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Accueil : Publications : RMTC : 2006 - Volume 32 : Numéro 05 : |
![]() le 1er mars 2006 Avantages escomptés de la vaccination antipneumococcique chez les nourrissons et les enfants canadiens de < 5 ansIntroductionStreptococcus pneumoniae (le pneumocoque) est une cause importante de maladie d'enfance chez les enfants canadiens. La bactérie colonise généralement les voies respiratoires supérieures et, occasionnellement, pénètre dans la circulation sanguine ou les tissus avoisinants, entraînant ainsi une pneumococcie invasive (PI), telle qu'une septicémie, une méningite et une pneumonie bactériémique, ou des pneumococcies non invasives comme une pneumonie, une sinusite et une otite moyenne. Les groupes les plus communément touchés sont les personnes âgées, les sujets immunodéprimés, certains groupes ethniques et les jeunes enfants, surtout ceux âgés de < 2 ans1,2. Au Canada, d'après les résultats d'une étude portant sur une cohorte d'enfants canadiens ayant fait l'objet d'un suivi de l'âge de 6 mois à 9 ans, on estime à 1 cas sur 5 000 le risque cumulatif de méningite pneumococcique, à 1 cas sur 500 celui de la septicémie pneumococcique, et à 1 cas sur 20 celui de la pneumonie pneumococcique3. C'est en juin 2001 que le premier vaccin conjugué contre le pneumocoque (VCP) a été homologué au Canada pour les enfants. Lors d'essais cliniques antérieurs, le vaccin heptavalent (VCP7; Prevnar®,Wyeth Ayerst Canada Inc.) s'est avéré d'une efficacité et d'une innocuité prometteuses pour la prévention des PI chez des enfants aussi jeunes que 2 mois4. Le vaccin a en outre eu pour effet bénéfique de réduire la fréquence de la pneumonie, de l'otite moyenne et de la pose de drains transtympaniques4,5. En 2002, le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a émis des recommandations concernant l'administration de ce vaccin à tous les enfants de < 2 ans, ainsi que des conseils particuliers pour les enfants de 2 à 5 ans présentant un risque modéré à élevé de PI1. Le calendrier recommandé pour les nouveau-nés comporte quatre doses administrées à l'âge de 2, 4 et 6 mois et entre 12 et 15 mois. À compter de janvier 2006, toutes les provinces et tous les territoires auront ajouté le VCP7 à leurs programmes de vaccination systématique des enfants. Le but du présent rapport est d'examiner l'importance des maladies induites par S. pneumoniae chez les nourrissons et chez les enfants de < 5 ans, en accordant une attention particulière aux avantages escomptés de la vaccination qui ressortent des données d'études post-commercialisation. MéthodologieNous avons effectué des recherches dans les bases de données Pubmed et Web of Science, de même que dans certaines publications canadiennes comme le Journal canadien des maladies infectieuses et La revue canadienne de santé publique, afin d'y trouver des documents de référence pertinents publiés après 1995. Les mots clés « pneumococc* » et « vaccine » ont été utilisés pour rechercher l'information. L'ajout de termes précis (« conjugate », « infant » et « Canadian ») a permis de restreindre la recherche aux documents de référence les plus pertinents. Résultats et analysePneumococcies chez les enfants canadiensIncidenceAu Canada, S. pneumoniae est une cause importante de maladie bactérienne. Dans le cadre d'une étude rétrospective pancanadienne menée de 1991 à 1998, 2 040 dossiers provenant de 11 centres pédiatriques et faisant état de cas de PI chez des enfants de ≤ 18 ans ont été examinés afin d'observer les tendances épidémiologiques6. Les enfants de sexe masculin étaient plus souvent touchés que ceux de sexe féminin (1,4 pour 1), et le risque global de la maladie diminuait avec l'âge. Les enfants de 3 ans représentaient 71 % de tous les cas (29 % étaient âgés de 12 mois, 32 %, de 12 à 23 mois et 10 %, de 24 à 35 mois). Dans le cadre d'une étude connexe, il a été établi que le risque cumulatif moyen de PI chez les enfants de ces mêmes villes était de 1 sur 460 pendant les 5 premières années de vie; il se situait entre 1 sur 732 à Calgary et 1 sur 271 à Vancouver7. Des bases de données provinciales, des enquêtes spéciales et des données déjà publiées (tableau 1) ont été utilisées pour estimer les taux d'incidence des maladies attribuables à S. pneumoniae, avant l'introduction du VCP7, dans une cohorte de 340 000 enfants canadiens ayant fait l'objet d'un suivi de l'âge de 6 mois à 9 ans3. Chaque année, chez les enfants canadiens de < 5 ans, on estime à plus de 1 million le nombre de cas d'otite moyenne aiguë (OMA) (dont environ 200 000 sont causés par le pneumocoque) et à 1,8 million le nombre de consultations pour une OMA (dont près de 360 000 cas sont associés au pneumocoque). En outre, plus de 20 000 paracentèses avec pose de drains transtympaniques (PDT) (toutes ne sont pas dues au pneumocoque) sont réalisées chaque année dans cette population1,3.
Groupes à risque élevé et facteurs de risqueEn plus de leur jeune âge, d'autres facteurs de risque prédisposent les enfants aux PI (voir le résumé préparé par le CCNI au tableau 2)1. Notons également qu'une maladie sous-jacente est présente chez près de 25 % des enfants souffrant d'une PI. Outre les patients immunodéprimés, d'autres groupes sont exposés à un risque accru de PI, par exemple, les Autochtones, les enfants porteurs d'implants cochléaires et ceux fréquentant une garderie8-11. Chez les Autochtones, le risque accru de PI s'explique probablement par des facteurs multiples, tels que le surpeuplement des maisons et le faible taux d'allaitement12. Le risque de contracter une méningite est également plus élevé chez les enfants qui ont reçu des implants cochléaires avant l'âge de 6 ans9. Au nombre des facteurs de risque connexes, on compte un modèle d'implant particulier et des malformations de l'oreille interne avec fuite de liquide céphalorachidien. Un risque accru de PI et d'OMA a également été observé chez les enfants qui fréquentent une garderie9,10. Cette augmentation du risque pourrait être associée à l'utilisation plus fréquente d'antibiotiques, à une piètre hygiène, au surpeuplement et à un nombre élevé d'infections virales des voies respiratoires, ces facteurs créant des conditions propices à la promotion et au transfert de S. pneumoniae13,14. Vaccins contre S. pneumoniae et efficacité post-homologationVaccination antipneumococcique chez les enfants du CanadaSi l'on tient compte des différences sur le plan chimique et antigénique de la capsule polysaccharidique déterminant la virulence, il existe plus de 90 sérotypes connus de S. pneumoniae. Les sept sérotypes capsulaires inclus dans le vaccin antipneumococcique sont les sérotypes invasifs les plus courants chez les enfants en Amérique du Nord; ils confèrent donc la meilleure protection contre les PI chez les nourrissons et les jeunes enfants15. Le VCP7 contient les sérotypes 4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F et 23F16. Ce sont là les sérotypes les plus couramment isolés chez les enfants canadiens atteints de PI6,17. Étant donné que des sérotypes d'un même sérogroupe peuvent entraîner une protection croisée, il est possible que la protection conférée par le PCV7 ne se limite pas aux sept sérotypes vaccinaux18. Par exemple, le sérotype 6B inclus dans le vaccin peut induire une protection contre le sérotype 6A, de même que contre le sérotype 6B. De plus, pour compléter les protocoles de vaccination comportant l'administration de quatre doses du VCP7, l'administration du vaccin polysaccharidique 23-valent contre le pneumocoque (VPP23) en guise de rappel demeure recommandée chez les enfants canadiens à risque élevé, surtout chez ceux souffrant d'une maladie chronique, afin d'élargir le spectre de sérotypes et d'accroître la réponse immunitaire1,2. Pour des raisons similaires, une dose de rappel du VPP23 est également recommandée chez les enfants autochtones, une fois que l'enfant a reçu la série complète de VCP7. Au nombre des sérotypes couramment isolés dans les cas de PI chez les Autochtones du Nord du Canada, on compte le sérotype 119, lequel n'est pas inclus dans le VCP7. Le VPP23 est une composante essentielle de la vaccination antipneumococcique chez les enfants à risque élevé; il importe donc que, dans le cadre des nouveaux programmes provinciaux et territoriaux de vaccination par le VCP7, on ne néglige pas son importance.
Expérience post-commercialisation du VCP7 aux États-UnisC'est en février 2000 que le VCP7 a été homologué aux États-Unis pour la vaccination systématique des nourrissons et des jeunes enfants. Depuis l'introduction du vaccin, de nombreuses études à l'échelle d'un État ou de plusieurs régions ont fait ressortir une baisse spectaculaire des cas de PI chez les jeunes enfants20-25. Kaplan et ses collaborateurs ont signalé que, dans huit hôpitaux pour enfants, le taux de PI chez les enfants de ≤ 24 mois avait chuté de 58 % en 2001 et de 66 % en 2002, comparativement au taux moyen enregistré de 1994 à 200024. Exclusion faite des sérotypes non vaccinaux (SNV), le taux de PI a chuté de 63 % en 2001 et de 77 % en 2002. Dans le cadre d'une étude portant sur plusieurs États, Whitney et ses collaborateurs ont signalé une réduction de 69 % (p < 0,001) des PI ainsi qu'une baisse de 78 % (p < 0,001) des PI spécifiques des sérotypes vaccinaux chez les enfants de < 2 ans pour l'année 2001, par rapport au taux moyen pour 1998 et 199925. Les auteurs d'un article publié récemment par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) affirment que le taux de PI continue de diminuer, affichant pour l'année 2003 une diminution de l'ordre de 94 % des PI spécifiques des sérotypes vaccinaux chez les enfants de < 2 ans, par rapport à 1998 et 199926. On mentionne également une diminution des OMA et des PDT27. Poehling et ses collègues20 ont fait état d'une réduction de 6 % de l'incidence de l'OMA au Tennessee, toutes causes confondues, et d'une diminution de 20 % des cas d'OMA dans le nord-ouest de l'État de New York en 2001-2002, par rapport au taux de référence établi au cours des quelques années précédant l'administration systématique du VCP7. En plus de la baisse spectaculaire des cas de PI, on a observé, depuis l'introduction du VCP7, une diminution considérable des disparités raciales entre les Noirs et les Blancs sur le plan du risque de PI28,29. À l'aide des données de l'Active Bacterial Core Surveillance (ABC) des CDC, des comparaisons ont été établies entre les taux d'incidence avant et après l'homologation dans cinq comtés du Tennessee28. En 1999, l'incidence chez les enfants de race noire était significativement plus élevée que chez ceux de race blanche, soit 340,2 contre 163,7 pour 100 000 enfants-années (p < 0,001). En 2002, les taux avaient chuté à 57,4 et à 39,6 pour 100 000 enfants-années, respectivement, et n'étaient plus significativement différents. Les Noirs affichaient un taux de couverture vaccinal inférieur à celui des Blancs (31,2 % contre 47,6 %). L'analyse des données de l'ABC dans sept États a donné des résultats similaires29. Les taux d'incidence globale pour les années 1998 et 1999 précédant la vaccination étaient de 439,5 et de 133,0 pour 100 000 enfants-années chez les enfants noirs et les enfants blancs de < 2 ans, respectivement (ratio Noirs/Blancs : 3,3:1). Les taux d'incidence post-vaccination étaient de 48,0 et de 30,3 pour 100 000 enfants-années chez les enfants noirs et chez les enfants blancs, respectivement (ratio Noirs/Blancs : 1,6:1). L'innocuité du vaccin a été évaluée à partir des données recueillies par le Vaccine Adverse Event Report System, une base de données des États-Unis reposant sur un système de surveillance passive30. Entre février 2000 et février 2002, (soit les 2 premières années qui ont suivi l'homologation), des rapports descriptifs concernant des effets indésirables post-vaccination ont été recueillis. Ces rapports font état de symptômes bénins tels qu'une fièvre, des réactions au point d'injection, un prurit et de l'urticaire. La proportion des rapports décrivant des événements graves (décès, réactions à médiation immunologique et échec vaccinal) était faible et similaire à celle observée dans le cas des autres vaccins. Effet de la vaccination sur l'immunité collectiveLa réduction de la maladie chez les personnes non vaccinées ou l'immunité collective est l'un des effets indirects potentiels de la vaccination31. Des données indiquent que l'immunité collective à l'égard des pneumococcies est liée à une réduction post-vaccinale du portage nasal des sérotypes vaccinaux (SV) de S. pneumoniae, donnant lieu à une diminution de la transmission et de la propagation de l'agent pathogène32. De nombreuses études sur le vaccin conjugué antipneumococcique, notamment celles portant sur des enfants fréquentant une garderie, ont fait état d'une réduction post-vaccination du portage nasal32-36. Toutes ont signalé une diminution du portage nasal des SV de S. pneumoniae chez les sujets ayant reçu le VCP, par rapport aux sujets témoins. Dans le cadre de l'étude menée dans plusieurs États par Whitney et ses collaborateurs et dont il est faitmention plus haut, des baisses comparables des cas de PI ont été observées tant chez les adultes que chez les enfants, ce qui évoque une réduction de la transmission de S. pneumoniae des enfants vaccinés aux personnes non vaccinées25. En 2001, on a observé une réduction significative (p < 0,05) du taux de PI chez les adultes par rapport aux taux de 1998 et de 1999, soit une baisse de 32% chez les 20 à 39 ans, de 8% chez les 40 à 64 ans et de 18% chez les ≥ 65 ans. L'étude sur le Tennessee utilisant les données de l'ABC fait aussi état d'une réduction des taux d'incidence, tant chez les adultes de race noire que chez ceux de race blanche28. Une étude israélienne sur le VCP 9-valent a révélé une baisse considérable des taux de portage aussi bien pour les pneumocoques appartenant aux SV que pour les pneumocoques résistants aux antibiotiques chez les enfants vaccinés âgés de 12 à 35 mois14,36,37. En comparaison des témoins, le taux de portage pour les sérotypes vaccinaux était réduit de 68 % chez les 15 à 23 mois, de 60 % chez les 24 à 35 mois, de 43 % chez les 36 à 47 mois et de 29 % chez les > 48 mois. Les taux de portage du pneumocoque chez les jeunes frères et soeurs (non inscrits à la garderie) des enfants fréquentant une garderie ont également été calculés14. Des cultures rhinopharyngés ont été réalisées tous les mois, jusqu'à ce que les frères et soeurs atteignent l'âge de 18 mois ou soient inscrits à la garderie. La proportion de cultures positives pour S. pneumoniae appartenant aux SV chez les frères et soeurs des enfants vaccinés fréquentant une garderie et chez ceux des témoins fréquentant une garderie (21 % contre 34 %, respectivement; p < 0,05) reflétait celle des enfants en garderie (13 % contre 21 %, respectivement; p < 0,05). Effet de la vaccination sur la résistance aux antimicrobiensUn autre effet potentiel de la vaccination antipneumococcique est la diminution des isolats de S. pneumoniae résistants aux antimicrobiens. Lors d'un suivi à long terme mené dans le cadre de l'essai clinique portant sur le Nord de la Californie, on a observé une réduction de la proportion d'isolats fortement résistants à la pénicilline recueillis chez de jeunes enfants atteints d'une PI, soit de 15 % en 2000 (au début de la vaccination systématique) à 5 % au cours de la première moitié de 200338. Même si peu d'années s'étaient écoulées depuis l'introduction de la vaccination systématique, une étude multirégionale menée aux États-Unis a indiqué une baisse importante de la proportion des isolats invasifs qui étaient résistants à la pénicilline, laquelle a chuté de 44 % en 2000 et 45 % en 2001 à 33 % en 2002 (2001 par rapport à 2002; p = 0,018)24. On croit que deux mécanismes principaux expliquent le fait que la vaccination par le VCP multivalent réduise le taux d'isolats résistants aux antimicrobiens. Premièrement, la grande majorité des isolats pneumococciques résistants à la pénicilline, à la céfotaxime, au triméthoprime-sulfaméthoxazole et à de multiples médicaments appartiennent aux sérotypes 6A, 6B, 9V, 14, 19F, 19A et 23F31,36,39. Ces sérotypes étant inclus dans le VCP7, la vaccination entraînera donc une réduction du portage nasal de ces isolats résistants. En l'absence d'une colonisation du nasopharynx, ces sérotypes de S. pneumoniae ne peuvent ni se multiplier ni être transmis à d'autres personnes36. Deuxièmement, la vaccination diminue la fréquence des pneumococcies et, ce faisant, l'utilisation d'antibiotiques et la pression sélective des antibiotiques exercée sur les isolats40. Effet de la vaccination sur le remplacement des sérotypesEn théorie, le remplacement de l'agent pathogène cible par d'autres agents pathogènes est une conséquence possible de la vaccination. En ce qui concerne S. pneumoniae, on dispose de peu de données indiquant que la vaccination puisse entraîner une augmentation de la colonisation nasale par des sérotypes non vaccinaux (SNV)33,36,41. Lors d'un suivi consécutif au vaste essai clinique réalisé dans le Nord de la Californie, on n'a observé aucune augmentation marquée du taux de PI liées à des SNV chez les enfants de < 5 ans38. Cependant, dans le cadre de l'étude finlandaise sur les OMA, une augmentation de 33 % du nombre de cas d'OMA causés par des SNV a été observée chez les enfants de < 2 ans ayant reçu le VCP7 (125 cas d'OMA liés à des SNV sur 1 251 cas d'OMA toutes causes confondues), par rapport à celui des témoins (95 cas d'OMA liés à des SNV sur 1 345 cas d'OMA toutes causes confondues)5. De même, l'étude menée par Kaplan et ses collaborateurs dans les hôpitaux pour enfants a mis en évidence une légère augmentation des cas de PI attribuables aux SNV, en particulier ceux des sérogroupes 15 et 33, malgré une diminution substantielle du taux global de PI chez les enfants de ≤ 24 mois, à la suite de l'introduction du VCP7 en 200124. Il reste à étudier les effets à long terme du remplacement des sérotypes de S. pneumoniae sur l'épidémiologie de ce streptocoque, ainsi que les stratégies d'immunisation qui devront être mises en place. Efficacité présumée du VCP7 au CanadaÀ ce jour, plusieurs études non publiées sur l'immunogénicité et l'innocuité du VCP7 ont été menées au Canada. Les premiers résultats révèlent que le vaccin Prevnar® est sûr et qu'il induit une forte réponse anticorps aux antigènes pneumococciques, lorsqu'il est administré avec les autres vaccins prévus dans les calendriers de vaccination systématique provinciaux et territoriaux. L'incidence des PI chez les enfants canadiens de < 2 ans est légèrement en deçà de celle observée aux États-Unis. Cet écart peut en fait être attribuable au nombre inférieur d'hémocultures réalisées pour les maladies fébriles au Canada, ce qui expliquerait la détection d'un nombre inférieur de cas de septicémie pneumococcique3,7,42. À Calgary, les résultats d'une étude en cours (Calgary Area Streptococcus pneumoniae Epidemiology Research [CASPER], dirigée par le Dr J. Kellner) axée sur la surveillance de l'incidence de la maladie et des sérotypes en Alberta, avant et après l'introduction en 2002 de la vaccination systématique des enfants, indiquent que l'efficacité du vaccin au Canada devrait être similaire à celle obtenue aux États-Unis. Ces résultats préliminaires ont montré une diminution de 62 % de l'incidence des PI chez les enfants de 6 à 23 mois en 2003, comparativement à l'incidence moyenne enregistrée entre 1998 et 2001 (communication personnelle : Dr J. Kellner, Alberta Children's Hospital, Calgary, 2005). Même si l'incidence globale de la maladie est légèrement plus faible au Canada qu'aux États-Unis, la baisse de l'incidence des PI observée au Canada est équivalente aux baisses signalées aux États-Unis20-25. Au Canada, la proportion des isolats renfermant des sérotypes de S. pneumoniae inclus dans le VCP7 est similaire à celle observée aux États-Unis4. Les sérotypes isolés au cours des années 90 chez des enfants canadiens atteints d'une PI ont été analysés6,17,43. Au Québec, 90 % et 88 % des isolats prélevés chez des enfants de < 2 ans et de < 5 ans, respectivement, étaient contenus dans le VCP743. Une étude pancanadienne a également révélé que 94 % et 84 % des sérotypes isolés étaient inclus dans le VCP37, pour les mêmes groupes d'âge, respectivement 6. Une deuxième étude pancanadienne portant sur des isolats recueillis chez des enfants de ≤ 5 ans a permis de déterminer que 95 % des sérotypes isolés correspondaient à ceux inclus dans le vaccin17. En ce qui concerne les isolats pneumococciques résistants aux antibiotiques relevés au Canada, différentes études ont indiqué les proportions des isolats résistants à la pénicilline renfermant des sérotypes contre lesquels le VCP7 aurait pu assurer une protection6,17,43,44. Ces proportions intégraient 94 % des enfants de < 2 ans, 95 % des enfants de ≤ 18 ans et 100 % de la population en général. La surveillance assurée par CASPER a montré que, en 2003, la proportion des isolats du pneumocoque invasif non sensibles à la pénicilline prélevés chez des enfants de < 16 ans avait diminué par rapport aux années précédentes. On s'attend donc à ce que la vaccination systématique des enfants canadiens ait des répercussions importantes sur les taux de PI et sur les pneumococcies résistantes aux antibiotiques. ConclusionLe pneumocoque est une cause importante de maladie bactérienne chez les enfants canadiens, en particulier chez ceux de < 2 ans présentant un risque élevé de PI. En outre, on estime à 200 000 le nombre annuel de cas d'OMA attribuables au pneumocoque chez les enfants canadiens de < 5 ans1,3. Au Canada, l'utilisation du VCP7 chez les enfants a été autorisée en juin 2001. Le maintien des activités de vaccination et la surveillance continue rendront plus manifestes les répercussions de ce vaccin sur les maladies associées à S. pneumoniae. Il convient de mener d'autres recherches pour répondre à certaines questions importantes ayant trait à l'optimisation des calendriers de vaccination, au remplacement des sérotypes, à la résistance aux antimicrobiens, à l'immunité collective, à la durée de l'immunité et à la rentabilité de ces activités. À compter de janvier 2006, tous les gouvernements provinciaux et territoriaux assureront la vaccination systématique des enfants par le VCP7. Des vaccins de rattrapage sont administrés en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario pour les enfants de < 1 an, de même qu'au Québec, au Yukon et au Nunavut, pour les enfants de < 5 ans. Les résultats de la présente étude indiquent clairement que le VCP7 est actuellement bénéfique pour les enfants et la société canadienne dans son ensemble en réduisant les maladies associées à S. pneumoniae. Ils laissent également entrevoir des avantages additionnels sur le plan de l'immunité collective et de la réduction de la résistance aux antimicrobiens, à mesure qu'un nombre accru d'enfants canadiens de < 5 ans seront systématiquement vaccinés par le PCV7. RemerciementsNous remercions Wyeth Canada Inc. pour sa collaboration à notre projet. Nous sommes également reconnaissants au Dr D. Scheifele du BC Children's Hospital de Vancouver et au Dre S. Deeks de l'Agence de santé publique du Canada pour leur examen critique d'une version antérieure du présent document et pour leurs suggestions. Références
Source : CA McClure, PhD, MS, University of Prince Edward Island, Charlottetown, PEI; MW Ford, MSc, Wyeth Canada, Inc., Markham, Ont.; JB Wilson, PhD, University of Guelph, Ont.; JJ Aramini, PhD, MSc, University of Guelph (Ontario).
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Mise à jour : 2006-03-05 | ![]() |