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Sommaires épidémiologiques du SRAS :
26 avril 2003
Le SRAS chez les travailleurs de la santé de l'Ontario
On croit que la transmission du SRAS dans la région du Grand Toronto
a commencé avec un cas indicateur lié à un voyage en
février 2003. Les membres de sa famille qui ont eu un contact avec
cette personne sont devenus malades avec des symptômes correspondant
au SRAS, ont été traités à un hôpital dans
la région du Grand Toronto et ont subséquemment transmis la
maladie à des travailleurs et à d'autres patients à cet
hôpital. Plus de 100 travailleurs dans trois hôpitaux de la région
du Grand Toronto sont devenus malades depuis. La première description
de l'épidémiologie suggère que la transmission s'est
produite lors de soins donnés aux patients qui n'avaient pas été
diagnostiqués comme atteints du SRAS et avec lesquels on n'a pas pris
de précautions d'isolement, ainsi qu'avec des membres de la famille
qui étaient malades et qui visitaient l'hôpital.
Parmi les stratégies de contrôle de la maladie, mentionnons
la mise en uvre de précautions sévères pour le
contrôle des infections dans un milieu institutionnel, l'isolement des
cas et de leurs contacts manifestant des symptômes ainsi que la quarantaine
de contacts étroits asymptomatiques. Au début, les cas du SRAS
étaient isolés dans des chambres à pression négative
à l'hôpital. Mais dès le début d'avril, on a gravement
manqué de lits d'isolement contre l'infection aérogène
dans la région du Grand Toronto. Des unités SRAS à pression
négative ont donc été créées dans certains
hôpitaux de la région du Grand Toronto pour augmenter la capacité
de soigner les patients atteints du SRAS dans des circonstances contrôlées.
Depuis la mise en uvre de ces stratégies de contrôle,
la transmission du SRAS aux travailleurs dans les hôpitaux a chuté
considérablement. Mais la transmission a continué à se
faire tant dans les milieux à risque élevé que dans les
milieux à faible risque au sein de la région du Grand Toronto
malgré ces mesures. Parmi les procédures à risque élevé,
mentionnons l'intubation, la succion, la thérapie avec aérosol
de nébulisation et la ventilation à pression positive non invasive.
La transmission du SRAS au personnel hospitalier au cours d'intubations difficiles
de patients atteints du SRAS s'est produite dans 3 hôpitaux différents.
Dans deux, des patients non diagnostiqués ont été identifiés
comme la source de transmission pour 7 membres du personnel de l'hôpital.
Bien que des précautions de contrôle des infections étaient
en place, ces mesures n'ont peut-être pas été totalement
respectées. Dans le troisième hôpital, un patient atteint
du SRAS a été identifié comme la source d'infection pour
7 membres du personnel et 6 autres personnes demeurent sous enquête.
Bien qu'il semble que le personnel ait respecté les précautions
de contrôle des infections, une défaillance technique chez un
soignant a été relevée (un écran facial a été
déplacé par accident). La transmission du SRAS à 10 à
11 membres du personnel hospitalier a aussi été relevée
dans des milieux à faible risque. Parmi les membres du personnel touchés,
on compte des médecins, des infirmières et des préposés
de service (p. ex. porteurs, préposés à l'entretien)
travaillant dans 4 différentes unités à faible risque
du SRAS et dans un hôpital communautaire. Une première enquête
suggère que la transmission a eu lieu pendant que les employés
portaient le matériel de protection personnelle et prenaient toutes
les précautions de contrôle de l'infection recommandées.
En réaction à la continuation de la transmission du SRAS aux
travailleurs hospitaliers, Santé Canada mène une enquête
urgente en collaboration avec les Centers for Disease Control and Prevention
(CDC), la province de l'Ontario et le Service de santé publique de
Toronto. L'enquête comprendra une description épidémiologique,
des études de contrôle de cas, des études de ventilation
ainsi que des études de contamination des surfaces. De plus, on élabore
présentement une directive sur le contrôle des infections visant
les unités du SRAS.
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