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JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE

PRINCIPAUX ENJEUX


Mise à jour sur les maladies qu’il est possible de prévenir au moyen de vaccins


MISE À JOUR SUR L’ÉPIDÉMIOLOGIE DE CERTAINES MALADIES QU’IL EST POSSIBLE DE PRÉVENIR AU MOYEN DE VACCINS

Dans cette section, nous enchaînons avec les rapports nationaux antérieurs et avec une mise à jour sur certaines maladies qu’il est possible de prévenir au moyen de vaccins (1). Les données sont provisoires, mais il est à noter qu’en 1998, on a enregistré le plus faible nombre de cas de Hib, de rougeole, d’oreillons et de rubéole jamais signalés (Tableau 1).

TABLEAU 1 : Cas signalés de certaines maladies qu’il est possible de prévenir au moyen de vaccins, Canada, 1994 à 1998.
 

1994*

1995*

1996*

1997

1998

Maladie

Cas

Taux

Cas

Taux

Cas

Taux

Cas

Taux‡

Cas

Taux

Diphtérie

    1

      2

      0

     1

     0

Hæmophilus influenzæ de type B

  57

  0,2

    52

  0.2

    55

0,2

   60

0,2

   50

 0,2

Hépatite B

3 079

11,2

3 005

10,1

2 385

8,0

1591

5,3

1702

 5,6

Rougeole

523

  1,9

2 361

  8,0

  332

1,1

  581§

1,9

     12§

   0,04

Oreillons

369

  1,4

  402

  1,4

  313

1,0

264

0,9

  110

 0,4

Coqueluche

10 151

37,0

9 818

33,2

5 408

18,0

4 439

14,8

7 519

25,1

Poliomyélite

    0

        1

      0

    0

      0

Rubéole

237

  0,9

  300

  1,0

  302

1,0

 4 007**

13,2

    67

 0,2

Rubéole congénitale††

    4

  1,0

      2

  0,5

      2

0,5

    1

 0,3

     1

 0,3

Tétanos

    3

      6

      3

    3

    2

*Selon les cas signalés au Relevé national des maladies à déclaration obligatoire, Division de la surveillance des maladies, Laboratoire de lutte contre la maladie; Les données pour 1997 et 1998 sont provisoires. À moins de mention contraire, les taux sont calculés par 100 000 de population et arrondis à la première décimale; §À partir des cas signalés au Enhanced Measles Surveillance System; Poliomyélite paralytique associée au contact d’une personne vaccinée; ** Environ 98 % des cas de rubéole signalés en 1997 l’ont été au Manitoba où une épidémie a sévi d’octobre 1996 à décembre 1997; ††Sur la base des cas signalés aux Canadian Pediatric Surveillance Program/Immunization Monitoring Program ACTive Network/NDRS. Consignés selon la date de naissance. Les taux sont calculés par 100 000 naissances

Hépatite B

L’incidence brute des cas d’hépatite B signalés en 1998, évaluée à 5,6/100 000 de population, est peu différente de celle de 5,3/100 000 observée en 1997, mais continue de marquer un certain déclin (Figure 1). L’incidence liée à l’âge pour 1998 reste plus élevée chez les 25 à 29 ans, avec 9,4/100 000 (207 cas), suivie des 20 à 24 ans, avec 1,3/100 000 (169 cas) et des 30 à 39 ans, avec 8,2/100 000 (430 cas). On continue toujours d’observer un plus grand nombre de cas chez les hommes que chez les femmes avec un ratio de 5:2.

Figure 1) Incidence brute des cas d’hépatite B signalés au Canada entre 1986 et 1998

Infection invasive à Hib

Depuis que l’on a commencé à faire rapport sur les cas d’infection invasive au HIB, en 1986, le nombre annuel de cas a varié de 100 à 650/année. Après 1993, lorsque les vaccins conjugués pour les nourrissons ont été introduits dans tous les programmes d’immunisation systématique, le nombre de cas a diminué à moins de 60/an (Figure 2). Le nombre le plus bas enregistré l’a été en 1998, avec seulement 50 cas. En 1998, l’incidence la plus élevée a continué de toucher les moins d’un an avec 1,9/100 000 (7 cas), suivie des un à quatre ans, avec 0,6/100 000 (10 cas).

Figure 2) Nombre de cas d’infection invasive à Hæmophilus influenzæ de type B au Canada entre 1986 et 1998. PRP Polyribose ribitol phosphate; PRP-D PRP conjugué d’anatoxine diphtérique

Oreillons

L’incidence des cas d’oreillons signalés en 1998 a été la plus basse à ce jour (Figure 3). Cent dix cas ont été dénombrés, soit un taux de 0,4/100 000. La plus forte incidence selon l’âge a continué d’être observée chez les cinq à neuf ans, avec 1,9/100 000 (38 cas), suivie des 10 à 14 ans, avec 0,8/100 000 (17 cas) et des un à quatre ans avec 0,8/100 000 (12 cas). Le ratio hommes-femmes était de 3:2.

Figure 3) Incidence brute des cas d’oreillons signalés au Canada entre 1924 et 1998. Aucun rapport à l’échelon national entre 1959 et 1985

Rubéole

En 1998, l’incidence de la rubéole est tombée au taux le plus faible jamais enregistré à l’échelle nationale, soit 0,2/100 000 ou 67 cas (Figure 4). La majorité des cas ont été diagnostiqués chez les 15 à 19 ans, l’incidence la plus forte liée à l’âge a été observée chez les moins d’un an, avec 2,2/100 000 (8 cas), suivie des un à quatre ans, avec 0,8/100 000 (13 cas), le ratio hommes-femmes était de 1:2.

Figure 4) Incidence brute des cas de rubéole signalés au Canada entre 1924 et 1998. Aucun rapport à l’échelon national entre 1959 et 1985

Coqueluche

L’évolution en dents de scie des taux de coqueluche, qui a débuté vers la fin des années 1980, s’est poursuivie en 1998, avec 7 519 cas de coqueluche signalés, soit une incidence de 25,1/100 000 (Figure 5). L’incidence la plus forte liée à l’âge a été observée chez les moins d’un an, avec 166,9/100 000 (606 cas), suivie de 127,3/100 000 (2 608 cas) chez les cinq à neuf ans et de 100,2/100 000 (1 556 cas) chez les un à quatre ans. Les cas étaient distribués pour ainsi dire également entre les deux sexes.

Figure 5) Incidence brute des cas de coqueluche signalés au Canada entre 1924 et 1998

La coqueluche demeure la moins bien contrôlée des maladies qu’il est possible de prévenir au moyen de vaccins et pour lesquelles il existe des programmes d’immunisation infantile systématiques. Les facteurs qui contribuent à cette situation sont notamment la réticence à l’endroit de la vaccination et la protection sous-optimale offerte par le vaccin à cellules entières. De nouveaux vaccins acellulaires, plus efficaces, ont été approuvés au Canada en 1996 et adoptés par tous les programmes d’immunisation des provinces et des territoires vers le milieu de l’année 1998. Une surveillance étroite contribuera à mesurer le degré d’efficacité de ce nouveau vaccin contre la coqueluche avec le temps.

De nouvelles définitions des cas de maladies faisant l’objet d’une surveillance nationale seront publiées sous forme de supplément au Rapport sur les maladies transmissibles au Canada, à l’automne 1999. Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec la Division de la surveillance des maladies, Bureau des maladies infectieuses, Santé Canada, téléphone : 613-946-2328.


RAPPORT SUR LES MALADIES RARES

Tétanos

Trois cas de tétanos ont été signalés en 1997 et deux en 1998.

En 1997, deux cas cliniques et un cas confirmé en laboratoire ont été signalés en Ontario, en Nouvelle-Écosse et en Alberta, respectivement. Le premier cas clinique est celui d’un homme de 50 ans qui s’est blessé au pied en marchant sur une tige de bambou. Il se rappelait avoir été vacciné jeune, mais n’arrivait pas à préciser la date. Le deuxième cas clinique est celui d’un homme de 80 ans, de la Nouvelle-Écosse. Il coupait des aulnes et s’est piqué avec le tronc d’un des jeunes arbres. Son statut d’immunisation était inconnu. Le cas confirmé en laboratoire est celui d’un jeune garçon de 10 ans qui a été hospitalisé huit jours après avoir mis le pied sur un clou. Il avait reçu trois doses de vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos lorsqu’il était nourrisson (à l’âge de deux, cinq et neuf mois). La vaccination a été cessée après la troisième dose en raison de réactions indésirables, de type fièvre et érythème généralisé.

Deux cas de tétanos ont été signalés en Ontario en 1998. L’un a été diagnostiqué cliniquement chez un bûcheron de 37 ans, victime d’un accident du travail, l’autre, confirmé en laboratoire, est celui d’un fermier de 67 ans qui s’est coupé à la jambe avec une planche acérée. On ignore si ces deux hommes avaient déjà été vaccinés.

Tous ces cas se sont rétablis après traitement.


Diphtérie

Un cas probable de diphtérie a été signalé au Yukon en 1997. Ce cas est celui d’un homme de 64 ans qui a développé une enflure et une rougeur à l’amygdale gauche accompagnées de la formation d’une membrane grisâtre sur le côté de l’amygdale gauche et s’étendant jusqu’au palais mou. Le patient a reçu une antitoxine diphtérique et s’est rétabli. Il avait été vacciné au moyen d’une anatoxine diphtérique et tétanique (Td, type adulte) environ quatre ans plus tôt.


SURVEILLANCE ACTIVE DE CERTAINES MALADIES QU’IL EST POSSIBLE DE PRÉVENIR AU MOYEN DE VACCINS

Depuis le début des années 1980, toutes les provinces et tous les territoires ont fourni au Registre national des maladies à déclaration obligatoire de Santé Canada des données regroupées sur une base mensuelle. Depuis 1990, sur une base permanente, l’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec et la Saskatchewan (représentant 88 % de la population canadienne) ont soumis des rapports au cas par cas au registre national (d’autres provinces ou territoires ont soumis des données au cas par cas, mais sur une base intermittente). Malheureusement, les éléments d’information des rapports fournis au cas par cas varient selon la juridiction et souvent, les transferts des dossiers enregistrent de longs retards.

Au cours des dernières années, on a tenté de rendre les rapports concernant certaines maladies qu’il est possible de prévenir au moyen de vaccins plus complets et plus rapides par l’entremise d’une surveillance active. Trois des maladies actuellement sous surveillance active à l’échelon national sont la poliomyélite (par la surveillance de la paralysie flasque aiguë), le syndrome de la rubéole congénitale et la rougeole.


SYSTÈMES DE SURVEILLANCE

Depuis 1991, le réseau Immunization Monitoring Program ACTive (IMPACT), regroupant 11 centres de soins pédiatriques (ce qui représente environ 85 % des lits de soins pédiatriques tertiaires au Canada), procède au dépistage énergique des maladies infantiles qu’il est possible de prévenir au moyen de vaccins. Les infirmières chargées de la surveillance auprès de chaque centre attaché au réseau IMPACT passent en revue les rapports de laboratoire, ainsi que les dossiers d’admission et de congé afin d’identifier les cas et de compléter les rapports de cas détaillés.

En janvier 1996, le Programme canadien de surveillance pédiatrique (PCSP) a été mis sur pied pour étudier les maladies infantiles rares, y compris le syndrome de rubéole congénitale et la paralysie flasque aiguë (1). Environ 2 000 pédiatres sont invités à émettre un rapport tous les mois, qu’ils aient ou non observé des cas. Les pédiatres qui signalent des cas sont ensuite invités à rédiger un rapport plus détaillé. Les autorités de santé publique des provinces et des territoires sont consultées pour que l’on puisse déterminer si ces cas ont déjà été signalés. Le taux de réponse globale à ce programme a augmenté, de 76 % en 1996, à 82 % en 1997 et à 85 % en 1998 (2,3).

En juillet 1996, la Division de l’immunisation de Santé Canada a piloté un système de surveillance des complications de grossesse associées à la rubéole. L’objectif de ce système est d’évaluer les complications de la rubéole pendant la grossesse, y compris les fausses-couches, les avortements spontanés et les avortements thérapeutiques. Les laboratoires participants identifient les femmes de 15 à 45 ans présentant un test de dépistage de l’anticorps IgM antirubéolique positif et en acheminent les résultats aux autorités de santé publique régionales. Les responsables des services de santé publique recueillent alors des renseignements sur les femmes identifiées, y compris des données démographiques, le statut de grossesse et les données d’immunisation. Toutes les femmes enceintes sont suivies afin que l’on puisse déterminer l’issue de la grossesse. Parmi 22 laboratoires qui effectuent ce type d’analyse au Canada, 21 (responsables de plus de 95 % des tests de dépistage de cet anticorps au Canada) ont accepté de participer.

Le système amélioré de surveillance de la rougeole a été modifié en 1998 pour devenir un système de notification par courriel. Chaque semaine, sur demande, les provinces et les territoires répondent par courriel à Santé Canada. S’il n’y a aucun cas, les provinces et territoires répondent par un non. Si un cas est signalé, un rapport de cas est complété et joint. Le taux de réponse hebdomadaire pour onze régions a été en moyenne d’environ 83 % à partir de la date de mise en application du système, le 7 février 1998 et jusqu’au 31 décembre 1998 (une seule région a signalé des cas). Les variables recueillies étaient les données démographiques, les antécédents vaccinaux et les antécédents d’exposition.


RÉFÉRENCES

1. Sockett PN. Canadian Paediatric Surveillance Program: Two years of a system for investigating unusual paediatric disorders. Paediatr Child Health 1998;3:240-5.

2. Canadian Paediatric Surveillance Program, 1996 Report. Ottawa: Canadian Paediatric Society, 1997.

3. Canadian Paediatric Surveillance Program, 1997 Report. Ottawa: Canadian Paediatric Society, 1998.


Poliomyélite

La surveillance de la paralysie flasque aiguë (PFA) chez les enfants de moins de 15 ans sert à retracer les cas potentiels de poliomyélite paralytique. La surveillance de cette maladie a été instaurée en 1991 par le biais d’un repérage des hospitalisations dans les établissements pédiatriques de soins tertiaires consignées par le réseau IMPACT. En 1996, la surveillance a été élargie pour inclure les rapports des pédiatres au PCSP. Tous les rapports de paralysie flasque aiguë ont été passés en revue et analysés par le LLCM et les cas concordant avec une possible poliomyélite paralytique sont adressés au groupe de travail national sur l’éradication de la polio pour un examen plus approfondi afin d’écarter ce diagnostic.

Le Tableau 2 présente le taux de signalement et la distribution selon l’âge des cas de PFA de 1993 à 1998. Dans la période suivant la certification de l’éradication de la polio, entre 1995 et 1998, le nombre moyen de cas de PFA chez les patients de moins de 15 ans signalés annuellement a été de 36 (entre 30 et 42 cas), ce qui représente un taux moyen de 0,6/100 000 de population chez les moins de 15 ans (entre 0,5 et 0,7 par 100 000). Le taux de PFA signalé au Canada reste inférieur au taux de base estimé par l’Organisation mondiale de la santé (1/100 000 de population chez les moins de 15 ans) en l’absence de transmission de souches sauvages du virus de la polio (1). Par contre, les taux de PFA au Canada ont augmenté depuis l’introduction du système de signalement par les pédiatres au PCSP pour atteindre 0,7/100 000 de population en 1998. Le réseau actuel du PCSP permet une surveillance plus globale de la PFA, en veillant à ce qu’en plus des cas hospitalisés dans les établissements pédiatriques de soins tertiaires, les cas vus dans d’autres hôpitaux ou cliniques communautaires soient aussi mentionnés. En outre, les pédiatres qui y participent soumettent des rapports négatifs (aucun cas observé), aussi bien que des rapports confirmant les cas PFA qu’ils rencontrent.

TABLEAU 2 : Nombre, taux de signalement et distribution selon l’âge (%) des cas de paralysie flasque aiguë de < 15 ans, Canada, 1993 à 1998*
 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Nombre de cas

27  

28

 36

30

34

42

Taux (par 100 000)

    0,45

    0,47

    0,60

    0,50

    0,57

   0,70

Groupes d’âge (ans)

    0-1

-–

  5,6

  6,7

  4,9

    2-5

29,6

25,0

33,3

36,7

35,3

36,6

    6-10

33,3

39,3

30,6

30,0

35,3

41,5

    11-

37,0

35,7

30,6

26,7

29,4

17,1

*Données provisoires pour 1998; 41 cas ont été dénombrés en 1998 avec information complète sur l’âge

En moyenne, dans les cas de PFA signalés, les diagnostics neurologiques définitifs sont : le syndrome de Guillain-Barré dans 75 % des cas, la poliomyélite transverse dans 13 % des cas et une variété d’autres maladies paralytiques dans les 13 % des cas restants (Tableau 3). La difficulté qui a persisté a été de veiller à ce que l’on procède aux analyses de selles adéquates pour tous les cas de PFA. De façon globale, environ le tiers des rapports de PFA incluent des résultats d’analyse de selles effectuée dans les délais prévus afin d’isoler les virus de la polio ou autres entérovirus, alors que dans les autres rapports, on ne fait pas mention d’une analyse de selles ou on ne dispose pas de l’information. D’autre part, plus de 80 % des cas ont subi un examen neurologique (y compris un (ou des) test(s) de la conduction nerveuse, électromyographie, imagerie par résonance magnétique ou scanographie) pour appuyer le diagnostic neurologique final. En 1997, le groupe de travail pour l’éradication de la poliomyélite a publié un protocole pour l’investigation des cas de poliomyélite paralytique ou de PFA supposés. Le protocole rappelle que la plus importante analyse de laboratoire pour le diagnostic de la poliomyélite paralytique est l’analyse d’un spécimen de selles recueilli dans les deux semaines qui suivent le déclenchement de la paralysie pour isoler une souche sauvage ou vaccinale du virus de la polio (2). De plus, de fréquents rappels sont envoyés aux pédiatres et aux participants du réseau IMPACT au sujet de l’importance des analyses de selles dans tous les cas de PFA.

TABLEAU 3 : Diagnostic neurologique des cas de PFA de moins de 15 ans, Canada, 1993 à 1998*
 

Pourcentage des cas

Diagnostic final

1993 (n=27)

1994 (n=28)

1995 (n=36)

1996 (n=30)

1997 (n=34)

1998 (n=42)

Syndrome de Guillain-Barré

74,1

78,6

66,7

70,0

82,4

81,0

Myélite transverse

11,1

17,9

 11,1

20,0

  5,9

  9,5

Autres maladies paralytiques

14,8

  3,6

 22,2

 10,0

11,7

  9,5

*Données provisoires pour 1998; incluent : encéphalite/encéphalomyélite, myélopathie, radiculopathie/radiculonévrite et paralysie au diagnostic et à l’étiologie indéterminés

RÉFÉRENCES

1. de Quadros CA, Hersh BS, Olivé JM, Andrus JK, da Silveira CM, Carrasco PA. Eradication of wild poliovirus from the Americas: acute flaccid paralysis surveillance, 1988-1995. J Infect Dis 1997;175(Suppl 1):S37-42.

2. Working Group on Polio Eradication, Bentsi-Enchill A. Protocol for the investigation of acute flaccid paralysis and suspected paralytic poliomyelitis. Paediatr Child Health 1997;2:409-12.


Rubéole congénitale

La surveillance active effectuée par les pédiatres par l’entremise du PCSP a débuté en janvier 1996 et depuis avril de la même année, les cas qui sont signalés au réseau IMPACT sont acheminés au PCSP. Les pédiatres qui y participent sont aussi invités à signaler les cas de nourrissons atteints de rubéole congénitale définie par l’absence de manifestations cliniques compatibles et la confirmation de l’infection par une analyse de laboratoire. Compte tenu que la majorité des nourrissons infectés par la rubéole in utero ne présentent aucune anomalie clinique décelable à la naissance, que beaucoup développeront des manifestations tardives, il est important d’identifier ces cas.

Le Tableau 4 présente le nombre annuel de cas de syndrome de rubéole congénitale depuis la mise sur pied des systèmes de surveillance au Canada, entre 1996 et 1998. En 1996 et 1997, au moyen du programme de surveillance active, il a été possible de retracer cinq enfants plus âgés chez qui le diagnostic avait été posé, mais qui n’avaient pas été signalés au système des maladies à déclaration obligatoire. Parmi les cas récemment diagnostiqués, entre 1996 et 1998, trois étaient des nouveau-nés et un était un adolescent présentant des manifestations tardives.

TABLEAU 4 : Syndrome de rubéole congénitale (SRC) par année de signalement au PCSP (PCSP/réseau Immunization Monitoring Program ACTive (IMPACT) et Relevé des maladies à déclaration obligatoire (RMDO), janvier 1996 à décembre 1998
 

Nombre de SCR signalés au PCSP/IMPACT

Nombre total de SRC signalés au SRMDO

Année du signalement

Nouveau diagnostic

Déjà diagnostiqué mais non signalé

Total

1996

1

3

4

2

1997

2

2

4

1

1998

1

0

1

1

Les données du RMDO pour 1997 et 1998 sont provisoires

Le Tableau 5 montre le nombre de cas de syndrome de rubéole congénitale signalés au Canada entre 1996 et 1998, selon l’année de naissance. Depuis 1996, grâce à la surveillance accrue exercée par le PCSP, seulement un ou deux cas de syndrome de rubéole congénitale infantile par année ont été recensés (0,3 à 0,5/100 000 naissances).

TABLEAU 5 : Syndrome de rubéole congénitale signalé aux PCSP (PCSP/réseau Immunization Monitoring Program ACTive (IMPACT) et Relevé des maladies à déclaration obligatoire (RMDO) selon l’année de naissance, janvier 1996 à décembre 1998
 

Signalé à

 
Année de naissance

RMDO seulement

PCSP/IMPACT seulement

RMDO et PCSP/IMPACT

Total

1996

1

0

1

2

1997

0

0

1

1

1998

0

0

1

1

Les données du RMDO pour 1997 et 1998 sont provisoires

Le Tableau 6 présente les données du PCSP relativement à trois cas nés au Canada entre 1996 et 1998. Deux cas étaient des nourrissons nés de mères d’origine étrangère provenant de pays où il n’y pas de programmes d’immunisation systématique contre la rubéole. Deux cas auraient pu être prévenus, vu que les mères avaient été reconnues sensibles à la rubéole suite aux tests effectués lors d’une précédente grossesse, mais n’ont pas été vaccinées.

TABLEAU 6 : Données sur les nourrissons atteints du syndrome de rubéole congénitale nés au Canada entre 1996 et 1998
Année de naissance

Confirmation en laboratoire

Manifestations
cliniques

Mère née au Canada

Test antérieur de dépistage de l’IgM antirubéolique chez la mère

Immunisation de la mère contre la rubéole

1996

Oui

Multiples

Non

Positif

Inconnu

1997

Oui

Multiples

Non

Négatif

Non

1998

Oui

Multiples

Oui

Négatif

Non

Ig Immunoglobuline

À ce jour, aucun cas d’infection par la rubéole congénitale n’a été signalé au PCSP. On ignore à quel point l’infection, le syndrome accompagné de manifestations moins marquées et le syndrome accompagné de manifestations tardives peuvent être sous-diagnostiqués ou sous-déclarés.

Entre le 1er juillet 1996 et le 30 juin 1998, les cas de 145 femmes de 15 à 44 ans, positives à l’égard de l’anticorps IgM antirubéolique ont été signalés par cinq (24 %) des 21 laboratoires participant au système de surveillance des complications de la grossesse associées à la rubéole. Vingt-et-une (14,5 %) des femmes admissibles étaient déjà enceintes au moment du dosage de l’anticorps, 19 d’entre elles provenaient du Manitoba où une importante épidémie de rubéole est survenue. Parmi les 14 femmes enceintes dont les dossiers d’immunisation étaient connus, huit (57 %) avaient été immunisées contre la rubéole, dont quatre moins de neuf mois avant le test. Parmi les 17 femmes enceintes qui n’avaient pas été récemment vaccinées contre la rubéole, 11 (64 %) ont eu des bébés cliniquement en bonne santé et six (36 %) ont présenté une complication de grossesse, dont quatre avortements provoqués, un avortement spontané et un cas de mortinatalité. Le système de surveillance n’a pas permis de retracer trois cas de syndrome de rubéole congénitale identifiés par d’autres systèmes de surveillance durant la même période. Il est nécessaire de poursuivre l’évaluation du programme surtout en ce qui a trait à la sous-déclaration.

En résumé, la rubéole chez les femmes fertiles continue de s’observer au Canada, mais le nombre de nouveau-nés atteints du syndrome de la rubéole chronique semble être en déclin. Ni l’un ni l’autre des organismes de surveillance n’a noté de cas d’enfants nés avec une rubéole congénitale. Sur la base des données fournies par le système de surveillance des complications de la grossesse associée à la rubéole, 36 % des femmes enceintes séropositives à l’égard de la rubéole ont perdu leur fœtus.


Rougeole

En 1997, le Canada a dénombré 581 cas confirmés de rougeole. En 1998, ce nombre a été ramené à 12, la plus faible proportion jamais enregistrée à l’échelon national au Canada. En 1998, tous les cas ont été signalés à Santé Canada par le biais du système de surveillance par courriel. Pour qu’un cas de rougeole soit considéré tel à l’échelon national, il devait répondre aux critères de définition de cas suivants :

  • confirmation en laboratoire de l’infection en l’absence d’une immunisation récente (1 à 14 jours) au moyen d’un vaccin renfermant une portion antirougeoleuse (un cas confirmé en laboratoire ne répond pas obligatoirement à la description de la maladie clinique) :
    • identification du virus de la rougeole dans un spécimen clinique approprié
    • ou élévation significative du taux sérique d’anticorps spécifique à la rougeole entre la phase aiguë et la convalescence
    • ou test sérologique positif à l’égard de l’IgM de la rougeole au moyen d’une méthode de dosage approuvée

OU

  • rougeole clinique chez une personne épidémiologiquement reliée à un cas confirmé en laboratoire, caractérisée par les éléments suivants : fièvre à 38,3 °C ou plus, toux, rhinite ou conjonctivite et érythème maculopapulaire généralisé d’une durée d’au moins trois jours.

Les 12 cas signalés ont été confirmés en laboratoire par analyse des anticorps IgM spécifiques à la rougeole et vérifiés par le groupe de travail national pour l’éradication de la rougeole au Canada. Un spécimen de virus de la rougeole a été recueilli et identifié : il s’agissait de la souche MVi/Montreal.CAN/19.98[D5]. L’âge moyen au moment du déclenchement de l’érythème était de cinq ans (de moins d’un an à 33 ans) avec un ratio hommes-femmes de 7:5. Deux cas seulement ont dû être hospitalisés.

Les antécédents de vaccination étaient disponibles pour neuf cas sur les douze confirmés. Sept cas ont reçu leur premier vaccin et deux, non. Parmi les deux cas non vaccinés, l’un ne l’a pas été en raison d’antécédents d’allergie aux œufs (l’allergie aux œufs n’est plus considérée une contre-indication au vaccin ROR. Voir le Guide canadien d’immunisation – 1998 cinquième édition, page 122) et un avait «raté» son rendez-vous. Parmi les cas qui ont été vaccinés, deux avaient reçu leur vaccin avant leur premier anniversaire, alors qu’ils vivaient à l’extérieur du Canada. Un seul sur neuf a reçu une deuxième dose de vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole).

Ces cas avaient une distribution pancanadienne et, contrairement à la majorité des cas de 1997 (1), ils n’étaient liés à aucune épidémie (Tableau 7).

TABLEAU 7 : Cas de rougeole confirmés signalés au système spécial de surveillance de la rougeole
Province

1998*

1997

Terre-Neuve

0

9

Île-du-Prince-Édouard

0

0

Nouvelle-Écosse

0

2

Nouveau-Brunswick

0

4

Québec

2

4

Ontario

7

22

Manitoba

0

  0

Saskatchewan

1

20

Alberta

1

245

Colombie-Britannique

1

275

Yukon

0

   0

Territoires du Nord-Ouest

0

   0

Total

12

581

*Données préliminaires

Cinq des cas de rougeole confirmés en 1998 avaient séjourné 7 à 21 jours à l’extérieur du Canada avant le déclenchement de l’érythème. Un seul cas a eu un contact identifié avec un autre cas de rougeole alors qu’il se trouvait hors du Canada.

Un autre cas doit être passé en revue par le groupe de travail parce qu’il a été confirmé en laboratoire lors de deux analyses distinctes, mais non par le dosage de l’IgM actuellement utilisé par Santé Canada. Quatre autres rapports ont été reçus relativement à des patients manifestant les symptômes cliniques de la maladie, sans analyse de laboratoire pour le confirmer. Selon les renseignements recueillis sur trois de ces quatre cas cliniques, la personne soignante a refusé et(ou) le médecin n’a pas pu ou n’a pas voulu recueillir d’échantillon sanguin. Aucun échantillon n’a été prélevé pour isoler le virus de la rougeole (2).

En résumé, au fur et à mesure que le pays progresse vers l’atteinte de son objectif, qui est d’éliminer la rougeole indigène, il est important de maintenir, voire d’améliorer la couverture vaccinale actuelle pour toutes les populations sensibles. De même, il faut enjoindre les médecins de maintenir un fort degré de suspicion à l’endroit de la rougeole, de signaler rapidement tous les cas suspects pour les faire confirmer. La plupart de ceux qui répondent à la définition de cas cliniques ne seront pas considérés comme tels en raison de la non-spécificité de la définition clinique. Par conséquent, seuls les cas confirmés en laboratoire ou liés à un cas confirmé par analyse épidémiologique seront considérés tels. Le groupe de travail demande que des spécimens sérologiques soient recueillis chez tous les cas suspects, de même que des spécimens de sécrétions nasopharyngées ou de gorge et(ou) d’urine pour pouvoir isoler le virus.


RÉFÉRENCES

1. Canadian National Report on Immunization, 1997. Paediatr Child Health 1997;3(Suppl B):16-17B.

2. Measles Surveillance: Guidelines for Laboratory Support. Can Commun Dis Rep 1998;24:33-44.

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Dernière mise à jour : 2000-02-15 début