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Les conséquences de la violence
faite aux enfants : Notre mission est d’aider les Canadiens et les Canadiennes à maintenir
et à améliorer leur état de santé. Les conséquences de la violence faite aux enfants : Guide de référence à l’intention des professionnels de la santé préparé par Jeff Latimer pour l’Unité de la prévention de la violence familiale, Santé Canada Also available in English under the title: Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les points de vue de Santé Canada. Il est interdit de reproduire ce document à des fins commerciales, mais sa reproduction à d’autres fins est encouragée, à condition que la source soit citée. On peut obtenir, sur demande, la présente publication en formats de substitution. Pour obtenir plus de renseignements sur les questions de violence familiale, veuillez communiquer avec : Le Centre national d’information sur la violence dans la famille
© Ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada,
1998 Remerciements de l’auteurL’auteur tient à exprimer sa reconnaissance à l’Unité de la prévention de la violence familiale, Santé Canada, pour ses judicieux conseils et son expertise, et surtout à David Allen, pour la pertinence de sa vision. Il remercie spécialement les personnes suivantes qui ont mis leur temps et leur savoir-faire au service du texte et ont contribué à en faire un document plus exact et plus utile.
Introduction
Les recherches révèlent que, chaque jour, un nombre important d’enfants sont exposés à de la violence et à de la négligence graves, qui entraînent des problèmes physiques et psychologiques ainsi que de lourdes conséquences à long terme. Les chercheurs ne cessent de se pencher sur la diversité des répercussions possibles des mauvais traitements et de la négligence envers les enfants. Comme le prouvent un nombre croissant d’études, outre les effets dommageables qu’ils produisent sur les enfants dans l’immédiat, les mauvais traitements sont associés à une foule de problèmes qui font surface à l’adolescence et à l’âge adulte.
En leur qualité de « travailleurs de première ligne », les professionnels de la santé sont souvent en contact avec des enfants et des familles exposés à la violence. Dans bien des cas, ils peuvent détecter les seuls signes connus de l’abus et de la négligence. Fort heureusement, ils peuvent, par une intervention efficace, réduire bon nombre des effets indésirables possibles des mauvais traitements envers les enfants. En signalant les cas fondés, allégués, voire soupçonnés aux responsables de la protection de l’enfance, le professionnel de la santé offre à l’enfant une chance d’échapper à la violence et de mettre un terme à son état de victime. Le milieu de la santé a beaucoup fait avancer la cause du bien-être des enfants, mais il reste encore des efforts à faire.
La première partie de cette brochure offre un bref aperçu du phénomène de la violence faite aux enfants. Les définitions, l’ampleur du problème et les facteurs qui influent sur les mauvais traitements envers les enfants sont autant de sujets qui y sont abordés. La deuxième partie porte sur les répercussions possibles de l’enfance maltraitée. Les éléments d’information sont tirés des recherches sur les effets immédiats et à long terme. La troisième partie traite du signalement par les professionnels de la santé des cas de violence faite aux enfants. Elle apporte des réponses à certaines questions posées fréquemment, fait état des tendances et des préjugés et souligne certains signes courants de mauvais traitements. Un aperçu de la violence faite aux enfants
Définition de la violence envers les enfants*Il est difficile de donner une définition universelle de l’enfance maltraitée et négligée. Ce qui est perçu comme de l’abus par certains est considéré comme normal et acceptable par d’autres. La plupart des spécialistes de la protection de l’enfance, toutefois, s’entendent sur une définition commune de la violence envers les enfants. Il s’agit de mauvais traitements infligés à un enfant ou de négligence des besoins liés au développement de ce dernier par un parent, un tuteur ou une personne qui en prend soin, entraînant ainsi ou pouvant entraîner des blessures ou des effets néfastes sur les plans affectif ou psychologique. Pour simplifier les choses, l’expression violence envers les enfants sera utilisée dans cette brochure pour désigner toutes les formes de violence et de négligence envers les enfants.
L’ampleur du problèmeIl est difficile de connaître l’ampleur la violence faite aux enfants au Canada. Beaucoup de professionnels s’accordent à dire que les cas déclarés demeurent généralement en deçà de la réalité6. À cet égard, le Modèle de l’iceberg (figure 1) illustre les cinq niveaux possibles de la détection de l’enfance maltraitée.Figure 1. Modèle de l’iceberg : Détection de la violence faite aux enfants
Source: Trocmé, McPhee, Tam et Hay, 1994. Le modèle de l’iceberg aide à comprendre les difficultés que l’on a à obtenir des données exactes sur les taux d’incidence de la violence infligée aux enfants. En effet, une forte proportion de cas ne sont pas signalés aux services de protection de l’enfance, ou ne sont pas connus de ces derniers. Même si nous n’examinions que les cas fondés (niveau 1), la question de l’exactitude des données nationales resterait posée. La définition de la violence, l’âge de la clientèle et la méthode de collecte des données et de déclaration varient d’une province et d’un territoire à l’autre, dans les bureaux de protection de l’enfance. Toutefois, pour commencer, Santé Canada a choisi d’appuyer une étude nationale sur l’incidence de l’enfance maltraitée. L’étude, intitulée The Canadian Incidence Study of Reported Child Abuse and Neglect (CIS), contribuera à mieux faire connaître l’ampleur et la dynamique de l’enfance maltraitée. Les définitions pratiques et les méthodes de collecte de données seront uniformisées de concert avec les autorités provinciales et territoriales. L’étude permettra d’obtenir des éléments d’information qui aideront les intervenants qui s’occupent d’enfants et de jeunes exposés aux risques de mauvais traitements. Des chercheurs et des praticiens ont déjà tenté de déterminer les taux de prévalence et d’incidence de ce phénomène. Principales conclusions d’études sur l’ampleur de l’enfance maltraitée au Canada
*Le total s’élève à plus de 100 % en raison du chevauchement entre les diverses formes de mauvais traitement. Facteurs ayant une incidence sur les mauvais traitementsL’enfance maltraitée est un problème social extrêmement complexe. De nombreuses théories ont été avancées pour tenter de l’expliquer. Un modèle simplifié est présenté à la figure 2. Les mauvais traitements peuvent se résumer à l’interaction de quatre grands facteurs : le parent ou le pourvoyeur de soins, l’enfant, la situation et le niveau de soutien. Chaque facteur peut avoir pour effet d’accroître ou de réduire les risques de violence.Figure 2. L’équation de la violence faite aux enfants
La violence envers les enfants est un phénomène qui touche tous les types de familles et toutes les couches de la population, sans distinction de religion, d’appartenance ethnique, de catégorie sociale ou de sexe. Toutefois, les enfants qui vivent dans un milieu défavorisé sur le plan économique sont beaucoup plus à risque que les enfants plus privilégiés17. Il semble que la pauvreté et le chômage puissent créer un stress excessif pour les familles et un climat qui incite à la violence et à la négligence. Les familles appauvries ont plus difficilement accès à des services de soutien lorsque ce besoin se fait sentir. De plus, les familles qui vivent dans la pauvreté ont souvent des contacts avec les organismes de services sociaux pour obtenir un soutien financier et, de ce fait, risquent davantage d’être signalées aux services de protection de l’enfance. En outre, certaines recherches indiquent que les intervenants qui signalent généralement ces cas, comme le personnel hospitalier, font preuve de préjugés et sont plus portés à déclarer des cas soupçonnés d’enfance maltraitée dans les familles d’autres origines raciales ou à faible revenu 18. On s’entend généralement pour dire que les principaux facteurs qui augmentent les risques de violence à l’égard d’un enfant sont les suivants19 : Le parent/pourvoyeur de soins
*Veuillez noter que la définition juridique des mauvais traitements envers les enfants varie d'une province ou d'un territoire à l'autre au Canada. C'est pourquoi vous devez absolument consulter le texte de loi en vigueur dans votre province ou territoire. [Retour] Les conséquences de la violence faite aux enfants*Les gens ont tendance à considérer que la violence envers les enfants est moins grave lorsque ses effets semblent temporaires et disparaissent au cours du développement de l’enfant. Or, Browne et Finklehor (1986) s’élèvent fermement contre cette perception.Lorsqu’un traumatisme, par exemple un viol, survient à l’âge adulte, on ne l’évalue pas en fonction des conséquences qu’il aura ou non pendant la vieillesse. On reconnaît qu’il s’agit d’un événement douloureux et inquiétant, que ses effets se fassent sentir pendant un an ou dix ans. De même, un traumatisme subi pendant l’enfance ne doit pas être sous-estimé parce que ses effets à long terme ne peuvent être démontrés[...]les mauvais traitements doivent être considérés comme un problème grave pour l’enfant, ne serait-ce que parce qu’ils engendrent dans l’immédiat une douleur, de la confusion et de la perturbation qui peuvent persister (caractères gras ajoutés; p. 22).La violence envers un enfant n’est cependant pas un épisode critique momentané dans la vie de l’enfant. Même si l’enfant est retiré d’un milieu familial violent ou prend lui-même l’initiative de quitter la maison, les effets de la violence subie pendant l’enfance demeureront toute sa vie durant. La violence envers un enfant peut avoir des répercussions sur tous les aspects de sa vie, notamment sur les suivants :
Pour simplifier les choses, les conséquences de la violence physique, sexuelle et psychologique, de la négligence et de l’exposition à la violence familiale seront regroupées dans une seule catégorie. Conséquences psychologiquesLa violence subie pendant l’enfance peut bouleverser à jamais l’équilibre psychologique de la victime. L’enfant qui s’est vu infliger des mauvais traitements présente les problèmes suivants :
Conséquences physiquesOutre les blessures physiques évidentes, comme les fractures, les contusions et les cicatrices, les mauvais traitements entraînent plusieurs problèmes physiques chez les enfants, notamment :
Conséquences sur le comportementIl est connu que les enfants maltraités présentent les problèmes de comportement suivants :
Conséquences sur les étudesL’une des conséquences les plus dévastatrices de la violence envers les enfants est sans doute son incidence sur le rendement scolaire. Les recherches montrent, de façon répétée, que les enfants maltraités ont un fonctionnement intellectuel réduit et réussissent très mal dans leurs études. Or, un mauvais rendement scolaire peut avoir de graves conséquences à long terme. L’échec scolaire a été associé à des comportements antisociaux et au décrochage scolaire, lesquels ont pour effet d’accroître les risques suivants à long terme : baisse de la productivité, dépendance économique et niveau de satisfaction généralement plus faible dans la vie, à l’âge adulte58. Les enfants maltraités peuvent présenter les caractéristiques suivantes :
Conséquences sur la vie sexuelleEn règle générale, la violence subie pendant l’enfance a une incidence néfaste sur la perception qu’a l’enfant de la sexualité, réduit sa capacité de fixer des limites appropriées et a souvent pour effet de lui inspirer une attitude craintive ou négative à l’égard de la sexualité. Si ce sont surtout les agressions sexuelles qui ont des conséquences sur la vie sexuelle, d’autres formes de mauvais traitements peuvent également avoir sur ce plan des effets destructeurs. Ainsi, il arrive qu’un enfant négligé recherche très tôt une intimité sexuelle pour combler un besoin d’intimité parentale non satisfait. D’où un risque de grossesse à l’adolescence ou de maladies transmises sexuellement. Voici une liste des principales conséquences qu’auraient les mauvais traitements sur la sexualité, d’après la documentation :
Conséquences sur les relations interpersonnellesLa violence infligée aux enfants peut les empêcher d’avoir des relations satisfaisantes et adéquates avec autrui, même une fois qu’ils ont atteint l’âge adulte. Les enfants victimes de mauvais traitements ou de négligence sont toujours perçus, par leurs pairs, comme ayant un comportement socialement indésirable69. Les enfants aux prises avec de multiples problèmes psychologiques et comportementaux ont souvent du mal à entretenir de saines relations avec les autres. La victimisation altère les aptitudes sociales et limite la capacité d’empathie, deux facteurs essentiels à l’établissement de relations satisfaisantes avec les autres. On a relevé chez les enfants maltraités les problèmes interpersonnels suivants :
Conséquences sur la perception de soiLes mauvais traitements infligés aux enfants par leurs parents ont indéniablement une incidence sur l’estime de soi des jeunes victimes. L’enfant auquel on ne s’intéresse pas, ou qui fait l’objet d’agressions violentes, sera enclin à se dévaloriser. La violence est, en effet, associée à une image de soi déformée ou extrêmement négative qui s’acquiert dès l’enfance et persiste toute la vie. Les enfants maltraités ont généralement l’impression d’être méchants, dépourvus de qualités ou peu attachants, ce qui se traduit parfois par les problèmes suivants :
Conséquences sur la vie spirituelleLes enfants victimes de violence et de négligence affirment souvent avoir perdu la foi, non seulement la foi religieuse en un être divin, mais aussi la foi en soi-même, en autrui et dans le monde qui les entoure. On observe souvent chez eux ce que certains auteurs ont appelé une âme brisée ou un mal de l’âme81. De surcroît, les adultes qui ont été maltraités pendant leur enfance montrent moins d’intérêt pour la religion organisée et y participent donc moins volontiers. Les sévices, l’abus sexuel, la violence psychologique systématiques ou la négligence prolongée peuvent détruire chez l’enfant tout appétit de vivre. Bien que l’on en tienne rarement compte dans la documentation, cette destruction de l’âme pourrait s’avérer une conséquence à long terme extrêmement importante de la violence faite aux enfants.Violence subséquenteLes victimes de mauvais traitements dans l’enfance deviennent souvent des victimes durant l’adolescence et la vie adulte, ou deviennent elles-mêmes violentes à l’égard de leurs propres enfants et dans leurs relations intimes. D’après les études sur la transmission intergénérationnelle de la violence à l’égard des enfants, le tiers des victimes reproduiraient avec leurs propres enfants le même modèle d’éducation extrêmement inadéquat, négligent ou abusif; un autre tiers ne le reproduirait pas; et le dernier tiers des sujets resteraient plus ou moins vulnérables aux effets de la violence subie pendant leur enfance, selon les facteurs de stress sociaux présents dans leur vie82. On relève parfois, chez les adultes et les adolescents qui déclarent avoir été victimes de violence durant leur enfance, les caractéristiques suivantes :
Conséquences généralesJusqu’à présent, on n’a discuté que des conséquences de la violence dans leur ensemble, mais il est possible d’associer certaines conséquences à des formes de violence particulières (figure 3). On peut aussi affirmer que ces conséquences sont, en général, plus intériorisées chez les femmes (idées suicidaires, troubles de l’alimentation, faible estime de soi et troubles psychologiques), et plus extériorisées chez les hommes (comportement agressif exacerbé, délinquence et violence conjugale).Figure 3. Conséquences générales et formes de violence
Facteurs influant sur les conséquences de la violenceD’après certains auteurs, la gravité des conséquences de la violence sur le vécu de l’enfant pourrait être liée en partie aux facteurs suivants :
Contexte familial et socialOn affirme souvent aussi que les conséquences de la violence sont davantage liées au contexte familial et social dans lequel grandit l’enfant qu’à l’agression comme telle. Les recherches montrent, par exemple, qu’une forte proportion des enfants maltraités vivent dans des familles pauvres. La pauvreté jouerait donc un rôle plus important que les mauvais traitements dans l’apparition de problèmes chez les enfants victimes de violence. Toutefois, même en tenant compte de variables comme l’âge de la mère, la situation socio-économique et le type de famille, il n’en subsiste pas moins une relation significative entre les mauvais traitements et de lourdes conséquences comme l’agressivité, l’inadaptation scolaire, les tentatives de suicide, l’abus de substances et la délinquance88.RésilienceLes conséquences possibles de la violence faite aux enfants sont souvent considérables. Il est étonnant qu’un si grand nombre d’enfants arrivent à « s’en tirer » et bien fonctionner dans la vie malgré un passé marqué par la violence et la négligence chroniques. Cette résilience infantile, qui permet à certains enfants de foyers perturbés ou violents de surmonter l’adversité et de développer des aptitudes et des stratégies d’adaptation efficaces, est une notion souvent abordée dans la documentation89. L’introduction de ce concept ne vise certes pas à minimiser la souffrance de ces enfants ni à justifier les critiques adressées à ceux qui ne sont pas aussi résilients, mais toutefois, elle peut avoir ce genre de conséquences fâcheuses. De plus, comme le soulignent Browne et Finklehor (1986), le fait d’analyser la violence faite à l’enfant en fonction de ses répercussions futures peut aussi conduire à ne pas faire cas de la douleur et du traumatisme immédiats que vit l’enfant sur le coup. Et, bien que l’enfant puisse sembler résilient, il est impossible de connaître son plein potentiel. Il peut donner l’impression de bien fonctionner dans la vie, mais on ne peut déceler les pertes dues à la violence. Souvent, les effets cachés de la violence – la sourde souffrance affective, les terribles cauchemars ou la peur soudaine de l’obscurité qui envahit tout l’être – nous échappent.
La déclaration des cas et les professionnels de la santéNous abordons ici la question de la déclaration des cas en général, mais il demeure important de consulter également les lois sur la protection de l’enfance en vigueur dans votre province ou votre territoire.
Le mécanisme de déclarationPour signaler un cas de violence faite à un enfant au Canada, il n’est pas nécessaire de pouvoir prouver qu’il y a effectivement eu violence. Il suffit au professionnel de soupçonner qu’il y a eu violence; c’est aux autorités de protection de l’enfance qu’il incombe ensuite de faire enquête sur tout cas signalé et de constituer des dossiers. Le mécanisme de déclaration des mauvais traitements (figure 4) est le même partout au Canada.À l’étape 1, le professionnel de la santé doit apprécier le degré de la blessure et l’évaluer. Celle-ci ne doit pas nécessairement être de nature physique; elle peut être d’ordre psychologique ou affectif. À l’étape 2, le professionnel doit établir ou diagnostiquer s’il y a eu violence. Si ce n’est manifestement pas le cas, il n’a pas à informer les autorités de protection de l’enfance; par contre, si un doute subsiste, il doit leur en faire part, comme le prévoit l’étape 3. C’est à l’étape 4 que les autorités compétentes enquêtent pour déterminer s’il y a eu violence. Figure 4. Processus de dépistage et de déclaration en plusieurs étapes des cas de violence faite aux enfants
Questions fréquentes au sujet de la déclaration
Dans presque tous les cas, la déclaration d’un cas de violence exige un bris de la confidentialité. Le devoir de déclarer a toutefois préséance sur le devoir de protéger la confidentialité. N’oubliez pas que c’est une infraction criminelle de ne pas déclarer un cas de violence (sauf au Yukon).
Oui, vous pouvez faire une déclaration anonyme aux autorités de protection de l’enfance de votre province ou de votre territoire. La plupart des organisations et des professionnels préfèrent toutefois le faire en s’identifiant, après avoir au préalable informé leur client de leur démarche. À vous de choisir la manière qui vous convient.
Non. Lorsque vous déclarez un cas en déclinant votre nom et votre fonction, vous pouvez demander que cette information demeure strictement confidentielle et ne soit jamais transmise à la famille. Mais, encore une fois, de nombreux professionnels et organisations préfèrent aviser leur client de leur démarche, en toute honnêteté et en toute franchise.
Même si vous avez donné votre nom dans une déclaration de violence, il est fort peu probable que vous soyez appelé à témoigner devant les tribunaux. Des médecins et autres professionnels de la santé sont parfois appelés à témoigner de la nature et de l’ampleur des blessures dues aux mauvais traitements; mais ils ne le font, en général, qu’à titre d’expert médical et non à titre d’auteur de la déclaration. Pourquoi les professionnels ne déclarent-ils pas toujours les cas?Selon une enquête menée auprès des omnipraticiens du Canada, 90 % des répondants estiment avoir un rôle essentiel ou important à jouer dans la protection de l’enfance. Pourtant, seulement la moitié d’entre eux ont reçu une formation quelconque sur la question complexe posée par la violence faite aux enfants90. Malgré les lois sur la déclaration obligatoire et l’importance de détecter rapidement les cas pour planifier l’intervention, les sondages révèlent qu’une importante proportion des cas de violence faite aux enfants ne sont pas déclarés 91.Nous donnons ci-dessous quelques-unes des principales raisons invoquées par les professionnels pour ne pas déclarer un cas de violence. Nous accompagnons chaque énoncé d’un commentaire destiné à éclaircir la question.
le groupe A, constitué de personnes qui avaient fait l’objet de violence pendant leur enfance et qui le reconnaissaient; le groupe B, constitué de personnes qui n’avaient pas fait l’objet de violence pendant leur enfance; le groupe C, constitué de personnes qui avaient fait l’objet de violence pendant leur enfance, mais qui ne le reconnaissaient pas. Une comparaison de ces trois groupes a révélé que les sujets du groupe B sont ceux qui fonctionnaient le mieux, suivis de ceux du groupe A; ceux du groupe C arrivaient en dernière position. Il semble donc que les personnes qui, pour composer avec leur situation, nient ou minimisent la violence qui leur est faite soient aux prises avec des problèmes personnels et des difficultés d’adaptation sociale encore plus prononcés93. Tendances et préjugés liés à la déclarationDes recherches ont été faites sur certains des facteurs qui influent sur la décision de déclarer aux autorités un cas de violence faite à un enfant.
Quelques indices courants de violenceVoici quelques indices qui peuvent souvent aider le professionnel de la santé à déceler un cas de violence faite à un enfant :
ConclusionSi la recherche a clairement établi le rapport entre les mauvais traitements et une multitude d’effets préjudiciables pour l’enfant, des recherches longitudinales restent à faire pour vraiment comprendre le phénomène. Nous manquons, en effet, nettement de données qui nous permettraient de suivre le développement des enfants maltraités depuis la petite enfance jusqu’à l’âge adulte. Ne serait-ce qu’à cause de son impact immédiat sur les jeunes victimes, il est essentiel de reconnaître que la violence faite aux enfants constitue un problème social d’une extrême gravité. Les recherches longitudinales apporteront des éléments de réponse importants, qui faciliteront l’identification et le traitement des victimes.Les personnes qui ont été maltraitées dans l’enfance réussissent, en général, beaucoup moins bien dans la vie que les autres. C’est aussi simple que cela. Les mauvais traitements infligés à ces enfants réduisent énormément leurs chances de devenir des êtres en santé, compétents, heureux et épanouis. Pour se développer normalement, l’enfant doit acquérir une foule de compétences et d’aptitudes, notamment :
Notes1. Fedorowycz (1997). 2. Statistique Canada, CANSIM, Matrix 6367. 3. Newson et Newson (1990); Straus (1991); Simons, Johnson et Conger (1995). 4. Durrant et Rose-Krasnor (1995). 5. Gauthier, Stollak, Messé et Aronoff (1996). 6. Trocmé, McPhee, Tamm et Hay (1994); Warner et Hansen (1994); Gracia (1995); Begin (1996). 7. Webber (1993). 8. Conseil national de prévention du crime (1997). 9. Manitoba Family Services (1993). 10. Manitoba Family Services (1993). 11. Biesenthal et Clement (1992). 12. Badgley (1984). 13. Yawney (1996). 14. Conseil national de prévention du crime (1997). 15. Janus, McCormack, Wolbert Burgess et Hartman (1987). 16. Trocmé, McPhee, Tamm et Hay (1994). 17. Armitage (1993); Pelton (1994); Fergusson et Lynskey (1997). 18. Hampton et Newberger (1985). 19. Howing, Wodarski, Kurtz, et Gaudin (1993); Meston (1993); Standing Committee on Social Development (1994); Manion et Wilson (1995); Fergusson et Lynskey (1997). 20. Oates (1996). 21. Oates (1996). 22. Loos et Alexander (1997). 23. Oates (1996). 24. Gilmartin (1994). 25. Oates (1996). 26. Gilmartin (1994). 27. Mian, Marton et LeBaron (1996). 28. Varia, Abidin et Dass (1996). 29. Fergusson et Lynskey (1997). 30. Gilmartin (1994). 31. Oates (1996). 32. Gilmartin (1994). 33. Varia, Abidin et Dass (1996). 34. Yawney (1996). 35. Dutton et Hart (1992); Silverman, Reinherz et Giaconia (1996). 36. Briere (1989); Stone (1990); Rivera (1991). 37. Yawney (1996). 38. Meston (1993). 39. Gilmartin (1994). 40. Gilmartin (1994). 41. Gilmartin (1994). 42. Yawney (1996). 43. Yawney (1996). 44. Oates (1996). 45. Feldman, Salzinger, Rosario, Alvarado, Caraballo et Hammer (1995). 46. de Paúl et Arruabarrena (1995). 47. Smith (1996). 48. Oates (1996). 49. Kurtz, Gaudin, Wodarski et Howing (1993); Manion et Wilson (1995). 50. Manion et Wilson (1995). 51. Malinosky-Rummell et Hansen (1993); Chandy, Blum et Resnick (1996). 52. Chandy, Blum et Resnick (1996). 53. Fergusson et Lynskey (1997). 54. 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Ouvrages de référence médicaux
Autres brochures offertes par le Centre national dinformation sur la violence dans la famille
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