le 1er janvier 2006
Volume 32
Numéro 01
Note internationale: Voyages aériens et santé
Le trafic aérien s'est considérablement développé
ces dernières années. Les vols de longue durée sont
de plus en plus fréquents, tandis que les distances parcourues
sans interruption, et donc les durées de vol, sont de plus en plus
longues. La capacité des avions long-courriers augmente elle aussi,
de sorte que les gens sont de plus en plus nombreux à voyager dans
un même avion. Les « grands voyageurs » - ceux qui prennent
fréquemment l'avion - constituent aujourd'hui un pourcentage important
de passagers. D'après l'Organisation de l'aviation civile internationale,
le nombre annuel de passagers a dépassé 1,647 milliard en
2000 et même si ce nombre a diminué les années suivantes
du fait des problèmes de sécurité et de l'apparition
du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), il repart à
nou-veau à la hausse et doit en principe augmenter de 4,4 % par
an jusqu'en 2015.
Les voyages aériens, en particulier sur de longues distances,
exposent les passagers à divers phénomènes qui peuvent
nuire à leur santé et à leur bien-être. Les
personnes qui ont déjà des problèmes de santé
peuvent y être plus sensibles et doivent consulter leur médecin
ou se rendre dans un centre de médecine des voyages. Ceux qui reçoivent
des soins médicaux et qui ont l'intention de prendre l'avion sous
peu doivent en parler à leur médecin. Les risques que comportent
les voyages aériens pour la santé peuvent être minimisés
si les gens se préparent bien et prennent des précautions
simples avant, pendant et après le vol. On trouvera ci-après
une description des divers phénomènes qui peuvent nuire
à la santé et au bien-être des personnes voyageant
en avion.
Pression atmosphérique dans la cabine
Bien que les cabines d'avion soient pressurisées, la pression
atmosphérique dans la cabine à l'altitude de croisière
est inférieure à ce qu'elle est au niveau de la mer. À
une altitude de croisière normale de 11 000 à 12 200 mètres
(36 000 à 40 000 pieds), la pression atmosphérique dans
la cabine équivaut à la pression régnant à
une altitude située entre 1 800 et 2 400 mètres (6 000 à
8 000 pieds). C'est pourquoi la teneur en oxygène du sang diminue
(hypoxie) et le volume des gaz augmente dans l'organisme. Les effets de
la baisse de la pression atmosphérique sont généralement
bien supportés par les passagers en bonne santé.
Oxygène et hypoxie
L'air de la cabine contient suffisamment d'oxygène pour les passagers
en bonne santé et l'équipage. Toutefois, parce que la pression
atmosphérique est relativement faible, la quantité d'oxygène
contenue dans le sant est moindre. Les passagers souffrant de certaines
maladies, contamment de maladies cardiovasculaires ou respiratoires ou
de troubles sanguins comme l'anémie risquent de mal supporter la
diminution du taux d'oxygène (hypoxie). Ces passagers peuvent généralement
voyager en toute sécurité si des dispositions sont prises
avec la compagnie aérienne pour assurer un apport supplémentaire
d'oxygène au cours du vol.
Expansion des gaz
À mesure que l'avion prend de l'altitude, les gaz se détendent
du fait de la baisse de la pression atmosphérique dans la cabine.
De même, quand l'avion perd de l'altitude, ils se contractent du
fait de la hausse de pression dans la cabine. Ces changements se produisent
dans les cavités corporelles qui contiennent de l'air. Au cours
de l'ascension, l'air s'échappe de l'oreille moyenne et des sinus,
généralement sans causer de problème. Il semble parfois
que les oreilles « se débouchent ». Lorsque l'avion
descend, il faut que l'air puisse repasser dans l'oreille moyenne et les
sinus pour compenser la différence de pression. Si ce n'est pas
le cas, on a l'impression d'avoir les oreilles ou les sinus bloqués
et si la pression n'est pas rétablie, cela peut même être
douloureux. Le fait d'avaler, de mâcher ou de bailler (« pour
dégager les oreilles ») atténue généralement
la gêne ressentie. Si le problème perdure, une expiration
courte mais puissante, la bouche fermée et les narines pincées,
permet généralement de le régler (manoeuvre Valsalva).
Dans le cas d'un bébé, on peut atténuer les symptômes
en le nourrissant ou en lui donnant une tétine pour l'encourager
à déglutir.
Il est déconseillé aux personnes qui souffrent d'une infection
de l'oreille, du nez ou des sinus de prendre l'avion parce que l'incapacité
à compenser la différence de pression peut être douloureuse
ou provoquer un traumatisme. Si le voyage ne peut pas être évité,
la prise de gouttes nasales décongestionnantes juste avant le vol
et à nouveau juste avant la descente peut soulager le malaise.
Lorsque l'avion prend de l'altitude, l'expansion des gaz abdominaux
peut causer une certaine gêne, généralement légère.
De l'air ou d'autres gaz peuvent s'introduire dans les cavités
corporelles à la suite de certains types d'interventions chirurgicales,
traitements médicaux ou tests diagnostiques, par exemple à
la suite d'une intervention chirurgicale abdominale ou oculaire (décollement
de la rétine). Les personnes qui ont récemment subi ce type
d'interventions doivent demander à un spécialiste de la
médecine des voyages ou à leur médecin traitant combien
de temps ils doivent attendre avant de prendre l'avion.
Humidité dans la cabine et déshydratation
L'humidité dans la cabine d'un avion est faible, généralement
< 20 % (l'humidité à la maison est normalement de plus
de 30 %). Cela peut dessécher la peau et entraîner une gêne
au niveau des yeux, de la bouche et du nez mais ne présente aucun
risque pour la santé. On peut atténuer cette gêne
en s'enduisant d'une lotion hydratante, en utilisant une solution saline
pour pulvérisation nasale afin d'humidifier les voies nasales et
en portant des lunettes à la place des verres de contact. Le faible
taux d'humidité n'entraîne pas de déshydratation et
il n'y a nullement besoin de boire davantage.
Ozone
L'ozone est une forme d'oxygène (contenant trois atomes d'oxygène
par molécule au lieu de deux) qui se trouve dans la haute atmosphère
et peut pénétrer dans la cabine en même temps que
l'air frais. Dans les anciens avions, le taux d'ozone dans l'air de cabine
irritait parfois les poumons, les yeux et les voies nasales. L'ozone est
décomposé par la chaleur et la majeure partie de l'ozone
est éliminée par les compresseurs (des réacteurs)
qui assurent la pressurisation de la cabine. En outre, la plupart des
longs courriers modernes sont équipés de convertisseurs
catalytiques qui dissocient l'ozone restant.
Rayonnement cosmique
Le rayonnement cosmique est constitué de rayonnements qui proviennent
du soleil et de l'espace. L'atmosphère et le champ magnétique
terrestres constituent des boucliers naturels et de ce fait les niveaux
de rayonnement sont moins importants à base altitude. À
cause de la forme du champ magnétique et de « l'aplatissement
» de l'atmosphère au dessus des pôles, le rayonnement
cosmique est plus intense au niveau des pôles qu'à celui
de l'équateur.
La population est continuellement exposée au rayonnement de fond
émanant naturellement du sol, des roches et des matérieux
de construction ainsi qu'au rayonnement cosmique qui atteint la surface
de la terre. Même si le niveau du rayonnement cosmique est plus
élevé aux altitudes de vol qu'au niveau de la mer, les recherches
menées jusqu'ici n'ont pas fait état de répercussions
importantes sur la santé des passagers ou des membres d'équipage.
Mal des transports
Sauf en cas de fortes turbulences, les passagers d'un avion souffrent
rarement du mal des transports. Les personnes plus sensibles à
ce problème devraient demander un siège au milieu de la
cabine où les mouvements sont moins prononcés et avoir en
tout temps à portée de main le sac en papier prévu
à chaque siége en cas de nausée. Elles devraient
également demander à leur médecin ou à un
spécialiste de la médecine des voyages quels sont les médicaments
à prendre avant le vol contre le mal des transports.
Immobilité, problèmes circulatoires et thrombose veineuse
profonde
La contraction des muscles est un facteur important qui aide le sang
à circuler dans les veines, et notamment dans les jambes. L'immobilité
prolongée, surtout en position assise, entraîne parfois une
accumulation de sang dans les jambes, d'où gonflement, raideur
et gêne.
Il est connu que l'immobilité est l'un des facteurs pouvant provoquer
l'apparition d'un caillot sanguin dans une veine profonde, ce que l'on
appelle « thrombose veineuse profonde ». La recherche a montré
que la thrombose peut survenir à la suite d'une immobilité
prolongée, par exemple pendant de longs voyages en automobile,
en autobus, en train ou en avion. L'Organisation mondiale de la Santé
(OMS) a lancé une grande étude pour découvrir si,
par rapport aux diverses causes d'immobilité, il existe d'autres
facteurs qui pourraient augmenter le risque de thrombose veineuse dans
le cas des voyages en avion.
Dans la plupart des cas de thrombose, les caillots sont petits et ne
provoquent aucun symptôme. L'organisme dissout progressivement le
caillot et il n'y a pas de conséquence à long terme. Les
caillots plus importants peuvent engendrer des symptômes tels que
le gonflement de la jambe, la sensibilité au toucher et une douleur
plus ou moins forte. Il arrive qu'une partie du caillot se détache
et vienne se loger dans les poumons. Cela s'appelle une embolie pulmonaire
et provoque des douleurs thoraciques, une difficulté à respirer
et, dans les cas graves, une mort soudaine - ce qui peut survenir des
heures ou même des jours après la formation du caillot.
Le risque d'apparition d'une thrombose veineuse profonde est très
faible à moins qu'il n'y ait un ou plusieurs autres facteurs de
risque préexistants, notamment :
- antécédents de thrombose veineuse ou d'embolie pulmonaire;
- antécédents de thrombose veineuse ou d'embolie pulmonaire
chez un membre de la famille proche;
- oestrogénothérapie (pilule contraceptive ou traitement
de substitution hormonale);
- grossesse;
- intervention chirurgicale ou traumatisme récents, en particulier
opération de l'abdomen, du bassin ou des jambes;
- cancer;
- certaines anomalies génétiques de la coagulation sanguine.
Il est conseillé aux personnes présentant un ou plusieurs
de ces facteurs de consulter leur médecin ou de se rendre dans
un centre de médecine des voyages longtemps avant d'entreprendre
un voyage de 3 heures ou plus.
La thrombose veineuse profonde touche plus couramment les personnes
âgées. Certains chercheurs estiment que le tabagisme, l'obésité
et la présence de varices peuvent comporter un risque.
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Précautions à prendre
Le risque, pour les passagers qui n'ont aucun des facteurs de risque
susmentionnés, de contracter une thrombose veineuse profonde à
la suite d'un vol est minime; quand aux avantages de la plupart des mesures
de précaution, ils ne sont pas prouvés et certains pourraient
même être néfastes. Ces passagers trouveront ci-après
des conseils de bon sens.
Le fait de ce déplacer dans la cabine durant les vols de longue
durée contribue à réduire les périodes d'immobilité
prolongée. Toutefois, cela n'est pas toujours possible et il faut
comparer les avantages sanitaires potentiels et les risques des traumatismes
qui s'en suivraient si l'avion rentrait de fortes turbulences. On peut
par contre se promener dans la cabine, par exemple se rendre aux toilettes,
toutes les 2 ou 3 heures. De nombreuses compagnies aériennes donnent
également des conseils utiles sur les exercices que l'on peut faire
sans quitter sa place. On pense que le fait d'exercer les muscles du mollet
stimule la circulation, réduit la gêne, la fatigue et la
raideur et également le risque de thrombose veineuse profonde.
Il faut éviter de déposer les bagages à main là
où ils risquent de gêner les mouvements des jambes ou des
pieds et porter des vêtements amples et comfortables.
Il peut s'avérer utile de porter des bas de contention gradués
bien ajustés. Ces bas compriment les muscules du mollet et améliorent
la circulation sanguine dans les veines profondes. Ils peuvent également
prévenir le gonflement des chevilles qui est très courant
sur les vols de longue durée. Toutefois, il faut qu'ils soient
de la bonne taille pour être efficaces et les passagers doivent
par conséquent demander à leur médecin ou à
un centre de médecine des voyages quel type leur convient le mieux.
Compte tenu du risque évident d'effets secondaires importants
et de l'absence de preuves au niveau des avantages, il est conseillé
aux passagers de ne pas prendre d'aspirine simplement pour prévenir
la thrombose veineuse.
Il est possible de prescrire des traitements spécifiques, comme
des injections d'héparine, aux voyageurs qui sont les plus exposés
au risque de thrombose. L'équipage n'est pas formé à
la pratique des injections et les voyageurs à qui on a prescrit
ce traitement doivent soit apprendre à effectuer eux-mêmes
l'injection soit à prendre les dispositions voulues pour qu'elle
soit pratiquée par une personne qualifiée.
Plongée
Les plongeurs ne doivent pas prendre l'avion trop tôt après
la plongée, car la pressurisation réduite de la cabine risque
d'entraîner des troubles liés à la décompression
(arthralgies). Il leur est recommandé de laisser passer au moins
12 heures après leur dernière plongée, période
qui doit être étendue à 24 heures après de
multiples plongées ou après une plongée qui exige
des paliers de décompression durant la remontée vers la
surface. Les passagers qui font de la plongée récréative
avant de prendre l'avion doivent demander l'avis des spécialistes
des écoles de plongée.
Décalage horaire
On entend par décalage horaire la perturbation de l'horloge interne
de l'organisme (portant sur 24 heures environ) et des rythmes circadiens
due aux déplacements sur plusieurs fuseaux horaires en peu de temps,
par exemple lors d'un vol d'est en ouest ou d'ouest en est. Le décalage
horaire peut entraîner une indigestion, des troubles du transit
intestinal, un malaise général, une somnolence durant la
journée, une insomnie la nuit ou une baisse des capacités
physiques et mentales. Ses effets s'ajoutent souvent à la fatigue
due au voyage lui même. Les symptômes liés au décalage
horaire disparaissent progressivement, à mesure que le corps s'adapte
à l'heure locale.
Le décalage horaire ne peut être empêché,
mais il existe des moyens d'en réduire les effets (voir ci après).
Les personnes qui doivent prendre des médicaments selon un horaire
strict (p. ex., insuline, pilule contraceptive) devraient consulter leur
médecin ou un centre de médecine des voyages à ce
sujet avant de partir.
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Mesure d'ordre général pour atténuer les effets
du décalage horaire
-
Bien se reposer avant le départ, et se détendre le
plus possible pendant le vol. Des sommes brefs peuvent être
utiles.
-
Manger légèrement et limiter la consommation d'alcool.
L'alcool augmente la production d'urine, ce qui peut entraîner
des troubles du sommeil, car le passager doit se réveiller
pour aller uriner. Certes, l'alcool peut accélérer l'endormissement,
mais il nuit à la qualité du sommeil, ce qui le rend
moins récupérateur. Les effets consécutifs à
la prise d'alcool risquent d'exacerber les effets du décalage
horaire et la fatigue due au voyage. Il faut donc consommer l'alcool
de façon modérée ou de préférence
s'en abstenir avant et durant le vol. Il faut limiter la caféine
aux quantités normales et l'éviter dans les heures qui
précèdent une période de sommeil prévue.
-
Tenter de créer les conditions favorables à l'endormissement.
Pour un somme pendant le jour, le port d'un masque oculaire et de
protections auditives peuvent être utiles. Un exercice régulier
durant la journée contribue à favoriser le sommeil mais
il faut éviter de faire de l'exercice intensif immédiatement
avant l'endormissement.
-
Une fois à destination, essayer de dormir autant que d'habitude
par 24 heures. On estime qu'il est nécessaire de dormir un
minimum de 4 heures durant la nuit locale pour permettre à
l'horloge interne de l'organisme de s'adapter à la nouvelle
heure. Si possible, compléter le temps total de sommeil en
faisant un somme chaque fois que l'envie s'en fait sentir le jour.
-
Le cycle lumière/obscurité est l'un des facteurs les
plus importants pour le réglage de l'horloge interne de l'organisme.
L'exposition à la lumière du soleil une fois arrivé
à destination facilite généralement l'adaptation.
-
Des somnifères à action brève peuvent être
utiles. Il faut les prendre uniquement sur avis médical et
normalement pas pendant le vol, car ils risquent d'accroître
l'immobilité et, par conséquent, le risque d'une thrombose
veineuse profonde.
-
La mélatonine que l'on trouve dans certains pays peut servir
à resynchroniser l'horloge interne. Elle est en général
vendue comme complément alimentaire et, par conséquent,
n'est pas soumise au même contrôle strict que les médicaments
(p. ex., elle n'a pas été approuvée comme médicament
aux États-Unis, mais peut être vendue parmi les compléments
alimentaires). L'heure de la prise et le dosage efficace de la mélatonine
n'ont pas été pleinement évalués et les
effets secondaires, notamment si elle est utilisée pendant
longtemps, sont inconnus. Par ailleurs, les méthodes de fabrication
des comprimés ne sont pas normalisées et, par conséquent,
la dose contenue est très variable et des composés néfastes
peuvent s'y trouver. Pour toutes ces raisons, la mélatonine
n'est pas recommandée.
-
Il n'est pas toujours judicieux de s'ajuster à l'heure locale
pour de brefs séjours de 2 à 3 jours ou moins. En cas
de doute, demander l'avis d'un médecin spécialiste des
voyages.
-
Les individus réagissent différemment au décalage
horaire. Les grands voyageurs doivent observer les diverses réactions
de leur corps et adapter leurs habitudes en fonction de celle-ci.
Il peut s'avérer utile de consulter un centre de médecine
des voyages afin de déterminer une stratégie efficace.
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Aspects psychologiques
Les voyages aériens ne sont pas une activité naturelle
pour l'être humain et de nombreuses personnes connaissent des difficultés
d'ordre psychologique lorsqu'elles prennent l'avion. Les principaux problèmes
sont le stress et la peur de prendre l'avion. Ils peuvent survenir ensemble
ou à différents moments, avant et pendant le voyage.
Stress
Toutes les formes de voyage génèrent du stress. Aller
prendre l'avion peut être particulièrement stressant, car
cela entraîne généralement un voyage assez long jusqu'à
l'aéroport, une durée de sommeil réduite et de longues
distances à parcourir dans le terminal. La plupart des passagers
trouvent les moyens d'un faire face, mais ceux qui sont perturbés
par les voyages en avion doivent demander l'avis d'un médecin assez
longtemps à l'avance. Une bonne planification du voyage (passeports,
billets, médicaments, etc.) et le fait de prévoir suffisamment
de temps pour se rendre à l'aéroport contribuent à
soulager le stress.
Peur de prendre l'avion
La peur de l'avion peut aller d'une légère anxiété
à l'incapacité totale de prendre l'avion. Cela peut poser
des problèmes au niveau du travail et des vacances.
Les voyageurs qui souhaitent voyager en avion mais qui ne peuvent surmonter
leur peur doivent demander l'avis d'un médecin avant le départ.
La prise de médicaments peut être utile dans certains cas,
mais le recours à l'alcool pour « se calmer les nerfs »
n'est pas la solution et peut s'avérer dangereux s'il est associé
à certains médicaments. La solution à long terme
serait que les voyageurs suivent un traitement spécialisé
afin d'atténurer les difficultés psychologiques liées
aux voyages aériens. Il existe de nombreux cours comprennent généralement
des conseils sur la manière de maîtriser les symptômes
liés à la peur, des informations sur le fonctionnement d'un
avion et des commandes durant le vol et, dans la plupart des cas, un vol
de courte durée.
Accès de fureur en avion
Ces dernières années, on a reconnu que l'accès
de fureur en avion était une forme de comportement perturbateur
associé aux voyages aériens. Ce problème semble lié
à un très fort degré de stress mais pas spécifiquement
à la peur de prendre l'avion. Il est souvent précédé
d'une consommation excessive d'alcool.
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Personnes ayant des problèmes médicaux ou des besoins
spéciaux
Les compagnies aériennes ont le droit de refuser de prendre des
passagers présentant des problèmes qui risquent de s'aggraver
ou d'avoir de graves conséquences durant le vol. Elles peuvent
demander l'autorisation de leur service/conseiller médical s'il
leur semble qu'un passager souffre d'une maladie ou d'un trouble mental
ou physique pouvant :
- être considéré comme potentiellement dangereux
pour la sécurité de l'avion;
- nuire au bien-être et au confort des autres passagers et/ou
des membres d'équipage;
- nécessiter des soins médicaux et/ou un équipement
spécial pendant le vol;
- s'aggraver en vol.
Si, avant le départ, l'équipage soupçonne qu'un
passager est malade, il en informe le commandant de bord; celui-ci décide
alors si le passager est apte à voyager, s'il a besoin de soins
médicaux ou s'il présente un danger pour les autres passagers,
l'équipage ou pour la sécurité de l'avion.
Le présent chapitre donne quelques lignes directrices générales
sur les problèmes de santé qui nécessitent une autorisation
médicale avant le départ, mais les politiques des compagnies
aériennes varient et les conditions doivent toujours être
vérifiées avant ou au moment de la réservation du
vol. Il est souvent possible de trouver l'information voulue sur le site
web de la compagnie aérienne.
Nourrissons
Les voyages en avion sont déconseillés pour les nourrissons
de < 7 jours. S'il est absolument nécessaire d'emmener en voyage
des nourrissons qui ont > 7 jours mais sont nés prématurément,
il faut dans chaque cas demander l'avis d'un médecin. Les modifications
de la pression atmosphérique dans la cabine peuvent géner
les nourrissons; on peut les soulager en nourrissant l'enfant ou en lui
donnant une tétine pour l'encourager à déglutir.
Femmes enceintes
Les femmes enceintes peuvent normalement voyager en toute sécurité,
mais la plupart des compagnies aériennes restreignent les voyages
en fin de grossesse. Les directives les plus courantes pour les femmes
qui ont une grossesse sans complication sont les suivantes :
- après la 28e semaine de grossesse, la femme doit
présenter une lettre de son médecin ou de sa sage femme
confirmant la date prévue de l'accouchement et le fait que la
grossesse est normale;
- en cas de grossesse monofoetale, les vols sont autorisés jusqu'à
la fin de la 36e semaine;
- en cas de grossesse multiple, le vol est permis jusqu'à la
fin de la 32e semaine.
Maladie préexistante
La plupart des personnes qui ont des problèmes de santé
peuvent prendre l'avion en toute sécurité à condition
de prévoir les précautions nécessaires à l'avance,
par exemple un approvisionnement supplémentaire en oxygène.
Les personnes atteintes de cancer, de troubles cardiovasculaires, de
maladies respiratoires, d'anémie, de diabète ou qui prennent
des médicaments régulièrement ou suivent un traitement,
qui ont récemment subi une intervention chirurgicale, qui ont été
hospitalisées ou qui ne sont pas sûres de pouvoir voyager
pour toute autre raison doivent consulter leur médecin ou un centre
de médecine des voyages avant de décider si elles peuvent
partir ou non.
Les médicaments nécessaires durant le voyage ou tout de
suite après l'arrivée doivent être mis dans les bagages
à main. Il est également conseillé d'avoir avec soi
une copie de l'ordonnance en cas de perte du médicament ou besoin
de boîtes supplémentaires, ou si les contrôles de sécurité
exigent la preuve que le médicament en question est nécessaire.
Grands voyageurs ayant des problèmes médicaux
Les grands voyageurs qui ont un problème de santé permanent
et stable peuvent obtenir une carte spéciale auprès du service
médical ou du service de réservation de nombreuses compagnies
aériennes. Cette carte est acceptée, sous certaines conditions,
comme preuve d'autorisation médicale et d'identification du problème
médical du titulaire.
Questions de sécurité
Les contrôles de sécurité préoccupent les
voyageurs qui sont équipés appareillés avec des prothèses
en métal, par exemple articulations artificielles, stimulateurs
cardiaques ou défibrillateurs automatiques internes. Certains stimulateurs
cardiaques risquent d'être affectés par le matériel
de contrôle de sécurité et les voyageurs munis de
ce type d'appareil doivent avoir un certificat de leur médecin.
Les voyageurs qui doivent transporter du matériel médical
dans leurs bagages à main, notamment des objets pointu tels que
des seringues hypodermiques, doivent également présenter
un certificat médical.
Tabagisme
Pratiquement toutes les compagnies aériennes interdisent désormais
l'usage du tabac à bord. Certains fumeurs peuvent trouver cette
mesure stressante, en particulier pendant les vols de longue durée,
et doivent consulter leur médecin avant le voyage. Les timbres
de substitution nicotinique ou la gomme à la nicotine sont parfois
utiles durant le vol et le recours à d'autres médicaments
ou techniques peut également être envisagé.
Personnes handicapées
D'une façon générale, un handicap physique n'est
pas une contre-indication au yoyage. Les personnes qui ne sont pas autonomes
pendant le vol (notamment pour aller aux toilettes et passer de leur fauteuil
à leur siège et inversement) devront être accompagnées
par une personne qualifiée apte à fournir toute l'assistance
nécessaire. L'équipage n'est généralement
pas autorisé à fournir ce type d'assistance; le voyageur
qui a besoin d'aide et qui n'a pas d'accompagnateur habilité risque
de ne pas être autorisé à embarquer. Il est conseillé
aux personnes qui sont confinées à un fauteuil roulant de
ne pas se déshydrater délibérément avant ou
pendant le voyage pour éviter d'aller aux toilettes en cours de
vol car cela risque de nuire à leur état de santé
général.
Les compagnies aériennes règlent les conditions de voyage
des personnes handicapée. Il faut prendre contact à l'avance
avec la compagnie pour de plus amples informations (le site web de la
compagnie propose souvent des informations utiles).
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Maladies transmissibles
La recherche a montré que le risque de transmission d'une maladie
infectieuse à bord d'un avion est minime.
La qualité de l'air dans la cabine est soigneusement contrôlée.
Le degré de ventilation permet de renouveler totalement l'air 20
à 30 fois par heure. La plupart des avions modernes ont des systèmes
de recirculation de l'air qui recyclent jusqu'à 50 % de l'air de
la cabine. L'air qui recircule passe généralement par des
filtres à haute efficacité HEPA, du type de ceux qui sont
utilisés dans les salles d'opération des hôpitaux
et les services de soins intensifs, et captent les particules, les bactéries,
les moisissures et les virus.
La transmission d'une infection peut se produire entre des passagers
qui sont assis dans la même partie de l'avion, généralement
lorsque la personne infectée éternue ou tousse, ou par le
toucher (contact direct ou contact avec les mêmes parties de la
cabine et du mobilier, que d'autres personnes touchent). La situation
n'est pas différente de celles où les gens assis sont l'un
près de l'autre, par exemple dans un train, un autobus ou au théâtre.
Des maladies grandement contagieuses telles que la grippe risquent de
se propager aux autres passagers dans le cas où le système
de ventilation de l'appareil ne fonctionne pas. Un petit générateur
auxiliaire permet normalement de ventiler l'appareil lorsqu'il est au
sol, avant la mise en route des réacteurs principaux, mais il arrive
que ce dispositif ne soit pas branché pour des raisons environnementales
(bruit) ou techniques. Dans ce cas, et lorsque le départ est retardé,
il arrive que l'on demande aux passagers de débarquer temporairement.
Afin de minimiser les risques de transmission des infections, les passagers
qui ne se sentent pas bien, surtout s'ils ont de la fièvre, doivent
retarder leur voyage jusqu'à leur guérison. Les compagnies
aériennes peuvent interdire aux passagers qui semblent porteurs
d'une maladie contagieuse de prendre l'avion.
Désinsectisation des avions
De nombreux pays exigent que les avions en provenance de pays où
sévissent des maladies transmises par les insectes, comme le paludisme
ou la fièvre jaune, soient désinsectisés. Plusieurs
cas de paludisme sont survenus chez des personnes qui vivaient ou travaillaient
aux alentours des aéroports de pays qui étaient indemnes
du paludisme, probablement par suite de « l'importation »
de moustiques vecteurs du paludisme par les avions. Certains pays comme
l'Australie et la Nouvelle-Zélande exigent systématiquement
la désinsectisation pour éviter l'introduction involontaire
d'espèces nuisibles pour leur agriculture.
La désinsectisation est une mesure de santé publique prévue
par le Règlement sanitaire international en vigueur. Elle comprend
le traitement de l'intérieur de l'avion au moyen d'insecticides
prescrits par l'OMS. Différentes méthodes sont actuellement
utilisées :
- pulvérisation à l'intérieur de l'appareil d'un
insecticide à action rapide, une fois les passagers à
bord, immédiatement avant le décollage;
- pulvérisation à l'intérieur de l'appareil au
sol, avant l'embarquement des passagers, d'un insecticide à effet
rémanent et pulvérisation supplémentaire en vol
d'un insecticide à action rapide, peu avant l'atterrissage;
- application régulière d'un insecticide à effet
rémanent sur toutes les surfaces à l'intérieur
de l'appareil, sauf là où les repas sont préparés.
Les gens s'inquiètent parfois du risque d'exposition aux aérosols
insecticides lorsqu'ils voyagent en avion. Il peut arriver que certaines
personnes ressentent un léger malaise après la pulvérisation
d'un insecticide dans la cabine. L'OMS n'a toutefois pas trouvé
de preuve selon laquelle les aérosols insecticides seraient nocifs
pour la santé s'ils sont utilisés correctement.
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Aide médicale à bord
Les compagnies aériennes doivent prévoir un minimum de
matériel médical à bord de l'avion et former le personnel
de cabine aux premiers secours. Le matériel emporté varie,
de nombreuses compagnies ayant plus de matériel que le minimum
exigé par le règlement. Le matériel embarqué
à bord d'un vol international courant comprend :
- une ou plusieurs trousses de premiers secours, à l'usage du
personnel de cabine;
- une trousse médicale qui doit normalement être utilisée
par un médecin ou une autre personne qualifiée pour la
prise en charge des urgences médicales en vol;
- un défibrillateur externe automatique dont se sert le personnel
de cabine en cas d'urgence cardiaque.
Le personnel de cabine est formé à l'utilisation des trousses
de premiers secours et à la pratique des premiers soins et de la
réanimation. Il a en règle générale appris
à reconnaître toute une gamme de problèmes médicaux
pouvant provoquer une situation d'urgence et à prendre les mesures
voulues.
Par ailleurs, de nombreuses compagnies aériennes sont maintenant
dotées de systèmes qui permettent à l'équipage
de contacter un médecin, qui se trouve dans un centre d'intervention
au sol, pour avoir son avis sur la prise en charge des urgences médicales
en vol.
Contre-indications aux voyages aériens
Les voyages aériens sont normalement contre-indiqués dans
les cas suivants :
- nourrissons de < 7 jours;
- femmes enceintes après la 36e semaine de grossesse
(après la 32e semaine en cas de grosses multiple)
et jusqu'à 7 jours après l'accouchement;
- les personnes souffrant de l'une ou l'autre des maladies suivantes
:
- angor (angine de poitrine) ou douleurs thoraciques au repos;
- maladie contagieuse grave ou aiguë;
- mal de décompression après la plongée;
- augmentation de la pression intracrânienne en raison d'une
hémorragie, d'un traumatisme ou d'une infection;
- infection des sinus, de l'oreille ou du nez, particulièrement
si la trompe d'Eustache est bouchée;
- infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral
récents (le délai dépendra de la gravité
de la pathologie et de la durée du voyage);
- intervention chirurgicale ou traumatisme récents comportant
un risque de flatulence (en particulier traumatisme abdominal ou
intervention gastro-intestinale); traumatisme crâno-facial
ou oculaire, opération du cerveau ou opération de
l'oeil avec pénétration oculaire;
- maladie respiratoire chronique sévère, difficultés
à respirer au repos ou pneumothorax non résorbé;
- drépanocytose;
- trouble psychotique, sauf s'il est totalement maîtrisé.
La liste ci-dessus est non exhaustive et l'aptitude à voyager
doit être décidée au cas par cas.
Source : Relevé épidémiologique
hebdomadaire de l'OMS, Vol 80, No 21, 2005.
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