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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

L'ouragan Mitch : Mise à jour

Le 15 décembre 1998

Le Laboratoire de lutte contre la maladie, de Santé Canada, surveille les effets de l'ouragan Mitch qui s'est abattue sur la côte antillaise d'Amérique centrale le 29 octobre 1998. Le coeur de l'ouragan a ravagé le Honduras et son voisin, le Nicaragua, de même qu'une large bande côtière des Antilles, touchant ainsi le Guatemala, le Belize et le Mexique. On rapporte, dans de nombreuses régions, d'importantes interruptions des diverses possibilités de transport et de services de base. Le bilan des décès s'élève, compte tenu des inondations et des glissements de terrains qui en ont résulté, à plus de 7 000 personnes, et des milliers ont été déplacé de leur demeure.

Comme c'est le cas à la suite de toute tempête tropicale, il faut s'attendre à des flambées de maladies diarrhéiques et d'autres maladies contagieuses. Les inondations ont fait déborder les systèmes d'égout et contaminent les cours d'eau. Par conséquent, il y a pénurie d'eau potable dans de nombreuses régions. Le risque de contraction de maladies transmissibles par l'eau (comme le choléra et la fièvre typhoïde) est accru. On a assisté à une augmentation du nombre de cas de choléra dans plusieurs régions. Ces cas découlaient de la contamination de l'eau et de la nourriture.

Devant cette situation, les Canadiens voyageant en Amérique centrale dans les régions touchées par l'ouragan Mitch doivent être conscients du risque accru, à ce moment, d'exposition aux maladies transmissibles par l'eau ou par la nourriture. Ils doivent faire tout particulièrement attention et prendre les précautions nécessaires à la consommation d'eau et de nourriture. Le risque de contracter le choléra est très faible pour autant que l'on observe les précautions qui s'imposent face à la consommation d'eau et de nourriture. Les vaccins contre le choléra sont disponibles mais il n'est pas recommandé de s'en prémunir dans un effort de prévention du choléra, en ce qui concerne la plupart des voyageurs qui se rendent dans les régions où la situation est endémique. Les voyageurs prévoyant se rendre dans des régions éloignées où le choléra est présent et où il est impossible d'obtenir une intervention médicale immédiate devraient discuter, avec leur médecin ou avec les responsables d'une clinique des voyages, des fournitures dont ils devraient se prémunir en ce qui touche le choléra.

Même si l'on peut s'attendre à un risque accru de contracter des maladies transmissibles par les moustiques (comme la fièvre dengue et le paludisme) à la suite d'une tempête tropicale, à ce jour, les autorités n'ont rapporté aucune flambée claire de ces maladies. Cependant, cela ne veut pas dire que la situation soit immuable à court terme. Les Canadiens en visite dans ces régions doivent porter une attention toute particulière aux mesures à prendre pour éviter la morsure des insectes.

Dans quelques régions, l'ouragan Mitch a laissé dans son sillage quelques foyers de leptospirose. La leptospirose est une maladie contagieuse dont la transmission se fait par contact avec l'urine d'animaux infectés. Le contact peut avoir lieu si la victime est immergée, de façon accidentelle ou dans l'exercice de sa profession, ou si elle se baigne dans une eau impure ou encore si elle entre en contact direct avec de l'urine ou toute partie d'animaux atteints. Les meilleurs moyens de prévention consistent à éviter tout contact avec de l'eau qui pourrait avoir été contaminée. Les voyageurs canadiens qui pourraient se trouver exposés à un facteur de risque élevé, compte tenu de leur travail dans ces régions, devraient discuter, avec leur médecin ou avec les responsables d'une clinique des voyages, des mesures de prévention à prendre.

PRÉCAUTIONS GÉNÉRALES CONCERNANT L'EAU ET LA NOURRITURE :

  • Ne consommer que des aliments bien cuits et encore chauds au moment du service.
  • Ne boire que de l'eau purifiée qui a été bouillie ou désinfectée au chlore ou à l'iode, ou encore de l'eau embouteillée commercialement. Il faut s'assurer que l'eau embouteillée est dans un contenant scellé.
  • Les boissons sans glace d'eau gazeuse, y compris la bière, sont habituellement sécuritaires.
  • Il faut éviter de consommer de la glace, à moins de savoir pertinemment qu'elle a été faite avec de l'eau purifiée.
  • Il faut bouillir le lait cru (non pasteurisé).
  • Il faut éviter les produits laitiers non pasteurisés, y compris la crème glacée.
  • Il faut éviter les aliments crus, tout particulièrement les fruits de mer et les salades. Les fruits dont on peut peler la peau sont en règle générale sécuritaires.
  • Il faut éviter de consommer des aliments offerts dans des étals extérieurs.

N'OUBLIEZ PAS : LE CUIRE, LE PELER OU LE LAISSER !

On évalue qu'à chaque année, le tiers des voyageurs se rendant dans les tropiques souffrent alors de divers problèmes de digestion. Lorsque vous voyagez, il importe d'observer des pratiques de sens commun dans vos choix d'aliments et d'activités.

SI VOUS ATTRAPEZ LA DIARRHÉE

Les personnes qui se mettent à ressentir la nausée, des crampes stomacales, l'arrivée de la diarrhée ou de vomissements au cours de leur voyage ou peu après leur retour doivent consulter un médecin si les symptômes durent plus de 48 heures, ou en cas de diarrhée sanglante. Il faut prendre bien soin de mentionner au médecin les régions que l'on a visitées ainsi que les aliments et les liquides que l'on a consommés.

Dans la plupart des cas, la diarrhée des voyageurs a une durée limité et se dissipe en quelques jours. Il faut prendre bien soin de boire des liquides en quantité accrue (de l'eau embouteillée ou du thé faible si l'on est encore en voyage) dès que la diarrhée se manifeste. Les ADULTES peuvent avoir recours au médicament antidiarrhéique Imodium (loperamide HCL), pour apaiser les symptômes à court terme. Ce médicament n'est pas recommandé pour les enfants de moins de douze ans.

Santé Canada ne recommande pas l'utilisation d'antibiotiques (comme la ciprofloxacine, le cotrimoxazole, la doxycycline ou la tetracycline) comme mesure de prévention. Cependant, une clinique de médecine des voyages peut prescrire ces médicaments pour utilisation éventuelle, si jamais le sujet contracte la diarrhée dans une région où il est impossible d'obtenir une aide médicale.

Mesures personnelles à prendre pour éviter les piqûres de moustiques

Nous conseillons aux voyageurs de prendre des mesures de protection personnelle afin de limiter le risque de piqûre ou de morsure par des moustiques.

Les mesures visant à réduire le degré d'exposition aux femelles du moustique anophèle, qui piquent en soirée et la nuit, pourront réduire le risque de contraction du paludisme. Ces mesurent indiquent entre autres de demeurer dans des endroits où l'air est climatisé et dont les issues sont munies de moustiquaires efficaces ou encore complètement fermées, de dormir sous des filets moustiquaires imprégnés d'insecticide et de porter des vêtements protégeant le plus possible la peau d'une exposition possible. Les voyageurs se rendant dans des régions où le paludisme est endémique devraient consulter leur médecin de famille ou un spécialiste de la médecine des voyages avant leur départ, afin que ce dernier puisse déterminer s'il est nécessaire de prendre des médicaments antipaludiques.

En ce qui touche la fièvre dengue, tous les voyageurs se rendant dans des régions où cette maladie est endémique doivent se servir de mesures personnelles de protection contre les insectes afin d'éviter de se faire piquer par des moustiques piqueurs diurnes. À ce jour, il n'existe aucun vaccin disponible qui pourrait permettre de se prémunir contre la fièvre dengue.

On recommande de porter un insectifuge sur la peau exposée. Les insectifuges à base de N,N-diethyl-methyl-toluamide (DEET) sont les plus efficaces. La concentration en DEET varie selon le produit, les taux de concentration les plus élevés allant de pair avec la prolongation de la protection. Dans de rares occasions, l'application de DEET en concentrations élevées (plus de 35 p. 100) peut provoquer une crise épileptique chez les jeunes enfants. Il importe d'appliquer le DEET de façon parcimonieuse, seulement sur les régions cutanées exposées, et de se laver dès que l'on est rentré à l'intérieur. Le produit contenant 35 p. 100 de DEET protège le sujet de 4 à 6 heures, alors que celui renfermant 95 p. 100 de charge active protège pour une durée de 10 à 12 heures. Il est aussi possible de se procurer de nouvelles formulations, qui contiennent une charge active moins forte, mais protègent plus longtemps.

Santé Canada recommande que tous les voyageurs consultent leur médecin de famille ou un spécialiste de la médecine des voyages avant leur départ, afin que ce dernier puisse déterminer s'il est nécessaire de prendre des mesures de prévention contre le paludisme et recommander, le cas échéant, la prise de vaccins. Compte tenu des effets dévastateurs de l'ouragan Mitch, les voyageurs devraient aussi vérifier la possibilité d'obtenir des services de santé de base dans la région où ils se rendent.

Mise à jour: 1998-12-15 haut de la page