Un guide pour les gens qui veulent se réunir afin de discuter
des problèmes de violence familiale financé par:
Division de la santé mentale et
Centre national d'information sur la violence dans la famille
Santé Canada 1995
PRÉSENTATION DU MANUEL DE SENSIBILISATION
A
LA VIOLENCE A L'ÉGARD DES ENFANTS
NOUS AVONS PRÉPARÉ CE MANUEL PARCE QUE NOUS CROYONS
QUE...
-
les gens apprennent en discutant entre eux;
-
l'apprentissage peut être facilité par l'approche
du leadership de pairs;
-
l'approche du leadership de pairs respecte les expériences
et le vécu des gens;
-
les gens apportent des compétences précieuses et des
points de vue valables qui orientent leurs interactions avec
les autres;
-
l'approche du leadership de pairs convient pour présenter
une information de base sur des questions qui nous touchent tous
dans notre vie quotidienne, et pour en discuter.
CARACTÉRISTIQUES:
DESTINATAIRES: GROUPES INFORMELS
Ces renseignments font partie d'une série de manuels qui
ont été préparés pour les gens qui veulent se réunir pour participer
à des discussions au sujet de la violence familiale.
APPROCHE: LEADERSHIP DE PAIRS
L'information est présentée clairement et simplement,
ce qui facilite la tâche de l'animateur (qui n'est pas un expert dans
le domaine, et n'est peut-être pas habitué à enseigner ou à parler en
public).
CONTENU. RENSEIGNEMENTS DE BASE SUR LA VIOLENCE FAMILIALE
La documentation sert à présenter le problème, et a été
conçue pour intéresser le grand public.
ÉLÉMENTS CLEFS: SENSIBILISATION ET CONNAISSANCE DES
RESSOURCES
La séance d'information a pour but d'aider les participants
à se sensibiliser davantage à la violence familiale, aux étapes pratiques
à suivre pour obtenir de l'aide et à la gamme de ressources disponibles
dans leur propre collectivité (services, programmes et personnes-ressources
spécialisées en la matière)
DURÉE: UNE HEURE
La séance d'information dure environ une heure, bien que
les groupes peuvent décider d'y consacrer plus ou moins de temps ou
de poursuivre leurs discussions à une date ultérieure.
CADRE: MILIEU DE TRAVAIL OU AUTRE
Ce manuel a été conçu pour être présenté en milieu de
travail, à l'heure du dîner, ou encore avant ou après les heures de
travail, mais il peut aussi être utilisé dans d'autres secteurs de la
collectivité pour orienter des discussions informelles.
AUTRES DOCUMENTS
Des manuels sur d'autres sujets relatifs à la violence
familiale peuvent être obtenus gratuitement auprès du Centre national
d'information sur la violence dans la famille.
ORGANISATION DE L'INFORMATION
PLANIFICATION DE LA SÉANCE D'INFORMATION
La première section explique les objectifs des séances
d'information, qui peut y participer, comment choisir le lieu et la
date de ces activités et comment les organiser. La page intitulée CONSEILS
POUR LES ANIMATEURS donne des suggestions et des idées pour la présentation
de la matière.
Cette section contient aussi des renseignements généraux
provenant du Centre national d'information sur la violence dans la famille,
une LISTE (blanche) DE RESSOURCES COMMUNAUTAIRES POUR LES ENFANTS VICTIMES
DE VIOLENCE ET DE NÉGLIGENCE (à remplir par l'animateur) et un échantillon
d'une AFFICHE pour annoncer la séance d'information.
GUIDE PAR ÉTAPES
La deuxième section est le guide de la présentation. Cette
section présente des renseignements de base, des conseils pour faire
les présentations, des formules à utiliser pour traiter le sujet, un
ordre du jour, les réponses à une petite interrogation, des suggestions
d'activités, des documents de référence et des directives sur leur utilisation.
PLANIFICATION DE LA SÉANCE D'INFORMATION
OBJECTIFS
Il est important de savoir ce que vous espérez accomplir
en tenant une séance d'information sur la violence à l'égard des enfants.
Cette activité a pour but d'aider les participants à:
être conscients du fait qu'il y a des problèmes
de violence et d'exploitation dans leur collectivité;
parler de la violence à l'égard des enfants
et commencer à mieux comprendre ce qu'est la violence;
apprendre ce qu'il faut faire pour aider;
connaître les ressources disponibles dans la
collectivité.
Les membres de notre société s'inquiètent de la violence
familiale. Toutefois, chacun peut faire sa part pour améliorer la sécurité
au sein de sa collectivité. Sensibiliser ses collègues de travail est
un bon point de départ.
QUI?
Oui peut planifier une séance d'information sur la violence
familiale? Vous! Vous pouvez organiser une séance d'information en milieu
de travail en formant un groupe et en vous servant de ce manuel comme
guide pour lancer la discussion.
Il serait bon d'animer la séance à deux.
De cette façon, l'un de vous pourra quitter le groupe
si un des participants est bouleversé et s'il faut lui fournir de l'aide
et de l'information en privé avant la fin de l'activité. Parler de la
violence familiale n'est pas facile; les gens qui ont été affectés par
cette violence peuvent avoir besoin de parler à quelqu'un pour savoir
oÙ obtenir du soutien.
Revoyez tous deux le GUIDE PAR ÉTAPES avant la séance
d'information. À la fin de la séance, prévoyez du temps pour pouvoir
répondre aux demandes d'information ou d'aide.
Vous n'aurez pas vous-mêmes toutes les réponses aux questions
des participants sur la violence à l'égard des enfants, mais vous pouvez
leur demander de consulter la liste des personnes-ressources dans la
collectivité pour obtenir de l'aide. Vous n'avez pas besoin d'être un
spécialiste pour planifier une séance d'information. Vous devez seulement:
vous intéresser au sujet;
lire la documentation fournie;
remplir la liste de ressources communautaires.
Identifiez des personnes-ressources qui peuvent offrir
leur aide. Dans certains lieux de travail, des personnes qui s'intéressent
particulièrement aux questions touchant les employés sont disponibles
sur place. Communiquez d'avance avec des représentants des programmes
d'aide aux employés, des programmes de conseils aux syndiqués ou des
programmes de santé au travail, ou avec d'autres ressources comme le
comité sur le mieux-être ou le comité de santé et de sécurité. Ces personnes
pourront peut-être vous aider à organiser une séance d'information ou
pourraient désirer y assister. De toute façon, vous devriez les informer
que la séance est en cours de planification, non seulement par courtoisie,
mais parce qu'elles pourraient voir augmenter le nombre d'employés qui
demandent leur aide.
OU?
Ce guide a été conçu Pour le milieu du travail, mais il
pourrait aussi servir à la maison ou sur la scène communautaire. Dans
certains lieux de travail comme les écoles, les hôpitaux ou les organismes
de services sociaux, on dispose peut-être d'une politique ou d'un protocole
pour décrire la procédure à suivre pour signaler la violence présumée
à l'égard des enfants. Si tel est le cas, rappelez cette politique aux
participants lorsque vous traiterez de la section 5 du GUIDE PAR ÉTAPES
intitulée «Si vous soupçonnez qu'un enfant est victime de violence...
».
Renseignez-vous sur la politique de l'organisation à propos
de l'utilisation des salles de réunion. Il est préférable d'organiser
la rencontre dans une salle tranquille. Vous pouvez peut-être réserver
une salle de classe ou de conférence de l'organisation. Une section
séparée de la cafétéria ou une salle pour le personnel pourrait également
servir. Vous pouvez aussi utiliser un bureau privé, selon le nombre
de personnes que vous attendez. Si l'organisation compte un agent d'aide
aux employés ou un conseiller rattaché à un syndicat, demandez-lui de
vous suggérer un lieu de réunion.
Si l'on ne vous permet pas de tenir une réunion au travail
ou si vous n'avez pas accès à un endroit convenable, vous pouvez décider
de vous rencontrer ailleurs, par exemple dans une bibliothèque, un YWCA,
un centre communautaire ou un centre pour la famille. Les responsables
de ces endroits accepteront peut-être de vous prêter une salle.
QUAND?
Le GUIDE PAR ÉTAPES a été conçu pour être vu en 55 minutes,
de sorte qu'il puisse être utilisé à l'heure du dîner, entre des postes
de travail ou à un autre moment qui convient.
Il se peut que votre employeur soit prêt à vous accorder
du temps pour la séance d'information. Certains employeurs reconnaissent
en effet que la violence familiale perturbe la vie des employés, et
peut entraîner la maladie, l'absentéisme et des problèmes de concentration
pouvant causer une baisse de productivité ou des blessures.
COMMENT?
Choisissez un lieu et une date. Demandez à quelqu'un de
vous aider et répartissez-vous les tâches. Suivez ensuite les étapes
suivantes:
1. Annoncez la séance
Vous pouvez décider d'inviter simplement certaines personnes
qui, selon vous, sont susceptibles de s'intéresser au sujet traité.
Vous pouvez aussi annoncer l'activité en plaçant des affiches sur les
tableaux d'affichage. N'oubliez pas cependant que vous devez peut-être
demandez une autorisation avant d'afficher quoi que ce soit dans votre
milieu de travail.
Ce manuel contient un échantillon d'une affiche. Si vous
voulez vous en servir, vous n'avez qu'à indiquer l'heure et le lieu
de la séance d'information, puis faire des photocopies sur du papier
coloré.
Un groupe contient idéalement une dizaine de participants,
mais n'hésitez pas à présenter la séance d'information si le groupe
est un peu plus petit ou un peu plus nombreux. Si vous faites des invitations,
vous aurez une meilleure idée du nombre de personnes qui viendront.
Dites-vous qu'un groupe n'est jamais trop petit - il suffit qu'une autre
personne se joigne à vous pour que le guide porte fruit.
2. Remplissez d'avance la LISTE DE RESSOURCES COMMUNAUTAIRES
POUR LES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE ET DE NÉGLIGENCE
Cette liste se trouve à l'arrière du manuel. Elle sera
très utile aux participants si les numéros de téléphone locaux y figurent.
Aussi, avant la séance d'information, cherchez et indiquez au moins
un numéro d'urgence et le numéro d'information d'un service communautaire
disponible. Pour obtenir d'autres numéros de téléphone, il vous suffit
de composer n'importe quel numéro d'information.
Il existe des ressources importantes dans presque toutes
les villes et toutes les collectivités du pays. L'annuaire téléphonique
constitue la meilleure source d'information, et la bibliothèque ou le
centre d'information de votre localité peuvent vous indiquer comment
rejoindre les services existants dans votre secteur.
Les numéros de téléphone sont importants parce que les
participants à la séance d'information ont besoin de savoir où obtenir
de l'aide dans la collectivité. Ils ne diront peut-être rien de précis
sur le coup, mais le fait d'avoir une liste de ressources à ramener
avec eux pourrait faire toute la différence pour eux à l'avenir.
3. Lisez certains documents à l'avance et faites quelques
préparatifs:
lisez les LES CONSEILS POUR LES ANIMATEURS;
lisez le GUIDE PAR ÉTAPES;
lisez les dépliants du Centre national d'information
sur la violence dans la famille portant sur la violence et la négligence
à l'égard des enfants, et sur l'agression sexuelle d'enfants qui
sont contenus dans ce manuel;
une fois remplie, photocopiez la LISTE DES
RESSOURCES COMMUNAUTAIRES POUR LES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE
ET DE NÉGLIGENCE, de même que l'ordre du jour et les autres polycopiés.
Faites suffisamment de copies pour tous les participants que vous
attendez à la séance. S'il vous reste des listes de ressources,
placez-les sur les tableaux d'affichage des employés dans votre
milieu de travail;
apportez des crayons et préparer des bouts
de papier ou des fiches en vue de l'exercice «EXEMPLES».
Bonne chance dans votre séance de sensibilisation.
GUIDE PAR ÉTAPES
1. À L'ARRIVÉE
DES PARTICIPANTS...
|
Donnez-leur une
copie de l'ordre du jour, de la petite INTERROGATION et de la
LISTE DE RESSOURCES COMMUNAUTAIRES POUR LES ENFANTS VICTIMES DE
VIOLENCE ET DE NÉGLIGENCE. |
demandez-leur de répondre à l'INTERROGATION;
dites-leur que vous reviendrez sur ce
document plus tard;
présentez brièvement l'ordre du jour
au groupe pour qu'il sache comment la séance se déroulera.
|
2. PRÉSENTEZ-VOUS
ET PRÉSENTEZ LES AUTRES PARTICIPANTS (environ 5 minutes) |
Commencez par vous présenter
vous même et vos collaborateurs s'il y a lieu.
Présentez ensuite les membres du groupe.
|
Expliquez:
pourquoi vous avez décidé d'organiser
la séance d'information;
que vous disposez d'un temps limité:
«Nous ne disposons que de 55 minutes pour tenir la séance aujourd'hui
et nous avons un ordre du jour très chargé, comme vous pouvez
le constater sur votre copie.... »;
que si, pour une raison ou pour une
autre, quelqu'un doit partir au cours de la séance, qu'il se
sente libre de le faire;
que la violence à l'égard des enfants
est un sujet émotif que certains d'entre nous trouvent pénible
à aborder;
qu'il existe des programmes aidant à
prévenir la violence à l'égard des enfants;
que les participants sont invités à
ajouter des commentaires et poser des questions pendant l'activité.
|
Jetez un coup d'oeil sur le groupe
et demandez-vous:
Si vous avez répondu «oui» à l'une de ces questions, passez
directement à la section «Aperçu». Si vous décidez de faire
des présentations, voici une méthode rapide qui permet à chacun
de rencontrer au moins
|
si tous les participants se connaissent
déjà;
s'il serait trop long de présenter tout
le monde;
si certaines personnes seraient mal
à l'aise de se présenter au groupe.
deux personnes:
demandez aux participants de se présenter
à la personne assise à leur gauche;
demandez-leur ensuite de se présenter
à la personne qui se trouve à leur droite.
|
3. VIOLENCE
À L'ÉGARD DES ENFANTS: APERÇU (environ 10 minutes)
Commencez par définir le mot «enfant»
Vous pourriez dire...
|
|
Précisez ensuite ce qu'on entend par
la violence à l'égard des enfants.
Vous pourriez dire...
|
|
Reconnaissez que la violence à l'égard
des enfants est une question émotive.
Le fait de parler de la violence à l'égard
des enfants peut toucher les participants de différentes façons,
en raison d'une expérience personnelle passée ou d'une situation
actuelle. Il arrive parfois au cours d'un exposé sur la violence
à l'égard des enfants que les participants se rappellent des
événements oubliés de leur propre enfance. De forts sentiments
peuvent faire surface.
Vous pourriez dire...
|
|
Précisez ce que signifie l'expression
«violence à l'égard des enfants».
Vous pourriez dire...
|
|
4. EXEMPLES:
SIGNES DE VIOLENCE À L'ÉGARD DES ENFANTS (environ 15 minutes)
Au cours de l'exercice suivant, vous allez demander aux participants
de penser à un cas de violence à l'égard d'un enfant. Demandez-leur
d'indiquer certains indices pouvant révéler qu'un enfant est
victime de violence.
Commencez pas distribuer des crayons,
du papier ou des fiches pour écrire.
Vous pourriez dire...
|
Donnez des directives aux participants.
Vous pourriez dire...
Ramassez les fiches et indiquez quelques-uns des signes
ou tous les signes à haute voix. Pour chacun des signes, demandez quelle
sorte de violence ce signe peut révéler. Par exemple:
«On mentionne ici nombreuses petites brûlures sur les
mains.»
«Quelle sorte de violence cela pourrait-il révéler?»
(Violence physique)
Distribuez maintenant les documents sur les SIGNES DE
VIOLENCE ET DE NÉGLIGENCE À L'ÉGARD DES ENFANTS. Examinez les documents
avec les participants.
Vous pourriez dire...
Commencez par discuter
des SIGNES DE VIOLENCE PHYSIQUE
Vous pourriez dire...
Passez maintenant aux SIGNES DE NÉGLIGENCE
Vous pourriez dire...
Discuter ensuite
des SIGNES DE VIOLENCE SEXUELLE
Vous pourriez dire...
Discutez ensuite des SIGNES DE VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE
Vous pourriez dire...
5 SI VOUS SOUPÇONNEZ QU'UN ENFANT EST VICTIME DE VIOLENCE
(5 minutes)
Que devriez-vous faire?
Vous pourriez dire...
Commencez par parler aux participants des lois relatives
à la violence à l'égard des enfants.
6 COMMENT RÉAGIR À UNE
DIVULGATION (environ 10 minutes)
Commencez par expliquer ce que
signifie le mot «divulgation».
Vous pourriez dire...
Distribuez maintenant le document
COMMENT RÉAGIR À UNE DIVULGATION.
Examiner le document avec les participants.
7 DISCUSSION DE l'INTERROGATION
(environ 10 minutes)
Demandez aux participants de prendre l'interrogation qu'ils
ont remplie.
Lisez chaque question à voix haute et donnez la réponse.
Toutes les réponses sont fausses. Si vous en avez le temps, vous pourriez
entreprendre une discussion après chaque question. Tout le monde ne
sera pas d'accord avec les réponses et certains participants pourront
soulever des questions apparemment sans rapport.
Si cela se produit, vous pourriez utiliser certaines réponses
comme:
«Qu'en pensent les autres?»
«Ce sujet semble propice à une autre discussion.»
«Je vais prendre cette question en note et communiquer
avec une personne qui pourra nous donner plus d'information sur ce sujet».
1. Témoigner de la violence à la maison a peu d'effet
sur les enfants.
Les faits: Les enfants qui grandissent dans un foyer où
il y a de la violence en seront marqués pour le reste de leur vie. Le
fait d'être victime de violence ou d'être témoin de violence faite à
d'autres personnes blesse émotivement et psychologiquement les enfants
et a une incidence sur leur capacité d'apprendre, d'acquérir la confiance
et l'estime de soi et de vivre avec les autres.
2. Ce sont surtout des étrangers qui agressent les enfants.
Les faits: Le plus souvent, c'est le père, la mère, des
parents ou d'autres adultes en qui les enfants ont confiance, et non
pas des étrangers qui agressent les enfants. Dans neuf cas sur dix,
l'agresseur est un parent ou une connaissance de l'enfant.
3. Les enfants mentent lorsqu'ils disent avoir été agressés.
Les faits: Tout indique que les enfants disent la vérité
lorsqu'ils affirment avoir été agressés. Si un enfant dit avoir été
agressé, croyez-le et signalez le cas à qui de droit. Les enfants risquent
davantage de nier la violence et de se reprendre après avoir dit la
vérité que de mentir à ce sujet.
4. Peu de garçons sont victimes de violence sexuelle.
Les faits: Les garçons comme les filles sont victimes
de violence sexuelle. Une fille sur deux et un garçon sur trois risquent
de vivre une forme ou une autre de violence sexuelle.
5. L'enfant a une certaine responsabilité à l'égard de
la violence dont il est victime.
Les faits: Aucun enfant ne mérite de subir la violence,
quel que soit son comportement. Les adultes sont responsables de leurs
actions envers les enfants. Les enfants ne sont jamais responsables
de la violence à leur égard.
6. La fessée est une bonne façon d'apprendre la discipline
à un enfant.
Les faits: Les châtiments corporels ne représentent pas
une façon efficace de faire régner la discipline. La fessée peut prendre
de l'ampleur et devenir violence.
7. Secouer un bébé ne peut pas lui faire de mal.
Les faits: Secouer un bébé peut lui causer des blessures
graves et permanentes et entraîner la mort.
8. La violence à l'égard des enfants est plus courante
dans certains groupes ethniques et dans les milieux à faible revenu.
Les faits: La violence à l'égard des enfants touche toutes
les couches sociales, culturelles, ethniques, religieuses et économiques.
9. On ne peut rien faire pour protéger les enfants contre
la violence.
Les faits: On peut faire et on fait beaucoup:
les programmes de prévention dans les écoles apprennent
aux enfants à se protéger
des services destinés aux parents, comme les
centres de ressources familiales et les cours sur l'art d'être parent,
offrent de l'information et de l'aide
des services téléphoniques provinciaux et nationaux
permettent aux enfants d'appeler pour obtenir de l'aide
8 CLÔTURE: QUE FAIRE MAINTENANT?
(environ 5 minutes)
Au cours des cinq dernières minutes de la séance, vous
pourriez demander aux participants s'ils aimeraient assister à une autre
réunion pour:
poursuivre la discussion sur la violence à l'égard
des enfants (surtout si vous avez manqué de temps et que vous n'avez
pas terminé la séance);
inviter une personne-ressource de la collectivité
à parler de la violence faite aux enfants, de l'art d'être parent
et des services offerts dans la collectivité;
visionner une vidéo sur la violence à l'égard
des enfants, sur la recommandation d'une personne-ressource de la
collectivité;
discuter de projets visant à encourager la
commission scolaire locale à élaborer et à mettre en oeuvre des
programmes de prévention de la violence à l'égard des enfants;
discuter d'un autre sujet relatif à la violence
familiale, comme la violence conjugale ou la violence et la négligence
à l'égard des personnes âgées. On peut obtenir gratuitement des
guides d'animation en s'adressant au Centre national d'information
sur la violence dans la famille.
Dites aux participants que vous serez disponible pendant
les quelques prochaines minutes s'ils ont des questions à poser ou pour
toute autre raison. Si un participant éprouve un problème, vérifiez
s'il connaît un programme d'aide aux employés ou un programme de conseils
aux syndiqués disponible dans votre milieu de travail. Consultez la
LISTE DE RESSOURCES COMMUNAUTAIRES POUR LES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE
ET DE NÉGLIGENCE pour trouver d'autres idées sur les endroits où s'adresser
pour obtenir de l'aide.
Remerciez les participants de s'être présentés à la séance
d'information.
La violence et la négligence à l'égard des enfants
Qu'est-ce que la violence à l'égard des enfants?
Il y a violence à l'égard d'un enfant lorsque son père,
sa mère ou la personne qui le garde ou lui prodigue des soins le maltraite
et le néglige au point qu'il en résulte pour lui
d'importants dommages émotionnels ou psychologiques
ou des risques élevés de dommages.
Dans tout cas de violence envers un enfant, il y a abus
de confiance et d'autorité de la part de la personne qui s'occupe de
l'enfant. La violence peut prendre différentes formes.
La violence physique est l'application délibérée, à une
partie quelconque du corps de l'enfant, d'une force physique qui provoque
ou peut provoquer des blessures non accidentelles. Elle peut consister
à battre l'enfant une seule fois ou de façon répétée. Secouer l'enfant,
le suffoquer, lui infliger des morsures, des coups de pied ou des brûlures,
l'empoisonner, l'immerger de force dans l'eau ou user autrement de force
ou de contrainte au point de causer du tort à l'enfant ou de le mettre
en danger, tous ces comportements relèvent aussi de la violence physique.
Habituellement, la violence physique envers les enfants
est associée au châtiment corporel ou confondue avec l'exercice de la
discipline.
Un enfant est victime d'agression sexuelle s'il est utilisé
à des fins sexuelles par un adulte ou un adolescent. L'agression sexuelle
consiste à exposer l'enfant à une activité ou à un comportement d'ordre
sexuel. La plupart du temps, l'enfant est soumis à des attouchements;
parfois il est invité à toucher la personne sexuellement. Sont à ranger
également dans l'agression sexuelle des enfants les rapports sexuels
avec un enfant, la prostitution juvénile et la pornographie juvénile.
L'agression sexuelle est fondamentalement abusive sur le plan émotionnel
et s'accompagne souvent de formes plus directes de violence psychologique
ou d'une autre forme de mauvais traitements. L'agression sexuelle des
enfants ne sera plus abordée dans la suite de ce feuillet, car un feuillet
spécial lui est consacré par le Centre national d'information sur la
violence dans la famille.
Il y a négligence lorsque les parents ou les autres personnes
qui prennent soin de l'enfant ne satisfont pas aux conditions essentielles
à son développement émotionnel, psychologique et physique. Il s'agit
de négligence physique si l'on ne répond pas adéquatement aux besoins
physiques de l'enfant - nourriture, vêtements, logement, hygiène, soins
médicaux et protection physique - et de négligence psychologique si
l'on ne répond pas à son besoin de se sentir aimé, désiré, protégé et
valorisé. La négligence psychologique va de la simple indifférence au
rejet total. Si la négligence n'attire pas aussi souvent l'attention
des autorités publiques que la violence physique, elle présente pourtant
un risque aussi grave pour l'enfant.
La violence psychologique est une atteinte systématique
au sentiment de valeur personnelle de l'enfant. Elle est habituellement
le fait de parents qui traitent mal leur enfant depuis longtemps; souvent,
elle s'inscrit sur un fond de tension familiale et de comportement parental
dysfonctionnel1. La violence psychologique s'accompagne fréquemment
d'autres types de mauvais traitements. Les insultes, humiliations et
rejets constants, et l'allusion répétée à la « stupidité » de l'enfant
ou à sa nature « mauvaise », peuvent miner son sentiment de valeur personnelle
et sa confiance en lui.
On range également dans la violence psychologique l'isolement
social forcé, l'intimidation, l'exploitation, les actes visant à terroriser,
les demandes excessives réitérées et, dans certaines provinces canadiennes,
le fait de permettre que l'enfant soit exposé à des scènes violentes
entre ses parents. Selon une étude récente sur la violence conjugale,
dans près de 40% des cas, les enfants sont témoins des coups portés
à leur mère2.
Comment la société réagit-elle à la violence envers
les enfants?
Pour l'essentiel, la société canadienne intervient officiellement
contre la violence et la négligence envers les enfants par l'intermédiaire
des systèmes provinciaux de protection de l'enfance. Les lois provinciales
d'aide à l'enfance exigent que tous les cas soupçonnés de mauvais traitements
ou de négligence à l'égard d'un enfant fassent l'objet d'une enquête.
Si les enquêteurs concluent que l'enfant a besoin de protection, divers
moyens d'action peuvent être mis en oeuvre depuis les services de counseling
ou de soutien à la famille jusqu'au retrait temporaire ou permanent
de l'enfant à ses proches ou l'éloignement de l'auteur de l'abus. Dans
les cas les plus graves, si l'abus commis est mentionné dans le Code
criminel du Canada, la personne violente peut être condamnée pour crime.
En outre, de nombreux programmes d'intervention et d'éducation
visent à prévenir la violence et la négligence envers les enfants :
programmes préventifs d'aide intensive aux familles à risque élevé de
violence, ou programmes d'éducation générale destinés aux écoles ou
au grand public. Chacun a un rôle à jouer en ce domaine, qu'il s'agisse
de réagir ou de prévenir.
Le problème est-il répandu?
Il est difficile de connaître le nombre exact d'individus
qui sont maltraités à un moment ou à un autre durant leur enfance (autrement
dit la prévalence de la violence envers les enfants). II est difficile
également de se faire une idée juste du nombre d'enfants maltraités
au cours d'une année (l'incidence annuelle de violence envers les enfants).
Si les données recueillies par les sociétés d'aide à l'enfance et les
services de police sont de plus en plus fiables, le nombre de cas inconnus
et non signalés ne peut quatre estimé.
Au cours des 10 dernières années, le nombre de cas de
violence ou de négligence signalés, et le nombre d'enfants jugés sans
protection, a augmenté de façon spectaculaire. Il est toutefois évident
que de nombreux cas, parfois graves, restent dans l'ombre, soit qu'on
ne reconnaisse pas les signes et les symptômes de l'abus (même en travaillant
auprès de l'enfant à titre de professionnel), soit qu'on ait du mal
à admettre les faits ou leur gravité.
Il y a plusieurs facteurs qui bloquent la dénonciation
spontanée des cas de violence ou de négligence envers les enfants :
la nature des problèmes familiaux en cause;
l'atmosphère de secret et de honte qui entoure
les cas;
les conséquences possibles d'une intervention
de la police ou des services d'aide à l'enfance;
le jeune âge de nombreuses victimes et leur
état de dépendance relative.
Il arrive qu'un enfant veuille dénoncer les mauvais traitements
dont il est l'objet, dans l'espoir d'y mettre fin; mais généralement
l'enfant a peur que personne ne le croie ou ne l'aide. Il redoute ce
qui peut lui arriver. Souvent, ses parents le mettent en garde contre
l'envie de parler à des tiers. Es peuvent même convaincre l'enfant que
tout est de sa faute et qu'en racontant à quelqu'un ce qui se passe
il ne ferait que s'attirer encore plus d'ennuis.
Il n'existe pas de statistiques nationales sur la prévalence
ou l'incidence de la violence à l'égard des enfants au Canada. Chaque
province ou territoire rassemble ses propres données, en fonction de
ses propres définitions. Un rapport de 1994, « Bien-être de l'enfance
au Canada :Le rôle des autorités provinciales et territoriales en matière
d'enfance maltraitée », décrit les lois et définitions provinciales
et les systèmes provinciaux d'aide à l'enfance qui traitent de la violence
envers les enfants3. De même, une publication de 1996, «
Rapport statistique annuel sur les services à l'enfance et à la famille
- de 1992-1993 à 1994-1995 », présente des statistiques sur les services
d'aide à l'enfance au Canada4. Les renseignements étant recueillis
à l'aide de différents paramètres et définitions selon les provinces,
ils ne peuvent être comparés directement ou aisément. Les données qui
suivent permettent cependant de se faire une idée de l'ampleur du problème.
En 1992, au Canada, quelque 40 000 enfants vivaient dans
une famille d'accueil ou un autre milieu éloigné de leur foyer d'origine,
par suite de l'intervention des services d'aide à l'enfance5.
En Ontario, le nombre d'enquêtes pour violence physique
envers un enfant menées par la Société d'aide à l'enfance est passé
de 3 546 en 19836 à 13,236 (chiffre estimatif) en 19937,
soit une augmentation annuelle moyenne de 27 % pour cette période de
10 ans8.
L'enfance maltraitée ou négligée est une réalité dans
toutes les provinces et tous les territoires, et dans les grandes villes
comme dans les villages et les régions rurales. Si elle menace les enfants
de tout âge, les enquêtes pour négligence portent le plus souvent sur
des enfants de trois ans ou moins, et les enquêtes pour violence physique
sur des 12 à 15 ans9.
Faits à considérer
La famille
La violence à l'égard des enfants n'est pas le
fait d'une couche sociale ou démographique particulière; on la retrouve
dans tous les groupes ethniques, religieux, sociaux et économiques.
Toutefois, le désavantage économique contribue de façon majeure
à l'apparition de la négligence10, et il semble que la
pauvreté augmente les risques de violence physique (mais non de
violence psychologique)11.
Les études révèlent que la prévalence de la
négligence envers les enfants est sensiblement moins élevée au Canada
qu'aux États-Unis, peut-être du fait qu'il y a moins de pauvreté
chez les enfants au Canada12
Les causes de stress familial, comme le chômage,
peuvent contribuer au risque de mauvais traitements13.
La victime
Les cas potentiellement les plus graves se rencontrent
chez les enfants en bas âge ou d'âge préscolaire, pour qui les risques
de blessure ou de décès sont plus élevés14
L'arrêt de croissance chez les enfants en bas âge
est parfois le résultat de la négligence. Dans les cas extrêmes,
il entraîne un retard de développement ou même la mort. Les mères
de ces enfants ont souvent été maltraitées elles-mêmes dans leur
enfance15.
Un enfant peut subir les conséquences de ce
qui s'est passé avant sa naissance. Si une future mère consomme
de l'alcool16 ou des drogues17, surtout pendant
les deux premiers mois de la grossesse, l'enfant peut naître avec
une malformation congénitale ou un retard de développement.
Les effets de la violence sont profonds. Un
enfant maltraité tend à rencontrer plus de problèmes sociaux et
à avoir plus de difficultés à l'école18, ce qui perturbe
de façon prolongée son ajustement social et sa vie.
C'est chez les enfants qui sont victimes à
la fois de violence psychologique et de violence physique que l'on
trouve les taux les plus élevés d'agressivité, de délinquance et
de dysfonction relationnelle19. Si la violence physique
porte en elle-même un message psychologiquement destructeur pour
l'enfant, la violence psychologique explicite et systématique est
encore plus nocive20.
Les enfants maltraités sont plus susceptibles
de devenir des criminels violents. Selon une étude sur les détenus
de sexe masculin au Canada, ceux qui ont été maltraités dans leur
enfance sont trois fois plus enclins à la violence21.
Les femmes qui ont été victimes de mauvais
traitements dans leur enfance ont plus tendance que les autres à
souffrir de dépression, à avoir une faible estime d'elles-mêmes
et à entretenir des pensées suicidaires22.
L'agresseur
Les parents violents tirent rarement satisfaction
de leur rôle parental et sont souvent plus isolés que les autres
dans la collectivité. Ils ont des attentes irréalistes à l'égard
de leurs enfants, qu'ils cherchent à contrôler par des moyens négatifs
et fondés sur l'autorité.
Les parents violents ont souvent peur de faire
appel aux systèmes de soutien communautaires, ou ils sont psychologiquement
incapables de le faire.
La plupart des parents violents ont été eux-mêmes
victimes de violence ou de négligence lorsqu'ils étaient enfants.
Cependant, ce ne sont pas tous les enfants maltraités qui maltraitent
plus tard leurs enfants. Ceux d'entre eux qui échappent au cycle
de la violence sont généralement ceux qui réussissent à trouver
du soutien23.
De nombreux agresseurs se perçoivent comme
des victimes, dans leur vie en général et dans leurs relations avec
leur enfant en particulier. Ils ont le sentiment d'avoir perdu toute
prise sur leur enfant et sur leur propre vie. Si l'enfant se comporte
d'une manière qu'ils jugent irrespectueuse, ils se déchaînent contre
lui dans l'espoir de reprendre la situation en main24.
Parce que les parents violents ont des attentes
irréalistes en ce qui concerne le développement et les aptitudes
de leur enfant, ils exigent de lui un niveau de maturité physique,
sociale et psychologique beaucoup trop élevé pour son âge.
La dénonciation des cas de violence envers des enfants
Parfois, les gens pensent que la violence envers les enfants
est une affaire de famille. Ce n'est pas le cas. Si vous avez des motifs
raisonnables de croire qu'un enfant est maltraité ou négligé, faites-en
part immédiatement à un organisme de protection de l'enfance, au ministère
provincial ou territorial des services sociaux ou au service de police
de votre localité. Au besoin, faites une dénonciation anonyme.
Signaler un cas n'est pas difficile et ne prend pas beaucoup
de temps. La personne qui le fait est à l'abri de toute poursuite judiciaire,
pourvu qu'elle dise la vérité et qu'elle n'agisse pas dans le but de
causer du tort.
Où s'adresser?
Adressez-vous aux services de soutien locaux; par exemple
:
- l'organisme d'aide à l'enfance;
- l'organisme de service social;
- le bureau de police;
- l'hôpital;
- le centre de santé mentale;
- le centre de secours d'urgence;
- tout autre organisation communautaire offrant des services
de counseling et de soutien aux enfants et aux familles.
Bon nombre de ces services figurent sur la première page
de votre annuaire téléphonique local, ou sur les suivantes, parmi les
numéros à appeler en cas d'urgence.
Les enfants qui veulent de l'aide peuvent appeler Jeunesse
j'écoute, au 1-800-668-6868.
Comment prévenir la violence à l'égard des enfants?
La plupart des parents violents ne cherchent pas consciemment
à faire du mal à leurs enfants. En déployant de meilleurs efforts pour
aider les familles en difficulté, on pourra peut-être atteindre les
parents qui risquent de maltraiter leurs enfants et prévenir le problème.
La prévention est un bon investissement, sur le plan personnel comme
sur le plan social.
Des cours d'éducation peuvent aider les parents
à mieux comprendre comment un enfant se développe normalement et
à établir des rapports plus fructueux et plus agréables avec leurs
enfants. Une vision positive du rôle parental est toujours rentable,
quel que soit l'âge de l'enfant.
Encouragez votre conseil scolaire local à élaborer
et à mettre sur pied des programmes de prévention de la violence
envers les enfants. Un enfant maltraité tend à perpétuer le cycle
de la violence, et la prévention est l'un des moyens qui peut aider
à briser ce cycle.
Si un enfant mentionne devant vous une situation
ou une expérience violente, donnez-lui votre appui. Faites-lui comprendre
que vous le croyez et veillez à ce que les autorités compétentes
soient mises au courant sur-le-champ.
Vous pouvez faire quelque chose en apprenant
aux enfants à reconnaître et à refuser un comportement violent ou
exploiteur. Tout enfant doit savoir qu'il a le droit de dire non
à la violence et à l'exploitation.
Vous pouvez aider les enfants et les adultes
que vous connaissez à trouver aide et information pour éviter l'apparition
d'un cycle de violence ou de négligence.
Lectures suggérées
Nanci Burns, Literature Review of Issues Related to the
Use of Corrective Force Against Children, Ottawa : Ministère de la Justice,
Juin 1993.
Centre national d'information sur la violence dans la
famille, Renseignements sur... l'agression sexuelle des enfants, la
violence conjugale, la violence dans les fréquentations, les mauvais
traitements à l'égard des aînés, etc., Ottawa (Ontario), Santé Canada.
Convention des Nations-Unis relative aux droits de l'enfant,
Ministre des Approvisionnements et des Services du Canada, Ottawa (Ontario).
Joan E. Durrant and Linda Rose-Krasnor, Spanking: Should
I or Shouldn't I?, Department of Family Studies, University of Montréal,
Winnipeg (Manitoba), 1995.
Thomas Gordon, Ph.D., Discipline that Works: Promoting
Self-Discipline in Children, Plume Books, New York, 1991.
Matériel audiovisuel: La Unité de la prévention de la violence familiale, de Santé Canada, a rassemblé plus de 90 films
et vidéos sur la violence familiale, y compris sur la violence envers
les enfants et les moyens de la prévenir. On peut les emprunter auprès
des bibliothèques associées à l'Office national du film.
RENVOIS
1. E.E. Whipple and C. Webster-Stratton, "The role
of parental stress in physically abusive families", Child Abuse
and Neglect, 15(3), 1991, pp. 279-291.
2. K. Rodgers, « Résultats d'une enquête nationale
sur l'agression contre la conjointe », Juristat : Bulletin de service,
Centre canadien de la statistique juridique, mars 1994, p. 14.
3. Groupe de travail fédéral-provincial sur l'information
sur les services à l'enfance et à la famille, Bien-être de l'enfance
au Canada : le rôle des autorités provinciales et territoriales
en matière d'enfance maltraitée, Approvisionnements et des Services
du Canada,1994.
4. Groupe de travail fédéral-provincial sur l'information
sur les services à l'enfance et à la famille, Rapport statistique
annuel sur les services à l'enfance et à la famille - de 1992-1993
à 1994-1995, Hull: Groupe de travail fédéral-provincial sur l'information
concernant les services à l'enfance et à la famille, 1996.
5. Ibid. Le total a été calculé à partir des données
sur les enfants placés ou, dans le cas du Québec, sur les interventions
d'intermédiaires ou d'institutions.
6. Association des sociétés d'aide à l'enfance d'Ontario,
Rapport annuel, 1983.
7. N. Trocme, D. McPhee, K.K. Tain and T. Hay, Ontario
Incidence Study of Reported Child Abuse & Neglect, The Institute
for the Prévention of Child Abuse, Toronto, Ontario, 1994.
8. Association des sociétés d'aide à l'enfance d'Ontario,
Enquêtes annuelles, 1983 à 1992; données de 1993 tirées de Trocme
et al., voir note 6 supra.
9. Trocme et al., voir note 6 supra, p. xi.
10. Trocme et al, voir note 6 supra, pp. 94-98.
11. E.D. Jones and K. McCurdy, "The links between
types of maltreatment and démographie characteristics of children",
Child Abuse and Neglect, 16(2), 1992, pp. 201-215.
12. Trocme et al., voir note 6 supra, p. 122.
13. V. Krishnan and K.B. Morrison, "An ecological
model of child maltreatment in a Canadian province", Child
Abuse and Neglect, 19(1), 1995, pp. 101-113.
14. R.L. Hegar, S.J. Zuravin and J.G. Orme, "Factors
predicting severity of physical child abuse injury", Journal
of Interpersonal Violence, 9(2), 1994, pp. 170-183.
15. J.A. Weston, M. Colloton, S. Halsey, S.Covington,
J. Gilbert, L. Sorrentino-Kelly and S.S. Renoud, "A legacy
of violence in nonorganic failure to thrive", Child Abuse and
Neglect, 17(6), 1993, pp. 709-714.
16. Canadian Medical Association, "CMA Policy
Summary: Fetal Alcohol Syndrome", Canadian Médical Association
Journal, 148(4), 1993, p. 640a.
17. J.M. Soby, Prenatal Exposure to Drugs and Alcohol.
Characteristics and Educational Implication of Fetal Alcohol Syndrome
and Cocaine-Polydrug Effects, Springfield, Il., 1994, Charles C.
Thomas Publisher.
18. S. Salzinger, R.S. Feldman, M.Hammer and M. Rosario,
"The effects of physical abuse on children's social relationships",
Child Development, 64(1), 1993, pp. 169-187. R.H. Starr Jr. and
D.A. Wolfe (editors), The Effects of Child Abuse and Neglect. Issues
and Research, London: Guildford Press, 1991.
19. Y.M. Vissing, M.A. Straus, R.J. Gelles and J.W.
Harrop, "Verbal aggression by parents and psychosocial problems
of children", Child Abuse and Neglect, 15(3), 1991, pp. 223-238.
20. A.H. Claussen and P.M. Critenden, "Physical
and psychological maltreatment: Relations among types of maltreatment",
Child Abuse and Neglect, 15(1), 1991, pp. 5-18.
21. D.G. Dutton and S.D. Hart, "Evidence of long-term,
specific effects, of childhood abuse on criminal behaviour in men",
International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology,
36(2), 1992, pp. 129-137.
22. The Commonwealth Fund, The Commonwealth Fund Survey
of Women's Health, New York: The Fund, July 14, 1993, p. 4.
23. J.A. Caliso and J.S. Milner, "Childhood physical
abuse, childhood social support and adult child abuse potentiel",
Journal of Interpersonal Violence, 9(1), 1994, pp. 27-44.
24. L. Gordon, Heroes of Their Own Lives: The Politics
and History of Family Violence, New York: Viking Penguin, 1989.
Le présent feuillet a été revu et corrigé à contrat par
Tom Hay, Ph.D, d'A2B Consulting, avec l'aide de David Allen, Division
de l'enfance et de la jeunesse, Santé Canada.
On peut obtenir sur demande la présente publication (sur
diskette, en gros caractères, sur bande sonore ou en braille).
septembre 1990
février 1997 (révisé)
Notre mission est d'aider les Canadiens et les Canadiennes
à maintenir et à améliorer leur état de santé. Santé Canada
L'agression sexuelle d'enfants
Qu'est-ce que l'agression sexuelle d'enfants?
Il y a agression sexuelle d'enfant lorsqu'un adulte ou
un adolescent se sert d'un enfant à des fins sexuelles, qu'il expose
l'enfant à une activité ou à un comportement de nature sexuelle. Le
plus souvent, l'agression sexuelle comporte des attouchements; l'enfant
peut être invité à faire ou à recevoir des caresses sexuelles. Les rapports
sexuels, la prostitution juvénile et l'exploitation sexuelle dans la
pornographie enfantine sont d'autres formes d'agression sexuelle. L'agression
sexuelle est en soi de la violence affective qui, souvent, s'accompagne
d'autres formes de maltraitance. C'est de l'abus de confiance et de
pouvoir à l'égard de l'enfant.
L'agression sexuelle d'enfants est une infraction criminelle
au Canada. Le Code criminel indique clairement les comportements illicites.
La Loi sur la preuve au Canada définit les genres de preuves qui sont
admissibles devant un tribunal. Ces dernières années, le Code criminel
et la Loi sur la preuve au Canada ont tous deux été modifiés pour mieux
protéger les enfants1.
Le problème est-il très répandu?
Puisque l'agression sexuelle d'enfants est le plus souvent
un crime caché, il est difficile d'évaluer le nombre de personnes qui
ont été agressées sexuellement à un moment donné dans leur enfance (la
prévalence de l'agression sexuelle d'enfants). Adultes et enfants peuvent
hésiter à signaler une agression sexuelle, pour bien des raisons. Leur
réticence est peut-être attribuable au secret qui a toujours entouré
ce genre de comportement, à cause du sentiment de honte qu'il susciter
Si la victime a des liens de parenté ou d'autres liens étroits avec
agresseur, elle peut hésiter à le dénoncer en raison des accusations
criminelles et des sanctions probables qui en découleraient. Enfin,
le jeune âge et l'état de dépendance des victimes sont généralement
un grand obstacle à la dénonciation.
La recherche montre constamment que la plupart des enfants
agressés ne signalent pas l'agression, pour des raisons comme celles-là.
Même lorsqu'ils le font, d'autres obstacles peuvent se présenter. Pour
presque toutes les mêmes raisons qu'ont les enfants de ne pas signaler
l'agression, leurs familles, elles, ne demanderont peut-être pas d'aide.
Si elles veulent de l'aide, elles auront peut-être quand même de la
difficulté à obtenir les services nécessaires.
Il y a peu de statistiques nationales sur l'agression
sexuelle d'enfants au Canada. Un rapport de 1994 intitulé « Bien-être
de l'enfance au Canada : Le rôle des autorités provinciales et territoriales
en matière d'enfance maltraitée » décrit les lois, les définitions et
les systèmes de protection de l'enfance provinciaux qui traitent d'agression
sexuelle d'enfanté. Un rapport de 1996 intitulé « Rapport statistique
annuel sur les services à l'enfance et à la famille - de 1992-1993 à
1994-1995 » présente des statistiques sur les services de protection
de l'enfance au Canada'. Les données ne peuvent être directement ou
aisément comparées entre les provinces, car l'information est recueillie
suivant des définitions et des paramètres différents dans chaque province.
Par exemple, dans certaines provinces, les données sur les cas soupçonnés
sont groupées avec celles sur les cas confirmés. Ailleurs, l'agression
sexuelle n'est pas différenciée des sévices.
L'information ci-après donne néanmoins une idée de l'incidence
de l'agression sexuelle d'enfants.
On estime qu'il y a eu près de 12 000 enquêtes
sur des agressions sexuelles d'enfants en Ontario en 19934
L'agression sexuelle a été confirmée dans 29 p. 100 de ces cas et
soupçonnée dans 27 p. 100.
En Colombie-Britannique, on a dénombré plus
de 500 plaintes d'agression sexuelle au cours du mois de mars, en
19925.
La plus vaste étude de l'agression sexuelle
d'enfants au Canada a été menée par le Comité sur les infractions
sexuelles à l'égard des enfants et des jeunes, dont le rapport indique
que parmi les Canadiens adultes, 53 p. 100 des femmes et 31 p. 100
des hommes ont été agressés sexuellement dans leur enfance6.
Faits à retenir
La victime
Il y a des enfants agressés sexuellement dans toutes
les classes sociales et communautés ethnoculturelles. L'enfant qui
présente une déficience physique ou mentale est particulièrement
susceptible d'être agressé sexuellement7.
L'enfant n'est pas en mesure de consentir de
façon éclairée à une activité sexuelle, parce qu'il ne peut ni très
bien comprendre un contact sexuel entre un adulte et un enfant ni
en prévoir les conséquences, et parce que l'adulte abuse de sa situation
d'autorité vis-à-vis de l'enfant.
L'enfant isolé est le plus susceptible d'être
agressé sexuellement. Il a peu de rapports avec des amis, des frères
et soeurs ou des adultes en qui il peut avoir confiance. Certains
agresseurs abuseront d'un enfant qui est déjà isolé. D'autres s'arrangeront
pour isoler l'enfant en manipulant les gens et en tirant profit
de situations. Parfois, l'enfant agressé sexuellement risque de
s'isoler davantage parce qu'il se sent différent des autres ou qu'il
a peur de ce que les autres vont penser.
Le risque de traumatisme grave chez l'enfant
est le plus élevé lorsque l'agresseur est un membre de la famille
ou que l'enfant ne reçoit pas d'appui du parent non agresseur8.
Les conséquences à long terme sont également plus graves lorsque
l'agresseur a recours ou menace de recourir à la force en commettant
son agression, ou qu'il y a de nombreuses agressions sur une longue
période9.
Comme il est mentionné plus haut, les enfants
ont de la difficulté à rompre le silence. Dans l'univers de l'enfant,
les adultes contrôlent la plupart des ressources et semblent tout
savoir. Lorsque l'agresseur profère des menaces contre l'enfant
ou contre une personne que celui-ci aime, l'enfant ne doutera peut-être
pas de la capacité de l'adulte de mettre ses menaces à exécution.
Dans tous les cas, l'enfant veut parler de
l'agression dont il est victime afin queue cesse, mais souvent,
il craint qu'on ne le croie pas ou qu'on ne le protège pas, ou il
a peur de ce qui pourrait arriver s'il parle10. Il est
normal qu'un enfant attende un an ou plus pour parler de l'agression
qu'il a subie. Il en parlera peut-être plus facilement si une autre
victime signale une agression commise par le même contrevenant ou
si on lui pose des questions directes au sujet d'agressions possibles.
Surtout dans les cas d'inceste, lorsque l'agresseur
est un proche parent, l'enfant ne parlera peut-être pas de sa situation
avant d'avoir atteint l'âge adulte. Et même à cet âge, beaucoup
de victimes gardent le silence. L'agresseur impose le secret et
suscite chez l'enfant la crainte de détruire l'intimité et le sentiment
de sécurité par ailleurs intact qu'inspire la famille.
Il y a peu de preuves que beaucoup d'enfants
font délibérément de fausses allégations ou qu'ils interprètent
incorrectement un contact sain entre un adulte et un enfant comme
une agression sexuelle. Dans les rares cas consignés où des enfants
semblent avoir fait de fausses allégations, la cause en était habituellement
de la manipulation de la part d'un adulte.
Les fausses dénégations d'agression sexuelle
(nier qu'il, y a eu agression alors queue a vraiment eu lieu) et
les rétractations de déclarations d'agression (nier l'agression
après avoir dit à quelqu'un queue s'était produite) sont beaucoup
plus courantes que les faux rapports.
Parfois, les enfants rétractent des allégations
d'agression véridiques. Cela n'a rien d'étonnant, puisque l'enfant
craint spontanément les retombées qu'une divulgation aura sur la
famille ou a peur qu'on ne le croie pas. Par ailleurs, il se peut
que l'enfant se rétracte devant l'effrayante réalité que l'adulte
agresseur a tellement plus de pouvoir11.
Lorsqu'un enfant agressé reçoit une aide professionnelle
avant de témoigner en justice, ses déclarations sont plus susceptibles
d'être claires et de refléter fidèlement le moment et les circonstances
de l'agression. En outre, l'expérience est moins stressante lorsque
l'enfant a reçu ce genre d'aide12.
Les enfants ne réagissent pas tous de la même
façon à l'agression sexuelle. La manière dont les adultes réagissent
à la divulgation par l'enfant influe grandement sur la perception
que l'enfant aura de l'agression et du rôle qu'il y a joué. Le fait
qu'on le croit et l'appui qu'il reçoit de sa famille peuvent l'aider
à surmonter l'épreuve et réduire certains effets perturbants de
l'agression sexuelle13.
Les femmes agressées sexuellement dans leur
enfance sont plus susceptibles que celles qui ne l'ont pas été d'avoir
des troubles physiques et psychologiques. Dans les relations adultes,
les agresseurs et les manipulateurs cibleront peut-être ce type
de femmes parce qu'elles sont vulnérables. Les personnes agressées
sexuellement qui ont également subi de mauvais traitements physiques
ou affectifs dans leur enfance sont les plus exposées à des problèmes
de santé et à d'autres mauvais traitements à l'âge adulte14.
Les hommes agressés sexuellement dans leur
enfance peuvent également être déprimés, avoir un comportement et
des pensées suicidaires et éprouver de l'angoisse, surtout s'ils
ont été agressés plus d'une fois. Ceux qui ont subi à la fois de
la violence affective et des agressions sexuelles multiples sont
les plus susceptibles d'avoir des troubles mentaux et de signaler
un intérêt sexuel à l'égard des enfants ou un contact sexuel avec
eux15.
L'agresseur
Le plus souvent, la victime connaît bien l'agresseur.
Environ 25 p. 100 des agresseurs sont des adolescents16.
La plupart des agresseurs dénoncés sont des
hommes17.
C'est le contrevenant qui engage l'activité
sexuelle.. Il est responsable de l'agression, quoi que fasse l'enfant.
D'après une étude canadienne récente, plus
de 40 p. 100 des pédophiles reconnus ont été agressés sexuellement
dans leur enfance. ]Us ont tendance à agresser des enfants à peu
près du même âge qu'ils avaient lorsqu'ils ont subi leurs premières
agressions18.
L'agresseur emploie diverses tactiques pour
s'approcher d'un enfant et l'empêcher de parler, notamment la menace,
la force physique, l'achat du silence et d'autres formes de contrainte
physique ou psychologique.
Certains contrevenants ont agressé plus de
70 enfants avant qu'une des victimes ne dénonce l'agression19
Dans les cas où un contrevenant a agressé un grand nombre d'enfants,
ceux-ci sont le plus souvent des garçons20.
Les auteurs d'actes incestueux sont comparables
à un groupe représentatif de l'ensemble de la population aux points
de vue de l'instruction, de la religion, de la profession, de l'intelligence
et de la santé mentale. Il y a des agresseurs dans tous les groupes
d'âge, toutes les communautés ethnoculturelles et toutes les classes
sociales.
Le plus souvent, l'agression sexuelle a heu
dans un contexte de relations suivies entre l'agresseur et l'enfant.
Ces relations de longue durée donnent à l'agresseur l'occasion d'exploiter
les désirs et les craintes de l'enfant. Un père incestueux, par
exemple, donnera peut-être des privilèges ou des cadeaux à son enfant
pour s'assurer la coopération et le silence de ce dernier.
Signaler des agressions sexuelles contre des enfants
Si vous croyez avoir des motifs raisonnables de soupçonner
qu'un enfant est exploité ou agressé sexuellement, faites-en part immédiatement
à un organisme de protection de l'enfance, au ministère provincial ou
territorial des services sociaux ou au service de police de votre localité.
Dans tous les cas, l'informateur est protégé contre tout genre d'action
en justice, à condition que son rapport ne soit pas faux et fait dans
l'intention de nuire.
Où s'adresser pour obtenir des services de soutien
Communiquez avec l'un ou l'autre des organismes suivants
de votre localité :
- organisme de protection de l'enfance;
- service de police;
- organisme de services sociaux;
- hôpital;
- centre de santé mentale;
- centre d'aide aux victimes d'agression sexuelle;
- foyer de transition;
- centre de détresse;
- ou autre organisme de services communautaires offrant
du counseling aux enfants et aux familles.
Bon nombre de ces organismes sont inscrits au début de
l'annuaire téléphonique de votre localité, dans la liste des numéros
d'appel des secours.
Les enfants qui veulent de l'aide peuvent aussi appeler
Jeunesse j'écoute, au 1-800-668-6868.
Comment prévenir l' agression sexuelle d'enfants?
Donner une formation spécialisée aux avocats, juges,
psychologues, médecins, travailleurs sociaux, policiers et autres
professionnels qui aident les enfants agressés sexuellement.
La meilleure façon de protéger les enfants,
c'est de leur donner l'information, les renseignements et les compétences
nécessaires à leur sécurité et à leur bien-être, et de créer dans
nos familles et nos collectivités un climat où les enfants maltraités
ou agressés se sentent suffisamment protégés pour signaler leur
situation.
Les enfants bien renseignés sur les caresses
inconvenantes, à qui l'on a appris à avoir confiance dans leurs
sentiments à l'égard des situations et des gens, et qui savent OÙ
Obtenir de l'aide S'ils en ont besoin, sont moins susceptibles d'être
victimes d'agressions de tous genres.
L,éducation préventive est particulièrement
importante pour les enfants qui ont été agressés sexuellement, Puisqu'ils
sont Plus exposés à de nouveaux actes d'agression que les enfants
qui n'ont Pas été agressés sexuellement.
Lectures recommandées
Carla van Dam, A Safety and First Aid Manual for the Prevention
and Treatment of Child Sexual Abuse. M.D. Angus: Port Coquitlam, B.C.,
1987.
Center for the Future of Children, Sexual Abuse of Children,
Volume 4, Number 2, of The Future of Children, The David and Lucile
Packard Foundation, 300 Second St., Suite 102, Los Altos, California,
94022.
Cheryl Ritlbauer, Street Proofing: Safety Training for
Families. Winnipeg: Winnipeg South Child and Family Services Agency,
1987.
Santé Canada, Feuillets de renseignements sur la violence
et la négligence à l'égard des enfants, la violence conjugale, la violence
dans les fréquentations, les mauvais traitements à l'égard des personnes
âgées, etc., Centre national d'information sur la violence dans la famille,
Ottawa (Ontario).
Miriam Ticoll, No More Victims: A Manual to Guide Families
and Friends in Preventing the Sexual Abuse of People with a Mental Handicap,
Rocher Institute, North York, Ontario, 1992.
Documents audio visuels
La Unité de la prévention de la violence familiale,
par l'intermédiaire du Centre national d'information sur la violence
dans la famille de Santé Canada, a réuni plus de 90 films et vidéos
sur le sujet de. la prévention de la violence familiale, dont la prévention
des mauvais traitements à l'égard des enfants. On peut emprunter ces
documents des bibliothèques partenaires de l'Office national du film
du Canada.
RENVOIS
1. Ministère de la Justice Canada, Section de la recherche.
Une étude sur la mise en oeuvre des dispositions relatives à l'exploitation
sexuelle d'enfants dans certaines localités. Joseph P. Hornick et
Floyd Bolitho, Ottawa : Ministère de la Justice Canada, 1992.
2. Groupe de travail fédéral-provincial sur l'information
sur les services à l'enfance et à la famille, Bien-être de l'enfance
au Canada : Le râle des autorités provinciales et territoriales
en matière d'enfance maltraitée, ministre des Approvisionnements
et Services Canada, 1994.
3. Groupe de travail fédéral-provincial sur l'information
sur les services à l'enfance et à la famille, Rapport statistique
annuel sur les services à l'enfance et à la famille - de 19921993
à 1994-95, Secrétariat du Groupe de travail sur l'information sur
les services à l' enfance et à la famille, 1996.
4. N. Trocme, D. McPhee, K.K. Tam et T. Hay, Ontario
Incidence Study of Reported Child Abuse & Neglect, L'Institut
pour la prévention de l'enfance maltraitée, Toronto (Ontario), 1994.
5. Groupe de travail fédéral-provincial sur l'information
sur les services à l'enfance et à la famille, voir la note 2 ci-dessus,
p. 152.
6. C. Bagley, Child Sexual Abuse in Canada: Further
Analysis of the 1983 National Survey. Ottawa, Santé et Bien-être
social Canada, 1988.
7. D. Sobsey et C. Varnhagen, Sexual abuse, assault
and exploitation of individuels with disabilities, dans C. Bagley
et R.J. Thomlinson (éditeurs), Child Sexual Abuse: Critical Perspectives
on Prevention, Intervention and Treatment, Toronto 1991, p..203-216.
Graham, L., Sexual Abuse and Young People with Disabilities Project:
Results and Recommendations, Vancouver : McCreary Centre Society,
1993, 218 p.
8. L.D. Sas, P. Hurley, A. Hatch, S. Malla et T. Dick,
Three Years After the Verdict. A Longitudinal Study of the Social
and Psychological Adjustment of Child Witnesses Referred to the
Child Witness Project, London Ontario: Child Witness Project, London
Family Court Clinic Inc., 1993.
9. J.H. Beitchman, K.J. Zucker, J.E. Hood, G.A. DaCosta,
D. Akman et E. Cassavia. "A review of the long-term effects
of child. sexual abuse", Child Abuse and Neglect 16 (1), 1992,
pp. 101-118.
10. Sas et coll., voir la note 8 ci-dessus.
11. M. Reiser, "Recantation in child sexual abuse
cases", Child Welfare 70(6), 1991, p. 611-621.
12. L.D. Sas, P., Hurley, G. Austin et D. Wolfe, Reducing
the System-induced Trauma for Child Sexual Abuse Victims through
Court Preparation Assessment and Follow-up, London, Ontario: London
Family Court Clinic, 1991.
13. J. Everill et G. Waller, "Disclosure of sexual
abuse and psychological adjustment in female undergraduates",
Child Abuse and Neglect 19(1), 1995, p. 93-100.
14. T.P. Moeller et G.A. Bachmann, "The combined
effects of physical, sexual and emotional abuse during childhood:
Long-term health conséquences for women", Child Abuse and Nèglect
17(5), 1993, p. 623-640.
15. C. Bagley, M. Wood et L. Young, "Victim to
abuser: Mental health and behavioral sequels of child sexual abuse
in a community survey of young adult males", Child Abuse and
Nèglect 18(g), 1994, p. 683-697.
16. Frederick Mathews, Adolescent Sex Offenders: A
Needs Study, Toronto Central Toronto Youth Services, 1987, p. 1;
Child and Youth Mental Health Services, British Columbia Ministry
of Health, « Agressions sexuelles multiples à l'égard d'enfants:
impact sur les communautés et incidence sur la planification des
interventions » Ottawa: Santé Canada, Approvisionnements et Services
Canada, 1994, p. 6.
17. Child and Youth Mental Health Services, ibid.,
p. 6; L.M. McCarty, "Mother-child incest: Characteristics of
the offender", Child Welfare, 65(5), 1992, p. 447-458; J.Wasserman
et S. Kappel, Adolescent Sex Offenders in Vermont, Burlington, Vermont:
Vermont Department of Health, 1985; Trocme, op. cit.
18. D.M. Greenberg, J.M. Bradford et S. Curry, "A
comparison of sexual victimization in the childhoods of pédophiles
and hebephiles", Journal of Forensic Sciences 38(2), 1993,
pp. 423-436.
19. Child and Youth Mental Health Services, ibid.
20. Child and Youth Mental Health Services, ibid.
Cet aperçu a été révisé à contrat par
Tom Hay, Ph.D., d'A2B Consulting, avec l'aide de David Allen, de la
Division de l'enfance et de la jeunesse, Santé Canada. Pour de plus
amples renseignements sur la prévention de la violence familiale, adressez-vous
au :
Notre mission est d'aider les Canadiens et les Canadiennes
à maintenir et à améliorer leur état de santé. Santé Canada
LA VIOLENCE À L'ÉGARD DES ENFANTS:
SENSIBILISATION DU PERSONNEL EN MILIEU DE TRAVAIL
ORDRE DU JOUR
Présentations
Violence à l'égard des enfants: Aperçu 10 minutes
Signes de violence à l'égard des enfants 15 minutes
Si vous soupçonnez qu'un enfant est victime de violence
5 minutes
Comment réagir à une divulgation 10 minutes
Discussion de l'interrogation 10 minutes
Clôture: Que faire maintenant? 5 minutes
INTERROGATION SUR LA VIOLENCE FAMILIALE
Encerclez votre réponse (VRAI ou FAUX)
1. Témoigner de la violence à la maison a peu d'effet
sur les enfants. V F
2. Ce sont surtout des étrangers qui agressent les
enfants. V F
3. Les enfants mentent lorsqu'ils disent avoir été
agressés V F
4. Peu de garçons sont victimes de violence sexuelle
V F
5. L'enfant a une certaine responsabilité à l'égard
de la violence dont il est victime V F
6. La fessée est une bonne façon d'apprendre la discipline
à un enfant. V F
7. Secouer u bébé ne peut pas lui faire de mal. V
F
8. La violence à l'égard des enfants est plus courante
dans certains groupes ethniques et dans les milieux à faible revenu.
V F
9. On ne peut rien faire pour protéger les enfants
contre la violence. V F
SIGNES DE VIOLENCE ET DE NÉGLIGENCE À L'ÉGARD DES ENFANTS
SIGNES DE VIOLENCE PHYSIQUE
Les enfants ont souvent de petits bobos, que ce soit des
bosses ou des bleus. La violence physique peut être révélée par des
blessures à diverses étapes de guérison ou par une série de blessures.
Les signes de violence physique peuvent être les suivants:
des bleus, des marques ou des écorchures, surtout
à la tête et au visage;
des brûlures, surtout sous forme de motifs
ou de lignes, des petites brûlures circulaires, des brûlures causées
par des cordes;
des fractures et des dislocations, surtout
chez les enfants de moins de deux ans;
des retards à demander de l'aide médicale.
SIGNES DE NÈGLIGENCE
La meilleure façon d'identifier les bien-être émotif et
physique général d'un enfant. L'enfant semble-t-il souvent débraillé
et laissé à l'abandon?
Les signes de négligence peuvent être les suivants:
des vêtements inadéquats pour le temps;
les enfants semblent souvent avoir faim et
sont souvent fatigués et sans énergie;
la présence irrégulière à l'école.
les besoins physiques ou médicaux (cheveux,
dents, yeux, oreilles) sont souvent négligés;
la surveillance et les mesures de garde sont
inadéquates et mettent l'enfant en danger;
SIGNES DE VIOLENCE SEXUELLE
Les quatre principales parties du corps de l'enfant qui
peuvent montrer des signes de violence sexuelle sont le vagin, le pénis,
l'anus et la bouche. La violence sexuelle peut également ne laisser
aucune trace physique.
La violence sexuelle est difficile à identifier par que
le père ou la mère, un parent ou un fournisseur de soins qui les oblige
à «garder le secret» sont souvent les coupables.
Les signes de violence sexuelle peuvent être les suivants:
des bleus, des lésions ou des blessures aux parties
génitales;
une connaissance détaillée du comportement
sexuel qui est inappropriée pour l'âge de l'enfant;
l'expression d'un comportement sexuel dans
les jeux;
une maladie vénérienne;
l'anxiété, le désespoir, la dépression;
l'auto-mutilation;
l'abus de drogues et d'alcool;
la fugue;
la promiscuité, la prostitution;
la grossesse;
des comportements suicidaires.
VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE
La violence psychologique détruit l'image de soi de l'enfant.
Rappelez-vous que la violence psychologique peut accompagner d'autres
formes de violence, y compris la violence sexuelle, la violence physique
et la négligence. La violence psychologique regroupe des symptômes physiques
et comportementaux.
Toutefois certains des signes suivants peuvent également
indiquer d'autres formes de dérangement dans la vie d'un enfant, comme
la perte d'un animal favori, la maladie, ou une mort dans la famille.
Les signes de violence psychologique peuvent être les
suivants:
des troubles de sommeil;
des douleurs physiques sans fondement médical
(maux de tête, nausées, douleur, contractions musculaires, maux
d'estomac);
un comportement inapproprié pour son âge (comportement
plus jeune ou plus âgé que son stade de développement);
un comportement de refoulement (agressif ou
désemparé);
un comportement trop servile (anxieux de plaire);
une faible estime de soi;
la dépression/les tentatives de suicide.
COMMENT RÉAGIR A UNE DIVULGATION
Écoutez l'enfant le plus ouvertement et le
plus calmement possible.
Ne faites as de promesses que vous ne pouvez
tenir.
Dites à l'enfant:
que vous êtes content qu'il vous en ait parlé;
que ce n'est pas de sa faute;
que vous ferez de votre mieux pour trouver
de l'aide;
que vous ne pouvez pas garder secret ce que
vous venez d'entendre (la loi vous oblige à le signaler).
Ensuite:
Signaler immédiatement le cas aux services locaux
de protection de l'enfance.
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