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Conseil consultatif national sur le troisième âge, 1980-2005

Expression

Éditorialiste invitée

On est de la famille!

L'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré 1994 l'Année internationale de la famille, adoptant comme thème: «Les familles: ressources et responsabilités dans un monde en évolution.» Le Conseil consultatif national sur le troisième âge (CCNTA) est fier d'être un partenaire officiel du Comité canadien de l'Année internationale de la famille 1994.

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, les études sur la famille ont été centrées presque exclusivement sur la famille nucléaire, constituée du père et de la mère et des enfants à charge. Quand on en faisait mention, les membres plus âgés semblaient jouer un rôle mineur au sein de la famille.

Or cette image de la famille n'a jamais vraiment été le reflet de la réalité. Les aîné-e-s ont toujours été des membres importants et, dans certains cas, des membres très influents de la famille. Traditionnellement, ils étaient les principaux communicateurs des connaissances et des valeurs et contribuaient au premier plan à créer un milieu nourricier affectueux pour les membres plus jeunes. Ils étaient à l'occasion, pour leurs petits-enfants, un refuge contre la discipline imposée par les parents, un réconfort dans les moments difficiles et une source de sages conseils.

Aujourd'hui, l'allongement de la vie humaine, la mobilité géographique et l'évolution de la société ont changé le rôle des grands-parents au sein de la famille et la nature des rapports familiaux. Les grandes familles étendues d'autrefois, où l'on retrouvait les grands-parents, les frères et soeurs, des oncles, des tantes, des cousins et des cousines, cèdent graduellement la place à un arbre généalogique ramifié 'en hauteur' sur trois, quatre ou même cinq générations.

Plus que jamais auparavant, les gens vivent assez longtemps pour devenir grands-parents. Il arrive même parfois qu'ils le deviennent vers la fin de la quarantaine ou au début de la cinquantaine, bien avant d'atteindre le troisième âge. La plupart font encore partie de la population active et, souvent, ils sont réticents à assumer le rôle traditionnel des grands-parents. Les grands-parents d'aujourd'hui exercent leur rôle de multiples façons. Or ces façons correspondent rarement aux stéréotypes et aux attentes de la société ou même à leur propre perception de ce rôle, qui est fondée sur ce qu'ils ont vécu auprès de leurs propres grands-parents. L'inclusion d'arrière-grands-parents, voire d'arrière-arrière-grands-parents, dans la constellation familiale rend la dynamique de la famille plus complexe.

En raison de la mobilité géographique des familles, beaucoup d'aîné-e-s ne voient pas leurs petits-enfants régulièrement et doivent compter sur les visites occasionnelles, la correspondance et le téléphone pour entretenir des liens avec eux. Vu les distances, il leur est souvent difficile de jouer certains rôles, notamment d'être les confidents de leurs préoccupations, de leur donner des conseils ou de les consoler quand leurs rapports avec leurs parents sont tendus.1

Le taux croissant de ruptures familiales et de familles reconstituées dans les pays industrialisés a par ailleurs donné naissance à toutes sortes de rapports non traditionnels avec d'ex-conjoints et d'ex-beaux-parents, ainsi qu'avec les enfants du nouveau conjoint. Or il n'existe ni lignes directrices ni modèles dont s'inspirer pour ces rapports qui ont, par la force des choses, été individualisés et dépendent beaucoup des préférences et de la situation de chacun.

Comme les grands-parents ne sont liés qu'au second degré à la génération qui vit la rupture familiale, l'entretien de rapports valables avec les petits-enfants, surtout quand ils les voient rarement, représente tout un défi.

L'automne dernier, le CCNTA a consulté des aîné-e-s au sujet de la famille. Bon nombre lui ont signalé que la vie de famille a beaucoup changé pour les aîné-e-s. La hiérarchie intergénérationnelle relativement incontestée qui existait dans le passé et les rôles clairement définis qu'on attribuait aux plus âgés ont été remplacés par un contexte familial plus diversifié, où chaque membre, peu importe son âge, peut s'affirmer et tendre vers ses propres objectifs.

La plupart des aîné-e-s connaissent d'expérience l'importance des liens familiaux et croient fermement dans la valeur de la vie familiale. Ils savent que la famille et toutes les générations qui la constituent sont un élément intrinsèque de l'identité et de l'épanouissement personnel de chacun. La vie de famille correspond à un processus de croissance, au cours duquel il se crée des liens entre des membres de la même génération et de générations différentes, et la plupart des aîné-e-s se trouvent dans une position privilégiée pour contribuer à sa continuité.

Donna Ford
Membre du CCNTA,
Colombie-Britannique

Début

Les liens familiaux demeurent forts

Les familles ont, dit-on, tendance à négliger, voire à abandonner, leurs membres plus âgés. C'est là une opinion bien enracinée; mais, dans le cas de la vaste majorité des gens, c'est un pur mythe! À peu près 80% de l'aide que les aîné-e-s reçoivent de la collectivité leur vient des membres de leur famille, et les aîné-e-s eux-mêmes rendent de nombreux services à leurs proches. En fait, la plupart d'entre eux demeurent en contact étroit avec leur famille.2

Les gens de tous âges prêtent assistance aux membres de leur famille, tantôt en veillant à leur bien-être physique ou en leur apportant un soutien émotif ou psychologique, tantôt en leur offrant une aide financière, en les véhiculant ou en organisant des activités de loisir. Les membres de la famille peuvent également être d'importantes sources d'information et servir d'intermédiaires ou de 'facilitateurs', lorsque les aîné-e-s doivent transiger avec des fournisseurs de service ou avec la bureaucratie de l'administration publique.3

Cet échange de services s'accompagne naturellement d'un sentiment d'intimité. Au cours d'une enquête, dont les résultats sont parus récemment sous le titre The Eider Monitor: Survey of Older Canadians, 92 % des aîné-e-s interrogés ont affirmé se sentir proches de leur famille.4


Bien que les formes d'aide et de soutien mutuel aient évolué dans une grande mesure avec le reste du contexte social, les valeurs familiales de base n'ont pas vraiment changé. Elles reflètent une situation se définissant peut-être le mieux comme une situation d'‘interdépendance'. La capacité des gens d'aider les membres de leur famille et leurs attentes face à l'aide à apporter changent à mesure qu'ils avancent dans la vie. Les gens apprennent, au sein de la famille, à vivre divers degrés d'indépendance et de dépendance, sans que cela ne diminue le respect qu'ils ont les uns envers les autres ou leur confiance en soi. Ils savent qu'ils sont importants les uns pour les autres. Dans la plupart des familles, on demeure essentiellement convaincu que tous attribuent une certaine priorité à aider leurs proches et qu'on peut compter sur leur assistance.

Cette conviction est très importante, car il a été démontré qu'un réseau familial solide protège l'individu de certains des pires effets psychologiques des facteurs stressants auxquels l'expose la vie. Les liens familiaux sont souvent le pivot du sentiment d'identité de l'individu, quel que soit son âge. Cet aspect peut en outre acquérir une importance cruciale à l'automne de la vie, où beaucoup de gens ont tendance à faire l'inventaire de leurs réalisations pour trouver un sens à leur vie. Les descendants peuvent devenir très importants dans ce contexte.

«La place des aîné-e-s dans la famille a beaucoup changé durant ma vie. Quand j'étais jeune, j'habitais la même maison que mes grands-parents. Ils aidaient aux tâches ménagères; ils nous contaient des histoires, nous donnaient des conseils et nous protégeaient. J'ai regardé ma mère prendre soin d'eux à mesure qu'ils avançaient en âge. Mes petits-enfants vivent à 3 000 milles d'ici. Je ne les vois même pas une fois par année. »

«Les aîné-e-s ne sont plus les 'chefs' de la famille comme ils l'étaient autrefois. Nous avons très peu d'influence sur nos petits-enfants et sur ce qu'ils deviendront.»

«Les ménages réunissant trois générations n'existent plus, même quand un des grands-parents décède. Lorsque plusieurs générations vivent sous un même toit, c'est habituellement par nécessité financière ou en raison de graves problèmes de santé.

Le respect mutuel et la tolérance Début

Ces dernières années, les familles sont devenues moins stables et plus diversifiées, à cause de l'augmentation du taux de divorce, du nombre de familles monoparentales et d'autres unités familiales non traditionnelles. Aujourd'hui, le modèle de la famille nucléaire ne s'applique qu'à une minorité de familles.

Les liens familiaux sont tendus quand les enfants et les petits enfants adoptent un mode de vie fondé sur de nouvelles valeurs, que la génération précédente peut ne pas partager. La plupart des aîné-e-s essaient d'entretenir des rapports cordiaux et chaleureux avec leurs descendants, malgré les transformations que peut avoir subies leur famille.

Les aîné-e-s consultés par les membres de CCNTA soulignent combien il importe d'éviter de porter un jugement sur le mode de vie des plus jeunes, en se référant au 'bon vieux temps', et d'être tolérant des divergences. Ils insistent sur la qualité des rapports familiaux.

«Certains aîné-e-s trouvent difficile d'accepter la façon de faire des plus jeunes, mais ils ne devraient pas porter de jugement ni se mêler des affaires de leurs enfants ou de leurs petits-enfants. »

«La solidarité familiale peut avoir beaucoup de valeur et être très appréciée, lorsque les rapports sont sains et fondés sur le respect mutuel.

«Les membres de la famille ne devraient pas se montrer accaparants. Les familles dont les membres s'aiment et se respectent s'en tirent bien. »

«Certains enfants pensent que leurs parents devraient toujours être là pour les aider financièrement ou qu'ils devraient leur laisser un pécule. Ils ne les voient que comme des gardiens d'enfants qu'ils n'ont pas à rémunérer et ne les traitent vraiment pas bien. »

Un rôle spécial au sein de la famille Début

Le rôle des grands-parents est extrêmement satisfaisant pour les aîné-e-s et très important pour le reste de la famille. D'après Gunhild Hagestad, sociologue à l'Université North Western (Illinois), l'une des fonctions premières des grands-parents consiste à 'être là', à assurer cette présence qui réconforte autant les enfants adultes que les petits-enfants.5

En tant que grands-parents, les aîné-e-s apportent généralement un soutien à leurs enfants adultes dans leur rôle de parents et contribuent à entretenir un sentiment de solidarité familiale et de continuité pour les générations suivantes. Cet aspect du rôle des grands-parents est particulièrement notable dans les cas de rupture familiale ou de divorce, où les enfants sont aptes à se tourner vers leurs grands-parents pour rétablir une certaine stabilité dans leur vie. L'influence stabilisatrice des grands-parents au sein de la famille est maintenant reconnue comme étant au coeur de la dynamique familiale.6 Ces 'gardiens de la famille' se distinguent en prêtant assistance et en resserrant les liens qui unissent les membres de la famille.7On relève cinq types de grands- parents: les 'protocolaires', les 'enjoués', les 'deuxièmes parents', les 'puits de sagesse' et les 'réservés'. L'attitude adoptée varie selon l'âge, le sexe et la proximité géographique du grand-parent et de l'enfant. Elle dépend aussi de l'empressement des parents à agir comme intermédiaires entre leurs parents et leurs enfants, pour faciliter leur interaction. Le fait que, de plus en plus, les gens sont encore relativement jeunes lorsqu'ils deviennent grands-parents, qu'ils travaillent et qu'ils mènent une vie de couple influe également sur la façon dont ils perçoivent leur rôle."

Les enfants qui sont en contact avec leurs grands-parents ont moins d'idées préconçues sur les aîné-e-s et sont moins effrayés de vieillir. Ils tendent également à développer de bons rapports avec leurs grands-parents et à entretenir avec eux une relation cordiale et d'entraide.9

«Les grands-parents modernes sont beaucoup plus actifs que ceux d'autrefois et continuent souvent d'apprendre, en suivant des cours d'éducation des adultes, par exemple, pour demeurer de leur temps. Ils dépendent moins de leur famille. »

«Les grands-parents n'exercent qu'une influence quotidienne minime sur leurs enfants et leurs petits-enfants. Les familles sont plus mobiles et plus dispersées, et la solidarité et le partage qui caractérisaient la famille étendue ont disparu. »

Les attentes: les aîné-e-s face à leur famille... Début

Bien que la plupart des aîné-e-s soient généralement autonomes et n'aient pas besoin de soins spéciaux, il est important qu'ils aient l'assurance qu'un membre de leur famille est disponible et disposé à les aider en cas d'urgence ou de besoin particulier. Les aîné-e-s consultés par les membres du CCNTA insistent sur le fait que les rapports familiaux exigent une relation fondée sur l'amour et une bienveillance désintéressée. La plupart d'entre eux préfèrent nettement recevoir l'aide de membres de leur famille, pour préserver leur intimité. Dans les cas de besoins plus graves ou prolongés, ils considèrent toutefois nettement le rôle du gouvernement d'apporter assistance et soutien à ceux qui ne peuvent pourvoir à leurs propres besoins.10

«Les personnes âgées devraient pouvoir attendre du respect et de l'amour de leur famille et être assurées qu'on prendra soin d'elles en cas d'urgence. »

«Nous voulons qu'on nous aide par amour et non par sens du devoir ou par obligation. »

«Les aîné-e-s attendent des marques d'affection de leur famille: ils espèrent qu'on leur rendra visite ou qu'on les appellera pour qu'ils ne se sentent pas seuls. »

«J'ose espérer que ma famille est consciente des changements que je vis en vieillissant et de mon besoin grandissant d'obtenir son appui si je le demande. »

«Les vieilles gens ne devraient, à vrai dire, rien attendre de leur famille, mais certains égards sont appréciés. »

... la famille face aux aîné-e-s Début

Les aîné-e-s interrogés par les membres du CCNTA voient leur rôle au sein de la famille comme celui de personnes qui offrent du réconfort et apportent, dans la mesure du possible, une aide pratique. Ils veulent pouvoir jouir de leur famille, partager leurs vues et leur expérience et offrir leur soutien émotif et leurs conseils.

Ils signalent toutefois que les membres de la famille peuvent devenir trop exigeants et déraisonnables les uns envers les autres. Il peut se créer du ressentiment quand on impose des rôles. Les aîné-e-s reconnaissent que certains enfants adultes 'exploitent' les parents comme gardiens d'enfants et s'attendent que leurs parents se privent pour leur laisser un héritage.

«Les aîné-e-s devraient aider leur famille aussi souvent qu'ils le peuvent et lui donner des conseils quand elle leur en demande. Nous devrions lui offrir un soutien sans mettre le nez où ça ne nous regarde pas. »

«Il est important que les membres de la famille comprennent que nous voulons aider, mais que notre relation avec eux doit être fondée sur le respect mutuel. Nous ne voulons pas qu'on nous prenne pour acquis ni qu'on nous exploite. Notre vie nous appartient à nous. »

«Les aîné-e-s ne devraient pas être un fardeau pour leur famille. Ils veulent demeurer autonomes, être le lien qui unit la famille. »

«Nous pouvons être des modèles pour nos petits-enfants. Nous avons pris tellement d'expérience durant notre vie que nous pouvons leur offrir de bons exemples de la façon de vivre et de faire face à la vie. »

Un grand-parent... définitions multiples Début

D'un bout à l'autre du pays sont nées des associations dont le but est de permettre aux enfants de connaître les joies d'une relation avec des grands-parents, même quand ils n'ont pas accès à leurs grands-parents naturels. Ces associations encouragent les aîné-e-s à se porter volontaires comme grands-parents. Le mouvement s'est avéré d'une grande aide, en particulier pour les parents seuls, qui ont besoin de quelqu'un avec qui partager la charge parentale.11 La Volunteer Grandparents Society of British Columbia est un exemple de ce genre de mouvement au Canada. Elle a préparé une série de manuels destinés à faciliter la mise sur pied de groupes semblables et l'organisation d'ateliers sur les rapports entre grands-parents et petits-enfants. Les Services à l'enfant et à la famille Région du Sud-Ouest, de Winnipeg, ont mis sur pied un projet analogue. Leur Volunteer Grandparents Program met en contact des enfants dont la famille reçoit leur assistance et des aîné-e-s qui acceptent de participer. L'association La Maison des grands-parents de Villeray, près de Montréal, a une mission semblable: elle favorise les activités intergénérationnelles, permettant ainsi à des aîné-e-s d'aider des enfants qui ont des besoins spéciaux à l'école ou dont la famille a immigré au Canada récemment. (Pour de plus amples renseignements, composer le (604) 736-8271 à Vancouver, le (204) 944-4369 à Winnipeg et le (514) 279-9108 à Montréal.)

La famille et ses nouveaux défis Début

L'augmentation du nombre de foyers brisés a fait naître le besoin de protéger les droits légitimes des aîné-e-s de rester en contact avec leurs petits enfants et arrière-petits- enfants mineurs suite à la rupture de la famille.12 Divers mouvements ont pris naissance au Canada pour protéger ces droits. Ainsi, en 1990, Expression 13 a rapporté la création d'un groupe d'entraide appelé GRAND (Grand-parents pour le droit de voir les petits-enfants et le droit à la dignité) qui se voue à aider les grands-parents qui se voient refuser tout contact avec leurs petits-enfants. Le groupe s'efforce également de sensibiliser le public à la question et milite en faveur de l'adoption de dispositions législatives protégeant les rapports entre grands-parents et petits-enfants. Plus de 10 000 Canadiens et Canadiennes ont signé une pétition demandant la modification de la loi sur le divorce, afin d'empêcher qu'on puisse refuser aux grands-parents de voir leurs petits-enfants. À l'heure actuelle, le Québec est la seule province où de telles dispositions existent. GRAND a maintenant plusieurs divisions en Ontario, soit à Toronto, Ottawa, Hamilton, St.Thomas, Niagara-on-the-Lake et Little Britain.

Par ailleurs, la proportion croissante de personnes très âgées, celles de 80+ ans, peut engendrer un autre type de difficulté pour la famille. Plus une personne est âgée, plus elle est susceptible d'être frêle et vulnérable et de dépendre de son entourage pour demeurer chez elle. Le plus souvent, elle se tournera vers des membres de sa famille pour obtenir l'aide nécessaire. Le secteur public cherche de plus en plus des moyens de prêter assistance à la famille et de l'aider à assumer davantage de responsabilités face aux personnes d'âge avancé.

Le taux actuel de vieillissement de la population étant sans précédent, un grand nombre de personnes d'âge moyen sont aux prises avec des difficultés pour lesquelles il existe peu de modèles de solution. La famille a toujours été le principal fournisseur de soins, et il y avait auparavant beaucoup moins d'établissements et de programmes offrant de partager cette charge avec elle. D'un autre côté, les soins prodigués se répartissaient aussi de façon plus équilibrée entre les enfants et les personnes âgées, qui vivaient habituellement moins longtemps qu'aujourd'hui. De nos jours, une personne peut être en pleine maturité ou à l'aube du troisième âge et avoir encore des parents qui, en raison de leur grand âge, ont besoin de soins de longue durée. La diminution de la taille des familles pourrait toutefois se traduire par une diminution des fournisseurs de soins disponibles pour les aîné-e-s frêles et par un besoin d'aide accru d'autres sources. 14

Enfin, une tendance tout à fait différente de la précédente vient s'ajouter au tableau. Il peut arriver que des grands-parents soient obligés d'assumer la responsabilité de leurs petits-enfants en l'absence des parents. Les bouleversements familiaux, la tragédie du SIDA et la drogue ont tous menés à des situations où les grands-parents se substituent aux parents absents ou incapables d'assumer leurs responsabilités. 15 En novembre 1990, un mouvement appelé Grandparents Raising Grandchildren s'est constitué à partir de GRAND. Ce groupe organise des ateliers et aide les grands-parents. (Pour plus de détails sur GRAND, communiquer avec la présidente nationale, Mme Joan Brooks, au 416-469-5471.)

La famille, toujours aussi importante Début

On reconnaît de plus en plus, partout au Canada, l'importance de la famille et des valeurs familiales comme l'entraide, la solidarité collective et le bon voisinage. Cependant, il est devenu apparent que les difficultés complexes auxquelles se heurte la famille exigent des solutions novatrices. Il est aussi manifeste que ces solutions doivent reposer sur les valeurs fondamentales dont la famille a toujours été la gardienne. Les aîné-e-s ont un important rôle à jouer dans la recherche de ces solutions, au sein de leur famille. Il importe que, en tant que membres de la famille, ils prennent part aux discussions qui auront lieu durant l'Année internationale de la famille et aux activités en découlant.

Pour en connaître plus long... Début

Veuillez vous adresser à votre bibliothèque pour obtenir les publications suivantes.

Bengtson, V. et W.A. Schenbaum, (éds.). The changing contract across the lifespan. New York: Aldine De Gruyter, 1993.

Daniels, N. Am I my parents' keeper? An essay on justice between the young and the old. Oxford: Oxford University Press, 1988.

Dumas, J. et Y. Péron. Mariage et vie conjugale au Canada. Série La conjoncture démographique. N° de cat. 91 - 534 (hors série). Ottawa: Statistique Canada, 1992.

Godbout, J. Essai sur le don. Montréal: Boréal, 1992.

Kingson, E. et al. Ties that bind. Washington, D.C.: Seven Locks Press, 1986.

Lesemann, F. et C. Martin (éds.). Les personnes âgées: dépendance, soins et solidarité familiales, comparaisons internationales. Paris: La documentation Frenche, 1993.

Rosenthal, C. Aging and intergenerational relations in Canada. In V.W. Marshall (éd.). Aging in Canada, 2e éd. Toronto: Fitzhenry & Whiteside, 1987: 311- 342.

Canada. Les aîné(e)s. Vieillissement et autonomie: aperçu d'une enquête nationale. Ottawa: Approvisionnement et Services Canada, 1993.

Statistique Canada. Âge, sexe et état matrimonial. N° de cat. 93- 310. Ottawa: 1992.

Des faits et des chiffres Début

• Pour la première fois de l'histoire, la plupart des gens ont plus de parents que d'enfants. Statistique Canada. Âge, sexe et état matrimonial. N° de cat. 93-310. Ottawa: 1992.

• Environ 75 % des personnes âgées de 65+ ans sont grands-parents et près de la moitié de tous les grands-parents deviennent arrière-grands- parents.
Rosenthal, C. Aging and intergenerational relations in Canada. In V.W. Marshall (éd.). Aging in Canada. 2e éd. Toronto: Fitzhenry & Whiteside, 1987: 31 1-342.

• En Amérique du Nord, plus de 90 % des enfants ont au moins un grand- parent vivant à l'âge de 10 ans et à peu près 75 % d'entre eux ont encore un grand-parent en vie lorsqu'ils atteignent 20 ans.
McPherson, B. Aging as a social process, 2e éd. Toronto: Butterworths, 1990.

• En 1991, 63% des personnes âgées de 80 ans qui habitaient dans la collectivité avaient au moins deux enfants vivants.
Canada. Les aîné(e)s. Vieillissement et autonomie: aperçu d'une enquête nationale. Ottawa: Approvisionnement et Services Canada, 1993.

• La cohabitation des générations n'est pas aussi rare qu'on pourrait l'imaginer. Environ 15 % des personnes de 80+ ans ou plus demeurent avec un ou plusieurs de leurs enfants. Ce phénomène est à peu près deux fois plus fréquent chez les femmes (19 %) que chez les hommes (9%). lbid.

• Environ 74 % des personnes de 80+ ans qui vivent dans la collectivité ont au moins un frère ou une soeur en vie. La fréquence des contacts fraternels est assez élevée. À peu près 13 % des personnes interrogées ont dit être en contact, sous une forme ou une autre, avec un ou plusieurs de leurs frères et soeurs au moins une fois par semaine, et 18 % d'entre elles ont affirmé prendre contact au moins une fois par mois. lbid.

• Plus de 25 % des Canadiennes et des Canadiens de 65+ ans vivant dans la collectivité et 20 % de ceux qui ont 80+ ans ont aidé un enfant ou un petit enfant au cours des 12 mois avant l'enquête. lbid.

• Environ 30 % des personnes âgées de 65+ ans et 37 % des 80+ ans ont reçu l'aide de leur fille. lbid.

• Quelque 92 % des personnes de 65+ ans ont au moins un ami-e intime ou un membre de la famille sur qui compter. lbid.

• Aux États-Unis, le nombre de ménages où les grands-parents sont les chefs de famille a augmenté de 40 % au cours des 10 dernières années.
Strom, R. et S. Strom. Grandparents raising grandchildren: Goals and support groups. Educational Gerontology, 19, 8, (1993).

L'Année internationale de la famille 1994 Début

Deux coeurs unis sous un même toit, symbolisant la vie et l'amour dans un foyer plein d'amour, de sécurité, de convivialité et d'indulgence, c'est ce que représente le logo de l'Année internationale de la famille 1994. Le fait que le toit ne se referme pas sur le coeur évoque tout à la fois une continuité et une certaine vulnérabilité. Le coup de pinceau à droite du logo met la dernière touche à ce symbole abstrait de la complexité de la famille.

Notes Début

1 Aldous, J. Parent-adult child relations as affected by the grandparent status. In V. Bengtson et J. Robertson. Gandparenthood. Beverly Hills, CA: Sage, 1985: 117-132.

2 Chappell, N. et B. Havens. Who helps the elderly person: A discussion of informal and formal care. ln W. Peterson et J.Quadagno (éds.). Social bonds in later life: Aging and independence. Beverly Hills, CA: Sage, 1985: 221-227.

3 Johnson, C. et L. Troll. Family functioning in late life. Journal of Gerontology, 47, 2, (1992): S66-72.

4 Synergistics Consulting. The Elder Monitor; Survey of Older Canadians. Toronto: 1993.

5 Hagestad, G. Continuity and connectedness. In V. Bengtson et J. Robertson (éds.). Grandparenthood. Beverly Hills, CA: Sage, 1985: 31 - 48.

6 McPherson, B. Aging as a social process, 2e éd. Toronto: Butterworths, 1990. Ingersoll Dayton, B. et M. Neal. Grandparents in family therapy: A clinical research study, Family relations, 40, (1991): 264-271.

7 Troll 1, L. Grandparents: The family watchdogs. In T. Brubaker (éd.). Family relationships in later life. Beverly Hills, CA: Sage, 1983.

8 Neugarten, B. et K.K. Weinstein. Cité dans M. Novak. Aging and society: A Canadian perspective. Scarborough, Ont.: Nelson Canada, 1988: 290. McPherson, op. cit.

9 McPherson, op. cit.

10 Daatland, F.O. What are families for? On family solidarity and preference for help. Ageing and Society, 10, 1, (1990): 1-15.

11 Novak, M. Aging and society: A Canadian perspective. Scarborough, Ont.: Nelson Canada, 1988.

12 McPherson, op. cit.

13 Conseil consultatif national sur le troisième âge. Expression, 6, 4, (1990): 8.

14 Hagestad, G. The aging society as a context for family life. In N. Jecker (éd.). Aging and ethics. Clifton, N.J.: The Humana Press, 1991: 123-146.

15 Strom, R. et S. Strom. Grandparents raising grandchildren: Goals and support groups. Educational Gerontology, 19, 8, (1993): 705-715.

Expression est publié quatre fois l'an par le

Conseil consultatif national sur le troisième âge,

Ottawa (Ontario) KIA OK9,

tél.: (613)957-1968, téléc.: (613) 957-9938.

Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du CCNTA.

Recherche: Judith Stryckman
Rédaction: Francine Beauregard
Renée Blanchet

   
   
Mise à jour : 2003-02-26 11:29
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