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La faim chez les enfants au Canada : étude de suivi - Juin 2001

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6. Conclusions et recommandations sur le plan des politiques publiques

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La faim est réelle et mesurable chez les enfants du Canada. Des mesures directes de la faim représentent nécessairement un indicateur extrême de l'insécurité alimentaire. Elles témoignent également de problèmes plus graves que des mesures plus vastes de l'insécurité alimentaire comme les taux de pauvreté. Des mesures trop vastes minent la crédibilité de ceux qui préconisent l'alimentation comme besoin humain fondamental, mais si on se contente de mesurer seulement la faim, on obtient des résultats trop étroitement ciblés pour pouvoir envisager de vastes solutions favorisant l'équité sociale.

  1. Nous recommandons que le Canada mette en oeuvre un processus qui permettra de mesurer systématiquement la faim et l'insécurité alimentaire des particuliers et des ménages, peut-être par l'entremise de l'initiative canadienne sur la santé de la population.

    En dépit de différences dans les taux et les situations de la faim au Canada et aux États-Unis, les conclusions d'études américaines sur la faim sont semblables aux conclusions de notre étude (Nestle et Guttmacher, 1992). Comme aux États-Unis, les familles très pauvres qui n'ont pas suffisamment d'argent pour acheter de la nourriture souffrent de la faim. Un revenu insuffisant est fonction d'un salaire faible et de prestations d'aide sociale faibles par rapport au coût des achats autres que la nourriture. La solution évidente est de relever le salaire minimum et les taux de l'aide sociale.

  2. Nous recommandons que les taux de l'aide sociale soient relevés pour que le besoin humain fondamental et essentiellement important que représente l'alimentation soit satisfait adéquatement dans toutes les familles du Canada, quel que soit leur type.

  3. Nous recommandons également que le salaire minimum prévu par la loi soit relevé pour faire en sorte que toutes les familles aient accès à une alimentation suffisante — un besoin humain fondamental que ne sauraient ignorer les gouvernements responsables.

    Même si nous n'avons pas examiné la question des obstacles à l'emploi, il reste que des services de garde à l'enfance abordables et accessibles sont nécessaires pour que les femmes, et en particulier les mères seules, puissent se joindre à la population active et que leurs périodes de pauvreté et de dépendance durent moins longtemps. En fait, lorsque la mère décrochait un emploi à temps plein et voyait son revenu s'améliorer en conséquence, c'était un prédicteur montrant que le ménage allait cesser d'éprouver la faim.

  4. Nous recommandons que les obstacles qui empêchent particulièrement les mères seules de travailler à temps plein soient examinés, et qu'une attention particulière soit accordée à des services de garde à l'enfance abordables et accessibles.

    Nous avons fait remarquer qu'à la suite d'une baisse abrupte du revenu associée à des changements significatifs dans la composition de la famille et la situation d'emploi, des familles qui n'avaient pas connu la faim auparavant commençaient à l'éprouver. La détérioration connexe de l'état de santé de la personne qui assure principalement les soins dans ces familles met en évidence le stress qu'éprouve la famille pendant de telles transitions.

  5. Nous recommandons que les employés du secteur public qui traitent avec les familles —qu'il s'agisse de fournisseurs de soins de santé, d'enseignants, du personnel des services sociaux, de membres du clergé, etc. — apprennent à reconnaître les familles aux prises avec de graves difficultés sur le plan du travail qui se traduiront par une baisse abrupte du revenu, et à leur venir en aide. Les règles de l'admissibilité aux programmes sociaux doivent tenir compte de la précarité de la situation de ces familles.

    Même si elles ne représentaient que 22 % de la population qui avait connu la faim pendant l'une ou l'autre des deux périodes d'enquête, les familles qui éprouvaient une faim persistante affichaient une stabilité remarquable des points de vue de la composition de la famille, de la situation de l'emploi et de la scolarité des parents. Elles constituent vraisemblablement une « sous-catégorie » de personnes qui ne passent pas leur temps à entrer sur le marché du travail et à en sortir selon des cycles répétés, mais qui demeurent plutôt marginalisées par rapport à l'activité économique en général. En dépit de cette stabilité sociodémographique, ces familles connaissent également les niveaux les plus élevés de dysfonctionnement familial parmi tous les groupes de familles, celles qui éprouvaient la faim comme les autres.

  6. Nous recommandons qu'une stratégie à long terme motivante, acceptable, participative, respectueuse et reposant sur des données concrètes soit adoptée pour la réforme du bien-être social afin d'aider les familles qui connaissent la pauvreté à long terme à atteindre l'autosuffisance et à améliorer la qualité de leur vie.

    Le recours aux banques d'alimentation est un marqueur véritable de la faim. Cependant, seulement le tiers des personnes qui connaissent la faim ont recours à leurs services. C'est l'argent nécessaire pour acheter de la nourriture qui règle le problème de la faim dans les familles, et non pas des dons de la part d'amis, de parents ou de banques d'alimentation.

  7. Nous recommandons que les gouvernements reconnaissent que les banques d'alimentation ne sont pas une solution stratégique adéquate pour régler le problème de la faim et qu'ils s'engagent à les éliminer en faveur de la sécurité alimentaire universelle au Canada.

    Le mauvais état de santé des enfants qui connaissent la faim a été bien étayé dans la littérature et dans notre étude. On a constaté que les enfants qui connaissent la faim souffrent d'un asthme difficile à maîtriser qui peut être exacerbé par l'exposition à la fumée du tabac dans leur environnement. L'interaction complexe entre la pauvreté et la mauvaise santé des enfants et entre la pauvreté, la mauvaise santé et le tabagisme doit être examinée de façon réceptive, exhaustive et holistique.

  8. Nous recommandons que le Programme d'action national pour les enfants et d'autres initiatives complémentaires pour la santé des enfants et le développement social accordent la priorité à la santé des enfants canadiens les plus pauvres et de leurs familles.

    Et finalement, compte tenu de la richesse particulière de l'ELNEJ et puisqu'il faut continuer de faire des recherches sur la faim chez les enfants, la pauvreté chez les enfants et les politiques sociales appropriées :

  9. Nous recommandons que les résultats sur le plan de la santé et de l'éducation et les résultats sociaux qu'obtiennent les enfants les plus défavorisés du Canada fassent l'objet d'un suivi régulier et que les conclusions de recherches sur ces résultats soient utilisées par les décideurs pour améliorer le bien-être des enfants.

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Mise à jour : 2005-01-12 haut Avis importants