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Dans ce numéro


  Agence de santé publique du Canada

Le Bulletin du SCHIRPTSyst?me canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
Numéro 16
avril 1999

Le coût des blessures non intentionnelles

par Margaret Herbert
Chef de la Division des blessures chez les enfants

L'importante et très attendue étude sur le coût des blessures non intentionnelles est parue en novembre 1998. Selon Le fardeau économique des blessures non intentionnelles au Canada, le coût annuel total des blessures non intentionnelles s'élève à 8,7 milliards de dollars. De ce nombre, les blessures ont occasionné plus de 4,2 milliards de dollars en coûts directs pour le système de santé, tandis qu'environ 4,5 milliards de dollars représentent des coûts indirects de perte de productivité occasionnée par des handicaps, des invalidités et des décès prématurés.

L'étude met tout en oeuvre pour que les Canadiens et les Canadiennes reconnaissent mieux la problématique des blessures, qu'ils comprennent davantage les risques et qu'ils soient plus conscients de l'importance de l'action préventive. L'étude est présentée par SAUVE-QUI-PENSE, de concert avec la Direction des services de santé d'urgence du ministère de la Santé de l'Ontario, le Service de santé Kingston, Frontenac, Lennox et Addington, la Division de l'enfance et de la jeunesse et la Division des blessures chez les enfants de Santé Canada. Le The Hygeia Group a dirigé l'étude qui fut à la base de ce rapport.

Le projet a vu le jour en 1996 en réponse aux nombreuses demandes de renseignements sur les coûts réels des blessures au Canada et à la frustration grandissante qui s'en suivait devant l'absence d'information fiable à ce sujet. Un groupe de collaborateurs s'est alors formé. Ayant convenu de se pencher sur les blessures non intentionnelles, ils ont fait un appel d'offres auprès de groupes de recherche oeuvrant dans le domaine de l'économie du système de santé. Le The Hygeia Group a décroché le contrat et a aussitôt commencé à travailler sur le projet.

La première étape de l'étude consistait à rassembler toutes les études d'envergure internationale portant sur le coût des blessures, le rapport final comprenant d'ailleurs un résumé de cette recherche. L'équipe de recherche a conçu un modèle informatique complexe qui permet de faire une estimation des coûts totaux de toutes les blessures survenues dans une seule année dans la vie des Canadiens et des Canadiennes. Les données entrées dans le système incluent le nombre de décès par blessure et d'hospitalisations selon le type de blessure et la nature des blessures, la population canadienne selon l'âge et le sexe, les coûts d'hospitalisation, les coûts des services médicaux, et davantage. Le modèle fait l'estimation de plusieurs facteurs, tels que les pertes de revenus durant la vie productive imputables au décès prématuré et à l'invalidité. Le modèle achevé a été utilisé pour produire les résultats de l'étude. Il estime le coût global des blessures, détermine les coûts médicaux directs et les coûts indirects, et évalue les coûts imputables aux différents types de blessures, aux différents groupes d'âge dans la population et aux différentes sous-populations au Canada.

Les méthodes employées et les coûts estimés dans cette étude sont très modestes. Le modèle ne peut considérer les coûts des services et de l'équipement spécial, ni les autres coûts cachés qui ne sont répertoriés systématiquement d'aucune façon. Par exemple, le modèle ne tient pas compte des coûts des services de soins en dehors du système de santé, des modifications au lieu de résidence pour le rendre adapté à la personne vivant avec une incapacité physique, des services de réadaptation professionnelle, ni de la perte de revenus des membres de la famille occupés à prendre soin de leur parent handicapé. Le modèle ne comprend pas non plus les énormes frais d'assurances engendrés par les dommages à la propriété et les pertes. En outre, l'étude ne tente pas de chiffrer en dollars la souffrance humaine des Canadiens et des Canadiennes blessés et de leurs familles. Il est évident que les coûts annuels sociaux attribués aux blessures non intentionnelles au Canada dépassent largement les 8,7 milliards de dollars.

Afin d'illustrer les résultats de façon significative, le groupe de recherche a présenté trois scénarios pour divers types de blessures, et quelles économies de coûts pourraient être réalisées selon des objectifs raisonnables visant la réduction des blessures. L'étude montre que 980 millions de dollars sur les 2,4 milliards de dollars en coûts directs dépensés pour des chutes ont été consacrés à des personnes âgées de 65 ans et plus. Cette somme est appelée à augmenter dans les années à venir puisque la population canadienne tend à vieillir. Si les programmes d'intervention réduisant efficacement les facteurs de risque pouvaient diminuer le nombre d'hospitalisations des personnes âgées victimes de chutes de 20 %, les économies globales pourraient atteindre plus de 138 millions de dollars par année.

Les chutes chez les enfants coûtent 630 millions de dollars par année. Une réduction de 20 % de l'incidence de ces chutes chez les enfants de 0 à 9 ans se solderait par 1 500 hospitalisations de moins, le nombre de blessures n'occasionnant pas d'hospitalisation baisserait de 13 000 et les économies nettes pourraient atteindre 126 millions de dollars par année.

Les collisions de véhicules motorisés sont la cause principale des décès résultant de blessures, des invalidités et des hospita-lisations. L'étude estime qu'une stratégie de prévention combinant le port de la ceinture de sécurité, la conduite sans alcool, une réduction de la vitesse (aussi minime soit-elle) et l'amélioration du tracé des routes et de leur entretien suffirait à générer des économies nettes de plus de 500 millions de dollars par année.

Le coût total des blessures non intentionnelles, qui s'élève à 8,7 milliards de dollars, comprend les coûts directs médicaux, soit 4,2 milliards de dollars, et 4,5 milliards de dollars en coûts indirects. Trois types de blessures - les chutes, les collisions de véhicules motorisés et les empoisonnements - représentent 70 % des coûts directs. Alors que seulement 6 % de toutes les personnes blessées ont été hospitalisées, elles représentent 23 % des dépenses médicales directes. Les 94 % non-hospitalisées (car leurs blessures étaient moins graves) comptent pour 77 % des dépenses médicales directes. Les collisions de véhicules motorisés et les chutes représentent 32 % des coûts indirects. Soixante pour cent des coûts indirects touchent des pertes de productivité en raison d'une invalidité permanente et 40 % représentent des pertes de productivité causées par des décès prématurés à la suite de blessures.

L'étude recommande enfin que le Canada adopte une stratégie nationale de prévention des blessures. Cette stratégie s'appuierait sur un leadership fort et sur divers efforts de collaboration de la part des groupes de prévention. L'étude propose que la stratégie nationale comporte trois grands volets : des programmes complets, un système national étendu de surveillance des blessures et un soutien à la recherche accru.

Le résumé de l'étude Le fardeau économique des blessures non intentionnelles au Canada apparaît dans le site Web de la Division des blessures chez les enfants à www.hc-sc.gc.ca/hpb/lcdc/brch/injuryf.html. On y trouve un hyperlien direct avec le site Web de SAUVE-QUI-PENSE (SMART-RISK) à www.smartrisk.ca, qui contient le résumé ainsi que l'étude au complet.


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Dernière mise à jour : 2001-02-16 début