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Dans ce numéro


  Agence de santé publique du Canada

Le Bulletin du SCHIRPTSyst?me canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
Numéro 21
septembre 2002

Un sujet chaud!

Les brûlures et les échaudures dans la base de données de 1999 du SCHIRPT

Tracey Selst
Division de la surveillance de la santé et de l'épidémiologie, Santé Canada

Selon SécuriJeunes Canada, 70 % des parents ignorent que ce sont les échaudures occasionnées par des liquides chauds, et non le feu, qui causent la plupart des blessures par brûlure1. En fait, les liquides chauds brûlent autant que du feu, et la peau d'un enfant brûle quatre fois plus vite que celle d'un adulte1. En général, les échaudures sont le type de blessure par brûlure le plus souvent traité, et elles représentent environ 60 % de l'ensemble des blessures par brûlure2.

Les brûlures constituent un problème grave sur le plan des blessures. L'analyse des données de Statistique Canada et de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) a révélé que, au Canada, 300 personnes étaient décédées et 3 493 autres avaient été hospitalisées en 1998 à cause de blessures liées au feu et à des brûlures; la durée médiane du séjour à l'hôpital était de 5 jours3.


Plus de la moitié (54,3 %) des patients répertoriés dans le SCHIRPT étaient âgés de moins de 5 ans

Les 1 909 brûlures qui ont été traitées dans les 15 hôpitaux du SCHIRPT en 1999 ont fait l'objet d'une enquête détaillée en vue de ce rapport. Ces brûlures ont représenté 1,7 % de l'ensemble des blessures répertoriées dans le SCHIRPT en 1999. Nous avons étudié les circonstances et les blessures causées par les divers types de brûlures. En général, les brûlures peuvent être classées en six types : les échaudures, les blessures par contact, les blessures par le feu/les flammes, les blessures électriques, les blessures occasionnées par une explosion et les blessures chimiques.

Répartition selon l'âge et le sexe

Ce sont les jeunes enfants qui courent le plus de risques de brûlures. Plus de la moitié (54,3 %) des patients répertoriés dans le SCHIRPT étaient âgés de moins de 5 ans (voir le tableau 1), et les dossiers du SCHIRPT portant sur des bébés et des enfants de 1 an avaient trait à des brûlures dans 1 cas sur 20. La fréquence était plus basse chez les enfants plus âgés et les jeunes adolescents, mais elle augmentait légèrement chez les plus de 14 ans. Dans l'ensemble, près de 60 % des brûlures touchaient des garçons.

 

Tableau 1. Répartition selon l'âge et le sexe des blessures par
brûlure dans la base de données de 1999 du SCHIRPT

Groupe d'âge (ans)

Nombre (%)
de cas

Nbre/100 dossiers
du SCHIRPT*

% sexe
masculin**

Proportion de personnes admises à l'hôpital (%)

< 1

193 (10,1)

5,0

59,6

13,9

1

398 (20,9)

5,0

61,6

29,8

2-4

445 (23,3)

2,4

58,2

20,9

5-9

231 (12,1)

1,0

55,0

15,2

10-14

160 (8,4)

0,6

53,1

 7,6

15-19

126 (6,6)

1,2

53,2

 6,3

> 20

356 (18,7)

1,9

57,9

 6,3

Total

1 909 (100,0)

1,7

57,8

100

* Nombre de blessures pour 100 blessures de tout type répertoriées en 1999 pour le groupe d'âge dans le SCHIRPT. Comme le SCHIRPT recueille des données auprès de dix hôpitaux pour enfants et de cinq hôpitaux généraux seulement, la base de données contient un grand nombre de jeunes enfants. L'utilisation d'un nombre pour 100 dossiers à l'intérieur d'un groupe d'âge au lieu d'un pourcentage global par groupe d'âge, tient compte des différences dans la répartition des groupes d'âge.

** Proportion de patients de sexe masculin dans l'ensemble de données sur les brûlures et les échaudures pour ce groupe d'âge en 1999.

   

 

Gravité des brûlures

Les blessures par brûlure étaient généralement un peu plus graves, en moyenne, que les autres blessures répertoriées dans le SCHIRPT. Le nombre de patients qui exigeaient un suivi médical après le traitement initial des brûlures était plus de deux fois plus élevé, et le taux d'admission à l'hôpital (8,3 %) était légèrement supérieur au pourcentage global d'admissions recensé par le SCHIRPT. Là encore, le pourcentage de brûlures graves était exagérément élevé chez les bébés et les enfants de 1 an. Ils constituaient 43,7 % de l'ensemble des personnes admises à l'hôpital, mais n'avaient subi que  31,0 % des brûlures de l'ensemble de données.

Il y a eu trois décès dans cette série de brûlures du SCHIRPT en 1999. Elles étaient toutes liées à des incendies domestiques. Même si les décès ne représentaient que 0,16 % des dossiers de brûlures, il n'en reste pas moins que ce taux est plus de cinq fois supérieur au taux de décès observé pour l'ensemble des blessures répertoriées dans la base de données du SCHIRPT. Il importe de noter que le SCHIRPT sous-estime tous les types de blessures mortelles parce qu'il ne recueille pas de données sur les décès survenus avant le transport à l'hôpital ou après l'admission à l'hôpital. Il y a eu 300 décès causés par le feu et les brûlures dans l'ensemble du Canada en 1998 (Statistique Canada et données de l'ICIS).

Les brûlures graves sont survenues dans diverses circonstances (voir le tableau 2). Un pourcentage très élevé (20,8 %) des patients brûlés par des flammes nues ont été admis à l'hôpital. Ces flammes nues étaient liées à des vêtements en feu, à des feux de camp, à des cigarettes, à des chalumeaux soudeurs et à des liquides inflammables. Les taux d'admission à l'hôpital étaient également supérieurs à la moyenne (16,7 %) chez les personnes brûlées par une explosion, généralement de contenants de liquides inflammables ou de feux d'artifice. Par contre, les admissions à l'hôpital pour des brûlures par contact étaient comparativement peu fréquentes (2,0 %). Bien que 5,4 % seulement des patients souffrant de brûlures électriques aient été admis à l'hôpital, ce pourcentage relativement faible était contrebalancé par le fait qu'une autre tranche de 14,0 % de ces patients aient été gardés en observation au service des urgences.


Plus des trois quarts des brûlures dont le lieu de survenue était connu se sont produites dans la maison ou aux alentours.

 

Tableau 2. Traitement de la blessure par type de brûlure, base de données de 1999 du SCHIRPT

Traitement

Échaudure (n=830) %

Contact (n=587) %

Éclair/flamme
(n=239) %

Électrique (n=129) %

Chimique (n=76) %

Par explosion (n=18) %

Autre* (n=30) %

Base de données de 1999 du SCHIRPT (n=109 740) %

Non traité

0,6

1,0

0,0

2,3

0,0

0,0

0,0

1,0

Traité, aucun suivi requis


 23,6


 28,5


 26,7


 59,7


 45,4


 22,2


 53,3


 58,2

Suivi requis

 66,1

 68,5

 51,2

 32,6

 46,6

 61,1

 46,7

 33,8

Admission

9,6

2,0

 20,8

5,4

8,0

 16,7

0,0

6,9

Décès

0,0

0,0

1,3

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Total des brûlures

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

* Cette catégorie englobe les brûlures causées par la cire de chandelle, la colle chaude et l'exposition à la lumière laser dans les yeux.

   

 

Circonstances de la blessure

Environ un patient sur cinq (22,5 %) étaient occupés à des jeux ou à des activités de loisirs au moment de la blessure, et c'est chez les jeunes enfants que la proportion de patients brûlés pendant des jeux était la plus élevée. Chez les adultes, la majorité des brûlures sont survenues en milieu de travail (32,3 %) ou dans le cadre de tâches ménagères (18,0 %) ou d'entretien (9,3 %). Près des trois quarts (72,2 %) des adultes souffrant de brûlures liées au travail étaient des hommes, tout comme la quasi-totalité (97,0 %) des patients ayant subi des brûlures dans le cadre d'activités d'entretien; les femmes s'étaient brûlées plus souvent au cours de tâches ménagères (60,9 %).

Plus des trois quarts des brûlures dont le lieu de survenue était connu se sont produites dans la maison ou aux alentours. Il n'est pas étonnant de constater que la plupart des brûlures sont survenues dans la cuisine; en effet, 40,9 % des brûlures survenues à la maison se sont produites dans cette pièce, 11,5 %, dans le salon et 5,1 %, dans la salle de bains. Les brûlures survenues dans la cuisine représentaient plus du tiers des brûlures chez les enfants de moins de 5 ans. La fréquence de ces brûlures baissait chez les enfants plus âgés et les adolescents, chez lesquels les brûlures survenues à l'extérieur et en dehors de la maison étaient plus fréquentes, puis elle augmentait légèrement chez les adultes.

Les brûlures survenues dans la cuisine et la salle de bains étaient, en général, des échaudures (64,5 % et 62,9 % respectivement), tandis que les brûlures survenues ailleurs étaient plus souvent causées par le contact avec des objets chauds ou des flammes nues.


Les échaudures et les brûlures par contact étaient particulièrement fréquentes chez les enfants de moins de 2 ans.

Analyse selon le type de brûlure

Les échaudures, des brûlures causées par des liquides chauds ou de la vapeur, représentaient le type de blessure le plus courant. Elles comptaient pour 43,5 % des cas de cette série de brûlures répertoriées en 1999 dans le SCHIRPT. Elles étaient causées par le contact avec des objets chauds dans une proportion de 30,7 %, et avec des feux en plein air, des éclairs ou des flammes dans une proportion de 12,5 %. Les autres étaient causées par des sources électriques (6,8 %),
des sources chimiques (4,0 %), des explosions (0,9 %) ou d'autres sources (voir le tableau 3 et la figure 1). La fréquence de ces types de brûlures variait selon l'âge. Les échaudures et les brûlures par contact étaient particulièrement fréquentes chez les enfants de moins de 2 ans. Les brûlures chimiques et les blessures associées à l'éclair et aux flammes sont survenues le plus souvent chez des adultes.


Les trois décès de cette série des brûlures répertoriées en 1999 dans le SCHIRPT sont survenus chez des enfants de moins de 5 ans et dans des incendies domestiques.

 

Tableau 3. Type de brûlure et cause, base de données de 1999 du SCHIRPT, tous les âges

Type de brûlure

Cause

Nombre (%) de cas

Échaudure


Boisson
Aliments chauds
Préparation des repas
Eau du robinet
Autre

830 (43,5)
288
232
129
59
122

Par contact


Cuisinière – élément
Cuisinière – autre
Fer à repasser
Foyer
Poêle à bois
Radiateur
Ampoule
Autre

587 (30,8)
77
74
57
55
42
28
26
228

Par éclair/
flammes


Liquide inflammable
Éclair de soudage
Feu de camp
Vêtements
Cigarette
Autre

239 (12,5)
53
49
46
25
25
41

Électrique


Objet dans la prise électrique
Autre

129 (6,8)
53
76

Chimique (matière caustique/
corrosive)

 

76 (4,0)

Par explosion

 

18 (1,0)

Autres brûlures non classées ailleurs*

 

30 (1,6)

Total

 

1 909 (100,0)

* Cette catégorie englobe les brûlures causées par la cire de chandelle, la colle chaude et l'exposition à la lumière laser dans les yeux.

Figure 1. Répartition par type de brûlure, base de données de 1999 du SCHIRPT, tous les âges
Répartition par type de br?lure, base de données de 1999 du SCHIRPT, tous les âges

* Cette catégorie englobe les brûlures causées par la cire de chandelle, la colle chaude et l'exposition à la lumière laser dans les yeux.

 

   

 

1. Échaudures

Les échaudures représentaient le type de blessure par brûlure le plus répandu. Elles étaient souvent liées à un renversement de thé ou de café, 34,7 % des échaudures étant associées à des boissons chaudes et 28,0 %, à des aliments chauds. Ce sont les jeunes enfants qui sont le plus vulnérables, car 72,2 % des échaudures causées par des boissons chaudes touchaient des enfants de moins de 5 ans. Les jeunes enfants présentaient aussi des échaudures causées par des aliments chauds, mais les enfants plus âgés, les adolescents et les adultes présentaient plus d'échaudures (49,6 %) causées par aliments chauds que par des boissons chaudes. Les échaudures subies en faisant la cuisine représentaient 15,5 % de l'ensemble des échaudures et résultaient le plus souvent du renversement de chaudrons d'eau bouillante sur le dessus de la cuisinière ou de renversements survenus entre la cuisinière et l'évier. Vingt-neuf enfants de moins de 5 ans ont subi des échaudures en renversant sur eux un chaudron, une bouilloire ou de l'eau bouillante se trouvant sur un comptoir ou sur le dessus de la cuisinière. L'eau chaude du robinet a causé 7,1 % des échaudures, dont les trois quarts ont touché des enfants de moins de 5 ans.

En général, les échaudures touchaient toute la gamme des parties du corps. La majorité touchaient les membres supérieurs (38,3 %), mais les échaudures aux membres inférieurs (jambes, pieds et orteils) et le tronc étaient plus fréquentes que pour d'autres types de brûlure. Un quart des échaudures touchaient les membres inférieurs, et une sur cinq touchait le tronc.

2. Brûlures par éclair/flammes

Un tiers (34,7 %) des brûlures associées à l'éclair et aux flammes touchaient des adultes, et les deux tiers de ces adultes (69,2 %) étaient des hommes. Les enfants de moins de 5 ans, pour leur part, n'ont subi que 6,3 % des brûlures de ce type. Les liquides inflammables (22,2 %), les éclairs de soudage (20,5 %) et les feux de camp (19,2 %) étaient les trois sources d'éclairs ou de flammes les plus courants.

Les enfants plus âgés et les jeunes adultes de moins de 15 ans ont subi, en général, des brûlures par flammes causées par la combustion de liquides inflammables (32,8 %), des vêtements en feu (22,4 %) et des feux de camp (14,9 %). Les brûlures associées aux feux de camp touchaient généralement les mains et les bras (63,0 %) ou les pieds et les jambes (23,9 %), et elles étaient souvent causées par le fait de marcher sur des cendres ou des charbons chauds ou de tomber dans le feu.

Les brûlures par éclair et par flammes chez les adolescents et les adultes de 15 ans et plus étaient la plupart du temps imputables à des éclairs de soudage (40,7 %) ou à la combustion de matières inflammables (22,9 %). Au total, 49 patients, tous des adolescents plus âgés et des adultes, ont subi des brûlures en soudant. Presque toutes les brûlures associées au soudage sont survenues au travail (38,8 %) ou à la maison, dans le cadre de travaux d'entretien (44,9 %). Les éclairs de soudage touchaient le visage ou les yeux dans une proportion de 90 %.

3. Brûlures par contact

Plus du tiers des brûlures par contact sont survenues dans la cuisine, et 25,7 % étaient associées à un élément de la cuisinière (dessus ou four). Il y a eu contact avec les éléments du dessus de la cuisinière dans la moitié de ces brûlures et contact avec un autre élément de la cuisinière, notamment les éléments chauffants du four, la porte du four et le dessus de la cuisinière, dans les autres cas. D'autres brûlures par contact survenues dans la cuisine étaient associées à des contacts avec des objets comme des chaudrons chauds et des plats à rôtir. Les brûlures par contact étaient très répandues chez les enfants de moins de 5 ans. Les brûlures par contact touchaient les mains dans une proportion de 70 %.

Les foyers et les poêles à bois ont compté globalement pour 16,5 % de l'ensemble des brûlures par contact. Les bébés et les tout-petits étaient très vulnérables, et ils ont subi les deux tiers des brûlures causées par des foyers et des poêles à bois. Presque tous ces bébés (95,4 %) ont été traités pour des brûlures aux mains. Dans l'ensemble, les foyers étaient la deuxième source en importance de blessures aux bébés de moins de 1 an, la première étant les boissons chaudes. Près des trois quarts des brûlures par contact avec des foyers ou des poêles à bois ont exigé un traitement médical à la sortie du service des urgences.


Il s'agissait souvent d'enfants qui avaient joué avec des produits chimiques, qui les avaient goûtés ou ingérés ou qui avaient renversé de l'eau de Javel ou d'autres substances sur eux-mêmes.

Les fers à repasser (9,7 %), les fers à friser (6,8 %), les radiateurs (4,8 %), les ampoules (4,4 %) et les barbecues (2,6 %) sont au nombre des objets chauds qui ont souvent occasionné des brûlures par contact.

4. Brûlures électriques, brûlures chimiques et brûlures par explosion

La majorité des brûlures électriques (55,0 %) sont survenues lorsque les patients touchaient une prise ou branchaient un appareil ou lorsque des enfants introduisaient des objets dans la prise. La moitié de ces patients étaient des enfants de moins de 5 ans. D'autres brûlures électriques sont survenues lorsque des patients ont été en contact simultanément avec deux appareils ou que des enfants ont coupé des fils sous tension avec des ciseaux. La plupart des incidents d'ordre électrique (75,3 %) ont entraîné des brûlures aux mains.

Dans cette série, 76 patients ont été traités pour des brûlures chimiques; 40 % d'entre eux étaient des enfants de moins de 5 ans. Il s'agissait souvent d'enfants qui avaient joué avec des produits chimiques, qui les avaient goûtés ou ingérés ou qui avaient renversé de l'eau de Javel ou d'autres substances sur eux-mêmes. Un tiers des brûlures avaient été causées par du nettoyeur à four. Les brûlures chimiques touchaient des adultes dans 34,2 % des cas, et 57,8 % d'entre elles étaient liées au travail.

Les brûlures par explosion constituaient la catégorie la plus mince, ne représentant que 18 cas ou 1 % de l'ensemble des blessures par brûlure. La majorité des brûlures par explosion (72,2 %) ont touché des patients de plus de 10 ans, de sexe masculin dans 83,8 % des cas. Les brûlures par explosion chez des jeunes de moins de 20 ans ont surtout été causées par des feux d'artifice (80,0 %) ou par des récipients contenant des gaz (réservoirs de butane ou de propane).

Interventions

Les échaudures, causées souvent par du thé ou du café chaud, étaient de loin le type de brûlure le plus répandu. L'examen des circonstances qui ont mené à ces échaudures, surtout chez les jeunes enfants, permet de suggérer plusieurs mesures préventives :

  • Éviter de boire une boisson chaude lorsque l'on tient ou que l'on transporte un bébé ou un tout-petit.
  • Éviter les nappes ou les napperons que les tout-petits peuvent agripper facilement, entraînant le renversement de produits chauds.
  • Placer les tasses et les contenants de boissons chaudes hors de la portée des enfants et loin du bord des comptoirs et des tables.
  • Mettre des couvercles sur les tasses contenant des boissons chaudes lorsque des bébés ou des tout-petits sont à proximité.

Une étude récente a révélé que les adultes ne mettaient pas de couvercle sur leur tasse, ou le faisaient rarement, lorsqu'ils étaient à la maison ou en compagnie d'enfants1. Ce sont là des précautions simples qui peuvent éviter que les enfants ne s'ébouillantent.

Plus du tiers des brûlures chez les jeunes enfants (< 5 ans) sont survenues dans la cuisine. Il est malheureux de constater que 30 % des Canadiens visés par le sondage ont déclaré ne pas prendre de mesures pour tenir les enfants hors de la cuisine ou à la table au moment de la préparation des repas1. Le fait d'éloigner les jeunes enfants de l'aire de préparation des repas chauds les protège aussi d'un autre danger. En effet, tourner toujours la poignée des chaudrons vers l'arrière de la cuisinière est un moyen simple de réduire les risques de renversement de produits chauds pour les personnes de tous âges.


Les parents et l'ensemble de la collectivité peuvent réduire les risques à la maison et ailleurs en prenant conscience des dangers et en appliquant des mesures simples.

SécuriJeunes Canada a indiqué que les trois quarts des Canadiens visés par le sondage ne connaissaient pas la température de leur eau chaude domestique1 et que 75 % d'entre eux étaient incapables d'indiquer la température qui permet d'éviter les brûlures par l'eau chaude (49 °C, 120 °F)1. De même, 40 % des parents qui avaient accès à un chauffe-eau n'avaient pas abaissé la température pour éviter les échaudures1. Quatre pour cent des brûlures subies par des patients de moins de 20 ans dans cette série étaient directement attribuables à l'eau chaude du robinet4. En abaissant simplement la température du chauffe-eau au degré recommandé, soit 49 °C (120 °F), on pourrait prévenir de nombreuses échaudures.

Selon les données du SCHIRPT, les brûlures par contact avec des poêles à bois ou des foyers ont touché un plus grand nombre d'enfants que les brûlures par contact avec l'eau chaude du robinet. En fait, comme les hôpitaux du SCHIRPT sont essentiellement situés en milieux urbains et que les poêles à bois et les foyers se retrouvent surtout à la campagne, la proportion des brûlures imputables à ces appareils de chauffage pourrait être plus élevée dans l'ensemble de la population. Lorsque la maison est munie d'un poêle à bois, il faudrait en interdire l'accès aux bébés et aux tout-petits en installant des barrières dans les cadres de porte et les alcôves. Pour prévenir d'autres types de brûlures par contact, il faudrait notamment tenir les fils des fers à repasser, des bouilloires et des fers à friser hors de la portée des enfants.

Il y a différents types d'interventions qui permettent de prévenir les brûlures chimiques et électriques. Tenir les matières caustiques sous verrou et hors de la portée des enfants et mettre des cache-prise sur les prises électriques sont des mesures à la fois simples et efficaces.

L'étude a révélé que d'autres mesures doivent être prises dans le cas des adolescents et des adultes. Le mauvais usage des matières inflammables était à l'origine de près du quart de l'ensemble des brûlures par éclair/flammes. L'utilisation de matériel de protection, notamment des gants, des lunettes et des écrans faciaux, peut prévenir ou réduire au minimum les brûlures associées aux éclairs de soudage.

Les brûlures sont responsables d'un grand nombre de consultations au service des urgences chaque année. Leurs causes varient selon l'âge, mais ce sont les jeunes enfants qui sont le plus à risque. Les brûlures sont un type de blessures
tout à fait évitables. Les parents et l'ensemble de la collectivité peuvent réduire les risques à la maison et ailleurs en prenant conscience des dangers et en appliquant des mesures simples.

Références

  1. SécuriJeunes Canada, La majorité des parents canadiens ne savent pas quel est le plus grand danger de brûlures, mai 2001 [cité le 31 oct. 2001]; disponible à l'adresse URL : http://www.safekidscanada.ca/FRENCH/Media/FreMedia_scweek2001.html.

  2. Andronicus M, Oates RK, Peat J, Spalding S, Martin H. Non-accidental burns in children. Burns 1998;24:552-58.

  3. Institut canadien d'information sur la santé, National Trauma Registry Hospital Injury Admissions Report 1998-99, ICIS, 2001.

  4. Santé Canada, Pour la sécurité des jeunes Canadiens : des données statistiques aux mesures préventives, Ottawa, ministère des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1977.

 

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Dernière mise à jour : 2002-11-13 début