Gouvernement du CanadaAgence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
   
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m  
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada
   

Dans ce numéro


  Agence de santé publique du Canada

Le Bulletin du SCHIRPTSystème canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
Numéro 2
juillet 1994

Patinage à roues alignées : popularité grandissante, blessures plus nombreuses

par Margaret Herbert,
analyste principale, Section des blessures chez les enfants, Division des maladies infanto-juvéniles

La pratique du patinage à roues alignées a considérablement augmenté au cours des quelques dernières années. La plupart des gens adoptent cette activité dans un but récréatif, mais elle a également droit de cité dans certains programmes de conditionnement physique et programmes d'entraînement pour d'autres sports. De plus en plus, les adultes et les enfants trouvent le patinage à roues alignées agréable, accessible et bon marché. Les deux tiers de ses adeptes ont moins de 21 ans, selon les chiffres de la In-Line Skating Association des étas-Unis. Les deux sexes le pratiquent en proportions égales.

La montée de la popularité du patinage à roues alignées s'est accompagnée d'une augmentation correspondante du nombre de blessures associées à cette activité. Le dépouillement des 286 672 enregistrements de la base de données du SCHIRPT en avril 1994 a permis de découvrir 521 cas de traumatisme mettant en cause le patinage à roues alignées. Moins de 10 p. 100 de ces traumatismes étaient survenus en 1990 et en 1991, 30 p. 100 s'étaient produits en 1992, et 63 p. 100 dataient de 1993. Dans toute la base de données du SCHIRPT, 41 p. 100 des enregistrements sont de 1990 et de 1991, 25 p. 100 remontent à 1992, et 34 p. 100 datent de 1993. Les chiffres pour 1994 n'ont pas été pris en compte puisque seules les données pour les mois d'hiver avaient été saisies dans la base de données en avril 1994.

Les renseignements qui suivent sont tirés des 521 enregistrements de la base de données du SCHIRPT mettant en cause le patinage à roues alignées. Comme la plupart des données du SCHIRPT proviennent d'hôpitaux pédiatriques, les traumatismes dont ont été victimes les adolescents plus vieux et les adultes sont sous-représentés.

Profil des traumatismes

Plus de 60 p. 100 des traumatismes sont survenus chez des enfants de 10 à 14 ans, 2 fois sur 3 chez des garçons (figure 1). Moins de 1 p. 100 des victimes avaient moins de 5 ans, et à peine plus de 1 p. 100 avaient plus de 19 ans. Dans toute la base de données du SCHIRPT, 27 p. 100 des enregistrements concernent des traumatismes survenus chez les 10-14 ans, et 60 p. 100, des traumatismes subis par des sujets masculins.

Figure 1 - Distribution des traumatismes associés au
patinage à roues alignées, selon le groupe d'âge et le sexe

Lieu des traumatismes

La plupart des traumatismes associés au patinage à roues alignées sont consécutifs à des chutes sur des surfaces dures. Plus de la moitié (63 p. 100) des victimes s'étaient blessées sur la chaussée ou le trottoir. Naturellement, les traumatismes subis par les jeunes enfants surviennent plus fréquemment près de la maison (figure 2). Relativement peu de traumatismes sont subis dans les endroits les mieux adaptés au patinage à roues alignées pratiqué dans un but récréatif, tels les terrains de jeu et les pistes de patinage.

Figure 2 - Lieu des traumatismes, selon le groupe d'âge

Bien que la proximité des véhicules en mouvement soit l'un des dangers évidents auxquels s'expose quiconque patine sur la chaussée, seulement cinq cas de traumatisme consécutif à une collision avec une bicyclette ou un véhicule à moteur ont été trouvés dans la base de données du SCHIRPT. Cinq autres personnes ont subi des traumatismes après être tombées en essayant d'éviter une collision semblable. Des traumatismes ont également été mis sur le compte de dangers ou d'obstacles sur la chaussée ou à proximité de celle-ci : dos d'âne, plaques d'égout, grilles, nids-de-poule, bornes-fontaines et poteaux d'électricité ou de téléphone.

Contexte

Deux activités particulières ressortaient dans les rapports de traumatisme du SCHIRPT. Le hockey sur patins à roues alignées, pratiqué dans la rue ou comme activité organisée, était en cause dans 16 p. 100 des traumatismes chez les garçons de 10 à 14 ans. Seulement 5 p. 100 des garçons plus vieux ou plus jeunes, et une fille, ont été blessés en s'adonnant à ce sport. Les pertes de maîtrise dans les côtes, les pentes et les talus étaient significatives, quoique moins fréquentes (3 p. 100 des traumatismes). Dans un cas comme dans l'autre, le nombre de traumatismes peut être sous-estimé, car les questions du SCHIRPT sont ouvertes plutôt que fermées.

Nature des traumatismes

Dans plus de la moitié des cas (58 p. 100), ce sont la main ou l'avant-bras qui étaient blessés (figures 3 et 4). La fracture ou la luxation de parties de la main ou de l'avant-bras représentaient 40 p. 100 des traumatismes signalés, mais la fracture de l'avant-bras était la blessure la plus courante (27 p. 100). Dans toute la base de données du SCHIRPT, les blessures à la main ou à l'avant-bras représentent 23 p. 100 des traumatismes, la fracture ou la luxation de la main ou de l'avant-bras représentant 8 p. 100 de ces cas, et la fracture de l'avant-bras 4 p. 100.

Figure 3 - Partie du corps
Dessin d'un patineurLes enfants de moins de 10 ans étaient surreprésentés parmi ceux qui subissent des traumatismes à la tête, surtout des coupures et des éraflures. Quelques cas de commotion cérébrale et de dents brisées ont également été signalés. En proportion, les adolescents et les adultes ont tendance à subir plus de blessures au coude, àl'épaule et à la jambe.

Moins de la moitié des patients (41 p. 100) n'avaient pas besoin de traitement ou n'ont reçu qu'un traitement mineur. Par contre, 51 p. 100 ont dû être traités et revus, et 8 p. 100 ont été hospitalisés. Aucun décès n'a été signalé. Dans toute la base de données, 57 p. 100 des cas n'ont pas eu besoin de traitement ou ont reçu un traitement mineur, 37 p. 100 ont été traités et revus, et 6 p. 100 ont été hospitalisés.

Figure 4 - Type de traumatisme
pie chart

Équipement de sécurité

Il n'est pas rare de voir les enfants s'adonner au patinage à roues alignées dans les rues des villes ou des banlieues légèrement habillés pour l'été, sans casque ni autre dispositif de protection. Les données du SCHIRPT confirment cette observation : seulement 17 p. 100 des victimes de traumatisme portaient un équipement de sécurité quelconque au moment de la blessure. Les enfants plus vieux et les adolescents étaient moins susceptibles que les jeunes enfants de porter des dispositifs de protection. La gravité des blessures subies avec ou sans équipement protecteur était la même. Comparativement aux personnes non protégées, celles qui portaient des dispositifs de protection ont subi proportionnellement moins de traumatismes nécessitant un suivi, mais représentaient une proportion légèrement plus élevée du nombre d'admissions. Ces différences n'étaient pas significatives du point de vue statistique.

L'équipement protecteur complet pour le patinage à roues alignées devrait comprendre un casque, des protège-poignets, des gants, des protège-genoux et des protège-coudes, ainsi que des vêtements protecteurs (manches longues et pantalons). Peut-être la nouveauté du sport et le fait que les blessures ne sont pas encore bien connues expliquent-ils la désinvolture face à la sécurité. Les coûts peuvent être un autre facteur. L'achat de tout l'équipement protecteur double le coût de l'investissement nécessaire pour pratiquer le sport.

Prévention des traumatismes

L'application de règles de sécurité et un peu de bon sens peuvent prévenir la plupart des traumatismes. Un survol des circonstances des traumatismes signalés dans le cadre du SCHIRPT montre l'à-propos des mesures suivantes :

  • Porter l'équipement protecteur complet
  • Suivre des cours
  • Patiner dans des endroits spécialement aménagés pour le patinage à roulettes, des parcs et des terrains de jeu exempts de véhicules, de piétons, d'obstacles et d'accidents de terrain (ex. : fissures, débris, nids-de-poule)
  • Patiner sur des surfaces sèches, dans des conditions où la visibilité est bonne, et se méfier des dangers saisonniers (ex. : feuilles mortes mouillées ou glace)
  • Se tenir loin de la circulation automobile
  • éviter de patiner dans les endroits clos semés d'obstacles (ex. : maison ou garage)
  • Faire preuve de prudence près des marches et des escaliers
  • Faire attention dans les pentes, les talus et les côtes, surtout si l'on a peu d'expérience
  • Ne pas se faire tirer par des autos, des bicyclettes, des chiens ni d'autres personnes
  • Attendre que les jeunes enfants aient suffisamment de force et de coordination avant de leur permettre de patiner.

Il faut aussi laisser le hockey en patins à roues alignées aux patineurs expérimentés et se rappeler que l'équipement protecteur est essentiel.

Le patinage à roues alignées compte de plus en plus d'adeptes au Canada. Le port de l'équipement protecteur approprié et la reconnaissance des dangers peuvent aider à réduire les traumatismes.

Les données du SCHIRPT sur les traumatismes associés au patinage à roues alignées ont été mises à la disposition de deux étudiantes diplômées. Jacqueline Ellis s'est servie de ces données pour un projet de recherche réalisé dans le cadre d'un cours à l'Université d'Ottawa. Manon Lajoie, de l'Université de Toronto, est sur le point de présenter sa thèse de maîtrise sur les traumatismes chez les adeptes du patinage à roues alignées. Les données du SCHIRPT ont été citées dans un article sur la réglementation du patinage à roues alignées paru à la une de l'édition du 5 juillet 1994 du Globe and Mail.

 

[Table des matières] [Prochaine]


Dernière mise à jour : 2001-02-16 début