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Agence de santé publique du Canada
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Conseils de santé aux voyageurs

Fièvre hémorragique de Crimée-Congo en Mauritanie

le 27 mars 2003


Santé Canada surveille présentement une flambée de fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) en Mauritanie, en Afrique occidentale.

Le 21 mars 2003, le ministère de la Santé de Mauritanie faisait état de 35 cas de FHCC (18 cas confirmés en laboratoire), dont six décès. En date du 8 mars, 27 des 30 cas déclarés à ce moment là provenaient de la capitale, Nouakchott. On a signalé les autres cas à Trarza, Brakna et Hodh Gharbi.

Source : Organisation mondiale de la Santé

La FHCC se retrouve en Afrique, en Europe de l'Est et en Asie. On a observé le virus et les anticorps chez des humains dans plusieurs régions d'Afrique centrale et orientale et on a signalé des cas de fièvre hémorragique en Afrique du Sud et en Mauritanie. On a également signalé sa présence dans la région des steppes (c.-à-d. des prairies) de l'Ouest de la Crimée, dans la péninsule de Kersch, au Kazakstan et en Ouzbékistan, en Russie dans les régions de Rostov-Don et Astrakhan, en Albanie et en Bosnie-Herzégovine, en Bulgarie, en Grèce, en Hongrie, en Yougoslavie, en Iraq, dans la péninsule d'Arabie, au Pakistan et dans l'Ouest de la Chine.

La FHCC est une maladie virale transmise par les tiques. Le virus en cause est du genre Nairovirus, de la famille de virus Bunyaviridae. La FHCC est transmise lors de la morsure d'une tique dure (ixodidae) infectée, dont on dénombre au moins 29 espèces. Les tiques infectées peuvent transmettre le virus de la FHCC à une foule d'animaux sauvages et domestiques. Des cas sporadiques et des flambées de FHCC chez les humains sont également possibles.


Les humains peuvent contracter l'infection de trois façons :

  • directement, par la morsure d'une tique infectée;
  • en manipulant des animaux domestiques infectés, comme du bétail, des moutons ou des brebis;
  • de personne à personne, en entrant en contact avec le sang ou les sécrétions d'une personne infectée.

La période d'incubation de la FHCC varie selon le type de transmission du virus. Lorsqu'il s'agit de la morsure d'une tique, l'infection tarde généralement de 2 à 5 jours à apparaître. Si le virus est transmis par contact avec le sang infecté ou les tissus d'un animal infecté (y compris ceux des humains), l'infection prend normalement de 5 à 6 jours, parfois même jusqu'à 13 jours, avant de se manifester. Les symptômes apparaissent soudainement, à savoir de la fièvre, des muscles endoloris, des douleurs aux articulations, des étourdissements, des douleurs et des raideurs à la nuque, des douleurs au dos, des maux de tête, des yeux endoloris et une photophobie (sensibilité à la lumière). Les premiers symptômes peuvent aussi être des maux de gorge, des nausées et des vomissements, accompagnés de diarrhées et de douleurs abdominales généralisées. On observe par la suite d'importants changements d'humeur chez la personne malade, de la confusion et des comportements agressifs, suivis de somnolence, de dépression et d'une possible hypertrophie du foie. Les symptômes tardifs sont notamment une augmentation du rythme cardiaque, des ganglions lymphatiques enflés, des éruptions et des saignements.

Pour soigner le patient, on administre le traitement de soutien général. Lorsqu'une personne contracte la FHCC, elle devient immunisée contre la maladie. Le taux de mortalité des cas rapportés varie entre 2 % et 50 %.


Recommandations

Santé Canada recommande présentement aux Canadiens se rendant en Mauritanie, dans les régions en périphérie de Nouakchott, la capitale, de Trarza, de Brakna et de Hodh Gharbi, de prendre des mesures de protection personnelle pour éviter les morsures de tiques.

Les Canadiens qui envisagent travailler avec du bétail ou d'autres animaux (p. ex., les vétérinaires et les travailleurs dans les abattoirs) dans ces régions, devraient prendre des précautions contre les tiques (utiliser un insectifuge comme le DEET par exemple, porter des gants et d'autres vêtements protecteurs).

Les Canadiens fournissant des soins de santé dans les hôpitaux de ces régions doivent prendre en compte le risque de transmission nosocomiale de la FHCC. Santé Canada rappelle l'importance des mesures de prévention des infections, et plus particulièrement l'importance d'exercer rigoureusement les précautions personnelles universelles.

Santé Canada recommande fortement l'utilisation d'insectifuge sur la peau exposée. Parmi les insectifuges homologués au Canada, ceux qui contiennent du diéthyltoluamide (DEET) sont les plus efficaces. Bien que la concentration de DEET varie d'un produit à un autre, les taux d'efficacité s'équivalent en grande partie. De façon générale, les concentrations les plus élevées protègent pendant des périodes plus longues mais l'utilisation de produits contenant une concentration de DEET de > 30 % n'offre pas d'avantages importants quant à la durée de la protection et des risques supplémentaires de toxicité peuvent être associés à des concentrations plus élevées.

Les enfants et le DEET
Dans des cas très rares, on a associé l'application d'insectifuge contenant du DEET à des crises épileptiques chez de jeunes enfants (seulement 14 cas en 30 ans d'utilisation du DEET et des milliards d'applications par année). La concentration réelle de DEET varie selon les insectifuges et peut aller jusqu'à 95 %. Cependant, les insectifuges contenant 10 % de DEET sont très efficaces et devraient le demeurer pendant 3 ou 4 heures après l'application. Par conséquent, chez les enfants, il s'agira d'appliquer légèrement l'insectifuge contenant une concentration de 10 % ou moins sur les surfaces exposées seulement, et laver la peau des enfants dès qu'ils reviennent à l'intérieur.

On peut minimiser la probabilité de réactions indésirables en observant les précautions suivantes :

  • appliquer l'insectifuge légèrement et seulement sur la peau exposée;
  • éviter d'appliquer des produits très concentrés;
  • éviter d'appliquer les insectifuges aux parties des mains des enfants qui pourraient entrer en contact avec les yeux ou la bouche;
  • ne jamais utiliser d'insectifuge sur une blessure ou sur la peau irritée;
  • laver la peau traitée à l'insectifuge dès que les enfants reviennent à l'intérieur. Si l'on pense qu'un enfant réagit à l'insectifuge, on doit laver la peau traitée et consulter un médecin.

Au Canada, les étiquettes des insectifuges contenant du DEET indiquent que l'usage de DEET chez les enfants de < 2 ans n'est pas recommandé. Toutefois, l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada a modifié ses recommandations après avoir réévalué le DEET et consulté la Société canadienne de pédiatrie. L'ARLA recommande maintenant ce qui suit :

  • chez les bébés de < 6 mois :
    Les insectifuges contenant du DEET ne doivent toujours pas être utilisés.

  • chez les enfants âgés de 6 mois à 2 ans :
    On peut envisager l'utilisation d'une seule application d'insectifuge par jour, dans des situations où il y a un risque élevé de complications engendrées par les piqûres d'insectes. On doit appliquer l'insectifuge légèrement, en évitant les mains et le visage. On ne doit utiliser que des produits à très faible concentration de DEET (10 % ou moins) et en éviter l'usage prolongé.

  • chez les enfants âgés de 2 à 12 ans :
    On doit utiliser les insectifuges à faible concentration de DEET (10 % ou moins), sans dépasser trois applications par jour.

Au Canada, on ne recommande pas l'utilisation de produits à base de DEET chez les enfants de moins de deux ans. Toutefois, le médecin de famille ou le médecin de la clinique santé-voyage devra évaluer le risque de l'utilisation du DEET par rapport au risque de contracter une maladie grave transmise par des parasites ou des insectes. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l'utilisation des insectifuges, consulter la page Web suivante :
http://www.pmra-arla.gc.ca/francais/consum/insectrepellents-f.html

Sources : Le Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses et le Laboratoire national de microbiologie de la Agence de santé publique du Canada de Santé Canada; l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, Santé Canada.

 

Mise à jour : 2003-04-02 haut de la page