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Unité confinement des biorisques et de la sécurité > Information sur les agents pathogènes FICHE DE RENSEIGNEMENT DE PATHOGÈNE
ENCÉPHALOPATHIE SPONGIFORME BOVINE
SECTION I: MALADIE / AGENT INFECTIEUX
SYNONYMES/RENVOI : encéphalopathie spongiforme des bovins (ESB),
maladie de la vache folle, EST des bovins
ÉTIOLOGIE/TAXONOMIE :
- Prions - petites particules protéiniques
CARACTÉRISTIQUES :
Protéine prion (PrP) anormale qui peut convertir une protéine prion normale en une forme
anormale.
SURVEILLANCE :
- Au Canada, lESB est une maladie à déclaration obligatoire. Les propriétaires
danimaux, les vétérinaires et les laboratoires doivent immédiatement signaler au
vétérinaire de district de lACIA la présence de tout animal contaminé ou
quils croient contaminé. Des mesures de lutte ou déradication seront prises sur le champ
(http://lois.justice.gc.ca/fr/H-3.3/tdmcomplete.html).
- Un programme de surveillance active et ciblée des bovins à
haut risque (adultes âgés de plus de 24 mois) a été lancé en 1992. Les bovins à haut
risque comprennent les bovins présumés atteints dESB, les cadavres danimaux,
les animaux abattus durgence et les bovins non ambulatoires.
DISTRIBUTION :
- LESB est indigène au Canada.
- Bovins adultes, âge moyen dapparition de la maladie : 5 ans (dans une étendue de
2 ans)
- Diagnostiquée chez des animaux indigènes en Allemagne, en Autriche, en Belgique, au
Canada, au Danemark, en Espagne, en Finlande, en France, en Grèce, en Irlande, en
Israël, en Italie, au Liechtenstein, au Japon, au Luxembourg, en Pologne, au Portugal,
aux Pays-Bas, en République Czeque, au Royaume-Uni, en Slovaquie, en Slovénie et en
Suisse.
- Diagnostiquée chez des animaux importés au Canada, dans les îles Falkland et en Oman.
SECTION II: DANGER POUR LA SANTÉ DES ANIMAUX ET ÉPIDÉMIOLOGIE
MALADIE CLINIQUE / PATHOGENÈSE :
1) Signes cliniques :
- Maladie dégénérative mortelle du système nerveux central, caractérisée par un
comportement agressif ou nerveux et par une dégénérescence des capacités motrices et
de la posture.
- Piètre condition physique malgré le maintien de lappétit et diminution de la
production de lait.
- Les animaux cliniquement atteints semblent alertes, mais sont agités, anxieux et
appréhensifs.
- Absence de réponse immunitaire.
- Apparition des symptômes deux à six mois avant le décès.
2) Dose infectieuse :
- Pour les bovins :
1 gramme de tissu cérébral infecté (administration par
voie orale)
3) Période dincubation:
SOURCE / MODE DE TRANSMISSION / TRANSMISSIBILITÉ :
- Système nerveux central et autres tissus infectieux à la suite dune maladie
symptomatique; le système nerveux central, liléon et lamygdale palatine
peuvent être source dinfectiosité durant les stades précliniques de la maladie
provoquée expérimentalement par inoculation par voie orale des bovins.
- Le cerveau, la moelle épinière, les ganglions de Gasser, les ganglions de la racine
dorsale, liléon et la rétine des bovins infectés (famille des Bovidés).
- La moelle osseuse est considérée comme étant légèrement infectieuse chez les
animaux qui affichent des signes cliniques.
- Lingestion daliments contenant des tissus animaux infectés.
- Transmission par la mère aussi problable, mais très faible.
- Aucune preuve de transmission horizontale.
VECTEURS : Aucun
GAMME DHÔTES :
- Bovins (LOIE a dressé une liste de tous les membres de la famille des Bovidés)
- Famille des Félidés (encéphalopathie spongiforme des félins - ESF)
- Moutons, chèvres, porcs, souris, visons et marmousets infectés expérimentalement
- Humains (variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob - vMCJ), voir Zoonose pour plus de
précisions
ZOONOSE :
On croit que les humains ont développé la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob
(vMCJ) en consommant des produits contaminés par lESB.
RÉSERVOIR : bovins
SECTION III : DIAGNOSTIQUE
RÉSULTATS DE LA NÉCROPSIE / DHISTOPATHOLOGIE :
- Lésions associées à un traumatisme dû à une chute, à un trébuchement et au
décubitus
- Cerveau : dégénérescence spongiforme symétrique bilatérale (vacuolisation du
neuropile et des neurones de la matière grise)
- Gliose astrocytaire affectant le noyau des cellules nerveuses du tronc cérébral
ÉCHANTILLONS À ENVOYER :
- Sang entier
- Sérum
- Tissus frais et fixés
Tous les échantillons doivent être expédiés à 4°C.
Pour de plus amples renseignements sur le type déchantillons nécessaire pour le
diagnostic de lESB, communiquer avec le Centre national des maladies animales
exotiques du Canada :
Coordonnateur, Diagnostic
Centre national des maladies animales exotiques
1015 Arlington Street
Winnipeg (Manitoba) R3E 3M4
Téléphone : ( 204 ) 789 - 2012
Fax : ( 204 ) 789 - 2038 |
|
Coordonnatrice adjointe, Diagnostic
Centre national des maladies animales exotiques
1015 Arlington Street
Winnipeg (Manitoba) R3E 3M4
Téléphone : ( 204 ) 789 - 2113
Fax : ( 204 ) 789 - 2143 |
DIAGNOSTIQUE DE LABORATOIRE :
- Histopathologie
- Immunohistochimie
- Buvardage
- Microscopie électronique
- Transmission expérimentale par inoculation in vivo ou
ingestion chez les souris de laboratoire
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : sans objet
DIAGNOSTIQUE DIFFÉRENTIEL :
Les maladies suivantes peuvent comporter des similitudes cliniques avec lESB :
- rage
- listériose
- cétose nerveuse
- hypomagnésémie
- hypocalcémie
- méningo-encéphalite thromboembolique
- abcès ou néoplasie de la moelle épinière ou du cerveau
- blessure traumatique
- empoisonnement par le plomb ou autres intoxications
- polioencéphalomalacie
SECTION IV : MÉTHODES DE DÉCONTAMINATION
Choisir un désinfectant homologué possédant un DIN (numéro didentification du
médicament). Utiliser la concentration et le temps de contact indiqués sur
létiquette. Considérer la charge organique et la température. Il est recommandé
que lefficacité du désinfectant utilisé soit évaluée par le laboratoire à
laide dune méthode validée (ex. essai quantitatif de porteur). Vous
référez au tableau 1 afin de vous aider dans le choix dun désinfectant homologué
pouvant être utilisé contre lESB.
TABLEAU 1 : MÉTHODES RECOMMANDÉES DINACTIVATION DE LESB
Nota : Le tableau 1 a été dressé à lintention des laboratoires de
diagnostic vétérinaire (1).
Une inactivation complète nest peut-être pas possible au moyen de produits
chimiques ou de méthodes physiques.
Matériel |
Méthode |
Produits et sous-produits animaux |
- Incinération (1)
- Hydrolyse alcaline (2), consulter les règlements environnementaux
municipaux, provinciaux et fédéraux.
|
Litière |
- Incinération recommandée (3)
- Autoclave à 134°C pendant 1 heure
Étant donné la faible possibilité de transmission maternelle, par
précaution, la litière ayant servi lors du vêlage doit être incinérée. Toutefois
aucune infectiosité na été associée jusquici à la litière. |
Déchets solides (protection personnelle jetable, poubelles, etc.) |
- Incinération recommandée (3, 4)
- Autoclave à 134°C pendant 1 heure(3)
- Traitement chimique à lhydroxyde de sodium (NaOH) ou à lhypochlorite de
sodium (NaOCl) suivi dun traitement à lautoclave à 121 °C
|
Instruments jetables |
- Incinération recommandée (3, 4) (peut savérer inapproprié pour
certains matériaux comme le plastique)
- Nettoyer, tremper dans une solution à 2 % de chlore disponible pendant une heure à 20
°C(3), puis jeter.
- Nettoyer, tremper dans une solution 2 M de NaOH pendant une heure à 20 °C(3),
puis jeter.
- Nettoyer, traiter dans un autoclave à charge poreuse (134-138 °C pendant 18 min), puis
jeter.
Les essuie-tout utilisés pour essuyer les instruments doivent être traités
comme des déchets solides. |
Instruments réutilisables |
Les instruments et le matériel réutilisables doivent demeurer humides entre le
moment où ils sont exposés à du matériel infectieux et leur nettoyage et leur
décontamination ultérieurs (3).
- Bien nettoyer à lessuie-tout, puis faire tremper dans une solution de chlore
disponible à 2 % pendant une heure à 20 °C (3).
- Les instruments devraient être rincés avec de leau suite à un traitement
chimique avant dêtre autoclavé.
- Bien nettoyer à lessuie-tout, puis faire tremper dans une solution de NaOH 2M
pendant une heure à 20 °C(3) puis passer à lautoclave à charge
poreuse (134-138 °C pendant 18 minutes) (3)
- Bien nettoyer à lessuie-tout, immerger dans une solution de NaOH 1N ou de chlore
disponible à 2 % pendant une heure, transférer dans leau, chauffer à
lautoclave à 121 °C (3, 6)
|
Liquides |
- autoclave à 134 °C pendant une heure
- Incinération
- Mélange avec de leau de Javel pour une concentration finale de 2% de chlore
disponible pendant une heure.
|
Surfaces |
- Bien nettoyer, puis asperger les surfaces dune solution de 2% de chlore disponible
pendant une heure à 20 °C puis rincer.
- Bien nettoyer, puis asperger les surfaces dune solution de NaOH 2M disponible
pendant une heure à 20 °C puis rincer.
|
SURVIE À LEXTÉRIEUR DE LHÔTE :
- On a constaté que les agents responsables dencéphalopathie spongiforme
transmissible (EST) semblables (c.-à-d. tremblante du hamster) demeurent infectieux dans
le sol après trois ans.
- Des électrodes contaminées placées dans une solution déthanol et de formaline
pendant plusieurs années ont causé la MCJ chez un chimpanzé.
SECTION V: DANGERS POUR LES HUMAINS AU LABORATOIRE
IINFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Aucun cas relevé.
PRINCIPAUX RISQUES : inoculation ou ingestion accidentelle (Voir
Sources de spécimens hautement infectieux)
RISQUES PARTICULIERS :
Coupures et perforations à éviter.
- Réduire au minimum lemploi de couteaux, de scalpels et de lames acérées.
- Porter des gants résistants aux coupures pour lemploi dinstruments
acérés.
- Utiliser si possible des canules arrondies au lieu daiguilles.
- Remplacer si possible le matériel en verre par du matériel en plastique à
lépreuve des chocs.
EXIGENCES DE CONFINEMENT :
Établissements de diagnostique de EST et de surveillance :
Les laboratoires de diagnostic doivent respecter au minimum les exigences physiques du
niveau de confinement 2, conformément aux Normes sur le confinement des
installations vétérinaires(1)
(http://www.inspection.gc.ca/francais/sci/lab/convet/convetf.shtml) ainsi que les
exigences physiques suivantes:
- Lentrée du laboratoire devrait permettre la séparation des vêtements de
protection et des vêtements des employés, préférablement dans un sas séparé.
- Les surfaces doivent être non poreuses, lavables et résister aux produits chimiques
utilisés lors de la décontamination.
- Toutes ouvertures dans les zones de confinement où le risque de déversements est
présent devraient être scellées (c.-à-d., calfeutrer) pour permettre une
décontamination complète des surfaces.
- Des enceintes de biosécurité (EB) à filtre HEPA avec sac à gant sont recommandées.
En labsence de telles enceintes, une procédure pour assurer le retrait des filtres HEPA
en milieu fermé doit être en place.
- Lautoclave devrait se situer dans le laboratoire. Si elle se situe ailleurs dans
les installations, établir des protocoles afin didentifier correctement les
déchets (y compris les paramètres de traitement) et dassurer le transport
sécuritaire dans limmeuble.
- Les procédures opérationnelles sont énoncées dans les Normes de confinement pour les
laboratoires, les installations vétérinaires et les salles de nécropsie qui manipulent
des prions devront être suivies
(http://www.inspection.gc.ca/francais/sci/bio/consult/prionindexf.shtml).
Établissement travaillant avec des échantillons dEST positifs :
Les exigences physiques et opérationnelles décrites dans les Normes de confinement pour les
laboratoires, les installations vétérinaires et les salles de nécropsie qui manipulent
des prions devront être suivies.
VÊTEMENTS DE PROTECTION :
Au laboratoire :
- Le personnel qui entre dans le laboratoire doit retirer ses bijoux et devrait enfiler
une blouse sans ouverture sur le devant et munie de poignets bien ajustés, des gants, des
couvre-chaussures ou des chaussures spéciales. De façon générale, les blouses sans
ouverture sur le devant sont préférables aux sarraus de laboratoire pour empêcher la
contamination des vêtements. Lutilisation de vêtements de laboratoire jetables
devrait être envisagée.
- Des gants doubles doivent être portés par le personnel qui manipule des matières
infectieuses. Le port de protège-manches jetables est recommandé pour la manipulation de
tissus infectieux.
- Une protection complète du visage telle que des verres ou des protecteurs
oculaires spéciaux avec masque ou un écran facial doit être portée pour toute
procédure qui peut exposer les employés à des éclaboussures ou à des projections
dangereuses.
- Un respirateur nest pas exigé, mais si des respirateurs sont utilisés, un
programme de protection respiratoire doit être en place, conformément aux règlements
provinciaux et fédéraux applicables (p. ex., le Code canadien du travail).
Salle dautopsie :
- Les personnes pouvant être exposées à des agents responsables de lEST dans leur
travail doivent porter à tout le moins des vêtements de protection complète (p. ex.
tenue de chirurgien et ensemble imperméable jetable, tablier imperméable, couvre-chef,
chaussures dédiées ou chaussures imperméables jetables et des gants doubles (lors de
lutilisation dobjets pointus ou coupants, des gants résistants aux coupures
doivent être portés).
- Il faut prévenir les expositions muqueuses ou lingestion accidentelle de tissus
contaminés en utilisant un écran facial complet ou des lunettes de sécurité et un
masque chirurgical.
- Un respirateur nest pas exigé, mais si des respirateurs sont utilisés, un
programme de protection respiratoire doit être en place, conformément aux règlements
provinciaux et fédéraux applicables (p. ex., Le code canadien du travail).
INFORMATION SUR LA MANUTENTION
Déversement en laboratoire:
La marche à suivre en cas de déversement doit être prévue et prendre en compte les
scénarios suivants :
- déversements dans les enceintes de biosécurité
- déversements hors des enceintes de biosécurité
- déversements pendant une opération produisant des aérosols
- changement, sil y a lieu, des modalités dentrée et de sortie des
installations, équipement de protection personnelle adéquat, désinfection du lieu où
sest produit le déversement et des environs (avec temps de contact, enchaînement
des diverses étapes du nettoyage et modalités de lélimination du matériel
contaminé).
Se reporter au tableau 1 pour linactivation du virus de lESB.
ENTREPOSAGE : Toutes cultures cellulaires et matières infectieuses
devraient être entreposés dans des contenants étanches scellés, doivent être
étiquetés avec précision et identifiés comme biorisque. Laccès aux matières
infectieuses devrait être contrôlé en tout temps. Un registre décrivant lusage,
linventaire et lélimination des matières infectieuses doit être maintenu.
ÉLIMINATION : Décontamination par stérilisation à la vapeur,
incinération ou désinfection chimique avant lélimination.
RÉFÉRENCES :
- Guidance from the Advisory Committee on Dangerous Pathogens and the
Spongiform Encephalopathy Advisory Committee. Transmissble
Spongiform Encephalopathy Agents: Safe Working and the Prevention of Infection.
Part 3. December 15, 2003.
http://www.dh.gov.uk/PolicyAndGuidance/HealthAndSocialCareTopics/CJD/CJDGeneralInformation/CJDGeneralArticle/fs/en?CONTENT_ID=4031067&chk=4gOe2r
- European Comission, Scientific Steering Committee. Final Opinion and
Report on: A
Treatment of Animal Waste by Means of High Temperature(150 °C, 3 hours) and High Pressure
Alkaline Hydrolysis. April 10-11, 2003.
http://europa.eu.int/comm/food/fs/sc/ssc/out358_en.pdf
- World Health Organization Communicable Disease Surveillance and Control.
WHO
Infection Control Guidelines for Transmissible Spongiform Encephalopathies;
Report of a WHO Consultation Geneva, Switzerland, 23-26 March 1999. http://www.who.int/emc
- Guidance from the Advisory Committee on Dangerous Pathogens and the
Spongiform Encephalopathy Advisory Committee. Decontamination
and Waste Disposal. Appendix C. December 15, 2003.
http://www.dh.gov.uk/assetRoot/04/07/32/01/04073201.pdf
- Guide
de prévention des infections La maladie de Creutzfeldt-Jakob classique au Canada
. Ottawa: Agence de santé publique du Canada, Volume: 28S5, November 2002.
http://www.hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/publicat/ccdr-rmtc/02vol28/28s5/index.html
- Taylor DM. Inactivation of prions by physical and chemical means.
J Hosp Infect. 1999 Dec;43 Suppl:S69-76. Review.
DERNIÈRE MISE À JOUR : Le 25 avril 2005
PRÉPARÉE PAR : LUnité des biorisques, du confinement et de la
sécurité, ACIA
Avertissement : Bien que linformation et les recommandations
contenues dans la présente Fiche signalétique soient compilées à partir de sources
fiables, il nest pas assuré quelles soient correctes, exactes, complètes,
fiables et actuelles; lAgence canadienne dinspection des aliments ne pourra
donc être tenue responsable des pertes ou dommages résultant de leur application.
Lutilisateur doit donc assumer tous les risques et responsabilités associés à
lapplication et à la fiabilité de linformation et des recommandations, ainsi
quaux résultats, pertes ou dommages qui en découleraient.
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