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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Rapport de poussée localisée de paludisme en République dominicaine

Mise à jour: le 16 mars 1998

Le secrétaire à la Santé publique et au Bien-être social de la République dominicaine (RD) a communiqué au Laboratoire de lutte contre la maladie de Santé Canada l'apparition de 22 cas de paludisme associés à une poussée localisée dans une région touristique de l'Est de la RD (Bávaro-Punta Cana). Un touriste et un employé d'hôtel comptent parmi les cas. Aucun décès n'est signalé.

Bien que le paludisme ne soit pas répandu en RD, des poussées très localisées surviennent de temps à autre. Les risques sont toutefois minimes pour les voyageurs de passage. Les centres de villégiature font l'objet de mesures permanentes de lutte antipaludique, mais il arrive que les touristes partent en excursion ou quittent leur hôtel, de sorte qu'ils pourraient s'exposer au moustique porteur.

Pendant son séjour en RD, surtout dans la région de Bávaro-Punta Cana touchée actuellement par une poussée active de paludisme, tout touriste qui quitte un centre de villégiature doit prendre des mesures de protection personnelle contre les piqûres de moustique, surtout en fin d'après-midi et en soirée. Quiconque subit un accès de fièvre inexpliqué en vacance ou de retour au Canada doit consulter un médecin immédiatement et doit lui préciser son itinéraire de voyage. Les voyageurs doivent demander un test de dépistage des parasites du paludisme dans leur sang.

Même si les autorités sanitaires de la RD offrent des antibiotiques prophylactiques aux touristes qui souhaitent les prendre, le niveau d'activité paludéenne dans la région de Bávaro-Punta Cana est trop faible pour justifier l'utilisation de tels agents pour l'instant.

Source des renseignements : Secretaria de Estado de Salud Publica y Asistencia Social Servicio Nacional de Malaria y Enfermedades Tropicales (gracieusement communiqué par l'Organisation panaméricaine de la santé, bureau national de la République dominicaine)

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
SECRÉTAIRE D'ÉTAT À LA SANTÉ PUBLIQUE ET AU BIEN-ÊTRE SOCIAL
SERVICE NATIONAL DE PALUDISME ET DE MALADIES TROPICALES


RAPPORT SUR L'ÉVOLUTION DU PALUDISME EN RÉPUBLIQUE DOMINICAINE, MARS 1998

Au cours de la dernière décennie, les autorités ont signalé environ un million de cas de paludisme par année; pendant cette période, 21 pays ont avisé l'OMS de la transmission active de cette maladie. Quelque 298 millions de personnes (37,9 p. 100 de la population totale des Amériques) vivraient dans des régions dont les conditions ambiantes sont propices à la transmission du paludisme. Le risque réel d'exposition dépend de facteurs démographiques, essentiellement les déplacements de population, et des mesures que prennent les particuliers et les groupes pour lutter contre la maladie et éviter tout contact avec les moustiques porteurs. L'accès immédiat aux tests de diagnostic et aux traitements pertinents sont d'autres facteurs de transmission importants.1


1 « Malaria in the Americas », 1996. Epidemiol Bull(PAHO)1997;18(3):1-8


En 1996, les autorités sanitaires avaient dépisté en tout 1 138 966 cas de paludisme dans les Amériques. La République dominicaine n'avait déclaré que 1 414 de ces cas, soit 0,12 p. 100 du total.

Le paludisme est connu comme maladie endémique en République dominicaine, même si le nombre des cas qui se produisent chaque année est faible (environ 1 000 cas par année). En 1997, les autorités n'ont déclaré que 816 cas, même si l'excellent réseau épidémiologique de dépistage actif et passif avait analysé 446 874 prélèvements de patients fébriles dans l'ensemble du pays. Entre le début de l'année en cours (1998) et la septième semaine du calendrier épidémiologique (jusqu'au 7 février), les services de santé avaient dépisté 133 cas parmi les 51 767 prélèvements analysés. C'est pour cette raison que les autorités du pays ont publié un rapport sur les risques de paludisme en République dominicaine, dans la publication de l'Organisation mondiale de la santé intitulée Voyages internationaux et santé : Exigences.

Les caractéristiques épidémiologiques de la maladie ont évolué beaucoup au cours des dix dernières années. Avant, le paludisme agissait comme maladie endémique dont les pics saisonniers correspondaient aux périodes de récolte dans les régions productrices de canne à sucre, qui couvrent une proportion considérable des terres agricoles du pays.

La situation a évolué, en partie grâce au succès des programmes de lutte antipaludique et des changements apportés aux activités économiques du pays. La culture de la canne à sucre a diminué considérablement et se concentre maintenant dans certaines régions du pays, où les activités épidémiologiques décrites ci-avant se poursuivent.

Dans le reste du pays (soit la majorité du territoire national), la tendance est à des poussées sporadiques et isolées, qui correspondent presque toujours à une concentration de travailleurs migrants employés dans l'industrie de la construction. En règle générale, le système de surveillance dépiste très rapidement ces poussées de faible envergure (qui concernent normalement moins de 30 cas) et y remédie sans tarder.

Une poussée typique s'est produite cette année dans la région de Bávaro, dans l'Est du pays, où les autorités ont décelé jusqu'à présent un total de 22 cas; ces malades se font soigner.

Compte tenu de ces manifestations quelque peu imprévisibles, les autorités prennent des mesures permanentes dans les régions touristiques pour éliminer les moustiques porteurs, tout en suivant de près tous les cas de fièvre chez les travailleurs. Pour cette raison, il est peu probable que les visiteurs contractent la maladie dans les établissements touristiques. Cependant, les touristes s'aventurent souvent en dehors de ces établissements; ils courent alors plus de risques, surtout s'ils restent dehors après le crépuscule et pendant la nuit. Le programme du ministère de la Santé chargé de la lutte antipaludique avertit immédiatement les établissements touristiques de l'évolution de la maladie et recommande des mesures appropriées à chaque endroit, y compris le recours à la prophylaxie médicamenteuse, au besoin.

Il importe de signaler que le Plasmodium falciparum est la seule espèce parasite transmise en République dominicaine. Tous les cas locaux sont attribuables à cette espèce. Jusqu'à présent, on ne signale aucune résistance aux amino-4-8 quinoléines (chloroquinine et primaquine), de sorte que presque tous les patients soignés se sont bien remis.

La République dominicaine suit donc cette maladie de près, et elle a acquis une grande expérience au fil des ans dans le dépistage du paludisme et dans la lutte contre cette maladie. Les autorités du pays sont tout à fait disposées à discuter de leur expérience à cet égard et à fournir aux autorités de la santé ou du tourisme d'autres pays tous les renseignements qu'elles pourraient demander.

 

Mise à jour: 1998-03-16 haut de la page