|
|
|
|
Maladies gastro-intestinales associées
à un voyage à l'étranger
Mise à jour: Avril 2005
Chaque année, des milliers de Canadiens en quête de soleil
rapportent de leur voyage davantage que de beaux souvenirs. Nausées,
crampes abdominales, vomissements et diarrhée peuvent être
quelques uns des effets désagréables d'un séjour sous
les tropiques. Bon nombre de voyageurs courent un risque élevé de
contracter une maladie gastro-intestinale dans une destination tropicale
ou sub-tropicale.
La diarrhée, aussi appelée « tourista »,
est le problème médical le plus fréquent des Canadiens
voyageant dans des pays en développement et autres destinations touristiques.
La diarrhée des voyageurs est une infection intestinale causée
par des bactéries, des parasites ou des virus transmis par l'eau
ou les aliments contaminés.
Les bactéries sont la principale cause des infections gastro-intestinales.
Les plus fréquentes sont Escherichia coli, Campylobacter jejuni et
des espèces de Salmonella et de Shigella. Les bactéries Aeromonas,
Pleasiomonas et Yersinia et les espèces de vibrions
autres que celle causant le choléra sont parfois en cause tandis
que la bactérie Vibrio cholerae est rarement en cause.
Les parasites qui provoquent une diarrhée aiguë chez les voyageurs
sont notamment Giardia lamblia, entamoeba histolytica et cryptosporidium.
La giardiase est la forme la plus commune de diarrhée; elle peut
persister pendant plusieurs semaines après le retour du voyageur
la maison.
Les novovirus sont des causes communes de gastroentérite virale
dans le monde. Ils sont présents toute l'année, mais ont une
activité accrue pendant l'hiver. Il est commun d'assister à des
flambées qui se produisent généralement là où de
nombreuses personnes sont rassemblées dans des endroits fermés
pendant de longues périodes (p. ex., dans des colonies de vacances,
des écoles, des centres d'hébergement et de soins de longue
durée et des paquebots de croisière). Au Canada, on a signalé des éclosions
dans divers types de milieux, notamment des départements d'urgence
d'hôpitaux, des résidences pour personnes âgées,
des garderies et des écoles.
Le tableau qui suit donne des exemples de cas de maladies diarrhéiques
(confirmés en laboratoire) observés chez des voyageurs canadiens
de retour au pays et signalés au Programme de médecine des
voyages de L'Agence de santé publique du Canada en 2003. Il ne s'agit
pas ici d'un rapport exhaustif mais cette liste est présentée
dans le but de souligner que les voyageurs canadiens peuvent être
affectés par des maladies diarrhéiques.
Causes de maladie diarrhéique |
Pays où les
voyageurs ont contracté la maladie |
Bactéries |
Salmonella |
Cuba, Mexique, République dominicaine, Indonésie,
Thaïlande, Sainte-Lucie, Costa Rica, Maroc, République Tchèque,
Pakistan, Inde, Népal, Bangladesh, El Salvador, Hong Kong, Congo |
Campylobacter |
Cuba, République dominicaine, Mexique, Équateur,
Inde, Maroc, Roumanie |
Shigella |
Mexique, Cuba, Costa Rica, Inde, République dominicaine,
Congo, Inde, Chili |
Yersiniaenterocolitica |
Cuba, Équateur, Tonga |
Vibrio |
Cuba, République dominicaine, Mexique, Inde |
Parasites |
Giardia , Entamoeba, Cryptosporidium, Hymenolepsisana |
Haïti, Brésil, Inde, Mexique, Thaïlande,
Roumanie |
Source : Programme national de surveillance
des maladies entériques |
Les épisodes de diarrhée chez le voyageur se présentent
habituellement de façon abrupte, soit pendant le voyage ou peu après
le retour à la maison. Quoique généralement bénigne
et se résorbant d'elle-même, la diarrhée du voyageur
peut nuire à la qualité des vacances ou à la réussite
d'un voyage d'affaires.
Il est possible d'éviter la diarrhée du voyageur. Le risque
de maladie dépend de la qualité et de la pureté des
aliments et de l'eau consommés et du recours à de bonnes pratiques
d'hygiène personnelle.
Maladie gastro-intestinale transmise par les aliments
Les aliments contaminés constituent la principale cause de diarrhée
chez les voyageurs. Les aliments à risque élevé sont
les crèmes pâtissières, les mousses, les salades de
pommes de terre, les sauces hollandaises, les mayonnaises et les fruits
de mer. Il est préférable d'éviter les buffets à salades,
les légumes crus et les fruits qui ne peuvent être pelés
facilement comme les raisins, les fraises et les framboises. Le fait de
goûter à des aliments vendus dans la rue peut constituer une
nouvelle expérience culturelle pour le voyageur; toutefois, il faut
toutefois se rappeler que nombreux sont les postes de vente qui n'ont pas
d'installations sanitaires ou d'équipement de réfrigération
adéquats et que cela augmente, par le fait même, le risque
de contracter la diarrhée du voyageur.
Maladie gastro-intestinale d'origine hydrique
S'il est vrai que presque partout au Canada on traite l'eau potable pour éliminer
les micro-organismes qui pourraient causer des infections, ce n'est pas
toujours le cas dans d'autres pays. Ainsi, si l'on utilise de l'eau non
traitée pour laver ou préparer des aliments, ces derniers
risquent d'être contaminés par des micro-organismes causant
des maladies.
La diarrhée d'origine hydrique est généralement causée
par l'ingestion de virus ou de parasites présents dans l'eau contaminée
par des déchets fécaux d'origine agricole ou humaine. L'eau
est moins souvent en cause dans la diarrhée du voyageur car la concentration
des organismes pathogènes est relativement moins élevée
dans l'eau que dans les aliments solides.
Prévention des maladies gastro-intestinales
Nombreuses sont les autorités nationales des pays où le
tourisme est important qui ont pris des mesures particulières pour
minimiser le risque des voyageurs de contracter une maladie gastro-intestinale.
Les programmes nationaux visant à améliorer les conditions
peuvent inclure : la formation des employés des sites touristiques
et des hôtels en vue d'instaurer des pratiques sanitaires de base
et des procédures sécuritaires de manipulation des aliments;
des inspections sans préavis des installations hôtelières
visant tout particulièrement les procédures de manipulation
des aliments; des recommandations pour chacun des hôtels et des sites
touristiques inspectés.
Recommandations
L'agence de santé publique du Canada rappelle aux Canadiens voyageant
dans des climats tropicaux et subtropicaux et dans des pays en développement
qu'ils courent un risque élevé de contracter une maladie gastro-intestinale.
L'agence de santé publique du Canada invite les voyageurs à consulter
leur médecin ou une clinique de médecine des voyages avant
leur départ pour connaître les précautions à prendre
relatives à l'eau et aux aliments.
L'Agence de santé publique du Canada rappellent également
aux voyageurs de suivre de strictes mesures d'hygiène, notamment
de bien se laver les mains. Puisque les microorganismes causant les maladies
se retrouvent fréquemment sur les mains, le moyen le plus important
de prévenir les infections demeure de bien se laver les mains avec
de l'eau chaude et savonneuse pendant au moins 20 secondes. Les voyageurs
peuvent aussi utiliser une solution antiseptique sans eau, à base
d'alcool.
L'Agence de santé publique du Canada recommande fortement
aux voyageurs d'observer les principes élémentaires qui
suivent concernant l'eau et les aliments afin de minimiser leurs risques
d'exposition à la maladie.
La consigne élémentaire dont il faut se rappeler est de « ne
rien ingérer qui n'ait été bouilli, cuit ou pelé »
- Ne consommez que des aliments qui ont été bien cuits
et qui sont encore chauds lorsqu'on vous les sert.
- Ne buvez que de l'eau purifiée qui a été bouillie
ou désinfectée avec du chlore ou de l'iode ou encore de
l'eau embouteillée commercialement dans des contenants bien scellés.
- Les boissons gazeuses sans glaçon, y compris les bières,
sont habituellement sûres.
- Évitez les glaçons, à moins qu'ils aient été fabriqués
avec de l'eau purifiée.
- Le lait non pasteurisé devrait être bouilli.
- Évitez les produits laitiers non pasteurisés et la crème
glacée.
- Évitez les aliments non cuits - tout particulièrement
les mollusques - et les salades. On peut habituellement manger sans danger
les fruits qui peuvent être pelés.
- Évitez les aliments vendus dans la rue.
- Lavez-vous les mains avant de boire ou de manger.
Les boissons sûres sont les boissons gazeuses, l'eau gazeuse embouteillée,
les jus de fruits embouteillés, les boissons alcoolisées sans
glaçon et les boissons chaudes comme le thé. Au besoin, on
peut purifier l'eau par la chaleur, la filtration ou la désinfection
chimique. Faire bouillir l'eau est sans doute le meilleur moyen de la rendre
potable. Le seul fait d'amener l'eau à ébullition suffit pour
tuer tous les organismes communs qui peuvent causer la diarrhée du
voyageur.
On rappelle également aux voyageurs que l'abus de soleil, d'alcool
ou de mets épicés peut déranger leur processus de digestion
habituel. On recommande de se protéger du soleil et d'éviter
de consommer de l'alcool et des mets épicés, ou d'en consommer
avec modération.
Si vous souffrez de nausées, de crampes abdominales, de diarrhée
ou de vomissements pendant votre voyage ou à votre retour, vous devriez
consulter un médecin si les symptômes persistent pendant plus
de 48 heures ou si vous présentez une diarrhée sanglante.
La plupart des cas de diarrhée du voyageur guérissent spontanément
en quelques jours. La diarrhée peut causer de la déshydratation
si les fluides et électrolytes perdus ne sont pas remplacés.
La réhydratation est donc l'aspect le plus important du traitement
de la diarrhée et il est essentiel d'augmenter sa consommation de
liquides aux premiers signes de diarrhée. Le Comité consultatif
de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV)
de L'Agence de santé publique du Canada recommande les solutions
maison de réhydratation orale suivantes :
Les voyageurs peuvent apporter avec eux des médicaments antidiarrhéiques
en vente libre au cas où ils seraient malades. Plusieurs produits
sont disponibles. Le médecin ou la clinique santé-voyage peut
recommander le produit approprié. Imodium® (loperamide HCL) est
un agent antimotilité efficace pour diminuer la durée et la
gravité de la diarrhée dans les cas bénins à modérés,
et ce chez les adultes et les enfants âgés de plus de deux
ans. On doit cependant être prudent lors de l'administration d'agent
antimotilité aux enfants car le risque de complication grave est
accru chez ces derniers.
Le sous-salicylate de bismuth a des propriétés antisécrétoires,
antibactériennes et anti-inflammatoires; ce produit est également
efficace pour le traitement des cas bénins ou modérés
de diarrhée du voyageur chez les adultes. Cependant son efficacité peut être
retardée, exigeant la prise fréquente de doses. En outre,
si le voyageur prend de la doxycycline, un médicament antibiotique
pour la prévention du paludisme, il y aura interférence avec
l'absorption du sous-salicylate de bismuth.
Tout voyageur qui a de la fièvre et de la diarrhée pendant
son voyage ou à son retour d'une région où le paludisme
est endémique devrait subir une épreuve sanguine pour exclure
la présence de paludisme dans son système.
L'Agence de santé publique du Canada ne recommande pas la prise
d'antibiotiques à titre préventif. Toutefois, suite à une évaluation
des risques individuels encourus, un médecin pourrait prescrire des
antibiotiques à certains voyageurs à risque très élevé partant
pour un court laps de temps, tels que ceux chez qui une maladie ne peut être
tolérée, aux voyageurs ayant une susceptibilité accrue à la
diarrhée du voyageur et aux personnes immunodéprimées
ou qui souffrent d'une maladie chronique, au cas où ils auraient
la diarrhée ou une maladie gastrique dans un endroit où l'aide
médicale n'est pas disponible.
|