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Fièvre hémorragique de Crimée-Congo
au Kosovo
le 15 juin 2001
Santé Canada surveille présentement une flambée de fièvre
hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) au Kosovo. Le 14 juin 2001,
l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) faisait état de 44 cas
présumés de FHCC, rapportés depuis la mi-mai dans trois
villages du sud-ouest du Kosovo : Gjakove, Rahovec et Malisheve. Des 44
cas rapportés, 12 ont été confirmés comme étant
la FHCC, 16 ont donné des résultats négatifs après
des épreuves en laboratoire et 16 autres demeurent à confirmer.
En date du 8 juin, on rapportait quatre décès parmi tous les cas
non confirmés de fièvre hémorragique. Les autorités
de la santé du Kosovo ont mis sur pied des mesures de prévention
et de répression de la maladie et enquêtent présentement
sur la flambée.
La FHCC se retrouve en Afrique, en Europe de l'Est et en Asie. On a signalé
sa présence dans la région des steppes (c.-à-d. des prairies)
de l'Ouest de la Crimée, dans la péninsule de Kersch, au Kazakstan
et en Ouzbékistan, en Russie dans les régions de Rostov-Don et
Astrakhan, en Albanie et en Bosnie-Herzégovine, en Bulgarie, en Grèce,
en Hongrie, en Yougoslavie, en Iraq, dans la péninsule d'Arabie, au Pakistan,
dans l'Ouest de la Chine, en Afrique tropicale et en Afrique du Sud. On a rapporté
des cas sporadiques et groupés de la maladie au Kosovo depuis 1954.
La FHCC est une maladie virale transmise par les tiques. Le virus en cause
est du genre Nairovirus, de la famille de virus Bunyaviridae. La FHCC
est transmise lors de la morsure d'une tique dure (ixodidae) infectée,
dont on dénombre au moins 29 espèces. Les tiques infectées
peuvent transmettre le virus de la FHCC à une foule d'animaux sauvages
et domestiques. Des cas sporadiques et des flambées de FHCC chez les humains
sont également possibles. Les humains peuvent contracter l'infection de
trois façons :
- directement, par la morsure d'une tique infectée;
- en manipulant des animaux domestiques infectés, comme du bétail,
des moutons ou des brebis;
- de personne à personne, en entrant en contact avec le sang ou les
sécrétions d'une personne infectée.
La période d'incubation de la FHCC varie selon le type de transmission
du virus. Lorsqu'il s'agit de la morsure d'une tique, l'infection tarde généralement
de 2 à 5 jours à apparaître. Si le virus est transmis par
contact avec le sang infecté ou les tissus d'un animal infecté
(y compris ceux des humains), l'infection prend normalement de 5 à 6 jours,
parfois même jusqu'à 13 jours, avant de se manifester. Les symptômes
apparaissent soudainement, à savoir de la fièvre, des muscles endoloris,
des douleurs aux articulations, des étourdissements, des douleurs et des
raideurs à la nuque, des douleurs au dos, des maux de tête, des
yeux endoloris et une photophobie (sensibilité à la lumière).
Les premiers symptômes peuvent aussi être des maux de gorge, des
nausées et des vomissements, accompagnés de diarrhées et
de douleurs abdominales généralisées. On observe par la
suite d'importants changements d'humeur chez la personne malade, de la confusion
et des comportements agressifs, suivis de somnolence, de dépression et
d'hypertrophie du foie. Les symptômes tardifs sont notamment une augmentation
du rythme cardiaque, des ganglions lymphatiques enflés, des éruptions
et des saignements. Pour soigner le patient, on administre le traitement de soutien
général. Lorsqu'une personne contracte la FHCC, elle devient immunisée
contre la maladie. Le taux de mortalité des cas rapportés varie
entre 2 % et 50 %.
Source : Organisation mondiale de la santé (OMS)
Recommandations
Santé Canada recommande présentement aux Canadiens se rendant
dans le Sud-Ouest du Kosovo, aux villages de Gjakove, Rahovec et Malisheve, de
prendre des mesures de protection personnelle pour éviter les morsures
de tiques.
Les Canadiens qui envisagent travailler avec du bétail ou d'autres animaux
(p. ex., les vétérinaires et les travailleurs dans les abattoirs)
dans le Sud-Ouest du Kosovo, devraient prendre des précautions contre
les tiques (utiliser un insectifuge comme le DEET par exemple, porter des gants
et d'autres vêtements protecteurs).
Les Canadiens fournissant des soins de santé dans les hôpitaux
du Kosovo doivent prendre en compte le risque de transmission nosocomiale de
la FHCC. Santé Canada rappelle l'importance des mesures de prévention
des infections, et plus particulièrement l'importance d'exercer rigoureusement
les précautions personnelles universelles.
Mesures de protection personnelle pour prévenir les morsures
de tiques :
- utiliser des insectifuges sur la peau (p. ex., du DEET) et les vêtements
(p. ex., la perméthrine*) lors des séjours
à l'extérieur;
- examiner régulièrement les vêtements et la peau pour
vérifier la présence de tiques et les enlever s'il y a lieu;
- porter des vêtements de couleur pâle, des manches longues, des
pantalons longs, des bas, des souliers et insérer les jambes de pantalons
a l'intérieur des bas.
* Actuellement, les pesticides pyréthroïdes comme
la perméthrine ne sont pas homologués au Canada pour être
appliqués sur les vêtements. Les voyageurs devraient prévoir
l'achat et l'utilisation de ces insecticides lorsqu'ils seront arrivés
à destination.
Parmi les insectifuges homologués au Canada, ceux qui contiennent du
N, N diéthyl-m-toluamide (DEET) sont les plus efficaces. Bien que la concentration
de DEET varie d'un produit à un autre, les taux d'efficacité s'équivalent
en grande partie. De façon générale, les concentrations
les plus élevées protègent pendant des périodes plus
longues mais l'utilisation de produits contenant une concentration de DEET de
plus de 50 % n'offre pas d'avantages importants quant à la durée
de la protection et des risques supplémentaires de toxicité peuvent
être associés à des concentrations plus élevées.
Les nouveaux produits micro-encapsulés contenant du DEET à une
concentration de 33 % sont maintenant homologués au Canada et devraient
fournir une protection de 8 heures.
Les enfants et le DEET
Dans des cas très rares, on a associé l'application d'insectifuge
contenant du DEET à des crises épileptiques chez de jeunes enfants
(seulement 14 cas en 30 ans d'utilisation du DEET et des milliards d'applications
par année). La concentration réelle de DEET varie selon les insectifuges
et peut aller jusqu'à 95 %. Cependant, les insectifuges contenant
10 % de DEET sont très efficaces et devraient le demeurer pendant
3 ou 4 heures après l'application. Par conséquent, chez les enfants,
il s'agira d'appliquer légèrement l'insectifuge contenant une concentration
de 10 % ou moins sur les surfaces exposées seulement, et laver la
peau des enfants dès qu'ils reviennent à l'intérieur.
On peut minimiser la probabilité de réactions indésirables
en observant les précautions suivantes :
- appliquer l'insectifuge légèrement et seulement sur la peau
exposée;
- éviter d'appliquer des produits très concentrés;
- éviter d'appliquer les insectifuges aux parties des mains des enfants
qui pourraient entrer en contact avec les yeux ou la bouche;
- ne jamais utiliser d'insectifuge sur une blessure ou sur la peau irritée;
- laver la peau traitée à l'insectifuge dès que les enfants
reviennent à l'intérieur. Si l'on pense qu'un enfant réagit
à l'insectifuge, on doit laver la peau traitée et consulter un
médecin.
Au Canada, on ne recommande pas l'utilisation de produits à base
de DEET chez les enfants de moins de 2 ans. Toutefois, le médecin de
famille ou le médecin de la clinique santé-voyage devra évaluer
le risque de l'utilisation du DEET par rapport au risque de contracter une
maladie grave transmise par des parasites ou des insectes. Pour obtenir de
plus amples renseignements sur l'utilisation des insectifuges, consulter l'adresse
Web suivante : (http://hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/publicat/info/repell_f.html)
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