|
||
Volume 29-13 |
MISE À JOUR : SYNDROME RESPIRATOIRE AIGU
|
|
Figure 1. Nombre* de cas signalés du syndrome respiratoire aigu sévère, par classification et date du début de la maladie - Ontario, 23 février au 7 juin 2003 * N=361. Figure 2. Nombre* de cas signalés du syndrome respiratoire aigu sévère, par source d'infection et date du début de la maladie - Toronto, Canada, 15 avril au 9 juin 2003. * N=74. |
||
Note de la rédaction Le 14 mai 2003, l'OMS a enlevé Toronto de la liste des régions à transmission locale récente du SRAS parce que 20 jours (c.-à-d. deux fois la période d'incubation maximale) s'étaient écoulés depuis l'isolement du plus récent cas du SRAS ou depuis la mort d'un patient atteint du SRAS, suggérant que la chaîne de transmission était rompue. Avant le début de la deuxième phase de la flambée, le plus récent cas du SRAS acquis localement à Toronto avait été rapporté avant le 20 avril. Mais une transmission non reconnue, limitée au début à une transmission patient à patient et patient à visiteur, était apparemment toujours en cours à l'hôpital A. Après la levée des directives au sujet des précautions pour le contrôle des infections, on a observé une augmentation du nombre de cas, particulièrement chez les travailleurs de la santé. Les résultats de cette enquête soulignent l'importance du contrôle de la transmission du SRAS associée aux soins de santé et mettent en lumière la difficulté de savoir quand les précautions accrues contre le SRAS ne sont plus nécessaires. Les enquêtes au Canada et dans d'autres pays ont déterminé que les travailleurs de la santé sont davantage à risque pour le SRAS et des méthodes de surveillance chez les travailleurs de la santé ont été recommandées(2). L'enquête à Toronto suggère qu'une transmission du SRAS non reconnue, de patient à patient et de patient à visiteur, pourrait avoir été en cours sans aucun cas associé de maladie chez les travailleurs de la santé jusqu'à ce que les précautions accrues contre le SRAS aient été levées à l'échelle de la province. Le transport transitoire d'agents pathogènes sur les mains des travailleurs de la santé est la forme de transmission la plus commune pour plusieurs infections nosocomiales et le contact direct, tout comme la propagation des gouttelettes, semblent être les principaux modes de transmission du SRAS -CoV(3). On devrait demander aux travailleurs de la santé d'utiliser des gants de manière appropriée (c.-à-d. de changer leurs gants après chaque contact avec un patient et éviter leur utilisation à l'extérieur de la chambre d'un patient) et de porter une attention scrupuleuse à l'hygiène des mains avant de mettre et d'enlever les gants. En plus d'une surveillance active et passive pour la fièvre et les symptômes respiratoires chez les travailleurs de la santé, la détection précoce des cas du SRAS chez les personnes dans les établissements de soins de santé des régions touchées par le SRAS est essentielle, particulièrement dans les établissements qui fournissent des soins aux patients atteints du SRAS. Il est difficile de déterminer si des patients hospitalisés sont atteints du SRAS, particulièrement si aucun lien épidémiologique n'a été reconnu et si les symptômes présentés ne sont pas spécifiques. Les patients atteints du SRAS pourraient manifester des symptômes communs aux patients hospitalisés (p. ex., fièvre et symptômes prodromiques de céphalée, de malaise et de myalgie) et les tests de diagnostic pour détecter les cas sont limités. Les essais en laboratoire d'amplification de l'acide nucléique pour le SRAS-CoV ont rappporté des sensibilités aussi peu élevées que 50 %(4). Bien que des tests sérologiques pour l'anticorps du SRAS-CoV sont disponibles, l'interprétation définitive d'un premier test négatif exige qu'un spécimen convalescent soit obtenu >21 jours après le début des symptômes(5). Plusieurs approches potentielles pour la surveillance des patients pourraient permettre de reconnaître le SRAS plus facilement chez les patients hospitalisés. Une évaluation normalisée du SRAS (c.-à-d. des critères cliniques, radiographiques et de laboratoire) pourrait être utilisée pour tous les patients hospitalisés manifestant un nouveau début de fièvre, particulièrement dans les unités ou les salles dans lesquelles on trouve de nouvelles grappes de patients fébriles. De plus, certains systèmes informatiques hospitaliers pourraient permettre de revoir les données administratives et les notes des médecins afin d'être aux aguets pour des observations particulières qui pourraient déclencher une enquête plus poussée. L'enquête à Toronto a révélé une transmission précoce du SRAS tant chez les patients que les visiteurs à l'hôpital A. Dans les régions touchées récemment par le SRAS, des grappes de cas de pneumonie, soit chez les visiteurs à des établissements de soins de santé, soit chez des travailleurs de la santé, devraient être évaluées pour déterminer si elles représentent la transmission du SRAS. Pour faciliter la détection et le signalement, les cliniciens dans ces régions devraient être encouragés à obtenir les antécédents de contact des patients atteints de pneumonie, à savoir s'ils ont visité un établissement de soins de santé ou s'ils y ont travaillé et si des membres de la famille ou des personnes en contact étroit avec eux sont malades également. Une surveillance ciblée pour une pneumonie acquise dans la communauté dans les régions récemment touchées par le SRAS pourrait fournir un autre moyen de détection précoce de ces cas. Les résultats de l'enquête de Toronto indiquent
qu'une transmission continue du SRAS peut avoir lieu chez les patients
et les visiteurs durant une période de respect apparent par les travailleurs
de la santé des mesures Références 1. Poutanen SM, Low DE, Henry B,
et coll. Identification of severe acuterespiratory syndrome in Canada.
N Engl J Med 2003;348:1995B2005. 2. CDC. Interim domestic guidance for management of exposures to severe acute respiratory syndrome (SARS) for health-care settings. Disponible à http://www.cdc.gov/ncidod/sars/exposureguidance.htm. 3. Seto WH, Tsang D, Yung RW, et coll. Effectiveness of precautions against droplets and contact in prevention of nosocomial transmission of severe acute respiratory syndrome (SARS). Lancet 2003;361:1519B20. 4. Peiris JS, Lai ST, Poon LL, et coll. Coronavirus as a possible cause of severe acute respiratory syndrome. Lancet 2003;361:1319B25. 5. Stohr K. A multicentre collaboration to investigate the cause of severe acute respiratory syndrome. Lancet 2003;361:1730B3. Source : Équipe d'enquête sur le SRAS; CDC, Dr T Wallington, Dre L Berger, Dr B Henry, Dre R Shahin, Dre B Yaffe, Service de santé publique de Toronto;Dre B Mederski, Dre G Berall, Hôpital North York General; Dr M Christian, Dre A McGeer, Dr D Low, Université de Toronto; Ministère de la santé et des soins de longue durée, Toronto; Dr T Wong, Dre T Tam, M Ofner, L Hansen, D Gravel, Dre A King, Santé Canada, Ottawa. |
Dernière mise à jour : 2003-07-01 |