque sérieux documenté pour la sécurité
du sujet résultant de l'administration d'un médicament ou
d'un produit pharmaceutique en présence ou en l'absence d'aliments,
l'exigence applicable peut être abandonnée dans chaque cas
spécifique. Par exemple, dans le cas d'un médicament simple
dans une forme pharmaceutique à libération immédiate,
un promoteur pourrait justifier le fait de ne pas mener une étude
de BE chez des sujets à jeun s'il existe des preuves documentées
de l'apparition de troubles gastro-intestinaux graves lorsque le médicament
ou le produit pharmaceutique est administré en l'absence d'aliments.
5.4. Repas expérimental standard
La nature et le contenu du repas expérimental standard utilisé
dans les études de BD comparative menées chez des sujets
non à jeun devraient être tels qu'ils favoriseraient une
perturbation maximale de la BD du médicament par le produit pharmaceutique.
À cette fin, on pourrait faire prendre aux sujets un repas ayant
une teneur élevée fixe et connue en lipides et en calories.
Étant donné que le repas expérimental utilisé
pour la détermination de la BE est habituellement un petit déjeuner,
un exemple d'un tel repas serait : 2 oeufs poêlés au beurre,
2 tranches de bacon, 2 toasts avec du beurre, 4 onces de pommes de terre
rissolées et 8 onces de lait entier. Les promoteurs doivent être
en mesure de justifier le choix du repas dans une étude de BE chez
des sujets non à jeun et indiquer la nature exacte du repas et
le moment précis de la prise des aliments.
|